HAL Id: jpa-00244830
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Submitted on 1 Jan 1980
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Caractérisation d’oxydes ferriques mixtes du type (Fe1- xMx)2O3, y H 2O
H. Georges-Gibert, Chr. Janot, Lj. Nalovic
To cite this version:
H. Georges-Gibert, Chr. Janot, Lj. Nalovic. Caractérisation d’oxydes ferriques mixtes du type (Fe1-
xMx)2O3, y H 2O. Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1980, 15 (6),
pp.1123-1132. �10.1051/rphysap:019800015060112300�. �jpa-00244830�
1123-
Caractérisation d’oxydes ferriques mixtes du type (Fe1-xMx)2O3, y H2O
H.
Georges-Gibert (*),
Chr. Janot(*)
etLj.
Nalovic(**)
(*) Laboratoire de Physique du Solide (L.A. 155), Faculté des Sciences, C.O. n° 140, 54037 Nancy Cedex, France (**) Centre O.R.S.T.O.M., B.P. 165, 97301 Cayenne Cedex, Guyane
(Reçu le 16 novembre 1979, révisé le 4 février 1980, accepté le 11 février 1980)
Résumé. - Des oxydes mixtes (Fe1-xMx)2O3, y H2O avec M = Cr, Ni, Cu préparés par précipitation aqueuse sont étudiés par spectrométrie Môssbauer, mesures magnétiques et
microscopie
électronique. Les résultats lesplus
significatifs
sont obtenus avec M = Cr. Ces composés cristallisent en formes polygonales avec de l’eau adsor- bée en surface. La taille des micro-grains décroît lorsque la teneur en chrome augmente et devient de moins enmoins uniforme. On met en évidence
l’apparition
d’unephase
désordonnée àantiferromagnétisme dispersé qui
est seule présente pour x > 0,13. Dès les plus faibles taux de substitution, la transition de Morin est inhibée.
Abstract. 2014 (Fe1-xMx)2O3, y H2O compounds with M = Cr, Ni, Cu have been
prepared
byprecipitation
insolution and then studied by Mössbauer spectroscopy, magnetic measurements and electron
microscopy. Signi-
ficant data have been obtained with M = Cr. These compounds crystallize in
polygonal
shapes with adsorbedwater on surfaces. The size of the micrograins decreases when Cr concentration increases and becomes less and less uniform. Evidences are obtained for the appearance of a disordered phase with canted
antiferromagnetism
which remains alone when x > 0.13. Even for the smallest Cr concentration the Morin transition does not take
place any more.
Revue Phys. Appl. 15 (1980) JUIN 1980, PAGE 1123
Classification
Physics Abstracts
33.40 - 61.50C - 76.80 - 91.90
1. Introduction. -
L’oxyde ferrique Fe203,
etplus généralement
lescomposés
dufer,
voient leurspropriétés
assezprofondément
conditionnées par lesparamètres physico-chimiques qui
interviennent au cours de leur élaboration naturelle oupréparation
en laboratoire.
Inversement, l’étude,
parexemple,
des
propriétés magnétiques
ou de lamorphologie cristallographique
de telscomposés finis,
peut êtreriche d’informations sur la
pédogenèse
des sols dontils sont issus
[1].
Ce travail est une étude
systématique
despropriétés magnétiques
etcristallographiques
decomposés
mixtes du fer de type
(Fe1-xMx)2O3, y H 20 préparés
en laboratoire avec le souci de rester très
près
desconditions existant naturellement au cours de l’alté- ration des sols. Le cas de M = Cr sera
plus particulièrement analysé
en raison de l’étendue dusystème
mixtehomogène
sur toute l’échelle des concentrations et aussi pour l’intérêtqu’il
peut yavoir à suivre l’évolution de la structure
magnétique
entre celles de
Fe203
et deCr2O3 [2].
Des résultatspartiels
seront mentionnés pour M = Ni et Cu.L’approche expérimentale
est essentiellement réa- lisée parspectrométrie
Môssbauer dont les donnéessont
comparées
à celles obtenues enmicroscopie électronique
et par mesuresmagnétiques classiques.
2.
Description
des échantillons étudiés et caracté-ristiques physiques
desoxydes
mixtes. -- 2.1 PRÉPA-RATION ET COMPOSITION CHIMIQUE. - Les ions métal-
liques (Fe
+M)
sont mis en solution par l’acideperchlorique jusqu’à
une concentration de l’ordre de0,1 Mol/1.
