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Submitted on 1 Jan 1878
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Emploi du chlorure de méthyle comme agent frigorifique
Camille Vincent
To cite this version:
Camille Vincent. Emploi du chlorure de méthyle comme agent frigorifique. J. Phys. Theor. Appl.,
1878, 7 (1), pp.123-127. �10.1051/jphystap:018780070012301�. �jpa-00237380�
elle donne alors
En faisant le
calcul,
on trouve :Cette limite
supérieure
du second terme est de même ordre degrandeur
quelui
car laquantité dC
doit décroîtrerapidement;
onvoit par là
qu’il
n’est pasnégligeable
devant lepremier
terme.EMPLOI DU CHLORURE DE MÉTHYLE COMME AGENT FRIGORIFIQUE;
PAR M. CAMILLE VINCENT.
Le chlorure de
méthyle peut
êtreappliqué j udicieusement
à laproduction
du froid dans les laboratoires. Je croisutile,
avantd’examiner cette
application,
derappeler quelques-unes
des pro-priétés physiques
de ce corps, etd’exposer
sommairement un pro- cédé nouveau depréparation qui permet
de l’obtenir en abondance industriellement.Le chlorure de
méthyle,
dont lacomposition
estreprésentée
par la formuleC2 H3 C1,
est gazeux à latempérature ordinaire;
il estincolore,
etpossède
une odeur douce et une saveur sucrée rappe- lant celle du chloroforme. Soumis à lacompr ession,
il se résoutfacilement en un
liquide
incolore ettrès-mobile,
dont la tension de vapeur est de3m,
13 de mercure à latempérature
de I5°. Celiquide
entre en ébullition à 201323° sous lapression
deom, 76
demercure.
Le chlorure de
méthyle
a été découvert en 183 5 par MM. Dumase t
lPeligo t, qui
lepréparaient
en traitant l’al coolméthylique
parun
mélange
de sel marin et d’acidesulfurique. Il y
a eujusqu’ici
peu
d’applications
de ce corps, en raison de sonprix
élevé et de ladifficulté de sa
préparation
industrielle à l’état depureté.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018780070012301
I24
Ayant
été conduit à étudier lesproduits complexes qui
sedégagent pendant
la calcination des vinasses debetteraves,
pour la fabrication du salin(1), j’y
ai trouvé toute une série deproduits intéressants,
et entre autres unequantité
considérable de tri-méthylamine Az (C2H3)3 .
Voulant utiliser cette matière alcalinetrès-abondante, j’ai
étudié sesprincipales combinaisons,
eten
particulier
sonchlorhydrate.
Lechlorhydrate
detrimé thyl-
amine soumis à l’action de la chaleur se
décompose
nettementvers
295°
entriméth3’lamine libre ,
chlorure deméthyle
etchlorhydrate
demonométhylamine, qui
reste dansl’appareil;
encontinuant l’action de la
chaleur,
ce dernier sedécompose
à sontour en
ammoniaque
et en chlorure deméthyle.
Les deuxéqua-
tions suivantes
expliquent
ces deux réactions successives:Le
mélange
gazeux étant traité par un acide abandonne ses pro- duitsalcalins,
tandis que le chlorure deméthyle
reste à l’état depureté.
Ce gaz, étantdesséché,
est ensuitecomprimé.
Il y a donc là une source abondante de chlorure de
méthyle
purqui
enpermet
delarges applications.
J’aipensé
que ceproduit
trouverait un .
emploi judicieux
dans les laboratoires pour pro- duire de bassestempératures économiquement.
Onpeut
facile-ment
transporter
le chlorure deméthyle
dans des vasesmétalliques
relativement
minces,
et l’avoir enprovision
pour lesexpériences.
Si on le
fait jaillir
dans un vase ouvert, il entre aussitôt en vive ébullitionpendant quelques instants, puis
l’ébullitions’arrête,
etl’on a alors un bain à - 23° dans
lequel
onpeut plonger
les corps à refroidir. Si l’on vient à activerl’évaporation
du chlorure deméthyle
par unesimple injection d’air,
onpeut
abaisser de beau- coup latempérature
de laportion
restéeliquide
et solidifier enquelques
instants desquantités
considérables de mercure. Un ther- momètre à alcoolplongé
dans leliquide
descend dans ces condi-tions à 2013 55° environ.
Les mélasses, résidus de la fabrication du sucre, sont utilisées pour la prépara-
tion de l’alcool. On les étend d’eau, on les fait fermenter, on les distille, et le résidu liquide est la vinasse.
Ce mode
opératoire,
assezprimitif,
ne seprête
pas auxexigences
du
laboratoire,
etj’ai pensé qu’il
serait utile de faire unappareil simple,
peucoûteux, permettant
de maintenirpendant plusieurs
heures un bain de 1 lit environ de
liquide incongelable,
soit à latempérature
constante de2013 23°,
soit à unetempérature plus
basseallant
jusqu’à
201350°. Lefrigorifère que j’ai
fait construire à ceteffet se compose d’un vase
cylindrique
en cuivre à doublesparoi s
A(fig. i),
entre les deuxenveloppes duquel
onpeut
introduire duFig. i.
chlorure de
méthyle,
à l’aide d’un robinet B formé d’unetige
d’acierfiletée
C,
terminée par un cônes’appliquant
sur unsiége
enbronze,
et
que l’on peut
facilement manoeuvrer à l’aide d’unepoignée.
