HAL Id: jpa-00234583
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Introduction à l’étude comparée du modèle nucléaire de M. Mayer et des désintégrations β des noyaux
M. Trocheris
To cite this version:
M. Trocheris. Introduction à l’étude comparée du modèle nucléaire de M. Mayer et des désintégrations β des noyaux. J. Phys. Radium, 1952, 13 (5), pp.299-307. �10.1051/jphysrad:01952001305029900�.
�jpa-00234583�
299.
EXPOSÉS ET MISES AU POINT BIBLIOGRAPHIQUES
INTRODUCTION A
L’ÉTUDE COMPARÉE
DUMODÈLE NUCLÉAIRE
DE M. MAYER ET DESDÉSINTÉGRATIONS 03B2
DESNOYAUX
Par M. TROCHERIS.
Commissariat à
l’Énergie atomique.
Laboratoires du Fort de
Châtillon, Fontenay-aux-Roses (Seine).
Sommaire. - On rappelle dans cet article les notions générales et les conventions de langage qui
sont nécessaires pour entreprendre une
comparaison
systématique entre les prédictions du modèlenucléaire de M. Mayer sur les noyaux de A impair et les données
expérimentales
sur la radioactivité 03B2.Le modèle de M. Mayer est présenté comme un cas particulier du modèle des particules indépendantes.
Après un résumé des principaux résultats de la théorie de la radioactivité 03B2, on donne une méthode
pour déterminer le changement de spin et de parité dans une transition 03B2.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM.
TOME 43, 195f,
Cet article constitue une introduction à un travail de
comparaison
entre les donnéesexpérimentales
sur les
désintégrations (3
des noyaux et lesprévisions théoriques
du modèle nucléaire des couches. Un tel modèle du noyau a étéproposé
sous diverses formes pour rendrecompte principalement
desspins
et desparités
des noyaux[1, 2, 3, 4].
On choisira le modèleparticulier
de Mme MariaGoeppert-Mayer, appelé
aussi modèle du
couplage j-j.
Il rend très biencompte
des mesures despin
de noyaux de nombre de masse Aimpair,
et il est couramment utilisé dans les discussions de schémas dedésintégration.
L’étude des
désintégrations p permet
de le vérifiersur de nombreux noyaux dont le
spin
n’est pas mesuré. Dans unedésintégration p
la relation entre lapériode
etl’énergie
maximumdu p émis,
ainsique le
spectre
desénergies
de ceP, dépendent
beau-coup des
spins
et desparités
du noyauinitial
et du noyau final. Comme on le verra, l’étude de la désin-tégration permet
de limiter à une ou deux valeurs la différence entre lesspins
initial et final du noyau et de déterminer s’il y a ou nonchangement
deparité.
On étudierasystématiquement
pour les noyaux de Aimpair
l’accord entre ces conditionsimposées
par latransition p
et lesprédictions
dumodèle pour les
spins
et lesparités
des noyaux initial et final.On
peut envisager
un tel travail deplusieurs façons
selonqu’on
cherche desrenseignements
surla
radioactivité g
ou sur le modèle de M.Mayer.
Dans le
présent Mémoire,
on se propose de vérifier et éventuellement deperfectionner
le modèle deM.
Mayer
en tirant des transitions(3
desrenseigne-
ments sur les fonctions d’onde des noyaux. On consi- dère le modèle de M.
Mayer,
autant quepossible;
comme un modèle
.théorique
et non comme unesuite de
règles empiriques.
Il semble alors néces-saire de
rappeler
dans cet article lesprincipes géné-
raux et le
langage
du modèle desparticules
indé-pendantes
ou du modèlequasi atomique et
depré-
senter le modèle de M.
Mayer
comme un casparti-
culier de ce modèle
plus général.
D’autrepart,
iln’y
a pas de solution standard auproblème
de déter-miner le
changement
despin
et deparité
dans unetransition
p.
Cet article contient donc aussi un brefexposé
de la méthodequi
seraemployée
pour résoudrece
problème. L’exposé
de la méthode estprécédé
d’un
rappel général
dulangage de la radioactivité 3 qui
n’est pas forcément bien connu de ceuxqui
s’intéressent au modèle nucléaire de M.
Mayer.
L’étude
comparée
de laradioactivité p
et dumodèle des couches a
déjà
étéentreprise
parplusieurs
auteurs
[5, 6]
et adéjà
faitl’objet
de deuxpublica-
tions
importantes [7, 8].
Leprésent
travail a étéfait
indépendamment
de ces deuxpublications, qui
sont parvenues à l’auteur
pendant
lapériode
finalede rédaction. Il n’a pas paru inutile de
publier
cetravail,
car aucune des études antérieures n’a été faite dans le but de vérifier et deperfectionner
lemodèle de M.
Mayer
enessayant
de leprendre
ausérieux comme un modèle
théorique.
Le Mémoire deMayer,
Moskowski et Nordheim[7]
estplutôt
une « clarification des faits » suer- la radioactivité
p,
à la lumière du modèle de M.
Mayer.
Les auteurs considèrent seulement lesrègles empiriques
sur lespin
et laparité
des noyaux de Aimpair,
enpréci-
sant le moins
possible
lemodèle,
et ils cherchent à obtenir un ensemble cohérent enappliquant
cesrègles
aux noyaux initiaux et finaux des désinté-grations p.
