HAL Id: jpa-00234392
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234392
Submitted on 1 Jan 1951
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Le traînage magnétique
Louis Néel
To cite this version:
Louis Néel. Le traînage magnétique. J. Phys. Radium, 1951, 12 (3), pp.339-351. �10.1051/jphys-
rad:01951001203033900�. �jpa-00234392�
LE
TRAÎNAGE MAGNÉTIQUE
Par LOUIS
NÉEL,
Laboratoire
d’Électrostatique
et dePhysique
du Métal, Grenoble.Sommaire. - On montre qu’il convient de distinguer au moins deux espèces de traînages magné- tiques : le traînage réversible et le traînage irréversible dont on peut décrire les propriétés de la manière la plus simple, du point de vue formel, en introduisant deux champs magnétiques fictifs de traînage, dépendant du temps et superposés au champ magnétique appliqué.
Le champ fictif de traînage réversible provient de la stabilisation progressive avec le temps de
l’aimantation spontanée suivant la direction qu’elle occupe : cette stabilisation est liée à une diffusion matérielle à l’intérieur de la substance ferromagnétique. On remarque que les contraintes de magnéto-
striction ne suffisent pas à expliquer la stabilisation de diffusion et l’on suggère d’attribuer la stabi- lisation aux couplages magnétocristallins, selon un mécanisme qui est décrit.
Quant au champ de traînage irréversible, il provient des fluctuations thermiques qui interviennent de différentes manières : l’effet le plus important paraît dû aux fluctuations du champ interne de
dispersion provenant des fluctuations en direction de l’aimantation spontanée.
Enfin, on a rassemblé quelques données numériques qui précisent les ordres de grandeur des deux espèces de traînage.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET RADIUM.
/1~,
~~~T,Introduction.
1. Nous
englobons ici,
sous le nom deirainage magnétique,
tout cequi
a trait à l’influence dutemps
sur les
phénomènes
d’aimantation des corps ferro-magnétiques,
sous réserve des restrictions suivantes :nous
excluons,
en effet :a. l’influence des courants
induits;
b. les effets des
champs magnétiques
alternatifs defréquence supérieure
à 105 Hz(limite
donnée àtitre
indicatif);
.c. les effets des altérations et des
transformations,
d’ordre
physique
ouchimique,
de la substancequi
constitue le
support
duferromagnétisme.
En laissant de côté les
grains
très fins dont lespropriétés
ont été traitées ailleurs[1],
l’ensemble des donnéesexpérimentales permet
dedistinguer
aumoins deux
catégories
detraînages magnétiques,
éven-tuellement
superposables,
que nousdésignerons
sousles noms de
traînage
réversible et detra înage
irré-versible :
a.
Traînage
réversible. -1° La variation d’aiman-tation, qui
suit une variation donnée dechamp,
tend vers une limite déterminée
lorsque
letemps 1
croît indéfiniment.
2° Ce
traînage
n’est observablequ’entre
certaineslimites de
température.
3° Il obéit au
principe
desuperposition.
4° L’angle
deperte,
dans unchamp alternatif,
variebeaucoup
suivant lafréquence
et la,tempé-
rature.
5° La
perméabilité
initiale diminue à mesure que letemps
écoulédepuis
la désaimantationaugmente.
6° Ce
traînage
ne s’observe que sur certaines substances.b.
Traînage
irréversible. - 1 ° La variation d’ai- mantation est à peuprès proportionnelle
àlog t.
2° Ce
traînage
varie peu avec latempérature.
3° Il n’obéit pas au
principe
desuperposition.
4° L’angle
deperte
varie peu avec lafréquence
et la
température.
5° La
perméabilité
initiale n’est pas affectée.6° Ce
traînage
affecte toutes les substances ferro-magnétiques.
Connu
depuis
J. A.Ewing [2],
letraînage
réver-sible a été souvent étudié
depuis
par différentsauteurs,
nous citerons H. Atorf[3],
G. Richter[4],
C. E. Webb et L. H. Ford
[5],
J. L. Snoek[6],
H. Fahlenbrach
[7],
H.Wilde [8].
Découvertplus
récemment par F. Preisach
[9],
letraînage
irré-versible a été étudié par P. Courvoisier
[10],
R. Street et J. C.
Woolley [11],
L. Néel[12],
J. C. Barbier
[13],
L.Lliboutry [14].
Nous étudierons dans ce
qui
va suivre ces deuxespèces
detraînage,
en introduisant la notion nouvelle dechamp magnétique
fictif detraînage
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01951001203033900
qui permet
desimplifier
et degénéraliser
l’énoncédes lois du
phénomène,
tout enimposant
unedistinction directe entre les deux
traînages.
Nousproposerons, en
outre,
un nouveau mécanisme pourinterpréter
letraînage
réversible et nous exposeronsrapidement
une théorie nouvelle de cetraînage
enen réservant l’étude
plus approfondie
pour une autrepublication.
Demême,
nous exposerons sommai- rement la théorie dutraînage irréversible,
en ren-voyant
pourplus
de détails à unepublication
antérieure
[12].
2. Définition du
champ
fictif detraînage.
