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Submitted on 1 Jan 1967
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Contribution à l’étude de la désintégration de 123 53I
H. Sergolle, G. Albouy, J. Bouloumié, J.M. Lagrange, L. Marcus, M. Pautrat
To cite this version:
H. Sergolle, G. Albouy, J. Bouloumié, J.M. Lagrange, L. Marcus, et al.. Contribution à l’étude de la désintégration de 123 53I. Journal de Physique, 1967, 28 (5-6), pp.383-387.
�10.1051/jphys:01967002805-6038300�. �jpa-00206529�
CONTRIBUTION A
L’ÉTUDE
DE LADÉSINTÉGRATION
DE12353I
Par H.
SERGOLLE,
G.ALBOUY, J. BOULOUMIÉ, J.
M.LAGRANGE,
L.MARCUS,
M.PAUTRAT,
Institut de Physique Nucléaire, Laboratoire Joliot-Curie, Orsay.
Résumé. 2014 L’étude des 03B3 associés à la désexcitation de 123I à l’aide d’une
jonction
au Ge(résolution
4,5keV)
nous apermis
depréciser
lesénergies
des rayonnementsdéjà
connus etde mettre en évidence de nouvelles transitions aux
énergies
de 183, 192, 248, 538, 574, 624, 736 et 784 keV. Ces résultats, ainsi que desspectres
de coïncidence 03B3-03B3 obtenus avec un circuitsemi-rapide (203C4
= 35ns)
associé à deux détecteurs NaI, nous conduisent à proposer un schéma de niveaux de 123Tecomportant
3 nouveaux états auxénergies
de 697, 784 et 895 keV.Abstract. 2014 03B3 rays from the des-excitation of 123I have been studied with a Ge detector
(resolution
4.5keV).
New transitions, with lowintensity
or unresolved so far, have beenpointed
out, at theénergies
of 183,192, 248, 538, 574, 624, 736 and 784 keV. These results, as well as 03B3-03B3 coïncidencespectra
suggest a level scheme of 123Te with three new levels at theenergies
of 697, 784 and 895 keV.1. Introduction. - On
peut
attendre desisotopes
du tellure
(Z
==52),
situ6s auvoisinage
de la couchemagique
enprotons
Z =50, qu’ils
se comportentcomme des noyaux
sph6riques.
Pour lesisotopes pairs- pairs [1],
la variation en fonction du nombre de massede
1’energie
des niveaux collectifs a un ou deuxpho-
nons ainsi que les
rapports
d’embranchementjusti-
fient cette
propriete.
Lescaractéristiques
des noyauximpairs
ont ete d’abordinterpretees
comme resultantdu
couplage
des 6tats departicule
du nucl6on c6liba- taire avec les niveaux collectifs du coeurpair-pair [2].
Ce mod6le permet de rendre compte de
1’energie
despremiers
niveaux excites. Ladescription
microsco-pique [3] explique
unegrande partie
des effets de la structure nucl6aire. Des calculs relatifs aux noyauxappartenant
aux couchesmagiques
en protons[4]
etvoisins de celles-ci
[5]
ont ete effectu6s. Pour les iso-topes impairs
dutellure,
ces calculs prennent en consi- d6ration les 6tats a unequasi-particule, couples
avecles niveaux a
phonons
du coeurpair-pair.
Pour compa-rer les résultats a
1’experience,
ilimporte
de connaitrele schema de niveaux de
plusieurs isotopes.
La d6sin-t6gration
de 125Sb nourritplusieurs
niveaux de 125Te[6].
Lespremiers
niveaux desisotopes
127 et 123ont pu etre établis par radioactivité. Les autres
isotopes
sont moins bien connus. Nous avons
repris
1’etudedes y associ6s a la
désintégration
de 123I avec un appa-reillage
ayant un meilleurpouvoir
derésoIution.
L’isotope 12353I
se d6sexcite vers les niveaux du 123Teuniquement
parcapture 6lectronique.
Cette d6sint6-gration peuple
essentiellement(98 %)
le niveau 4 159 keV[7].
L’excitation coulombienne[8],
avec desprotons
et desparticules alpha,
des niveaux a 159keV,
436 keV et 504
keV,
a fourni laprobabilite
d’excitationB(E2)
des transitionscorrespondantes.
