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[PENDING] Coherence et localisation dans les systemes d’electrons fortement correles

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fortement correles

Serge Florens

To cite this version:

Serge Florens. Coherence et localisation dans les systemes d’electrons fortement correles. Matière

Condensée [cond-mat]. Université Pierre et Marie Curie - Paris VI, 2003. Français. �tel-00005825�

(2)

LABORATOIRE DE PHYSIQUE TH

EORIQUE

DE L'

ECOLE NORMALE SUP

ERIEURE

TH

ESE DE DOCTORAT DE L'UNIVERSIT

E PARIS6

Speialite : PHYSIQUE TH

EORIQUE

presentee par

Serge FLORENS

pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L'UNIVERSIT

E PARIS 6

Sujet :

COH

ERENCE ETLOCALISATIONDANS LES SYST

EMES

D'

ELECTRONS FORTEMENT CORR

EL

ES

Soutenue le 17 juin 2003 devantle jury ompose de :

Mr. Denis FEINBERG (Rapporteur)

Mr. Antoine GEORGES (Direteur)

Mr. Franiso GUINEA (Rapporteur)

Mr. Denis J

EROME

Mme. Claire LHUILLIER (Presidente)

Mr. Gilles MONTAMBAUX

(3)
(4)
(5)
(6)

C'est un reel plaisir de debuter ette these par des remeriements, ar ette entreprise

longue et diÆile ne peut se faire tout seul. Traditionnellement, on remerie le direteur de

these poursonenadrement etsesqualites de herheur, les ollegues pourl'ouverture sur des

sujets nouveaux,le personnel du laboratoire pourl'aide logistique, et lafamille et lesamispour

le soutien moral et la vie non-sientique. Je pense avoir eu la hane rare de trouver hez

Antoine Georges un direteur de these qui aete pour moi tout ela a la fois. Pour donner un

exemple,notredernier semestrede reherheaSantaBarbara(organisedeAaZparsessoins)

a ete aussi passionnant sientiquement qu'agreable au quotidien. Ave le reul, je voudrais

surtout remerier Antoine pour m'avoir enourage ave patiene et ompetene pendant es

quatre annees.

Le ontenu dematheseaetefortementinuenepard'autresherheurs. Jeremerieainsi

sinerement Olivier Parollet, mon predeesseur et passeur de temoin, dont les odes C++

m'ont permis de me laner dans de nombreux projets. Le ontat ave des experimentateurs

aete une soure d'enseignements inegalee. Je remerie don Patrie Limelette pour sesbelles

experienes et les nombreuses interations que nous avons eues, ainsi que Maro Grioni et

Lua Perfettipouruneollaborationeletroniqueadouble titre.Jesuisreonnaissant auxdeux

postdosdugroupe pouravoirpartageavemoiplusqueleurinter^etpourlaphysique :unebelle

musiqueaveRahulSiddharthan etunebellemaisonaveSilke Biermann.J'aipartiulierement

appreie lesnombreusesrenontresaveGabrielKotliar,quisembletoujoursavoiruneideedans

sonsa.Auours du\workshop"aSantaBarbara,j'ai purenontrerTheoCosti,PaoGuinea,

Pablo San Jose, Sergei Pankovet PingSun; elaaeteun vraiplaisir de travailler aveeux.Du

ote d'Orsay, je remerie Bernard Amadon, Karol Borejsza, Lua de' Medii, Niolas Dupuis

et Thierry Giamarhipour de nombreuses disussions.

Je voudrais aussi remerier les membres du jury, Denis Jerome, Claire Lhuillier et Gilles

Montambaux, en exprimantunereonnaissane partiuliereenvers DenisFeinberg et Franiso

Guinea, qui ont aepte la lourde t^ahe d'^etre rapporteurs.

Dans le petit lub des franophiles aliforniens, je remerie Chitra, Marelo Rozenberg,

Andre-Marie Tremblay et Kay Wiese. Le groupe de travail ENS/Orsay/Salay (anime entre

autres parBenoit Douot,PierreLe Doussal, Roderih Moessner, EdmondOrigna,Catherine

Pepin) aete l'oasion de s'interesser a d'autres problemes. Je n'oublie pas bien s^ur de saluer

l'equipe tres zende laD13 (Giulio Biroli, Pasal Chauve,Gregory Shehr,Guilhem Semerjian

et Christophe Deroulers), ainsi que les thesards du plateau d'Orsay.

Je remerie nalement la diretion du LPT-ENS et du LPS d'Orsay pour leur aueil dans

les meilleures onditions de travail, en partiulier Mihelle Leliepvre, Marelle Martin, Niole

Ribet et Christiane Seguy pour leur aide preieuse et toujours dans la bonne humeur.

Bien entendu, rien n'aurait ete possible sans les meilleurs remedes de ma famille et belle-

famille (soleil, musique, petits plats), et sans les quelques irredutibles qui ont tente de me

faire penser a autre hose que laphysique (Eugenie en t^ete).

(7)
(8)

Avant-propos 11

Partie I: Transition de Mott dans les materiaux orreles 15

1 Fermions orreles: materiaux, modeles et tehniques 17

1.1 Materiaux a fortes orrelations . . . 17

1.1.1 Generalites . . . 17

1.1.2 Un phenomene generique aux materiauxorreles: la transition de Mott 18 1.1.3 Signatures desorrelations fortes dans l'etat metallique . . . 22

1.2 Modelisation des materiaux orreles . . . 26

1.2.1 Modeles de basseenergie . . . 26

1.2.2 Ehe desapprohes traditionnelles pour la transition de Mott . . . 27

1.3 Theorie de hamp moyen dynamique . . . 28

1.3.1 Methodologie . . . 28

1.3.2 La transition de Mott en hamp moyen dynamique . . . 30

1.3.3 Quelques questions d'atualite . . . 33

2 Materiaux orreles: omparaison theorie/experiene 37 2.1 Transport dans -BEDT-TTF . . . 37

2.1.1 Presentation experimentale . . . 37

2.1.2 Calul de la resistivite en DMFT . . . 43

2.1.3 Nouveau diagramme de phase . . . 47

2.2 Transition de Mott en surfae de TaSe 2 : photoemission . . . 48

2.2.1 Presentation de l'experiene . . . 48

2.2.2 Lien avela theorie . . . 53

2.3 Conlusion . . . 55

Artile 1 59

Artile 2 65

(9)

Partie II: Methode de rotateurs eslaves et appliation a la transition

de Mott 71

3 Les rotateurs: generalites et modeles d'impuretes quantiques 73

3.1 Degeneresene orbitale et orrelations . . . 73

3.1.1 Motivation physique . . . 73

3.1.2 Probleme etudie . . . 74

3.1.3 Approhes numeriques du probleme . . . 74

3.1.4 Theorie de perturbation . . . 75

3.1.5 Bosons eslaves: U= 1 . . . 75

3.1.6 Bosons eslaves a U ni? . . . 77

3.2 Introdution au rotateur eslave . . . 79

3.3 Rotateur ondense a basseenergie: eet Kondo . . . 80

3.4 Rotateur dynamique:equations integrales a haute energie . . . 83

3.4.1 Limite multi-anal et equations integrales . . . 83

3.4.2 Origine de l'eet Kondo . . . 86

3.5 Conlusion . . . 87

4 Transition de Mott: approhe de rotateurs eslaves 91 4.1 Une image simple de la transition de Mott: rotateurs ondenses . . . 91

4.1.1 Equations de hamp moyen . . . 91

4.1.2 La transition de Mott. . . 92

4.1.3 Etude numerique desequations de hamp moyen . . . 95

4.1.4 Conlusion partielle . . . 96

4.2 Rotateurs dynamiques et DMFT . . . 98

4.2.1 Resolution desequations DMFT . . . 98

4.2.2 Etude de ladegeneresene orbitale . . . 101

4.2.3 Conlusion partielle . . . 102

4.3 Resultats exatssur la transition metal-isolanta grande degeneresene orbitale103 4.3.1 Methode projetive multi-orbitale . . . 103

4.3.2 Solution expliite a grand N . . . 105

4.4 Conlusion . . . 108

Artile 3 111 Artile 4 129 5 Eets des utuations spatiales et de l'erantage sur la transition de Mott 145 5.1 Senario pour la transition de Motten dimension nie . . . 145