Lesoxydes
sont ensuiteprécipités
enajoutant
de la soudejusqu’à
obtenir unpH
voisinde 7. Les
précipités
sontséparés
de la solution rési- duelle parfiltrage, puis
séchés à 60 °C et enfin abon- damment lessivés à l’eaupercolante
à 60 °Cjusqu’à complète
élimination des ions Na+ ouC104.
Tableau I.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019800015060112300
On a ainsi
préparé,
enparticulier,
neuf échantillons de la série(Fe1-xCrx)2O3,
yH20
ayant les caracté-ristiques (résultant
del’analyse chimique)
rassemblées dans le tableau I.L’étude aux rayons X donne des clichés de dif- fraction avec quatre raies fines indiscernables de celles de
Fe203
pour les échantillons deY1
àY6.
Pour
Y7, Y8
etY9
on obtient seulement un fond continu. Des échantillonsanalogues
ont été obtenusavec
2.2 STRUCTURES CRISTALLOGRAPHIQUES ET MAGNÉ- TIQUES DE
Fe203
ETCr203.
-- Ces deuxoxydes
cristallisent dans le même
système (rhomboédrique
degroupe
spatial 3 m)
avec des mailles presqueidentiques (paramètres 5,42 Â
et5,33 Â respectivement ; angles caractéristiques
550 17’ et55° 9’).
La maille est unempilement hexagonal
compactd’oxygène,
les ionsM3+ occupant
2/3
des sitesoctaédriques.
Dans lamaille
hexagonale
de volumetriple
de la maillerhomboédrique
les cations M3+ sont distribués en6
feuillets,
nonparfaitement plans,
en moyenneperpendiculaires
à l’axe[111]
d’ordre 3 du rhombo-èdre
(Fig. 1).
Fig. 1. - Structure des oxydes Fe203 (a) au-dessus de TM et
. Cr203 (b).
[Structure of (a) Fe203 above TM (b) Cr203’]
Les
oxydes Fe203
etCr203
sont antiferro-magnétiques
avec destempératures
de Néel de 960 K et 308 Krespectivement.
Il y acependant
une assez nette différence en ce
qui
concerne leursstructures
magnétiques (Fig. 1). Cr203 garde
la mêmestructure à toute
température
en dessous deTN,
lesspins
étantdirigés
lelong
de l’axe[111] (structure 8 = 0) ;
les interactions lesplus
fortes[3], [4]
sont lesinteractions
d’échanges JI
= - 86 K lelong
de[ 111]
etJ2
= - 38 Kperpendiculairement
à[ 111].
Il en résulteque
chaque
feuillet estantiferromagnétique
etégale-
ment
couplé antiferromagnétiquement
avec ses voisins.Pour
l’oxyde Fe203,
ce sont les interactions de super-échange
cation-anion-cationqui
sont lesplus
fortes(J3
= -29 K//[111] et J4 = -
23 K ...L[111]);
l’inter-action directe normale à
[ 111] J2
= +1,6
K estposi-
tive
[5]. Chaque
feuillet est doncferromagnétique
etcouplé antiferromagnétiquement
avec les feuilletsvoisins. Au-dessus de
TM
= 261 K(température
dela transition de
Morin)
lesspins
sont presque perpen- diculaires à l’axe[111],
unelégère
désorientation des deux sous-réseaux donnant àFe203
un comporte-ment faiblement
ferromagnétique
pourTM
TTN.
En dessous de
TM
on retrouve lesspins
lelong
del’axe
[111].
Pour les
oxydes
mixtesFe203-Cr2O3,
desexpé-
riences de diffusion de neutrons
[2]
ont montré que la structuremagnétique
devient hélicoïdale(autour
de
[111])
et lesspins
sont sur des cônes dontl’angle
au sommet croît
lorsque
la concentration en Cr passe de 0 à environ80 % ;
dans cette gamme decompositions
l’axe ducône,
et donc lacomposante principale
desspins,
estperpendiculaire
à l’axe[ 111]
(comme
pourFe203 pur).
Au-delà de 80%
de chrome, l’axe du cône estparallèle
à[111].
