HAL Id: jpa-00206988
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Submitted on 1 Jan 1970
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Contribution à l’étude des réactions à hautes énergies sur l’holmium et le thulium
A. Demeyer, R. Chery, Noëlle Chevarier, A. Chevarier, J. Tousset, Tran Minh Duc
To cite this version:
A. Demeyer, R. Chery, Noëlle Chevarier, A. Chevarier, J. Tousset, et al.. Contribution à l’étude
des réactions à hautes énergies sur l’holmium et le thulium. Journal de Physique, 1970, 31 (10),
pp.847-854. �10.1051/jphys:019700031010084700�. �jpa-00206988�
CONTRIBUTION A L’ÉTUDE DES RÉACTIONS A HAUTES ÉNERGIES
SUR L’HOLMIUM ET LE THULIUM
A.
DEMEYER,
R.CHERY,
NoëlleCHEVARIER,
A. CHEVARIER J.TOUSSET,
TRAN MINH DUCInstitut de
Physique Nucléaire,
Université deLyon,
43, Bd du11-novembre, 69, Villeurbanne,
France(Reçu
le 8juin 1970)
Résumé. 2014 Les mesures des fonctions d’excitation des réactions (03B1, xn) et
[(03B1
xn) + (03B1, p(x - 1)n)]
sur 165Ho et 169Tm ont été effectuées jusqu’à 150 MeV. Ces résultats expérimentaux nous servent
de test pour deux types de calcul :
2014 modèle statistique à l’équilibre avec une expression de la densité des niveaux tenant compte du moment angulaire,
2014 modèle statistique avant l’équilibre ou précomposé.
Abstract. 2014 Cross sections for reactions (03B1, xn) and
[(03B1,
xn) + (03B1, p(x 2014 1)n)]
induced by alpha particles on 169Tm and 165Ho were measured up to 150 MeV. Excitation functions have been calculated in terms of statistical theory using a spin dépendent level density parameter and the pre-equilibrium model of Griffin.
I. Introduction. - Le modèle
statistique
d’éva-poration d’Ewing
etWeisskopf [1]
dont leparamètre
essentiel est la densité de niveau a
déjà
été confrontéavec un nombre
important
de résultatsexpérimentaux.
Il ressort de l’ensemble de ces travaux que pour rendre compte de
l’expérience,
on est conduit àimposer
à ceparamètre
des valeurs faibles devant cellesqui
sontcalculées par la théorie du gaz de Fermi. En revanche la concordance s’améliore
si,
suivant Grover[2],
ontient compte dans
l’expression
desprobabilités
d’éva-poration
des effets de momentangulaire.
Nous avons vérifié ce
phénomène
dans le casparti-
culier des réactions
(a, xn)
sur l’holmium et le thulium.L’interprétation théorique
de ces fonctions d’excitationcomprend
donc deuxétapes :
unpremier
calcul corres-pond
au modèled’Ewing
etWeisskopf
avec unedensité de niveau de la forme :
u - 2 . e2 v;;E ,
un second introduit les effets de momentangulaire. Chaque
valeur discrète de
l’énergie
E du noyau excité est alorsremplacée
par une distribution enénergie E - EJ, Ej
étant uneénergie
minimaleappelée : « énergie
derotation » non
disponible
pour l’émission departicules
à
partir
d’un noyaucomposé
de momentangulaire
J.Néanmoins ces calculs ne permettent pas
l’interpré-
tation des « traînées » des fonctions d’excitation vers
les hautes
énergies.
Dans cebut,
Grifhn[26]
en 1966a
proposé
un modèlestatistique dynamique
ou« pré-
composé ».
Il suppose essentiellement que l’état du noyaucomposé qui comprend
l’excitation d’ungrand
nombre de nucléons est l’aboutissement d’une
séquence
d’interactions à deux corps et calcule la
probabilité
d’émission au niveau de chacune de ces transitions.
Lors de
l’interprétation
de nos résultatsexpérimen-
taux à l’aide de ce
modèle,
nous tenterons de discuter chacun desparamètres
utilisés : le nombre ni d’exci- tons initial et la contribution en pourcentagef
du modèle« précomposé ».
II. Méthodes
expérimentales
et résultats. - Lesmesures d’un certain nombre de fonctions d’excitation
(a, xn) [(a,
xn +p(x - 1) n]
et(a, an) sur 16 5 Ho
et169Tm
ont été effectuées sur le faisceau interne dusynchrocyclotron d’Orsay, jusqu’à
150 MeV etcomplètent
une étudepréalable entreprise jusqu’à
54 MeV à l’aide du
synchrocyclotron
deLyon [4].