Le travailjaponais [8]
est fait délibé-rément dans le but de vérifier et de
perfectionner
la théorie de la
radioactivité p
ensupposant
valablesles
règles empiriques qui
sont à la base du modèle de M.Mayer.
Nordheim[7]
a étudié aussi les noyauxArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01952001305029900
300
de A
pair.
Comme le modèle de M.Mayer
nes’applique
pas sans extension aux noyaux de Apair,
cette étudeest
particulièrement complexe
et elle ne sera pas abordée dans ce Mémoire.I. - Le modèle des
particules indépendantes.
Ce modèle
peut
êtreappliqué
à dessystèmes compliqués
departicules identiques
eninteraction,
le
plus
souvent pour en déterminer l’état fonda- mental et lespremiers
états excités. Il n’a été utiliséavec un réel succès
jusqu’ici
que pour les atomes.Il consiste à supposer que les
particules
sedéplacent indépendamment
les Unes des autres dans unchamp
de forces commun dérivant d’un
potentiel.
Cechamp représente approximativement,
pourchaque parti- cule,
l’action moyenne des autresparticules
ainsique les forces extérieures s’il y en a. On suppose
qu’il
est le même pour toutes lesparticules,
maisqu’il change
si l’on modifie lesystème
en luiajoutant
ou retirant des
particules.
Dans le cas d’unatome,
par
exemple, chaque
électron estsupposé
soumisà un
champ électrostatique produit
par le noyau et une distribution decharges
moyennequi repré-
sente tous les autres
électrons.
Onpourrait
calculerle
potentiel
moyen dû à l’action des autresparti-
cules si l’on connaissait la fonction d’onde W du sys- tème.
Inversement,
soit V cepotentiel supposé
connu, on
peut
calculer 03A8 parle
modèle desparti-
cules
indépendantes.
Si le calcul dupotentiel
moyen,avec la fonction d’onde ainsi
obtenue,
redonneV,
’
à une bonne
approximation,
lepotentiel
V est dit« self-consistent ». Un tel
potentiel
self-consistenta été introduit pour les atomes par Hartree.
Pour que la méthode du
champ
self-consistent soitapplicable,
il faut que lesystème
desparticùles indépendantes
dans lechamp
self-consistent soitune
représentation
assez bonne dusystème réel
étudié pour constituer une
première approximation.
La différence entre le
champ
self-consistent et l’ensemble des actions et interactions réelles doit être assezpetite
pourqu’on puisse
la traiter comme uneperturbation.
C’est ce que nous supposeronstoujours
dans la suite. Onpeut
alors obtenir desapproximations
meilleures par le calcul despertur-
bations.1. Nomenclature des états des
particules indépendantes.
- Uneparticule,
dans unchamp
de forces dérivant d’un.
potentiel,
a des états liésqui correspondant
à des valeurs discrètes de sonénergie.
Nous supposerons que le
champ
estcentral,
cequi permet
de classer ces états à l’aide des nombresquantiques
habituels : le nombrequantique prin- cipal
n, lalongueur
du vecteur momentcinétique orbital 1,
une de sescomposantes h,
et une compo- sante despin
sz. Les états de même n et 1 corres-pondent
à un même niveaud’énergie
et ils sont aunombre de
(2 s
+1) (2 1
+1)
pour uneparticule
despin s puisque
lzpeut prendre 2 1 +
valeurs de - 1 à+ I
et s.peut prendre
2 S + I valeurs de - sà + s.
Le
système
réel àétudier,
atome parexemple,
est
remplacé
enpremière approximation
par un cer-tain nombre N de
particules identiques, qui
sontplacées
dans le mêmechamp
central etqui
n’inter-agissent
pas entre elles. Lesystème
de ces Nparti-
cules
indépendantes
est dans un état stationnairelorsque chaque particule
est dans un état station-naire individuel. Nous
appellerons
les états quan-tiques
d’uneparticule
dans lechamp,
états indi-viduels,
pour lesdistinguer
des étatsquantiques
dusystème
des Nparticules.
Nous considérons seule- ment dans la suite des électrons ou des nucléons de mêmeespèce.
Cesparticules
obéissent auprincipe
de Pauli : il y en a une au
plus
danschaque
étatindividuel
et,
comme elles ont lespin 2
2 il y en aau
plus
2(2 1
+1) qui
ontl’énergie
d’un niveau individuel défini par n et 1.L’énergie
totale du sys- tème desparticules indépendantes
estégale
à lasomme des
énergies
individuelles desparticules
etelle ne
dépend
que de larépartition
desparticules
dans les niveaux individuels. ,
Cette
répartition
définit cequ’on appelle
une confi-guration.
Lesconfigurations
sontreprésentées
habi-tuellement en notations
spectrographiques : (IS)2 (2p)3
par
exemple, signifie
que deuxparticules
appar- tiennent au niveau individuel3IS (n
= 1, .1= o)
et trois au niveau individuel 2 p
(n
=2,
I =1).
La
configuration d’énergie
minima dusystème
des Nparticules indépendantes
est obtenueévidemment
enremplissant progressivement
les niveauxd’énergie
croissante avec les
particules,
leremplissage
d’unniveau ne
commençant
quelorsque
celui des niveaux inférieurs est terminé.Étant
donné uneconfiguration,
lesénergies
desparticules
sontdéfinies,
mais non les états station- naires individuelsqu’elles occupent.