Des études
partielles
de(Fe! -xCrx)203
ont étéégalement
réalisées parspectrométrie
Môss-bauer
[6], [7], [8],
seulement pour certainscomposés
riches en chrome
(x
>0,25)
et sur des échantillonslonguement déshydratés
et recristallisés à hautetempérature.
On constate notamment que, même à 60%
dechrome,
le spectre estcaractéristique
d’unestructure
magnétique proche
de celle deFe203
au-dessus de
TM (champ
interne de 510 kOe à4,2
Ket effet
quadripolaire négatif)
mais que la transition de Morin ne seproduit
pas, au moins au-dessus de4,2
K(l’effet quadripolaire
nechange
pas designe).
[Le signe
de l’effetquadripolaire
apparent mesuré esten effet donné par le terme
angulaire 3cos203B8-1 2
où 0 est
l’angle
que fait l’axe[111]
dugradient
dechamp électrique
avec lechamp magnétique
au noyauqui
a la même direction que lesspins.
0 = 900 dansFe203
au-dessus deTM [9]
et 0 = 0 dansCr203
ou dans
Fe203
en dessous deTM;
à la transition deMorin,
l’effetquadripolaire
varie donc comme de- 1/2 à + 1.]
3. Résultats
expérimentaux
obtenus par spectro- métrie Môssbauer du57Fe.
-L’appareillage
utiliséest de type
classique
à accélération constante. Lasource de 25 mC est obtenue par diffusion
de 5’Co*
dans du rhodium.
L’étalonnage
des vitesses est réalisé àpartir
du spectre du fer naturel(Hi
= 330kOe ;
0393 =
0,16 mm/s)
avec uneprécision
meilleure que0,005
sur laposition
despics.
Les spectres ont étéenregistrés
à destempératures comprises
entrel’ambiante et l’hélium
liquide.
Unchamp magnétique
extérieur peut être
appliqué
àl’échantillon, parallèle-
ment au faisceau de rayons y.
3.1 OBSERVATION EN CHAMP EXTÉRIEUR NUL. -
A la
température ambiante,
aussi bienqu’à celle
de1125
l’azote
liquide,
on observe une évolution relativementsimple
des spectres en fonction de lacomposition
deséchantillons
(Fig. 2) :
-
Y,, Y2, Y3 (0 x 0,014)
le spectre est unsextuplet,
-
Y4, Y5, Y6 (0,038 x 0,070)
le spectre estun
sextuplet plus
undoublet,
-
Y7, Y8, Y9 (0,13
x0,59)
le spectre est un doublet.Les valeurs des
paramètres
déduits de ces spectressont données au tableau II
(F
moyenne de la1 /2 largeur
à mi-hauteur des
pics, ô déplacement isomérique
par rapport au fermétallique, Hi champ interne,
2 eeffet
quadripolaire).
On peut faire les remarques suivantes :1)
Lesextuplet, lorsqu’il existe,
est trèsproche
de celui de
Fe203
etcomplètement
différent de celui de FeOOH. Les(y)
molécules d’eau del’analyse correspondent
donc à uneadsorption
en surface desgrains
et n’affectent pas le réseau del’oxyde
à l’inté-rieur. Ceci doit être la cause de la forme
polygonale
des
grains (Fig. 3)
observée enmicroscopie
électro-nique
enopposition
avec lamorphologie
habituelleen
aiguilles
deFe203 anhydre [10].
2)
L’effetquadripolaire
dusextuplet
variegrossière-
ment comme de -
1/2
à + 1 pourY1
mais restenégatif
et à peuprès
constant pour les autres échan- tillonsquand
on abaisse latempérature.
SeulY,
a donc une transition de Morin. Ce
point
est confirmépar des mesures
magnétiques classiques qui
montrentque l’aimantation de
Y1
diminuebrusquement
pourTM
=(165
±25)
K. On n’observe pas ce passage de l’étatlégèrement
ferro- à l’état antiferro- pour les autres échantillons. Latempérature
de Morin mesurée ainsi pourYl
est sensiblementplus
basse que celle deFe203 anhydre
massif(TMo=
260K)
mais est compa-rable à celle de
particules
deFe203
d’environ350 A [10].
Une telle taille moyenne est bien confirmée par l’examen direct enmicroscopie électronique (Fig. 3).