5.1.1 Motivation . . . 145

5.1.2 Modele de Hubbard a trois dimensions: rotateurs eslaves . . . 146

5.1.3 Disussion . . . 152

5.2 Eet de l'erantage sur la transition metal-isolant . . . 154

5.2.1 Introdution . . . 154

(10)

5.2.2 EDMFT: presentation . . . 155

5.2.3 Limite atomique dynamique . . . 156

5.2.4 Traitement en rotateur eslave . . . 157

5.2.5 Erantage et transition de Mott . . . 159

5.2.6 Perspetives . . . 161

Partie III:Correlationseletroniques dans les strutures mesosopiques 165 6 Ciruits a un eletron: realisations et theorie 167 6.1 Lespoints quantiques . . . 167

6.1.1 Realisation experimentale . . . 167

6.1.2 Desription theorique . . . 171

6.2 Les^les metalliques . . . 174

6.2.1 Realisation . . . 174

6.2.2 Etude theorique . . . 175

7 Competition entre bloage de Coulomb et ohereneeletronique 183 7.1 Approhe theorique uniee pour les strutures a un eletron . . . 183

7.1.1 ^ Ile metallique: bloage de Coulomb . . . 184

7.1.2 Point quantique: bloage de Coulomb et eet Kondo . . . 185

7.2 Regimesintermediaires de ondution dans les points quantiques . . . 188

7.2.1 Eets de l'espaement desniveaux . . . 189

7.2.2 Crossover inverse . . . 191

7.3 Conlusion . . . 194

Artile 5 197 Partie IV: Flutuations magnetiques dans les systemes de fermions orreles 213 8 Flutuations magnetiques 215 8.1 Transition de phase quantique dans les fermions lourds . . . 215

8.1.1 Presentation des resultats experimentauxet interpretation theorique . . 215

8.1.2 Corretions logarithmiques dans la theorie d'Hertz-Millis d =z =2 . . 218

8.1.3 Faiblesses de l'approhe EDMFT pour les phenomenes ritiques . . . . 218

8.1.4 Quelques remarques nales . . . 220

8.2 Au dela destheories loales: appliation au magnetisme frustre . . . 221

8.2.1 Systeme de spinssur le reseau Kagome . . . 221

8.2.2 Approhe de luster-EDMFT . . . 224

8.2.3 Disussion ritique . . . 226

(11)

Artile 6 229

Artile 7 243

Appendies: 249

A Notations et formules utiles 251

A.1 Representation spetrale . . . 251

A.2 Densites d'etat diverses . . . 253

B Autour de la limite atomique 255

C Resolution numerique des equations integrales 259

C.1 Sur l'axeimaginaire . . . 259

C.2 Methode de alul desfontions spetrales . . . 261

D Quantites a deux partiules ave la methode de rotateur 263

E EDMFT: formulations fontionnelles 267

E.1 Premiere formulation . . . 267

E.2 Seonde formulation . . . 270

Liste de publiations: 273

(12)

Le bouillonnementintelletuelqui agitelesujetdesfermionsfortementorreles tientproba-

blementtantalarihesseetalaomplexitedesphenomenesobservesdansesmateriaux,qu'a

larapidite avelaquellede nouveauxomposes interessantssontsynthetises.Lessupraondu-

teurs a haute temperature ritique, deouverts il y a une quinzaine d'annees, attirent enore

une ativite experimentale et theorique importante, mais, gr^ae aux progres reents dans les

methodes de lithographie, un eort roissant va aussi dans l'etude de strutures \artiielles"

de taille mesosopique omme les points quantiques, dans lesquelles les eets d'interations

eletroniques sontaussi importants. Ces exemples \phares" ne doivent bienentendu pas mas-

quer la grande diversite des es materiaux, et l'on pourrait tout aussi bien iter les omposes

a fermionslourds ouamagnetoresistane olossale, les onduteurs organiques, les nanotubes

de arbone, et m^eme les ondensats de Bose (bient^ot de Fermi?) dans des pieges lumineux

periodiques.

Pour le theoriien, es divers systemes experimentaux presentent un de. D'une part, il

s'agit de omprendre quels phenomenes fondamentaux gouvernent le omportement olletif

des eletrons dans es materiaux (qui n'est pas forement tres intuitif, si l'on pense a l'eet

Hallquantique frationnaire), et quelles exitations vontdominerla physique de basseenergie.

Par et aspet des hoses, la oneption de modeles et leur etude par des methodes de phy-

sique theorique(allant de latheorie des hampsaux simulations numeriques)restent un travail

essentiel. D'autre part, fae a la myriade d'eets observes dans es sytemes, a la variete des

phasesen ompetition etaladiversite desehelles d'energie en jeu,ettet^aheest enpratique

extr^emementardue. Onpeut biens^urespereridentier unpointxe simplepouromprendre le

omportementdebassetemperaturedansteloutelompose,maisenrealitelesregimesuniver-

sels sontsouvent repousses dans une region limitee du diagrame de phase,a destemperatures

inferieures a l'energie de Fermi (renormalisee) ouahes sousles phases ordonnees.On aalors

besoin de methodes plus sophistiquees pour derire les \rossovers" qui prennent plae dans

les onditions experimentales.

Ilest aussibonde souligner queedomaineest atuellementdansuneperiode de transition

oul'on voit le rapprohement destehniques atuelles de probleme aN orps (qui onstituent

l'etat de l'art dans le traitement des interations entre eletrons dans les solides) ave des

aluls ab-initio de struture eletronique (qui ont l'ambition, en partant de l'equation de

Shrodinger, de traiter toutes les ehelles d'energie). Mis a part la naissane de nouveaux

aronymesbarbarestels \LDA+DMFT(QMC)",eioreunenouvelle voiede developpement

des aluls realistes pourles materiaux orreles. Ce domainede reherhe entraine par ailleurs

unemotivation supplementaire pourmettre aupointdestehniquesplussimplesande traiter

les orrelations eletroniques.

(13)

Cependant,laomplexitedesmodelesdefermionsorreles estengeneral tres grande,etles

methodes exates envisageables pourresoudre es modelesse trouvent^etre eÆaes dans des

ontextestreslimites(solution analytique deertainsmodelesunidimensionnels) ouontdumal

afranhir labarrierethermodynamique (alulsnumeriques).Ilestsouventplusaisede reourir

a desapproximations ontr^olees par un petit parametre, ommel'inverse du nombre de degres

de liberte orbital, de la taille du spin, ou de la dimension (methodes grand N, grand S, grand

d). Des methodes de e type ont ete developpees et etudiees au ours de ette these, ave

l'idee de omprendre mieux les proprietes fondamentales des systemes de fermions orreles,

mais aussi pour developper des tehniques qui pourront ^etre utiles en pratique. Parallelement,

des aluls ont ete menes en relationave des experienes reentes menees sur essystemes.

Cettetheseestonstruite autourde deuxthemesdistints,possedant toutefoisdesaspets

physiques et methodologiques ommuns: les orrelations fortes dans les solides et l'inuene

des interations eletroniques dans les strutures mesosopiques. Chaque theme est aborde

par un hapitre introdutif qui ouvre les generalites a la fois experimentales et theoriques du

sujet (hapitres 1 et 6). Tous les autres hapitres sont dedies a mes travaux de reherhe,

inluant si neessaire une motivation plus detaillee des problemes qui ont ete onsideres. La

plupart du temps, les details tehniques sont reportes a la leture des artiles de reherhe

(ompiles a la n de haque hapitre) et des appendies, sauf en e qui onerne les travaux

non enore publies, qui sontpresentes dans le orps de lathese. L'organisation du manusript

est la suivante :

Le hapitre 1 est une introdution generale aux systemes de fermions orreles, ave

l'emphasesur le phenomenede latransition metal-isolant(deMott) dueauxorrelations

eletroniques. Cei permettra de presenter les phenomenes de base observes dans es

materiaux, et de donner la presentation d'une approhe theorique possible, la theorie de

hamp moyen dynamique 1

.

Le hapitre 2 illustre des aluls entrepris dans le but de omprendre le r^ole des inter-

ations entre eletrons dans les solides, gr^ae a une omparaison direte a deux etudes

experimentalesreentes sur essystemes.Lapremierede es experienes, realiseeparP.

Limelette a Orsay, onstitue une etude detaillee du transport de harge dans des om-

poses organiques bidimensionels. La omparaison ave les preditions de la theorie de

hamp moyen dynamique aete beneque autant pour interpreter es donnees, que pour

erner les limites de la modelisation que nous avons eetuee. La seonde experiene,

menee par L. Perfetti et M. Grioni a Lausanne, propose une etude par photoemission

de la transition de Mott en surfae d'un ehantillon de TaSe

2

et demontre, en aord

avenosalulstheoriques, laforte redistribution de poidsspetraldans ladensited'etat

eletronique qui est assoieeae phenomene.