Unevis
K, s’appliquant
sur une rondelle enplomb,
étantlégèrement desserrée,
laisseéchapper
l’air etpermet
au chlorure de sepréci- piter rapidement
dansl’appareil.
Le chlorure de
méthyle
étant enprovision
dans uncylindre
encuivre servant à son
transport,
etportant
un robinet à vispareil
àcelui du
frigorifère,
on le fait facilement passer dans ce dernierappareil
au moyen d’un tube en caoutchouc renforcé par des toiles.On
peut
introduire ainsi2kg,500
environ de chlorure dansl’appa-
reil ;
on verse alors dans le vase central E unliquide incongelable,
de l’alcool par
exemple,
pour former le bain danslequel
on pourraplonger
tous les corps à refroidir. Toutl’appareil
est entouré dematières peu conductrices de la
chaleur ,
telles que de larâpure
de
liége,
maintenues par uneenveloppe F,
afin d’éviter l’échauf- fement par l’air ambiant.Les choses étant ainsi
disposées, l’appareil
estprêt
à fonction-ner et, pour abaisser la
température
du bain à2013 23°
il suffit alors d’ouvrir le robinet B. Le chlorure deméthyle
entrant aussitôt enébullition,
latempérature
s’abaisserapidement,
et au bout dequelques
instants le bain d’alcool se trouve à - 9-30. Si l’on veutobtenir une
température beaucoup plus basse,
il suffit de relier le tube de sortie dufrigorifique
avec une forte machinepneumatique
et de faire le vide. On peut ainsi faire des
expériences
deliquéfac-
tion de gaz et de solidification de
liquide qui exigent
encoreaujour-
d’hui
l’emploi
duprotoxyde
d’azoteliquide
ou de l’acide carbo-nique
solide.Une belle
expérience
que ce nouvelappareil permet
de faire est la cristallisation du mercure. On la réalise en maintenantpendant quelques
instants un matrasplein
de mercure,plongé
dans le bainrefroidi; puis ,
le retirant detemps
entemps
pourl’examiner,
onsaisit le moment où la
plus grande partie
du mercure est solidi-fiée,
et l’on fait vivement écouler laportion
encoreliquide.
Onreplonge
aussitôt le matras dans le bain pour le refroidir davan-tage
et l’onpeut
alors le retirer et l’examinerpendant quelques
in-stants. On obtient ainsi de
magnifiques
cristaux brillants de mer- cure. A cette bassetempérature
l’alcool servant de bain estsirupeux
et adhère au verre.
Si l’on se propose de refroidir un courant gazeux pour le con- denser totalement ou
partiellement,
onpeut disposer
dans le vasecentral E un tube en U dont la
partie
inférieureporte
unaju-
tage
pour l’écoulement duliquide
condensé. Lefrigorifère porte
à cet effet une
gaine
S pour la sortie del’ajutage.
Je pense que cet
appareil, très-simple,
d’unprix
peu élevé etd’un fonctionnement
facile,
pourra rendre des services dans les laboratoires.Je fais construire en ce moment des
appareils
de laboratoireplus
complets
que leprécédent, qui porteront
une pompeaspirante
etfoulante, permettant
de faire le vide dans lefrigorifère,
deliquéfier
et de faire rentrer dans
l’appareil le
chlorure deméthyle vaporise.
Le chlorure de
méthyle, fabriqué industriellement,
est livré dansdes vases en cuivre ne
présentant
aucundanger
dans leur manie-ment
( 1 ) .
SUR LE NUMÉROTAGE DES VERRES DE LUNETTES;
PAR M. C.-M. GARIEL.
Les lunettes ou besicles
employées
enoculistique
sont, dans lagrande majorité
des cas, des lentilles biconvexes ou biconcaves constituées par des calottessphériques égales ;
elles étaient défi-nies, jusqu’à
ces dernierstemps,
par un numéro dont nous allons donner lasignification,
et par unsigne,
comme il suit :Le numéro d’une lentille était la
grandeur,
évaluée en pouces, du rayon des calottessphériques ,
lesigne
+s’appliquant
auxlentilles convergentes, le
signe
- aux lentillesdivergentes.
On sait que la distance focale d’une lentille est donnée par la
relation 1
.-(m
---1 ) R + I R’ ); dans le cas qui
nous occupe, on
a R = R’ et comme de
plus
m,qui
estégal
à 1,54,
diffère peu de1, 50, on
voit quef est
mesuré à peuprès
par le même nombre queR;
de telle sorte que le numéro de la lentillequi
mesure Rdétermine aussi sensiblement la distance focale en pouces.
Le
premier
inconvénient de cesystème
denotation,
c’est que les pouces n’ont pas une unité fixe etdéterminée,
maisqu’elle
varied’un pays à
l’autre;
deplus,
pour lesFranchais,
elle necorrespond plus
à unegrandeur
usitée. Il eût été facile d’obvier à cet incon- vénient en décidant que les mesures seraientprises
en unités dusystème métrique
décimal(mètres,
décimètres oucentimètres) ;
(1) M. Brigonnet, fabricant de produits chimiques à Saint-Denis, fabrique le chlorure de méthyle pur par mes procédés, et le livre à l’industrie chimique au prix de 4fr le kilogramme, dans des cylindres en cuivre en renfermant 2kg, 500, 25kg ou I00kg; il livrera cependant au même prix aux laboratoires, même pour 2kg,500.
MM. Crespin et Marteau, ingénieurs-constructeurs à Paris, construisent les appa- reils frigorifères.