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Les maladies transmissibles dans les Colonies Françaises d'Amérique

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Academic year: 2017

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LES MALADIES

TRANSMISSIBLES

DANS LES COLONIES

FRANCAISES

d’AMÉRI&UE’

Par le Dr. G. LEDENTU et le Dr. M. PELTIER

Dans Guadeloupe aucun cas de variole a été signalé pendant l’année 1934, 10,250 doses de vaccin sec ont été expédiées par le laboratoire de Pointe-à-Pitre aux communes et btablissements de la colonie. Martinique: Aucun cas de variole. Seuls deux cas d’alaslrim auraient Bté observes au mois de juin: l’un dans la commune du FranGois, l’autre à Fort-de-France. 1,107 doses de vaccin ont été délivrées par 1’Institut d’Hygiène et de microbiologie. Cet établissement a pratiqué pour son compte 621 vaccinations. Guyane: Aucun cas de variole. 1,646 inoeulations ont ete pratiquées. Saint-Pierre et Miquelon: Aucun cas. Il semble que presque tous les enfants aient été vaccinés au cours des trois der- nières annees (1,068 vaccinations). A la Guadeloupe, le paludisme domine de tres haut le tableau nosologique. Il sévit avec intensité dans toute la colonie $ l’exception des localités sises sur les hauteurs. L’index plasmodique recherche ches les enfants de Pointe-&Pitre, venus en consultation au dispensaire infantile ne dépasse cependant pas 5.7 p. 100. Il faut voir là sans doute les heureux effets de la quininisation pratiquke dans les écoles depuis 1932. Les frais d’achat du médicament destiné aux écoles sont inscrits d’office aux budgets communaux. A la Martinique, pas de renseignements sur le nombre de cas traités. L’intérêt que presente la quininisation serait mieux admis par l’opinion publique. En Guyane, le paludisme frappe sévèrement à la fois la population libre et la popu- lation penale. Les accès pernicieux sont fréquents. En août le paludisme a sévi sous la forme épidemique dans les camps des transportes où la quinine a du être largement distribuée et son absorption sévèrement contròlée.

A la Guadeloupe, les parasites le plus communément observes sont, par ordre de fréquence: triehocéphale (40 p. lOO), ankylostome (27 p. lOO), ascaris (25 p. 100) et anguilule (11 p. 100). Le laboratoire de 1’Institut d’Hygiène $ Martini- que, sur 2,715 recherches de parasites intestinaux, a trouvé: au total 1,697 para- aités (62.5 p. lOO), porteurs de 2,569 parasites. Les parasites le plus souvent recontrés sont: trichocéphales 35.8 p. 100, ankylostomes 31.8, bilharzies 14.9 et

ascaris 12.9 p. 100. Trichocéphales, ankylostomes et ascaris sont répartis à peu près également dans toute l’île. La prophylaxie est difficile $ réaliser, car elle dépend du bon vouloir de chacun, et l’education de la population est, sur ce point, encare loin d’btre commencée. La bilharziose intestinale est une affection répandue dans toute Guadeloupe. Elle semble plus fréquente dans Ia région de Basse-Terre. La bilharziose vésicale n’a pas été observée; les résultats de examens de selles pratiqués (1931-1934) aux Iaboratoires des hopitaux de Saint Claude et de Pointe-a-Pitre montrent 18 p. cent d’infestation. Au point de vue thérapeutique, le traitement par la “Fouadine,” combinaison organique d’anti- moine et de pyrocatéchine en injections intra-musculaires, a continué à donner de bons résultats. Ce produit a l’inconvénient d’être d’un prix de revient tres élevé. Un nouveau produit, 1’Anthiomaline (de la Société parisienne d’Expan- sion chimique), dont le co& est moins élevé, est actuellement en cours d’expéri- mentation. A la Martinique, le Schislosomum mansoni a seul été recontré. Montestruc l’a trouvé 385 fois sur 2,715 examens de selles, soit 14.9 p. 100. A la Guyane la bilharziose serait en décroissance d’apres Tisseuil.

1 Am. Mkd. & Plarm. Colon., p. 474,juíl-sept. 1938.

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[Mayo 1937 1 COLONlES F%4%l’QAfSES

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La lymphangite endémique existe depuis longtemps à la GuadeIoupe. 11 est de coutume de décrire au chapitre des filarioses cette affection dont l’étiologie exacte n’est pas encore déterminée. Elle aboutit après des poussées successives parfois assez éloignées a l’éléphantiasis des membres inférieurs et du scrotum. On la rencontre surtout à la Grande-Terre et Pointe-à-Pitre est la zone où la maladie s’observe le plus fréquemment. Les rapports médicaux de 1934 en signalent 194 cas centre 106 en 1933. A la Guadeloupe 364 cas de pian ont été signaltlés en 1934, il sévit surtout dans la région “sous le vent.” Le traitement par l’acétylarsan fait disparaître rapidement les pustules, mais l’indice photo- metrique reste longtemps pathologique. Lefrou estime lui aussi que le pian doit être traité selon les mêmes directives que la syphilis.

