HAL Id: jpa-00235301
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Étude de la résistivité et du pouvoir thermoélectrique des impuretés dissoutes dans les métaux nobles
P. de Faget de Casteljau, J. Friedel
To cite this version:
P. de Faget de Casteljau, J. Friedel. Étude de la résistivité et du pouvoir thermoélectrique des
impuretés dissoutes dans les métaux nobles. J. Phys. Radium, 1956, 17 (1), pp.27-32. �10.1051/jphys-
rad:0195600170102700�. �jpa-00235301�
27
ÉTUDE
DE LARÉSISTIVITÉ
ET DU POUVOIRTHERMOÉLECTRIQUE
DES
IMPURETÉS
DISSOUTES DANS LESMÉTAUX
NOBLES Par P. DE FAGET DE CASTELJAU et J. FRIEDEL.Sommaire. 2014 Nous étudions la diffusion d’un gaz d’électrons libres par un puits de
potentiel
sphérique de rayon constant et dont nous faisons varier la profondeur. Pour des potentiels faibles,ce modèle simple rend compte de façon satisfaisante des propriétés électriques des impuretés poly-
valentes dissoutes dans les métaux nobles. Des effets de résonance liés à l’apparition de niveaux liés 2p, 3d, etc... se produisent pour des potentiels plus forts, et permettent
d’analyser
semi- quantitativement lespropriétés électriques
des impuretés de transition dissoutes dans les métaux nobles.LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 17, JANVIER 1956,
1. Introduction. 2013 Nous étudions dans cet article les
propriétés électriques
d’un gaz d’élec- trons diffusés par unpuits
depptentiel sphérique
dont nous faisons varier la
profondeur.
Ce modèlepeut
servir à étudier lespropriétés des impuretés
dissoutes dans les métaux nobles. Nous discutons
ces
applications après
avoirexposé
lespropriétés
du
modèle simple employé.
B2. Diffusion d’un gaz d’électrons libres par
un
puits
depotentiel sphérique.
2013 Soient aile rayon dupuits
depotentiel (fig. 1), (1/2) k,2,
sa pro-Fie. 1. i-- Puits de
potentiel
choisi.fondeur. On sait
[1]
que la fonction d’onde d’un électron de moment k diffusé par un telpuits peut s’analyser
encomposantes sphériques
dont lesparties radiales - 1ft (r)
vérifient les conditionssuivantes,
écrites en unitésatomiques
La solution pour r > a
peut
s’écrireoù les J sont des fonctions de
Bessel ;
et le «dépha-
Sage » g ’1)11 ’ s’obtient en écrivant que q
fn fndr est
continue,
pour r === a, avec la valeur tirée de la solutionln
= constB/r J,+ 2 1 (k’r),
valable pourr
C a.
Nous calculerons donc ces
déphasages, puis
lespropriétés électriques
dumodèle, qui
s’endéduisent.
2.1. CALCUL DES DÉPHASAGES. - Nous poserons
avec
etc... En tenant
compte
des relationsclassiques
qui
entraînent d’ailleursnous obtenons ainsi
où nous avons
posé
ka = u et ka = vsArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:0195600170102700
28
’Ces relations
permettent
decalculer,
sanstrop
de
difficulté,
lesdéphasages -1,.,
d’ordreélevé
dontnous avons besoin. Le calcul pour n
petit
se faitplus
facilement à l’aide de la formulesuivante, qui
s’en déduit facilement :
FiG. 2. - Courbes tg x
(en
trait plein)et Qn(x)
/P.(X)
(enponctué).
Nous avons calculé ainsi les
déphasages
poura =
2,66
et k =0,725
enunités atomiques.
Cesont
respectivement
lesvaleurs
du rayon de lasphère atomique
et du moment des électrons de Fermi dans le cuivre. Les résultats sontportés figures
3 et 4 en fonction de k’a.FiG. 3. - Déphasages "1)n pour ka = 1,93 en fonction de
h’ .
On observe unepériodicité approchée
de cer-tains
points singuliers qui
facilite la construction des courbes. On note en effet sur les formules(2)
et
(2 bis)
que, siJn+ 2 (v)
= 0 c’est-à-direOn trouve. de.
plus,
dans le calcul deun facteur
[Pn(v) tg v
-Qn(v)J2
au numérateurseulement,
cequi
prouve que les courbes de "fJn-1 et -1,-Fl sonttangentes
en cespoints singuliers.