Le hapitre 3 presente une idee qui est au oeur de la partie theorique de ettethese :

la representation de la hargeeletronique par unevariable olletive de phase (rotateur

eslave), qui permet un traitement non-perturbatif de l'interation oulombienne. Pour

illustrer l'utilite et la simpliite de ette approhe, on s'interessera ii a des problemes

d'impurete quantique, qui interviennent dans la formulation moderne de la theorie de

1

\DynamialMean-FieldTheory",quel'onabregerasouventenDMFT.

(14)

plusieurs reprises par la suite.

Lehapitre4estl'appliationdelamethodederotateureslaveal'etudedelatransition

de Mott dans le adre du hamp moyen dynamique. La question de la degeneresene

orbitale sera examinee la plus en detail, ave une omparaison de nos resultats a une

nouvelle limite de N grand ainsi qu'a des aluls numeriques. On s'eorera par ailleurs

de donner une image physique simple de la transition de Mott gr^ae a es nouvelles

variablesde rotateurs.

Le hapitre 5 est l'oasion de mettre en oeuvre l'idee de rotateurs, testee dans les

hapitrespreedents,envuedeleverertaineslimitationsinherentesalatheoriedehamp

moyen dynamique (dans sa formulation la plus simple). On analysera ainsi des eets

physiques dusa laonnetivite nie du reseau, an de mieux omprendre les singularites

assoiees a la limite de grande dimension. La tehnique de rotateur trouvera aussi une

appliation naturelleala solution de modelespossedant une interation Coulombiennea

plus longue portee, dans un shema dit \Extended DMFT". Cette derniere approhe a

onduit a une etude la question de l'erantage pres de la transition de Mott.

Le hapitre 6 onstitue l'introdution au seond theme, et aborde des aspets lies

aux orrelations dans les strutures mesosopiques. Ave la presentation de quelques

realisations experimentales simples, il est detaille les phenomenes physiques de base ex-

hibes par es systemes : le bloage de Coulomb et l'eet Kondo, renontres dans un

ontexte dierent au ours des hapitres preedents.

Le hapitre 7 est onsare a l'utilisation de la methode de rotateurs eslaves appliquee

auxpointsquantiques.Laquestionphysiquequenousavonsexamineeestlarestorationde

laoherene abassetemperaturedans etypedestruture, ainsiquedans desmateriaux

marosopiques granulaires. Nous montrerons que la theorie presentee ii permet une

approhe generale des eets d'interation dans les strutures a un eletron.

Le hapitre 8 est un peu deonnete des travaux preedents et onerne des questions

de magnetisme. Il omprend une introdution au probleme du point ritique quantique

dans les omposes de fermions lourds, pourlequel nous avonsetudie en detail l'approhe

de utuations de spins. La seonde partie de e hapitre presente une tentative pour

appliquer la theorie de hamp moyen dynamique a des systemesde spins frustres, gr^ae

a un shema de \luster-DMFT".

(15)
(16)

Transition de Mott dans les materiaux orreles

(17)
(18)

et tehniques

Ce hapitre propose une introdution generale aux systemes de fermions orreles,

presentant ertains resultats experimentaux marquants, ainsi que la theorie de

hamp moyen dynamique. L'aent sera mis ii sur les eets des orrelations

eletroniques dans la phase normale ave l'exemple de la transition de Mott, qui

sera omnipresente tout au long de ette these. Il faut noter que d'autres themes

etudies neseront introduitsqueplustard,ommeles sytemesmesosopiques (ha-

pitre6)oulemagnetismequantique(hapitre8).Lehapitre2seraaussil'oasion

d'examiner un peuplus en detail deux materiauxorreles : le onduteur organique

bidimensionnel -(BEDT-TTF)

2

Cu[N(CN)

2

℄Cl et le dihalogene TaSe

2

(en sur-

fae).

1.1 Materiaux a fortes orrelations

1.1.1 Generalites

Pour ommener, il est bon de denir e que l'on entend par \systemes de fermions for-

tement orreles", en se posant tout d'abord la question au niveau experimental. On peut

par exemple remarquer que deux metaux 1

, l'aluminium et l'oxyde La

1:8 Sr

0:2 CuO

4

, presentent

des proprietes physiques remarquablement dierentes. Le premier montre en eet un etat

metallique et une phase supraondutrie a tres basse temperature qui se omprennent dans

une image d'eletrons quasi-libres (formalisee par le duo des theories BCS et du liquide de

Fermi). Dans le seond, la fore des interations entre eletrons et la bidimensionalite des

plans Cu-O sontresponsables de proprietes anormales dans la phase metallique (e.g. en trans-

port),ave l'emergene d'unordre supraonduteur a destemperatures assezelevees(environ

40K). Ces anomalies nous poussent a lasser e ompose parmi les materiaux orreles. Cet

exemple extr^eme ne doit pas aher le fait qu'une multitude de materiauxafortes orrelations

possedent un etatmetallique aux proprietes tres analogues a elles de metaux simplesomme

Al, en poussant ependant l'image du liquide de Fermi dans ses retranhements. C'est le as

desomposesdefermionslourdsommeUPt

3

,et,ommeonleverraen detailplusbas,deer-

tainsoxydesde metauxde transitions.Onpeut dejaiter lesomposes V

2 O

3 etSr

1 x La

x TiO

3 ,

qui presentent d'importants eets de renormalisation dus aux interations, sans violer drama-

tiquement le liquide de Fermi [1℄.

1

On arateriselametalliited'unmateriauparuneresistiviteroissanteavelatemperature.

(19)

1.1.2 Un phenomene generique aux materiaux orreles : la transition de

Mott

On peut tout d'abord s'interroger sur l'origine des fortes interations presentes dans es

materiaux,en soulignant toutefoisl'importanede fateurs purement geometriques, omme la

basse dimensionalite ou la frustration magnetique. Qualitativement, la position dans la table

periodique deselements metalliques qui omposent les materiaux orreles preedemment ites

nousdonne unepremierepiste.Ilsonttousenommunlapresene d'orbitales 3d, 4f ou5f qui

donnent lieu dans le solide a des bandes etroites, partiellement remplies et prohes du niveau

de Fermi. Des lors, la question se pose de faon plus quantitative, puisque les valeurs de la

largeurde bandeet de l'interation Coulombienne dependent fortement de lastruture preise

de haque ompose. Unfateur important est par exemple l'erantage de l'interation dans la

bande de ondution par les bandes de valene voisines. Dans le as des oxydes, les atomes

metalliques de la struture realisent une hybridation ave les oxygenes voisins, qui reduit en

general la largeur de bande, augmentant ainsi l'eet relatif des orrelations. De tels eets

menent a don alterer fortement a la fois la valeur de l'interation de Coulomb 2

et l'energie

inetique des eletrons. Notons W ette derniere, U l'interation erantee sur l'orbitale d,

et l'energie de transfert de harge entre l'orbitale d et l'orbitale p voisine, dans l'exemple

d'un oxyde de metal de transition. On onstate qu'on peut se trouver alors dans dierents

regimes. Lorsque U W, les eletrons se loalisent sur l'orbitale d poureviter de payer

l'energie de Coulomb et on a un etat isolant (de Mott). Une autre possibilite, qui appara^t si

U W, est de bloquer les eletrons sur le site de l'oxygene; 'est alors un isolant a

transfert de harge 3

. La destrution de es deux types d'etats isolants, qui se produit lorsque

W &U ou,onduit, a traversune transition de Mottisolant-metal,a laformationd'unetat

metallique dans lequel les eets des interations restent importants [2℄. L'exemple anonique

illustrant ette transition ontrolee par la fore des interations est donne par l'oxyde V

2 O

3

(gure 1.1),maisononstatequedesdizainesde omposes dierentsexhibent ephenomene,

ommeparexemplele onduteurorganique-(BEDT-TTF)

2

Cu[N(CN)

2

℄Cl(voirgure1.2et

hapitre2).Latransition deMottestdonuniversellementpresente danslessystemesorreles.

Unaspetimportant de ettephysique onerne lapossibilite d'aorder de maniere onti-

nuelalargeurdebandesur unm^emeompose,and'examinerlatransitionde Mottdemaniere

progressive (plut^ot qu'une simple lassiation des materiauxentre metal et isolant de Mott).

