HAL Id: jpa-00245709
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Submitted on 1 Jan 1987
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Comportement dynamique des lasers semiconducteurs en régime de modulation directe
E. Hemery, J.-M. Lourtioz
To cite this version:
E. Hemery, J.-M. Lourtioz. Comportement dynamique des lasers semiconducteurs en régime de mod-
ulation directe. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1987, 22 (11),
pp.1571-1580. �10.1051/rphysap:0198700220110157100�. �jpa-00245709�
571
comportement dynamique des lasers semiconducteurs
en
régime de modulation directe
E.
Hemery
et J.-M. LourtiozInstitut
d’Electronique Fondamentale,
Laboratoire associé au CNRS, UA 022 UniversitéParis-Sud,
Bâtiment220,
91405Orsay Cedex,
France(Reçu
le 12 mars1987, accepté
le 14 mai1987)
Résumé. 2014 Une étude détaillée des comportements
dynamiques
des lasers à semiconducteurs modulés en courant estprésentée.
La non-linéarité dugain
estprise
en compte dans leséquations
laser. Une méthode de résolutionnumérique performante
permet de donner les résultats sous forme dediagrammes
de bifurcation dansl’espace
3d desparamètres
de modulation. Il est montré que lapossibilité
de comportements instables est directement liée au facteur d’amortissement du laser. En cequi
concerne les lasers InGaAsP dont l’amortissement estgénéralement
élevé, il est essentiellementprédit
un comportementpériodique simple.
Desoscillations de relaxation peuvent néanmoins se manifester à basse
fréquence
de modulation. En cequi
concerne les lasers AsGa à
plus
faible amortissement, des doublements depériode
sontpossibles,
soit à basseou à haute
fréquence
de modulation. En revanche, un comportementchaotique
semble exclu pour des valeurs réalistes deparamètres-laser.
Abstract. 2014 A detailed
study
of thedynamic
response ofdirectly
modulated semiconductor lasers ispresented.
Thenon-linearity
of thegain
is included in the laserequations.
Aperforming
numerical simulationmethod allows us to present the results in the form of bifurcation
diagrams
in the 3d space of modulation parameters. It is shown that the occurrence of unstable behaviours isdirectly
related to the laserdamping
coefficient.
Concerning
InGaAsP lasers whichgenerally
exhibit strongdamping,
asimple periodic
response ismostly predicted.
Nevertheless, oscillation relaxations may occur within asingle periode
at low modulationfrequencies.
For AsGa lasers which exhibit a weakestdamping period doubling
may occur either at low orhigh
modulation
frequencies.
In contrast, a chaotic behaviour seems to be excluded for realistic values of the laser parameters.Revue
Phys. Appl.
22(1987)
1571-1580 NOVEMBRE 1987, 1Classification
Physics
Abstracts42.55P - 42.60
1. Introduction.
Au cours des dernières
années,
de nombreux travaux ont été consacrés àl’optimisation
des diodes-laser modulées en courant. Cesdispositifs présentent
eneffet des
applications particulièrement importantes
dans le domaine des communications
optiques [1, 2].
D’autres domaines
d’application
sont d’ailleurs envi-sageables ;
l’utilisation récente de diodes laser InGaAsP modulées en HF pourl’échantillonnage électro-optique
de circuitsmicroélectroniques
AsGaen est un
exemple [3].
Dans la
plupart
des travauxd’optimisation,
lesperformances
enfréquence
desdispositifs
ont étécaractérisées en
régime
de faiblesignal [4, 11].
Lesrésultats de
réponse
enfréquence publiés
dans laréférence
[12]
sontparmi
les seuls où des taux de modulation de ~ 65 % ont étéenvisagés. Or,
sil’approche
linéarisée du faiblesignal
reste apriori applicable jusqu’à
des taux de modulationmodérés,
elle devient en revanche
illégitime
aux fortes modu- lations. Dansl’approximation monomode,
onpeut
considérer le laser à semiconducteur modulé en courant comme unsystème
non linéaire à troisdegrés
delibertés, lesquels
sontrespectivement
ladensité de
porteurs,
la densité dephotons
et lecourant de
modulation ;
un telsystème peut présen-
ter des
comportements
à tendancechaotique [13a].
Un
comportement
detype
doublement depériode
aainsi été observé
expérimentalement
pour des diodes AsGa et des taux de modulation voisins de l’unité[14].
