Pour faciliter la comparaison des résultats, le choc ex ante dans les cinq premières variantes s'élève à 0,5% annuel du produit intérieur brut belge (PIB) nominal de la simulation de base. Deux types d'exercices de variantes ont été réalisés pour chaque mesure de politique économique 1 à 4 : – une simulation de la mesure appliquée simultanément dans les trois régions (variante multirégionale). Le multiplicateur de la baisse du PPI est supérieur à celui de la baisse des cotisations personnelles de sécurité sociale, car dans cette dernière mesure une partie de l'augmentation du revenu disponible revient à l'État sous forme d'impôts directs.
Pour toutes les administrations belges, l'effet de rendement le plus élevé est obtenu dans la variante multirégionale de la réduction des coûts salariaux par la combinaison de l'augmentation des recettes fiscales et parafiscales générée par l'augmentation de l'activité et la diminution significative des dépenses sur les prestations sociales (baisse du chômage, indexation plus limitée du fait de la baisse des prix par rapport à la simulation de base). Pour les illustrer, on peut comparer, pour chaque mesure régionale, les multiplicateurs budgétaires des trois variantes monorégionales « isolées » avec celui de la variante multirégionale « simultanée » (tableau 2). 1 La hausse des allocations familiales n'est pas prise en compte ici car les canaux de transmission de cette politique régionale au sein du modèle, et donc les résultats, sont similaires à ceux de la variante IPP.
2 Soit l'effet de la variation des dépenses publiques (ex ante) sur le PIB (ex post). Dans la variante multirégionale, chaque région bénéficie en effet également de l'augmentation de la demande extérieure des deux autres régions. Pour la Flandre et la Wallonie, le multiplicateur de la variante multirégionale est ainsi de 1,1 à 1,5 fois supérieur à celui de la variante monorégionale.
Chaque exercice de variante mono-régionale permet de tester les propriétés du modèle dans sa partie relative à la région considérée et de comparer les résultats avec ceux de la même mesure simulée dans chacune des deux autres régions.
Caractéristiques du modèle et structure économique régionale : implications pour les variantes
Caractéristiques du modèle
- Caractéristiques communes à HERMES
- Caractéristiques propres au modèle multirégional
De plus, la littérature sur l'économie régionale9 montre que tout multiplicateur budgétaire dérivé d'un modèle macroéconomique interrégional est supérieur (au moins légèrement) au multiplicateur qui serait obtenu à partir d'un modèle "mono-régional" dans lequel l'évolution de la demande extérieure, y compris de celle des autres régions, du pays10, serait exogène. Ceci est clairement dû à l'interdépendance productive des différentes régions présentes dans un modèle multirégional. Par exemple, un choc à la hausse de la demande de consommation privée wallonne conduira non seulement à une augmentation de la production domestique wallonne, mais aussi à une augmentation des exportations des entreprises flamandes et bruxelloises vers la Wallonie.
Ceux-ci, afin de répondre à cette demande supplémentaire d'exportation, adresseront à leurs fournisseurs (y compris ceux situés en Wallonie) une demande de livraisons supplémentaires de biens ou de services intermédiaires intervenant dans leur processus de production. Ces relations "input-output" vont donc créer une deuxième vague de production pour les entreprises wallonnes (effet de rétroaction) ; ces derniers, à leur tour, passeront de nouvelles commandes de biens intermédiaires auprès de leurs propres fournisseurs, dont certains sont situés dans les deux autres régions du pays. Enfin, il convient également de mentionner que, dans cette version du modèle bottom-up, les parts de marché locales de chaque branche régionale ont été établies et issues du tableau input-output interrégional 2015 (BFP, 2021).
En d'autres termes, une baisse du prix de production d'une industrie dans une région donnée, toutes choses égales par ailleurs, ne modifiera pas sa part de marché sur le marché intérieur, c'est-à-dire ne dira rien de son poids par rapport aux deux autres régions du l'offre à la demande intérieure nationale.
Structure économique régionale
On constate que le solde légèrement positif des exportations dans les importations internationales belges (1 % du PIB belge) est dû uniquement à la Flandre (5 % du PIB régional) : les deux autres régions affichent un solde commercial international négatif (-3. Pour Flandre, la demande extérieure représente l'équivalent de 92% de son PIB régional (contre environ 60% dans les deux autres régions).Dans cette région, la part des exportations interrégionales dans le PIB régional (87%) est très supérieure.les deux autres Régions.
Les exportations de la Région bruxelloise vers la Flandre et la Wallonie représentent ainsi 42% du total des échanges interrégionaux en Belgique. En comparaison, les poids de ces deux dernières régions dans le total des transferts interrégionaux belges sont respectivement de 35% et 23. La demande totale (interne et externe) en Wallonie est fortement dépendante des importations interrégionales (63% du PIB).
Notons ici que le flux de services marchands et non marchands en provenance de la Région bruxelloise est particulièrement élevé (environ 20 milliards en 2015 soit 20% du PIB wallon, contre 17 milliards depuis la Flandre), ce qui n'est guère surprenant. son rôle de centre administratif, économique et financier.