Eneffet,
uneparticule qui
a uneénergie
définie par les nombresquantiques
n et 1peut
occuper l’unquelconque
de 2
(21
+1)
états stationnaires individuels dis- tincts. Il en résultequ’à
une mêmeconfiguration peuvent correspondre plusieurs
et même ungrand
nombre d’états stationnaires du
système
desparti-
cules
indépendantes.
Les niveauxd’énergie
de cesystème
sont doncdégénérés. Toutefois,
si la confi-guration
necomprend
que des niveaux individuelsremplis
aumaximum,
les états individuelsoccupés
sont déterminés : ce sont les 2
(2 1 + 1)
étatsqui correspondent
à chacun des niveauxremplis;
l’étatstationnaire de l’ensemble des
particules
est doncaussi déterminé.
2. Différents modes de
couplage.
- Si lemodèle est
applicable
ausystème étudié,
l’hamil-tonien H du
système
diffère peu de l’hamiltonienHo
des
particules
dans lechamp
self-consistent :et la différence M
peut
être considérée comme uneperturbation.
Engénéral
ie est trèscompliqué,
mais
heureusement,
il est souventpossible
de l’écrirecomme la somme de
plusieurs
termes dont chacun estsupérieur
au suivant :301 Dans les atomes les divers termes sont les sui-
vants :
1 ° la
partie
de l’interactionélectrostatique
entreles électrons dont le
champ
self-consistent ne tient pascompte : AHs;
2° l’interaction
magnétique
entre les électronsqui
se réduit
pratiquement
à une interactionspin-
orbite :
H,n ;
30 l’interaction
magnétique
entre les électrons et le noyau,qui
donne lieu à la structurehypqrfine.
Le troisième terme est
toujours
très inférieur auxdeux autres.
L’importance
relative des deux pre- miers n’est pas la même pour tous les atomes. Il ya deux cas
particuliers
trèsimportants :
’I o
àH, > Hm
cas dit ducouplage
Russel Saunders.- Dans ce cas,
l’approximation
immédiatementsupérieure
à celle desparticules indépendantes
consiste à tenir
compte
de dHs et ànégliger
H"t.On
peut
alors classer les étatsstationnaires
du sys- tème par la valeur propre L(L + 1)
deL 2
carrédu moment
cinétique
orbital total et la valeur- 2
(S)~2
propre
S (S + I) de S
carré duspin
total. Une valeur de L et une valeur de S définissent un « terme ».Pour les états stationnaires
qui appartiennent
aumême
terme, l’énergie approchée Ho
+ AH., a lamême valeur. La fonction d’onde d’un état station- naire de l’atome réel
appartiendra
presque entière- ment à un termeet,
à cause deH,,,,
elle aura despetites composantes appartenant
à d’autres termes.20 Hm >
OHS
cas dit ducouplage j-j.
- Dans cecas, on écrit
pratiquement H,,,
sous la forme ila somme étant étendue à toutes les
particules.
Lescarrés des moments
cinétiques
orbitaux indivi- duels(t)2
commutent alors avecHo
+H,n,
ainsique les
composantes
des momentscinétiques
résul-tants individuels
ji
= Ii + si. Sidonc,
on tientcompte
de H rn et
qu’on néglige AH,,
les états stationnaires de mêmeénergie correspondent
à des valeurs déter-minées li (li
+i)
desli
etji (ji
+1)
des(Iti)’.
Dans un état stationnaire de l’atome
réel,
les Ii etles ji
sontapproximativement
déterminés.Lorsqu’on
a tenucompte ’des
deuxperturba-
tions AH, et Hm il ne reste
plus
comme bons nombres(+)2
quantiques rigoureux
que le carré(+J)2
du momentcinétique total,
une de sescomposantes
Jz et laparité
de lafonction
d’onde. Cers troisgrandeurs
sont des constantes du mouvement pour un
système quelconque
du momentqu’il
n’est soumis à aucuneaction extérieure.
3. Modèle à
couplage spin-orbite
fort. -On
peut imaginer
que dans unsystème
departi- cules,
il existe uncouplage spin-orbite trop
fortpour être considéré comme une
perturbation;
ou,plus généralement,
onpeut
supposer que l’hamil-tonien
Ho
dusystème,
enpremière approximation,
est une somme
d’opérateurs qui agissent
sur lescoordonnées
d’espace
et despin
d’une seuleparti-
cule et
qui
ne diffèrent que par laparticule
surlaquelle
ils
agissent.
Dans ce cas, onpeut
définir les états d’uneparticule
par n,j, jz
et laparité
de la fonc- tion d’onde de laparticule.
Si laparticule
a lespin 2 ,
la fonction d’onde d’un tel état individuel ne
peut
contenir que deux moments orbitaux 1
= j dh -
et pour que saparité
soitdéfinie,
elle ne doit contenir que l’un d’eux. Pour lesparticules
despin 2/1
estdonc un bon nombre
quantique qui peut remplacer
la
parité m
pour définir les états individuels. Les niveauxindividuels d’énergie
sont alors définispar n,
i,
1 ou tu. Lesystème
réel étudié estrepré- senté’,
enpremière approximation,
par unsystème
de
particules indépendantes
distribuées dans cesétats individuels et l’on
peut
direqu’une réparti-
tion des
particules
dans les divers niveaux individuels définit uneconfiguration.
4. Calcul des niveaux
d’énergie.
- Pourpasser, par
perturbations successives,
des étatsstationnaires du
système
desparticules indépen- dantes
à ceux dusystème réel,
on utilise la méthode deperturbation
des états stationnairesdégénérés [9].
