HAL Id: jpa-00244930
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Submitted on 1 Jan 1981
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Méthodes expérimentales de caractérisation des catalyseurs industriels
J.C. Vedrine
To cite this version:
J.C. Vedrine. Méthodes expérimentales de caractérisation des catalyseurs industriels. Re- vue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1981, 16 (7), pp.373-386.
�10.1051/rphysap:01981001607037300�. �jpa-00244930�
Méthodes expérimentales de caractérisation des catalyseurs industriels (*)
J. C. Vedrine
Institut de Recherches sur la Catalyse, C.N.R.S., 2, avenue A.-Einstein, F69626 Villeurbanne Cedex, France (Reçu le 21 novembre 1980, révisé le 18 janvier 1981, accepté le 27 mars 1981)
Résumé. 2014 Dans cette mise au
point
nous avons cherché àprésenter
de façon trèssimplifiée
auxscientifiques
noninitiés la Catalyse et surtout les
problèmes expérimentaux qui
se posent pour l’étude des processus de catalysehétérogène. Après
unrappel
sur lephénomène catalytique
et lescatalyseurs
lesplus importants,
nous abordonsbrièvement les réacteurs et l’étude des mécanismes réactionnels et de la
cinétique chimique.
Nous décrivons ensuite lesprincipales
méthodesphysiques
de caractérisation des catalyseurs en apportant un intérêtparticulier
à l’étudedes surfaces et des mesures dans les conditions
proches
de la réactioncatalytique.
Enfinquelques exemples
per- mettent decomprendre
lacomplexité
desproblèmes
et la nécessité d’utiliserconjointement plusieurs
techniquesphysiques
pour uneapproche
plus exhaustive despropriétés
descatalyseurs.
Abstract. 2014 In this review article we have tried to present in a
very
simple manner «Catalysis
and its relatedphenomena
andproblems »
to scientists who are not familiar in this field. Introduction tocatalytic phenomenon,
catalytic reactions and reaction mechanisms ispresented
first, followedby
a brief summary of the maincatalysts and catalytical
reactions withspecial emphasis
to industrial interests. Questions, which still remain incatalysis
field to
explain catalytic properties,
are raised andpresented
in terms of theknowledge
of thecatalyst
and of theinfluence of the reagents on it
(environment, changes
in symmetry and oxidation state, surface modifications etc...).The main
physical
methods, which are of interest forcharacterizing catalysts properties,
arepresented
with themain data which may be
gained
for a better understanding. Someexamples
of the use of thephysical
methods aregiven
andanalyzed.
Aspecial emphasis
ispresented
on thenecessity
of using severalphysical
methods to assessour
knowledge
on thecatalytic properties
of different materials. At last aspecial
interest isbrought
about thecharacterization of surface
properties
and about the use ofphysical
methods in conditions as close aspossible
tothose of the
catalytic
reactions.Classification
Physics Abstracts
61.00 - 68.20 - 68.40 - 68.45 - 72.00 - 73.25 - 75.00 - 76.00 - 78.00 - 79.00 - 81.00 - 82.00
Introduction. - On sait que l’on entend
sous le
terme de
Catalyseur
toute substancecapable
de faciliterou orienter sélectivement une réaction
chimique
déter-minée. Le
rôle
duCatalyseur
estgénéralement
d’accroître
la vitesse de .la réaction du fait de la dimi- nution del’énergie d’activation, Ea,
sansmodification
del’énergie
nécessaireimposée
par les loisclassiques
de
thermodynamique
et nécessaire à la réaction.Lorsque catalyseurs et
réactifs sont miscibles(gaz
ou
liquides)
on a affaire à laCatalyse homogéne
alors
qu’en
cascontraire (gaz-solide)
ils’agit
deCatalyse hétérogène.