Variantes de politiques économiques régionales
- Une hausse des investissements publics régionaux 1. Modalités et mécanismes
- Résultats a. Variante multirégionale
- Une diminution des additionnels régionaux à l’impôt des personnes phy- siques
- Modalités et mécanismes
- Résultats a. Variante multirégionale
- Une hausse des allocations familiales 1. Modalités et mécanismes
- Résultats
- Une hausse des subventions salariales 1. Modalités et mécanismes
- Résultats
Cela a un effet négatif sur la balance commerciale interrégionale de la région où la mesure d'investissement est mise en œuvre. Dans le cas de Bruxelles et de la Wallonie, l'impact sur la balance commerciale interrégionale est déjà défavorable dans la variante multirégionale et encore plus dans la variante monorégionale. La hausse de la demande intérieure étant principalement tirée par la consommation privée et l'investissement résidentiel, la croissance de la valeur ajoutée (et de l'emploi) est plus forte dans les services marchands et la construction.
Alors que les régions « financent » la baisse de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (avec les collectivités locales), ce sont le gouvernement fédéral et les comptes de la sécurité sociale qui bénéficient de la hausse. Il en résulte un taux d'effet retour de la baisse de l'IPP dans les trois régions sur 8 au niveau national. Il en résulte une augmentation de la consommation privée de 0,71% par rapport à la simulation de base, soit un niveau légèrement inférieur à celui atteint dans la variante multirégionale (+0,75 % en t+4).
Bruxelles, et dans une moindre mesure la Wallonie, bénéficient de la hausse de la demande intérieure flamande (+0,46% à moyen terme, voir annexe, tableau 20). Cela se traduit par une augmentation significative de la demande intérieure (+0,53% en t+4) et donc des importations wallonnes internationales et interrégionales (+0,40. Dans la région où la hausse de la subvention est mise en œuvre (lors de l'activation des allocations chômage). la réduction du groupe cible), les coûts du travail baissent directement, ce qui y augmente l'emploi intérieur et stimule l'activité.
Dans chaque région où la hausse de la subvention salariale est appliquée isolément, l'emploi intérieur y augmente significativement à moyen terme et plus en Wallonie dans la variante wallonne (+0,72%) qu'en Région bruxelloise dans la variante bruxelloise (+0,44) Amélioration de la compétitivité-prix sur les marchés extérieurs permet une augmentation des exportations internationales à moyen terme, de 0,02% à Bruxelles dans la variante bruxelloise, à 0,04% en Wallonie dans la variante wallonne isolée En effet, l'impact de la mesure simulée sur la demande intérieure de Bruxelles dans la variante bruxelloise est certainement supérieur à son impact sur la demande intérieure de la Wallonie dans la variante wallonne (+ 0,21.
Cependant, le poids de la demande intérieure dans le PIB régional de la région bruxelloise (60 %, voir tableau 3) est beaucoup moins important qu'en Wallonie (127. Il s'ensuit que la contribution de la demande intérieure à la croissance économique est beaucoup plus faible dans chaque pays ). - variante bruxelloise régionale. Dans la variante wallonne isolée, on note un effet à moyen terme non négligeable sur le PIB de la Région bruxelloise (+0,04%, tableau 28).
37 Par exemple, la baisse de la consommation privée à Bruxelles dans la variante monorégionale wallonne s'explique par une indexation des salaires plus faible à Bruxelles par rapport à la simulation de référence. Après prise en compte de l'augmentation de leurs charges d'intérêts, l'effet sur leur solde budgétaire ex post finit par être légèrement supérieur à l'effet ex ante.
Variantes de politique économique fédérale et de choc externe
Une baisse des cotisations sociales personnelles 1. Modalités et mécanismes
- Résultats
En termes de finances publiques, l'effet taux de rendement s'élève à 43 % du choc ex ante à moyen terme pour l'ensemble des administrations publiques (cf. tableau 14). IPP » ou « allocations familiales », du fait de l'élargissement de l'assiette soumise à l'impôt sur le revenu des personnes physiques (voir section 4.1.1). Pour cette raison, l'effet sur les finances publiques des Régions flamande et wallonne est très légèrement positif.
L'Etat fédéral bénéficie, dans cette variante également, de l'essentiel des effets de retour, mais cela ne suffit pas à compenser la baisse directe ex ante des revenus de cotisations sociales ; d'où l'affaiblissement de son solde de financement par rapport au PIB (-0,33 point en t+4).
Hausse de la demande mondiale
- Modalités et mécanismes
- Résultats
Cette augmentation de la demande intérieure, conjuguée à la demande extérieure, nécessite dans chaque région une augmentation significative des importations internationales (de 0,59 % à Bruxelles à 0,76 % en Flandre en t+4) et interrégionales (+0,25 % à +0,48) % en t +4), de sorte que le PIB de chaque région n'augmente finalement que d'environ 0,3 % à moyen terme ; l'emploi augmente d'environ 0,16 % dans chaque région (soit environ 8 100 emplois supplémentaires, à l'échelle nationale). La balance commerciale internationale des trois régions s'améliore grâce à l'effet volume, les prix des exportations et des importations n'évoluant guère dans les variétés. Les industries manufacturières flamande et wallonne sont les principaux bénéficiaires du choc de demande externe : leur valeur ajoutée en volume augmente alternativement sensiblement plus vite que la valeur ajoutée des services marchands (tableau 15).
À moyen terme, toutes les industries des trois régions bénéficieront du choc de la demande mondiale.
Bibliographie
Annexe 1