Lesempilements
utilisés étaient constitués de 5 feuilles de thulium et d’holmiumséparées
par une feuille d’or ayant pour but dedégrader
le faisceau enénergie
et deservir d’étalon de flux.
La réaction
19’Au(a, an)196Au
étudiée antérieure- ment[5]
a servi demoniteur,
la contribution de laréaction 19’Au(n,
2n)196Au
due à l’ambiance neutro-nique
étant estimée enplaçant
une feuille d’or derrièrel’empilement
hors de laportée
des a. Lesépaisseurs
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019700031010084700
848
des cibles furent choisies de sorte que la perte des
noyaux de recul soit inférieure à 1
%
pourchaque
cible.
Notons que la cible fut
positionnée
de manière que la résolution du faisceau incident soit la meilleurepossible (de
l’ordre de ± 1MeV)
etqu’il
a été vérifiéque tous les a incidents étaient arrêtés par le porte- cible afin d’éviter le
recyclage
desparticules
ralenties.On considère que la valeur moyenne de
l’énergie
desparticules
aatteignant
la cible est inférieure de14 %
à
l’énergie
nominale du rayon, cette correction per- mettant le raccordement de nospoints expérimentaux
avec les mesures effectuées à 54 MeV au
synchrocy-
clotron de
Lyon.
Les comptages furent effectuées au moins 4 h
après
la fin d’irradiation à l’aide d’un compteur
Ge(Li)
de 66cm3
dont la résolution(4,7
keV sur lepic
de661 keV du
137CS)
rendpossible
l’identification des noyaux intéressés sansséparation chimique.
Lesschémas de décroissance des divers éléments ont été extraits des références
[6,
7,8, 9].
Le temps
séparant
la fin d’irradiation du début de comptage rendimpossible
la détection des activités depériodes
inférieures à1,8
h.Cependant
la mesure desactivités sur les deux cibles holmium et thulium permet
une étude
complète
des réactions(a, xn), (a, an)
x = 2,
3, 4, 6,
des chaînesisobariques
en fonction de
l’énergie disponible
parparticule.
Lesvaleurs
numériques
sont données dans une autrepublication [16].
La
première
chose à noter est le comportement très différent des fonctions d’excitation(a, xn)
et(a,
p 3n).
Le manque de résultats dans notre
région
de massene nous permet pas de conclure d’une
façon catégo- rique,
desexpériences complémentaires
seraient sou-haitables. On peut remarquer
peut-être simplement
une allure
générale
de la réaction(a,
p 3n)
semblableaux « traînées » des
(a, xn)
avec une section efficaceun peu
plus grande
pouvantcorrespondre
au fait quele
proton
peutemporter plus d’énergie
que les neutrons.Les réactions
(a,
xn +p(x -- 1) n)
ont un caractèretrès différent des réactions
(a, xn)
obtenues àplus
basse
énergie.
D’abordl’emplacement
des sommetsdes fonctions d’excitation semble
indiquer
une tem-pérature
moyenne croissante avec le nombre departicules composées.
Les valeurs au sommet desfonctions d’excitation
qui correspond
environ à2 x T, varient de
3,8
à4,8
MeV. Les traînées des fonctions d’excitation peuventreprésenter
25%
de lavaleur au sommet de la fonction d’excitation pour une
énergie disponible
de 20 MeV parparticule
au lieud’une valeur inférieure à 10
%
pour les réactions(q, xn).
Ceci confirme de nouveau lagrande énergie pouvant
êtreemportée
par leproton. Enfin,
les déca-lages
des seuilsaugmentent jusqu’à
1 MeV parparticule
pour x variant de 4 à 10. Ceci
correspond
certainementFIG. la. - Energie disponible par particule pour la réaction
b. - Energie disponible par particule pour la réaction
aux effets de moment
angulaire
mis en évidenceplutôt
à l’aide d’ions lourds mais la contribution deplus
enplus importante
des réactions(a, p(x - 1) n)
pour x
approchant
10 doit interférer sur cette valeur.III.
Interprétation théorique.