On constate donc que dès lesplus
faibles taux de substitution(Y2 : x
=0,008)
la
présence
de chrome inhibe curieusement la tran- sition de Morin.Tableau II. -
(Nota :
pourchaque échantillon,
la Ireligne
donne les mesures à 300 K et la seconde à 77K.)
Fig. 2. - Spectres Môssbauer des oxydes mixtes (Fe1-xCrx)2O3,
y H20 à la température ambiante.
[Môssbauer spectra of mixed oxides (Fe,-,Cr,)203, y H20 at
room température.]
3)
Les raies sont, pour un mêmesextuplet,
delargeurs inégales.
Lespics
s’affinentquand
latempé-
rature baisse. C’est l’indice d’un
champ
interneinhomogène
dont on verral’origine
dans une distri-bution de taille des
particules.
A 77 K cetteinhomogénéité
duchamp disparaît
seulement pourY1.
Les autres échantillons comportent donc des
grains
de tailles
plus petites,
cequi
est confirmé par :- la
microscopie électronique (taille
moyenne mesurée décroissantprogressivement
d’environ 150À
à 30 Â dey2 à Y9),
- le comportement
superparamagnétique
mis en évidence par des mesures d’aimantationqui seront analysées
dans unparagraphe ultérieur,
- le comportement
superparamagnétique
en effetMôssbauer avec
disparition
du doublet pour tous les échantillons à destempératures
deplus
enplus
basseslorsque
la teneur en chrome augmente, cettetempé-
rature de
blocage atteignant
15 K pourY9,
cequi correspond
à desparticules
de 30A
environ.3.2 OBSERVATION A
4,2 K
ET AVEC UN CHAMPMAGNÉTIQUE
EXTÉRIEUR. - Enchamp nul, lorsque
latempérature
est abaisséejusqu’à
celle de l’héliumliquide,
tous les échantillons ont un spectre MôssbauerFig. 3. - Micrographie électronique du composé non substitué Y 1.
[Electron micrograph of the unsubstitued Y1 compound.]
ayant
l’aspect
d’unsextuplet élargi
etplus
ou moinssymétrique.
Pour
Y,, Y2
etY3,
il ne resteplus
aucune traced’inhomogénéité
duchamp
interne. Lafigure
4montre, avec
l’exemple
deY6,
cequ’il
advient des spectres à4,2
K pour les échantillonsY4, Y 5
etY6.
Il y a clairement deux distributions de
champ
internecorrespondant
à deux distributions structurales ouchimiques
du fer autour de deux types de sites moyens.Les
paramètres
moyenscorrespondant
sontH;
= 531Fig. 4. - Spectre Môssbauer du composé Y6 enregistré à 4,2 K
en champ nul.
[Môssbauer spectrum of the Y6 compound at 4.2 K without extemal
magnetic field.]
1127
Fig. 5. - Spectre Môssbauer du composé Y6 enregistré à 4,2 K
avec un champ extérieur de 60 kOe appliqué parallèlement aux
rayons y.
[Môssbauer spectrum of the Y6 compound at 4.2 K with an external longitudinal magnetic field H = 60 k0e.]
et 496 k0e,
r =0,17
et0,35 mm/s,
2 E= - 0,19
et -
0,06 mm/s respectivement,
avec des intensitésrelatives des raies
égales
à3, 2, 1, correspondant
àune distribution au hasard des
spins. L’application
d’un
champ
extérieur de 60 kOeparallèlement
auxrayons y
sépare plus
nettement ces deux sites moyenset l’on obtient alors les deux
sextuplets
suivants(Fig. 5).
(1)
de surface relative 81% répartie
sur lespics
comme les nombres 3-4-1 avec
H(1)i = 534 kOe;
0393(1) =
0,21 mm/s ;
2 e(’) = -0,19 mm/s.
(2)
de surface relative 19% répartie
sur lespics
comme les nombres 3-2-1 avec
Hi(2)
= 468k0e ;
0393(2) =0,42 mm/s ;
2 8(2) = -0,03 mm/s.
Le
sextuplet (1)
avec sespics
d’intensités relatives 3-4-1correspond
à des atomes de fer dont lesspins
sont orientés
perpendiculairement
aux rayons y sousl’action du
champ
extérieur.L’élargissement
desraies est alors très faible car le
champ
effectifagissant
au noyau de fer
qui
est larésultante du champ
interne
Hi (~
500k0e)
et duchamp
extérieurappliqué Ho (60 k0e)
est donc peu différent enamplitude
etdirection de
H;.