Dans ce dernier cas pourexpli-
quer que les vitesses de
réaction
sontcomparables
à celles observées en
catalyse homogène, alors
que laprobabilité
de choc entre molécules de réactifs et surface ducatalyseur
est bienplus
faible(facteur 1012),
il a fallu admettre que le
catalyseur
intervient lui-même (*) Conférence présentée à la réunion 1980 du groupe français de Spectroscopie Môssbauer à Lyon sur le thème « Surfaces, grains fins, catalyse » [20].dans la réaction par le
phénomène
dechimisorption qui,
enquelque
sorte, active les molécules de réactif.Le
catalyseur
est restitué en fin de réaction et n’est donc pas consommé.Deux
paramètres
sontimportants
enCatalyse,
il
s’agit
despropriétés
suivantes ducatalyseur : 1)
Son activité : mesurée par le taux de transfor- mation des réactifs enproduits
de réaction par unité detemps.
2)
Sa sélectivité : mesurée par laproportion
d’unproduit donné
parrapport
à l’ensemble desproduits
de réaction.
En d’autres termes un
catalyseur facilite et
orienteune réaction
chimique
par accroissement sélectif de la vitesse d’une réactionparticulière.
En
Catalyse hétérogène
ondistingue
deuxprin- cipaux
mécanismes de réaction. Le mécanisme d’Hinshelwoodcorrespond
à une réaction entre deuxréactifs
adsorbés
et le mécanisme de Rideal à une réaction entre un réactif enphase
gazeuse ouliquide
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01981001607037300
et l’autre réactif
adsorbé.
Lesparamètres importants
sont donc
l’adsorption,
la réaction en elle-même et ladésorption
desproduits
de réaction. On est alorsvenu à la notion de sites
d’adsorption
et de sites actifset sélectifs en
catalyse.
Pour essayer decomprendre
le
phénomène catalytique
ou tout du moinsd’expliquer
ce
qui
se passe du fait de l’activation et doncdu
fait de la formation d’intermédiaires réactionnels de durée de vie variable on a été amené àdiversifier
la gamme des méthodesexpérimentales d’appréhension
de laréaction
catalytique.
Nous
analyserons
dans ce texte très brièvementles différentes
méthodes physiques permettant d’approcher
laréfaction (analyse
desproduits
deréaction - détermination des mécanismes réaction-
nels, etc.),
etplus longuement
cellesqui permettent
de caractériser lecatalyseur
lui-même enprésence
ou en l’absence de réactifs.
1.
Cinétique chimique.
-L’objectif
des études de lacinétique chimique,
c’est-à-dire des vitesses deréaction,
est la détermination des loisrégissant
lesréactions
catalytiques
et donc le mécanisme réac- tionnel. On définit les ordrespartiels (a, b...)
parrapport
aux réactifs(Rl, R2, ...)
ou l’ordreglobal
àpartir
de la vitesse de réaction et selon une loi dutype :
où P
représente
lesproduits
de réaction etke
la vitessesuécifiaue ou constante de vitesse définie nar :
où A est le facteur de
fréquence
des sitesactifs, E.
l’énergie
d’activation et R la constante des gazparfaits.
En
catalyse hétérogène
il faut faire intervenir la concentration en réactifs à l’étatadsorbé,
concen-tration
qui
n’est pas connue. Enpremière approxima-
tion et moyennant certaines
hypothèses,
on utiliserales isothermes suivantes, de Languir :
ou de Freundlich :
et les lois
précédentes
enremplaçant R1, R2
... parR1
ads,R2
adse etc...Sans entrer, bien
sûr,
dans le détail de ces lois onvoit
déjà l’importance
de la détermination du nombre de sites actifs et du nombre de rotations - ou T.O.N.turn over number - c’est-à-dire du nombre de molé- cules
réagissant
sur unsite
par unité detemps.
Les loiscinétiques précédentes
permettentd’avoir
uneidée sur ces
nombres,
mais aucune information nepeut
être obtenue sur la nature même de ces sites.Les mesures
cinétiques
ont lieu dans depetits
réacteurs
qui,
aulaboratoire,
sontgénéralement
enverre avec un volume de 10 à 100
ml,
et unpoids
decatalyseur
dequelques
dizaines àquelques
centainesde mg. Les réacteurs sont
alimentés
par unmélange adéquat
de réactifs dans un gazporteur (N2,
He ouHZ)
dont les
proportions
relativespeuvent
être modifiées à la convenance. Dansl’industrie,
les réacteurs sontmétalliques
etde capacité beaucoup plus
élevée etpeuvent
opérer
sous fortepression.