En pratique,pourdessystemesisolantsprohes de latransition,l'appliation d'unepression de

quelques kbars peut suÆre a augmenter le reouvrement des orbitales de manierea retrouver

un aratere metallique (ommepresente aux gures suivantes). Une autre faon d'arriver au

m^eme eet est d'utiliser des substitutions himiques deformant la struture ristalline (voir le

paragraphe suivant).

2

Depuis desenergies atomiques (olossales) a desvaleurs erantees qui restent non negligeables devant la

largeurdebande.

3

On parle souvent de faon generique d'isolant de Mott an de dierentier un etat isolant a ause des

interationsaveun isolantdetypeAnderson (induitparledesordre),ouaveles isolantsmagnetiques.

(20)

PSfrag replaements

Pression (bar)

Temperature (K)

Antiferro

Supra

Isolant

Metal

Fig. 1.1 { Diagramme de phase de l'oxyde de metalde transition V

2 O

3

, d'apres [3℄.

40

30

20

10

0

600 400

200 0

PSfrag replaements

Pression (bar)

Temperature(K)

Antiferro

Supra Isolant

Metal

Fig. 1.2 { Diagramme de phase du onduteur organique -(BEDT-TTF)

2

Cu[N(CN)

2

℄Cl,

d'apres des mesures de RMN [4℄.

(21)

La struture perovskite : une autre faon d'etudier la transition de Mott

La transition de Mott peut aussi ^etre atteinte en modiant le remplissage de la bande d,

puisque l'isolant de Mott est instable vis a vis du dopage. Cei peut se realiser en pratique

par substitution himique progressive d'un atome de la struture ave un atome de valene

dierente,quijoueler^oledereservoirdeharge.OnpeutiterleasduomposeSr

1 x La

x TiO

3 ,

qui fait partie d'une serie bien onnue d'oxydes ternaires de la ouhe 3d, illustree par le

diagramme de Fujimori (Fig. 1.3). Cette grande lasse d'oxydes tridimensionnels de struture

perovskite (voir gure 1.4) demontre par ailleurs tres lairement la generalite du phenomene

en question ii.

Fig.1.3{ Classiationmetal-isolantenfontiondelavalene(axehorizontal)etde lalargeur

de bande(vertialement)pourdesoxydes demetauxde transition delaouhe3d, d'apres [5℄.

Les lignes en traits gras sont elles suivies par un ompose du type A

x A'

1 x BO

3

en fontion

de la omposition himique x.

On remarque de plus que lorsque deux atomes de m^eme valene 4

sont ehanges, on

dispose de la possibilite de varier ontinuement lalargeur de bande a remplissage onstant (si

l'un desdeux atomesest plus gros, il produitune distorsion du reseau suÆsante pour modier

legerement le reouvrement des orbitales voisines des atomes metalliques de type B). C'est

par exemple le as de Ca

1 x Sr

x VO

3

, qui reste malgre tout un metal pour toute valeur de x

(ave deseets des orrelations assezimportants en surfae [6,7℄). Cet eet de modiation

4

Lesatomesentrauxdelastrutureperovskitenepartiipentpasalaondution,etservent uniquementde

reservoirdeharge.

(22)

de lalargeur de bande joue aussi dans le as ou l'on hange le remplissage de labande, e qui

omplique l'analysedesdonnees(lediagramme1.3trouve alors tout soninter^et pourvisualiser

qualitativement les hangements produits).

Fig. 1.4 { Struture perovskite du ompose tridimensionnel SrTiO

3

(vue globale du reseau et

ellule elementaire).

Bien s^ur, il ne s'agit pas de negliger le r^ole du magnetisme dans es systemes. D'une part

parequ'on peut transiter diretement de l'etatmetallique vers un isolant magnetique (transi-

tion deMott-Heisenberg), par lapresene de momentsloauxdans lemetalquisonttoutpr^ets

a s'ordonner a basse temperature. Le type d'ordre magnetique ainsi obtenu (le plus souvent

antiferromagnetique) depend fortement de la struture du materiau onsidere. D'autre part

pare que le magnetisme a des eets tres importants, m^eme dans la phase normale (utua-

tions magnetiques pres des phases ordonnees). Finalement, les interations diverses dans le

seteur de spin (super-ehange, interation de Hund), la basse dimensionalite et la frustration

de ertainsomposes sontsoure de ompliations supplementaires. On se ontentera de dire

que la omplexite du probleme de la supraondutivite a haute temperature est intimement

liee a l'ensemble de esquestions, puisque la phase supraondutrie des uprates emerge par

dopage d'un isolant de Mott bidimensionnel antiferromagnetique.

(23)

1.1.3 Signatures des orrelations fortes dans l'etat metallique

Nous allons maintenant entrer un peu plus dans le detail de es materiaux partiuliers,

en ommenant par examiner les diverses proprietes anormales qui se manifestent dans leur

phase metallique (paramagnetique). Nous nous onentrerons prinipalement sur le ompose

Sr

1 x La

x TiO

3

,ar denombreuxmesuresexperimentalesontetemeneessurem^emesysteme,

e qui permet une araterisation quasi-exhaustive de la physique qui nous interesse ii (rap-

pelons qu'il s'agit d'un ompose ou la transition de Mott se produit par dopage et non par

modiation de la largeur de bande).

Renormalisation de la masse eetive

Selonlatheorie duliquidede Fermi,les exitationselementairesdans unmetalpeuvent^etre

deritesomme des quasipartiules ave desparametres renormalises et de faibles interations

residuelles (m^eme si le probleme a N orps qui est en jeu reste formidablement omplexe).

Ainsi la loalisation progressive des eletrons au voisinage de la transition de Mott (du ^ote

metallique) se manifeste par un aroissement de la masse eetive, que l'on peut mettre

en evidene experimentalement par l'augmentation du oeÆient de la haleur speique a

basse temperature C

V

=T, omme illustre a la gure 1.5 sur le ompose Sr

1 x La

x TiO

3 5

.

Fig. 1.5 { CoeÆient du terme lineaire de lahaleur speique et suseptibilite magnetique

en fontion du dopage dans Sr

1 x La

x TiO

3 .

A droite, fateur de Wilson ( 2

k 2

B

)=(3 2

B ).

D'apres [8℄.

Cetteguremontreaussil'augmentationanaloguedelasuseptibilitedespin(independante

de latemperature), etpermet de traer le fateurde Wilson =(normalisepar3 2

B

=(

2

k 2

B )).

5

CeteetaetepredittheoriquementdanslestravauxpionniersdeBrinkmanetRie.Nousyreviendronsau

hapitre4.

(24)

Celui-i reste stable autour de la valeur 2, malgre la \divergene" simultanee de et pour

x 1.Ceiindiquel'absene de utuationsmagnetiquesalatransition deMott(desmesures

plusreentesatresfaibledopageontependantmisenevideneunephaseantiferromagnetique

qui n'est pas signalee ii [9℄).

Transport modie

A trois dimensions, et en l'absene de utuations ritiques pres d'une phase ordonnee

ou d'un point ritique quantique, un metal possede une resistivite quadratique (T) =

0 +

AT 2

a basse temperature (liquide de Fermi). Le oeÆient A peut aussi presenter de fortes

renormalisations dues aux interations, en partiulier a proximite de la transition de Mott,

ou il reete la redution du temps de vie des quasipartiules. Cei est lairement montre sur

les mesures de transport dans Sr

1 x La

x TiO

3

pour x prohe de 1 (gure 1.6). Ces donnees

onordentavel'entreeorrespondante dansle diagrammede Fujimori, gure1.3,ouLaTiO

3

apparait bien omme un isolant au bord de la transition de Mott.

Fig. 1.6 { Resistivite [8℄dans Sr

1 x La

x TiO

3

en fontion de T 2

et pour dierents dopages.

Faibleehelle de oherene

Dansleregimeorrele,ons'attendaequel'energiedeoherene

F

soitaussirenormalisee

par les interations. Cette ehelle d'energie peut ^etre araterisee par une temperature de

Fermi eetive, T

=

F

=k

B

, en dessous de laquelle la theorie de Landau desliquides de Fermi

s'applique. Cet eet est toutafait visible dans les donnees de transportpar unedeviationa la

loi du T 2

pour des temperatures superieures a T

(P) (gure 1.6). Ce hangement a bien une

nature eletronique, ommel'indique la deroissane rapidede T

al'approhe de la transition

de Mott.