Prenons pour fixer les idées la
perturbation
AH,dans le modèle du
couplage spin
orbite fort. Le sys- tème nonperturbé
est lesystème
desparticules indépendantes
à’couplage spin
orbite fort telqu’il
vient d’être défini. Parmi ses états
stationnaires,
ceux
qui appartiennent
à une mêmeconfiguration
C"correspondent
à la mêmeénergie Wn
etpeuvent
êtrereprésentés
par des fonctions d’onde orthonormées(D(i).
Si l’on calcule la
perturbation
dupremier
ordre surces
états,
on obtient des étatsperturbés qui
corres-pondent
àplusieurs énergies
voisines Wn + w""t.Les Wni,i sont les valeurs propres de la matrice
Ils ne
dépendent
que des fonctions d’onde(Pl,"
dela
configuration
Cn. Ce ne sont pas des valeurs propres de.àH,,
car ils sont obtenus endiagonalisant
lamatrice de OH.s pour le
système incomplet
desfonctions
(D(i).
On trouve que les Wn + wnm sont de bonnesapproximations
des valeurs propres deHo + AH,,
.si les éléments de matrice deAH,
entre deuxconfigurations
difiérentes sont assezpetits
parrapport
à la différenced’énergie
entreles deux
configurations.
Enappelant
éléments«
semi-diagonaux
» deOHS,
ses éléments de matrice entre fonctions d’une mêmeconfiguration,
les élé-ments
semi-diagonaux
et nonsemi-diagonaux
deAH, peuvent
apriori
être du même ordre degrandeur.
Dans ce cas, les éléments
semi-diagonaux,
donc aussiles
W mn, .
devront êtrepetits,
parrapport
aux diffé-rences
d’énergies
entre lesconfigurations. Toutefois,
les éléments de matrice de AH, entre deux confi-
gurations particulières peuvent
être nuls à caused’une
règle
de sélection. Ces deuxconfigurations peuvent
alors être trèsrapprochées,
sans limiter laprécision
du calcul des niveauxperturbés.
302
Le calcul de
perturbation
dupremier
ordrepermet
aussi de déterminer les fonctions d’ondeperturbées correspondant
aux niveaux W,i + Wnm. Ces fonc- tionss’expriment
au moyen des fonctions d’ondenon
perturbées
de laconfiguration
Cn et des autresconfigurations.
Lescomposantes
sur les autres confi-gurantions
sont faibles dans les mêmes conditions où les valeurs WIl + W’lIn sont de bonnesapproxi-
mations des valeurs propres de
Ho
+HS.
Cescondi-
tions sont réalisées dans la
plupart
desproblèmes atomiques.
5.
Application
du modèle desparticules
indé-pendantes
au noyau. - Il y a deux raisonsprin- cipales
pourlesquelles
le modèle desparticules
indé-pendantes
est maladapté
à l’étude du noyau[10] :
10 Les corrélations entre les mouvements des
particules
sont sûrementtrop
fortes pourqu’il puisse exister
unchamp
self-consistent défini avec unebonne
précision.
2° Même en admettant
qu’il
existe unchamp self-consistent,
on nepossède
aucun moyen de le déterminer. Il n’existe pour le noyau riend’analogue
à la méthode de Hartree pour les atomes. Aucun calcul utilisant un
champ
self-consistent n’a été fait pour les noyaux 5 A 16 pourlesquels
lemodèle des
particules indépendantes
estgénérale-
ment
appliqué.
Lechamp
moyen est choisi sansjustification théorique précise,
pour des raisons desimplicité.
D’unefaçon générale,
le modèle desparti-
cules
indépendantes
a été utilisé pour déterminer lespropriétés
desymétrie
et la formeapproximative
des fonctions d’onde des niveaux les
plus
bas desnoyaux, mais non pour
calculer
lesénergies
de ces niveaux. Ceci estcompréhensible,
car le calcul desénergies
estbeaucoup plus
affecté par la forme inexacte duchamp
moyen que les caractèresgéné-
raux des fonctions d’onde. Pour déterminer la
parité
ou le
spin,
onpeut quelquefois
se borner à considérer lesconfigurations
et les termes sans calcul depertur- bation,
et des considérationsqualitatives
suffisentà fixer le terme
d’énergie
laplus
basse. Pour le calcul desénergies,
lesconfigurations
à elles seules nepeuvent
donner que des indicationsqualitatives,
carla
séparation
des niveaux par les interactions estcertainement
très forte.II. - Le modèle nucléaire de M,
Mayer.
Mme Maria
G0153ppert-Mayer
a d’abordimaginé
,son modèle du noyau pour
expliquer
lespropriétés
frappantes,
surtout.lagrande énergie
deliaison,
desnoyaux
qui
ont des nombres «magiques »
de neutronsou de
protons, principalement 50,
82 et 126. Le modèle apermis
ensuite[4] d’expliquer
d’autrespropriétés
des noyaux,principalement
lesspins
etles
parités
de l’état fondamental et même dequelques-
uns des
premiers
états excités des noyaux de Aimpair.
1. Ordre de
remplissage
des couches. - Les nucléons des deuxespèces,
neutrons etprotons,
sont traités,
séparément
par deux modèles departi-
cules
indépendantes
àcouplage spin
orbite fort.En
première approximation,
on suppose que les, nucléons
d’uneespèce
sedéplacent
sans interactions dans unchamp qui représente
enpartie
leurs inter-actions et en moyenne l’action sur eux des nucléons de l’autre
espèce.