Lesproblèmes
de
charge,
dedébits
gazeux, de résistancemécanique
àl’écrasement du
catalyseur,
detempérature
réelle deréaction
au niveau ducatalyseur
sont dans ce derniercas
beaucoup plus
cruciaux que dans les conditions dulaboratoire. L’extrapolation
est difficile et passe souvent par une étudeen
réacteur intermédiaire dit réacteurpilote.
L’analyse
des réactifsqui
n’ont pasréagi
ainsi que desproduits
deréaction
se faitcouramment
parchromatographie,
enparticulier
enphase
gazeuse.Pour cette
analyse
uneprise
d’échantillons est faite parl’intermédiaire
d’une boucle branchée sur le circuit etqui peut être,
manuellement ouautomatique-
ment, mise en contact avec le gaz
porteur
et lesproduits envoyés
sur une colonne dechromatographie.
Dans
l’industrie,
lepilotage
de la réaction(débits
desréactifs, température, etc...)
esteffectué automatique-
ment à
partir
ducontrôle
automatisé desproduits
deréaction,
cequi permet
de tenircompte
des variations de laréaction,
parexemple
du vieillissement ducatalyseur.
Pour les études de
cinétique
et de mécanismes réactionnels onopère
àfaible
taux de conversion et envitesse initiale de
façon
à limiter les réactions secon-daires
parasites.
Pour caractériser uncatalyseur
d’unpoint
de vuequalités
industrielles(rendements élevés,
sélectivité
appropriée,
résistancemécanique,
résistanceà
l’empoisonnement
et auvieillissement, etc...)
onopérera
au contraire à des taux de conversion élevés.Les lois
cinétiques permettent
de proposer des mécanismesréactionnels.
Souvent lespossibilités
d’étude de mécanismes à
partir
dedonnées expéri-
mentales sont nombreuses et l’une des méthodes
complémentaires
laplus
courante pour sérier la solution duproblème
est l’utilisation de moléculesmarquées
- enparticulier
avec D au lieu de Het 13C (pour RMN)
ou14C (radioactif)
-permettant
de suivre le cheminement de fractions des molécules initiales deréactifs
et leur insertion dans lesproduits
finaux. La
spectrométrie
de masse, laspectroscopie
micro-onde et la RMN sont aussi des
techniques appropriées
pour la caractérisation desproduits
formés.
Les mesures
précédentes permettent
de caractériser lespropriétés
descatalyseurs,
enparticulier
d’activitéet de sélectivité. La détermination des mécanismes
réactionnels permet
depréciser
les entités ouespèces
intermédiaires mises en
jeu
et letype
de réactionconcernée.
Cependant
ungrand
nombre deproblèmes
restent inconnus :
.
-
Quelle
est l’influence de la coordination des ions de transitionactifs,
de lasymétrie
de leur envi- ronnementimmédiat,
de leurdegré d’oxydation
et dudegré
de covalence des liaisonsmétal ligande ? Quelles
sont les modifications de ces
complexes
de coor-dination en cours de réaction ?
-
Quelle
est la structuredes complexes
inter-médiaires formés et
quelle
est leur durée de vie ? Comment l’addition de réactifs modifie-t-elle la struc- tureélectronique et l’arrangement géométrique
de telscomplexes ?
.-
Quelles
sont les modifications subies par les réactifs au cours del’adsorption ?
Peut-on suivre laformation des
produits
de réaction ?Quels
sont lacomposition chimique
etl’arrangement atomique vrais
à la surface d’uncatalyseur ?
Sont-ilsidentiques
à ceux du volume et sont-ils modifiés par l’addition de réactifs ou lors de la réaction
catalytique ? Quelle importance
lesprocédés
depréparation jouent-ils ?
-
Quand
un élémentétranger
estajouté
à un 1matériau,
comment s’effectuel’incorporation ?
Pourles solides a-t-on une solution solide ou un
mélange
de
phases ?