Ce résultat a étéapparemment
confirmé parune
première étude
de simulationnumérique [15], laquelle prédisait également
lapossibilité
decompor-
tement
chaotique
et decomportement périodique
avec
apparition
depics multiples
pourchaque
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0198700220110157100
période
de modulation. Une seconde étude théori- que[16] indiquait qu’en
revanche lescomportements
detype chaotique
ou doublement depériode
nedevaient pas être observés pour les diodes InGaAsP à
1,3
pm, ceci dû à une non-linéarité accrue dugain
laser pour ce
type
de matériau[17].
Notons cepen- dant que, dans cette secondeétude,
il n’est fait aucunement mention descomportements périodi-
ques anormaux avec
pics multiples.
Dans cet
article,
nousprésentons
une étudetopo-
logique
détaillée descomportements-laser
dansl’espace
associé auxparamètres
de modulation. Desdispositifs
AsGa et InGaAsP sont considérés simul- tanément. A la différence de la référence[15],
lanon-linéarité du
gain
estprise
encompte
dans leséquations-laser.
A la différence des références[15]
et
[16],
les valeurs desparamètres-laser sont
choisiesde manière à
correspondre
à desdispositifs perfor-
mants en
fréquence.
Nous montronségalement
comment la
possibilité
de tel ou telcomportement-
laserpeut
êtrediagnostiquée
àpartir
des courbes deréponse
en faiblesignal.
De cefait, l’exposé qui
suitse
présente
en troisparties. Après
avoirrappelé
dans une
première partie
leséquations
de base dulaser et les
approximations commises,
nousprésen-
tons dans la seconde
partie
les lois d’évolution de laréponse
en faiblesignal.
Les résultats de simulationnumérique
en fortsignal
sontprésentés
dans latroisième
partie, laquelle
est suivie d’une conclusion.2.
Equations
du laser.Suivant
l’approximation monomode,
leséquations
de base du laser à semiconducteur modulé en courant s’écrivent :
L’équation (la)
décrit l’évolutiontemporelle
de ladensité de
porteurs.
Dans cetteéquation,
les troistermes
représentent respectivement :
le tauxd’injec-
tion de
porteurs
dans la zoneactive,
le taux derecombinaison
spontanée
et le taux de recombinai-son par émission stimulée.
L’équation (1b)
décritl’évolution
temporelle
de la densité dephotons.
Dans cette
équation
les trois termesreprésentent respectivement :
lespertes
de cavité incluant à la fois lecouplage
etl’absorption
dans la zoneactive,
lacontribution de l’émission
spontanée
au mode decavité et l’émission stimulée. La définition de
chacun
desparamètres-laser
intervenant dans leséqua-
tions
(la)
et(1b)
estrappelée
dans le tableau I. La modulation en courant est icisupposée
sinusoïdale(Eq. (1c)). Ip
est le courant depolarisation
et1 fi’ l’amplitude
de la modulation.En toute
généralité,
le coefficient degain A,
leparamètre 8 qui
décrit la non-linéarité dugain (« spectral
holeburning »)
et letemps
de recombi- naisonspontanée
T fidépendent
de la densité deporteurs.
Les variations de A et e en fonction de Npeuvent
être déduites de la référence[17].
D’autrepart,
uneexpression
communément admise pour(N/0)
est de la forme03B1N + BN2 + CN3
oùBN2
estassocié
au processus de recombinaison radiative tandis que aN etCN 3 sont
associés à des processus de recombinaison non radiative[18-20].
Dans les études de
simulation,
nous avonspris
n, A et 6 constants. Ceci revient à supposer que la Tableau I. -
Définition
desparamètres-laser
et valeurs choisies pour la simulationnumérique.
[Laser parameters-definitions
and values used for the numericalsimulation.]
1573
densité de
porteurs
évolue peu autour de la valeurstationnaire, NP, correspondant
aupoint
depolarisa-
tion. Cette
approximation
a étéjustifiée a posteriori.
Les résultats de simulation
numérique
ont en effetmontré que la variation relative de la densité de
porteurs
n’excédaitjamais - 10- 3,
ycompris
dans lecas de fortes
modulations,
sauf si lafréquence
demodulation était inférieure à
(1/2 03C0n) (1).
Il est par contreévident
quel’approximation précédente
estmoins
justifiable
dans le cas où l’on considère laréponse
à uneimpulsion
de courant avec1p
= 0 aurepos.