Sur la pneumonie peu de renseignements pour la Guadeloupe oh l’on note seulement 86 entrées à l’hôpital de Saint-Claude, pour affections des voies respira- toires, 2 dé&. La pneumonie n’est pas mentionée à Saint-Pierre et Miquelon. A la Guadeloupe, la grippe a donné 469 cas, centre 729 l’année précédente; elle a sévi pendant toute l’année, avec recrudescente en mars, avril et mai. La grippe n’est pas mentionnée à Saint-Pierre et Miquelon. A la Guadeloupe, 9 cas de fièvre typhoïde ont été déclarés. A la Martinique, le laboratoire a trouvé sur 15 hémocultures, 1 fois le bacille d’Eberth et 2 fois le para A. Le sérodiagnostie de Widal a donné (sur 30 examens) 9 fois un résultat positif avec le para A et 4 fois avec le para B. Les cas de typhoide et de paratyphoide déclarés à la Guyane ne donnent qui’une faible idée de l’endémicit6 qui serait assez élevée. Aucun cas n!est signalé à Saint-Pierre et Miquelon. Aucun cas de coqueluche, non plus, n’est signalé dans la Guadeloupe qui avait éte le siège en 1932-1933 d’une petite épidémie. A la Guyane, une poussée épidémique a été observée à Cayenne au mois de mars. A la Guadeloupe, 20 cas d’oreillons ont éte déclarés, et 2 à la Martinique; a la Guadeloupe, 34 cas de varicelle. A Saint-Pierre et Miquelon une épidémie de scarlatine a marque la fin de l’année 1934. Importée vraisembla- blement de Terre-Neuve, elle a été remarquablement bénigne. Une cinquantaine de cas ont été contrôles en fin novembre et en décembre. Il n’y a eu aucun décès. Cinq otites moyennes aigu& et un adénophlegmon du cou ont été les seules complications. Ce sont en majeure partie les enfants de 4 a 13 ans qui ont été frappés. A la Martinique, 1 cas de diphtérie a Bté observé au mois de février. Par ailleurs 2 cas de tétanos ont été observés à la Guadeloupe.

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OFICINA SANITARIA PANAMERICANA [Maya

annuelle, dans la troiaième au contraire une progression assez régulière. Il est difficile de tirer de cette enquête incompl&e des conclusions formelles. En Guyane, la tuberculose se répand de plus en plus particulièrement parmi la population pénale. A Saint-Pierre et Miquelon, deux malades seulement ont été hospitalisés $ Saint-Pierre. Ce chiffre ne reflkte aucunement la fréquence de la tuberculose que le précédent rapport montrait comme assez répandue et que le rapport de 1934 signale comme “l’affection la plus redoutable par sa fréquence et sa gravité:” 80 p. 100 des décès entre 15 et 40 ans seraient dus à la tuberculose pulmonaire soit granulique soit ulcéro-caséeuse. Si l’on adopte cette proportion, 37 décès seraient imputables à la tuberculose en 1934 sur 46 dé& d’adultes. En octobre, a été fixé le principe d’un dispensaire anti-tuberculeux. A Miquelon il n’y aurait presque pas de tuberculose ouverte.

La diffusion de la syphilis est considérable $ la Guadeloupe, mais l’indiférence des habitants est telle vis-à-vis de cette affection qu’un nombre tres reatreint des malades se présente à la consultation. Les médecins de I’Assistance n’auraient donné leurs soins qu’à 229 syphilitiques en 1934. Dans 1’Institut Prophylactique de Pointe-$-Pitre il a Bté pratiqué au cours de l’année 2,623 réactions de Vernes avec 50 p. 100 résultats positifs. 1,588 consultants ont été examinés, dont 799 ont été reconnus syphilitiques. 11s ont recu 19,345 injections médicamenteuses. En Guyane, les maladies vénériennes, et particulièrement la syphilis, sont tou- jours parmi les affections fréquemment observées. “Il est indéniable, écrit le docteur Montestruc dans son rapport sur le fonctionnement de 1’Institut d’Hy- giène et de Microbiologie, que la syphilis cause à la Martinique de tres grands ravages et qu’elle est en progression tres nette.” En 1934 614 nouveaux malades ont été dépistés (606 par séro, 8 par examen microscopique) centre 300 en 1933. Cette diffusion de la syphilis a naturellement une facheuse répercussion sur la situation démographique. Pour la seule ville de Fort-de-France, sur 1,293 naissances et 793 décès, Montestruc donne le chiffre de 139 morts-nés, soit 13.07 p, 100 par rapport au total des naissances et 18.04 p. 100 par rapport au total des décbs. Les dispensaires de Fort-de-France et du Lamentin ont manifesté un grande activité; le préventorium colonial a traité plus de 400 malades. Au dispensaire d’hygiène social, 174 nouveaux malades ont éte mis en traitement. Parmi eux, il y avait 54 cas de syphilis primaire, 73 cas de syphilis secondaire, 38 de syphilis tértiaire, 7 de syphilis héréditaire. Il n’y eu aucune hospitalisation pour syphilis, aucun accident primaire n’a été constaté dans la population perma- nente. Le gonocoque est à la Guadeloupe un h6te habitue1 des voies génito- urinaires. Le nombre des blennorragiques est tellement considérable qu’on ne peut entreprendre leur traitement systématique. La chancrellose est relative- ment fréquent; plus rare serait la kimphogranulomatose subaiguë qui, cependant, n’a pas été recherchée jusqui’ici de fwon suffisante pour qu’on puisse avoir une opinion définitive à ce sujet. La blennorragie n’a donné 8. Saint-Pierre et Mique- lon qu’un tres petit nombre de cas: 2 consultations pour blennorragie aiguë masculine, et une pour annexite blennorragique sur 306 consultations.