- 1. MODÈLE DU NOYAU COMPOSÉ. - Pourappliquer
les méthodesstatistiques
aux réactionsnucléaires,
dans le cadre dunoyau
composé,
on admet que la réaction passe par deuxétapes
distinctes. D’abord la formation de cenoyau dans un état
excité,
ungrand
nombre denucléons se partagant
l’énergie
initiale et ensuitedésexcitation de ce noyau par
évaporation
successived’une ou de
plusieurs particules.
Weisskopf
a calculé laprobabilité
absolue pourqu’une particule
donnée soit émise avec uneénergie
a.m, s et
O’inv(e)
sont la masse, lespin
et la section efficaceinverse de
capture
de laparticule d’énergie
e.w(U)
est le nombre d’états par unitéd’énergie
dunoyau résiduel
disposant
del’énergie
U.Diverses formes pour
m(U)
ont étéproposées,
nousen retenons deux :
avec T constant
(2)
et :
T est la
température
nucléaire et a leparamètre
dedensité de niveau.
La
première
forme pourro(U)
a eu un certainsuccès
[10, 11],
en cequi
concernel’interprétation
des réactions
(p, xn).
Lafigure
1 A démontreque’pour
les réactions aussi différentes que
(a,
2n)
et(a,
6n)
lavaleur pour
l’énergie
moyenne du neutrondisponible
est de :
3,8
+0,4
MeV, cequi
entraîne unetempéra-
ture de 1,9 +
0,2
MeV.Néanmoins
parler
detempérature
constante n’apas un sens très
physique
à cesénergies
d’excitation.On admet
plus généralement
une formule de la forme :Nous utilisons alors la formule
(3)
avecl’énergie
d’excitation
corrigée
pour les effets de formation depaires
ouo pairing » :
: U - b(5
= 1MeV)
pour les noyaux de masseimpaire [13].
Lesénergies
de liaisonsont calculées à
partir
des tables de Mattauch[14]
tandis que les sections efficaces inverses des neutrons, protons et
alphas [15,16]
sont celles du modèleoptique.
L’analyse
de nos résultats(Fig. 2)
a été réalisée à l’aide d’un programme décrit par ailleurs[17]
pour des valeurs successives duparamètre
de densité de niveau de 20,16,
et 8 MeV-’. La confrontation théorie-expérience
s’attache aux deux critères :position
dupic
enénergie
etlargeur
à mi-hauteur.La valeur a = 8 MeV-’ est celle
qui
donne lemeilleur accord dans le domaine
d’énergie
moyennecorrespondant
aux réactions(a, 2 n), (a, 3 n)
etFic. 2. - Interprétation avec une expression ne tenant pas compte du moment angulaire des réactions (a, xn)
avec x = 2, 3, 4 et 6.
850
(a,
4n).
Cette valeur est en accord avec la valeur dea =
7,2 MeV-’
obtenue par Swenson[18]
pour le spectre de protons à l’aide departicules
a de30,5
MeVsur le
181Ta,
mais en désaccord avec les résultats de Chenevert[19] qui
utilise une valeur de a xA/7
pour les spectres a obtenus sur la même cible avec des x incidents
d’énergie
variant entre 42 et 90 MeV. Une restriction doit néanmoins êtreapportée
pour la réaction(a,
6n)
où une valeur aussi faible pour a donne uneposition
médiane décalée de 8 MeV vers lesplus
hautesénergies.
En
conclusion,
on obtient des valeurs troppetites
du
paramètre
de densité de niveau « a » par rapportaux valeurs
théoriquement acceptables (modèle
du gazde
Fermi).
Ce modèle n’est donc pas entièrement satis- faisant. Grover[2]
lepremier souligna l’importance
du moment
angulaire
dont lesprincipaux
effets sont :l’élargissement
et ledécalage
des fonctions d’excita-tion,
l’accroissement durapport isomérique
du niveaude haut
spin
parrapport
à celui de basspin
pour une réaction donnée et un « durcissement » desspectres
d’émission departicules.
