HAL Id: jpa-00212610
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Submitted on 1 Jan 1954
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Correction de l’erreur systématique due à
l’enregistrement continu au spectromètre à rayon X
M. Tournarie
To cite this version:
M. Tournarie. Correction de l’erreur systématique due à l’enregistrement continu au spectromètre à rayon X. J. Phys. Phys. Appl., 1954, 15 (S1), pp.16-22. �10.1051/jphysap:0195400150101600�.
�jpa-00212610�
16
CORRECTION DE L’ERREUR
SYSTÉMATIQUE
DUE A L’ENREGISTREMENT CONTINU AU
SPECTROMÈTRE
A RAYON XPar M. TOURNARIE,
Commissariat à
l’Énergie
atomique,Service de Chimie physique, Fort de Châtillon, Fontenay-aux-Roses.
Sommaire. - L’étude analytique de la déformation d’un profil de raie au cours d’une exploration
continue du spectre avec enregistrement automatique permet la détermination des corrections nécessaires pour la reconstitution du profil vrai. L’introduction mathématique de la notion de distorsion conduit au choix des conditions expérimentales.
L’application des corrections ainsi déterminées donne à un enregistrement automatique le même
caractère de précision que le tracé point par point d’un profil de diffraction. ,
Les considérations développées dans cette étude s’étendent tout naturellement aux autres cas où le
système de détection et d’enregistrement présente une réponse analogue à celle d’une cellule retard.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM.
PHYSIQUE APPLIQUÉE.
SUPPLÉMENT N0’ 1.
TOME
15,
JANVIER1954,
Notations.
a
et b,
instantsd’enregistrement
du fond continusitués avant et
après
le passage de laraie;
e, base des
logarithmes néperiens;
f,
frottement del’air;
. r,
réponse
de l’ccintégrateur » ;
r ,
réponse
autemps
a; .t, le
temps;
,to,
valeur de t aupic
de laréponse;
u, variable
d’intégration ayant
la dimension d’un.
temps;
v
= ùj T;
x, variable
d’intégration;
y, variable
auxiliaire;
yo, valeur de y au
pic
de laréponse;
F,
fluxmagnétique;
I,
momentd’inertie;
R et
S, résistances;
T,
constante detemps
dusystème
«intégrateur+
enregistreur
»;a
03B1 = T;
03B2, angle
de déviation dugalvanomètre;
p, résistance interne du
galvanomètre;
03C3,
paramètre caractéristique
d’une courbe deLaplace-Gauss;
y, forme du
signal;
w,
fréquence
d’unecomposante spectrale;
r, couple
detorsion;
P, spectre
desfréquences
de laréponse
r;03A6, spectre
desfréquences
dusignal
y.Q,
vitesse de parcoursangulaire
dugoniomètre;
Enregistrement. - L’enregistrement
desspectres
X à l’aide d’ungoniomètre
àcompteur
dephotons (1) (Geiger-Muller
ou cristal etphoto-
(1) Nous citerons les appareils construits par la General
multiplicateur)
entraîne nécessairement une défor- mation duspectre lorsqu’on opère
parbalayage continu, goniomètre
etenregistreur
étant mus tousdeux par des moteurs
synchrones.
Ces déformations
tiennent,
d’unepart
aux erreursstatistiques
decomptage,
d’autrepart
à l’existence des constantes detemps
localisées dans le circuit servant à déterminer le taux moyen decomptage (appelé
«intégrateur
» enfrançais
et « ratemeter »en
anglais) (2)
et dansl’enregistreur
lui faisant suite.Le relevé des
profils
de raies parcomptage
àangle fixe,
atténuela première
etsupprime
ladeuxième de ces déformations. Mais ces
comptages
sont fastidieux et entraînent une
perte
detemps
considérable. Nous avonspensé
que l’étude des déformations dues àl’enregistrement
continu per- mettrait les corrections nécessaires à la reconsti- tution duprofil statique;
onpourrait
ainsi utiliserpleinement
l’automatisme et larapidité d’exploi-
tation
qui
caractérisent lesspectromètres
modernesà
compteurs.
Nous étudierons ici le cas d’une raie isolée. En
effet,
le circuitéquivalent
à l’«intégrateur
» conser-vant les
propriétés d’additivité,
laréponse
à unesomme de raies
(multiplet)
est la somme desréponses
aux
composantes
isolées.Electric Co, Hilger and Watts, la North American Philips, Seifert and Co.
