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The Women, Religion and Politics in Middle East

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Academic year: 2021

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Hoda Nehmé**

Resumo: atualmente, a religião não está somente em uma crescente onda de expansão

fundamentalista, disfarçada de adversária surreal contra a ocidentalização do globo. Entretanto, assistimos ao desenvolvimento do obscurantismo, como se fosse um tumor em matéria de religiosidade. Neste artigo, pretendemos perce-ber este processo observando o papel das mulheres. Esta mulher que lutou para encontrar espaço em uma sociedade essencialmente patriarcal e profundamen-te religiosa encontra-se no jogo de um sisprofundamen-tema político-religioso que consome seu meios de sobrevivência social.

Palavras-chave: Religião. Mulheres. Oriente Médio. Patriarcalismo.

L

a femme, la religion et la politique sont autant de notions qui occupent une place avérée dans le contexte moyen-oriental, voire dans le large monde arabe et isla-mique.

La religion, à l’heure actuelle, n’est plus dans la phase de la montée fracassante du fon-damentalisme dressé en adversaire surréaliste contre la mondialisation expan-sionniste. Mais, c’est une forme d’une mondialisation religieuse qui se répand de manière pathologique, narcissique et meurtrière ravageant l’humanisme, la diversité culturelle, le pluralisme, le savoir-être au profit d’une standardisation comportementale religieuse caduque, obsolète dont la première victime est la femme, d’une part, et le système politique par ailleurs.

LA FEMME, LA RELIGION ET LA

POLITIQUE AU MOYEN-ORIENT*

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* Recebido em: 16.06.2016. Aprovado em: 03.03.2017.

** Professora da Holy Espirit Universtiy of Kaslik (Líbano). Conferência proferida na Pon-tifícia Universidade Católica de Goiás em 09 de junho de 2016. E-mail: mirnamzawak@ usek.edu.lb.

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En matière de religion nous assistons à un obscurantisme qui se développe comme une tumeur broyant la raison, la pensée, la logique, le dialogue, et toute tentative de réconciliation. En matière de politique, c’est le règne du chaos, un baptême de sang enveloppe nos contrées et les baigne dans ce purgatoire aux langues de feu sans fin…

La pensée se cache et n’ose pas s’exprimer, sinon elle perdra son auteur ou son maïeu-ticien. L’ignorance prône. Des voix qui surgissent de temps en temps mais le faible écho empêche leur retentissement. Un empire médiatique et technolo-gique au service de la diffusion d’un esprit obscurantiste fondamentaliste et, de surcroît, terroriste. La femme dans notre espace moyen-oriental ne saurait échapper à ce paysage politico religieux tragique et dramatique.

Je voudrais, dans cet article, mettre l’accent sur la femme au Moyen-Orient. Cette femme qui a tant combattu pour se trouver une place dans une société es-sentiellement patriarcale et profondément religieuse, se retrouve aujourd’hui sous le joug d’un système politico religieux qui corrode le sens même de son existence.

La femme orientale n’a pas été réticente à la modernité, mais la femme orientale n’a pas connu le même processus historique spécifique à la femme moderne en Occident.

Il serait quasiment difficile de prévoir au Moyen-Orient un modèle de femme qui res-semblerait à celui de la femme occidentale moderne.

L’AVÈNEMENT DE LA MODERNITÉ EN OCCIDENT

La modernité en Occident se veut un fait historique et sociologique issu du phénomène industriel, survenu en occident, générant un discours philosophique de la mo-dernité et mettant l’accent sur la subjectivité proposée par Descartes comme suit : L’homme devient le premier et le seul véritable subjectum.

Autrement dit, la modernité en Occident est l’œuvre d’un essor scientifique et philo-sophique qui a expulsé Dieu de la place publique ou du moins lui a imposé le mutisme pour que parlent les hommes et émerge la Raison qui parvient à mai-triser le monde par la technique et à mettre ainsi fin à la métaphysique livrant à la place publique un être humain, masculin ou féminin, considéré comme sujet/individu au singulier.

Un séisme se produit. La vérité n’est plus le propre d’une communauté ni d’une reli-gion. La vérité n’est pas une transmission incontournable ou une croyance héritée d’une religion ou recueillie d’une quelconque idéologie. Plus encore, percevoir favorablement telle ou telle autre vérité, signifie accepter d’être ré-duit au silence ou d’opprimer et de réduire au silence tous ceux qui n’ont pas pris la parole, en l’occurrence, les femmes.