II. Obtention des sources radioactives. - 123I est
obtenu en bombardant une cible de Te naturel avec
les protons du
synchrocyclotron d’Orsay.
Il est form6essentiellement par les reactions de
spallation L’énergie
des protons choisie(80 MeV) correspond
a
l’optimum
des sections efficaces[9].
L’iode form6est extrait de la cible irradi6e en chauffant celle-ci a 700 °C et directement
[1] envoy6
dans la sourced’ions du
s6parateur d’isotopes.
La collection de 123I s’effectue au deuxi6meetage
dus6parateur.
Lessources obtenues
contiennent,
outre 123I dep6riode
T = 13
h,
des traces desisotopes
voisins de masse 122et 124. 122I se d6sexcite vers le
122Te, stable,
avec unep6riode
de3,5
mn[1] ;
il acompl6tement
d6cru aud6but des mesures
qui
commencent environ une heureapres
la fin de l’irradiation. 1241(de p6riode
4jours)
est
plus genant.
L’existence dans lespectre
y des transitions de511,
602 et 724 keV traduit sapresence.
La
proportion
d’iode124,
variable d’uneseparation
à1’autre,
peut etre estim6egrace
aurayonnement
d’annihilation de 511 keV. Elle est inferieure a 1O/oo
dans les sources avec
lesquelles
ont ete realises les spectres de lafigure
1 et ceux desfigures
3 a et 3 b.En
quantite plus importante
dans les sources utilis6espour 6tablir les
figures
3 ca f,
124Icomplique quelque
peu
l’interpr6tation
de ces spectres de coincidence.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01967002805-6038300
384
TABLEAU I
III.
Appareillage
utilisd. - Differents spectres asso- ci6s a ladésintégration
de 123I ont ete obtenus avec ces sources :a) Spectre
y a 1’aide d’un cristal HarshawNaI (Tl)
de
7,5
X7,5
cm,couple
a unphotomultiplicateur
RCA
Integral-Line.
Ce d6tecteurpr6sente
une resolu-tion de
7,2 %
pour la raie de 662 keV du 137CS. Sa stabilite dans letemps
est assur6e par un correcteur de derive HVL.b) Spectre
y a 1’aide d’un d6tecteur realise par l’un de nous et constitue parunejonction
au Gecompens6e
au
Li,
associ6e a unpréamplificateur
a faible bruit.La
jonction
estfabriquée
apartir
de monocristaux de Ge livr6s par laCompagnie Sylvania,
enemployant
le
proc6d6
demigration
dans du pentane bouillant.Nous avons successivement utilise deux
jonctions
detype planaire,
de volumerespectif 0,8
cm3(surface
2
cm2, 6paisseur
utile0,4 cm)
et1,5
cm3(surface
3cm2, 6paisseur
utile0,5 cm), polaris6es
a 500 et 600 V. Lepréamplificateur
decharge pr6sente
une resolution6lectronique
propre a 0picofarad
de1,6
keV et unepente
de0,09
keV parpicofarad.
Lesjonctions
sontenferm6es dans des cryostats du
type
« canne »plon-
geant dans une bouteille d’azote
liquide
Linde LD25,
le vide 6tant maintenu a 10-6
mmHg
par unpiège
mol6culaire
(charbon actif).
L’ensemble,
utilise avec le correcteur de deriveHVL, pr6sente
une resolution de4,5
keV sur la raiede 1 333 keV du 60CO. L’efficacité
photoélectrique
absolue de la
jonction
de1,5 cm3,
pour lagéométrie adoptee, figure
dans la colonne 3 du tableau I.c) Spectre
d’electrons de conversion a 1’aide d’unejonction
au Sicompens6e
au Li et associ6e a unpr6- amplificateur
a faible bruit.La resolution est d’environ
6,5
keV a unetemp6ra-
ture de fonctionnement de - 40 °C.
d) Spectre
de coincidences y-y a l’ aide d’un circuitsemi-rapide
realise au laboratoire etpr6sentant
untemps de resolution 2r = 35 ns. Les detecteurs sont
deux cristaux d’iodure de sodium
couples
a desphoto- multiplicateurs
RCAIntegral-Line,
de taille respec- tive7,5
X7,5
cm et4,4
X 5 cm[10].