Peut-on avoirségrégation
dephases,
en surface par
exemple ?
Lespropriétés électroniques
du matériau sont-elles modifiées ?
-
Quand
uncatalyseur
estsupporté
a-t-on seule-ment un effet de
dispersion qui
accroît lerapport
de la surface au volume donc le nombre desites
actifssuperficiels ?
A-t-on une modification despropriétés
du
support (transfert électronique, acidité, etc...) ?
-
Quel
est le rôle des transfertsélectroniques (phase
active -support
ou pour unalliage
métal-métal)
et del’arrangement géométrique
et taille desparticules
decatalyseurs ?
- Etc...
Pour essayer
d’apporter
des éléments deréponse
àces
questions,
ondispose
de nombreusestechniques,
en
particulier physiques.
Nous allons dans cequi
suitdécrire très brièvement les
principales techniques physiques
que l’onpeut
utiliser dans les laboratoires de recherche et lesprincipales
informations que l’onpeut
obtenir en nous limitant auxtechniques
utiliséespour les
catalyseurs
réels.Le
phénomène catalytique
seproduisant
à la surface des solidescatalytiques
maispouvant
être influencé par lespropriétés
de volume nousdistinguerons
lestechniques
de surface de celles de volume. Souventon est amené à étudier les
catalyseurs
dans des condi- tions trèséloignées
de celles de la réactioncatalytique
et nous
porterons
un accentparticulier
sur cetaspect.
2.
Principaux
types decatalyseurs
et de réactionscatalytiques.
-L’importance
de lacatalyse
dansl’industrie
chimique
estreprésentée
dans le tableau 1qui rapporte
laproduction
aux Etats-Unis en 1976 des 70premiers produits chimiques
en termes dequantités.
On constatequ’environ
43%
desquantité
Tableau I. -
Tonnages
des 70premiers produits chimiques
aux Etats-Unis en 1976(en millions de . tonnes).
[Amount
of the 70 firstproducts
in USA(1976)
inthousand of
tons.]
produites
sontobtenues
àpartir de procédés
cata-..lytiques,
essentiellement encatalyse hétérogène (77
contre 14
M
det).
Des 91 M de t deproduits formés
à
partir
deprocédés catalytiques,
environ53 % (49
M det)
concernent lacatalyse d’oxydation
dont43,5
M de t encatalyse hétérogène
avec 30 M de tpour
l’acidesulfurique
et 7 M de t pour l’acidenitrique..
On a
reporté
dansle
tableau II descomparaisons qualitatives
entre lesprocédés catalytiques homogènes
1en
phase liquide,
avec desproblèmes
au niveau de larécupération
et durecyclage
ducatalyseur,
et lesprocédés hétérogènes
avec desproblèmes
de réacteursà cause des difficultés
d’échange thermique
et derésistance
mécanique
à l’écrasement ducatalyseur.
Tableau II. -
Comparaison
entrecatalyses homogène
et
hétérogène.
[Comparison
betweenhomogeneous and heterogene-
ous
catalysts properties.]
Il est bon de noter
qu’à
l’échelle industrielle il y a despertes
decatalyseur qui,
tout en restant faibles. par
rapport
à la massetotale, représentent
des quan- . tités nonnégligeables
parexemple
lespertes
de Ptt dans
l’oxydation
deNH3
en NO. Dans d’autres cas; il est nécessaire d’effectuer de
fréquents remplacements
, du
catalyseur (par exemple
dansl’oxydation
duméthanol en
formol)
ou bien decoûteuses régéné-
rations
(par exemple
pour lescatalyseurs
à base de Ptutilisés dans les
procédés
deréformage
pour la pro-duction
d’essence oud’aromatiques
et dont larégéné- ration
consiste àbrûler
lesdépôts hydrocarbonés
formés
qui
désactivent lecatalyseur),
cequi
évidem-ment accroît
les pertes
decatalyseur.
