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Incidence de la sélection et de l’homogamie sur les paramètres du modèle génétique additif
B Langlois
To cite this version:
B Langlois. Incidence de la sélection et de l’homogamie sur les paramètres du modèle génétique additif.
Genetics Selection Evolution, BioMed Central, 1990, 22 (1), pp.119-132. �hal-00893832�
Article original
Incidence de la sélection
et de l’homogamie sur les paramètres
du modèle génétique additif
B Langlois
Institut National de la Recherche
Agronomique,
Station de Génétique Quantitativeet Appliquée, Centre de Recherches de Jouy-en-Josas, 78350 Jouy-en-Josas, France
(Reçu
le 17 mai 1988; accepté le 2 novembre1989)
Résumé - Dans le cadre du modèle
génétique
additif l’article s’attache à exprimer lavariance
génétique
lorsque la population est soumise à l’action simultanée de la sélection et del’homogamie.
Quelques résultats classiques ont étégénéralisés
et relativisés comme"l’existence" et la valeur de la variance
génétique
"à l’équilibre" ainsi que l’expression dela variance d’erreur du modèle Ad =
(Ap
+A" t )/2
+ e. L’incidence dulinkage
et d’uneintensité de sélection différente dans les 2 sexes a été discutée. L’effet simultané de la
consanguinité
a été aussi examiné mais ennégligeant
l’effet dulinkage.
Cet inventaire des problèmes en suspens laisse apparaître la bonne robustesse des modèles d’estimation de la valeurgénétique
vis-à-vis des écarts à la panmixie lorsque le nombre degènes
estgrand
et qu’ils sont peu liés les uns aux autres.
homogamie / sélection / variance génétique / variance intrafamille
Summary - Effects of selection and assortative mating on parameters of the additive
genetic model - In the
framework
of the classical additive genetic model, this paperis concerned with expression of genetic variance when the population is submitted to
the simultaneous
effects of
selection and non-random mating. Classical results have been generalized, and the "existence" and valueof the
"equilibrium" variance are discussed. Theexpression of the residual variance
of
the model Ao =(A s +A d )/2+e
in the caseof linkage,
and when sedectioia intensity is unequal in the 2 sexes, is also given. The simultaneous
effect of inbreeding
is also considered, but only on neglecting linkage. This screening of solved andunsolved problems reveals that usual genetic prediction models are robust enough vis-i-vis deviations
from
panmixia when there is a great numberof
genes not closely linked.homogamy
/
selection / genetic variance / intrafamily variance INTRODUCTIONPour un caractère additif
gouverné
par ungrand
nombre degènes
la variancegénétique
est modifiée par des covariances entre effets degènes lorsque
l’on s’écarte de lapanmixie:
- covariances
positives
entre effets degènes
situés au même locusquand
il y aconsanguinité (Wright, 1921a);
- covariances
positives
entre effets degènes
situés engrande majorité
à des locidifférents
quand
il y ahomogamie (Fisher, 1918; Wright, 1921b,
Crow etFelsenstein, 1968);
- covariances
négatives
entre effets degènes
situés engrande majorité
à des locidifférents
quand
il y a de la sélection.Dans ces 2 derniers cas, il
apparaît
undéséquilibre
delinkage;
excès de combinai-sons
génétiques
hautement favorables et défavorables par rapport à un déficit des combinaisons intermédiaires enhomogamie;
situation inverse dans le cas de la sélec- tion où l’élimination des associations hautement défavorables entraîne un excès desassemblages
intermédiaires par rapport auxarrangements
hautement favorables.Nous nous proposons d’aborder l’action
conjointe
de ces 3 écarts à lapanmixie
sur la variancegénétique
et parconséquent
sur lesparamètres génétiques,
en partant de la formulation de cesproblèmes proposée
par Crow et Felsenstein(1968)
etreprise
dans
l’ouvrage
de Crow et Kimura(1970,
p158).