(1) On sait que celui-ci fournit une tension de sortie propor tionnelle au nombre moyfn de coups délivrés par le compteur
durant l’unité de temps lorsque ce nombre reste constant dans le temps.
Le circuit utilisé à cet effet comprend effectivement une
cellule intégratrice constituée par une résistance en série et une capacité en parallèle. Mais il est utilisé dans une bande de fréquence inférieure à celle de coupure, c’est-à-dire dans
une zone où il ne fonctionne pas en intégrateur. Le terme d’intégrateur nous paraît donc mal adapté.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysap:0195400150101600
17
Relations
générales.
--Soit y(t)
unequantité proportionnelle
au flux de rayons X autemps t dépouillée
de la fluctuationquantique,
leparamètre
de
proportionnalité
étant choisi de tellefaçon
queL’origine
des intensités estprise
sur le fondcontinu. La raie est centrée sur
l’origine
destemps,
c’est-à-dire que ,,
Les limites
d’intégration
a et b sont situées depart
et d’autre de laraie,
en sorte queSoient T la constante de
temps
du circuit « inté-grateur
» et ra laréponse
autemps
a, laréponse
effectivement
enregistrée
autemps t
seraAu bout de trois à
quatre
constantes detemps
f / .
ra e _T
devientnégligeable,
et si l’on a eu soin decommencer
l’enregistrement
suffisamment tôt avant d’atteindre laraie,
onpeut
écrirequi
est une solutionparticulière
del’équation
Construction
graphique.
- La forme del’équation
différentielle
(1) permet
une constructiongraphique de ~
connaissant r.Soit
(fig. I)
unpoint
M de coordonnées a, ru.La
tangente
à r en cepoint
vient couper la verticale d’abscisse a+
T en unpoint
Pqui
a pour ordonnéer,. + T ( dr/dt) .
dt / a. Lereport
dupoint
P de l’abscissea + T à l’abscisse a donne le
point Q correspondant
à la valeur 9no La
figure 1
montre la correction ainsi effectuée.Pratiquement
onpeut
se contenter deporter
les
points
P sur uncalque
et dedéplacer
de Tl’origine
des abscisses. 1
Intensité
intégrée.
--- Enintégrant (1)
on obtientet comme
on, a
L’intensité
intégrée
est conservée.Centre de
gravité.
- Enmultipliant
par tchaque
terme de
(1)
et enintégrant,
il vientFig. i. - Réflexion 220 du Si (Cu K03B1103B12).
1. Enregistrement continu.
2. Correction graphique de la déformation entraînée par la constante de temps
(T = I 7 s, Q = o,02°/mn).
Or
On a alors
Le centre de
gravité
est doncdéplacé
parrapport
à sa
position théorique
del’angle
parcouru par legoniomètre pendant
une constante detemps
del’cc
intégrateur
», soit deTQ,
où !2 est la vitesseangulaire
dugoniomètre.
Position du
pic.
-- Dans tous les cas, le maximumde la raie
enregistrée
se trouve sur le flanc de la raie non déformée q. En effet pourdr -
o,(1)
donne18
Cas
particulier.
2013 Pour allerplus loin,
il devient nécessaired’adopter
pour c? uneexpression précise.
Une étude du
phénomène
a étéprésentée
parFig. 2. - Réflexions 002(3) sur une face de clivage de mica,
relevées par comptages à points fixes, Cu
K03B2,
G. kV, 6 mA.Les traits verticaux indiquent les limites d’incertitude des comptages. La courbe continue est une gaussienne déduite de la largeur expérimentale à 60,3 pour IOO de la hauteur.
Wainwright [1] qui adopte
pour les raies unprofil triangulaire.
Les conclusions tirées de cetteétude,
conservation del’intensité intégrée, déplacement
de T03A9 du centre de
gravité,
diminution et retard du maximum sontexactes,
comme nous l’avonsdéjà
montré dans le casgénéral. Cependant,
laconclusion
de [1], reprise
récemment par Wil- lamson12],
que laposition
du maximumthéorique correspond
aupoint
d’inflexion de la courbe enre-gistrée
est dueuniquement
au caractère discontinudu modèle
adopté,
et ne saurait être retenue. Eneffet,
en dérivant(1)
on obtientAu U
point point d’ d’inflexion
infl lexiond2r/dt2=O,
d’oùdo d"
lesdt- O, d’ ou dt
dt
lestangentes
sontparallèles.