Une autre
approximation
commise dans leséqua-
tions du laser concerne l’omission des effets de diffusion de
porteurs
dans la couche active[21-24]
etde
l’absorption
non linéaire à deuxphotons [25, 26].
L’importance
des effets de diffusionpeut
être carac- térisée par lerapport h
=(2 03C0LD/W)2,
oùLD
est lalongueur
de diffusion et W lalargeur
du ruban. Une résolutionapprochée
deséquations-laser
dans le casoù les effets de diffusion sont
pris
encompte [22]
montre que l’on
peut
se ramener auxéquations (la)
et
(1b),
à conditiond’intégrer
le termen A/2(1
+h )
dans e. Demême,
laprise
encompte
del’absorption
à deuxphotons
se traduit par un termesupplémentaire
de la formeYS2
dansl’équa-
tion
(1b),
cequi
revient enpremière approximation
à accroître la valeur de E. On
peut
donc admettre que le terme £ dansl’équation (1b)
décrit nonseulement
la
non-linéarité dugain laser,
mais aussiles effets de diffusion de
porteurs
etl’absorption
àdeux
photons.
Les valeurs des
paramètres-laser
choisies pour la simulationnumérique
sont données dans les colon-nes
2, 3,
4 du tableau I. Les valeurs de la colonne 2correspondent approximativement
à un laserInGaAsP à ruban
enterré,
court et fortementdopé [10].
La faiblelongueur
du ruban actif se traduit parune faible
valeur
deTp
tandis que le fortdopage
setraduit par un coefficient de
gain
élevé et une duréede vie des
porteurs relativement
courte. Lesparamè-
tres
03B2
et e ont étéajustés
de manière àreproduire
lescourbes de
réponse
en faiblesignal rapportées
dansla référence
[10].
Notons au passage que la valeur deE trouvée est
proche
de celles estimées pour d’autres lasers InGaAsP[6].
Les valeurs des
paramètres rapportées
dans lacolonne 3
correspondent
à un laser AsGa à ruban enterré sur substrat semi-isolant[7].
Là encore, lesparamètres a
et E ont étéajustés
de manière à(1) D’après l’équation (la),
en faisant S = 0, la fré- quencete
= 1/2 7T’T fiapparaît
comme lafréquence
decoupure d’un filtre
passe-bas.
Si lafréquence
de modula-tion est inférieure à
te
et si le taux de modulation est suffisamment élevé de telle sorte que l’on passe en dessous du seuil-laser(S
-+0),
alors N pourra varier deNp
à - 0.approcher
les courbes deréponse
en faiblesignal
données par les auteurs.
Les valeurs des
paramètres-laser rapportées
dansla colonne
4, excepté
celle de e, sontidentiques
àcelles utilisées dans les travaux les
plus
récents desimulation
numérique
en fortsignal [15, 16].
ellescorrespondent
apriori
à un laserlong
et àgain
modéré. A la différence de la référence
[15],
e a étépris
différent de zéro. La valeur choisie est la valeurthéorique
minimumenvisageable
pour un laser AsGa[17],
abstraction faite des effets de diffusionou
d’absorption
à deuxphotons.
3. Solutions stationnaires et
réponse
en faiblesignal.
3.1 SOLUTIONS STATIONNAIRES. - En
régime
sta-tionnaire
(dN/dt
=dS/dt = Im = 0),
on montrefacilement par une combinaison des
équations (la)
et
(1b)
que les densités deporteurs
et dephotons,
Net
S,
sont reliées par :L’utilisation de cette relation dans
l’équation (1b)
conduit à une
équation
du troisièmedegré
enS,
dontla racine réelle
positive
est la solution durégime
stationnaire. En utilisant les
quantités
usuellesNs
=No
+I/ArTp
etIs
=(eV/n) N,, qui
sontrespectivement
la densité deporteurs
au seuil-laser et le courant deseuil, l’équation
du troisièmedegré
se met sous la
forme :
L’expression algébrique
exacte de la racine réellepositive
de cetteéquation
a été utilisée dans laprogrammation numérique,
mais son intérêt estlimité de par sa
complexité.
Desexpressions simpli-
fiées
peuvent
en revanche être établiesaprès
examendes différents coefficients de
l’équation (2b).
Notonsd’abord que le coefficient du terme en S dans
l’équation (2b)
se réduittoujours
à0393p(Ip - Is)/eV
dès
que |Ip - Is|
~ 1003BCA.
