HAL Id: jpa-00241492
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Les cristaux liquides
O. Lehmann
To cite this version:
O. Lehmann. Les cristaux liquides. J. Phys. Theor. Appl., 1909, 8 (1), pp.713-735.
�10.1051/jphystap:019090080071300�. �jpa-00241492�
713
LES CRISTAUX
LIQUIDES (1);
Par M. O. LEHMANN.
Qu’est-ce
qu’un
Le mot « cristal » vient d’un mot grec,qui désigne
laglace.lB1ais
on a reconnu,depuis longtemps, qu’une
foulede corps, comme la
glace, possèdent
cette mêmepropriété
de sesolidifier en
prenant
des formesgéométriques,
et l’on a donné à tousces corps solides le nom de « cristaux » .
Ces cristaux solides
polyédriques, quand
on les faits’accroître,
sedéveloppent toujours
d’une manièreanisotrope,
ils s’accroissentinégalement
dans les différentesdirections,
ettoujours
avec des facesplanes, jamais
avec des faces concaves ou convexes. Si même ontaillait un de ces cristaux en forme de
sphère
et si on le faisait sedévelopper
dans une solutionsaturée,
ils’y
accroitrait en forme de solidepolyédrique
à facesplanes.
Mais cette
anisotropie
se révèle aussi dans d’autresphénomènes,
et souvent par des
propriétés optiques,
le dichroïsme parexemple,
comme on
peut
levoir, quand
on tourne un cristal dans un micros- copepolarisant.
Si l’on étudie une lame cristalline entre les nicolscroisés,
on la voit s’éteindrequatre
fois pour une rotationcomplète (3601)
dans lechamp
dumicroscope,
à cause de labiréfringence.
Parce que le
cliangement
de la çouleur ou de l’éclaircissements’accomplit
dans la masse toutentière,
une telleexpérience
est decelles
qui
tendraient à nous faire penser que le corps cristallisé est nécessairementhomogène, chaque point
étant absolument semblableaux autres à tous les
points
de vue, et enparticulier,
que deux direc- tionsparallèles
issues de deuxpoints
différentsdevraient jouir
exacte-ment de
propriétés
absolumentidentiques.
En
effet,
la définitionclassique
du cristal est la suivante : « Un cristal est un corps solidehomogène anisotrope ».
Naturellement,
la définition suppose que le cristal n’est pas soumis (1) Conférence faite à la Société française de Physique, le 9 6 avril 1909.Cette conférence était illustrée par 114 projections, dont une cinématographique ;
on avait aussi exposé 64 photographies (19 x 28) et 124 positifs sur verre (13 X 13)
fixant les résultats décrits. Les expériences elles-mêmes ont été répétées, par un
grand nombre des membres de la Société, aux séances de manipulations faites à
la Sorbonne après la conférence.
J. cle Pays., 4e série, t. YIM. (Octobre 1909.) 49
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:019090080071300
714
à 1"influence d’une force
persistante,
comme parexemple
une feuillede mica courbée en
cylindre.
Un cristal mou, courbé d’une
façon
durable sans l’action d’une forcepermanente,
parexemple
en forme d’anneau(fig. 1),
est uneimpossibilité,
car une telle formation nepourrait
s’accroître avec des facesplanes,
elle ne serait pashomogène
relativement au dichroïsme et à laposition
des directionsd’extinction,
ainsi que relativement aux autrespropriétés,
en un mot, elle ne serait pas un cristal selon la définition donnéeplus
haut.Oui, l’expérience,
surlaquelle
est basée ladéfinition,
estpeut-étire incomplète ;
mais la théorie conduit au même résultat.En effet tout
polyèdre
à faceplane
nepeut
pasapparaître
sous laforme d’un
cristal,
mais seulement lespolyèdres, pouvant
résulter del’agrégation
des molécules formant un réseau ou unsystème régulier
de
points.
L’idée
qu’un
cristaldoive,
enréalité,
être considéré comme uneagrégation
de moléculesproduites
par l’action d’uneforce, qui
n’estpas seulement
attractive,
mais aussiorientante,
est aussiprouvée
par les
phénomènes
de l’élasticité.Elle est en outre
appuyée
parl’anisotropie optique,
car un corpsamorphe isotrope (le
verre parexemple)
devient parpression
outraction d’autant
plus optiquement anisotrope
que les distances des molécules diminuent ouaugmentent
dans la direction de la forceagissante,
et exactement de la même manière laposition
des direc-tions d’extinction des cristaux et leur dichroïsme sont en relation étroite avec la forme du réseau
moléculaire,
c’est-à-dire avec lesystème
cristallin. La modification du réseau par déformationplas-
715
tique produirait, croyait-on,
parconséquent,
unchangement
dusystème
cristallin et de toutes lespropriétés
deplace
enplace
ouenfin une destruction
complète
del’arrangement moléculaire,
latransformation en un corps
amorphe.