Bien que le
sujet
soitcontroversé,
onpeut,
sansintroduire d’erreur
notable, adopter
pour les raies dediffraction
unprofil
deLaplace-Gauss.
Lafigure
2 fournit unejustification
de cettehypothèse
de travail. Soit donc
x et v étant
exprimés
en unités detemps.
La
réponse
de l’«intégrateur »
estO
(y)
étant la fonction d’erreur avecLe détail des calculs est donné en Annexe
(1 °).
Déplacement
dupic
en abscisse. -- La dérivée(voir Annexe, 20)
s’annule
lorsque
OU
Fig. 3. -
JJéplacement 11
du maximum d’une raie (courbe 1),et complément à i de la distorsion ( - D) (courbe 2),
en fonction de
03C3/T.
Les rectangles indiquent les limitesT.Les rectan
d’incertitude des valeurs expérimentales.
.
lo
étant l’abscisse dupic
de laréponse
et yo la valeurcorrespondant à to, rappelant
que selon(11)
19 les relations
(12)
et(13)
fournissent unerepré-
sentation
paramétrique
commode de la variationde
03C3 enfonction de ’7
T(fig. 3).
La courbe I de la
figure
3 donne les valeursde t0/T
c’est-à-dire du
déplacement
du sommet dupic exprimé
en unités de constante detemps,
en fonctionde ’§
,demi-largeur
de la raie à60, 3
pour oo desa hauteur
exprimée
elle aussi en constante detemps.
Le
déplacement.
dupic
est donc une fonctioncompliquée
de lalargeur
propre dés raies et des constantes detemps.
Mais une erreur de 10 pour 100sur une correction étant le
plus
souventnégligeable,
on voit que si
§ 1 2, 6,
il suffit engénéral
dedéplacer
la
position
en abscisse dupic
d’une valeur T. Nous retrouveronsplus loin,
dans l’étude de ladistorsion apportée
par le circuitRC,
unejustification supplé-
mentaire de cette manière de
procéder.
Déplacement
en hauteur dupic.
- L’abaissement relatif de la hauteur duPiC /
sera en vertuVérification
expérimentale.
-- Des vérifications ont été faites sur un ensemblecomprenant
ungénérateur
de rayons XPhilips Norelco,
unspectro- goniomètre
àgrand angle Norelco,
un «intégrateur »
C. E.
A.,
et deuxenregistreurs, Speedomax
etC. D. C.
La vitesse de
déplacement
de laplume
duSpee-
domax est suffisamment
grande
pour êtretoujours
dans nos conditions
expérimentales, négligeable
vis-à-vis de dt
dr/di.La
courbeenregistrée correspond
donc très sensiblement à r. En
fait, compte
tenudes erreurs
d’expérience,
lespoints expérimentaux
se
placent
sur la courbethéorique (fig. 3,
courbe1).
Par contre l’utilisation d’un
enregistreur galva- nométrique
introduit des déformationssupplémen-
taires.
L’équation
de mouvement étant(pour
lasignification
dessymboles, voir
la listede
ceux-ci),
si l’onpeut négliger l’inertie
I dugalva- nomètre,
saconstante
detemps I /T(f
r +F2/P)
Ps’ajoute,
en
première approximation,
àcelle
de l’aintégra-
teur ».
On
peut
déterminerexpérimentalement
la cons-tante de
temps
del’ensemble’
«intégrateur
» +gal-
vanomètre,
àpartir
dudéplacement
des centres’ degravité.
On en tire lesdéplacements
et abaissements des maxima. Ceux-cis’accordent
avecl’expérience.
Toutefois
l’imprécision
sur la constante detemps
ainsi mesurée est telle qued’autres représentations analytiques
rendraient aussi biencompte
desrésultats. En
fait, l’utilisation d’un enregistreur galvanométrique
est àdéconseiller.
Choix des constantes de
temps. -
La densitéspectrale
defréquence [31
d’unsignal Cf, (t) gaussien
est
A la sortie du circuit de l’«
intégrateur
» la densitéspectrale
de laréponse
seraFig. 4. - Valeurs calculées de la distorsion,
en fonction de
7"
?Si nous
appelons
taux de distorsion D lerapport
entre la
perte d’énergie
de laréponse
etl’énergie
du
signal, lorsqu’on
faitapparaître
laréponse
surune
impédance réelle,
on a, enposant r,)
T = vLa courbe
représentant
D en fonctionde -1
. 03B1 aété tracée sur la
figure 4.
