*
•i
HISTOIRE NATURELLE
D E S
O I S E A U X D E P A R A D I S ,
DES R OLLIERS - ,
DES TOUCANS ET DES BARBUS .
I
f
' 'f.
N r
N
. * *
> .
Toutes les figures de cet ouvragc ont été dessinées d'apres nature par BARRABAIVD peintre
,
gravées par PEREè et GREMiLUEf,
etimpriméesen couleur par LAKGLOIS et ROUSSET. *
•. *
*
* .
*.
r •
- -
V.V.V.V-
V.I I
t
1'HISTOIRE NATURELLE
DES OISEAUX DE PARADIS
E T D E S R O L L I E R S ,
.
*
DE C Ê LLE DES TOUCANS ET DES BARBUS ,
f
* ARFRAN Ç OIS LEVAILLANT .
TOME PREMIER
.CHEZ
PARIS ,
.DENN
É
le jeune,
LIBRAIRE,
rueVIVIENNE ,
n° .
10.
PERLET , LIBRAIRE ,
ruedeTounNON .
Í
806.
.
*> 4
••
' •
Í A
H I S T O I R E NATURELLE
DES
O I S E A U X D E P A R A D I S ,
DES ROLLIERS , ET DES PROMEROPS .
fb y
*mm
R1USláKiM1L^ \
I N T R O D U C T I O N V l l # 7
A L HISTOIRE
NATURELLE
DES OISEAUX DEPARADIS
.EN parlant de ces magnifiques oiseaux , connus si g é
nérale -
ment sous Ja denomination d OISEAUX
DEPARADIS
, etsurlesquels
la
naturesemble avoir é puis é
tous sesdons ,
tantpar 1 é clat des brillantes couleurs dont eile les
apares , que par les orne -
ments
particulars
quiles distinguent tous ,
oupresque
tous,
nous
nenous arreterons pas à combattre les
contespu érils que se
sontplu à
nousen faire les ornitbologistes qui les
premiers ont
é crit sur ces oiseaux
:nous nous bornerons à
rectifier les erreurs modernes , celles qui
onté
té commises par
cetixm è
mes quise
sontdonn é
tantde soins pour relever d
antiques reveries, dont 1 absurdit é
et1 invraisemblance
nemé ritoient pas í bonneur d
’etre ré futé
ess é rieusement ,
etqui devoient bien plutdt rester ensevelies dans le plus profond
oubli ,
ouê
trerelé gu é
esparmi les fables .
Au
restenous engageons ceux qui auroient la c ú rio si
té de
;
\*
'7
'/2
•
* *
\
'
/INTRODUCTION .
se
convaincrc par eux -
mêmes jusquVt quel point . 1
aé
té pos
¬sible
âcertains hotnn .
esdavoir port é la credulite
onla
mau-
vaise foi , de lire ,
s’ils
en ontla
patience,
tout ce qut a eteimagine au si
, jet de
cesoiseaux dans lH .
sto.
renaturelle
etmorale des Indes orientales
etoccidentals , par Acosta
;dans
fOrnithologie d ’ Aldrovcnde
;ainsi quo dans plusteurs
autresouvrages , tela que le Museum Wormianum , les Navigations
aux tcites
australes ,
etenfin dans la Collection acad é mique
, 1
'Olton Helbigins ,
etc.
etc.
; ou meine, pour plus de facilite ,
*
daits Buffon ,
([ui ,
àl
’articlc des Oiseaux de Paradis , rapporte
et
combat
tout ceque les diff é
rents auteursque
nous venonsde
noxnmerontInvente d absurde
etde ridicule
sur cesoiseaux ,
daprcs la supposition fausse quils naissoient
sanspieds , lors
-que , pour
se convamcredu contraire , il
eutsuffi de relever
les plumes des flancs de leurs peaux mutil
écspar les sauvages pour
sassurer que les pieds
enavoient é
téretranch é
s.