En
général
les cristaux sontfragiles.
Le fait que lefer,
parexemple, peut
êtreforgé, était expliqué par la rupture
de cescristaux
produisant
desparties
extrêmementpetites,
restant liées entre ellespar la cohésion. De cette manière le fer
peut
couler sous une fortepression.
Mais
jusque-là
on nepeut
pasparler
de « cristaux fluides » ; demême
qu’une
montre,qui
coule sous lapression
d’un lourd laminoiren une sorte de
lame,
nepeut
pas êtredésignée
comme « une montrefluide », parce que la lame n’est
plus
une montre.’
On voit que l’existence des cristaux courbés ou
liquides
est aussien contradiction avec la théorie ordinaire de l’édifice cristallin.
Mais comment
s’explique-t-on
les formes arrondies des étoiles deneige
et des fleurs deglace déposées
sur les vitres?Vo,qelsang, qui
en 1864 fit des observations avec depetits
cristauxsemblables existant dans les laves et les scories des hauts
fourneaux, croyait,
en se basant sur sesexpériences
sur la cristallisation dusoufre, pouvoir
faire rentrer ces « cristallites » dans la définitionthéorique
par lasupposition qu’ils
étaient desagrégats
de «globu- lite-s »,
des cristauxembryonnaires
trèspetits, qui,
s’attirant par une sorte de forcemagnétique,
formeraient un édificecristallin,
commedes
molécules,
maisincomplètement régulier,
parce que leur réseau et parconséquent l’anisotropie
de leur force attractive ne seprodui-
rait que peu à peu à cause du frottement
interne,
de la même ma-nière que la cristallisation du fer devenu
amorphe
par leforgeage.
Moi-même, je
me suisoccupé
de cesquestions depuis
delongues années, quand j’ai
commencé(1872)
à étudier lesanalogies
quepré-
sente la croissance des êtres vivants avec le
développement
descristaux. °
Le
matériel,
dontje
me suis servi dans cesétudes,
est relative-ment
simple.
C’est unmicroscope
que l’on adisposé
defaçon
àpouvoir
chauffer ou refroidir lespréparations
pour les faire fondreou
cristalliser,
de manière aussiqu’on puisse
les maintenir à tem-pérature
constante, ou même que l’onpuisse
maintenir une diffé-rence de
température
entre deuxpoints
de lapréparation,
dans 1,=-champ
dumicroscope.
716
Les
figures
montrent des formes anciennes différentes de ce « mi- croscope de cristallisation »,qui
sont actuellementexposées
àDresde ;
la dernièrereprésente
unappareil microphotographique (’ ).
De nouveaux instruments sont
exposés ici,
parexemple
un mi-croscope très
simplifié
de la maison etHochgesang
à Gôttin-gen et un autre tout à fait
complet
etarrangé
pour lesprojections,
de la maison Zeiss à Iéna.
Avec ces
instruments, je
trouvai que lesglobulites
deVogelsang
ne sont que des
gouttes liquides, qui
n’affectentpoint
du tout unestructure cristalline et
qni
ne s’attirentpoint
à distance.Les
cristaux-squelettes
seprésentaient plutôt
en réalité commedes
difformités,
causées par les courants de diffusion et de conduc- tibilitécalorifique plus
forts aux sommets et aux arêtes du cristal que sur les autresparties.
Quant
aux formescourbées, je croyais,
eneffet,
au début de mesrecherches,
devoir les considérer comme desagrégats,
naissant parl’épaississement
d’un cristalcapillaire, élastiquement
courbé par l’actionpersistante
de la tensionsuperficielle, plus grande
auxsommets et aux arêtes que sur les faces.
Toute autre
explication
semblait être exclue enpartant
de la défi-nition d’un cristal et de la théorie du
polymorphisme.