En
dehors de cesproblèmes
liés à larécupération
ou aux
pertes
decatalyseurs,
le choix d’unprocédé industriel
seraguidé
par des considérations évidentesTableau
III. -Catalyseurs
et réactionscatalytiques typiques.
sur : les
rendements,
le type de matièrepremière,
la
récupération
ou la nécessitéd’énergie,
leprix
del’installation,
le type et laquantité
desous-produits rejetés (problèmes
de santé etécologiques).
Leprix
du
catalyseur
n’intervientsouvent qu’au
secondrang !
Nous avons
présenté
dansles
tableauxIII
et IVles
principaux catalyseurs
et desréactions typiques
concernées ainsi que les
catalyseurs
lesplus
utilisés.Ces
catalyseurs peuvent
être utilisésseuls
oudéposés
-sur un
support plus
ou moins inerte telsA’203, Si02
ou
MgO
essentiellement. L’utilisation d’unsupport peut
permettreprincipalement
d’accroître très sensible- ment lerapport surface/volume
de laphase
active(en particulier
pour les métauxprécieux
utilisésà
moins de 1
% pondéral)
etparfois
d’améliorer lespropriétés catalytiques,
parexemple
dans le cas deszéôlithes.
Dans
le
tableau V nousprésentons quelques exemples
sur les conditions réactionnelles pour cer-taines réactions d’oxydation ménagée.
Cesexemples
ont
pour
but deprésenter
au lecteur une idée concrètesur les conditions
expérimentales
encatalyse
indus-trielle.
Nous
allons considérer
maintenant lestechniques, physiques
lesplus
couramment utilisées encatalyse hétérogène
pourla
caractérisation des solides. Nousne
parlerons
volontairement pas detechniques impor-
tantes mais
d’applications
limitées pour lescatalyseurs
réels telles la diffraction des électrons
lents,
laphoto-
émission
angulaire,
la diffraction et diffusion des neutrons, lestechniques de type Raman, Mole,
etc...Nous considérons :
1)
lestechniques qui,
parprincipe, analysent
l’ensemble du
matériau
et que nousdésignerons
comme
techniques
de volume même si nousportons
un accent
particulier
auxcaractérisations
dephases
adsorbées en
surface ;
2)
lestechniques qui analysent
les toutespremières
couches
atomiques proches
de la surface et que nousappellerons techniques
desurface
même siplusieurs
couches sous la surface sont concernées.
’
3.
Techniques physiques
de volume. - 3.1 MÉTHODES DE SPECTROSCOPIE MOLÉCULAIRE[1].
- Il1 s’agit
essentiellement destechniques optiques
d’infra-rouge, uv-visible et Raman. Le tableau VI donne une
idée des
domainesd’énergie
ou delongueurs
d’ondesconcernées
etparallèlement
des transitions mises enjeu.
Dans les
spectroscopies
UV et IR onenregistre
’ la
lumière absorbée(ou parfois émise) correspondant
aux
transitions
d’un niveauénergétique
à un autre.En
spectroscopie
Raman onanalyse
la lumière dif fusée dont l’écarténergétique
parrapport
àl’énergie incidente, fournie généralement
par unLaser,
cor-respond
à des différences entre niveauxénergétiques
vibrationnels ou rotationnels. Les informations obte-
nues par ces trois
techniques
seront. doncparfois analogues
etparfois complémentaires puisque
lesdomaines
d’énergie
sont différents donc lestransitions
concernéeségalement.
On sait
que l’énergie
totale desniveaux
orbitauxd’un
composé peut
être écrite :représentant
lasommation
desénergies
detranslation,
de
rotation,
de vibration etélectronique
avecEe » Ev » ER. Ee
intéresse le domaineUV, E,
ledomaine IR et
ER
ledomaine
micro-ondes. On voit donc que ces différentesspectroscopies permettront
d’obtenir desinformations complémentaires
sur lesétats
énergétiques
d’unsystème
donné.Pour
expliciter
un peu ces notions nous pouvons Tableau V. -Procédés
industriels deformation
deproduits oxygénés
en-catalyse hétérogène.
[Industrial
processes for theproduction
ofoxygenated products
inheterogeneous catalysis.]
Tableau VI. -
Comparaison
des rayonnementsélectromagnétiques.