Dans un
premier
temps nous examinons la situation au niveau des valeursgénétiques
cequi
permet d’éluder lesproblèmes
de convergence soulevés par Feldman et Cavalli-Sforza(1979).
Le passage auphénotype
est abordé dans unsecond temps.
Le modèle
génétique
utilisé suppose l’additivité des effets d’ungrand
nombrede
gènes.
Al’opposé
del’approche
de Lande(1977)
la mutation estignorée.
Nous supposons en
général malgré
la sélection une relative stabilité desfréquences géniques qui
peut être admise surquelques générations lorsque
le nombre degènes impliqués
dans le déterminisme du caractère estgrand (Crow
etKimura, 1970,
p
236).
EXPRESSIONS DE LA VARIANCE
GÉNÉTIQUE
ADDITIVESelon le modèle
additif,
la valeurgénétique
A d’un individu est la somme des contributions additives de chacun des allèles dont il se trouve porteur au niveau desn loci
qui
contrôlent le caractère mesuré:où ai et
ai sont
les effets moyens des 2 allèles héritésrespectivement
dupère
et dela
mère, présents
au locus i chez l’individu.Dans ces conditions
! ! ! -
où g
etg * représentent
les valeursgamétiques paternelles
et maternelles.En reprenant les notations de Crow et Felsenstein
(1968)
on peut écrire:formules dans
lesquelles (Tl
=var(a i )
et où leskij
et mijreprésentent
les corrélations des effets des allèlesportés
aux loci iet j
au sein d’un mêmegamète parental (k ij )
ou entre
gamètes
parentaux(m ij ).
On peut
rapprocher
ces notations de celles de Lande(1977) qui
considère les covariances au lieu des corrélations. On note alors:si pour tout indice
d,
p ou m rapportant à undescendant,
unpère
ou une mère on peut supposer:et
,- ,
Les
équations
suivantes résultent alors desexpressions (2)
et(3):
sachant
l’équation (4)
suppose:1.. 1
et
soit ‘di
l’équation (5) implique
enplus
si r!! est le pourcentage de recombinaisons des loci i et
j,
enappliquant l’équation
(11)
aux parents(indices
p etm)
on obtient:d’où il résulte
d’après (5b)
Or les valeurs
parentales (indices
p etm)
découlent par sélection des valeurs à lagénération précédente (indice
d -1).
En supposant la multinormalité des effetsalléliques
et duphénotype,
Lande(1977)
a montré que les covariancesC,,.
etC: j
étaient modifiées de
façon identique
par la sélection. Cettepropriété
selon Aitken(1934)
cité par Verrier(1989,
p29)
serait vérifiée aussi dans des conditionsplus générales
que la multinormalité. Si l’on suppose aussi la stabilité des variancesalléliques
sur deuxgénérations
consécutives on peut écrire:ainsi que
d’où
d’après (15a)
Si nous nous intéressons maintenant à la variance résiduelle du modèle habituel
sachant
on peut déduire des
expressions (6)
à(9), (11)
et(15a)
Si l’on tient compte des
expressions (16)
et(10) l’expression (18b)
sesimplifie
encore:
L’ensemble de ces
expressions
suppose quel’approximation (11)
est robuste visà vis de différences
importantes
d’intensité de sélection dans les deux sexes. En posant oi =a iQ i ,
on doit examiner l’effet des écarts à 1 des coefficients ai. Pourla i
- 11
< 0.10 l’écart àl’égalité (11)
n’est que de1%,
des différences allantjusqu’à
19% entre0’ ;
et0’ ;2
negénèrent
doncqu’une
erreur inférieure à 1%. Pour des valeurs de aisupérieures
à 0.80(36%
de différence entre0’ ;
et!i 2)
l’erreur reste inférieureà 4%.