(25)

Regime de \mauvais metal"

Quand la temperature depasse la temperature de oherene T

, il persiste en general un

regimede \mauvais metal" danslequel laresistivite ontinueaaugmenteravelatemperature

(leplussouventdefaonlineaire).Iln'estependant paspossiblede parler ladequasipartiules

ave un temps de vie anormal, ar le libre parours moyen ` que l'on extrait d'une formule de

Drude et de la valeur de la resistivite dans e regime est alors inferieure aux distanes inter-

atomiques, k

F

` . 1 (k

F

est le veteur d'onde de Fermi). Ce regime est don assoie a des

resistivites superieures a la limite de Mott:

3D

= 3

2 1

k 2

F

` h

e 2

&

3

2 1

k

F h

e 2

Mott

3D

(1.1)

Transfert de poids spetral

La disparition progressive des quasipartiules a la transition de Mott doit se manifester de

faon dramatique dans les quantites dependantes de la frequene. Cei est observe dans des

mesures de ondutivite optique sur le ompose quenous avonsexamine toutau longde ette

setion, Sr

1 x La

x TiO

3

.Onassisteainsi,lorsquex serapprohe de1,aladisparitionprogressive

du pi de Drudea bassefrequene, qui s'aompagne d'uneredistribution importantede poids

spetral, omme illustre sur la gure 1.7.

Fig. 1.7 { Condutivite optique [10℄ en fontion du dopage dans Sr

Æ La

1 Æ TiO

3

(Æ =1 x).

Cet eet a ete aussi mis en evidene par mesure de la fontion spetrale eletronique en

photoemission (ARPES) sur V

2 O

3

et Ca

1 x Sr

x VO

3

[6,7℄, malgre une longue ontroverse a

e sujet, ainsi que sur la surfae du ompose TaSe

2

, que l'on etudiera a la setion 2.2. Il

n'existe malheureusement pas a l'heure atuelle de mesure direte de la densite d'etats loale

par mirosopie a eet tunnel, qui pourrait merveilleusement illustrer la transition de Mott.

(26)

Violation du liquide de Fermi

DesdeviationsimportantesauomportementLiquidedeFermisontobserveesdanslaphase

normale de nombreux materiaux : oxydes omme La

1 x Sr

x VO

3

[11℄, omposes de fermions

lourds pres d'un point ritique quantique (voir le hapitre 8.1),et bien s^ur uprates superon-

duteurs. La proximite de utuations magnetiques importantes (sur lesquelles les eletrons

diusent) est souvent avanee pour expliquer etype d'anomalies.

(27)

1.2 Modelisation des materiaux orreles

Cette setion debute la desription theorique des systemes de fermions orreles, en intro-

duisant les modeles pertinents pour etudier le phenomene de latransition de Mott.

1.2.1 Modeles de basse energie

L'idee de base est bien entendu de se ramener a la modelisation la plus simple possible,

tout en gardant les degres de liberte essentiels pour la desription des phenomenes auxquels

on s'interesse. Les ehelles d'energies eletroniques etant en general olossales par rapport

a la temperature (superieures a l'eletron-Volt, don au moins 12000 K), on se permet de

negliger les orbitales loalisees au oeur des atomes, ou formant des bandes dans le solide qui

se trouvent loin du niveau de Fermi. Il ne faut ependant pas oublier que es \details" sont

importants dans lamesureouils onduisenta desrenormalisations desparametresintervenant

dans un modele de plus basse energie (par erantage de l'interation Coulombienne ou par

deformation des bandes de ondution). La struture ristalline est le plus generalement tiree

des experienesde rayonsX, maisl'on peut atuellementpredire aveplus oumoins de sues

la stabilite relativeentre dierentes strutures possibles du reseau.

Onpeut alorserireun modelepourleseletrons dans desorbitales de Wannierprohes des

atomes,qui possedeunepartieliaisonforteetunepartied'interation entreeletrons,ouplant

sites (i), orbitales () et spins (),sous la forme suivante (en seonde quantiation) :

H =

X

ij t

ij d

y

i d

j +

X

ij 0

V

; 0

ij d

y

i d

i d

y

j 0

d

j

0 (1.2)

Ladeterminationdesparametresdebasseenergieintervenantdansuntelmodeleestenfaitune

question extr^emement tehnique. En eet, on ne peut pas se ontenter d'estimer la matrie

d'interation V

; 0

ij

par un alul d'elements de matrie des orbitales de Wannier, puisque

l'erantageparlesbandesquel'onanegligepeutreduireettevaleurdemaniereimportante.La

question del'evaluationdesparametresdebandeetd'interation neessitedondestehniques

ab-initio assez sophistiquees donton ne parlera pas ii [12℄.

Modele de Hubbard

Onpeut simplier davantage l'Hamiltonien (1.2)dans leas ou ilne se trouve qu'une seule

bande prohe du niveaude Fermi (par exemple lorsquela degeneresene orbitale est leveepar

les hamps ristallins ou les deformations du reseau). En negligeant la partie a longue portee

de l'interation Coulombienne, exponentiellement deroissante dans un metal, on arrive alors

au modele de Hubbard, qui ontient les ingredients de base pour derire les proprietes des

systemesd'eletrons orreles :

H =

X

ij t

ij d

y

i d

j +U

X

i d

y

i"

d

i"

d y

i#

d

i#

: (1.3)

Le fait quel'erantagese degradeprogressivement al'approhe delatransition de Mott,mene

a questionner lavalidite du modelede Hubbard pour ladesription de ette transition [13,14℄

(28)

(voir setion 5.2). Il faut aussi dire que la degeneresene orbitale joue un r^ole important

dans de nombreuxomposes aun niveauquantitatif (voir setion 4),mais peut onduire aussi

a des eets tout a fait interessants [15℄ (brisure de symetrie orbitale, possibilite de liquide

d'orbitales...).

1.2.2

Ehe des approhes traditionnelles pour la transition de Mott

La omplexite du modele de Hubbard (1.3), a l'allure pourtant extr^emement simple, est

de plusieurs ordres. Tout d'abord a ause de la multitude de phase ordonnees possibles (en

fontion de l'interation, du dopage et de ladimensionalite). Ensuite, pare que le regime qui

nous interesse pluspartiulierement ii (transition de Mott) est diÆilement aessible par les

tehniquesstandards.On peutremarqueraussi quele grandnombre de degres deliberte enjeu

etlanature fermioniqueduproblemeposeen generaldeslimitesimportantespourlesmethodes

numeriques (voir ependant [16℄).

Methodes pertubatives

Les approhes analytiques du modele de Hubbard supposent en general qu'il est legitime

de traiter l'un des deux termes dans (1.3) en theorie de perturbation. Cela ore deux voies

omplementairespour aborderle probleme, qui onteu dessues importantspour omprendre

la nature des regimes se trouvant de part et d'autre de la transition de Mott. On peut par

exemple iter la theorie phenomenologique des liquides de Fermi (valide a ouplage faible),

et la derivation de theories eetives omme le modele de Heisenberg (pour U t). Ces

approhes essent malheureusement d'^etre valides dans le regime de ouplage intermediaire,

et sont don sans utilite pour derire la transition de Mott, qui se produit pour des valeurs de

l'interation omparablesa l'energie inetique deseletrons.

Autres approhes: limites ontrolees

Dans la mesure ou il n'y a pas de petit parametre evident pour traiter e probleme 6

, il a

ete developpe diverses extensions au modelede Hubbard (ou de ses derives, ommele modele

t-J) qui permettent d'obtenir une solution non perturbative. Ce sont les limites de grande

degeneresene et de grande dimension. La premiere approhe etantassez ariaturale (on en

reparlera au ours du hapitre 4), je vais presenter maintenant la limite d =1, ainsi que ses

sues reents onernant latransition de Mott.

6

Les methodesexates(ansatz deBethe)ou detheoriedeshamps (bosonisation)sont engenerallimitees

auas unidimensionel,dontlaphysiqueestdeplustrespartiuliere.

(29)

1.3 Theorie de hamp moyen dynamique

1.3.1 Methodologie

Legainessentiel apporte parlalimitedegrandedimension estde s'aranhirdesproblemes

lies alalimitethermodynamique,en mettantl'aentsur unedesription loalede laphysique.