D
unautreeôté, quoique
nosornithologues modernes aient
reconnu
que les oiseaux de paradis avoient des pieds ( apr è
sles avoir
vuscependant , puisque depuis long
-temps ils
noussont en
effet envoy
és avec cesparties ) , cela
neles
apas
em-
p
écb
ésde rctomber
eux-mêmesdans d
autres mé prises ,
toutaussi
impard
ánnables ,
enleur assignant des
caracterespris de
leurs mutilations
; cominedavoir
unepetite
tête,
etdes yeux
à
peine visibles
etpresque dans Je bee ; davoir les pieds d é -
mesurcnient
disproportion
nósà leur taillo
; etenfin davoir la
ti'te et
le col
convertsde plumes h é riss é
es,
etformant
unvelours naturel
: caracteresmal saisis , dont l ’apparence
n’ etoit
ue
qua la
mauvatsereparation des peaux ,
etqui „
’existent
plus quand
on vo.
t cesoiseaux dans leur é
tatparfait tels
z: r : lr croissom ^ J , „ ou . , Jr
posons de les faire connoitre aux naturalistes .
»
jr
r
i
INTRODUCTION . 3
II
nestpas douteux que depuis
tieslong - temps ,
etbien
avant
m è me que nous ne
commissionsen Europe les oiseaux de paradis , les peuples des pays quils habitent ne fussent dans 1 usage d en preparer les peaux , soit pour
sen faire des
troph é
esqu ils portoient dans
certamesceremonies
., soit pour
s
en faire
aussides parures distingu é
es, ce à quoi
.leurs belles plumes les rendent
assuré
mentbien propres . Ne
seservant
done de leurs d é pouilles que comme
ornements, il é toit bien naturel qu ’on en retranch â
t toutesles parties les moins belles , qui , pouvant offusquer leurs plus longues plumes , ou cacher
leurs brillantes couleurs , devenoient au moins inutiles
:de l à la necessite d en arracher les ailes ,
etsur -
tout:les pieds,
peu propres à ligurer dans
unplumet . C
’estcependant ce
procede , si simple
etsi naturel
ehlui -
mè me , qui , ayant donn é
lieu á une premiere erreur , a fait naitre
toutesles fables des anciens voyageurs sur fhistoire des oiseaux de paradis ,
etcroire
silong- temps qu ils naissoient sans pattes ,
etqu ils
vo-
loient continuellement dans la moyenne region de lair ,
envivant de la ros é
edu ciel ,
etc.
etc.
Comme , en ecoichant ces oiseaux , les sauvages é toient
aussi dans 1 habitude de leur enlever
tousles os de la
tè
te,
et
de faire
sé clier
ensuiteleur peau enfil é e
sur unroseau , soit
aufour ,
soitdans le sable cliaud , il resultoit de
cetteoperation un racornissement force qui difformoit
né cessai -
rement
le corps , rappetissoit consid é rablement la
tè
te, privee
de son
soutien,
etfaisoit retirer les paupieres
;d ou I
on asaisi le
caractered une petite .
tè
te,
etdes yeux dans le bee , à
peine visibles : enfin du rapprochement inevitable des plumes, qui se trouvoient press é es sur une bien plus petite è
tendue
de la peau racornie , resultoit encore leur herissement ,
et j^ ar
consequent
cetteapparence de velours naturel qu
’on s obstine
/
•'
J j
INTRODUCTION .
à Jeiir trouver . II netoit certes pas besoin cf avoir vu ces
oisoanx dans Icur état de nature pour se
convaincreque
tonsces caracteres n é
toí ent qu apparents ,
etne devoient è
treattri - pr é paration de leurs d é pouilles
*Or je
r
-
nnt*<J />f-OrAe nnVhues qu
’aJa mauvaise preparation
de leurs ciepounie».
wi jedemande
siceux qui
ontassign é
tousces faux caracteres aux
-
-i A nu ,|c nrli-oiseaux
\v
- .
XJe
siceux
qui ont assigne iuu,
^
; y
de paradis , nayant point observe quite é
toíentart
!ficiels
etsinipiement occasionncs par
unracornissement force de leurs peaux , peuvcnt raisonnablement
sé
treé deves
contreceux
qui , les voyant sans pieds , nous ont assure que la
natuieí
leur
enavoit point donn é .