[Comparison
ofelectromagnetic radiations.]
rappeler qu’un
ion detransition présentant
5 niveauxénergétiques
ddégénérés
à l’état libre voitcette dégénérescence
levéepar
lechamp
cristallin créé par l’environnement du cation selon le schémaprésenté
dans
la figure 1.
Cette levée dedégénérescence dépend :
de la
symétrie environnante,
des distorsionséventuelles
et son
amplitude dépend
de la nature desligandes
etdes
longueurs
de liaison. Onconçoit
alors que,Fig. 1. - Influence de la symétrie octaédrique (Oh) ou tétra-
édrique (Td) et de distorsions tétragonales sur la levée de dégéné-
rescence des niveaux d’un ion de transition.
[Influence
of environmental octahedral or tetrahedral symmetries (Oh orTd)
and tetragonal distortions on the degeneracy extent ofd ions levels.]
lorsque
l’on pourra induire des transitions entre cesdifférents
niveaux,
on aura desenseignements impor- tants
sur lasymétrie concernée,
les distorsions éven- tuelles et lesamplitudes
duchamp
cristallin.: Dans le cadre de la
Catalyse
cesspectroscopies
pourront être utilisées dans les conditions d’une réaction c’est-à-dire sous
atmosphère
contrôlée et àune
température
désirée. Notonscependant qu’on les
utilise le
plus
souvent dans des conditionsplus
aiséesd’étude
(température ambiante, atmosphère
de videou
d’air)
defaçon
à avoir des informations sur lecatalyseur
lui-même.La
spectroscopie
IRapportera
deprécieux
ren-seignements
dans les domaines suivants :a)
Détermination des groupementsfonctionnels organiques
ou minéraux tels que ceuxprésentés
ci-dessous
(Tableau VII),
groupements de surface(adsorbats)
ou de volume(vibration
deréseau).
Tableau VII. - Domaines de
fréquences
de vibra-tion IR pour
quetques.groupements fonctionnels
usuels.[IR
vibrationalfrequences
domains for some fonc- tionnalgroups.]
b)
Caractérisation despropriétés acido-basiques superficielles des catalyseurs
solides. Pour cela onadsorbe sur le solide une
base,
comme l’ammoniacou la
pyridine,
ou un acide et l’onanalyse
les spectresinfra-rouge
obtenus. La nature de l’entitéobtenue,
caractérisée par sa
fréquence,
permet dedéterminer
le site
d’adsorption
-par exemple
unproton
acide H+(dit
siteBrônsted)
ou un centreaccepteur
d’undoublet
électronique (dit
site de Lewiscomme 2013 Al).
Tableau VIII. - Nombres d’onde IR
(v
encm-1)
de lapyridine
selon la nature du sited’adsorption.
[Wavenumber in
cm-1
forpyridine
adsorbed as a function of the nature of theadsorption site.]
On montre par
exemple
sur lafigure
2 les variations d’acidité d’une zéolithe detype
Y en fonction de latempérature
d’activation du solide. Ces variations sont d’ailleurscomparables
à cellesdes
bandesd’absorption
dues auxgroupements
OH(sites
deBrônsted) qui disparaissent
par calcination avecformation de sites de Lewis. Notons que les nombres d’onde
augmentent
avec la force acide cequi permet
d’avoir une idée de l’aciditécomparative
entre échan-tillons
(Tableau VIII).
Fig. 2. - Evolution de la concentration en sites protoniques et en
centres de Lewis en fonction de la température d’activation préa- lable, déduite de l’intensité des bandes IR à 1 540 et 1 450 cm - ’ 1 respectivement après adsorption de pyridine
(d’après [2])
surzéolithe Y.
[Variations of optical density of IR bands at 1 540 (pyridinium ion) and 1450 cm-’ (Lewis adsorbed pyridine) as a function of
activation temperature of Y zeolite samples prior to pyridine adsorption (from
[2]).]
c)
Caractérisation descomplexes :
Laspectroscopie
IR étant sensible aux
groupements fonctionnels,
onconçoit
aisémentque lorsqu’une
réactioncatalytique
fait intervenir des
complexes
de coordinationqui
évoluent dans le
temps,
des informationsimportantes pourront
être obtenues.Prenons,
commeexemple,
la réaction de
carbonylation
du méthanol(CH30H
+ CO ~CH3COOH) catalysée
par lesions Rh en
présence
d’iodure deméthyle [3].