L'ideede base est de deriver unetheorie eetive pour le mouvementdeseletrons sur un site

xedureseau,enesperantqueettedynamiqueresterasuÆsamentsimple.Le faitquelalimite

\grand d" permette ette simpliation peut se omprendre en theorie de perturbation : on

peutvoirquelesontributionsalaself-energiesontpurementloalesdanslalimited !1[17℄.

Pour progresser, il aete ruial de onstruire une theorie eetive qui derit la dynamique

loale des eletrons [18,19℄. Pour ela, on peut partir du modele de Hubbard, et integrer

expliitement tous les sites du reseau sauf un site donne 7

. Considerons ainsi le alul de la

BAIN

Fig. 1.8 { Cavite reee dans le reseau en eliminant un site donne, et transformation vers un

probleme eetif a un site.

fontion de partition ( est le potentiel himique) :

Z =

Z

Dd Dd y

e S

(1.4)

S =

Z

0 d

X

i d

y

i (

)d

i

X

ij t

ij d

y

i d

j +U

X

i d

y

i"

d

i"

d y

i#

d

i#

(1.5)

eterivonsl'ationeetive loalequi derit le omportement deseletrons ausite donne (par

exemple i =0) :

S

lo

=

Z

0 d

X

d

y

(

)d

+Ud

y

"

d

"

d y

# d

# +S

e

(1.6)

S

e

=

X

+1

n=1

X

i

1 j

1 :::i

n j

n G

(0)

i

1 j

1 :::i

n j

n (

1

0

1 :::

p

0

p )

Y

n

p=1

Z

0 d

p

Z

0 d

0

p t

ip0 t

jp0 d

y

(

p )d

(

0

p

) (1.7)

en notant d y

= d y

i=0;

le fermion au site de la avite et G (0)

la fontion de Green onnexe

a 2n-points, alulee dans le reseau ave le site i = 0 en moins. Si l'on prend maintenant la

7

C'estlamethodedelaavitebienonnueenphysiquestatistique,gure1.8.

(30)

limite d !1 ave le hoix judiieux t

ij /d

jji jjj=2

, on peut se onvainre que le n ieme

terme

apparaissant dans (1.7) est d'ordre d 1 n

, et que l'ation eetive est purement quadratique

(mis a part le terme d'interation loal originellement present dans (1.6)). Il n'est pas diÆile

d'evaluer ensuite la fontion de Green a deux points en avite G (0)

ij

(

0

), e qui permet

d'arriver au resultat nal :

S

lo

=

Z

0 d

X

d

y

(

)d

+Ud

y

"

d

"

d y

# d

# +

Z

0 d

Z

0 d

0

(

0

)

X

d

y

()d

(

0

) (1.8)

G

d (i!

n )

d

(i!

n )d

y

(i!

n )

j

S

lo

=

X

k

1

G 1

d (i!

n

)+(i!

n

)

k

(1.9)

ou

k

est la transformee de Fourier de t

ij

. La premiere de es equation orrespond don a

l'ation eetive du probleme loal, dontle dernier terme signale quel'eletron peut quitter a

toutinstant()lesite i =0 poursepromenerdanslerestedureseau, etreveniraupointinitial

aun instantulterieur ( 0

).Ceiimposed'introduireunefontion d'hybridation () quijoue le

r^ole d'un hamp de Weiss pour eprobleme et qui est determineede faon autooherente par

l'equation(1.9).Cettederniere s'interprete enremarquantquel'onpeutdeniruneself-energie

d (i!

n

) pour l'ation eetive (1.8)par :

G

d (i!

n )

1

i!

n

(i!

n

)

d (i!

n )

(1.10)

Commeonlenotesurl'equation(1.9)ensubstituantl'expression preedente, etteself-energie

du probleme eetif est aussi la self-energie du probleme omplet sur le reseau (qui est don

bien independante de k); ela permet de reerire l'equation d'autooherene de maniere plus

physique :

G

d (i!

n )=

X

k

1

i!

n

k

d (i!

n )

(1.11)

Nousremarquonsparailleurs quel'ationeetive(1.8)estelled'unmodeled'impurete quan-

tique d'Anderson, introduit initialement pour derire la formation des moments magnetiques

dans les metaux et les anomalies de transport qui y sont observees (eet Kondo).

A propos de la limite d =1

Onpeutd'abords'interrogersurlaformepriseparleparametredesautt

ij /d

jji jjj=2

.Celle-

i permet de trouver une energie inetique par partiule d'ordre 1 quand d tend vers l'inni

(ette preuve est donnee a l'appendie A.2). En utilisant e hoix, l'interation de Coulomb

et l'energie inetique restent omparables et peuvent entrer en ompetition de maniere non

triviale. De plus, le fait de resoudre un modele de maniere exate dans une limite ontrolee

(m^eme si un peu formelle) permet d'obtenir unetheorie oherente thermodynamiquement.

(31)

1.3.2 La transition de Mott en hamp moyen dynamique

Argumentsqualitatifs

On peut remarquer que par onstrution lalimite de grande dimension derit orretement

le as sans interation (U =0) et lalimite atomique (t =0)du modelede Hubbard.Elle ore

don l'opportunite d'etudier la physique des problemes de fermions orreles dans le regime de

ouplage intermediaire, ou l'on s'attend a unetransition de phase metal-isolant.

La presene d'une phase metallique a ouplage faible (U D, ou D est la demi-largeur

de bande) est garantie par la forme m^eme de l'ation eetive (1.8) : on sait que le modele

d'Anderson est assoie a la prodution d'une resonane Kondo pres du niveau de Fermi [20℄,

qui orrespond don a la formation de quasipartiules metalliques dans le langage du modele

de Hubbard. L'autooherene (1.9) joue ependant un r^ole important dans le sens ou le bain

d'eletron()reetediretementlastruturedelafontiondeGreen physique.Enpartiulier,

dans le as d'une densite d'etats semiirulaire de demi-largeur D =2t (reseau de Bethe), on

a simplement :

() =t 2

G

d

() (1.12)

L'equation d'autooherene est ultimement responsable de la transition de Mott, puisque le

modele d'Anderson ave un bain xe est regulier pour toute valeur de U : 'est la redution

simultanee de la largeur de bandedes quasipartiules dans G

d

et qui onduit ala disparition

de la phase metallique a U D.

Diagramme de phase

Le diagramme de phase obtenu en resolvant 8

les equations DMFT (1.8-1.9) montre en

eet l'existened'unetransition metal-isolant,duseond ordreatemperaturenulle[21,22℄(on

notera epointritiquepar U

2

'3D).La situationatemperaturenie est plusomplexe,ar

la zone de transition s'etenda basse temperature en une region de oexistene entre metal et

isolant(delimiteeparleslignesenpointillesU

1

(T)etU

2

(T)surlagure1.9 9

),oulatransition

est du premierordre[23,24℄(ligneontinue sur lam^emegure).Cette regionse termine enun

autrepointritiqueduseondordre(U

'2D),pourunetemperatureT

'D=40.Touteette

zone peut se omprendre qualitativement par une analogie ave la transition liquide gaz [25℄

10

, qui est resumee au tableau suivant :

Transition Liquide-Gaz Transition de Mott

Pression hydrostatique Largeur de bande (D)

Temperature Temperature

Densite molaire Double oupation

Liquide Metal

Gaz Isolant

8

Dierentesmethodes,analytiques (theoriede perturbation,bosons eslaves,equations integrales, methode

projetive)etnumeriques(MonteCarloQuantique,diagonalisationexate,groupederenormalisationnumerique)

sont envisageables.Voirlasetion2.1.2etle hapitre4.

9

Pour T <T

, la phase metallique persiste tant que U <U

2

(T), tandis que laphase isolante existe pour

U

1

(T)<U.

10

Cetteremarqueaeteformalisee[26℄enanalysantl'energielibreDMFTauvoisinagedelatransitionaT

.

(32)

PSfrag replaements T

T

U U

2 U

2 (T)

U

1 (T) Metal

Metal

(Liquide de Fermi)

Isolant

de Mott Mauvais

Semi-

Conduteur

Fig. 1.9 { Diagramme de phase paramagnetique (shematique) des dierents regimes autour

de la transition de Mott. Les lignes pointillees entourent la region de oexistene. La ligne

de transition du premier ordre est donnee par le trait ontinu qui joint les deux deux points

ritiques disutes dans le texte. Lesrossovers sont designes par les lignes epaisses grisees.