Cette
mauvaise preparation a oecasionnebeaucoup dautres
erreurs,
enfaisant publier sous le nom doiseaux de paradis plusieurs especes toialemenL differentes , les nomenclateurs ayant fait de
tousles oiseaux mutiles de la
meinemaniere
autant
d oiseaux de paradis
;de
sorteque des martins - p ô cheurs ,
des gu é piers , des rolliers , des gobes - mouches ,
etm ê me des
perruches ,
etbeaucoup d
’autresespeces qui
nontpas le moindre rapport
avecces
oiseaux, figurent cependant sous
le
mème
npmdans plusieurs ouvrag è s ,
et sontrapport é s
comine
tels dans
toutesles nouvelles ornithologies qui se pubJient chaque
jour(i). Cest ainsi que les erreurs , se renou -
velant
Sanscesse, se perp é
tuent etdonnent liou à dautres
eireurs
plus lunestes encore ,
etque nos connoissances sur
1 lustoire naturelle des oiseaux , loin d ’ avoir fait quelques progr è
s,
sontnon seulement
resté es au m ê me point , mais que , se trouvant surcharges de toutes les erreurs modernes ,
f °
S" e , lnentaujourd ’ hui les naturalistes dans une perp é tuelle
incertitude sur un grand nombre d
’oiseaux mal d é nomm é s ,
U
" SranJ
nombre <*
‘oiseau*
»ouvcut figures dam les forme
,
cur ! .1
6’ «
ranu no to« doiseaux. se*
*
'IU‘
tUUS soutrr
éscntês corns,
« autautS
’—
m
INTRODUCTION . 5
ot
si imparfaitement d é crits , qu
’ils ne
saventà quelle espece
les rapporter ,
mdans quel genre les placer .
Bulfon lui - m ê me a pretendu que les sauvages
etles mar -
chands Indiens
>dans le dessem de nous tromper, mutiloient expr è s
tousles
oiseaux, afin de les faire passer pour des
oiseaux
de paradis,
etnous les vendre plus ch è
rement:asser
¬tion d é
nué e de
toutfondement ; car il é toit impossible à ces peuples dimaginer que nous attachassions plus de prix à des
oiseaux de paradis sans pieds
etsans ailes , qu
a tous autresoiseaux dun job plumage
*t
[ui
auroient euces parties ,
etne
se seroient pas nomm é s ainsi ; il
estmerne plus que probable qu
’ils ignoroient non seulement le nom que nous leur don -
nions
chez
nous, mais
rnè
me1 idee que nous attacbions k ce
nom superstitieux, qui
*seul a suffi pour occasionner
toutesles fables dont on nous a berc é s
*Il
estbien plus naturel de
croire
que ces msulaires
n’ ayant pas d
autremoyen de pre
¬parer les
oiseaux,
etne s
’cn
servantd
’ailleurs que pour faire des
ornements, ils leur arrachoient
toutuniment les pieds
etles ailes à
tousindistinctement , ce que nous ferions dans le
in
ê me cas . Au moins
est- il certain que les premiers Euro -
p é ens qui p é n é trerent dans les pays qu
’habitent les oiseaux de paradis
trouverentces oiseaux
toutprepares pour l
’usage
des naturels ,
etqu
’onnous les apporta sous les rnemes for
¬mes
:il
estencore vrai quaussit ó
tqu
’on
eutappris à ceux - ci que nous les pr é f é rions entiers , ils leur laisserent les pieds
et
les ailes ; de
sortequ
’aujourd
’hui
onnous les envoie avec
ces parties , mais malheureusement toujours dess é ch é s au
four ou dans le sable cliaud
;de maniere qu ’ il
estimpossible, quoique entiers, de leur rendre leurs
premieresformes ,
at-
tendu que la peau
etant*cuite ,
etpar consequent racornie ,
on
ne sauroit la faire pr ê
ter, même en fhumectant , comme
5
^
'V
G INTRODUCTION .
cel
set, lies se qui pratique no . , , pervienuent * * de « . • «
ins* “ « “ pay » T » loi “ . ua ° , “ , .. “ , “ et qut ^
« u & Lira de ran , cilia av , „ . qu
'il . potent « re prepares
collections . J ’ ai essay é moi - m ê me
tonsles procedes
pour parvenir à distendre ces d é pouiUes d ’ oiseaux de parnd . s ,
afin de leur donner leur grossem - naturelle , sans
avoir jamaispu y
ré ussir :
cestaussi ce qui
m’ a convaincu que les sauvages ,
apr è s les avoir é corch é s , leur passent un fer chaud dans le corps ,
etqu ’ ils les
mettentensuite s écher au four , comme le
'
rapporte Helbigius , puisqu
’il
estvrai que leurs peaux
.sonteffectivement cuites
;ce qui se remarque
trè s bien lorsqu on
veut
essayer de les rembourer , car ils se
cassentplut ò
tque
de se pr ê
terà aucune
extensionquelconque .