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de résultats positifs, la biopsie 40 p. 100. Pendant la première année de la maladie le mucus nasal est seulement positif dans 4.5 p. 100 alors que la biopsie est positive dans 36.3 p. 100. En considérant le total des enfants suspects I’examen du mucus nasal n’a presque jamais permis de confirmer la Ièpre alors que la biopsie a et.6 positive dans 25 p. 100 des cas. En conséquence, pour faire le dépistage bac- tériologique précoce au stade du début de la lésion et chez les tout jeunes sujeta, il faut seulement compter sur la biopsie. Quoiqu’il en soit, le diagnostic bac- teriologique échoue dans p. 100 cas. A I’Institut d’Hygiène et de Microbiologie Lefrou et des Essarts ont tenté d’établir un diagnostic histologique de la Ièpre. En résumé, les lesions maculeuses Iépreuses consistent essentiellement en nodules clairs disseminés dans le derme et formés de capihaires autour desquels se dis- posent sans ordre des cellules Bpithélioïdes, parfois des cellules géantes, noyées dans une substance intermédiaire fibrillaire et vasculaire. Lefrou et Bonnet attachent d’autre part une importarme capitale pour le diagnostic au deséquilibre protéique du sérum Iépreux caractérisé par l’augmentation des globulines et I’inversion du quotient albumineux. La prophylaxie antilépreuse est particu- lièrement difficile à entreprendre aux Antilles. La réglementation en vigueur ne permet pas de prendre des mesures effectives et I’insouciance totale de la population décomage les meilleures volontés. C’est à I’école, et près de leurs domestiques que les enfants contractent le plus souvent la lèpre. Une nouvelle réglementation actuellement en préparation permettra peut-être une protection éfficace de I’enfance menacée. Le péril est certain. Lefrou estime que pour une population totale de 250,000 il faut bien compter 1,500 lépreux, soit un indice de 6 a 7 p. 100. La Guadeloupe figure donc parmi les pays les plus lépreux du monde. La lèpre constitue pour la Martinique une menace indiscutable. L’im- portarme du danger ressort du nombre de nouveaux malades dépistés au cours de I’année, des formes cliniques recontrées et de I’âge des nouveaux malades: dépistés par I’Institut d’Hygiene 66; par les médecins 10; age moyen 26 ans 3. Sur 76 malades, 59 ont été trouvés porteurs de bacilles de Hansen. Au 31 décem- bre 1934 la liste des Iépreux de la Martinique comprenait 253 noms. 10 malades seulement ont été envoyés à la Désirade. L’abandon de cette Iéproserie est envisagé pour 1935. Cela facilitera grandement le dépistage de la Iepre, les malades refusant jusqu’ici de se faire connaître par peur de la elaustration. Les lépreux les moins atteints et disposant de ressources sufhsantes seront traités B l’annexe dermatologique de I’Institut d’Hygiène. Les malades porteurs de lésions plus graves seront hospitalisés dans une formation située à proximité de Fort-de-France. Au cours de l’année 1934,108 nouveaux malades ont été dépistés à Guyane: 99 dans la population libre et 9 dans la pénale. 55 de ces Iépreux ont de 0 à 12 ans. 179 malades ont été soignés à I’Institut d’Hygiène: 28 formes nerveuses et 151 formes cutanéo muqueuses. A la Guyane plusieurs tumeurs malignes ont été observées dans les hopitaux, épithéliome de la Ièvre, cancer de l’estomac, du gros intestin. A Saint-Pierre et Miquelon deux cas de cancers gastriques avec de longs passés ukéreux ont été identifiés en 1934. Deux cancers de I’ampoule rectale ont été diagnostiqués chez deux femmes. En& on a ob- servé un cancer du sein.

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