La phase dense orrespond don au metal, qui possede une plus grande densite de double

oupations que l'isolant de Mott. Cette analogie devient par ontre quantitative a proximite

du point ritique terminal, ou le omportement ritique est derit par une transition ontinue

dans lalasse d'universalite du modeled'Ising (en hamp moyen). On peut en eet erire une

equation d'etat, analogue a l'equation de Van der Waals (ou Ising sous hamp magnetique) :

h(D;T)=r(D;T)+ 3

(1.13)

ou est un parametred'ordre, relie a la plupart des quantites physiques : double oupation,

mais aussi ondutivite ou densite d'etat au niveau de Fermi. Les ourbes de ondutivite,

dans laregion autour du pointritique terminal,illustrentde faontres parlante etteanalogie

(gure 1.10).

Un autre aspet important de la transition de Mott a temperature nie onerne le pas-

sage de l'etat metallique (dans le sens d'une resistivite roissante en temperature) vers l'etat

isolant lorsqu'on se trouve au-dessus du point ritique terminal. Ce hangement d'etatse fait

de maniere indirete, par des rossovers intermediaires assoies a des regimes de transport

dierents, indiques a lagure 1.9. On remarquera ainsi a la gure 1.11 un regime de ondu-

tion metallique ave des resistivites plus grandes que la limite de Mott (mauvais metal). Voir

la setion 2.1.2 pour plus de details.

(33)

0.995 1 0

1 2 3 4 5

PSfrag replaements

=

D=D

Fig. 1.10 { Condutivite (D;T) en fontion de la largeur de bande D, a proximite du point

ritique (D

;T

) indique par le point noir; dierentes temperatures ont ete prises (T . T

en haut a gauhe, et T & T

en bas a droite). Calul DMFT par la methode IPT (voir

setion 2.1.2).

0 0.05 0.1 0.15 0.2

0.01 1 100 10000

PSfrag replaements

T

(T)=

Mott

Fig.1.11{CalulDMFT(IPT)delaresistivite(T)danslemodeledeHubbardparlamethode

IPT (remarquer l'ehelle logarithmique). Une large gammede valeurs de l'interation U a ete

hoisie, ave la ourbe en gras prise dans le regime U

1

< U <U

2

, pour illustrer le aratere

premier ordre de la transition de Mott.

(34)

1.3.3 Quelques questions d'atualite

Proprietes ritiques de la transition de Mott

L'etude experimentale de l'aspet liquide-gaz de la transition de Mott dans les systemes

de fermions orreles neessite une etude tres ne du transport au voisinage du point ritique

terminal. L'utilisation d'une tehnique preise de balayage en pression par P. Limelette dans

le groupe de D. Jerome a Orsay a permis une premiere investigation de ette question sur

les onduteurs organiques bidimensionels (voir Artile-1), puis sur V

2 O

3

. Dans e dernier

ompose, on observe une onrmation remarquable des preditions de la theorie de hamp

moyendynamique:latransition deMottsemble^etreunetransition d'Ising(atroisdimensions),

avedeslois d'ehelle ompatiblesaveettelassed'universalite. Notonsqueettetehnique

a ete aussi utilisee pour faire l'etude en transport des rossovers mentionnes au paragraphe

preedent (voir setion 2.1).

Nousremarquonsnalementquel'etudeexperimentaledelatransitiondeMottatemperature

nulleestunequestion diÆile,aausedelapresene de phasesordonneesabassetemperature.

Nous disuterons des aspets theoriques de ette transition dans le adre de DMFT dans le

hapitre 4 (voir aussi la setion 5.1).

Question du ouplage au reseau

Laquestionduouplagedesfermionsauxvibrationselastiquesdureseauestunautreaspet

important de la transition de Mott. En eet, dans la plupart desomposes (ommeV

2 O

3 ), la

transition metal-isolant s'aompagne d'un hangement abrupt de la maille (en general sans

modiationstruturale).Bienqu'onpuisse argumenterdanslesensoppose, ilsembleprobable

que et eet soit d^u a la proximite d'une singularite des proprietes eletroniques. Toutefois, il

est onevable que l'instabilite du reseau puisse preempter la transition de Mott proprement

dite, selon un argument de H. Krishnamurthy [27℄. Cette idee pourrait en partiulier expliquer

larelativemollesse du regime ritique pourles omposes organiques, qui sonthautement om-

pressibles et dans lesquels la reponse du reseau aux instabilites eletroniques doit ^etre grande.

Questions relatives a la loalite de DMFT

Denombreux eetsphysiquesne sontpas prisen omptedans laformulationlaplussimple

de DMFT (omme les renormalisations de la surfae de Fermi). Il semble ependant que la

loalite de la self-energie soit approximativement veriee dans des omposes tridimensionels

ommeCa

1 x Sr

x VO

3

,ommel'indique laomparaisondesmesuresdephotoemissionadesal-

ulsdestrutureeletronique.Ils'agitd'unebonneindiationpourl'appliabilite delatheoriede

hamp moyen dynamique dans l'etude (qualitative et peut-^etre quantitative) de es systemes.

En deux dimensions, les utuationnon loalessontplusimportantes. On peut ependant

estimer que l'approhe de hamp moyen dynamique est valable pour derire les regimes loin

des phases ordonnees. De plus, le formalisme peut ^etre etendu pour prendre en ompte une

partiedesorrelationsde ourte distane: methodesExtended-DMFT [28{ 30℄(setion 8.1.3)

et Cluster-DMFT [31℄ (setion 8.2).

(35)

Vers un aord quantitatif?

Malgre ertaines limitations disutees plus haut, la theorie de hamp moyen dynamique

ore un adre simplie pour aborder l'etude des materiaux orreles. En eet, les prinipales

ehelles d'energiesenjeu(t;U;J;

F

)sontinorporeesnaturellement,etdesgeneralisationssont

possibles pour reintroduire ertains eets manquants, omme les utuations magnetiques.

Deplus,DMFTorel'opportunitedemarierlestehniquesmodernesdeproblemeaNorps

ave des methodes de aluls \realistes", pour etudier plus preisement les sytemes orreles.

En eet, les methodes ab-initio omme la LDA, basees sur une image d'eletrons libres, ne

sont pas satifaisantes pour aborder es materiaux 11

. Dans un futur prohe, on peut esperer

obtenir une omprehension systematique des materiaux a fortes orrelations gr^ae a e type

d'approhes hybrides (qui sonta l'heure atuelle en stade de developpement [32,33℄).

11

Onpeutendeduireunedenitionpratiqued'unmateriauorrele:un systeme pourlequelles preditionsde

laLDAsontgrossierementfausses(parexemple,les isolantsdeMottsontpreditsmetalliquesparlaLDA).

(36)

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(38)

theorie/experiene

La theorie de hamp moyen dynamique, presentee au hapitre preedent, est une

voie simple pour etudier les problemes de fermions orreles, qui donne lieu a de

nombreuses preditions onernant latransition de Mott. Nousallons ii omparer

des aluls de transport en DMFT au voisinage de la transition de Mott ave

une etude experimentale menee en parallele par P. Limelette (LPS-Orsay) sur le

onduteurorganique-(BEDT-TTF)

2

Cu[N(CN)

2

℄Cl 1

.Defaoninteressante, es

resultats experimentaux nous ont pousse a ameliorer grandement la maniere de

aluler les resistivites en DMFT. La seonde partie de e hapitre onerne la

mise en evidene plus direte des hangements qui se produisent a la transition

de Mott. Elle se base essentiellement sur des mesures de photoemission (ARPES)

realisees a Lausanne sur le ompose TaSe

2

, dont la surfae est le jeu d'important

eets eletroniques reveles par ette experiene. Une omparaison des donnees

experimentales a lafontion spetrale alulee en DMFT sera eetuee 2

.

2.1 Transport dans -BEDT-TTF

2.1.1 Presentation experimentale

Aussi surprenant que ela puisse para^tre a premiere vue, les materiaux organiques b^atis

autour de la moleule BEDT-TTF (gure 2.1) se trouvent ^etre de bons metaux (suivant les

onditions de pression, omme on va le voir plus bas). En plus de e fait deja remarquable,

les proprietes physiques que revelent es systemes sont tres rihes : le diagramme de phase

(gure 2.2) de ette famille de onduteurs organiques regroupe en eet un ordre antiferro-

magnetique, une phase supraondutrie non onventionnelle, et des phases paramagnetiques

(metal et isolant) au bord de la transition de Mott 3

.