En dessous du seuil
(Ip Is, 03B5S « 1), l’équa-
tion
(2b)
se ramène à uneéquation
du seconddegré
en faisant e = 0 :
On montre facilement que la solution
Sp
est bienapproximée
par :ce
qui, d’après
la relation(2a),
conduit à :Au-dessus du seuil
(Ip > IS)9
onpeut
supposer quela contribution due à l’émission
spontanée
estnégli- geable,
cequi
revient à faire03B2
= 0 dansl’équa-
tion
(2b).
On se ramène alors à nouveau à uneéquation
du seconddegré :
dont la solution
approchée
est :sachant
que ES
restemalgré
tout inférieur à l’unité.En utilisant la relation
(2a),
la densité deporteur
enrégime
stationnaire s’écrit maintenant :La validité des relations
(3
ou4)
est directement illustrée àpartir
descaractéristiques puissance laser/courant d’injection rapportées
dans les encartsdes
figures
la etIb, respectivement.
La courbe de lafigure
lacorrespond
au laser InGaAsP(colonne 2,
Tab.
I).
Celle de lafigure
Ibcorrespond
au laserAsGa
performant (colonne 3,
tab.I).
Lapuissance couplée
par chacun des miroirs-laser est reliée à la densité dephotons
par :où q est le rendement
quantique
du laser.Les deux courbes ont été calculées en utilisant
l’expression
exacte deSp.
L’évolution linéaire de P et donc deS,
avecIp (relation (4a)) apparaît
ainsiclairement dans
chaque
cas pourvu que1 plIs
excèdel’unité de
quelques pourcents.
Notons que cette évolution est effectivement observéeexpérimentale-
ment
(voir
Réf.[4],
parexemple)
à condition que le courant depolarisation
ne soit pastrop
élevé. A fort courant, différents effets(effets thermiques,
« sauts » de
mode, dégradation
des facettes-miroir...) peuvent
entraîner une non-linéarité de lacaractéristique P(Ip).
Dans ce
qui suit,
nous supposeronstoujours
ladiode-laser
polarisée
au-delà du seuil et les rela- tions(4a, b) applicables. (7p//s)
sera défini commele taux de
polarisation
avec des valeurs variant de~
1,05
à - 3. Demême,
lerapport Im/(Ip - Is)
seradéfini comme le taux de modulation.
Fig.
1. - Courbes calculées de laréponse
en faiblesignal
pour deux des lasers
envisagés
dans la simulation numéri- que. Le réseau de courbes de lafigure
lacorrespond
aulaser InGaAsP
(Laser
I, tableauI).
Celui de lafigure
1bcorrespond
au laser AsGa(Laser
II, tableauI). L’ampli-
tude de la
réponse
estexprimée
en décibels. Lapuissance
du
signal optique
continu est leparamètre
de référence pour chacune des courbes. La relation entrepuissance optique
et courant depolarisation
estindiquée
par les courbes d’évolutionrapportées
dans les encarts desfigu-
res la et
1b, respectivement.
[Calculated small-signal frequency
responses for two of the three lasers considered in table I. The series of curvesof
figure
lacorrespond
to the InGaAsP laser diode(Laser
I, tableI).
Those offigure
1bcorrespond
to theAsGa laser diode
(Laser
II, tableI).
The responseampli-
tude is in decibel units. The CW
optical
power is the reference parameter for each curve. The relation betweenoptical
power and bias current is indicatedby
the evolutioncurves
reported
in the inserts offigure
la and 1b, respect-ively.] ]
3.2 RÉPONSE EN FAIBLE SIGNAL. - La
réponse
enfaible
signal (Im = i )
s’obtient par une linéarisation deséquations (la, 1b)
auvoisinage
dupoint
depolarisation (S
=Sp
+ s et N =Np
+n).
Le compor-tement
dynamique
du laser à semiconduteur étantrégi
par deuxéquations différentielles,
la fonction de transfertF(j03C9) = s(j03C9)/i(j03C9)
s’identifie à celle d’un filtre du second ordre. Laréponse
enfréquence
1575
du
laser,
normalisée à laréponse
àfréquence nulle, peut
donc s’écrire sous la forme :où
f o
=wo/2 w
est lafréquence
propre du filtreéquivalent et e,
le facteur d’amortissement.De
façon générale,
un telsystème présentera
unerésonance
si e B/2/2.