Le
fait,
parexemple, qu’un
cristaljaune
d’iodure de mercure de- vient rouge parpression,
étaitexpliqué
à cetteépoque
par le chan-gement brusque
du réseau. En échauffant le cristal rouge, il devait naître une tensioninterne, qui,
à unetempérature
limitedéfinie, reproduisait
la structure antérieure du réseau entriomphant
dufrottement intérieur
(limite d’élasticité) .
Mais par des observations au moy en du
microscope
de cristallisa- tionje trouvai, premièrement
dans le nitrated’ammonium, qu’il
existe une «
température
de transformation », àlaquelle
les deuxmoditications,
même en contact, sont enéquilibre
et quechaque changement
detempérature
dans lechamp
dumicroscope
causaitaussitôt un
déplacement
de la limite des deux modifications(fi g. 2)
dans l’un ou l’autre sens, tantôt
rapide,
tantôt lent.Il
n’y
avait donc pasd’empêchement
à la modification moléculaireproduite
par un frottementintérieur;
autrement il eûtfallu,
en outre, (1) Voir : 0. Leipzig. Engehnann, 1, 119, 1888,et J. FRICK (0. Physilt’alische Bi-,-tui-l-,-chweig, BïeByegund Sohn,
7.: éd., 1 (1), C~~S; 1904, et Il (2B 1194, 1909.
717
que
chaque
transformation fût associée à undégagement
dechaleur,
tandis
qu’en réalité,
comme dans le cas de ladissociation,
la cha-leur se
dégage quand
latempérature
décroît et devient latentequand
la
température
monte.F~ ~. Z .
Il ne restait
qu’à
admettre que dans la transformationpolymor- phique
les molécules sechangent elles-mêmes, quoiqu’il
ne soit paspossible
par desdéterminations
dupoids
moléculaire et de la struc- turechimique
de constater avecprécision
cechangement,
ainsi que dans les combinaisons dites «moléculaires».La modification du réseau
n’est,
comme onvoit, qu’une conséquence du chang°ement
de la nature des molécules.Cette nature différente ressort aussi de ce que deux modifications
polymorphes peuvent
seséparer
de la même solution en mêmetemps,
naturellement l’une faisantdisparaître
l’autre à cause de la solubilité moindre de lapremière,
si latempérature
n’est pas latempérature
detransformation. Les recherches sur la formation des
squelettes
cris-tallins avaient montré que la
séparation
d’un cristal suppose la so- lubilité decelui-ci ;
dans le cas enquestion,
eneffet,
il serait absurde d’admettre une solution simultanée de deuxmodifications,
si les molécules étaientidentiques.
Le résultat de mes
expériences
fut que : une seule sorte de molé- cules nepeut
sedisposer
que sur un seul réseau et larépartition
decelles-ci sur un autre est
impossible.
La destruction
complète
duréseau,
c’est-à-dire le passage à l’étatamorphe,
nepeut
même avoirlieu;
carje
trouvai quel’amorphie
nepeut
pas êtreproduite
artificiellement parforgeage,
comme on le718
croyait autrefois;
le chlorured’ammonium,
écrasé sous le marteau, parexemple,
esttoujours
unagrégat
defragments cristallins,
dont lespropriétés,
surtout la faculté de sedévelopper,
ne sont paschangées.
Le réseau cristallin n’est donc pas facilement destructible.
Au cours de ces
études, je
reconnus avec certitudequ’il
y a descristaux,
comme le nitrated’ammonium, qui
sont incontestablementplastiques, qui peuvent subsister,
bien que leurs diversesparties
soient orientées différemment.
Il n’est donc pas
permis
de considérerl’homogénéité physique
comme une condition essentielle de l’existence du cristal.
Wais si la destruction
complète
du réseau estimpossible, qu’est-ce
alors que les corps
amorphes ?
La relation entre la
plasticité
descinq
modifications du nitrated’ammonium,
quej’ai
trouvées et latempérature posait
laquestion :
« Le corps fondu n’est-il pas, à ce
point
de vueégalement,
une modi-fication
polymorphe;
ses molécules aussi ne sont-ellespas différentes
de celles des états solides?))
En
effet,
l’accroissement des cristaux deglace
dans del’eau, qui gèle,
fait admettre la solution de la
glace
dansl’eau, qui
n’est pas pos-sible,
si les molécules sontidentiques.
L’eau surfondue doit par suite être considérée comme une solution sursaturée de
glace
et s’il étaitpossible
de continuer la surfusionjusqu’à l’apparition
d’une limited’élasticité,
comme dans le verre etd’autres corps
qui
se solidifient sous l’étatamorphe,
le corps sur- fondu serait aussi unmélange
des molécules d’eau et deglace.