Par
ailleurs, lorsque
lapopulation
estgrande
et que le caractère estgouverné
par un
grand
nombre degènes
les variations defréquence
des allèles àchaque
locussont trop faibles pour modifier sensiblement la variance sur un
cycle
de sélection même si elles suffisent à modifier la moyenne. Uneanalyse
de cettequestion qui
était
déjà
trèssimplement évoquée
par Lush(1945,
p141)
est fournie par Crow et Kimura(1970,
p236-239).
L’approximation (11)
exclutcependant
des situations extrêmes où les différences entreQ i
etui2
excèdent 50%. Dans ce cas si l’onremplace
les conditions(4a)
et(5a)
par cellesexprimées
par(4b)
et(5b)
l’ensemble des autresexpressions
hormis(11)
et(12)
resteapplicable.
On peut alors montrer selon(9), (10)
et(15a)
que,Sachant
(17)
on peut donc déduire selon(6), (7)
et(8):
D’une manière
générale
sachant rü = 0 etk ü
=1,
la variance intra famille depleins
frèresvar(e)
que nousqualifierons
de varianced’erreur,
nedépend
que de la variancegénétique
intralocuslorsqu’on
peutnégliger
lelinkage ( Tij
=1/2, ‘di ! j)
et les variations de
fréquence alléliques
entre sexes(a j m 17 ;, Vi).
Sinon uneproportion plus
ou moinsimportante
des covariances entre loci intervientégalement
dans son
expression
selon ledegré
delinkage
desgènes impliqués
comme l’ontdéjà
fait remarquer
Keightley
et Hill(1987)
dans le cas de la sélection et selon les écarts defréquence alléliques
entre les 2 sexes que l’onnéglige
leplus
souvent, mais dontl’effet sur la variance a
cependant
été discuté par Verrier et al(1988a).
ÉVOLUTION
DE LA VARIANCEGÉNÉTIQUE
ADDITIVEAU COURS DES
GÉNÉRATIONS L’équation (15b)
en posantpermet d’écrire:
Les
paramètres
Sij,d et m2!,d définissent la structure de laphase parentale produisant
lagénération
d. Leur connaissance au cours desgénérations
permetavec celle de la
parenté
de décrire l’évolution de la variance additive par rapport à la situationpanmictique
de référence oùkij, o
= Sij,O = mi!,o = 0.La différence
k ij , d+1 - k ij , d
peut alors s’écrire:Lorsque
d — n est suffisammentgrand,
laquantité (1 — r2!)d-n
tend vers 0exprimant
l’influence décroissante avec le temps des états antérieurs sur celui àune
génération
déterminée.n=d
Parallèlement la somme
E r, j (l — Tij ) d - n
tend vers 1.n=l
Ces valeurs peuvent être atteintes assez vite au bout de 6 à 7
générations
pour desgènes indépendants (r ij
!0.5).
En revanche elles peuvent être trèslongues
àobtenir pour des
gènes
très liés. En moyenne si l’on suit Bulmer(1974)
en retenantun
linkage
moyen de0.40,
une dizaine degénérations
suffit à obtenir le résultat.Il faut donc que les
quantités
Sij,d+1 et m2!,dpuissent
êtresupposées
à peuprès
constantes
pendant
ce nombre degénérations
pour que la différencek2!,d+1 - kij, d
s’annule. Ceci évidemment
postule
la convergence vers un étatd’équilibre
dontl’existence contestée par Feldman et Cavalli-Sforza
(1979)
a pucependant
être démontrée par Bulmer(1980,
p149)
pour la sélection et p 127 pourl’homogamie,
dans le cas de loci
indépendants
et d’une variance d’erreur constante.Plus
généralement
mais avec un modèle d’héréditéphénotypique qui postule
descoefficients de transmission constants de
génération
engénération
Karlin(1979)
démontre
également
l’existence d’un teléquilibre.