Nousommenonsparexaminerrapidementla struturede esristaux moleulaires avant

de rentrer dans le detail de leurs proprietes physiques. Tout d'abord, la possibilite d'obser-

ver un omportement metallique dans es omposes provient de l'arrangement tres speial

des moleules BEDT-TTF entre elles, qui permet un reouvrement important des orbitales

moleulaires voisines. Le solide est don ompose de plans dans lesquels la ondution des

1

CetravailaeterealiseenollaborationaveT.A.Costi,A.Georges,D.JeromeetP.Limelette(Artile-1).

2

CetravailaeterealiseenollaborationaveA. Georges,M.GrionietL.Perfetti(Artile-2).

3

Pourdesrevuesreentes,voir[1,2℄.

(39)

H H H H

S S

S S

S S

S S H H H H

Fig. 2.1 {

A gauhe : moleule Bis(EthyleneDiThio)-TetraThi oFul valen e, (BEDT-TTF). Au

milieu : assemblagetridimensionnel du ompose -(BEDT-TTF)

2

Cu[N(CN)

2

℄Cl, se referant

a lamanieredont les moleules sont empilees (lesplans s'organisent dans les diretions b et

ii).

A droite : vue de la struture selon l'axea perpendiulaire aux plans.

eletrons est faile (integrale de saut typique dans le plan t

k

100meV), et qui sont tres

faiblement ouples dans la troisieme diretion. En eet, la ondution inter-plans est limitee

a la fois par la grande distane entre les moleules (faible integrale de transfert), et par la

presene d'anions qui viennent s'interaler entre deux ouhes suessives. Ces ions, au a-

ratere eletro-negatif tres fort, jouent toutefois un r^ole essentiel ii, ar il donnent lieu a un

transfert de harge 4

qui permet d'une part de stabiliser la struture ristalline, et d'autrepart

d'aboutir aune bande partiellement remplie. En pratique, la temperature est grande devantle

parametre de saut hors-plan (t

?

=k

B

1K) : le systeme est don bidimensionnel en premiere

approximation, e qui elaire la similarite frappante entre le diagramme de phase de es or-

ganiques et elui des uprates (en partiulier la proximite des phases antiferromagnetique et

supraondutrie).

Les dierents membres de ette famille de onduteurs organiques se distinguent a la

fois par la maniere ave laquelle les moleules s'empilent (on a represente l'empilement

sur la gure 2.1), e qui modie de faon essentielle la struture de bande, et aussi par la

nature de l'anion. Celui-i agitomme une pression himique, qui permet d'aorder lalargeur

de bande du systeme. Due a la forte ompressibilite meanique de es materiaux, on peut

arriver a un eet similaire en appliquant une pression gaz de quelques entaines de bars. En

omprimantlesmoleulesdavantageentreelles,lapression onduiteneetaunaroissement

de la ondutivite dans le plan, et don a un aratere plus metallique (ommeindique sur le

diagramme de phase) 5

.

4

Captured'unouplusieurseletronsdehaquemoleuleorganique.

5

Ilfautnoter quelapressionpeutprovoquerun eetopposedansle as d'isolants debandedontle gapest

provoqueparunehybridationentredeuxorbitalesdierentes:pourYb,latransitionmetal-isolantseproduitainsi

(40)

40

30

20

10

0

600 400

200 0

PSfrag replaements

Pression (bar)

Temperature(K)

Antiferro

Supra Isolant

Metal Cu[N(CN)

2

℄Cl

Cu[N(CN)

2

℄Br Cu(NCS)

2

Fig. 2.2 { Diagramme de phase du ompose au hlore (extrait des mesures de RMN[3℄). On

indique la position relative par rapport a d'autres omposes de la famille -(BEDT-TTF)

2 X

(l'anion X est indique au sommet du graphe).

Un ompose orrele

Lesinterations fortes entreleseletrons semanisfestent de plusieurs manieres dansles or-

ganiquesbidimensionnels.Toutd'aborddanslanaturedufondamentaldusysteme:l'emergene

d'une phase supraondutrie au voisinage d'un ordre antiferromagnetique est un signe que la

fore d'appariement entre eletrons est mediee par les utuations de spins [5℄. Il semble de

plus bien etablit a l'heure atuelle que la symetrie du gap supra soit non onventionelle [1℄,

et de nombreux eets non BCS ont ete mis en evidene : les mesures de mirosopie a eet

tunnelseparametrisentbienaveungapde symetried

x 2

y 2

,l'eetisotopique est tresfaible,et

l'on retrouve desomportements de typepseudogap dans les experienes de RMN(diminution

du \Knight shift" et renforement du taux de relaxation T 1

1

au-dessus de T

).

La partie paramagnetique du diagramme de phase est aussi le jeu d'eets tres forts des

orrelations,puisquelesystemeestisolantabassepression,metalliqueahautepression,enpas-

santparunetransition de Mottautour de P=300bars (pour-(BEDT-TTF)

2

Cu[N(CN)

2

℄Cl).

Une evidene direte des orrelations eletroniques est donnee par l'eart important entre les

mesures de suseptibilite, haleur speique (oeÆient ) et masse eetive par rapport aux

valeurs obtenues dans desalulsde strutureeletronique [6℄(avedes renormalisation allant

typiquement d'un fateur 2 a 4). Une serie d'experienes tres signiatives (sur un ompose

a pressionroissante(dumetalversl'isolant)[4℄.

(41)

plus metallique, ave un anion dierent) a par ailleurs ete menee dans le but de arateriser

l'evolution de la masseeetive m

en fontion de la pression [7℄.Cette quantite, obtenue par

mesures d'osillation de la magneto-resistane (eet Shubnikov - de Haas) est montree a la

gure2.3. Pouronrmer l'origineeletronique de et eet(la pression onduisant aussi aune

distorsion de la struture de bande), une estimation de la masse nue m

opt

a ete extraite de

mesures de ondutivite optique [8℄ gr^ae a la regle de somme (n est la densite de porteurs) :

Z

+1

1

d! (!)=4 ne

2

m

opt

(2.1)

Cettequantite, montreeaupanneaudroitde lam^emegure,est eetivementmoinssinguliere

que m

.

Fig. 2.3 {

A gauhe : masse eetive (obtenue par osillations de magneto-resistane [7℄).

A

droite:masse nuedetermineegr^aeadesmesuresde ondutivite optique[8℄pourleompose

ave X=Cu(NCS)

2 .

Une autre signature importante des orrelations se manifeste dans l'important transfert

de poids spetral observe dans la ondutivite optique (en fontion de la pression et de la

temperature). Cet eet est illustre pour le ompose au brome [9℄, pour lequel on observe un

pi de Drude a basse temperature dans la phase metallique, qui a ompletement disparu a 50

K (gure 2.4). Cesmesures montrent aussi l'existene d'une faibleenergie de oherene dans

e systeme,au-dessus de laquelle le transport est inoherent.

(42)

Fig. 2.4 { Condutivite optique de -(BEDT-TTF)

2

Cu[N(CN)

2

℄Br a pression ambiante pour

25 K et 50K, d'apres [9℄.

Mesures de transport

Depremieresmesuresderesistivite sur-(BEDT-TTF)

2

Cu[N(CN)

2

℄Cl(danslesplans)ont

eteeetueesparH.Itoilyaquelques anneesdeja[10℄,etaboutissentaundiagrammedephase

en aord aveles autres determinations experimentales (le transport permet de loaliser plus

ou moins failement les phases antiferromagnetique, supraondutrie et la transition metal-

isolant). Cetteetude aete reonsideree plus reemmentparP. Limelette auours de sathese

au Laboratoire de Physique des Solides d'Orsay, selon des motivationsa la fois tehniques et

physiques. Tout d'abord, la grande ompressibilite des organiques a ete l'idee motrie pour

reprendre l'etude detaillee du transport en balayant la pression (a temperature xee). Un tel

dispositif experimental, developpe dans le groupe de D. Jerome (au LPS), se demarque des

tehniques usuelles par la grande qualite des donnees ainsi obtenues : les mesures isothermes

autorisent en eet un

Imagem

Fig. 1.1 { Diagramme de phase de l'oxyde de m etal de transition V
diagramme de Fujimori (Fig. 1.3). Cette grande lasse d'oxydes tridimensionnels de struture
Fig. 1.5 { CoeÆient du terme lineaire de la haleur sp eique  et suseptibilit e magn etique
Fig. 1.9 { Diagramme de phase paramagn etique (sh ematique) des di erents r egimes autour
+7

Referências

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