Les substances
amorphes
sont, comme onvoit, toujours
des mé-langes
de deux ouplusieurs
sortes de molécules. Pour cette cause, ils n’ont ni unpoint
de fusiondéterminé,
ni la faculté decroître ;
ilsne sont pas des
« phases »
comme les cristaux.Les
phases
sont engénéral
desmélanges ;
mais le chimistepurifie
les corps par cristallisations fractionnées. Faut-il dire
qu’un
cristalest une
phase chimiquement
pure, c’est-à-direqu’un
réseau nepeut
être formé que de molécules
identiques
Aussi
longtemps qu’on
a cru que le réseau des molécules est uneformation très
altérable,
on était naturellement contraint d’admettre que des moléculesétrangères
nepouvaient point
du touts’interposer
sans
produire
un écroulement du tout.Le fait que les corps
isomorphes
forment en réalité des cristaux mixtes étaitexpliqué
par l’introduction des moléculesétrangères
719
dans des
particules cristallines, assemblages
d’ungrand
nombre demolécules,
de sorte que toutes lesparticules
du réseau conservaient la même structure.Que,
parexemple,
les cristaux d’alunpuissent
êtrecomposés,
d’unepart,
d’alunpotassique,
del’antre,
d’alun de chrome avec des mé-langes
en touteproportion
sanschangement
du réseau et de la formecristalline d’une extrémité à
l’autre,
c’était là un fait curieuxqui exigeait l’hypothèse
que les forces dans les moléculesisomorphes
soient
identiques.
Mais
j’ai trouvé,
d’abord dans le chlorure d’ammonium etplus
tard aussi dans
beaucoup
d’autres matières que, bien aucontraire,
non seulement la miscibilité des corps
isomorphes
estparfois
nulleou seulement
partielle,
mais aussiqu’une
introduction dematières,
certainementétrangères, peut
avoirlieu,
ainsiqu’un
passage à lasyncristallisation
enparallèle
desparticules
extrêmement fines.Dans le cas, peu
fréquent,
de l’introduction des matièresétrangères
~en
grande quantité, j’ai
observé une influence nette sur la forme etsur la structure des
cristaux;
il nait des formations courbées et ra-mifiées,
et enfin dessphérolites 3).
Fig, 3.
Par là
l’explication
des cristallites courbés étaittrouvée;
mais enmême
temps
un nouveau défaut de la définition d’un cristal sepré-
sentait :
«
L’homogénéité chimique
aussi bien quel’homogénéité physique
n’est pas une condition essentielle de l’état cristallin. »
Les cristaux
peuvent
se composer deplusieurs
matières commeles
phases liquides (paf exemple
lessolutions),
ou lesphases
gazeuses(par exemple
l’airordinaire).
720
Déjà,
il nous faut donc étendredavantage
la définitionclassique
du
cristal,
et nouspourrions peut-être
dire :« Un cristal est une
phase
solide sansdiscontinuité,
etanisotrope,
au moins à
l’égard
d’unepropriété particulière.
»Mais le mot «
solide », lui-même,
doit-il être maintenu dans la définitionJe crois
pouvoir
affirmer que non, etj’espère pouvoir
vous enconvaincre
aujourd’hui.
Il y a des cristauxvisqueux,
etmême, quelque étrange
que celaparaisse,
il y a des cristauxqui
sontfranchement
liquides.
Mes
premières
observations(1876)
ont été faites sur l’iodured’argent cubique,
dont lescristaux,
en apparence, coulaient autour d’une bulle d’air(fi g. 4 c~)
comme del’huile,
si on faisait passer un courantélectrique
à travers la solution(/~/. 4~).
Ces cristaux sont-ils
liquides ?