Lafréquence
derésonance,
fR
sera alorségale à fo x -,,/1 - 2 g2 et l’amplitude
du maximum sera donnée par
[2 03BE 1 - 03BE2]-1 ~ 1/2 03BE.
Considérant par ailleurs laréponse
transitoire dusystème,
il estégalement
connu
qu’elle présentera
des oscillations de relaxa- tion à lafréquence fR
et dont la durée(temps d’amortissement)
sera de l’ordre de1/03BE03C90.
La
réponse
enfréquence
d’un laser à semiconduc-teur a été
analysée
defaçon
détaillée dans lalittérature
[2, 5, 6, 9]. Aussi,
nous nous bornerons àindiquer
les résultats essentiels :i) Supposant ASp > 03B2/n,
cequi
estlargement
vérifié pour des taux de
polarisation supérieurs
à1,01,
la résolution deséquations
linéarisées du laser conduit aux relations :ii)
Pour les taux depolarisation envisagés ( 1,05),
lepremier
terme del’équation (7a)
esttoujours
dominant. Sachant par ailleurs queeSp
reste aussi
largement
inférieur àl’unité,
lafréquence
propre
f o
s’identifie alors à :Tant que l’amortissement restera
modéré,
la fré-quence de résonance
fR
s’identifiera aussi àfi
etsera donc
proportionnelle
à la racine carrée de lapuissance optique (relation (5))
ou encore à la racinecarrée de
(Ip - Is) (relation (4a)).
Vu en terme deperformance
enfréquence,
lagrandeur
caractéristi- quegénéralement
admise est lafréquence
de cou-pure à - 3 dB. Celle-ci étant
proportionnelle
àf o,
un laserperformant
sera donc un laser court, à fortgain,
à fortcouplage
etsusceptible
d’êtrepolarisé
à des taux depolarisation
élevés.iii)
Dans la relation(7b),
lepremier
et le secondtermes sont les termes dominants. Le
premier l’emporte
aux faibles courants depolarisation
alorsque le second
l’emporte
aux forts courants. Enrevanche,
le taux de recombinaison desporteurs
influe peu sur le facteur d’amortissement. Etant donné le rôle
capital
de l’amortissement sur lecomportement dynamique
du laser en fortsignal,
ilest donc
permis
d’avancerqu’une prise
encompte plus
détaillée des mécanismes de recombinaison desporteurs (voir partie 2)
ne doit pas modifier defaçon significative
les résultatsprésentés
dans lapartie
4.iv)
Il existe unepuissance optique (c’est-à-dire
uncourant de
polarisation)
pourlaquelle
le facteur d’amortissement est minimum. La valeur deeù.
peut
être obtenue avec une bonneprécision
ennégligeant 1/Tn
dans la relation(7b)
ainsi que A devantE/Tp
et ensupposant
lafréquence
propredonnée par la relation
(8). L’amplitude optimale
dela
réponse
en faiblesignal
s’écrit alors :| F(j03C9) F(0)|
opt~ 3 4 [A2p 3 03B2’03B53]1/4
.(9a)
|F(j03C9) F(0)|opt ~
1 2 03BEmin~ 3 4 [ A2p 303B2’03B53] 1/4. (9a)
La
fréquence
àlaquelle
seproduit
cetoptimum
estdonnée par :
Comme le montre la relation
(9a),
le terme Eagit
defaçon
déterminante surl’amplitude optimale.
Certains des résultats
qui
viennent d’êtreévoqués ii)
etiv)
sont directement illustrés àpartir
desréseaux de courbes des
figures la
et Ib. Chacune descourbes
représente
l’évolution del’amplitude
norma-lisée de la
réponse
enfréquence
calculée pour un niveau depuissance optique
donné. Le calcul esteffectué en utilisant les relations
(5, 6, 7a, 7b, 7c)
etl’expression
exacte deSp.
Le réseau de courbes de lafigure
lacorrespond
au laser InGaAsP(colonne
2du Tab.
I)
alorsque
celui de lafigure
Ibcorrespond
au laser AsGa dont les
paramètres
sontrapportés
dans la colonne 3 du tableau I. On
peut
vérifier que les courbesreproduisent
fidèlement les courbesexpérimentales rapportées
dans les références[4]
et[10], respectivement.
Les faibles écartsd’amplitude
observés entre théorie et
expérience ( 2 dB) s’expliquent
aisément àpartir
des effetscapacitifs parasites («
RCroll-off ») présents
dans le circuitélectrique expérimental.