Pour les ambitions actuelles dumodèle,
il n’est pas nécessaire depréciser
la formedu
potentiel
de cechamp
dans les divers noyaux.Il suffit de connaître l’ordre dans
lequel
il fautremplir progressivement
les niveaux individuels pourrepré-
senter correctement les noyaux formés de nombres croissants de neutrons et de
protons.
Nous-dirons,
dans la
suite,
que les nucléonsqui
sont sur un mêmeniveau individuel
d’énergie
forment une couche.L’ordre de
remplissage progressif
de ces couchespeut
êtresuggéré
par lathéorie,
si l’on admet que lepotentiel
agrossièrement,
pour tous les noyaux, une forme intermédiaire entre celle du «puits
carré »et celle du
potentiel
de l’oscillateurharmonique.
En
effet,
cettehypothèse grossière
sur la forme dupotentiel
suffit à déterminer l’ordred’énergie
crois-sante des niveaux
individuels, qui
est en l’absence decouplage spin-orbite,
l’ordre(a)
du tableau I. Cet ordre nechange
pas d’un noyau à.1’ autre si lepotentiel
varie dans les limites
supposées.
C’est donc aussi l’ordre danslequel
il fautremplir progressivement
les couches pour obtenir la
configuration d’énergie
minima de tous les noyaux.
M.
Mayer
aintroduit,
pourexpliquer
les nombresmagiques,
uncouplage spin-orbite qui sépare
leniveau individuel nI en un niveau moins élevé avec
j
=1 + à
2 et un niveauplus
élevéavec j = 1 - 1 ,
2la
séparation
étant d’autantplus
forteque
l estplus grand.
L’ordrethéorique
deremplissage
descouches est alors l’ordre
(b)
du tableau I. Il fournitune
configuration
pour l’état fondamental de tous les noyaux. M.Mayer
l’aadopté
pour les neutrons et lesprotons
avec seulementquelques
modifications de détail[4].
-
TABLEAU I.
303 2.
Règle
decouplage
des nucléons. - Unefois trouvée la
configuration
de l’étatfondamental
il faut savoir comment choisir
parmi les
états sta-tionnaires
qui appartiennent
à cetteconfiguration.
Il suffit pour cela de savoir
quelle perturbation appliquer
ausystème
desparticules indépendantes.
L’état stationnaire
perturbé d’énergie
minima est déterminé ensupposant simplement
que lapertur-
bation est constituée par des forces de très court rayon d’action entre Jes
nucléons.
Dans cet état les nucléons d’une même couche sontcouplés
suivantla
règle
de M.Mayer :
un nombrepair
de nucléons d’une même couche ont un momentcinétique
total J o et la
parité paire,
et un nombreimpair
le même moment
cinétique
total J =j,
et lamême parité qu’un
nucléon seul sur lacouche.
Cetterègle
est vérifiée
séparément
par lesprotons
etles neutrons,
chacune des deuxespèces
sur ses propres couches.Les noyaux
pairs-pairs
ont donc unspin
nuld’après
le modèle de M.
Mayer.
Les noyaux de Aimpair
ont un
spin égal au, j
de la coucheincomplète qui
contient un nombre
impair
denucléons;
cette couche seraappelée
dans la suite la « coucheactive »;
elleest formée de
protons
ou de neutronssuivant
quec’est le nombre de
protons
ou de neutronsqui
estimpair.
Ondésignera
par ’1 celuiqui
estimpair
desdeux nombres de
protons
et de neutrons d’un noyau de Aimpair.
Onpeut
dire aussi que lespin
d’unnoyau de A
impair
estégal au j
du « nucléondépa-
reillé », en
imaginant
que les nucléons d’une même couche secouplent
parpaires.
Le modèle nepermet
pas, dans son état
actuel,
deprédire
lesspins
desnoyaux
impairs-impairs, car’ il
manque unerègle
de
couplage
du neutron et duproton dépareillés.
Les
prédictions
sur laparité
sont : pour les noyauxpairs-pairs,
laparité paire;
pour les noyaux de Aimpair,
laparité
du nucléondépareillé;
et pour les noyauximpairs-impairs
leproduit
desparités
desdeux nucléons
dépareillés.
3.
Énergie
de liaison du noyau. - Le modèle de M.Mayer
nepermet
que des considérationsquali-
. tatives sur
l’énergie
de liaison d’un noyau,puisque
le
potentiel
moyen n’est pas connu exactement.Nous avons vu que dans un modèle de
particules indépendantes
àcouplage spin-orbite fort,
onpouvait
déterminer de
façon approchée
les niveauxd’énergie
du
système
étudié par un calcul deperturbation
dupremier
ordre. Pour un état stationnairequi appartient
à une seule
configuration, l’énergie perturbée
estégale
à la somme Wn + Wnl1l del’énergie Wn
de laconfiguration
et de la valeurmoyenne
Wllm pour l’état considéré dusupplément
d’interaction sta-tique
àHs. Comme M.Mayer,
nous raisonnerons ensupposant
que/::"H,’J
se réduit à uneinteraction
de très court rayon d’action entre les nucléons d’une même couche seulement. Onpeut
alorsparler
del’énergie
de liaison des nucléons sur une couche et considérerl’énergie
d’un état stationnaire du noyaucomme la somme de
l’énergie
de laconfiguration
et des
énergies
de liaison des nucléons des diverses couches.On
trouve que cetteénergie
de liaison des nucléons d’une couche estproportionnelle à 2 j +
Iet au nombre de
paires
de nucléons sur lacouche;
elle ne
change
pasquand
onajoute
un nucléondépa- reillé
à’ un nombrepair
de nucléons sur la couche.On
peut
maintenantexpliquer qualitativement
les nombres
magiques.