Ces observations sont donc bien en accord avec une structure type «
Fe203 TN
TTM »
pourlaquelle
les
grains possèdent
un moment résiduel perpen-diculaire
auxspins
dû à une distorsion des deux sous-réseaux
antiferromagnétiques.
Cette
phase
est bienhomogène (largeur
naturelledes raies du
sextuplet
en absence dechamp appliqué)
et
possède
unchamp
internelégèrement
inférieur àcelui de a
Fe203 :
ellecorrespond
donc à unephase d’oxyde
mixte peu substituée en chrome.Le
sextuplet (2) correspond
à des atomes de ferdont les
spins
sont restésbloqués
aléatoirement autour duchamp appliqué
endépit
de l’action de cedernier,
avec une structure localement
antiferromagnétique.
Ce type d’ordre a
déjà
été observé dans le cas d’ungel ferrique [11] ]
et[12]
etappelé
parCoey ordre spéri- magnétique.
Lesextuplet
caractérisant cettephase
à
4,2 K possède toujours
unelargeur
de raieimportante
même sanschamp appliqué (environ
ici2 fois la
largeur naturelle).
Cettephase correspondrait
à un
oxyde
mixtebeaucoup plus
fortement substituéen chrome eu
égard
le faiblechamp
interne observé.Les mêmes
expériences
réalisées sur les échantillonsY7, Yg
etY9 indiquent
que cette secondephase
àantiferromagnétisme dispersé
y est fortementpré- pondérante
avec deslargeurs
de raies de0,60
à70
mm/s,
deschamps
internes de 490 à 440 kOeet un effet
quadripolaire
de -0,05 mm/s
dont lafaible valeur est bien cohérente avec l’idée d’une
dispersion
des directions duchamp
autour del’axe
[111]
dugradient
dechamp électrique (Fig. 6).
Fig. 6. - Spectres Môssbauer du composé Y9 enregistrés à 4,2 K.
(a) En champ nul ; (b) Sous champ extérieur de 60 kOe.
[Môssbauer spectra of the Y9 compound at 4.2 K. (a) Without
extemal magnetic field. (b) With an extemal longitudinal magnetic
field H = 60 k0e.]
4. Mesures
magnétiques
etmicroscopie électronique.
- Les résultats obtenus par
spectrométrie
Môssbauerpermettent le bilan et les
hypothèses
suivants :2022 Une
première phase
-unique
dans le cas desfaibles substitutions inférieures ou
égales
à1,4 % (Y2
etY3)
- est caractérisée par unsextuplet proche
de a
Fe203,
dont les raies deviennentplus symétriques
et s’affinent à
température
décroissante(3.1).
Even-tuellement un doublet se superpose à ce
sextuplet
à 300 K
(voir
le tableau II : 4%
pourY3,
5%
pourY4,
7
%
pourY 5
et 5%
pourY6)
maisdisparaît
dans lesextuplet
communproche
de aFe203
à 77 K.Cette
phase correspond
à unoxyde
mixtepeu substitué en chrome et de structure type
« oc
Fe203 TN
> T >TM » (3.2)
et nous pensons que cettephase
cristallise sous forme degrains
fins(en
dessous de 400Á)
de tailles différentiesexpliquant
le comportement mentionné ci-dessus des raies avec
la
température.
Dans cette
hypothèse
de comportement super-paramagnétique
desgrains,
les résultatsprécédents
permettent de proposer les distributions de tailles
suivantes
[1], [13]
avec pour la constanted’énergie d’anisotropie
la valeur105 J m-3
communément admise pour aFe2O3.
Yi, Y2 : 100 A
d 350A,
Y3 : 96 % comme Y1 et Y2, 4% 40 Å
d100 A,
Y4 :
86% d
> 100A
etprobablement
300A,
5
%
40A
d 100A,
YS :
même domaine de taille queY4
avec lesproportions
84%
et 7%,
Y6 :
elles deviennent 73%
et 5%.
2022 Une seconde
phase apparaît
àpartir
de3,8 %
de substitution ce
qui correspond
àY4, prend
del’importance
à substitution croissantepuis
devientseule à exister à
partir
de13 %
de taux de substitution(Y 7, Y8
etY9).