Ceci conduit àgénéraliser
la formule
(1)
en y incluant ces effets. Diverses formes ont étéproposées
pour la densité des niveauxdépen-
dant du
spin [20, 21]. Chaque
niveau ayant unedégénérescence
de 2 J +1,
il estcomposé
donc d’au-tant d’états
0153(C/, J) = (2
J +1) Q(U, J)
avec
a 2 appelé paramètre
de« spin
cut-off » et :T moment d’inertie nucléaire est couramment
pris égal
à celui d’une
sphère rigide
1 =0,4 mAR2 (ro
=1, 2 fl,
k est un
paramètre
librecompris
entre 0 et 1.On suppose sur la base des calculs de
Sperber [22],
que :
Ceci revient à dire
qu’une énergie EJ
estindisponible
pour l’émission de
particules
ouqu’en
dessous de cette valeur iln’y
a pas de niveaux accessibles.Nous avons utilisé la formule
(6)
avecl’approxima-
tion de l’onde « S »
qui
surestime sensiblement les effets du momentangulaire
pour une valeur du moment d’inertie. Cela n’introduit pascependant
degrande
différence pour les
probabilités
d’émission departi-
cules. Thomas
[23]
a en effet calculé que pour les neutrons de basseénergie,
l’ondepartielle
1 = 0 estdominante, cependant
on se rendcompte
que cetteapproximation
est d’autant moins valable quel’énergie
d’excitation du noyau
responsable
de cette émissionest
plus grande.
Cette
énergie
d’excitationqui présente
un caractèrediscret pour les
précédents
calculs sans introduction des effets de momentangulaire
est alorsremplacée
par une distribution
d’énergie (E - Ej)
calculée àl’aide des coefficients de transmission
7j
donnés par le modèleoptique [16] :
Les résultats avec
Ej
calculé avec des valeurs pour k =0,3
et k =1,
sontprésentés
sur lafigure
3. On autilisé un
paramètre
de densité de niveauégal
à20
MeV-1.
Dans le cadre del’approximation
de l’ondeS avec a = 20 MeV-’ et k =
1,
l’accord entre les donnéesexpérimentales
et la théoriepeut
être considérécomme satisfaisant simultanément pour les réactions
(a,
2n), (a,
3n), (a,
4n), (a,
6n).
La valeur pour a eten meilleur accord avec le modèle du gaz de Fermi
qui prédit
une valeur : a zA/8.
Néanmoins la pente des courbes calculées avec le modèle
généralisé n’interprète
pas les o traînées » des fonctions d’excitation. Il estclassique
de traiterces données par un mécanisme à deux
étapes :
interac-tion directe suivie d’une désexcitation du noyau
composé
àl’équilibre.
Les calculs pour lapremière étape qui
sont réalisés à l’aide d’une méthode de Monte-Carlo[12]
pour les réactions avec des protonsincidents,
donnent des résultats satisfaisants[24, 25].
Cette méthode avec une
particule
incidentecomposée
de
plusieurs nucléons,
devientcependant
vite inex- tricable. Un modèle tenant compte de certaines réac- tions nucléairespossibles
avant quel’équilibre
nesoit
atteint,
est alors nécessaire.2. MODÈLE STATISTIQUE PRÉCOMPOSÉ. - GriSin
[26]
a
proposé
en 1966 un modèlequi
supposequ’au
coursde l’établissement de
l’équilibre statistique,
il existeune
probabilité
nonnégligeable
pourqu’une particule
soit émise. Cette émission se traduit par une compo- sante à haute
énergie
des spectres departicules
corres-pondant
aux « traînées » des fonctions d’excitation.L’énergie
duprojectile
peut êtrepartagée
entreun
petit
nombre departicules
et de trous et lesystème
progresse par une succession d’interactions à deux corps vers une distribution departicules
et detrous à
l’équilibre.
Ce modèle a ensuite étéquelque
peu modifié
puis développé
par Blann[27]
pour intro- duire l’émission desparticules chargées.
Dans cetteanalyse
lesparticules
et les trous sontappelés
indiffé-remment excitons. La
probabilité
d’émission d’un état à n excitons et de durée de vie 7:n est :avec E = U +
Bn
+ a,Bn : énergie
de liaison du nucléon émis.FIG. 3. - Interprétation avec le moment angulaire inclus des réactions (a, xn) avec x = 2, 3, 4 et 6.
La densité de niveau
Q,,(E)
étant une fonctionrapidement
croissance de n, il estgénéralement
admis(première hypothèse)
que les transitions mettrontprogressivement
enjeu
des états d’excitons de n croissant(An
= +2),
tant que n «¡¡(fi
étant le nombred’excitons le
plus probable
àl’équilibre pris égal
à :n =
;J2 gE).
Laprobabilité
d’émission avantl’équi-
libre est alors obtenue en sommant sur tous les états d’excitons
possibles,
de la valeur initiale nijusqu’à
lavaleur à
l’équilibre n :
Ainsi pour n n,
l’énergie
d’excitation résiduelle est distribuée à un nombre croissant d’excitons et la chance d’émission dans le continuum décroît exponen- tiellement[28].