Notons enfin que lesampli-
tudes maximales obtenues
(~
6 dB et - 12 dB respec-tivement)
sonttypiques
des lasers InGaAsP et AsGaprésentant
de bonnesperformances
enfréquence [2, 6, 10, 12, 27].
4.
Réponse
en fortsignal.
4.1 RÉSULTATS DE SIMULATION
NUMÉRIQUE. -
La résolutionnumérique complète
deséquations (la,
1b, lc, 5)
dans le cas de fortes modulations a été effectuée par une méthode detype
MERSON à pas variable et contrôled’erreur, qui
est en fait uneméthode de
type RUNGE-KUTTA
modifiée[28].
La
topologie
détaillée descomportements-laser
dansl’espace
3d associé auxparamètres
de modulationest obtenue comme suit. Le taux de
polarisation
estvarié de
1,1
à2,1
par pas de0,2.
Pourchaque
tauxde
polarisation,
l’évolutiontemporelle
de lapuissan-
ce-laser
(ou
de la densité deporteurs)
et calculée sur30
périodes
de modulation et pour 20 x 20couples
de valeurs des
paramètres : fréquence
de modulationet taux de modulation. La
fréquence
de modulationest variée de
quelques
centaines de MHz à ~2,5 fR,
où
fR
est lafréquence
de résonance calculée enfaible
signal (voir 3.2).
Le taux de modulation est varié de0,1
à2,1.
L’évolutiontemporelle
de lapuissance-laser
estanalysée
àpartir
de la dixièmepériode
demodulation,
duréejugée suffisamment longue
pour que lerégime permanent
soit établi.Deux
types
decomptage
sont alors effectués :1)
Oncompte
le nombre depériodes
du courant de modu-lation contenues dans une
période
dusignal optique (=
détection du « doublement depériode »
et descomportements-types
menant auchaos). 2)
Oncompte
lenombre
de maxima dusignal optique
parpériode
dusignal optique (=
détection desrégimes
àpics multiples).
Si lapériode
dusignal optique
estsupérieure
à 20périodes
de modulation(nombre
depériodes
utilisé pour lecomptage),
lecomportement
est déclaré a
priori
detype chaotique.
Enréalité,
ceci n’a
jamais
été observé pour les valeurs deparamètres-laser
utilisées. Notons enfin quel’ampli-
tude de la modulation en
puissance
du laser estégalement relevée,
de manière à estimer l’évolution de laréponse
enfréquence
dans le cas où leFig.
2. -Diagrammes indiquant
les différents comporte-ments
dynamiques
des lasers semiconducteurs suivant le taux et lafréquence
de la modulation en courant, le taux depolarisation
étant fixé à 1,5. La définition des comporte- ments I, II, III, IV est donnée dans le texte. Lesdiagram-
mes 2a, b, c
correspondent respectivement
aux lasers I, II, III du tableau I. La droite horizontale en traits hachurésindique
danschaque diagramme
laposition
de lafréquence
de résonance
fR
calculée en faiblesignal.
Lestriangles rapportés
dans lesdiagrammes
2a,b,
cindiquent
lesvaleurs des
paramètres
de modulation pourlesquelles
desévolutions
temporelles
sontprésentées
dans lafigure
3.[Diagrams indicating
the variousdynamic
behaviours of semiconductor lasersaccording
to thefrequency
- andrate - of current modulations. The normalized bias level is 1.5. The different types of behaviours
(I,
II, III, IV,respectively)
are defined in the text. Thediagrams
2a, 2band 2c
correspond
to lasers 1, II and III of table I,respectively.
In eachdiagram,
the horizontal dashed line indicates the location of the resonancefrequency, f R,
calculated in the small
signal approximation.
The blacktriangles reported
indiagrams
2a, b, c indicate the modu- lation parameters values for which time-evolutions have been calculated infigure 3.]
comportement
est lecomportement périodique
sim-ple.
Les résultats obtenus pour un taux de
polarisation égal
à ~1,5
sontrapportés
dans lesfigures 2a, b,
c.Les
diagrammes
de bifurcationcorrespondent
res-pectivement
aux trois lasersenvisagés
dans letableau 1. La
ligne
horizontale hachuréeindique
dans
chaque
cas laposition
de lafréquence
derésonance en faible
signal f R.