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Cette percée qui conduit au-devant de la scène le sujet/individu, n’occulte pas la femme occidentale, perçue à son tour comme sujet/individu qui s’agite pour inventer la parole, pas n’importe quelle parole mais, celle qui libère les opprimées, les aide à s’exprimer et les autorise à s’interroger sur la vérité qui ne sort pas nécessairement de la bouche des hommes seulement.

Du XVIIIe siècle à ce jour, les opprimées parlent, se découvrent dans des mouvements féministes, et ont des maîtresses à penser, à compter Mary Wollstonecraft (1759-1797) qui brave la société patriarcale de son temps, défend l’éducation de la femme pour qu’elle soit traitée, comme l’homme, en être rationnel, et apprécie vigoureusement un ordre social fondé sur la raison.

Cette mission féministe portée par Mary Wollstonecraft, à titre d’exemple, entend jeter les fondements de base d’une société nouvelle qui exclut la distinction entre homme et femme. Son ouvrage, A vindication of the Rights of Women, constitue une phi-losophie avant-gardiste en faveur d’une femme nouvelle capable d’abandonner l’ornement extérieur qui fait d’elle un objet à l’ombre de l’époux pour devenir une authentique compagne et bénéficier de son statut d’être humain à part entière. Dans son ouvrage, Le deuxième sexe, paru en 1949, et constituant, à ce jour, la référence par

ex-cellence de la philosophie féministe, Simone de Beauvoir (1908-1986), incite la fem-me à devenir autonofem-me, ainsi les opprimées et les oppresseurs gagneront et éviteront les fractures séparatrices et blessantes aussi bien pour l’homme que pour la femme. Quant à la vague post moderne féministe, particulièrement développée aux Etats-Unis,

elle projette des générations de féministes issues des groupes minoritaires ethnoculturels, patchwork d’identités culturelles, qui s’approprient les espa-ces publics et s’exhibent dans des mouvements culturels, des festivals, allant jusqu’à la théorisation de la performativité du genre, etc.

En somme nous pouvons affirmer que la femme occidentale post moderne, a appris à for-ger son destin, à s’imposer en égale à l’homme, en droits et devoirs, et à assumer toute la responsabilité qu’impose le phénomène Sujet/individu au singulier. Le cas n’est pas le même au Moyen-Orient ni dans le monde arabe et islamique, surtout

que ce phénomène émergent au XVIIIe siècle et largement développé par la suite, a autorisé l’occident, d’une part, à imposer sa raison comme une rai-son universelle et à provoquer, d’autre part, un problème relationnel entre lui et l’Autre différent qu’il marginalise parce qu’il ne s’inscrit pas dans l’évolution relationnelle occidentale, ou tout court, parce qu’il appartient à une civilisation non-occidentale. Le Moyen-Orient fait partie des civilisations non-occidentales. REGARDS DE LA SOCIÉTÉ MOYEN-ORIENTALE SUR L’OCCIDENT

La société moyen-orientale voit dans le phénomène féministe âgé de plus de trois siècles un phénomène étranger. La forme d’individualisation occidentale est

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confrontée en Orient à une structure communautaire fondée sur l’esprit du

corps (Açabiya) tribal, clanique, familial, et religieux, selon les affirmations de Kash (2011).

Bien qu’il y ait eu contact entre les deux sociétés (occidentale et orientale), depuis le XVIe siècle à ce jour, il n’en demeure pas moins que ce contact n’a pas mené à la modernisation de la société moyen-orientale par l’occident, parce que les deux sociétés n’ont pas évolué de la même façon et ne partagent pas subsé-quemment le même parcours historique, culturel, religieux ou identitaire. La modernité provenant de l’occident pour la première fois avec la campagne de

Bona-parte en Egypte au XIXe siècle, selon les chroniqueurs, et avec l’accroissement, au Liban particulièrement, des écoles des missionnaires européens, était perçue par la société moyen-orientale comme un phénomène de colonisation caractérisé par une suprématie scientifique, technologique et politique qui ne dissimulait pas son ambition pour une éventuelle main mise sur les richesses du Moyen-Orient. Pourquoi la société résiste-t-elle ? Parce que l’entrée de la modernité européenne avec

Bonaparte en Egypte, en flottes et canons, est pareille à l’entrée de la démo-cratie en Iraq en 2003, avec les chars et sous les obus, et à celle du « prin-temps arabe » soutenu par les puissances occidentales en 2010, avec pour instruments les Daechistes, les frères musulmans, le terrorisme religieux et les armes sophistiquées.