Qu’on
sefigure
un tel cristalsuspendu
librement dans un fluide de mêmedensité,
comme dans le cas de lagoutte
d’huile de Pla- teau. Il neprendrait
pas comme lagoutte
une formesphérique
sousl’influence de la tension
superficielle, probablement
parce que son élasticité l’enempèche ;
en d’autres termes : la formepolyédrique
est une preuve indirecte de l’existence d’une limite de l’élasticité
parfaite, qui
est lacaractéristique
des corps solides.Cette réflexion a été la cause que, au
commencement,
ni les cris-taux mous d’iodure
d’argent,
ni ceux d’oléated’ammonium,
subs-tance dont
je
m’étais d’abordoccupé
à cause de sa faculté de pro- duire des formesmyéliniques,
ne me donnèrent l’occasion deparler
des cristaux
liquides ;
que, parprudence, je
nommais ces cristauxmous « coulants » ou «
apparemment liquides
».Quand
on laisse refroidir sous lemicroscope
une solution saturée d’oléate dansl’alcool,
on voitapparaître
des cristauxtransparents
721
très
biréfringents, qui
ont la forme de doublespyramides
très allon-gées. Mais,
si l’on fait couler leliquide ambiant,
on voit les cristaux couler avec leliquide,
mais se déformer en sedéplaçant.
Ils secourbent pour franchir les moindres
obstacles,
telsqu’une poussière
ou une bulle d’air. Tout se passe, comme si ces cristaux étaient seu-
lement une
portion
duliquide qui
seraitbiréfringente.
Onpeut
même étirer un cristal en unelongue
bandehomogène.
Comme il ne
peut
y avoir des fentes et desfragments,
les direc-tions d’extinction ne
donnent,
sans aucundoute,
pas les axes desfragments,
mais ceux des molécules.Quand
deux de ces cristaux se rencontrent, ils se réunissent en un seul(fig. 5),
comme font d’habitude lesgouttes d’eau,
et cettegoutte, je
veux dire ce cristalunique, prend
immédiatement la formepolyé- drique
descristaux, qui
lui ont donné naissance. Il y a donc autre chose que les actions ordinaires de lacapillarité.
Il faut certaine-’
ment
ajouter
aux actions attractives etrépulsives qui
sontdes forces, ,
des actions
capables
de faire tourner les molécules des corpsqu’on
nomme des
couples.
Ce
phénomène
est «l’homéotropie spontanée.
»Une remarque,
cependant :
Si les deuxcristaux, qui
se rencontrent, s’abordent presque àangle droit,
ils se réunissent bien en unseul,
mais ils ne se fusionnent pas en un seulpolyèdre
convexe, ils formentune sorte de macle
(fig. 6).
La même chose
peut arriver,quand
la courbure d’un cristal devienttrop
forte. Il en résulte alors une macle en genou(fig. 7).
L’existence de ces cristaux rrlaclés rend
compte
de ce faitqu’une
masse un peu
importante
de ces cristauxpeut
ne pasposséder
unetransparence parfaite
etpeut paraître trouble,
comme serait unesuspension
d’un solide franc dans unliquide
franc ou une émulsion.Mais ce trouble tout
spécial
est dû seulement aux réfractions suc-722
cessives de la
lumière, quand
elle passe de l’un à l’autre de ces cris- tauxmaclés,
parce que les individus sontbiréfringents.
A celas’ajoute
encore que l’adhésion auxparois
du vaseempêche
l’arran-gement parallèle.
~1ucontraire,
unagrégat
des cristaux d’iodured’argent cubique apparait transparent,
à cause de sonisotropie.
y;§. 6. Pig.1.
Bien
entendu, chaque
cristal isolé d’oléate d’ammonium est trans-parent.
Avec unmélange
avec du rouge demagdala,
on obtientmême des cristaux
dichroïques.
L’opinion
deplusieurs
savants, que les massestroubles étaient desémulsions,
esterronée;
il estimpossible qu’une
émulsion forme despolyèdres
ou montre le dichroïsme ou labiréfringence.
Revenons encore, si vous voulez
bien,
au cas d’un cristalunique
d’oléate et, sous le
microscope,
étirons-le etcoupons-le
en deuxfrag-
ments.
Que
va-t-il arriver? Les deux morceaux de ce cristalliquide
vont-ils
présenter
une cassurepareille
à celle d’un morceau de verre?Ou bien va-t-il se faire une sorte de cicatrisation par
l’apparition
d’une
goutte liquide
à l’extrémitéainputée? L’expérience
montrequ’il
seproduit
tout autre chose. Les deux morceaux du cristalpri- mitif,
dèsqu’ils
sontlibres, reprennent
chacun pour leurcompte
laforme
polyédrique
d’un cristalcomplet (fig. 8).
723 Cette
expérience
estparticulièrement instructive,
car elleprend
sur le vif le
jeu,
et presque le mécanisme de ces forces d’orientation de cescouples,
dontje parlais
tout à l’heure.’