FIG. 4. - Allure générale de qn
(kla)
pour ka = 1,93et ka = 0.
Ces
points singuliers
s’obtiennent par inter- section de réseaux de courbestg
x etreprésentés figure
2. On a ainsiOn
peut
remarquer deplus
queQn(x) /Pn(x)
tend vers
tg x
par valeurs inférieuresquand n
tendvers l’infini pour x donné. On en déduit facilement que 1Jn tend vers un
multiple
dedans
ces condi-tions,
cequi permet, de
tracer le réseau de lafigure
4.Les marches d’escalier ainsi obtenues sont évi- demment d’autant
plus prononcées
que ka estpetit ;
et nous avonségalement porté figure
4l’aspect
des courbes pour ka = 0. Dans ce cas 1Jn variebrusquement
de r pour certaines valeurs dupotentiel,
pourlesquelles apparaissent,
on lesait,
un nouvel état liéd’énergie négative
et demoment d’orbite n
[1].
Les marches observées pourka.>
0préfigurent
enquelque
sorte les états liésqui
vontapparaître
pour des valeurs un peuplus
fortes du
potentiel.
On sait en effet quel’expres-
sion 2 k r
donne la valeur de lacharge
gdéplacée
plocalement par le
potentiel
dans les états de moment inférieur ouégal
à k du gaz de Fermi[2].
Une variation
rapide de 1,,
avec k’pour k fixé,
ou bien avec k pour
ko fixé, indique
donc lapré-
sence, dans le gaz de Fermi
diffusé,
d’une forteaugmentation
de densitéélectronique,
localisée sur.
la
perturbation
et dans des étatsd’énergie
voi-sine d’une certaine valeur de
(1/2) k2, fonction
deko.
Ces accumulations decharge,
assez bien loca-lisées
dans l’espace
et lesénergies,
sont connuesd’habitude sous le nom d’états liés « virtuels »
[3]
et donnent lieu à des
phénomènes
de résonancebien connus dans la diffusion d’un faisceau d’élec- trons par les atomes d’un gaz
[8].
Lafigure
4montre que ces états virtuels sont d’autant mieux
marqués
que n estgrand
etko
fort. Ils sont en faitinexistants pour n = 0 et sont aussi mieux mar-
qués pour k
faible. Enfin lepotentiel
choisi esttel
que les états liés virtuels de même nombrequantique principal
ont à peuprès
les mêmesénergies : 3p et 3d
sontgroupés ;
de même4p,
4det
4 f ,‘ etc.
FIG. 5. - États liés virtuels : a) dans un réseau pério-
dique perturbé ;
bj dans un gaz d’électrons libres dif- fusés par un atome isolé.2.2. CALCUL DE LA RÉSISTIVITÉ ET DU POUVOIR
THERMOÉLECTRIQUE.
- La résistivité d’un gaz deFermi
dontl’énergie
maxima est(1/2) k2,
diffusé parune
concentration c de centresd’impuretés,
est’donnée,
en unitésatomiques,
par[4]
En tenant
compte
de ce queon obtient facilement
l’expression plus simple
Si nous nous référons aux courbes donnant 1,,
nous pouvons remarquer que les termes de cette série sont de peu
d’importance
sauf au moment où-n varie
brusquement
de 1t, car sans cela "/)n-l - ’YJn est voisin de 0 ou de Tu.Ap
doit doncprésenter
unesérie de
pics
deplus
enplus aigus ;
chacun de cespics
seproduit quand l’énergie
d’un état lié vir- tuel devientégale
à celle du niveau deFermi ;
ilpeut
être considéré comme dû à la résonance des électrons de Fermi avec ces états.La
figure
6donne,
pour ka =1,93,
la varia-tion de
Ap
avec k’a en abscisse. On vérifie à l’aide de lafigure
4 que la structure vers k’a = 200° est due à l’état virtuel2p ;
lepremier pic
net àk’a = 2300 est dû aux états
3p, 3d ;
le secondpic,
à k’a = 2300 est dû aux états
4p, 4d, 4/.