Nousavons
représenté
sur lafigure
3les
différences des bandesd’adsorption
IR en fonction ducomplexe carbonyl correspondant.
Fig. 3. - Mécanisme proposé pour la réaction de carbonylation
du méthanol sur catalyseur au Rh en présence de CH31. Les ; fréquences IR notées correspondent aux groupements carbonyles
des différents complexes des stades intermédiaires
(cf. [3]).
[Mechanism
proposed in ref. [3] for the reaction of carbonylation ofmethanol on Rh catalyst in presence of CH31. The IR frequencies as indicated are refering to carbonyl groups for differents complexes
of intermediate
steps.]
. -d)
Caractérisation d’unesurface
à l’aide de sondesappropriées.
On utilisefréquemment
COqui
donnedes bandes IR assez étroites et
permet
de caractériser lespropriétés superficielles
- parexemple donneur
ou
accepteur
d’électron -d’un
solide. Desexemples
sont donnés dans les communications de MM. Martin et Mathieu
[20].
Laspectroscopie
UV[4]
fait intervenirdes transitions
électroniques qui
peuvent être classéesen
plusieurs
groupes selon la nature des sauts électro-niques :
a)
Transitionsd-d dans
le cas des ions de transition sontcaractéristiques
par leurposition énergétique
du
degré d’oxydation
de l’ion et de lasymétrie
envi-ronnante
(Oh, Td, distorsions).
b) Transferts
decharge : impliquent
un transfertd’électron d’une orbitale
occupée
vers une orbitalevide. Les bandes
d’absorption
obtenues sont caracté-ristiques
dudegré d’oxydation
et des liaisonsavec
lesligandes.
’
c)
Transitionsn-n*
etn-n*, données essentiellement
pour les
carbocations
ou radicauxinsaturés,
caracté-risent des groupements fonctionnels
particuliers.
Les informations que l’on obtiendra en
spectro- scopie
UV-visibleporteront
sur : .a) Caractérisation
desdegrés d’oxydation
desions :
cet
aspect est important
car il y a très peu detechniques permettant
une telle détermination etconstitue
l’undes
apports
lesplus importants
de latechnique.
{3)
Détermination de lasymétrie environnante de
l’élément
analysé :
cetaspect
estimportant
pour caractériser lescomplexes.intervenant
dans la réactioncatalytique
mais il est bon degarder
àl’esprit
que,principalement
pour lessolides,
les bandesd’adsorp- tion
sontlarges
cequi gêne
considérablement les étudesfines,
enparticulier lorsqu’il
y a recouvrement de bandes.y)
Caractérisation de groupementsfonctionnels
etpar là des
phases
adsorbées. On pourra accéder à la caractérisation decomplexes
intermédiaires dans uneréaction
catalytique (radicaux allyles
parexemple)
oudes
propriétés acido-basiques
d’une surface solide.La
technique
pourra être utilisée avecprofit
dans.les conditions de la réaction
catalytique
à condition évidemment quel’absorption
UV soit détectable.3.2 SPECTROSCOPIES
MAGNÉTIQUES (RPE
ETRMN) [5].
- Ce sont lesspectroscopies qui
font intervenir les momentsmagnétiques
despin (électronique
etnucléaire).
Cesspins
sontséparés
en deux familles(parallèle
ouanti-parallèle)
par unchamp magnétique
continu
appliqué.
Lesspectres enregistrés
corres-pondent
àl’absorption d’énergie (micro-onde
enRPE et radio
fréquence
enRMN)
nécessaire à latransition électronique
ou nucléaire d’un niveau inférieur au niveausupérieur. Chaque
niveaupeut
être
déplacé
ou subdivisé par des interactions avecl’environnement de l’élément considéré. Ce sera là toute la richesse de ces
techniques.