Lesignal
de coincidence est obtenu a
partir
d’uneimpulsion
doublement différentiée par un
dispositif
du type Emmer[11].
IV. Rdsultats
expdrimentaux
et discussion. - Lafigure
1 et le tableau I r6sument les résultats obtenusavec les spectres y directs. Deux de ceux-ci ont 6t6
enregistr6s
avec le cristal NaI : l’un(courbe
1a) correspond
a une distance source-cristal de 30 cm ; dans 1’autre cas(courbe
1b),
la source se trouve aucontact du d6tecteur. On constate sur ce dernier
spectre l’apparition
d’une raie vers 187 keVqui correspond
a unempilement
de y de 159 keV et dephotons XK
de 28 keV. Les raies de 318 keV et de 700 keV sont renforcéesrespectivement
d’un facteur 3et 10. La raie de 318 keV est la somme de deux rayon-
nements de 159
keV ;
celle de 700 keVindique qu’il
y a coincidence entre 1’emission de 159 keV et l’un des rayonnements du
pic
de 530 keV. Lesexperiences
de coincidence
justifient
cette observation.FIG. 1. -
Spectres
y « directs ».I a : d6tecteur : cristal INa ; distance source-cristal : 30 cm.
I b : d6tecteur : cristal INa ; source au contact du d6tecteur.
I c : d6tecteur
Ge(Li) ; spectre
commence 1 heureapres
l’irradiation.
I d : d6tecteur
Ge(Li) ; spectre
commence 70 heuresapres
l’irradiation.Des spectres y établis avec le d6tecteur au Ge à differents instants avec une meme source
permettent
de mesurer lap6riode
dechaque
transition. Lesfigures
I c et I drepr6sentent
deuxspectres
d’unememe
s6rie,
commencés lepremier
1 heureapres
lafin de
l’irradiation, le
deuxième 70 heuresapres.
Surce dernier ne
figurent
que les transitions de511,
602et 724 keV associ6es a 1241. Ces mesures ont
permis
d’attribuer a la
desintegration
de 123I les transitions yfigurant
dans la colonne 1 du tableau I. La colonne 4rappelle
les résultats des travaux ant6rieurs. Les tran- sitions nouvelles sont de faible intensite(ainsi qu’en
té-moignent
les valeurs de la colonne2)
ou alors corres-pondent
a des raiesqu’un
d6tecteur;h scintillations nepermettait
pas deséparer,
comme les transitions de 529et 538 keV. Dans un
precedent
travail[7],
des transi- tionsd’6nergie
320 et 380 keV ont eteexpliqu6es
parune d6sexcitation en cascade du niveau de 690 keV
vers un niveau a 320
keV, puis
vers le fondamental.Nous n’avons observe de transition de 380 keV dans
aucun spectre. Il semble
qu’il
n’existe pas de niveau a 318 keV : la transition de meme6nergie
observ6er6sulte tres vraisemblablement de
1’empilement
de deuxrayonnements
de 159 keV.Les diff6rents spectres des y en coincidence avec une
transition donnee sont
repr6sent6s figure
3. Le ta-bleau II resume les résultats obtenus. On d6tecte 5 raies en coincidence avec la transition de 159
keV,
aux
energies
de280, 345, 530,
625 et 735 keV. NousFIG. 2. -
Spectre
d’electrons de conversion.386
TABLEAU II
Dans la
premiere
colonnefigurent
les bandes choisies. Les croix d’une memeligne indiquent
les raiesen coincidence.
FIG. 3. -
Spectres
de coincidence y-y.(a) Spectre
direct.(b) Spectre
en coincidence avec le y de 159 keV.(c) Spectre
en coincidence avec le y de 440 keV.(d) Spectre
en coincidence avec les y de 480 a 525 keV.(e) Spectre
en coincidence avec les y de 490 a 550 keV.(f) Spectre
en coincidence avec les y de 600 a 625 keV.les avons identifiees
respectivement
avec les y de282, 346,
529 et538,
624 et 736keV ;
cequi permet
deplacer
6 niveaux auxenergies
de440 ± 1, 505 ± 1, 688 ± 1, 697 + 1, 784 ±
1 et895 ±
2 keV. Les troispremiers
6taient connus[7],
nous enpr6cisons
lesenergies.