-L’expérience
montre quelorsqu’on
fait varier d’unequantité
H lechamp magnétique appliqué
à unesubstance
ferromagnétique,
la variation corréla- tive J de l’aimantationest la somme de deux termes dont
l’un, Jo,
corres-pond
à une variationquasi
instantanée de l’aiman-tation,
tandis quel’autre, J, (t)
est une fonctiondu
temps
t. ,On
peut
sereprésenter
lephénomène
comme dûà l’action d’un
champ
fictif additionnel .H(t)
super-posé
auchamp appliqué
à la substance etvariant,
d’unefaçon convenable,
avec letemps :
nousl’appel-
lerons le
champ
detraînage.
Une telleconception
ne
présente
évidemment d’intérêt que siH (t) s’exprime
d’unefaçon simple
en fonction de l’étatinitial et de la valeur de H. Nous montrerons
plus
loin
qu’il
en est effectivement ainsi.3. Définition des diverses
suceptibilités
diffé-rentielles. - Comme le
champ
detraînage
estgénéralement
trèspetit,
il convient d’abord d’exa- miner lecomportement
d’une substanceferromagné- tique
sous l’action d’unchamp
trèspetit superposé
au
champ principal.
Onsait, qu’après
avoir amené l’aimantation du corps à une valeurJ, moyennant
une variation duchamp
dans un certain sens, unevariation ultérieure très
petite
dH duchamp
dansle
même
sensproduit
une variation dJd’aimantation,
tandis
qu’une
variation en sens contraire - dHproduit
une variation -dJ’, plus petite
que dJen valeur absolue. Nous poserons
et nous
appellerons
a + c lasusceptibilité différen-
tietle
totale, a
lasusceptibilité différentielle
réversibleet c la
susceptibilité différentielle
irréversible. On sait que c estsusceptible
d’une infinité de déterminations selon le processus suivi pour atteindre la valeurJ,
tandisqu’il
résulte desexpériences
de Gans[15]
que a est, en
première approximation,
une fonctionunivoque
de J seulement.Lorsque
la substance a été désaimantée par unchamp
alternatifdécroissant,
la courbe depremière
aimantation
s’écrit,
selon LordRayleigh [16] :
pourvu que H soit
petit
devant lechamp
coercitifH,.
Il en résulte
qu’au point (J, H)
lessusceptibilités
différentielles sont
Sur la branche du
cycle d’hystérésis
obtenue enfaisant décroître le
champ jusqu’à
la valeurH, après
l’avoirporté
à la valeur maximumH,n,
on apourvu que
H; ~ 1.
Enparticulier,
pour H= o, à larémanente,
on a c ==bHnl.
4.
Traînage
réversible ettraînage
irréver-sible. - Ces définitions une fois
rappelées,
onpeut distinguer
deuxcatégories
dechamps
detraînage
à
propriétés
bien distinctes.Le
premier, H,. (t)
est unchamp qui s’oppose
à lavariation
imposée
d’aimantation etqui
décroît envaleur absolue et tend vers
zéro,
tout engardant
lemême
signe, quand t
tend vers l’infini(fig. i).
LaFig. r . - Variation
avec le temps du champ de traînage réversible H, (t).
valeur initiale
H,~ (o)
de cechamp
est finie. La varia- tion instantanéeJo
de l’aimantation seproduit
donc sous l’action du
champ H ~ H,. (o),
H et H,.(o)
étant de
signes contraires,
tandis que la variation ultérieureJ1 (t)
est liée auchamp
detraînage
par la formuleoù a +
c est lasusceptibilité
différentielle totale.Nous disons alors
qu’il s’agit
dutraînage réversible,
On
peut
aussi concevoir lechamp
detraînage
comme un
champ fluctuant,
tantôtpositif
et tantôtnégatif,
dont la valeur absolue maximum pro- bable Hi(t)
croît avec letemps (fig. 2).
Il résultedes considérations
développées
dans leparagraphe
3que la variation d’aimantation associée à un tel
champ N, (t~, changeant
constamment de sens, s’écritoit e est la
susceptibilité
différentielle irréversible :nous disons donc
qu’il s’agit
d’untraînage
irréver-sible.
Fig. 2. -- Variation ’
avec le temps du champ de traînage irréversible
Nous nous proposons de montrer que des expres- sions très
simples
de(t)
et deHi (t) permettent
de
représenter
letraînage magnétique
des substances réelles dans tout le domaine ducycle d’hystérésis.
, I. - Le
traînage
réversible.5. La stabilisation de l’aimantation spon- tanée. - Nous supposons que
lorsque
l’aiman-tation
spontanée JS,
en unpoint,
aséjourné
pen- dantlongtemps
suivant une certainedirection,
définie par ses trois cosinus directeurs
g’, y’
parrapport
à trois axesrectangulaires (les
trois direc- tions de facileaimantation),
elle s’est stabilisée.A ce moment, si l’on fait varier très
rapidement
ladirection oc,
p, due Jç,
il fautajouter
àl’expression
habituelle de
l’énergie
un termesupplémentaire, l’énergie
de stabilisationFs,
donnée pourcm3,
par’
~=-~(~~~~2~2~~
(7)où W est essentiellement
positif.