II
estcependant hcureusement arrive que , dans le nombre de
cesoiseaux
qui nous sontparvenus depuis quelques
an-n
é
es, il
s’est trouvé plusieurs individus bien conserves ,
etprepares avec le plus grand soin , soit quils laient é
té par
quelques personnes des equipages europ é ens qui
outp é
né
tré depuis peu dans le pays , soit que les naturels , ayant perfec -
tionn é lart de les conserver pour mieux nous les vendre , y
mettent
plus de soin . Au
reste, ayant é
té à m ê me de voir cliez quelques uns de mes arms plusieurs de ces oiseaux de paradis dans le plus parfait é
tatde conservation ,
et enayant merne acquis quelques especes , je me trouve heureux den oflrir aujourd hui au public d
’exactesdescriptions
etdes
portraits
plus fideles qui les fassent connoitre dans leur é
tatnaturel , bien different de celui ou nous les connoissions par les descriptions imparfaites
etles mauvaises representations
qui
en
onté
té publi é es ,
etmê me de celui
oú nous les voyons
igurer
dans la plupart des cabinets, ou ils offrent à l
’obser -
vateur ,
quiadmire leurs be ü es Couleurs , plut ò t autant de
r ” — r 1
INTRODUCTION . 7
mannequins emplumes que des oiseaux naturels . Nous avons
aussi rassemble plusieurs especes nouvelles de ces oiseaux , ainsi que quelques femelles de celles que nous connoissions d é ja , quoique imparfaitement ,
cequi compktera , d une ma -
.
niere satisfaisante pour les naturalistes , l ’ histoire que nous
nous sommes propose den publier .
Nous ferons connoitre aussi parmi les rolliers
etles pro -
merops , dont le brillant plumage
et1 ’ é lé gance des formes
ne
le cedent point à ceux des oiseaux de paradis , beaucoup
d
’especes inconnues aux naturalistes . Les
toucans ainsique
les barbus noffriront pas moins dattraits par la singularit é
de leurs formes , la beaut é de leurs coul
çurs ,
etle grand
nOmbre d especes nouvelles que
nousavons rassemblees dans
ces deux genres , dont nous avons complete l
’histoire
en reu-
nissant , autant que possible , le male , la femefie , et
meineles vari é
té s d
’ages de chacune d
’clles .
Nous aurons grand
somd indiquer les cabinets
ou1
onpourroit voir les individus dont nous parlerons ;
et, fideles
aux
principes que nous avons adopt é s , nous
neferons men
¬tion que des especes que nous avons vues nous - m ê
mesen nature ,
etdont l
’existence ne pourra par consequent nulle -
ment
ê
tredouteuse pour ks
savants.
r.
1
H I S T O I R E N A T U R E L L E
DES
O I S E A U X D E P A R A D I S .
\.W«.XAVCVVW».XVVA^.VWVWWVWVXVfcrWlVV\WiW«\.W»AVW».VWWX
LE GRAND OISEAU DE PARADIS É MERAUDE , MALE .
( N
°, . )
Nous
avons assez fait appcrcevoir clans notre introduction lcs raisons cjui ont donné lieu aíix méprises
des naturalistes qui onl parle de celte espece d’oiseaux de paradis,
pour n’avoir pas besoin de lesreproduire
ici
,
d’autant plus cjue la description que nous en donnons sufiira pour rectifier toutes ces erreurs.
Les auteurs qui ont fait mention du grand oiseau de
paradis
éme-
raude lui donnent la grossem* de notre merle
,
landis que sa taille égnle teile de la corbine,
à peu de chose près: quant à sa tele,
eile est ties forte,
comme on pent le voir par la figure A de la planche 3,
oil eile estrepresented de
grandeur
naturelle.