Enconséquence,
lesystème
peut soit subir une émission dite« précomposée »
dans lespremières phases
del’interaction,
soit encore passer à une distribution àl’équilibre
par des transitionsmultiples.
Une secondehypothèse
intéresse la duréede vie de
chaque
état. Le calcul montre que in estproportionnel à (n
+1).
Dansl’équation (10)
le rapportde densité de niveau variant
exponentiellement
avec n, il estpossible
de supposer avec une bonneapproxi-
mation zn constant.
Griffin
[26]
donne le résultat pour la densité de niveau :où g
est le nombre departicules indépendantes
par MeV au niveau de Fermi.On obtient finalement
l’équation qui
servira dansnos calculs.
toutes les constantes étant réunies dans C.
852
Le nombre d’excitons initial ni
qui dépend
essen-tiellement de la
particule
incidente et du type de réac- tion considéré a été trouvéégal
à 5 dans le cas del’absorption
d’uneparticule a [28, 29].
Le secondparamètre
à définir est laprobabilité
d’émissionpré- composée f
ou celle de l’émission àl’équilibre (1 - f ).
Ce terme est
ajusté
pour rendre compte des résultatsexpérimentaux ;
des valeurs très différentes pour cefacteur
f
variant de 7 à 65%
ontdéjà
été obtenues[24, 28].
Enfin,
le troisièmeparamètre g
est relié au para- mètre de densité de niveau à[20] :
La
figure
4 montre le tracéthéorique correspondant
à ni = 5, a = 20 MeV-1 et
f
=0,65
ainsi que les résultatsexpérimentaux. L’interprétation
des réactions(a, xn)
avec x =1, 2, 3,
4 peut être considérée commesatisfaisante si l’on remarque que pour ces quatre réactions et pour des
énergies
incidentes variant de 20 à 80 MeV, les mêmes valeurs desparamètres
sont utilisées.Cependant
un meilleurajustement pourrait
être obtenu en utilisant un facteur
f
croissant avecl’énergie.
FIG. 4. - Interprétation avec une contribution précomposée :
a = 20 MeV-1 f = 65 %, ni = 5 pour les réactions (a, xn) avec x = 1, 2, 3 et 4.
Afin de
comprendre
la. faible variation nécessaire du facteurf
dans la zoned’énergie ci-dessus,
nousavons
analysé
la réaction(a,
p 3n)
surle 169Tm
pourlaquelle
d’une part la contribution du noyaucomposé
demeure
toujours
une faibleportion
de la section efficace totale cequi
permet d’améliorer laprécision
relative sur la valeur
f
etqui présente
d’autre part l’intérêt d’être une fonction lentement variable de 50 à 1 SO MeV.Une autre estimation
de f ou
1 -f peut
être obtenueà
partir
des résultatsexpérimentaux
pour les réactions(a, xn). L’analyse
àl’approximation
de l’onde o S » montre que lapartie
basseénergie
de ces fonctionspeut être attribuée presque
uniquement
à un méca-nisme de noyau
composé (Fig. 3).
La contribution auxplus
hautesénergies
peut être alors obtenue àpartir
des courbes
théoriques ajustées
sur lespoints expéri-
mentaux à basse
énergie.
Cette
analyse
a été faite pour les réactions(a,
3n) (a,
4n)
et(a,
6n).
Elle a été étendue à la réaction(a,
5n)
dont nouspossédions
la section efficacejusqu’à
54 MeV. Pour atteindre des
énergies
d’excitation d’environ 100 MeV, on apris
en compte les sections efficaces des réactions(a,
7 n + p 6n)
et(a,
8 n + p 7n),
seules
disponibles.
Cefaisant,
l’erreur introduiteest faible ainsi que le montre la
comparaison
avecles sections efficaces
(a,
7n)
et(a,
8n)
obtenues surle
154 Gd [31].
FIG. 5. - Interprétation de la réaction (a, p 3n) avec un facteur f
variable et comparaison avec le pourcentage de noyau composé.
Si l’on compare la section efficace totale du noyau
composé
ainsi obtenue avec celle déduite de la réaction(a,
p 3n),
on constatequ’elles
sontcomparables
engrandeur
dans larégion
de 50 à 85 MeV. Une étude effectuée sur une cible deplomb
par un grouped’Orsay
montre une variation semblable
[32].