Cettephase
est caractérisée par undoublet à 300 K et 77 K en
spectrométrie
Môss-bauer
(3. 1)
se transformant ensextuplet
àpartir
de 15 K
(3.2).
Ellecorrespond
à unoxyde
mixtefortement substitué en chrome et ne
possédant qu’un
ordreantiferromagnétique
local vraisemblable-ment de
type spérimagnétique.
Nous pensons que la cristallisation de cette
phase
est très désordonnée - comme le montre la très faible valeur de l’effet
quadripolaire
en relation avecla
dispersion
des directions duchamp
interne autourde l’axe du
gradient
dechamp électrique (3.2).
Les mesures
qui
suivent vont permettre de montrerqu’avec
cette structure coexiste un comportementsuperparamagnétique
avec unegrande
distribution de taille degrains.
Dans
l’hypothèse
d’un comportement superpara-magnétique
de cettephase
les résultats du tableau II permettent de proposer la distribution de taille suivante en supposant que la valeur de la constanted’anisotropie
n’ait pas varié avec la substitution :4.1 OBSERVATION EN MICROSCOPIE ET DIFFRACTION
ÉLECTRONIQUES.
- Lesmicrographies électroniques
de la
figure
7 montrent que l’on a bien affaire à desparticules
relativementpetites
de formespolygonales
bien individualisées pour les faibles teneurs en
chrome ;
la structure interne devient de
plus
enplus sableuse,
les contours de moins en moins nets etl’agglomération
Fig. 7. - Micrographie électronique des composés Y1 à Y9.
[Electron micrographs of the compounds Y, to Y9.]
1129
des
grains
deplus
enplus importante lorsque
la teneuren chrome croît. Les derniers échantillons de la série ressemblent à une
gelée
où l’ondistingue
desgrains
de 30
Á.
PourY1
lamajorité
despolygones
ont destailles
comprises
entre 200 et 400Á.
Les clichés de diffraction
électronique
de lafigure
8confirment et
précisent
les résultatsprécédents
ainsique
l’analyse
aux rayons X. Avec undiaphragme
de
0,2 g’ (Fig. 8a),
les échantillonsY,
àYs
donnentdes taches de diffractions
individualisées, Y6
etY7
sont caractérisés par des anneaux de diffraction
plus
ou moins nets,
Y8
etY9
montrent des anneauxdiffus,
avec
parfois,
dans ces dernierséchantillons,
super-position
de ces divers cas defigures
montrant l’hétéro-généité
de la taille desgrains.
Une estimation de la taille desparticules
peut être faite àpartir
de l’élar-gissement
des anneaux de diffraction obtenus avec undiaphragme
de50 Jl2 (Fig. 8b).
On obtient ainsi : pourY1
: taille entre 200 et 400A ,
pour
Y2, Y3, Y4 :
taille entre 130 et 320A ,
pour
Y5
: taille entre 80 et 220Â ,
pour
Y6
etY7 taille
entre 60 et 170A ,
pour
Y8
etY9 :
taille entre 40 et 280Â .
Cette
analyse, quoique grossière,
confirme bien la cristallisation desoxydes
mixtes enpetites particules
et permet de considérer comme correctes les distri- butions de taille déduites des résultats de spectro- métrie Môssbauer.
4. 2 RÉSULTATS DES MESURES MAGNÉTIQUES. - NouS
avons
déjà
dit(§ 3.1)
que seulY1 présentait,
enmesures
magnétiques
comme enspectrométrie
Môss-bauer,
une transition de Morin vers 165 K avec unétalement sur 50
K,
cequi
esttypique
depetites particules (abaissement
deTM) [10]
distribuées sur un intervalle de tailles(étalement
de latransition).
Au-dessus de
TM,
l’aimantation à saturation enchamp
nul Go et la
susceptibilité magnétique
x déduites des courbes d’aimantation03C3(H)
pourY
1 sontrespective-
ment trouvées
égales
àla saturation étant atteinte dès
Hext
= 5 kOe vers 250 K. Cesvaleurs, comparées
à celles deFe203
massif
[14]
ou deFe203 anhydre
enpetits
cristaux[10]
confirment
qualitativement
la naturemicrogranulaire
de
Yi
1(Tableau III).