La société moyen-orientale avoue que l’infiltration de la modernité occidentale a per-mis l’émergence des associations et des mouvements culturels, sociaux et politiques, la mise en place de l’imprimerie pour la diffusion de la science et du savoir et pour la vulgarisation du livre. Mais, il n’en demeure pas moins que la société moyen-orientale dans sa majorité arabe et islamique, n’a pu comprendre, d’une part, comment pouvait-elle s’approprier la technologie et la science occidentales sans perdre son identité culturelle, et par ailleurs, n’a pas raisonnablement assimilé comment pouvait-on faire une révolution sans se référer aux modèles des révolutions de 1776, 1789 et 1917. Modèles perçus comme des phénomènes qui ont changé la société occidentale devenue pro-gressivement une société rationnelle autonome, individualiste, où le nous ne s’impose plus alors que la société moyen-orientale a gardé l’empreinte patriar-cale et le sceau religieux fort prégnants.

INTERROGATIONS

Est-ce que les sociétés du Moyen-Orient ont pu se révolter dans le but de bâtir un avenir meilleur?

Est-ce qu’elles ont abouti à un résultat satisfaisant en se dressant en adversaire contre les ins-titutions démocratiques occidentales pour défendre un passé menacé et obsolète ?

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Autant d’interrogations dans l’espoir de comprendre les raisons profondes qui ont em-pêché la société d’accompagner aisément la modernité au lieu de la subir en mal de civilisation.

À notre avis la question mérite de revisiter les structures du monde arabe et islamique depuis l’empire ottoman à ce jour.

Sous l’empire ottoman, il a été difficile de permettre l’émergence et le développement sociologique d’une modernité spécifique à la société moyen-orientale en rai-son d’un régime politique largement théocratique.

Toujours est-il que dès la seconde moitié du XIXe siècle la situation a changé. Nous assistons à l’arrivée d’une élite moyen-orientale arabe, chrétienne et musul-mane, en contact avec l’occident (instruction, voyage, femmes et hommes de lettres, de sciences, etc.), qui entend concilier, autant que faire se peut, entre la modernité occidentale et la tradition arabe et musulmane.

Nous ne saurons ignorer dans tel contexte l’émergence de la femme arabe éduquée à l’européenne…ou éduquée et éveillée en sa qualité de femme essentiellement orientale.

DE L’ÉVEIL AU CHANGEMENT

Le changement au sein de la société orientale s’exprime dans une prolifération de sa-lons littéraires, artistiques, politiques, toutes tendances confondues, au Caire, à Damas, Alep, Beyrouth et à Jérusalem. Ces salons ont généré un moyen qui confère à la femme un rôle dans une société qui l’a longtemps enfermée et cloîtrée.

Nous pourrions parler d’un JE singulier qui fait surface, qui s’oriente timidement, sans réussir au vrai sens du mot en raison des obstacles nombreux, à noter en premier le problème d’ordre religieux, vers le Sujet/individu social et poli-tique.

Nous présentons un paysage panoramique de certaines femmes du Moyen-Orient qui ont pu briser les frontières étanches et ouvrir les voies vers une modernité certaine bien qua tardive.

Maryam Nimr Makariyos (1880), fonde « l’aube de la Syrie » à Beyrouth, Maryana Marrash al Halabiyya (1885), fonde un salon littéraire au Caire, Huda Shaa-rawi (1909), fonde un salon au Caire et à Beyrouth qui devient par la suite un dispensaire, une école où l’on enseigne la puériculture et l’hygiène domes-tique.

En 1919, Shaarawi fonde « la société de la femme nouvelle » et en 1923, « l’union

féministe égyptienne ». En 19 38, Shaarawi est à la tête de « la conférence

des femmes d’Orient », qui dénoncent la politique britannique et les activités sionistes en Palestine. May Ziadé (1912), fonde un salon littéraire au Caire.

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Un noyau de femmes musulmanes fonde en 1914, l’association de l’éveil de la femme arabe à Beyrouth. Marie Ajami (1920), fonde le club littéraire à Damas et Katy Antonios fonde son salon en 1928 à Jérusalem (KASH, 2011, p. 26-7).