Iln’y
apas de
pic qui corresponde
à ls(cf.
aussi[3]).
; FIG. 6. - Résistivité Ap et coefficient -Ax
en fonction de k’ q, pour ka = 1,93.
L’augmentation
depouvotr thermoélectrique,
dugaz de Fermi due aux centres
diffusants
est sim-plement liée,
on lesait,
à la valeur de laquantité
au niveau de Fermi
[8].
Lafigure
6 donne lesvaleurs de Ax calculées par différence finie pour deux valeurs de k voisines du niveau de Fermi
(ka == 1,91
et1,93).
On voit que, pour despertur-
bations
croissantes,
Axprend
des valeurspositives faibles, puis présente
des oscillationsd’amplitude
croissante pour les
pics
de résonance. ;Nous utilisons maintenant les résultats des
figures
4 et 6 pour l’étude despropriétés
élec-triques
desimpuretés
dissoutes dans lesmétaux
« nobles ))
(cuivre, argent, or).
3.
Impuretés polyvalentes
dissoutes dans les métaux nobles. - On sait que les éléments des troislongues périodes,
dissous en substitution dans lecuivre, l’argent
oul’or,
yproduisent
uneaugmentation
de résistivitéAp qui présente
lescaractéristiques
suivantes[5] :
3.1.
Ap dépend
surtout de la différence Z des valences du soluté et du solvant(Z
1 et --1respectivement pQur
le zinc et 1enickel),
peu despériodes.
3.2.
Ap présente pour Z
= 0 un minimumégal
à ou voisin de
0, qui sépare
le cas desimpuretés polyyalentes (Z
>fig. 7),
oùAp
croît à peuprès
comme
Z2,
de celui desimpuretés
de transition(Z 0, fig. 9),
oùla
variation deAp
avec Z est30
plus irrégulière.
Lepouvoir thermoélectrique,
faible dans le
premier
cas, variejusqu’à de
fortesvaleurs
négatives
dans le second.Les faibles valeurs de
Ap
pour Z = 0 viennent évidemment de cequ’une impureté
de mêmevalence que le solvant
(le
cuivre dansl’or, fig. 9) s’y
substitue facilement sans en modifierbeaucoup
les fonctions
d’onde,
àpart
unchangement
dunombre de leurs noeuds autour de
l’impureté ([4], [6]).
C’est cequi explique
aussi que desimpuretés
de même valence aient des effets
équivalents.
Mott a
expliqué
d’autrepart comment,
pourZ >
0, l’augmentation
de laperturbation
due àl’impureté
fait croître la résistivitéAp proportion-
nellement à Z2
[6].
Son calcul se servait du théo- rème suivantlequel
les électrons de conductivité du métalpeuvent
être traités comme libres et dif- fusés par lepotentiel perturbateur
dû àl’impu-
reté
[7] ;
il utilisait deplus l’approximation
depremier
ordre deBorn,
tant pour le calcul deAp
que pour celui de laperturbation.
L’accordquantitatif
avec
l’expérience
n’était pas trèsbon,
et l’un denous a obtenu récemment un accord bien meilleur
en utilisant la formule exacte
(4)
pourAp,
et ens’assurant que la
perturbation
choisiedéplaçait
bien dans le gaz une
charge
d’écran exactementégale
à la différence Z des valences[2].
La formeapprochée
choisie pour laperturbation
étaitle
champ
coulombien avec écran - Zr-’FIG. 7. -
Impuretés polyvalentes.
Résistivité Ap en yocm pour c = O,OZ en fonction de la différence de valence. Croix : valeursexpérimentales ;
courbe etcercle : valeurs calculées ici ; carrés : valeurs calculées par [2].
exp
(- const r) ;
et il est intéressant de compareravec,ces
résultats
ceuxqu’on
obtient avec lepuits
de
potentiel sphérique
étudié ici.La
figure
7 retrace donc les valeurs deAp
cal-culées au
paragraphes précédent,
en fonction de lacharge q déplacée
par laperturbation.
Cettecharge
d’écran est calculée par la relation
[2]
et doit être
égale
à la différence Z de valence pourl’impureté
considérée : Z =1, 2, 3
et 4 pour lezinc,
le
gallium,
legermanium
et l’arsenicrespective,
ment.