Les noyaux ont en moyenneune
énergie
de liaisonproportionnelle
au nombretotal A de nucléons. Pour un noyau
qui
a 5o neutronsou 5o
protons, l’énergie
de liaison par nucléon estparticulièrement grande, à
cause de la forte liaison des nucléons sur la coucheg 9
· Par contrepour 51,
52,
... neutrons ouprotons l’énergie
de liaison parnucléon,
redescendrapidement
parce que les516, 52e,
... nucléons sont sur le niveau individueld’énergie g 2.
2qui
estbeaucoup plus
élevéque g ,
2>puisque
laséparation entre
lesniveaux j
= 1+ z I
est
grande lorsque
/ estgrand.
Les deux autres nombresmagiques
82 et 126correspondent
à lalimite entre les couches
hl 1 h 9 pour 82 et i I3 , 1 1
2 2 2 2
pour 126.
4. Le processus de détournement. -
Souvent, lorsque
le modèleprédit
pour le fondamentald’un
noyau de A
impair,
unspin élevé, 9
parexemple,
si 40 ’J
50,
on observe en fait lespin
de l’avant- dernière coucheoccupée, soit - ’
M.Mayer
suppose que l’avant-dernière couche cède un nucléon à la dernière couche. Au lieu de laconfiguration.
par
exemple,
on auraitnucléons de la couche active détournent un nucléon de l’avant-dernière couche
qui
devient’ainsi la couche active. Nous conviendronsd’appeler
ce processus le« détournement ». On
peut le justifier qualitativement:
si,
enpartant
de laconfiguration
un des nucléons
p 2
passe à la coucheg ;-,
il sautesur un niveau individuel
d’énergie plus élevée,
maisson
énergie
de liaison devientbeaucoup plus forte,
et il se
peut qu’au
totall’énergie
ait diminué. On considérera que ce processus de détournement estpossible lorsque
la dernière couchecorrespond
à unspin beaucoup plus
élevé quel’avant-dernière,
c’est-à-dire
pratiquement lorsque
la dernière coucheest g 9,
5.
Représentation
des états isomères et excités.--
Lorsque,
dans l’état fondamental d’un noyau de Aimpair,
il y a détournement d’un nucléon auprofit
de la couche
g 9
ouh",
on retrouvetoujours
laconfiguration
normale sans détournement dans unétat
isomère
despin élevé ’
ou2013’
Ou inversement2 2
lorsque
le fondamental est un état despin élevé 9
ou
2 ,
laconfiguration
obtenue par le détournementreprésente
un état isomère. Deplus,
certains noyaux304
dont la couche active
précède
exactement une couche de .spin plus élevé, principalement g 9
ouA2013?
ontun état isomère dont le
spin
et laparité
sont ceuxde
g 2
ouh 2 · La configuration
du fondamentalest,
par
exemple... f 5 6 p I ; celle de l’état isomère
2
doit être
alors ...(/-)
6g 9 :
onl’obtient,
en faisant2
sauter le nucléon
dépareillé p -
au niveau individuelsupérieur ".
Comme les états isomères ne sont que des états excités de
longue vie,
onpeut espérer représenter
d’autres états excités par les mêmes
procédés
que les isomères : soit en faisant sauter le nucléondépareillé
dans la couche
au-dessus,
soit en faisant sauter dans la couche active un nucléon de la couche en dessous.En
fait,
pour les noyaux de Aimpair,
on trouve que lesspins
et lesparités
des deux ou troispremiers
états
excités, lorsqu’ils
sont connusexpérimentale- ment,
sont biencaractéristiques
des couches voisines de la couche active du fondamental.Toutefois,
iln’apparaît
pas de relationrigoureuse
entre l’ordred’excitation croissante des états et l’ordre des couches.
6. Ordre
empirique
deremplissage
des.
couches. - L’ordre
adopté
par M.Mayer [4]
pourle remplissage progressif
des couches est l’ordrethéorique (b),
avecquelques
modifications introduites pour mieux rendrecompte
desspins
des noyaux de Aimpair.
Cet ordre est différent pour lesprotons
et les neutrons à
partir
de "-v = 5i I et il estindiqué
en
(c)
dans le tableau I. C’est celui que nousadop-
terons dans ce Mémoire.
III. - La
radioactivité 3
des noyaux.1.
Émission
d’unepaire
électron-neutrino parun nucléon. - Le
phénomène
élémentaire de laradioactivité p
est l’émission par un nucléon(neutron
ou
proton)
d’un électron(négatif
oupositif)
et d’unneutrino que l’on suppose de masse nulle et de
spin ( .
La loi
qui
gouverne cette émission n’est pas encore exactement connue. On sait que l’interaction entre les nucléons et lesleptons (électrons
etneutrinos)
est assez faible pour
qu’on puisse
la traiter par un calcul deperturbation
dupremier
ordre. Des consi-dérations
d’invariance relativistepermettent
delimiter la forme de l’hamiltonien d’interaction -à une
combinaison linéaire de
cinq
formesparticulières, qui correspondent
auxcinq
interactionsappelées : scalaire, vectorielle, tensorielle, pseudo-vectorielle
etpseudoscalaire.