Il est question d’un éveil à un moment charnière de l’histoire socio politique du Moyen-Orient. La société arabe développe un vocabulaire dont les maîtres mots sont la liberté, l’égalité, la fraternité, le droit de la personne humaine, la citoyenneté, le droit de la femme, la justice sociale, etc. Les femmes arabes éduquées et touchées par l’éducation se déploient et de manière compétitive au service de leur société. Elles élèvent la voix, et même si elles n’ont pas le droit de vote, elles s’impliquent dans les mouvements nationalistes, pa-narabistes, libéraux ; et particulièrement, dans les mouvements qui incluent l’ouverture à l’autre.

LA FEMME AU MOYEN-ORIENT ENTRE LA RELIGION ET LA POLITIQUE Parcourons l’itinéraire historique qui a marqué la condition de la femme dans notre

société moyen orientale.

-Sur le plan religieux: Hier la femme avait accès au hadith mais jamais au fiqh. Elle bénéficiait du statut de wa’iza (moraliste), d’ascète, de mouhaditha (transmet le hadith), de rawiya (conteur), mais jamais un rôle dans l’ifta (TABBARA, 2011, p. 41-5).

Aujourd’hui la femme se révolte contre l’aveuglément religieux et nous entendons l’élévation des voix féminines qui revendiquent le droit de la femme à la scien-ce religieuse et refusent que ladite scienscien-ce soit le propre des hommes seule-ment1.

Amel Grami lance un appel virulent à libérer le texte religieux de l’immuabilité, à revisiter à la lumière de la raison et de la critique historique, le contenu. Elle avance l’interprétation faite par la femme rationnelle, savante en matière de religion et habilitée à structurer et décoder un verset ou un texte religieux en faveur d’une approche juste et équitable à l’égard de la femme, convaincue que le texte ne saurait être, dans son essence spirituelle, agressif et dégradant à l’égard de la femme.

Aujourd’hui, nombreuses sont les femmes qui brisent les chaînes du texte religieux et les chaînes fictives qui ont instrumentalisé la religion au service de la politique et de la supériorité de l’homme dans une société fortement patriarcale.

Face à cet effort d’émancipation, sur le plan religieux, émerge une autre figure aus-si bien au Moyen-Orient que dans le monde arabe et islamique. Il s’agit de la Da’iyat (la femme engagée par un mouvement religieux pour appeler à l’adhésion totale aux préceptes de la religion), produit socio politique, média-tique et religieux, qui prêche l’image d’une femme sous la tutelle de l’homme,

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obéissante, effacée, écrasée mais, exécutant la volonté divine, et respectant l’inégalité sous prétexte de la complémentarité des hommes et des femmes. A bien observer la condition de la femme nous remarquons qu’elle participe aussi à la

révolution, en cours au Moyen-Orient. Elle est dans les places publiques appe-lant ici à la liberté et à la justice sociale, et là à l’intégration religieuse et au fondamentalisme. Elle reçoit les balles dans les places de la liberté et elle en envoie ailleurs. Deux manières antagonistes de s’investir dans toute occasion pour affirmer sa citoyenneté autonome ici et sa citoyenneté dépendante là. Quant à la place de la femme au Moyen-Orient, dans les instances représentatives ou

exécutives qui se mettent en place, est minime et largement formelle. Pourquoi? Concernant la femme musulmane, elle subit l’impact des islamistes qui exigent le

cloi-sonnement et la confinent dans les domaines réservés.

Sur le plan culturel : Dans l’hier lointain l’encouragement de l’éducation de la femme était présent dans la société moyen-orientale, arabe et islamique.

Mais la question de fonds est de percevoir dans quelles limites cette éducation a été permise.

Autrefois la question qui préoccupait la société était de savoir si la femme est un être capable d’apprendre et de s’approprier la science, ou si elle est un être in-férieur à l’homme. Quelle que soit la conviction de la société, un accès à l’apprentissage a été donné à la femme pour améliorer son comportement, enfanter les descendants vertueux et bons croyants et pour régir sa maison. Nous déduisons non sans peine que l’apprentissage reconnu à la femme se limitait à des

fins religieuses et dévotes qui préservaient la probité de la femme. L’éducation qui lui était destinée n’avait pour objectif que de livrer sur le marché du ma-riage une femme profondément imprégnée par les préceptes religieux qui en faisaient un moyen au service d’une société non inquiétée par la femme. Dans l’hier récent et aujourd’hui, l’éducation de la femme est une nécessité

incontour-nable et un impératif irréversible. Mais la méthode et la vision en éducation changent. La femme fréquente l’école, l’université, l’espace public et privé, etc. La femme est écrivain, médecin, avocate, juriste, politicienne, artiste, etc. Concernant la femme non musulmane, elle partage les places publiques avec sa paire musulmane. Mais, dans une société pluriconfessionnelle, la non musulmane craint l’infiltration des islamistes au pouvoir, parce qu’elle perdra autant que la musulmane, tous les droits pour lesquels elle a milité depuis la seconde moitié du XIXe siècle à ce jour.