Cet
équilibre
comme lesouligne
Chevalet(1988)
ne peutcependant
êtreenvisagé qu’en
supposant l’absence d’effet de la sélection sur les variancesalléliques. Sinon,
sans
mutation,
la variancegénétique
tendobligatoirement
vers zéro par fixation des allèles. C’est donc un cas d’écolequi
ne peut êtreenvisagé
que sur une échellede
générations
relativementlimitée, lorsque
leprogrès génétique
croit linéairement.Cela suppose une
population
suffisammentgrande
et un caractèregouverné
par ungrand
nombre degènes.
Dans notre cas il faut supposer que les
quantités
si!,d+i et Mii,dconvergent sous l’action du processus de sélection etd’accouplements
pourqu’un
teléquilibre
soitatteint. Dans ce cas,
l’équation (15b)
entraînel’égalité
suivante entre,k2!, f i, s2!,
valeurs de
k ij ,
mij, sjj àl’équilibre, supposé:
Remarquons
aussi quel’expression (24) exprime
unéquilibre
de recombinaison conditionné par la variancequi
se définit comme la variancegénétique qui
serait réalisée enpanmixie
avec lesmêmes
fréquences alléliques.
Comme Verrier(1989,
p20)
nousqualifierons
cettevariance de variance
génique
pour la différencier de la variancegénétique qui
inclut l’effet desdéséquilibres
delinkage.
SiV o , d
évolue lentement au cours desgénérations
on peut supposer pour des valeurs de d suffisamment
grandes
S’il
paraît
difficile de démontrer l’existence d’un étatd’équilibre
parl’expression
de
règles
de récurrence entre Mii,d et mij,d-1 ainsiqu’entre
s2!,d et Sij,d-1, il est relativement aisé de le décrire s’il existe comme le font lamajorité
des auteurs. On peut aussi proposer un suiviexpérimental
des variancesphénotypique
etgénétique qui
permet de vérifier si l’on est en état stable ou pas.ANALYSE AU NIVEAU
PHÉNOTYPIQUE
Si l’héritabilité chez les
pères h! est
différente de celle réalisée dans leurpopulation d’origine
on peutquand même,
compte tenu de la multinorinalité des valeursgénétiques
etphénotypiques
avantsélection,
écrire leséquations
derégression
suivantes:
qui
n’est pas modifiéeaprès
sélection despères,
soitd’où l’on peut déduire comme Bulmer
(1971) d’après
Pearson(1903)
où
Pp
etP d - 1
sont lesphénotypes
despères
et des descendants à lagénération d—1; Vp et
Vd_1les
variancesphénotypiques correspondantes,
e une erreur aléatoireindépendante
desphénotypes
etqui
n’est donc pas modifiée par la sélection despères.
On déduit ainsi
d’où en posant
L’étude de
l’expression (30)
pour différentes valeurs dehd_ 1
et de sp montreque
hl peut dépasser
la valeur 1. On remarque aussi que pour des valeurs deh’d -1
comprises
entre 0 et 1 la valeur dehp est toujours supérieure
à celle dehL 1’
L’interprétation
que l’on peut donner à cephénomène
estqu’il
se crée du fait de la sélection une covariancenégative
entre les effetsgénétiques
et ceux dumilieu,
selon les mêmesprincipes
que ceuxqui
entraînent &dquo;l’effet Bulmer&dquo; entre effetsgénétiques.
De ce fait larégression
de la valeurgénétique A P
en sonphénotype Pp
que l’on peut mesurer selon
Langlois (1981)
par le double du coefficient derégression
du descendant en son
père
à mère constante(bd!P,!&dquo;,!
n’estplus égale
à l’héritabilitéchez les
pères (hp),
mais à celle réalisée à lagénération d - 1 (h2 _ d 1).
Il s’est en effetintroduit chez les
pères
une covariance entre effetsgénétiques (Ap)
et le reste(Rp)
que l’on peut évaluer en
appliquant
leséquations
de Pearson(1903)
àA P
etRp.
On peut montrer que
.. - ! , ! n . ! .... ..- - - - ...