L’aimantation une fois stabilisée suivant la direc- tion
~’, y’,
faisons maintenant passer instan-tanément,
à l’instant t == o, l’aimantationJ,
suivantune autre direction
a"
laissons-laséjourner
dans cette
position pendant
un intervalle detemps
t.A ce moment,
l’énergie
àdépenser
pour amenerrapidement J,
suivant une directionquelconque
cl.,~3,
yse déduit de
l’expression
où G
(t)
est une fonction convenable dutemps
telle queG (o)
_ ~ i etG ( oc )
= o.1 A la suite de G. Richter
[4]
et de R. Becker[ 17],
entre autres, nous poserons
Une bonne
représentation
desphénomènes
s’ob-tient en
prenant g(t)
= dans l’intervallet
logtmax tmin
dehors de cet intervalle.
6. Calcul du
champ
detraînage
réversible. - Considérons maintenant uneparoi
à90° ayant longtemps séjourné
dans une certaineposition x
= oet
déplaçons-la brusquement,
à l’instant t = o,jusqu’à
l’abscisse x. Cetteopération
a comme consé-quence
d’écarter,
dans certainesrégions,
l’aiman-tation de sa direction de stabilisation : il faut donc fournir du travail. Tout se passe comme si un
champ
fictif
hr (o), dirigé
de manière à ramener laparoi
dans sa
position initiale, agissait
sur lesystème.
Soit,
parexemple,
uneparoi parallèle
auplan gOz,
se
déplaçant
suivant Ox etséparant
deux domaines dont les aimantationsspontanées,
d’intensitéJ,,
sont
dirigées
l’une suivantOy,
l’autre suivant Oz.En utilisant une théorie des
parois
donnée antérieu-rement
[18],
on trouve que lechamp fictif, dirigé
suivant
Oy,
est une fonction de x telle queDans cette
formule, do
est unelongueur,
de l’ordrede
grandeur
du tiers del’épaisseur
deparoi, égale
à i65 A pour le fer pur, donnée par
où a est la distance de deux atomes
voisins,
El’énergie
d’aimantation de
’Veiss-Heisenberg
et K la constanted’anisotropie.
Quand x
estpetit
devantduo,
la formule(10)
seréduit à
tandis que pour les
grandes
valeurs de x,h, (o)
tendvers une valeur constante
pratiquement
atteintedo.
La courbeh,. (o)
=f (x)
estreprésentée
en traitplein
sur lafigure 3.
Fig. 3. - Variation, avec le déplacement x, du champ de traînage réversible qui s’oppose, à l’instant t = o, au
mouvement d’une paroi à 9°°.
Quant
auxparois
à180°,
onpeut
les considérercomme deux
parois
àgoo j uxtaposées :
la courbehl’ (o) correspondante
estreprésentée schématiquement
par la courbe de lafigure 4
: son allure est trèsFig. 4. - Variation schématique, avec le déplacement x, du champ de traînage réversible qui s’oppose, à l’ins-
tant t = o, au mouvement d’une paroi à
différente de celle de la
figure
3. Dans ce cas,h,. (o)
commence parcroître,
passe par unmaximum,
décroît et tend vers une limitenulle, pratiquement
atteinte pour x
égal
à 5 ou 6do,
c’est-à-dire pourl’épaisseur
de laparoi
à 180°. Ce fait est aisé àcomprendre,
car la stabilisation nepeut
avoir d’effetqu’à
l’intérieur de laparoi puisque
les deux domainesque
sépare
laparoi,
aimantésantiparallèlement, possèdent toujours
la mêmeénergie quel
que soit l’état de la stabilisation.Lorsqu’on
maintient laparoi
à l’abscisse rpendant
un intervalle de
temps
t, une nouvelle stabilisationse
produit
dans cette nouvelleposition
et lechamp
fictif
h, (t), qui
presse sur laparoi,
tend vers zéroselon la loi
Il faut bien remarquer que
A, (t)
nepossède
cettevaleur
qu’à position
constante : si laparoi
sedéplace
sous l’action même de ce
champ, h,. (t)
variera dece chef.
Cependant, lorsque
ledéplacement
estpetit
devant
l’épaisseur
deparoi,
onpeut
admettre enpremière approximation,
que h,.(t)
esttoujours
donné par
l’équation (14).
Le
champ
fictif que nous venons de définir n’est autre que lechamp
detraînage
réversible relatif àune
paroi isolée,
d’orientationparticulière :
c’estpourquoi
nous l’avonsdésigné
par la notationh,. (t).
Pour obtenir le
champ
detraînage macroscopique (défini
dans leparagraphe 4),
il faudrait faire la moyenne pour les différentesparois.
Dans la suiteet pour la
simplicité
del’exposé,
nous supposerons que toutes lesparois
àgo°
de la substance sont iden-tiques
auxparois
àgoo
décritesplus
haut et nousdésignerons
parSo
leur surface totaleéquivalente,
dans 1 cm3 : nous confondrons
donc (t)
et Il,.(1).
Toujours
poursimplifier,
nous supposerons que la substance ne contient que desparois
àgoo.
Seul,
eneffet,
comme nous le verrons, cetype
deparoi permet d’interpréter
lesphénomènes
liés àdes variations d’aimantation
supérieures
àquelques
unités C. G. S. : le rôle des
parois
à 180~est,
leplus
souvent,
négligeable.
