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Phénomènes, multiplicités et constitution. Un manifeste1

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Academic year: 2023

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Le premier concept auquel je pense est considéré comme l'un des plus importants de la phénoménologie husserlienne. La description phénoménologique doit donc révéler une hétérogénéité structurelle dans les modes de constitution propres à l'expérience du monde réel d'une part et à la conscience d'autre part.

De toute évidence, ce n'est pas la définition mature d'un ensemble cantorial comme on peut le trouver dans le Beiträge (1895), mais une définition jeune. Pour la même raison, si une « variété » n'est pas seulement « l'unité d'une multiplicité », elle n'est pas non plus une simple « pluralité » (ce que Cantor appelle un « infini impropre ») — ou du moins, pas dans la mesure où son unité est l'unité structurale d'une loi. Ce que Husserl retient ainsi de la leçon de Riemann, c'est qu'une variété n'est pas seulement un ensemble composé de plusieurs.

On aurait dû aussi mentionner la considération husserlienne de la Mannigfaltigkeitslehre dans son projet d'une logique pure. Il est vrai que l'usage husserlien explicite de la notion de multiplicité appartient au domaine technique de sa recherche ontologique-formelle. Mais opérationellement considéré maintenant, une fois qu'il a effectivement rencontré l'idée même de constitution - une rencontre interdite, pour ainsi dire, dans la mesure où il n'aurait pas dû passer le filtre de la réduction.

Revenons donc à Husserl. Quoique l’argument idéaliste esquissé dans les Ideen I (qui développe partiellement certaines indications déjà présentes dans

19 de la seconde des Recherches logiques, chaque espèce (Spezies) - et il fut un temps où Husserl considérait l'idéalité de la désignation simplement et simplement comme un cas particulier de l'idéalité de l'espèce en général - est ici aussi désignée comme Einheit der Mannigfaltigkeit. 81b Expériences et jugements que Husserl rattache ouvertement à la constitution de la généralité et à la structure de ce qu'il appelle désormais - renvoyant ainsi à la formule aristotélicienne utilisée pour résumer le statut des idées platoniciennes - puis epi pollôn : l'unité de la généralité a priori, la objet d'un nouveau genre comme « un », qui ne se répète pas dans le semblable, mais qui n'est donné qu'une seule fois dans le divers. Rien ne peut être donné sans croquis, de même qu'aucune espèce ne peut être donnée sans illustrations.

Évidemment, les multiplicités constituées, ainsi que les manières dont les multiplicités peuvent être unifiées par les lois structurelles des synthèses passives et actives, ne sont pas les mêmes selon qu'elles sont des généralités idéales ou des individus sensibles, abstraits ou concrets. . Dans le cas de la structure EM inhérente au donné des choses, par exemple, le transcendant est exposé (dargestellt) par le divers, et le divers dessine (abschattet) le transcendant ; quant aux objets généraux, l'un est plutôt exemplifié (exemplifiziert) dans la variété et la variété instancie (instanziert) l'un. Ainsi, dans le cadre de l'analyse de la constitution des choses sensibles, le lien entre constitution et multiplicité a été mis à jour.

La structure « apprésentationnelle » d'une telle expérience est décrite par Husserl dans les Méditations cartésiennes comme le transfert analogue de l'unité et de la multiplicité (überschobene Einheit und Mannigfaltigkeit) du corps vivant de l'ego à celui de l'alter. Il est clair que l'admission que la subjectivité transcendantale est elle-même constituée n'est pas un argument suffisant pour conclure que la constitution - au sens de constitution des multiples - n'est pas une constitution de la part d'un sujet transcendantal. Car la constitution n'est pas le concept central de la phénoménologie dans la mesure où celle-ci, en tentant de « se montrer ce qui se montre dans le mode particulier où il se montre à partir de soi », finit par transformer le phénomène en « objet ».

C'est plutôt dans le fait que Heidegger semble comprendre cet « être ensemble » en termes d'unité de la prédication. Des textes dans lesquels Husserl déclare ouvertement que précisément la conscience absolue est la seule exception à l'Etat de droit. De ce point de vue, il faut rappeler que précisément dans l'argument idéaliste, censé justifier la distinction entre l'être relatif du monde réel et l'être absolu de la conscience, nous avons découvert un lien intime entre constitution et multiplicité.

Mais tout autre être est exactement un et se rapporte directement ou indirectement au courant absolu de la conscience.36. Une telle confusion est certainement le résultat du rôle hégémonique implicite joué par le modèle dit « kantien » de constitution.