LE DÉFI ACTUEL

Essayons de reconnaitre la place des femmes dans le changement qui se produit dans le Moyen-Orient.

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A ce niveau nous poserons les questions suivantes : a) quelles sont les revendications de la femme au Moyen-Orient face aux mutations profondes qui secouent la région et menacent son existence ? b) que veulent les femmes arabes, parti-culièrement musulmanes ? Sont-elles unies dans un mouvement de solidarité féministe qui sauvegarde les droits de la femme ? Nahla Chahal les interroge dans une conférence si elles sont parvenues à définir leurs droits (CHAHAL, 2011, p. 69-70).

Il est vrai que nous avons assisté récemment à un mouvement féministe qui s’est expri-mé en soulèvement pour la liberté, la dignité, les droits, contre le despotisme, la corruption, le fondamentalisme, la terreur, contre le contrat de mariage avec les filles mineures, et contre la pratique du mariage de plaisir largement développé, dans ces dernières six années, sur les lieux où les guerres font rage au Moyen--Orient. Mais, voilà six ans de ce qui fut appelé tragiquement « révolution » au Moyen-Orient et dans le monde arabe et islamique, le paysage panoramique offre une massive politisation de secteurs divers des populations et un ancrage des luttes dans les sociétés d’ordre politique, social, doctrinal et idéel.

VERS OU ?

L’expansion des islamistes au pouvoir, sur les champs de guerre, sur les chaines médiatiques, partout et en tout lieu, menace, secoue la société, laisse un séisme inconfortable, coupe la parole à la société, prétend parler au nom

de Dieu et, de surcroît, prétend un potentiel populiste écrasant (CHAHAL, 2011, p. 70).

Comment faire pour empêcher une concentration du « religieux » avec le « séculaire » de s’installer et dont la femme serait le premier quidam à en souffrir.

Revisitons les revendications de la femme au Moyen-Orient et dans le monde arabe et islamique, nous percevons que la femme tend vers le droit à l’égalité effective, légale et politique, voilà un droit revendiqué contrairement aux préceptes de la shari’a.

Notons que cette égalité est comprise dans toutes les Constitutions au Moyen-Orient, n’empêche que des articles discriminatoires sont inhérents aux différentes Constitutions, je cite à titre d’exemple, la transmission de la nationalité réser-vée, dans la plupart des pays arabes, aux pères, « les codes du statut

person-nel », code de la famille par exemple, qui reconnaissent la supériorité du père. Et si nous ajoutons «les exceptions» et «les prétentions» de spécificités culturelles ou reli-gieuses qui se justifient en dénonçant des « critères » occidentaux… (CHAHAL, 2011, p. 71). C’est l’heure de rendre la parole à la femme elle-même.

Comment? La question est pertinente parce que les chercheurs et les politiques ont sou-vent pris la parole à la place de la femme au Moyen-Orient, et les théologiens

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ou les ulémas n’ont jamais donné un accès illimité à la femme aux sciences de la religion.

Que de fois n’avons-nous pas remarqué, au fil de l’histoire ancienne moderne et con-temporaine en particulier, l’immense écart entre l’émergence d’un féminisme occidental et celle d’un féminisme oriental ? Que de fois n’avons-nous pas remarqué que la question de la femme au Moyen-Orient et dans le monde arabe et islamique, est surtout liée au malaise profond que vivent les sociétés de cette partie du monde, à signaler les frustrations des défaites successives et multiples qui avilissent la société et la réduisent à sa plus petite dimension et l’incapacité de se réaliser, de se libérer du joug politique et religieux pour aller vers une libération sociale et nationale.

La foi en ces temps de « printemps arabe » dans l’espoir de regagner la confiance en soi et de récupérer la dignité bafouée, n’a pas servi à redresser ou à faire évoluer la situation de la femme au Moyen-Orient et dans le monde arabe et islamique. QUE FAIRE ?