7. La désaccommodation ou vieillissement réversible. - Désaimantons une substance ferro-
magnétique,
à l’instant t == o, de manière à effacer les effets des stabilisations antérieures. Onpeut
alors effectuer deux
types principaux d’expériences.
Dans un
premier type,
on effectue des mesuresmagnétiques,
parexemple
des mesures deperméa- bilité,
dans des conditions telles que la durée de lamesure soit
petite
vis-à-vis destemps
de relaxationqui figurent
dansl’expression
de G(t).
Onprend
alors comme
paramètre l’époque t
de la mesure.Dans le second
type,
on laisses’écouler, après
ladésaimantation,
untemps
suffisant pour que la stabilisation soitcomplète.
Onapplique
alors unchamp magnétique
constant et l’on étudie l’évolution de l’aimantation en fonction dutemps.
Nous étudie-rons
d’abord,
au cours de ceparagraphe,
la théorie desexpériences
dupremier type.
Lorsqu’on produit,
à l’instantt,
une variationbrusque
Jd’aimantation,
lesparois
sedéplacent
d’une
quantité
moyenne x donnée parl’expression
dans
laquelle So désigne
la surface desparois qui
existent dans 1 cm3 de substance. Il convient alors de
distinguer
deux cas suivant que x estpetit
ougrand
devantl’épaisseur
deparoi,
c’est-à-dire devant 3do.
Lorsque x
estpetit
devantdo,
lechamp
de traî-nage se déduit des
équations (12)
et(14)
et s’écritCe
champ proportionnel
à l’aimantationpeut
êtreconsidéré comme un
champ démagnétisant.
Il enrésulte que la
susceptibilité
initiale a’ de la substance, àl’instant t,
est liée à la valeur ao de lasusceptibilité
initiale,
à l’instant t = o, par la relationAinsi la
susceptibilité
initiale a’ décroît conti- nuellement avecle temps depuis
la valeur aojusqu’à
une valeur
asymptotique
al,correspondant
à lavaleur de a’ donnée par
l’équation (17)
où l’onfait G
(t)
= o. Ils’agit
duphénomène
bien connude la désaccommodation de la
perméabilité (ci.
H. Atorf
[3],
C. E. Webb et L. H. Ford[5],
R. Becker
[17],
J. L. Snoek[6]).
Fig. 5. --~ Variation
de 1
en fonction de H,poli des mesures rapides effectuées après slabilisation.
Quand
lechamp applique
est assezgrand
pour que x soitsupérieur
àl’épaisseur
deparoi,
lechamp
de
traînage
se réduit àJf7l l - J, (; ( t) J
: il est indé-pendant
duchamp
H. Si l’onnéglige
les termesen bH2 de la loi de
Rayleigh,
lasusceptibilité
moyenne, entre H = o et
H, qui
estégale
à aà = o,
prend,
à l’instant t, la valeur a" donnée parCette formule montre que la
susceptibilité
moyenne, entre o etH,
s’écartehyperboliquement
de ladroite de
bH,
du côté desB
champs
faibles. Au total,compte
tenu de l’exis-tence du terme en
bH2,
la variation avec lechamp
de la
susceptibilité
moyenne estreprésentée
parune courbe
ayant
l’allure dessinée sur lafigure
5,où
l’asymptote,
tracée enpointillé, représente
aussila droite de
Rayleigh
que l’onobtiendrait,
en l’absencede stabilisation.
Des
expériences
de Pawlek[32],
relatives à desfer-silicium à 3 pour 10o Si
chargés
d’azote dans desatmosphères
contenant desquantités
variables de cecorps, de I à 10 pour I oo en
volume,
illustrent d’une manière extrêmementremarquable
l’allure duphénomène (fi,q. 6).
Tandis que le fer-silicium purFig. 6. - Variation de la perméabilité en fonction du champ,
pour des échantillons de fer-silicium à différentes teneurs d’azote (d’après Pawlek [32]).
obéit à la loi de
Rayleigh,
les courbes deperméa-
bilité des fer-silicium
chargés
en azote, mesurées à 5o c : s,après stabilisation, présentent,
dans leschamps
faibles des anomalies dutype
de lafigure
5,d’autant
plus
accentuéesqu’ils
contiennentplus
d’azote. H. Wilde et G. Bosse ont observé
[19]
unecourbe de même allure pour une tôle de
dynamo
contenant du carbone
(figure 3
de leurMémoire, p. ~ r ~).
Dans le même ordre
d’idées,
les écarts à la loi deRayleigh
mis en évidence par Sixtus[21]
danscertaines substances très
perméables proviennent probablement
de cephénomène.
D’après
les données de ces différentsexpérimen- tateurs,
il estpossible
d’évaluer lechamp
de traî-nage réversible -
77/ (o) w
pour différentessubstances, d’après
les écarts entrel’hyperbole
ets.on
asymptote.
D’autrepart, connaissant a1
et aa, il estpossible
d’en déduire la valeur de 3do 80 qui représente
le volumeoccupé
par lesparois
dans cm3de substance. Nous avons rassemblé ces résultats dans le Tableau
I,
avec le seul but de fournir l’ordre degrandeur
dutraînage
réversible dansquelques
casassez variés.
TABLEAU I.
Valeurs du chccmp de trainage récersille.