Le même raisonnement peut bien sûr être conduit pour la voie maternelle et
implique
les identités suivantes:en l’absence de corrélations entre les effets du mileu chez les descendants et les
phénotypes
parentaux.On
dispose
donc à tout moment des moyens pour suivreexpérimentalement
les évolutions de la variancegénétique qui
se traduisent si les effets de milieu surles descendants sont
indépendants
desphénotypes
parentaux par la variation des coefficients derégression partiels b d/ p. m
etb d/m .p,
cela enopposition semble-t-il,
avec le modèle de Karlin
(1979).
En
revanche,
il n’est paspossible
de modéliser l’évolution de la variance enfonction des
paramètres
de la sélection et desaccouplements
que si l’on connaît la variance d’erreur. En effet dans le casgénéral
la connaissance dehd_ 1
et donc deh’ et
deh,2,!
ne permet de déduire celle deh’
que si la variance d’erreur est connue.L’expression
de cette variance sous diverseshypothèses
revêt donc un aspect essentiel non seulement pourl’expression
desparamètres génétiques
mais aussi pour lesproblèmes
d’évaluation desreproducteurs
telsqu’ils
ont été abordés par SÕrensen etKennedy (1984).
EXPRESSIONS DE LA VARIANCE D’ERREUR
La formule
(18d)
donne la structure de cette variance dans le casgénéral qui,
en posantVi ,
or, =ai!2 , kü,p
=kii, m
= 1 et rü =0,
peut aussi s’écrire:La
première hypothèse qui
est faite parquasiment
tous les auteurs est de supposer at .:1, Vi,
cequi
permet de fairedisparaître
le terme en Mii,d. Nousavons vu que cette
hypothèse
étaitsupportable
dans lamajorité
des cas.La seconde
hypothèse
consiste à fairedisparaître
le termequi dépend
dulinkage
en supposant rjj =
1/2, Vi # j. Remarquons
que dans le cas oùl’homogamie
intervient seule sans la sélection
(Crow
etFelsentstein, 1968)
lesk ij
et mij tendentvers une même limite en
s’homogénéisant
par lejeu
des recombinaisons. L’effet dulinkage
sur la variance d’erreurdisparaît
alors au bout dequelques générations.
La troisième
hypothèse enfin,
conduit ànégliger
les termes en Tn,ü, et permet desimplifier
encorel’expression
de la variance d’erreur.- Sous les 2
premières hypothèses:
cr, =!i ,
rjj =1/2 ‘di ! j et
rnü,a-1 =(mii,p
+mii, m )/2
on obtient:En
présence
deconsanguinité,
on peut remarquer que: ,!- ,
’
,!-,
où cpd_1 est le coefficient de
consanguinité
et aü,d-1 la corrélation entre effets degènes homologues
au locus i induite par la sélectionet/ou l’homogamie indépen-
damment de laconsanguinité.
Des formules
(36)
et(37)
on tiresoit,
en factorisant(1 — p d -1 )
ou,
d’après (25)
etaprès
avoirposé
En l’absence de
consanguinité
on obtientl’expression proposée
parRogers (1983)
De la même
façon
si lapopulation
estconsanguine
pd-i =(cpp
+cp,,,)/2
eten l’absence des effets de
l’homogamie
et de la sélection on retrouvel’expression proposée
parFoulley
et Chevalet(1981)
- L’expression classique
de Bulmer(1980,
p125) généralement
utiliséeajoute
latroisième
hypothèse
aux 2précédentes
en supposant,f a , d - 1
= 0 et cpd_1 = 0 soit:En effet si le nombre de
gènes impliqués
dans le déterminisme du caractère estimportant,
l’effet intra locus del’homogamie et/ou
de la sélection devientnégligeable
enregard
de l’effet entre locus etf a , d - 1
est voisin de zéro. Cela confèreaux
expressions
de Bulmer(1980,
p158)
et deFoulley
et Chevalet(1981)
uneassez
grande généralité (Verrier
etal,
1988a etb).