De
même,
lechamp
coercitif deY
1 est trouvéégal
à environ 260 Oe pour seulement 10 Oe dansFe203
massif. Ceci est une autre manifestation du comportementsuperparamagnétique : lorsque
les microcristaux sont de tailles
comparables
auxmonodomaines
(Y 1),
l’aimantation ne peutplus
seTableau III.
produire
pardéplacement
deparois,
mais seulement par rotation des moments en dehors des directions de facile aimantation : cela demande uneplus
forteénergie
et lechamp
coercitif croît. Il faut noter par contre que pour de trèspetites particules l’hystérésis
n’existe
plus puisque
l’orientation des moments estun
phénomène
activéthermiquement [15].
C’esteffectivement ce que l’on constate sur les échan- tillons de la fin de série
(Fig. 9),
avec une aimantation rémanente et unchamp
coercitifqui
croissentlorsque
l’on abaisse la
température (blocage
du moment departicules
deplus
enplus fines) [16].
Enfin,
la taille desplus
grossesparticules
peut être déduite de la pente initiale des courbes d’aimantation03C3(Hext/T).
On obtient ainsi des valeurs variant d’environ 500A
pourYI
à 50A
pourY9. (Pour Y9
les différentes courbes
H/T dépendent
de H à Tconstant et de T à H constant
(Fig. 10);
ceci est dûà la
largeur
de la distribution des tailles departicules
et à la
portée
desinteractions.)
5.
Comparaison
des différentsoxydes
mixtes. -Deux autres
oxydes
mixtes(Fel-xNix)203, y H20
et(FeI -xCUx)203’
yH20
ont étépartiellement
étudiéspar
spectrométrie Môssbauer,
essentiellement dans le but d’observer la variation duchamp
interneH;
de
Fe203
en fonction de la substitution du fer parCr,
Ni et Cu. Eneffet,
on peutespérer
enpremière approxi-
mation que le
champ
interne moyen variera commeavec :
H(0)i(Fe2O3)
= 545kOe,
mesuré à très bassetempérature (4,2 K)
pour éviter les effets d’inhomo-généité
et être certain de lasaturation ;
J1Fe3 + =5,9
J1B ;039403BC
=5,9
J1B - 03BCi(moment
del’impureté
de sub-stitution).
Cette loi
simpliste
conduit à :i)
AH =H;(Fe203) - Hi
=5,45 k0e/%
de sub-stitution si J1¡ =
0,
cequi
est bién vérifié parexemple
pour des
oxydes
mixtes(Fe1-xAlx)2O3 [17],
ii)
AH =1,93 k0e/%
deCr3+
avec J1¡ =3,8
J1B’ce
qui
semble bien être vérifié par la composante hautchamp
des échantillons deY 1 à Y6 (AH -
14 kOepour x =
0,07
à4,2 K)
mais AH suit une tout autreFig. 8. - Clichés de diffraction électronique typiques des oxydes mixtes obtenus avec un diaphragme de (a) 0,2 J!2; (b) 50 J!2.
[Typical
diffraction pattern of mixed oxides obtained with an optic aperture of (a) 0.2 03BC2 ; (b) 5003BC2.]
Fig. 9. - Cycle d’hystérésis du composé Y 9’
[Hysteresis loop of the Y9 compound.]
loi pour la composante bas
champ
deY4
àY9
avec0394H’ ~ 1
k0e/%
de Cr3 + etH(0)i ~
502 kOe. Ils’agit
de toute évidence d’une structure différenteFig. 10. - Courbes d’aimantation Q(H/T) du composé Y9.
[Magnetization behaviour A(HIT) of the Y9 compound.]
ainsi
qu’il
adéjà
étésignalé.
Demême,
les mesures de la référence[8]
conduisent à 0394H" ~0,5 k0e/%
de Cr3 +
(entre
25 et 60%
dechrome),
cequi
tend àmontrer que la composante bas
champ précédente provient
d’une forte substitution.iii)
Pour lecomposé
mixte de Fe etNi,
dans1131
l’hypothèse
oùNi2+
substituentFe3 +, (03BCi ~ 3 J.1B)
on aurait
AH;
=2,8 k0e/%
de Ni2+. Enfait, l’oxyde
mixte ne semble pas se former. Dès que la teneur en nickel est suffisante pour que les spectres Môssbauer
puissent
êtreanalysés
defaçon significative,
on voitapparaître
aux côtés du spectre deFe203
celui d’une ferriteFe2NiO4
ouplus
exactementFe3-xNixO4.
iv)
Pour lescomposés
mixtes de Fe etCu,
on auraitde même
AHi
=3,8 kOe/%
deCu2 + (03BCCu2
+ =1,8 03BCB).