Ce spectre ne permet 6videmment pas de r6soudre les raies de 529 et 538 keV. Lapresence
desdeux rayonnements dans le
spectre
3 b estsugg6r6e
par la
forme,
lalargeur
et laposition
dupic
corres-pondant.
Parailleurs,
lapresence
indiscutable dans lespectre
direct( fig.
1c)
des raies de 183 et 192 keVpeut s’expliquer
par des transitions entre les niveaux de 688 keV et 697 keV et le niveau de 505 keV. Ces transitions sonttrop
peu intenses et troppres
dupic
a 159 keV pour
qu’il
soitpossible
de les d6tecternettement avec ce
dispositif
a coincidences. 11 en estde meme pour la raie de 248
keV,
de faibleintensité,
et
qui
deplus
nourrit le niveau de 440keV, lequel
sedésexcite de
preference,
directement vers le niveau fondamental. Lapresence
dupic
de 159 keV dans le spectre 3 b est due aux coincidences fortuites d’unepart
et d’autre part au faitqu’on
s6lectionne dans la bande desimpulsions appartenant
au fondCompton
des transitions de
plus
haute6nergie
de cespectre.
La courbe 3 c montre que le y de 248 keV est en
coincidence avec la transition de 440 keV et confirme 1’existence du niveau de 688 keV. La
presence
dupic
de 159 keV dans ce
spectre s’explique
comme dans leprecedent.
Les autrespics (511,
602 et 724keV)
resultent de 1’existence d’1241 dans la source. Il en est
de meme pour les courbes 3
d, e et f.
Ces derni6res confirment que le 159 keV est en coincidence avec lepic d’6nergie
voisine de 530 keV.Ces résultats nous conduisent a proposer le schema de niveaux de la
figure
4. On y retrouve les niveauxconnus a 159
keV, 440,
505 et 688keV,
dont nouspr6cisons
lesenergies.
Nous avons ete amenes a sup- poser 1’existence de niveaux a697 ± 1, 784 ±
1 et895 ±
2 keV.Les donn6es ci-dessus ne
permettent
pas d’attribuerFIG. 4. - Schema de niveaux de 123Te.
avec certitude une valeur au
spin
et a laparite
des6tats. Le spectre d’61ectrons de conversion
(fig. 2)
estrealise avec une resolution insuffisante pour que nous
puissions
en d6duire lamultipolarit6
des transitions.Les valeurs de
log f t port6es
sur lafigure 4,
calcul6esen
supposant
que le niveau fondamental de 123Te n’est pas nourri directement apartir
de l’iode et en prenant pour ladésintégration Q,
=1,2
MeV[6], n’apportent
pas de nouvelles
precisions.
Les niveaux a 440 et505 keV sont tous deux directement excites par excita- tion coulombienne E2
[8],
cequi
conduit a attribuer5 3
à leur
spin
etparite
lavaleur 2 + ou 2
+. Desconsiderations sur les embranchements des membres du doublet a 688 et 697 keV
sugg6rent
les valeursindiqu6es
entreparentheses
sur lafigure
4 : le niveaua 688 keV se d6sexcite vers 4 autres niveaux et doit
3 5
posseder
unspin
et unep arite e g aux a 3 2 + ou 5 2 + ;
avec la resolution de notre
installation,
nous n’avonspu mettre en evidence dans le
spectre
de lafigure
1 cde y aux
energies
de 257 et 697keV, qui
correspon- draient a des transitions du niveau a 697 keV vers le niveau a 440 keV et vers le fondamental. Lespin
et laparite
de 1’6tat de 697 keVpourraient
etreégaux a 7 2 2+
Nous tenons a remercier M.
Deschamps
pour la realisation despréamplificateurs,
ainsi que les6quipes
de conduite du
synchrocyclotron
et dus6parateur d’isotopes.
Manuscrit reçu le 17
janvier
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