Ce n’est en revanche pas lecas si le nombre de
gènes impliqués
est faible.Remarquons
aussi que dans le cas,homogamie
etconsanguinité interagissent
de manièrecomplexe. Wright (1921b), repris
par Crow et Felsenstein(1968),
montre en effetl’équivalence
à la limite deces 2 écarts à la
panmixie lorsqu’un
seulgène
gouverne le caractère.-
Lorsqu’on
ne peut pas faire la secondehypothèse
rij =1/2 V i # j l’expression (35)
ne sesimplifie
pas aussi facilement et il faut alorspostuler
l’existence d’un étatd’équilibre; vrai,
si dans(25) Y o , d
peut être considéré comme stable sur lapériode considérée; dynamique
si l’on peut seulement supposer réaliséel’expression (26)
soitl’équilibre
des recombinaisons.Soit
A,
B etC,
les 3parties
de la formule(35) var(e)
= A + B +C,
les calculsprécédents
donnent:En introduisant la
quantité:
l’expression
B s’écrit:d’après (26)
et(19)
on peut supposerVi # j après
installation d’unéquilibre
derecombinaison
d’où sachant selon
(16a
etb), dii = di i
=0 par
définition desk ij :
D’après (6)
et(16a)
on peut écrire:qui
en supposant ai =( 3 Wi , d - 1
dz ouplus généralement
en posantdonne
d’où il résulte selon
(28)
si(3 2
m 1de la même
façon
sous deshypothèses identiques:
En posant
on obtient alors:
Par ailleurs
l’expression
s’annule pour ai !
ai
Dans le modèle infinitésimal ai =
!i2
= 1 b’i etf a , d - i
étant voisin de zérol’expression générale
de la variance d’erreur devient:où
V o
est la varianced’équilibre supposée stable; (pp
+p m )/2
= rpd-1 est le coefficient deconsanguinité
de lagénération parentale; p
est un pourcentage moyen de recombinaisonpondéré
des différences(k ij , d - 1 - rn2!,d-1)
pourchaque couple
de
loci;
p n’est fixé que si lepoids
relatif de ces différences pourchaque couple
deloci est stable.
dV A exprime
la variation de la variancegénétique
additive réaliséechez les parents du fait de leur sélection. Elle peut être déduite des variations
phénotypiques
observées. Elle n’est stable que si lapopulation
a atteint son niveaud’équilibre.
EXAMEN DES VARIANCES
GÉNÉTIQUES &dquo;À L’ÉQUILIBRE&dquo;
DANS LE CAS DU
MODÈLE INFINITÉSIMAL
Selon
(17)
et(28) var(A d
)
=var(Ad_1 )/2
+(dV A &dquo;
+dV A &dquo; J/ 4
+cov(Ap, A m )/2
+var(e)
En
remplaçant var(e)
par sa valeur selon(49)
on obtientaprès quelques simplifica-
tions:
à
l’équilibre, var(A d )
=var(A d - 1 )
=var(A d )
et,en posant
cov(Âp,Â&dquo;,)
=R AV ar(Â d )
etdV A
=-S AV ar(A d ) (pour
quedV A
étantnégatif, SA
soitpositif)
on obtient:expression qui généralise
celle de Crow et Felsenstein(196$) qui
avaitdéjà
étéexprimée
parWright (1921b):
lorsque l’homogamie
est seule àintervenir, SA
= 0 et en l’absence deconsanguinité
Dans les cas habituels avec 0 < SA <
1,
0 < p < 0.5 et -1 < RA < +1 le dénominateur sera tantôtplus petit
que 1 si les effets del’homogamie (R A > 0) l’emportent
sur ceux de la sélection(R A > S A/ 2p),
la variance observée àl’équilibre
sera alors
grandie;
elle sera réduite si c’est l’inverse(S A/ 2p
>R A ).
Nous voyons
qu’il
est difficile deprévoir
ce que donnera la varianced’équilibre
car la
réponse dépend
engrande partie
d’une donnée inconnuequi
est lelinkage
moyen des
gènes impliqués.