Les rayons X montrent que les
produits
formés nesont pas
homogènes
et contiennent del’oxyde
decuivre individualisé surtout pour les fortes teneurs en cuivre. Les spectres Môssbauer montrent un
comportement assez semblable à celui des
composés
mixtes
(Fe, Cr).
- Inhibition de la transition de Morin dès les
plus
faibles teneurs en cuivre(2
E restenégatif
mêmeà basse
température).
-
Comportement superparamagnétique
dû à laprésence
departicules
de taillespetites
et deplus
enplus largement
distribuéesquand
la teneur en cuivrecroît.
- La diminution du
champ
interne à bassetempé-
rature est bien environ deux fois
plus
forte que pour lescomposés
au chrome.Signalons
enfin pour terminer que nous avions tenté depréparer
defaçon analogue
deshydroxydes
mixtes du type
Fe1 -xMxOOH (M
=Cr, Ni, Cu).
La
spectrométrie
Môssbauer a montréqu’il
étaitpratiquement impossible
d’obtenir cescomposés qui
se trouvent mêlés à une
proportion
croissanted’oxydes
mixtes du type
précédent lorsqu’on
élève la teneur encations Mn+ sauf pour les
composés
M = Cr. Pourceux-ci,
on observe au fur et à mesure de lasubstitution,
comme dans le cas des
oxydes
mixtescorrespondants,
une décroissance de la taille des microcristaux et un
élargissement
de cette distribution de taille avecparfois
coexistence degoethites
différemment sub- stituées.6. Conclusion. - Des
oxydes
mixtespréparés,
seulsles
composés
dusystème (Fe1-xCrx)2O3, y H20
semblent exister sur tout le domaine de
compositions,
bien que la
grande
similitudecristallographique
desdeux
oxydes
rende difficile une identification deCr203
ou
Fe203
non allié dans lesproduits préparés.
L’eau intervenant dans la formule moléculaire ne
modifie pas le réseau interne des
oxydes
mais se fixeen surface des
grains qui,
de cefait,
cristallisent finement en formespolygonales.
Même aux
plus
faibles teneurs en chrome(ou
encuivre)
la transition de Morin est inhibée etl’oxyde
mixte
garde
une structuremagnétique
typeFe203
pour
TM
TTN
avec desspins
en gros per-pendiculaires
à l’axe[111]
de la maillerhomboédrique
et un
ferromagnétisme
résiduel dû à une faible désorientation des sous-réseaux antiferro-.L’augmentation
de la teneur en chrome(ou
encuivre),
enplus
de la diminution attendue duchamp interne,
entraîne un comportementsuperparamagné- tique
deplus
enplus marqué.
La taille desmicro-grains
décroît
jusqu’à
des valeurs de l’ordre de la dizained’Angstrôm
et la distribution de ces tailless’élargit
et se
complique.
On met en effet en évidence deuxtypes
de sites moyens pour le fer. L’un d’eux(1) pourrait correspondre
à desparticules d’oxyde
mixte peu substitué ayant desorganisations
cristallines etmagné- tiques proches
de celles descomposés
massifs de mêmecomposition
avec des taillesplus
ou moinslargement
distribuées autour de 100Á.
L’autre(2)
reste
antiferromagnétique
localement mais avec unordre à
plus grande
distancecorrespondant
à unedispersion
aléatoire de la direction desspins
commepour les verres de
spin
ou les formes demagnétisme dispersé
rencontrées dans certains matériauxamorphes
du type
TR1-xMTx
et pouvant tenir compte d’uneplus
forte substitution. Ilpourrait s’agir
d’une sortede boue
d’oxydes
mixtes faite departicules plus petites
que 30Á
où laproportion
d’atomes de sur-faces influencées par l’eau adsorbée devient très
importante
ou toutsimplement
d’un véritableoxyde
mixte
amorphe
ayant un ordrechimique
à courtedistance
proche
de celui ducomposé
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