De manière
générale quatre types
decomporte-
ment ont été observés :
Comportement
detype
I(comportement périodique
simple).
- Cecomportement
est celui souhaité.1577
Contrairement à ce que
suggéraient
les travauxrapportés
dans la référence[15],
ilcorrespond
heureusement au domaine le
plus étendu, quel
que soit le laserenvisagé.
C’est dans le cas du laserInGaAsP à
plus
fortamortissement
que l’extension du domaine est laplus grande.
Notons encontrepar-
tie que des effets de distorsion du
signal optique
semanifestent nettement dès que le taux de modulation
dépasse
60%,
et ceciquelle
que soit lafréquence
demodulation. L’évolution
temporelle rapportée
dansla
figure
3a en est une illustration.Comportement
detype
II(comportement périodique simple
avecprésence
depics multiples
parpériode
de
modulation).
- Cecomportement
est obtenu auxbasses
fréquences
et pour des taux de modulationforts ou modérés. Dans le cas du laser InGaAsP
présentant
leplus
fortamortissement,
le taux de modulation-limite est d’environ 60 %. Lafigure
3bFig.
3. - Evolutionstemporelles
dusignal optique
corres-pondant
à différents types de comportement et/ou à différents lasers(courbes
dubas). a) Comportement
de type 1 - Laser 1 - taux de modulation = 0,77 ;b)
comporte-ment de type II - Laser 1 - taux de modulation
= 1 ; c)
comportement de type III - Laser II - taux de modulation= 1,7 ;
d) comportement
de type IV - Laser III - taux de modulation = 1. Danschaque
cas lapuissance optique
estrapportée
en vraiegrandeur.
La sinusoïde de la modula- tion en courant est aussireprésentée (courbes
enhaut).
Son
amplitude
et saposition
verticale sont arbitraires.donne un
exemple
decomportement
avecpics multiples
pour ce laser. Le nombre depics
est icilimité à
deux,
maispeut
êtreplus important
dans le .cas des lasers AsGa. La
séparation
entrepics
estapproximativement
lapériode
de résonance(TR = 1/fR). L’application
depics multiples
n’estdonc
qu’une
manifestation des oscillations de relaxa- tion dulaser,
celles-ci étant néanmoins altérées par la forme sinusoïdale de la modulation. Notons enfin que lecomportement
detype
II a été obtenu pour toutes les valeurs de taux depolarisation envisagées
et
qu’il
a été effectivementobservé
dans une étude récente de laser DFB à1,3
03BCm[29].
Comportement
detype
III(doublement
depériode
àhaute
fréquence
demodulation).
- Cecomporte-
ment est obtenu pour les deux lasers
présentant
lesplus
faibles amortissements. Il seproduit
à unefréquence légèrement
inférieure à 2fR
et pour des[Different
time-evolutions of theoptical signal correspond- ing
to different types of behaviours and/or to different lasers(bottom curves). a)
Behaviour of type 1 - Laser 1 - modulation rate= 0.7 ; b)
behaviour of type II - Laser 1 - modulation rate = 1 ;c)
behaviour of type III - Laser II - modulation rate = 1.7 ;d)
behaviour of type IV - Laser III- modulation rate = 1. In each case, the
optical signal
isgiven
in real unit. The sinusoidal modulation of the current is alsopresented (top curves).
Itsamplitude
andvertical
positions
arearbitrary.]
taux de modulation au moins de l’ordre de 70 %. La
figure
3c donne une illustration ducomportement
detype
III dans le cas du laser AsGa leplus performant
et pour un taux de modulation de
1,7.
Notons que cecomportement disparaît
pour les taux depolarisation
faibles
(-- 0,7).
Ce résultatpeut s’interpréter
aisé-ment à
partir
de l’évolution du facteur d’amortisse-ment en fonction du taux de
polarisation (voir Fig. la
etlb).
Comportement
detype
IV(doublement
depériode
àbasse
fréquence
demodulation).
- Cecomporte-
ment n’est obtenu que pour le laser AsGa
présentant
le
plus
faible amortissement(diagramme 2c).
A ladifférence du
comportement
detype III,
il ne seproduit
que dans un domaine fermé del’espace
3ddes
paramètres
de modulation. Lafréquence d’appa-
rition est
proche
def R/2,
mais néanmoinslégère-
ment inférieure. Les taux de modulation sont voisins de l’unité et les taux de
polarisation compris
entre~
1,2
et1,8.