2.
Désintégration
d’un noyau. - Dans la désin-tégration p
d’un noyau(1),
lapaire
électron-neutrino est émise par l’unquelconque
des nucléons etl’ampli-
(1) La désintégration est appeléefi+
oup-,
suivant que le noyau émet un électron positif ou négatif.tude de transition est
égale
à la somme desampli-
tudes d’émission par les divers nucléons. L’électron et le neutrino
peuvent
être émis avec unspin
totalégal
à o ou 1; cespin
total de lapaire
nedépend
pas du nucléonqui l’émet,
mais seulement de la forme de l’interactionqui
est dite dutype
de Fermi dans le cas duspin
o et dutype
de Gamow-Teller dans le cas duspin
1 . Avec une combinaison linéaire d’interactions des deuxtypes
de Fermi et de Gamow-Teller,
lapaire
électron-neutrino serait émise dansun état de
spin
total indéterminé.La
probabilité
pour que lapaire
électron-neutrino soit émise avec un momentcinétique
orbitalln,
est d’un ordre degrandeur proportionnel
àp2l = (z ) , ,
où R est le rayon du noyau et
Àc = É ,
lalongueur
d’onde de
Compton
de l’électron. Comme p « I, seule interviendra laplus petite
valeur de I lpossible,
c’est-à-dire
compatible
avec la conservation duspin
et de la
parité.
Cette valeur seraappelée
l’ordre de la transition. Onpeut
considérer que lapaire
électron- neutrino est émise dans un état où sontdéterminés,
en
plus
du momentcinétique
orbital ln de lapaire,
les
énergies cinétiques
Ee etEv
de l’électron et du neutrino etl’angle 8ev
entre leursimpulsions.
Laprobabilité
d’émissiondépend,
en’général,
de 8eB) etil y a une corrélation
angulaire
entre les émissionsde l’électron et du neutrino.
3.
Spectre.
- Laprobabilité
de transitionintégrée
sur 6e,, est encore une fonction de Ee et
Ev,
ou deEe
et del’énergie
totale libérée dans ladésintégra-
tion
Eo
= Ee+ E,,
+ mc2(mesurée
dans la suiteen unités
mc2).
Pour unedésintégration donnée,
cetteprobabilité
p(Ee),
nedépend plus
que del’énergie cinétique
Ee del’électron;
la fonctionp (Ee)
est cequ’on appelle
lespectre
de ladésintégration p.
Dansle cas
particulier
de l’interaction scalaire :-p(Ee) = Gl(Eo, h-’e, Z) ] ( il Yi ) ( ? , (1)
Gidépend
del Eo,
Ec et du Z du noyaufinal,
etest
indépendant
des fonctions d’ondesnucléaires;
lanotation
rl Yl
>désigne
l’élément de matrice nucléaire moyen(2) qui
nedépend
aucontraire,
que des fonctions d’onde initiale et finale dunoyau qJ’¡
et
qf f
etqui
est défini parym est un
harmonique sphérique
d’ordre l norma-lisé ;
r",0 Il,
if n sont les coordonnéespolaires
du nièmcnucléon;
d V est l’élémentd’intégration
pour les coor- donnéesd’espace
et despin
de tous lesnucléons;
M et M’ sont les nombres
quantiques magnétiques
du noyau avant et
après
latransition; pn
est lamatrice de
Dirac p qui agit
sur les coordonnées despin
(2) La notation utilisée est celle de Weisskopf.
du n1ème
nucléon; g agit
sur la fonction d’onde ini- tiale 03A8i iltransforme
le nième nucléon deproton
enneutron ou inversement et il donne un résultat nul
quand
le nième nucléon est un neutron ou unproton,
suivant que la transition est
j3+
oufi_.
Avec d’autres interactions p
(Ee)
est la somme deplusieurs
termes dutype (1).
La forme duspectre peut
alorsdépendre
apriori
des fonctions d’ondes nucléaires. Nous supposeronsqu’avec
l’interaction réelle etmoyennant
desapproximations compatibles
avec la
précision
des mesures, lespectre
nedépend
que
de 1,
desspins
initial et final 1 i etI f,
du noyau(en particulier
de AI= Ii
-I f 1) (3),
et desparités
initiale et finale 1t
i et 1t f.
La forme
appelée permise est
cellequ’on
observepour les transitions
permises (AI,=
o ou i, sanschangement
deparité).
On trouvethéoriquement qu’elle peut
seprésenter
aussi pour les transitions 1 = 1, AI == o ou i, avecchangement
deparité.
Lestransitions 1 = 1, AI = 2, avec
changement
deparité,
donnent lieu à unspectre
de forme carac-téristique
et bien connue[11].
4. Transitions ordinaires et relativistes. - Pour l’interaction
scalaire,
laprobabilité
de désinté-gration
est obtenue enintégrant l’expression (1)
de
p (Ee)
parrapport
àEe,
et pour d’autresintex- actions,
elle est la somme deplusieurs
termes decette forme. On
peut distinguer
dans une telle sommedeux sortes de termes : ceux dans
lesquels
lesgrandes
composantes
deBfi
se trouventmultipliées
par desgrandes composantes
de4’f
et ceux danslesquels
les
grandes composantes
de Wi ouTf
se trouventmultipliées
par lespetites composantes
de4f
ouBFi.