Iaa courbe ainsi obtenue est
comparée, figure 7, avec
les résistivités mesurées pour cesimpuretés
dans le cuivre
[5]
et avec les valeursprécédemment
calculées. On voit que les valeurs calculées
dépendent
peu de la forme exacteprise
pour lepotentiel perturbateur.
La même conclusion avait été obtenue pour lespotentiels répulsifs
relatifsaux lacunes
[2].
,La variation calculée pour
Ap (Z)
estparabo- lique
pour lespetites charges,
et ce fàit estgéné-
ral tant que le
potentiel perturbateur
a une« forme »
indépendante
deZ,
c’est-à-direqu’il peut
s’écrireq(r)x(Z).
On sait en effet que, dansl’approximation
de Bornqui
estvalable
pour lespetites perturbations,
lesdéphasages -1,
sont pro-portionnels
auxperturbations [1] ; donc, d’après (6), X(Z)
estproportionnel à Z ; et, d’après (5),
oùles sinus
peuvent
êtreremplacés
par lesangles, Ap
estproportionnel
à Z2. Le calcul de la courbe de lafigure
7 montrecependant
que cette relationparabolique
n’estdéjà plus
du toutexacte,
dansnotre cas, pour Z === 1
(1).
. 1Notre modèle donne d’autre
part
pour Ax desvaleurs
positives
faibles. Laprécision
du calculest assez
mauvaise,
mais le tableau suivant montre que les valeurs de Ax déduites des variations depouvoir thermoélectrique
observées[8, 14]
ontmême
signe,
même ordre degrandeur
et une crois-sance
analogue
avec Z.TABLEAU 1
* Cette valeur est un maximum extrapolé à dilution infinie.
Les valeurs ainsi calculées pour ax sont du même ordre que ceales obtenues dans
l’appro-.
(1)
La faible résistivité observée pour le zinc dans le cuivre (Z == 1) demanderait, dansl’approximation
d’ungaz d’électrons libres, des
déphasages -1. plus
forts au grands n que ceux que nous avons obtenus. Les relations 5 et 6 montrent en effet que Ap > 1,01 txn cm si qn = 0 pour n > 2, et Ap > 0,258 tJ.Í1 cm si -nn = 0 pour n > 3.Dans ce dernier cas, le minimum de Ap n’est atteint que pour 712 == 7,0 31" alors que nos calculs ont donné lo35B
ximation de Born par la méthode de Mott
[8].
Elles semblent
cependant
en un peu meilleur accord avecl’expérience,
car la méthode de Mott donnait une valeurindépendante
de Z. Les deuxméthodes donnent pour t1x une limite non nulle
quand
Z tend vers0,
On trouve en effetici,
par passage à la limite et en ne tenantcompte
que de"1)0’ Ax -+- 4 cos u
[u
cos u 2013 sinu] /[2
u - sin2u],
soit Ax =
0,52
pour u = ka =1,93.
4.’
Impuretés de
transition dissoutes dans les métaux nobles. 2013 L’un de nous a montré que descalculs analogues
à ceuxdu paragraphe précé- dent,
avec despotentiels répulsifs,
ne sauraientexpliquer
les variations fortes etirrégulières
deAp
et Ax avec Zprésentées
par lesimpuretés
detransition
(Z 0)
etreportées figure
9[2, 5, 8].
Il est raisonnable d’admettre que ces anomalies sont
dues
à laprésence,
dans la bande de conducti-bilité et au
voisinage
du niveau deFermi.,
d’étatsliés « virtuels »
analogues
à ceux décritsau § 2,
et de
symétrie
d. Lescouches
d des éléments detransition sont en effet moins stables que celles des métaux nobles. Le
potentiel
del’impureté
doitdonc
accepter
des états liés dd’énergie plus
forteque celles de la bande d de la
matrice,
et ces étatsliés deviennent « virtuels » par
mélange
avec lesétats
de
la bande deconductibiilté, quand
leurénergie
tombe dans leslimites
de cette bande[21
(fig.
5a)..
On sait
d’ailleurs,
par des mesures desusceptibi-
lité
magnétique
parexemple,
que lesimpuretés
detransition dont le Z a des valeurs
négatives
assezfortes
(Z - 2)
ont descouches d
incom-plètes [2]. Ceci
montre que les états virtuels ddes impuretés sont, en.partie
aumoins, înoccupés,
donc
repoussés
au-dessus du niveau deFermi.