Les résultats
qui
se traduisent par la formule(18) peuvent
encores’exprimer
sous une autre forme :Fig. ~. - Courbes d’aimantation d’un fer à o,oo6 pour o0 de carbone, mesurées aussitôt après la désaimantation (A),
ou après stabilisation (C) (d’après les données de
Snoek [20]).
pour
obtenir, longtemps après
ladésaimantation,
la même aimantation que dans uneopération
faiteaussitôt
après
ladésaimantation,
il faut utiliser ,unchamp magnétique plus
intense : la différence estprécisément égale
auchamp
detraînage
réversible- H,.
(o)
= 1. W Les deux courbes de lafigure
7, Jrelatives à un fer à 0,006 pour oo de
carbone,
tracéesd’après
les données de Snoek[20]
3 et4),
p.
801],
se déduisent en effetapproximativement
l’une de l’autre par une translation
-H,.(o)
=0,03 ~ 0152:cette valeur
correspond
à uneénergie
de stabili-sation d’environ 60 ergs : cm3. Pour ce même corps, Snoek trouve
et al
= 16;l’équation [17]
pour = donne
3 So d o
=0,8.10-3,
soit un ordre degrandeur
tout à faitraisonnable,
voisin du chiffre obtenu pour la tôledynamo (c f .
Tableau1).
8. L’évolution de l’aimantation avec le
temps.
--- Il
s’agit
maintenant desexpériences
du secondtype
danslesquelles, après
avoir laissé la substancese stabiliser
après
ladésaimantation,
onapplique,
par
exemple,
à un instant donné choisi commeorigine
des
temps,
un certainchamp
H. Làaussi,
il cônvient dedistinguer
deux éventualités suivant que ledépla-
cement total x des
parois, produit
par lechamp H,
est
petit
ougrand
parrapport
àl’épaisseur
deparoi.
a. Cas des
petits déplacements
deparoi.
- Noussupposons donc x
petit
à côté dedo.
Leproblème
est aisé à résoudre
quand
lechamp
detraînage
esttoujours petit
devantH,
c’est-à-direquand ai (défini
dans leparagraphe 7)
est voisin de aa, On trouve alorsl’aimantation J croît avec le
temps depuis
la valeurinitiale
a,H jusqu’à
la valeuraoH.
Lorsque’a,
- a1 est de l’ordre de a1, ouplus grand,
leproblème
devientdifficile,
sauflorsqu’il n’y
aqu’une
seule constante detemps, G (t)
set
t .
réduisant alors à é T. . On trouve
alors,
comme l’adéjà
montré J. L. Snoek[6],
La nouvelle constante de
temps
estégale
àa0t :
([1 1
elle
dépend
de ao, c’est-à-dire de la forcequi rappelle
la
paroi
dans saposition d’équilibre.
Par suite dela diversité des
parois qui
existent dans unesubstance,
il
peut
ainsi fort bien arriver que letraînage
del’aimantation
dépende
deplusieurs
constantes detemps, quand
bien même la stabilisation nedépen-
drait que d’une seule.
Quand
lechamp
detraînage
estpetit
etl’équa-
tion
(19) applicable,
leprincipe
desuperposition
estvalable à cause du caractère linéaire de
l’équation (19)
et des
équations
diff érentielles dont G(t)
est lasolution. On
peut
ainsi calculer la valeur à l’ins- tant 1 -~-t’,
de l’aimantation rémanente obtenue enappliquant
unchamp
H de l’instant o à l’instant 1.On obtient
Il semble bien que ce formalisme rende
compte
desexpériences
dans leschamps
faibles : notamment desexpériences
de G. Richter[4].
b. Cas des
grands déplacements
deparoi.
- Ils’agit
des
déplacements
pourlesquels x
estplus grand
quel’épaisseur
deparoi.
Dans ce cas,H,. (o)
estprati- quement
constant etégal à
La fraction da l’aimantationqui dépend
dutemps prend donc,
au bout d’un
temps infini,
la valeur suivante déduite del’équation (5) :
Elle est donc
simplement proportionnelle
à lasusceptibilité
différentielle totale aupoint (J, H}.
Dans le Mémoire de G. Richter
[4] 12),
p.
626],
on trouve,portées
en fonction deàB,
c’est-à-dire de4 T: Jo,
les valeurs de~,
c’est-à-direcorrespondant
à la variation totaleavec le
temps
de l’aimantation rémanente créée par l’actionprolongée
d’unchamp
H,,,. Endivisant
par la
susceptibilité
différentielle totale corres-pondante, égale
à ao +bHm,
on doit donc trouverune constante. La
figure
8, où l’on arepré-
Fig. 8. - Valeurs du champ de traînage réversibles en fonc- tion de la variation instantanée d’aimantation, pour un fer ex-carbonyle étudié par Richter [4].
senté en fonction de
Ju,
montrequ’il
en est bien ainsi. Dès que la variation d’aiman- tation
dépasse
5" u. é. m., lechamp
detraînage -Hr(o)
reste
pratiquement
constant : sa valeur 0,008 0Ecorrespond
à uneénergie
de stabilisation de 13, ~ ergs : cm3.Naturellement,
il convient derapprocher
lacourbe
expérimentale
de lafigure
8 de la courbethéorique
donnée par lafigure
3.Cet
exemple,
ainsi que celui du fer de Snoek cité au cours duparagraphe 7,
montre que ce sont lesparois
àgoo qui
sontresponsables
dutraînage réversible, puisque
lesparois
à 18oo donnent tou-jours
une valeur nulle deH,. (o)
pour lesgrands déplacements
deparoi (fig. 4).
