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SANITAIRE 1161Le Serum Antidysenterique dans les Dysenteries Chroniques
Ches les enfants, les lavements médicamenteux étant le plus souvent rapide- ment expulsés, Monte1 administre le sérum per os-soit pour un enfant d’un an
trois doses de sérum par jour en trois fois-avec addition de sirop de groseille.
Devant les excellents résultats obtenus par ce deuxieme procédé, Monte1 en est
venu $ l’utiliser chez l’adulte. Il administre le plus souvent le sérum à la fois
par la voie buccale et par la voie rectale, et a guéri ainsi rapidemente une centaine
de cas de dysenterie bacillaire. Peltier 4 relate deux observations, ou la méthode
de Monte1 fut appliquée dans des circonstances particulières, après échec des autres médications mises en ceuvre. La méthode, si efficace dans les dysenteries 3, B. de Shiga, Flesner, Hiss et Strong, parait devoir l’être aussi dans les dysenteries
causées par las bacilles para-dysentériques du type Castellani, Morgan et
d’Herelle. La simplicité de la méthode incite à l’employer également dans les
dysenteries chroniques, étiquetées par habitude “dysenteries amibiennes,” mais qui bien souvent ne sont que des dysenteries mixtes, ches lesquelles le facteur
bacillaire est trop souvent méconnu. Dans les formes chroniques l’isolement du
bacille est souvent difficile, et sans examen positif on hésite à instituer le traite- ment par injections souscutanées de sérum mal accepté du malade et dont au
reste les inconvénients sont nombreux. La méthode de Montel, d’application si
commode, vient donc très heureusement s’offrir pour amener vers la guérison des malades très incomplètement améliorés par l’émétine et le stovarsol.
Résultats Thérapeutiques d’un Nouveau Sérum Antistreptococcique
Le sérum antistreptococcique préparé par Vincent 6 a donné des résultats
thérapeutiques qui méritent d’être sinzalés. Il a déterminé des guérisons in-
espérées dans des infections très graves, à pronostic considéré comme mortel. Aux doses moyennes et quotidiennes de 80 centimètres cubes, ce sérum a amen6 dans 1’Brysipèle à forme maligne la chute brusque de la fièvre en 24 ou 48 heures,
avec disparition des symptômes locaux et généraux. Il a cependant guéri
après injection, d’abord intraveineuse, puis sous-cutanée, de sérum. L’érysipèle ombilical du nouveau-né, dont le pronostic est presque toujours mortel, peut également céder au sérum. La fièvre puerpérale cède le plus souvent avec une grande rapidité, lorsqu’elle est soumise à la sérothérapie précoce. Bien qu’il y ait eu d’abord une amélioration évidente et précoce, le serum n’a pas amené la guérison dans deux cas de septicémie à streptocoques et d’endocardite lente à
Streptococcus viridans. Peut-être les doses de sérum ont-elles été insuffisantes. Mais il a determiné la guérison d’une jeune femme atteinte de septicémie, bac-
tériologiquement vérifiée par l’hémoculture (S. hemolylicus), ayant succédé à
un accouchement pénible aver hémorragie massive, shock, pouls à 180, imper-
ceptible, violents frissons et hyperthermie. Cette malade recut dix injections
de serum antistreptococcique. Ainsi qu’il a été dit, dans les localisations strep-
tococciques traitées par le sérum, on observe souvent la d6fervescence en vingt-
quatre & quarante-huit heures, mais il est nécessaire de maintenir les malades
sous l’influence du sérum pendant encare trois ou quatre jours. Dans les formes
graves, le sérum doit être injecté par la voie intraveineuse.
Bacilles Hémoglobinophiles (B. pfeifferi) dans les Méningites des Enfants
Quarante-quatre cas de méningite aiguë purulente furent étudiés en
1926,'
à 1’Institut de la Protection de 1’Enfance de MOSCOW, 5 fois, des bacilles h6moglo- binophiles furent décelés dans le liquide chphalo-rachidien; ils furent retrouvés,
* Peltier, Mmrice: Marseille Méd. lo: 478 (avril) 1929. 6 Vincent, M. H.: Gaz. Hôp. 44: 813 (juin 1) 1929.