On constatequ’elle pré-
sente à
l’origine
undépart parabolique.
La dimi-nution de la constante de
temps T,
c’est-à-dire la diminutionde - = -
oc 03C3apporte
donc trèsrapide-
(3) L’astérisque désigne la quantité complexe conjuguée.
20
ment une diminution de la distorsion ainsi
qu’il
ressort des
figures
5 a,b,
c. Elles donnent troisenregistrements
faits à des taux de distorsionde
60, 15
et a pour i oo.D’autre part,
des formules(14)
et(15)
on déduitaisément la conservation de l’intensité
intégrée
dela raie. En
effet,
cette intensité étant la compo- sante continue dusignal,
pour w = o,Si les fluctuations
quantiques d’amplitude
dusignal
sont inférieures à 2 pour IOO, il est bon de nepas
dépasser
une distorsion de4
pour IOO(puisque
celle-ci est relative aux
puissances
àl’énergie
dusignal).
De la sorte les formulesapproximatives
Fig. 5. - Influence de la distorsion sur un enregistrement relatives aux
déplacements
dupic
en abscisse eten ordonnées seront valables très sensiblement au
premier
ordre.Ainsi la connaissance de la constante de
temps
del’ «
intégrateur »
àréponse
linéairepermet
un travailprécis simple
sur lesenregistrements
directs.Par contre tous ces
avantages disparaissent lorsqu’on
utilise dessystèmes ayant
uneréponse logarithmique
ouhomogtaphique.
Le tableau I donne en fonction des constantes de
temps
et de vitessed’exploration,
lesdépla-
cements des centres de
gravité enregistrés.
Ilpermet
de choisir les conditions
expérimentales
defaçon
àréduire la distorsion à un niveau
acceptable.
Lesvaleurs
indiquées
pour la distorsion le sont pour des raies dont lalargeur
nedépasse
pas celle propre augoniomètre. Pratiquement
de telles raies sont assez rares et la distorsion sera leplus
souventplus
faible.Nous avons
procédé
par la méthoded’enregis-
trement continu des déterminations de
paramètres
avec une
précision
de l’ordre de 2 à3.I0--5, l’appa-
reil
ayant préalablement
étéréglé
d’une manière absolue par la méthodedéjà
décrite[4].
Ces résultats serontpubliés
ultérieurement.21
TABLEAU 1. ,
,
’
.
Deplacement
des centres degravit,;
endegrés
(-i 03B8).Distorsions,
en yorrn IOO, pour des r(-ties dont la largeur riedépasse
pas celle propt-e (litgoniometre.
ANNEXE.
IO Calcul de r
lorsque
On a alors en
remplaçant (dans
la formulegénérale
donnant
r) o
par sa valeurparticulière :
Pour
intégrer,
on remarque queOn pose
alors
On en déduit et
0
(y)
étant’ la fonction d’erreurOn remarque que
7
r est
un produit
de deux fonctions dutemps e2013T
30 Calcul de la distorsion. -
Lorsqu’on
faitapparaitre
lesignal
aux bornes d’uneimpédance
son
énergie
estc’est-à-dire la somme des
énergies
élémentairesportées
par lescomposantes
élémentaires duspectre
de
fréquence.
De même celui de la
réponse
estLa définition choisie pour la distorsion
(p.
19A)
s’écritLorsque
Z = Z* = S c’est-à-dire quel’impé-
dance Z est une résistance
En
posant
il vient
et
En notation
symbolique ([3],
p.5oi)
Le tableau de
correspondance
donned’où
W
peut
s’obtenir en faisant T -oJ . On l’obtient facilement aussi enposant
w ==(J,H72V 2.
AlorsD’où
Manuscrit reçu le I3 juillet 1953.
BIBLIOGRAPHIE.
[1] WAINWRIGHT C. - Brit. J. App. Phys., 1951, 2, 157.
[2] WILLIAMSON G. K. - J. Inst. Metals, 1953, 18, 152.
[3] ANGOT A. - Compléments de Mathématiques à l’usage
des ingénieurs, Rev. d’Optique, Paris, 1949, p. 68.
[4] TOURNARIE M. - J. Physique Rad., 1954, 15, 11 A.