Ils montrent aussi tout l’intérêt du formalismeproposé
dans ceRap- port, puisqu’une
même valeur deH,. (o) permet
derendre
compte
dutraînage
dans lamajeure partie
du domaine
d’hystérésis.
L’allure même de la variation d’aimantation en
fonction du
temps peut
se déduire deséquations (5)
et
(14),
mais ceséquations
ne sont valables que dans le cas oûl’amplitude J, ( x)
dutraînage
corres-pond
à undéplacement
deparoi
nettementplus petit
quel’épaisseur
deparoi (ne
pas confondrel’amplitude
dutraînage
avecl’amplitude
totale dudéplacement
de laparoi qui comprend
aussi ledéplacement instantané).
Pour lesplus grandes amplitudes
detraînage,
les calculs sontplus compliqués.
9. Le
traînage
anomal. ---- Diversesparticu-
larités
expérimentales
dutraînage
réversible s’inter-prètent
aisément dans le cadreproposé
ici : prenons parexemple
letraînage
anomal dont A. Mitke-witch
[22]
a donné de beauxexemples.
Uneparoi
s’étant stabilisée dans un
champ
nul à laposi-
tion x = o,
appliquons
à l’instant t = o unchamp positif
Hqui
amène laparoi
en xo,puis
à l’instant t donnons auchamp
une valeurplus
faibleH’,
maistoujours positive, qui
ramène laparoi
enx,,.
Six;,
et xo
- x~,
sont tous les deuxplus grands
quel’épais-
seur de
paroi,
lechamp
detraînage qui agit
sur laparoi,
enx,,,
à l’instant t +t’,
s’obtient enappli- quant
leprincipe
desuperposition
et estégal
àW [ ~ G (t -E- t’) - G (t’) ].
Cechamp
estpositif
ettend vers zéro
quand t
est trèsgrand :
letraînage
se
produit
donc dans le même sens que la variation d’aimantationqui
l’a immédiatementprécédé.
Aucontraire, quand t
estpetit,
lechamp
detraînage
tend vers zéro en
partant
d’une valeurnégative :
le
traînage
seproduit
donc en sens inverse de la variation d’aimantationqui
l’aimmédiatement pré- cédé,
c’est letraînage
anomal.10. Effet de la
température. - Naturellement,
les résultats établis par G. Richter[4]
restentvalables dans la
présentation adoptée
ici. Pourpasser d’une
température To
à unetempérature TI,
il faut
multiplier
toutes les constantes detemps
élémentaires Tqui figurent
dansl’expression
de G(t)
par le même facteur
’
Il en résulte
qu’en représentant
les variations d’ai-mantation en fonction de
log t,
les deux courbesd’aimantation,
relatives auxtempératures T 0 et Tl,
se déduisent l’une de l’autre par une
simple
trans-lation
parallèle
à l’axe destemps.
Parexemple,
la
température
d’activation 0 dufer-carbonyle
étudié par G. Richter est d’environ I 0000 K.
L’existence de cette
dépendance thermique
nepermet
d’observer letraînage
réversible que dans l’intervalle detempérature
où les constantes detemps
élémentaires tombent dans l’échelle detemps
accessible aux mesures : dequelques
secondes àquelques heures,
parexemple,
s’ils’agit
d’unmagné-
tomètre. Au-dessous de cet intervalle de
tempé-
rature, la stabilisation ne seproduit jamais :
lasubstance conserve son état initial.
Au-dessus,
la stabilisation est sirapide qu’elle
est achevée avant lapremière
mesurepossible. L’expérience
montreainsi que le
traînage
réversible n’est observable que dans un intervalle detempérature
de l’ordre d’une centaine dedegrés.
Les
expériences
de H. Fahlenbrachf7]
montrentque certaines substances
possèdent plusieurs
« bandes»de
traînage.
C’est ainsi que, pour un domaine d’obser- vationcompris
entre 1 et 3o mn, un fer-siliciumprésente
deuxbandes,
l’une centrée autour de 5oOC,
l’autre autour de
4ooo C,
tandisqu’un
ferro-nickelen
possède également deux,
l’une à l’autreà
fjooo
C.En ce
qui
concerne lerapport
destemps
tmin
extrêmes de relaxation à
adopter
pour rendrecompte
des résultatsexpérimentaux,
ilparaît
trèsvariable. Pour le fer
ex-carbonyle,
G. Richter[4]
trouve = 30, tandis que H. Wilde
[8]
trouvedes
rapports
de l’ordre de 5oo pour la tôle dedynamo,
ainsi que le «
trafoperm
35 M 2 »d’Herâus,
et del’ordre de 3’ooo à 5 ooo pour l’ «
hyperm
1 » deKrupp.
11.
L’angle
deperte
dans letraînage
réver-sible. -
Lorsqu’on opère
en courantalternatif,
le
traînage
réversible se manifeste par l’existence d’unangle
deperte a qui
mesure le retard dephase
de l’induction par
rapport
auchamp magnétique.