La variationbrusque
dufacteur f pour
la réaction(a,
p 3n)
au-delàde 85 MeV ne doit pas avoir
d’origine physique
maispourrait
être due auxapproximations
faites pour lecalcul du terme
précomposé qui
ne seraient pasjustifiées [33].
L’analyse
selon le modèle« précomposé »
a étéétendue aux réactions
(p, xn)
sur18lTa [11] ]
et(12C, xn)
sur142Nd [34].
Lafigure
6 illustre l’accord satisfaisant obtenu avec les valeurs n; = 3et f
= 65%
pour x =
1,
3 et 4 dans le cas des réactions(p, xn).
En ce
qui
concerne les réactions(12C, xn)
lacompé-
tition d’émission gamma des noyaux
possédant
degrands
momentsangulaires ne
peutplus
êtrenégligée
comme c’était le cas pour des protons ou
alphas
inci-dents.
Kaplan [37]
observe undécalage
des seuils desfonctions d’excitation dans la
région
des terres raresrelié au moment
angulaire apporté. L’analyse
de cesréactions a été effectuée en prenant le nombre d’exci-
FIG. 6. - Interprétation des résultats des réactions 181Ta(p, xn) et 1 42Nd(1 2C, xn) (voir texte).
tons
initiaux n;
=13,
en utilisant le pourcentage d’émissionprécomposée f
^0,25
et en tenant compte d’undécalage
de seuil de 6 MeVcorrespondant
àl’énergie
moyenne minimaleemportée
par l’émission gamma[34].
Elle aboutit au résultatd’apparence paradoxale
que l’émissionprécomposée
est située ducôté des
énergies
d’excitation lesplus
faibles(Fig. 6).
Ce résultat peut conduire à mettre en doute dans ce cas
particulier,
soit le nombre d’excitonsinitiaux,
soit même l’existence d’émission
précomposée.
L’étudedes distributions
angulaires
et des rapports isomé-riques
devrait permettre de confirmer ou non l’exis-tence de ce mode d’émission dans les réactions avec
ions lourds. Les résultats de Britt et
Quinton [38]
etBrun
[39]
montrent certains effetsqui pourraient
êtreattribués à une contribution
précomposée
trèspointée
vers l’avant bien que les
énergies
incidentes des ions utilisés soientsupérieures
au domaine où ce modèledonne satisfaction.
Conclusion. - Il ressort des résultats ci-dessus que le modèle de Grifhn doit permettre de rendre convena- blement compte des
expériences (a, xn)
pour desénergies
d’excitationcomprises
entre 20 et 85 MeV àcondition d’utiliser une valeur de
f fonction
croissantde
l’énergie.
Pour desénergies supérieures,
le modèleavec les
approximations
admises devientinadéquate
comme le confirme les résultats obtenus sur la réaction
(a,
p 3n). L’analyse comparée
des réactions avecprotons,
particules
a,carbone-12, suggère
unedépen-
dance de la
valeur n;
avec les mécanismes de réactionset la nature de la
particule
incidente. On peut remar-quer par ailleurs que l’émission
« précomposée
»entre en
compétition
sensible avec l’émission par noyaucomposé
dans larégion d’énergie
traditionnelle- ment réservée à cette dernière. Ce résultat est enaccord avec des études de recul
qui
montrent que pour des réactions(a, xn)
le moment transféré devientincomplet
dès que l’on atteintl’énergie correspondant
au sommet de la fonction d’excitation
[31 ].
Il serait intéressant d’obtenir la valeur du facteur
f
à
partir
d’autres typesd’expériences (recul
de noyaux, rapportsisomériques,
spectres departicules émises),
des travaux de ce type sont actuellement en cours avec
des
particules
a de 54 MeV[40].
Par ailleurs des études à l’aide d’ions lithium etbéryllium
seraient souhaitables pour savoir si le modèle est effectivementapplicable
aux ions lourds et
préciser
par continuité ses limites éventuelles.Remerciements. - Nous remercions tout
spéciale-
ment Monsieur M. Blann
qui
a bien voulu nous transmettre son programme Fortran de calcul du modèleprécomposé.
Nous tenons à remercier
également
Mme Joos pour l’aideappréciable
lors de l’utilisation des programmes decalcul,
ainsi que Monsieur LeBeyec
du Service de Chimie Nucléaired’Orsay
pour son aideprécieuse
lors des irradiations effectuées dans ce laboratoire et
l’équipe
de conduite dusynchrocyclotron
de laFaculté des Sciences
d’Orsay.
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