On conç
oit,
d'apres ces proportions,
qui ne sont pas seulcment apparentes,
mais reelles, que
toutes les autres parties de cet oiseau,
c’est-
a-
dirc les ailes,
la queue et les pieds,
ne doiventplus paroítre disproporlionnees
,
et meine ridicules,
comme dies le pa-
roissent en effet dans les individus qui nous parviennent
prepares
parles sauvages; et que ces longues plumes subalaires
qui
flottent sur lesflaues
,
et seiendent três loin,
en dépassant la queue,
au lieu de sembler surcharger l’oiseau,
el devoir beaucoup fembarrasser dans faction du vol,
prennent ici un caractere bien different,
en ineme temps qu’elles forment un ornement de la plus grande elegance.Les yeux
,
places comme dans la plupart des autres oiseaux,
sont pro-
portionnés au volume de la teto
,
et méme plutótgrands
que petits.
Pour leur couleur,
nous ne la connoissons paS,
les voyageurs n’en ayant fait aucune mention; ee qui prouve,
je pense, que
pas un deux n’avoit vu3
w
I
ginUCÍANEIRI
- £
SSwXgKv
-
Kv jjI I I S T O I R -
EN A T U R E L L E
1 0 v
.
/I MiIIpiirs ils nous 011 donncnt desdetails
de ces oiseaux vivants, 4uol<
[
1,
c„;ViV<;_
niais o u i.
nar lours<iui
sembleroient annoncor
des.observations
suivies,
niaisqui ,
parcontradictions
,
nous laissont dans unoincertitude
absoluo stir tout ccijui a rapport aux
habitudes naturelles ,
sipropres
çependant
à joter dujour sur la place qu’occupc dans la nature l’
espccc
dont nous parlons.
Suivant Tavernier
,
cos oiseaux sc nourrissent do noix niuscades,
dont ils sont três friamis ; cc qui les enivre,
dit-
il : Holton Helbigius nousassure qu’ils vivcnt do baios rouges
que produit
un arbre trèsgrand
;Bontius, qu’ils soul carnivores, el qu’ils font la cbasse aux petits oiseaux;
et onfin Linné , qu’ils font lour proie des
grands papillons .
Voilà biendes manioros differentes do sc npurrir
,
et qui ne peuvent pas convenira la memo
espece
. Jepense
donequa
cet égard
ii faul attendee de rneil-
1( *urs rensqignements
,
etque
quelques voyageurs instruils nous /'assentpart dc leurs observations
, apr
ès avoir étudié Ics mocurs de ces oiseauxdans leur pays natal
.
Quant au vol de liiiroiidelle que Bontius leur altribue encore nous
soinnies ties
persuades
que rest aussi une erreur. La coupe des ailcs des1 " 1 »i
1
^ V
,oiseauxdo paradis
,
et notamment de celles de I’espcce quenous
dec livous,
est si differente de ccllc des ailes des liirnndclles
,
qu’il est impossible que ces oiseaux aient la meine manicre do volor.
Nous no connoissonsquo los guepiers qui volent oontjmc Ics birondelles
,
et cela pareequ’ilsont les ailes absoluinent taillees de la meine faeon
.
Au reste,
je douto fort que celle espece se trouve à Ternale.
Ainsi lo nom d’birondello deTermite, s’il est yrai qu’on l ait applique à l’oiseau de paradis , est an
moins très impropré: ii pourroit mcmc bien sc faire que ce fiVt ce nom
soul qui eút determine Bontius à nous dire qu’il avoit le vol de I biron
-
dclle
.
D’apres l a u t de rapports faux 011 au moins ties suspects,
et pourne
*
le
I
1'
rien basarder à legard des oiseaux de paradis
,
nous nous borneronsici à en donner des figures plus exactes
,
desdescriptions
plus vraies;et ce sera sans doulc beaucoup d’avoir déja fait connoilre leurs formes naturelles
,
si differentes de celles qu’on leur a prètées jusquVi ec jour.
Nous avons conserve «à I’espece dont nous parlons le nom d’Oiseau do Paradis Emeraude
,
en y appliquant lepitbctc de Grand pour le dis-
tinguer dun autre oiseau de paradis
,
qui,
ayantbeaucoup
do rapportavec l u i, osl cependanl plus petit
,
et assezdifferent
memo par ses cou-
leursLo pour
—
grand*pformeroiseau unedo paradisespecex emeraudesé1parée.
a un pied delongueur
du boutbee à 1’oxlrómitó do la queue
,
et quarante ponces à-
pou-
pròsjusqua
pointe des deux filets cpii en font partie.