En
spectroscopie
de résonanceparamagnétique électronique
on ne pourraanalyser
que lescomposés ayant
un certain nombre - engénéral
un - d’élec-trons non
appariés,
c’est-à-dire seulement lescomposés paramagnétiques.
Dans le cas de laprésence
deplu-
sieurs
degrés d’oxydation
d’un élément on ne détecteradonc
qu’une partie
de ceux-ci : ceuxqui
sont para-magnétiques.
Un autre
aspect important
est la caractérisation de lasymétrie
environnante dans le cas decomplexes
d’ions
paramagnétiques.
Cettecaractérisation,
prove- nant de la détermination de ce que l’onappelle
lefacteur g, est due au
couplage
de l’électron dans sonniveau fondamental avec différents niveaux excités vides
(cf. Fig. 1).
Un bon accord avec les données despectroscopie UV,
faisant intervenir les mêmes niveauxénergétiques,
pourra alors être obtenu.La
spectroscopie.de
RPE seraégalement
trèsutilisée
pour la caractérisation des radicaux libres ou ions radicalaires. Par
extension
de cetteapplication,
onpeut concevoir que, si une surface
présente
des sitesaccepteurs
ou donneurs d’électron(oxydo-réducteur),
par addition de
composés
à faiblepotentiel
d’ioni-sation
comme lepérylène
ou l’anthracène ou à affinitéélectronique
suffisante comme letétracyano- méthylène
ou letrinitrobenzène,
il y a formation de cations ou anionsradicalaires, respectivement.
L’étudede
ces ions radicalaires par RPEpermettra d’avoir
des
informations importantes
sur lespropriétés
acido-basiques
ouoxydo-réductrices
descatalyseurs solides.
La
spectroscopie
de RPE seraenfin
utilisée pour l’étude desphases adsorbées, lorsque,
biensûr,
ces
phases
sontparamagnétiques
comme parexemple 0-, 02 , 03 , C02 , S02 ,
etc. ou descomplexes
detype Cu(NH3)¡ +
parexemple.
Cet aspect estimportant
car on
préconise
souvent laprésence
de tellesespèces
au cours de la réaction
catalytique
àpartir
del’étude
desmécanismes
réactionnels faisant intervenir parexemple
des formes mono oudiatomiques de l’hydro- gène
ou del’oxygène,
des radicauxlibres,
des carbo-cations etc... L’observation de telles entités par RPE est donc
importante
mais leurnon-observation
ne >signifie
pas forcémentqu’elles
n’existent paspuisqu’il peut
êtrequestion
de durée de vie. Notonscependant
que si on
opère
en continu et si laconcentration instantanée
est suffisante onpourrait
observer detelles
espèces fugaces puisque
l’échelle detemps
enRPE est de l’ordre de
10-10
seconde.Rappelons
encore que la sensibilité de latechnique est,
extraordinairepuisqu’elle peut
descendre au 100e de ppm. Latechnique
peut être utilisée dans des conditionsproches
de la réactioncatalytique
mais ily
ade fortes limitations dues à des aspects secondaires
importants
comme la relaxationspin-réseau
et laloi de Curie. >
La caractérisation des
complexes organométalliques
peut être très fructueuse en RPE car si les
ligandes possèdent
des noyaux despin nucléaire
non nul ladétermination
dunombre,
de l’intensité et de laséparation
des raieshyperfines
observéespermet
deremonter à la
symétrie
ducomplexe,
au nombre et àla nature des
ligandes.
La
spectroscopie
de RMN est utiliséeégalement
dans de nombreux domaines. On a
déjà
mentionnéson utilisation pour
l’analyse
desproduits
deréaction,
en
particulier lorsque l’on
utilisedes
moléculesmarquées.
Lesprincipales
données de RMN sont :- La caractérisation des groupements fonctionnels de Chimie
CH, CH2, CH3, OH, NH,
etc.- L’étude des
phases
adsorbées etespèces
inter-médiaires. Par
exemple
la formationd’espèces ally- liques
pourra être observéepuisque
lesgroupements
CH sont distincts de ceux du réactif initial.