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chez les malades uDe fois dans le mucus nasal et 2 fois dans le sang. Ces re-
cherches ont été faites en dehors de toute épidémie de grippe. Le bacille isolé
ressemble beaucoup à celui de Pfeiffer par ses caractères morphologiques et de
culture. Il se montre pathog&ne pour la plupart des animaux de laboratoire.
Le sérum des malades n’agglutinait pas les souches de B. pfeifferi du laboratoire; il n’agglutinait le’ germe isol qu’à des taux très faibles de 1 p. 10 ou 1 p. 15.
Les sérums préparés avec ces bacilles hémoglobinophiles, sauf dans un cas
n’agglutinaient pfei#eri. Chaque sérum agglutinait assez fortement la race
homoloque (1 p. 400 & SOO), et beaucoup plus faiblement les races hétéroloques. Sokolawa et Kolegaïewa ne décident pas s’il s’agit d’un B. pjei$eri modifi6 ou d’une espbce indépendante.
Ensemencement des Crachats pour la Culture des Bacilles Tuberculeux Codina SuquC 8 a utilisé, en le modifiant Iégèrement, un procédé commode et rapide de culture de bacilles tuberculeux dans les crachats, qu’a fait connaftre
en 1926 J. Hohn. Le milieu de culture recommandé est constitué par des oeufs
ajoutés à du bouillon glycériné à 5 pour-cent (3 parties des premiers pour 1 du second) ; il est réparti dans des tubes ordinaires et mis & coaguler & 87 degrès, pendant une heure. Après refroidissement, on ajoute dans chaque tube 0.8
centimètres cube de bouillon non alcalinisé et non glycériné. Le pn du milieu
est de 7.1 environ. Les crachats, provenant de sujets suspects de tuberculose,
sont rectieillis dans des tubes de 20 millimètres de diamètre. On ajoute pour 2
centimètres cubes de crachats 10 centimètres cubes d’acide sulfurique dilué à
10 pour-cent. Le mélange est très fortement agité, puis, après repos de 20
minutes, est centrifugé pendant 5 minutes. L’acide qui surnage est rejeté. Le
sédiment est ensemencé sur le milieu spécial indiqué ci-dessus. Dans une pro- portion élevée de cas (20 pour-cent) où les bacilles tuberculeux ne sont pas trouvés par la coloration dans les crachats, même après 6,8 et même 10 examens, la culture permet d’affirmer qu’il s’agit cependant de personnes tuberculeuses.
Étude de la Réaction de Vernes à la Résorcine dans la Tuberculose
La r6action de floculation de Vernes dans le diagnostic et le pronostic des tuberculoses est principalement l’objet du travail de Breton.9 En voici le résumé: La réaction de Vernes a la résorcine paraît être $ I’heure actuelle la meilleure mkthode de laboratoire susceptible d’apporter un élément utilisable pour le
diagnostic et le pronostic de la tuberculose. Pour qu’elle puisse rendre les
services qu’on est en droit d’en attendre, elle doit être faite en s’entourant de
p&autions minutieuses. Dans la tuberculose pulmonaire: la valeur diagnostique
de la rkaction de Vernes à la résorcine est limitée du fait qu’on la trouve positive dans les maladies infectieuses aiguës, la syphilis et le canccr? Sa valeur pronos- tique ne porte que sur un laps de temps très court. Son utilité est au contraire incontestable lorsqu’il s’agit d’apprécier I’activité du processus d’infection et de
suivre son évolution. Dans la tuberculose osseuse la réaction n’a pas grande
valeur diagnostique. Elle est cependant très utile pour savoir si un processus
infectieux est en activité. Aucun autre procédé sérologique n’avait jamais pu
jusqu’ici être utilisé dans ce but. Dans la tuberculose rénale et gangliouGre le
Vernes-Résorcine peut servir à déterminer si les Iésions sont actives ou éteintes. En dehors de la tuberculose, la réaction de la floculation est encare utile parce qu’elle permet de juger du moment où un processus infectieux aigu, d’origine
médicale ou chirurgicale, est complètement éteint. Dans toutes les circonstances
envisagées ci-dessus, la réaction de déviation du complkment n’a jamais donné à I’auteur de résultats comparables.