L’étude de ces états liés virtuels est
difficile,
caril faut
évidemment
tenircompte
dumélange
debandes
produit
par laperturbativn. L’approxi-
mation utilisée
au §
3 est doncinsuffisante ;
elletraiterait les électrons de conductibilité comme
libres et diffusés par une
perturbation répulsive qui,
on lesait,
ne donne naissance à aucun-état lié virtuel[1].
Uneapproximation plus
satïsf aï-sante
développerait
sans doute les travaux deWannier, Slater,
Adams et Koster[9].
Mais elleserait très
compliquée.
On
peut
alors songer à utiliser les résultats obtenusau § 2,
c’est-à-dire étudier lespropriétés électriques
d’un gaz d’électrons libres diffusés parune
perturbation produisant
un état lié virtuel 3 dau
voisinage
du niveau de Fermi(fig.
5b).
Ce pro- blèmeprésente
évidemment desanalogies
aveccelui des
impuretés de
transition dès troislongues
séries
(Ni, Co, Fe, etc. ; Pd, etc. ; Pt, etc.), qui
doivent.
produire
des états liésvirtuels respective-
ment
3d,
4d et 5dprès
du niveau de Fermi de lamatrice. - -
La
figure
6 montreeffectivement
que, dans cecas
plus simple,
le passage d’un état lié virtuel auvoisinage
du niveau de Fermiproduit
un maximumde résistivité
Ap,
et une’ variationcaractéristique
de
Ax
trèsanalogues
aux variations deAp
et Axavec Z observées pour les
impuretés
dans le cuivreet l’or.
Nous avons donc
reproduit, figure 8,
lepic
deAp
dû à l’état 3 d et la variation
correspondante (1)
de Ax en fonction de la
charge q déplacée
parl’impureté,
donnée par la relation(6).
FïG. 8. - Variation de Ap
(en
gû cm pour c = 0,01) etAux calculées, dans la région du pic 3d, en fonction de la
charge
déplacée q.
Fie. 9. - Impuretés de transition. Variations observées de A p et Ax avec la valence, pour Cu, Ni, Co, Fe, Mn, Cr, Ti dissous dans le cuivre et l’or
(d’après [5]).
Pour faire une
comparaison
détaillée desfigure
8 et9,
il est bon de tenircompte
de certaines, (1)
Le calcul de Ax estapproché.
Près de son.maximum,
nous nous sommes bornés aux termes où
figure
-n,. En sup- posant 1)3 - n1 constant, on arrive de la sorte à uneformule
du type
où t = tg
(112
+ const.), ce qui nous a donné Axmax = 7,5- pour t = -(a
/9) il 2.
32
différences entre le modèle que nous avons utilisé et le cas
physique
où nousl’appliquons.
4.1. Le
potentiel
choisi.( ftg. 5 a)
est tel que les états liés virtuels3p
et 3d ont à peuprès
les mêmesénergies ;
il y a aussi un état virtuel 3s trèsélargi
formant une sorte de fond continu. Dans le cas
des
alliages (fig.
5b),
seuls les états virtuels d inter- viennent. Il ne faut donc pas s’attendre à unaccord très exact avec les valeurs des
pics
deAp
et Ax observées. On
s’explique
aussi que le mini-mum de
Ap après
lepic, quand
l’état virtuel 3d adisparu (q
^’15, fig. 8),
soit assez fort. Ce mini-mum
correspond évidemment,
dans lafigure 9,
au minimum de
Ap
observé pour un métal noble dissous dans un autre(Cu
dans Au parexemple),
c’est-à-dire à Z = 0.
4.2. Les solutions solides contenant du
cobalt,
du
fer,
dumanganèse
ou du chrome[10,11]
pos- sèdent unparamagnétisme
deLangevin.
Suivantla
règle
de Hund bien connue pour les atomeslibres,
les couches 3d de cesimpuretés
se videntdonc en
perdant
d’abord des électronsayant
unedirection
de spin ;
les électronsayant
l’autre direc- tion despin se
stabilisent sans doute mutuellementgrâce
à leurs interactionsd’échange.