Changer: Le statut personnel qui assure l’égalité des femmes au sein de la famille (condamner la polygamie, protéger les droits des mères à la garde des enfants en cas de divorce, protéger leurs droits sur le logement familial, etc. ; et ce, par opposition à la structure patriarcale, et aux différents préceptes du Coran défavorables à l’émancipation de la femme). À noter que l’application de telles lois demeure aléatoire en raison de l’ignorance et de l’expansion de l’analphabétisme, etc.

Bannir: La condamnation des violences faites aux femmes et l’adoption des conventions internationales (CEDAW).

Légitimer: La légitimation de l’arrivée de la femme au pouvoir.

Abroger: L’abrogation de toute loi qui n’assure pas une entière égalité permet-tant à la femme du Moyen-Orient et du Monde arabe et islamique de jouir de tous ses droits en sa qualité de citoyenne à part entière pouvant donner la natio-nalité à son enfant.

Initier: L’imitation dans la forme de lutte contre l’ingratitude du modèle de Ta-wakkul Karaman. Bien que femme voiliée, TaTa-wakkul Karaman a mené une lutte acharnée pour interdire le mariage des filles en bas âge et a transgressé les lignes de démarcation pour entrer en contact avec des militantes chiites yéménites.

Se révolter: Soulèvement contre l’abrogation de la loi 188 la plus avancée dans le Moyen-Orient qui s’appliquait à tous les citoyens iraquiens sans con-sidération de leurs appartenances religieuses et contre le décret 137 de 2003, comme substitut qui comprend: « les iraquiens sont libres dans leur adhésion

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Voilà quelques éléments proposés pour soutenir la femme au Moyen-Orient et dans le monde arabe et islamique.

Inutile de dire combien l’abrogation de la loi 188 porte atteinte au tissu social iraquien et la première victime est incontestablement la femme. La conséquence se lit dans la dégradation des conditions de vie de la femme iraquienne depuis 2003, autrement dit, depuis l’invasion américaine en Iraq porteuse soi-disant de dé-mocratie et de liberté.

Pour renforcer la condition défavorisée de la femme, le quota pour les assemblées élues est limité et les femmes parvenues au pouvoir votent et réagissent conformé-ment aux directives et aux orientations du parti politique qui les a conduites au pouvoir et deviennent souvent « les femmes contre la cause des femmes ». Au Liban, l’exemple est différent, beaucoup de liberté et peu de démocratie (Sélim el

Hoss). Bien que le Liban soit une terre d’accueil et d’ouverture culturelle, il est géré par un système patriarcal par excellence.

La femme libanaise moderne est éduquée, libre à image occidentalisée, mais, celle qui arrive au pouvoir est l’épouse, la fille, la veuve ou la sœur d’un notable au pouvoir. Vous y lisez une forme d’héritage socio politique qui a marqué la vie politique au Liban depuis plus de cent ans, permettant au système communau-taire de rester puissant et d’agir sur la vie sociale.

Cette réalité n’occulte pas pourtant les mouvements de jeunes femmes et hommes qui se soulèvent contre ce système au Liban mais de manière sporadique et sans effets secondaires.

CONCLUSION

Sur le terrain, la femme au Moyen-Orient joue un rôle inestimable dans sa société indépendamment de son maigre statut dans la législation et la constitution de son pays.

Mais malheureusement dans la majorité des pays du Moyen-Orient et du Monde arabe et islamique, les femmes, au pouvoir, votent pour la polygamie, l’excision, et la vio-lence à leur encontre. Elles sont atteintes de schizophrénie ou du mal d’autorité. Incomprises sont les femmes dans les instances représentatives et décisionnelles qui ne servent qu’à renforcer l’inéquité, l’oppression et la discrimination.

Le mouvement aujourd’hui est celui d’une femme qui parle, milite et qui confirme «Ma

liberté je m’en charge».

THE WOMEN, RELIGION AND POLITICS IN MIDDLE EAST

Abstract: currently, the religion is not only in a rising tide of fundamentalist expansion,

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However, we have seen the development of obscurantism, as if were a tumor in terms of religiosity. In this article, we intend to realize this process looking at the role of women. This woman who struggled to find space in an essentially patriarchal society and deeply religious is in game of a politico-religious sys-tem that consumes your livelihoods.

Keywords: Religion. Women. Middle East. Patriarchy. Nota

1 . آمال قرامي، نساء يكسرن الأقفال في المرأة في المجتمعات العربية، منشورات جامعة الروح القدس – الكسليك، المركز الأعلى للبحوث، ص. 29-30-31.

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