En
principe,
de tellesexpériences n’apportent
riende
plus
que lesexpériences quasi statiques
décritesplus haut, mais,
enpratique,
ellespermettent d’explorer plus
aisément le domaine despetites
constantes de
temps.
G. Richter[4],
J. L.Snoek
[6, 23],
R. Becker[17],
H. Wilde[8]
ontainsi calculé
l’angle
deperte
en fonction des carac-téristiques
dutraînage quasi statique
dans le cas deschamps
très faibles.Remarquons qu’à
unetempérature donnée, l’angle
de
perte
n’est notable que dans un domaine de fré- quence biendéterminé,
d’autantplus large
que lerapport _‘"1‘"
estplus grand. Quand
cerapport
esttrès
grand, l’angle
deperte peut
rester constant dansun domaine étendu de
fréquences (ci.
parexemple
lescalculs de H. Wilde
[8]).
H. Jordan
[29]
a montrédepuis longtemps, qu’après
déduction despertes
par courants induits et parhystérésis,
certaines substancesprésentaient
des
pertes
résiduellescorrespondant
à unangle
deperte indépendant
duchamp
et de lafréquence.
En
fait,
des recherchesplus
récentes[33, 34]
ontmontré que les choses étaient
plus compliquées,
quel’angle
deperte dépendait
souvent de lafréquence
et de la
température
etqu’il
y avaitaussi,
dans decas
nombreux, superposition
de deuxphéno-
mènes
[8].
Ils’agit
doncprobablement
depertes
par
traînage
réversible et depertes
partraînage
irréversible
(c f . ~ 17)
éventuellementsuperposées :
les données
expérimentales
actuelles nepermettent
pas de les
séparer
et sont encoretrop fragmentaires
pour donner lieu à une discussion
utile,
aussi ne dirons-nous rien deplus
sur cesujet.
12.
Origine physique
de la stabilisation. - C’est J. L. Snoek[24] qui
a découvert que la diffu- sion d’atomes de carbone oud’azote,
à l’intérieur du réseaucristallin,
donnait naissance autraînage
réver-sible du fer. Il a montré que le
traînage disparaissait
par
purification complète
du fer etréapparaissait lorsqu’on
introduisait à nouveau du carbone et de l’azote. Des travauxplus
récents deFalhenbrach [7]
et de Wilde
[8]
ont confirmé les conclusions de Snoekqui,
ausurplus,
sontétayées
par les relations étroitesqui,
comme l’a montré G. Richter[25],
unissent letraînage magnétique
autraînage mécanique, dû,
lui
aussi,
à la diffusion du carbone et dont la théorie estquantitativement
vérifiée. On pourra, à cesujet,
se référer à un
exposé
récent de Snoek[23].
Si l’attribution du
traînage
à laprésence
de car-bone ou d’azote
paraît
ainsi indiscutablementétablie,
le mécanisme même de l’action de ces atomes est
beaucoup
moins bien connu. Snoekpart
du fait que la diffusion des atomes de carbone interstitiels seproduit
de manière à relâcher les contraintes élas-tiques auxquelles
le réseau est soumis et attribue letraînage magnétique
au relâchement des contraintes demagnétostriction qui règnent
dans lesparois
à 180~. On
sait,
eneffet, qu’il existe,
dans cesparois,
des contraintes dues à la
magnétostriction,
corres-pondant
à une densitéd’énergie supplémentaire
Pqui
est de l’ordre deoù G est un module de
glissement (G
ou es un mo u e e g lssement (G ==
9
et
/’100
lamagnétostriction longitudinale
à satu-ration.
Or,
à la suite de la redistribution des atomes de carboneparmi
tous les sites interstitielsqui
sontà leur
disposition,
tout se passe(c f .
Polder[26]), lorsque
la déformation est lente vis-à-vis dutemps
de
changement
deplace
des atomes decarbone,
comme si le module de
glissement prenait
une valeurplus
faibleG - g,
telle queoû V est le volume
atomique,
C le nombre des atomes de carbone par atome defer,
R la constante des gaz et k une constanteégale
à o,86. La densitéd’énergie supplémentaire
P diminue donc d’unequantité W, qui
n’est autre quel’énergie
destabilisation,
donnée par
Dans
l’exemple
cité parSnoek,
avec C =~,8 . r o-~,
on trouve ainsi 8 ergs : cm3.
-Malheureusement,
comme il ressort del’analyse
des
phénomènes
donnésplus haut,
la stabilisation desparois
à l80o ne donne dutraînage
quelorsque
les
déplacements
deparoi
sont inférieurs à leurépaisseur,
c’est-à-direlorsque
les variations d’aiman- tation nedépassent
pasquelques
u. é. m., tandis queles
expériences
deSnoek,
comme celles deRichter,
montrent
qu’il
existe untraînage
considérable pour lesgrandes
variations d’aimantation. Il est donc nécessaire que la stabilisation seproduise
à l’inté-rieur même des domaines élémentaires et soit mise
en évidence au cours de
déplacements
deparois
à
goo
-, cetteexplication
de Snoek est donc insuf-fisante.