Le
bee est un peuarqu
é etso termine en pointe
,
la mandibiilc inférieure s’emboitant dans la supe¬ rieure; sa coiileur est d un bleu plombé dans toute sa base et sur sonarète
,
et jaunatre vers la pointe: les plumesfrontales
se trouvent par-
tagées par la partie supérieurc de 1’arêle du bee
,
q u i,
seprolongeant
suríàl
ti
on
A /
, A
:
K\J
V
/ /
A/
// / /
/
/l
A
l /
J l
&l
I I
I f
/ *
/
A
1
:;V
Ik
I
Í&
\
U :
iH I
?s
\
\
\\
\\\ \
1 s\
\>
/
r1 (
YYY
/YY( y
,u
////*
YY/Y///
/rjWf
'/Y/S/f Y YY/Y/YY .
*
f
1 I
D E S O I S E A U X
D E P A R A D I S.
le front
,
les separe on deux pointes, qui
, dechaque
còté,
s’avancenl sur les narines,
(ju’elles eouvrent engrande
partie: caractere qui scinblerapprocher plusieurs
especes d’oiscaux de paradis descassiques
, quoique je lcur trouve cngeneral
beaucoup de rapports aussi avec ics promerops, cpii non seulement out ee caractere common avec eux,
mais encore les doigts à-
peu-
près scmblables,
et propres à sc cramponer; cequi
me por-
teroit à croirc
que
les oisçaux de paradis sont insectivores,
et qu’ils s’ac-
crocbent au tronc des arbres ainsi que tons les promerops , dont nous avons été à porlée deludier les inoeurs en Afriq-ue
.
Les pieds sont fortset robustes, sans être
disproporlionn
és; les angles sont grands et epais; celui de derriere étant 1c plus grand,
et celui du milieu ayant nn rebord tranchantplus
saillant du côté inlcricur: le tarse,
sur le (levantduquel
les plumes de la
jambe
s’avancentplus
que par derriere,
est couvert d’une seule écaillequi
I’entoure entièrement,
et dont la sutureseremarque
dans toute sa longueur du còté du pouce, très
large
à sa base,
et revêtu en-
dessous d’une peau chagrinéc qui couvre également
toute la plante dupied
: les doigts sont articules conune ceux de tous les autres oiseaux,
quoique
Wormius assure qu’ils n’ont ebaeun que trois articulations : ilssont couverts de larges écailles
,
et 1’extérieur est réuni,
à sa base,
à celui du milieu.
(Yoyez la fig.
B de notreplancbe nn
3.
)D’apres les proportions du corps de eet oiseau
,
la grossem* de la tc*te,
et la longueur du cou, on sent facilement que les
plumes
de ccs der-
nieres
parties
ne se trouvant plus resserrées ni pressées les unes centreles autres dans un bien plus petit espace
,
et netant sur-
lout plus bé-
rissées
,
elles n’offrent pas au toucher l’apparence d’un velours rude,
bien que celles du sominet de la löte soient si excessivement petites,
que Jeurnombre surpasse peut
-
être celui de toutes les plumes d’un autre oiseaude la meine taille
.
Le front est ceint d’ un large bandeau vert
-
émeraude,
qui,
passant entrel’oeil et le bec
,
couvrc la gorge,
et descend sur le milieu du cou,
oii il sélargit,
et se termine circulairement en forme de plastron.
J’observerai que,
sur le bord du fronl et sous la gorge,
ce vert paroit noir étantdans l'ombre; ce qui a induit en erreur plusieurs nomenclateurs
,
quiont donné à ces parties cette couleur ; cn revanche
,
expose aux rayons directs de la lumiere,
il prend un brillant des plus éclatants,
Sans être dorécependant ,
quoique tous ceux qui ont parle de cet oiseau aient pretendu le contraire.
Il est vrai que dans nos cabinets cette couleurse denature promptement
,
et se dore par l’cvaporation des sels et des odeurs qu’on ernploic pour preserver les oiseaux de la voracité des in-
sectes rongeurs, (i)
(i) Chacun peutse convainere de eelte verity, eien faire Texperiencc. tlsuffit de prendre uneplume
verte, de celles qui jettent uu éclat nietallique , telles que celles de la téte de notre canard vulgnire,
de notre étourneau, ou enfin de tout autre oiseau d'un vert lustre, sur le plumage duquel on u’ap-
*
'
J