Il faut donctraiter
séparément
les deux directions despin :
lesélectrons de conductibilité de la
première
direc-tion doivent
présenter
des états liés virtuels d dontl’énergie augmente rapidement
avec la différencede valence -
Z ;
ceuxayant
la seconde directionde
spin
sontprobablement
peuperturbés
par laprésence
del’impureté jusqu’à
ce que lapremière
moitié de la couche 3d soit à peu
près
vide(- z 1 5).
Si cette
interprétation
estcorrecte,
les deuxpics
observés pour
Ap (fig. 9) (vers
le fer et vers letitane) correspondent
au passagesuccessif
par le niveau de Fermi des deux états liés virtuels 3d des deux directions despin.
Chacun de cespics
seraitapproximativement représenté
par lepic
deISP
cal-culé
figure 8,
à condition de diviser par deux les variations decharges déplacées portées
enabcisses ;
pour un
pic donné,
seuls seraientpratiquement déplacés
les électrons de conductibilitéayant
ladirection de
spin correspondante..
Dans ces
conditions,
l’accord desfigures
8 et 9est assez satisfaisant : si le minimum de
AP après
le
pic correspond
au cas ducuivre,
lepic
deâp
calculé se
place
entre le cobalt et lefer,
commele
premier pic observé,
et sa hauteur est du mêmeordre que celle observée.
Enfin,
les Axobservés
sont nettement
plus
forts que ceuxcalculés ;
maisils
présentent
dessignes
et une variation avec Zanalogues,
étant à peuprès proportionnels
à ladérivée de
Ap
parrapport
à laperturbation.
Notons pour finir que
l’approximation
utiliséeici des « orbitales moléculaires » - tous les élec- trons soumis à un même
potentiel "moyen
2013 estla
plus simple
pour l’étude despropriétés
élec-triques [2].
Pour étudier defaçon précise
les élec-trons
d,
et enparticulier
l’étatd’occupation
de lacouche d de
l’impureté,
un autrepotentiel,
tenantcompte
defaçon
différente des corrections de corré-lation,
serait sans doutepréférable [12].1
Des struc-tures de bandes différentes doivent
correspondre
à ces
potentiels
différents. Ainsi le niveau de Fermi des électrons de conductibilité s ne se trouve pas nécessairement dans les limitesd’énergie
de labande s relative au
potentiel
des électronsd. Si
c’est le cas
cependant,
comme il semble pour le cuivre[13],
un état d lié à uneimpureté
ne pourra passer au-dessus du niveau de Fermiqq’en péné-
trant dans la bandes. Devenant un état lié virtuel
élargi,
il ne se videra pasbrutalement,
mais pro-gressivement
enpassant
par le niveau de Fermi.Le nombre de trous
positifs
dans lacouche
d del’impureté
ne serait donc pas nécessairement unentier comme on le suppose
généralement.
Manuscrit reçu le 4 juillet 1955.
Note ajoutée à la correction. --- Les fortes anomalies de
pouvoir thermoélectrique observées pour les éléments de de transition dissous dans l’aluminium (cf. Friedel, J. Physi-
que Rad., 1953, 14, 561) peuvent être attribuées de même à
un état lié virtuel 3d. La couronne 3al commencerait à se
vider un peu pour le nickel ; elle serait à moitié vide pour le vanadiuin ou le titane. Le diamagnétisme des impuretés [2]
indiquerait que les deux moitiés de la couronne d, de spins opposés, se vident en même temps,. Ce comportement diffé-
rent de celui du cuivre peut venir de ce que l’aluminium a
une bande Fermi plus large (12 eV au lieu de 7). L’état lié
virtuel 3d est donc plus élargi quand il atteint le niveau de Fermi. Sa largeur est sans,doute grande vis-à-vis de l’éner-
gie gagnée en alignant les spins, au maximum 5 eV environ, pour une couronne à moitié
pleine
(cf. Friedel, J. Physique Rad., 1955, 16, 829). Ces conclusions contredisentl’analyse
des composés intermétalliques faites par Raynor. Il serait
intéressant de les confirmer par
l’étude
d’autres cas : compo- sés intermétalliques, solvants di ettétravalents,
etc....BIBLIOGRAPHIE
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