Cela étant, il est néanmoins légitime de parler, en un sens bien particulier, de non-constitué en phénoménologie constitutive (quoiqu’une telle façon de

Mais quand Husserl lui-même se rend compte que même la conscience absolue a sa propre structure EM, il a enfin tous les moyens à sa disposition pour abandonner une telle limitation de la constitution aux objets mondains (= généralisation de la constitution : tout est constitué), paradigme forme/contenu (= prolifération des constitutions : il existe de nombreuses variantes de constitution), et toute recherche d'aplum dans la mesure où rien, pas même la conscience absolue, ne peut être qualifié de "simple, car il ne peut y en avoir plus d'un", excluant ainsi le multiple (pleonachôs). Cela étant, il est pourtant légitime de parler, en un sens tout particulier, d'inconstitué dans la phénoménologie constitutive (quoique de telle manière). Cependant, en tant qu'ils sont multiplicités en eux-mêmes, ils restent constitués en tant qu'ils apparaissent. à travers des esquisses - esquisses qui se manifestent alors comme "inconstituées" dans la multiplicité des "choses", qui, en tant qu'elles sont multiplicité elles-mêmes, se constituent dans le flux du présent vivant ; enfin, le présent vivant est en devenir "inconstitué". " au sein de la multiplicité "vivante", mais dans la mesure où elle est la multiplicité elle-même, elle s'auto-constitue comme empreinte, pro-tension, re-tension etc.

Pour résumer, l'erreur consiste donc à tenter d'hypostasier, d'une manière ou d'une autre, cette inconstitutionnalité relative ou horizontale, qu'on appellerait plutôt « constitution sédimentée » ou « emballement » et la confondre. avec la prétendue recherche d'un absolu inconstitutionnel comme absolument transcendant. Quant à la deuxième question (voir § 12), liée à la saveur platonicienne du lien entre constitution et multiplicité, elle peut être utile.

En ce qui concerne à présent la seconde question (voir § 12), liée à l’arrière- goût platonisant du lien entre constitution et multiplicité, il peut être utile

De tels énoncés impliquent, structurellement, la corrélation/opposition entre multiple et que : un multiple est un multiple. Dans le second cas, on n'oppose pas un et multiple, mais un multiple à d'autres multiples, c'est-à-dire dans notre jargon une structure EM à une autre. En effet, pour profiter une fois de plus de l'équivocité du terme Mannigfaltigkeit, la double tâche de la phénoménologie devient, d'une part, de montrer comment une multitude se crée dans la pluralité et, d'autre part, d'identifier des multitudes multiples.

C'est précisément à cette condition que l'opposition platonicienne de l'un et du multiple, et sa fascination transcendante pour l'Un, est pour ainsi dire « neutralisée » phénoménologiquement. Au mieux, cela permet de repenser rétrospectivement, et de manière différente, une sorte de contre-histoire du platonisme, où il ne s'agirait plus simplement d'opposer l'un et le multiple, mais de penser cet « être ». -ensemble » (diversité/diversité et diversité/diversité), qui constitue la structure même du paraître. Si nous revenons maintenant à la première question sur le problème de l'inconstitutionnel, il n'est pas très difficile de voir maintenant comment, derrière.

Si l’on revient à présent à la première question concernant le problème de l’inconstitué, il n’est pas bien difficile de voir maintenant comment, derrière

Mais même si l'on admet qu'il faut abandonner la compréhension métaphysique et idéaliste d'une telle distinction, on peut néanmoins se demander si et dans quelle mesure la redéfinition de la phénoménologie en termes de constitution universelle que nous venons d'esquisser permet de porter un regard neuf sur question. . Les multiplicités hétéro-constituées sont structurellement fragiles : une fois défait, le résultat d'une telle destruction peut toujours faire sens comme l'apparition d'une multiplicité d'un autre genre. Si l'on est capable de faire cela, l'instance originelle d'un objet sensible a changé, et ce qui était une instance d'une "chose" n'a plus de sens qu'en tant qu'objet imaginaire, puisqu'on les appelle du même nom.

Il a disparu en tant qu'objet de perception (un ensemble de croquis) et est devenu un objet de fantasme (un ensemble de "clichés", un ensemble de vues unifiées d'une manière assez différente). Et cela est également vrai des expériences immanentes : une expérience sans synthèse définie ni caractéristiques structurelles est simplement une autre expérience. Les multitudes dont elles émergent en tant que multiplicités sont virtuelles et intenses, et sont si entrelacées qu'on ne peut même pas les imaginer sans l'autre.

Nous pouvons dire ce que nous voulons, mais nous ne pouvons pas imaginer tout ce que nous disons. Elle permet cependant de comprendre la notion husserlienne de constitution comme l'esquisse d'une manière très particulière de concevoir ce qu'on pourrait appeler une « théorie des formes des phénomènes », théorie selon laquelle ce qui est moins composé d'un objet est puis une variété de multiplicité ; parmi ces variétés, on peut distinguer des multiples. Quant aux multiples « robustes » auto-construits, ils sont aussi contingents, mais leur contingence se situe aux limites du sens lui-même.

Ce qui est particulièrement étrange, d'ailleurs, c'est l'idée selon laquelle les multiples auto-construits, qu'on serait tenté de choisir comme substitut de l'hélas fameux inconcussum fondamental, sont loin d'être « inébranlables », que ce soit leur solidité ou leur solidité. La seule différence qui subsiste est celle entre ce qui semble transformé, n'a pas de sens dans un sens mais n'a de sens que dans un autre sens, et ce qui disparaît n'a plus aucun sens. C'est la différence entre le passage d'un Sinn à un autre et le pur et simple Sinnlosigkeit.

Tentons à présent d’esquisser une conclusion

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