Plus ce dernier estimportant plus
l’effet de la sélection est renforcé par rapport à celui del’homogamie qui
selon lesigne
deR.9
peutagir
soit dans le même sens(R A
<0)
soit en sensopposé (R A > 0).
En effet ilapparaît
que sélection etlinkage
sont desphénomènes
étroitementassociés,
quel’expression
de la variance d’erreur est peut être en mesure de nous éclairer. Plus le pourcentage moyen de recombinaisons p est faible etplus
la variance d’erreur est réduite en fonction de la diminution de variancegénétique
réalisée chez lesreproducteurs. Rapportée
au niveau d’un individu la sélection entraîne donc uneffet de
&dquo;prépotence&dquo;
d’autantplus
fort que lelinkage
moyen desgènes impliqués
dans la détermination du caractère est élevé. Un
reproducteur
pourlequel
lesgènes
sélectionnés sont très liés voit donc sa variance d’erreur
d’échantillonnage diminuer,
il
produit
avecplus
derégularité
et son succèsreproducteur
s’en trouve accrud’autant. On
comprend
ainsi comment peu à peu lesgènes impliqués
dans le mêmeprocessus de sélection en viennent à être liés les uns aux autres.
CONCLUSION
L’action simultanée de la sélection et de l’assortiment non aléatoire des
reproduc-
teurs sur les
paramètres
du modèlegénétique additifs,
pour courantequ’elle
soitdans la
pratique,
est encore assez peu abordée dans la littérature. L’effet de la sélec- tion ainsi que del’homogamie
ou des croisementsconsanguins agissant
seuls ont en revanchedéjà
faitl’objet
d’étudesapprofondies.
Laplupart
d’entre elles supposent l’absence delinkage.
En nous appuyant sur ces travaux nous nous sommes attachés à en proposer ici desgénéralisations.
Elles excluentcependant
pour l’instant le casoù le
linkage
moyen n’étant pasnégligeable
une certaineconsanguinité
interfèreavec la sélection et
l’homogamie.
L’effet deconsanguinité
n’a étéenvisagé qu’en
fonction de son incidence sur la variance intra locus. Cela peut suffire en l’absence
de
linkage
maisrisque
en saprésence
decompliquer beaucoup
lesexpressions
dedV
A
et decov(Ap, A&dquo; ‘ )
en fonction deparamètres phénotypiques
mesurables.Néanmoins d’ores et
déjà,
le résultat de cet examen conduit à considérer différemment la variancegénétique
additive et lesparamètres classiques
commel’héritabilité.
Eneffet,
entrent dans la variancegénétique
et ceparamètre
nonseulement la variabilité
allélique
de lapopulation
considérée mais aussi unegrande
part d’associations de
gènes
induites par laconsanguinité, l’homogamie
et lasélection.
Ce tour d’horizon a
permis
degénéraliser
et de relativiser un certain nombre de résultatsclassiques
comme &dquo;l’existence&dquo; et la valeur de la variancegénétique
&dquo;àl’équilibre&dquo;
etl’expression
de la variance d’erreurvar(e)
en cas delinkage
etlorsque
l’intensité de sélection est différente dans les 2 sexes.Cet inventaire des
problèmes
en suspens devrait permettre un abordplus
aiséde ces
questions
trop souventpassées
sous silence etqui
ont pourtant unimpact
non
négligeable
sur les méthodes de sélection(Dempfle, 1987)
et sur lestechniques
d’évaluation
génétique (Sôrensen
etKennedy, 1984).
Soulignons
toutefois que ces dernièresapparaissent
bienadaptées lorsque
le nom-bre de
gènes
estgrand
etqu’ils
sontindépendants.
Dans ce contextequalifié
sou-vent de modèle infinitésimal la nécessité
présentée
par Karlin(1979)
deremplacer
lemodèle
génétique
additifclassique
par des modèles purementstatistiques
d’héréditéphénotypique n’apparaît
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