13. Généralisation de
l’interprétation
deSnoek. - On
peut généraliser l’explication
deSnoek en
remarquant
que lamagnétostriction
donne naissance à des contraintes
élastiques
àl’intérieur même des domaines élémentaires et non
pas seulement à l’intérieur des
parois.
Considérons parexemple
deuxcatégories
dedomaines, composées
de feuillets
plans empilés
les uns sur 1 esautres,
aimantés alternativement suivant deux directions de facile aimantationsupposées
situées dans leplan
des domaines.
L’énergie
demagnétostriction
estalors de l’ordre
de ~,
1 où P est donné parl’équa-
tion
[24],
soit finalement uneénergie
de stabili- sationégale
à la moitié de cellequi
est donnée parl’équation (26],
soit~u
ergs : cm~ dans le fer étudié par Snoek. Cetteénergie paraît cependant trop
faible pour
interpréter
les résultatsexpérimentaux, puisque,
dans cetexemple,
la différence entre lesénergies d’aimantation,
déduitegraphiquement
dela
figure
7, avant etaprès stabilisation,
est de l’ordre de 29 ergs : cm3. Si l’on admet que lesdépla-
cements de
parois
àgoo
contribuent pour la moitié à la variation totaled’aimantation,
cequi
est uneévaluation
plutôt optimiste,
la valeurthéorique
calculée atteint à
peine 2
ergs : cm3.Ainsi,
mêmeamélioré,
le mécanismeinvoqué
par Snoek reste debeaucoup
insuffisant.14. Stabilisation de diffusion par l’intermé- diaire des
couplages magnétocristallins.
- Ilconvient donc de rechercher si le carbone ne serait pas
susceptible
de provoquer la stabilisation par un autre mécanisme que lamagnétostriction.
Ilsemble,
en effet que les
couplages magnétocristallins
soientsusceptibles
dejouer
à cetégard
un rôlebeaucoup plus
efficace que lamagnétostriction.
Considérons dans le réseau du fer x les
couples
A-Bde deux atomes
voisins,
situés à2,86 ~
l’un del’autre,
c’est-à-dire lescouples
constitués par un atome A et ses six voisinsplacés
sur les axesquater-
naires
passant
par A : laligne
des centres A-Bpeut
ainsi être
parallèle
à l’un des trois axesquater-
naires
Oxyz.
On sait que les atomes de carbone s’insèrent au milieu descouples
A-B : il existe troispositions
différentes d’insertion suivant l’orien- tation ducouple
A-B des deux atomes de ferqui
sont les voisins de l’atome de carbone considéré.
Supposons
que tous les atomes de carbone soient situés dans la mêmeposition,
lescouples
A-B desvoisins
étant,
parexemple, parallèles
à O.r : onobtient ainsi une
substance, qui
est unemartensite, cristallographiquement
etmagnétiquement
aniso-trope,
même si nous supposons que l’insertion des atomes de carbone s’effectue en laissant invariables les dimensions de la maille. La direction 0~ n’estplus magnétiquement équivalente
aux directionsOy
ou Oz et, pour faire passer l’aimantation
spontanée Je .
de la direction Ox à la direction
Oy,
il fautdépenser
une certaine
énergie qui,
enpremière approximation,
est
proportionnelle
aurapport
C du nombre des atomes de carbone au nombre des atomes defer,
soit C~ paratome-gramme
de fer : la constante K est ainsi la constanted’anisotropie magnétocristal-
line d’une martensite idéale saturée en carbone.
Il en résulte que les trois
positions
d’insertion du carbone ne sont paséquivalentes lorsqu’il
existe uneaimantation
spontanée.
Les atomes decarbone, supposés répartis
initialement auhasard,
vont avoir tendance à occuper des sites tels quel’énergie
dusystème
soitplus
faible : une foisplacés
de cettemanière,
ils stabilisent l’aimantationspontanée
dansla
position qu’elle
occupe en créant uneanisotropie magnétique.
Un calcul élémentaire montre quel’énergie
de stabilisation W àlaquelle
ce processus donne naissance vautPour
obtenir,
avec une concentration C des atomes de carboneégale
àg-, 8. 1 o-1,
une valeur de Wégale
à 60 ergs : cm:1, il faut donner à K une valeur de
3,4 ,1 os
ergs, pour une molécule gramme de la mar- tensite idéaleFeC,
valeur trèsraisonnable,
compa- rable à la constanted’anisotropie
moléculaire ducomposé
MnBiqui, d’après
Guillaud[27],
estégale
à3,8. 1 os
ergs.Ce mécanisme est donc
susceptible
de donner uneénergie
de stabilisation d’un ordre degrandeur
convenable. Il doit
s’appliquer
aussi bien à l’action de l’azotequ’à
celle ducarbone,
mais ilparaît
malheureusement difflcile
d’apporter
une preuve formelle de son existence. Il faut d’ailleurs remar-quer que la stabilisation par
couplage magnéto-
cristallin coexiste avec la stabilisation par
magnéto-
striction mais la
seconde,
en cequi
concerne letraînage magnétique,
estnégligeable
vis-à-vis de lapremière.
Aucontraire,
pour letraînage mécanique,
la stabilisation par
magnétostriction
est seule encause.
Une
interprétation
du même genre estsusceptible
de
s’appliquer