On trouve que ces deux sortes de termes ne
peuvent
pas contribuer simultanément à la
probabilité
detransition. Il y a donc deux
catégories
de transitions que l’onappelle
ordinaires pour les termes de lapremière
sorte et relativistes pour les termes de la deuxième. Comme lespetites composantes
de lafonction
d’onde d’un nucléon sont de l’ordrev"
c
par
rapport
auxgrandes (vn
étant la vitesse dunucléon),
laprobabilité
d’une transition relativiste est doncplus petite
que celle d’une transition ordi- waire de même ordre 1 par un facteur de l’ordreV t 2 I
de - N -.
de -
c rv3o
305.
Règles
de sélection. -- Pour que laproba-
bilité de transition ne soit pas
nulle,
il faut que le momentcinétique
total et laparité
soient conservés dans la transition. Ceciimpose
àII, 1 f,
1Ci,1Cf et 1 de satisfaire à certainesinégalités appelées règles
desélection, qui
sontindiquées
dans le tableau II pour les diverses transitions de même ordre 1. On voitqu’à
cause de larègle
de sélection sur laparité,
unetransition d’ordre 1 ne
peut
pas être à la fois ordi- naire et relativiste.TABLEAU Il.
J est le moment
cinétique
totalemporté
par lapaire
électron-neutrino.6. Genre d’une transition. - Pour tirer des
transitions p
desrenseignements
sur lesspins
et lesparités
des noyaux, il est utile de les classerd’après
leurs
règles
de sélection propres. Lesrègles
de sélec-tion contiennent
6.1 = I
-If 1,
I +I f
et leproduit
7ri7uj-. Pour déterminerl’ordre,
c’est-à-dire laplus petite
valeurpossible de 1,
seuls 31 et 1ti 1tf interviennent. Nous supposerons que l’interaction réelle est dutype
deGamow-Teller ;
il est certain aumoins
qu’elle
contient uneproportion importante
d’interaction de ce
type.
Dans ce cas, pour AI = oou i, la
plus petite
valeurpossible pour 1
est zéro.TABLEAU IH.
Les deux dernières
lignes
donnent le genre de la transition(à/, + ou -)
enfonction
del’ordre,
de A[ et du carac-tère ordinaire ou relativiste. La
place
est laissée videlorsque
le genrecorrespondant
peut être obtenu pour un ordreplus petit,
aveclequel
la transition se fait. Les transitions pourlesquelles
Af estégal
à l’ordreplus
un sont dites dugroupe A et les autres du groupe B.
Si en
plus
7vi 7uf == + i, la transitionpeut
êtreordi-
naire d’ordre
zéro,
et elle l’est nécessairement èn fait. Si par contre 7r-i irf == - i, la transition doit (3) Comme la paire électron-neutrino emporte un spin oou i et un moment cinétique orbital 1 qui est un nombre entier, la différence àI est toujours un nombre entier.
être
relativiste si elle est d’ordre zéro et ordinairesi
elle est d’ordre r ; la transition réellepeut
alorsêtre un
mélange
de 1 = o relativiste et 1 = i ordi- naire. Engénéral,
pour A7 > i, les transitions oI = 1 + 1, :i 7Z.f = (-I)l
sont ordinaires d’ordre 1 et les transitions oI =1,
1Ci 1Cf =(- i)l peuvent
être ordinaires d’ordre 1 ou relativistes d’ordre 1 - 1
306
ou un
mélange
des deux. Onpeut
donc classer lestransitions (3 (en employant
la notation américaine« oui»
quand
il y achangement
deparité
et « non »dans le cas
contraire)
dans lescatégories
suivantes : A7 = o ou i, non ; A7 = o ou 1,oui;
àI = 2,oui;
A7 = 2, non; ... ; A7
= 1,1ti1tf
=(- I)l; àI = 1 +
1, 1ti 1tf =(- I)1,
.... Onappellera
« genre » une deces
catégories
de transitions. Les relations entre le genre, l’ordre et le caractère ordinaire ou relativiste.sont résumées dans le tableau III. On verra que ces genres successifs
correspondent à
des ordres degrandeur
décroissants des éléments de matrice nucléaires moyens. Cecipermet
d’identifier le genre d’une transitionquand
on connaît lapériode
etl’énergie
maximum del’électron,
pourvuqu’on dispose
de formules commodes pour calculer
approximative-
ment les éléments de matrice nucléaires moyens.
7. Calcul des éléments de matrice nucléaires.
-Les éléments de matrice nucléaires tels que rl
YfI-JJ11
> ne sont pas calculablesthéoriquement, puisqu’on
ne connaît ni les fonctions d’ondenucléaires,
ni la forme exacte de l’interaction. On
peut,
parcontre,
évaluerempiriquement
l’élément de matrice nucléaire moyen d’une transition si lapériode t, E 0
et Z sontdéterminés
expérimentalement
et si l’on fait unehypothèse
sur l’ordre 1 et lechangement
despin
A7.Dans le cas
particulier
de l’interactionscalaire,
ensupposant
la transition d’ordre1,
onpeut
utiliserl’expression
de laprobabilité
totale dedésintégra- tion, qu’on
obtient enintégrant (1).
Nous utiliserons dans lasuite,
desexpressions approchées
des élé-ments de matrice. nucléaires moyens, valables pour toutes les formes d’interaction
qui
contiennent une