Une illustration de cecomportement
est donnée dans la
figure
3d. Le faitqu’il
seproduise
au
voisinage
d’unsous-harmonique
de lafréquence
de résonance se
comprend
aisément paranalogie
avec l’oscillateur
paramétrique [13b].
Demême,
l’existence de bornes inférieure etsupérieure
pour le taux depolarisation s’explique
àpartir
de l’évolution du facteur d’amortissement avec ceparamètre.
Enrevanche,
le fait que le taux de modulation se situe nécessairement dans un intervallelimité,
nereçoit
pas
d’explication simple.
Une
analyse plus
fine du domaine IV du dia- gramme 2c a été menée enprenant
des pas defréquence
et de taux de modulationplus
resserrés.Aucune bifurcation
supplémentaire
n’a été détectéequi
auraitindiqué
par là même laprésence
d’undomaine
chaotique,
même restreint. Laprise
encompte
d’un terme degain
non linéaire e dans leséquations-laser
conduit donc à lasuppression
durégime chaotique.
Ceci est en accord avec lesrésultats de la référence
[16].
Des valeurs de e dix foisplus
faibles ontcependant
étéenvisagées ici,
cequi généralise
le résultat à l’ensemble desdispositifs.
En
revanche,
lapossibilité
d’un doublement depériode’à
bassefréquence
de modulation pour les lasers AsGa n’est pas exclue. Ceci confirmerait ainsi les observationsexpérimentales
de Y. C. Chen et al.[14],
d’autant que les valeurs desparamètres
demodulation pour
lesquelles
cecomportement
a été observé sontproches
de cellesindiquées
dans lediagramme
2c.4.2 PRÉDICTIONS DES COMPORTEMENTS DYNAMI- QUES À PARTIR DES COURBES DE RÉPONSE EN FAI- BLE SIGNAL.
Comportement
detype
II(pics multiples).
- Si l’onadmet que la
séparation
entre deux oscillations de relaxation estsimplement TR = 1/fR,
alors la condi-tion pour observer au moins deux
pics pendant
unepériode
de modulation s’écrit :f f R/2. (10)
Cette condition est tout à fait vérifiée sur les
diagrammes 2a, b,
c. Il est d’autrepart
évident que l’observation effective depics multiples implique
une
dynamique importante (fort
taux demodulation)
et une valeur pas
trop
élevée du coefficient d’amor- tissement.Comportements
detypes
III et IV(doublement
depériode).
- L’existence decomportements
instables tels que ceux detypes
III et IV nepeut
êtreprédite
précisément,
étant donné la nature non linéaire duproblème.
Nous admettrons ici aussi que ces compor- tements sont liés aux oscillations de relaxation du laser et que deux conditions sont nécessaires :i)
Letemps
d’amortissement des oscillations de relaxation(1/03BE03C90,
voirparagraphe IIIb) est supé-
rieur à la
période
de modulation(1/f).
En d’autrestermes,
desphénomènes
d’interférence seproduisent
sur deux
périodes
consécutives. Cette condition estidentique
à celle énoncée parAgrawal [16].
ii)
Les instabilités nepeuvent
sedévelopper
que si lafréquence
de modulation est unharmonique
ouun
sous-harmonique
d’ordrepair
de lafréquence
derésonance
(f ~ n
xfR
oufRln
avec npair)
et l’onne considérera ici que la valeur n = 2. En
réalité,
lesrésultats de simulation
numérique
montrent quef est toujours
sensiblement inférieure aux valeurs indi-quées précédemment.
Tout se passe commesi,
enfort
signal,
lafréquence
de résonance étaitdéplacée
vers les
plus
faibles valeurs[2].
Le relevé de la valeurnumérique
del’amplitude
de la modulation enpuissance
du laser nous apermis
de vérifier cetteassertion.
Si l’on suppose en outre que la
fréquence
derésonance
fR
estproche
de lafréquence
propref o
alors les conditionsi)
etii)
se ramènent à unecondition
simple
sur le facteur d’amortissement.Pour
qu’un comportement
detype
IIIpuisse
appa-raître,
il faut :--- ’3 - -- f - B..1....1.."1
soit une
amplitude
à la résonance d’au moins4,5
dBpour la
réponse
en faiblesignal.
Pour
qu’un comportement
detype
IVpuisse
appa-raître,
il faut :soit une
amplitude
à la résonance d’au moins 16 dB.Les conditions