L’élasticité ne
peut
pasproduire
une telleaction; probablement la
vraie cause est la tendance à
l’expansion,
causée par le mouvement des molécules etéquilibrée
par la force de cohésion. A cause de ladisposition
des molécules sur unréseau,
elle doit êtredépendante
de la
direction ;
lapellicule superficielle
doit être par suitepoussée
en avant par les chocs moléculaires d’autant
plus
que la forced’expansion
estplus grande.
J’ai
appelé
la force nouvelle « force deconfiguration ».
Deplus
l’existence d’une limite d’élasticité
n’ayant pu
être mise d’aucune ma- nière enévidence, je
me suis vu contraint dedésigner
les cristauxen
question,
non comme au début parl’expression
«apparemment
liquides
», mais comme « réellementliquides
».Une
propriété
très curieuse de ces cristauxliquides
est « l’homéo-tropie
forcée » .Si,
parexemple,
sous lemicroscope
on donne aucouvre-objet, qui
recouvre lapréparation,
un mouvement de va-et-vient
plusieurs
foisrépété,
tous les cristauxprennent
des orientationsidentiques (fig. 9).
Dans l’observation avec les nicolscroisés,
on voitpar
exemple
tout lechamp
s’éteindre d’un seul coup.9.
Si l’on introduit entre le
porte-objet
et lecouvre-objet
dans lamasse cristalline de l’oléate une mince lame de verre, cette interven- tion trouble
l’équilibre
deposition
descristaux,
l’on voit lapointe
deverre s’entourer d’une
région homogène
sur le fond multicolore de lapréparation (fig. 10) :
les cristauxliquides
ont tourné.On ne
peut s’empêcher
envoyant
cetteexpérience,
de penser aux724
phénomènes
sicomplexes, qui
sepassent
dans le travailmécanique,
dans le
poinçonnage
desmétaux,
et il sepourrait
bien que l’étudeapprofondie
du cas des cristauxliquides
vienne éclairer d’unjour
nouveau la
technique
industrielle elle-même,io.
Fi§. 11.
Si on presse l’oléate d’ammonium entre le
porte-objet
et le couvre-objet
en une couchemince,
ilapparaît
un autrephénomène curieux;
la «
pseudoisotropie
» ..L’aspect
quecomporte
la différence d’orien- tation des individus cristallins-fluidesdisparaît aussitôt;
toute lacouche
apparaît
alors noire entre les nicolscroisés,
sillonnée par un réseau de stries ou bandesqui
deviennent claires et sombrescomme des
cristaux,
en faisant tourner laplatine.
A la lumièreordinaire,
ellesapparaissent
comme des stries d’unliquide
huileux.Au début
j’étais
d’avis que la massenoire,
en apparenceisotrope,
était un
agrégat irrégulier
demolécules, produit
par la destruction duréseau,
un corpsamorphe,
selon la vieille théorie del’amorphie.
Mais si on pose le
porte-objet obliquement
sur letrajet
des rayons,la masse
s’éclaire,
elle doit parconséquent
être uniaxe.rie. 12.
Les molécules se
comportent
donc comme des feuilletsuniaxes, qui
sedisposent
dans les endroits noirsparallèlement
au verre, et dansles bandes brillantes se tiennent au contraire verticalement
(fi,q. 12).
Une action encore
plus grande
que celle de la surface du verre,725
qui
naturellementpeut
seulement rendreparallèles
les axesprinci-
paux, et non pas les axes
secondaires,
est exercée par la surface des cristauxsolides, qui peuvent
amener enposition complètement
pa- .rallèle des axes des molécules.Inversement les molécules des cristaux d’oléate d’ammonium peu- vent
agir
aussi d’une manière directrice sur les molécules des cris- taux solides. Des lames minces de cholestérine se formant enmême
temps
s’orientent sur cesderniers ;
de même il y a lasyncris-
tallisation de rouge de
magdala, déjà mentionnée,
etc.Une telle orientation des
particules
par l’action des corps voisins se fait encore sentir dans la formation des cristauxliquides
mixtes. Onfait se former facilement ces cristaux mixtes en
rapprochant
dans lechamp
dumicroscope
deux cristauxliquides
de nature différente. 0 a voitparfois
les deux cristaux se diffuser l’un dans l’autre ou,plutôt,
l’un sur
l’autre,
celuiqui
a la tensionsuperficielle
moindre se coulantet se
répandant
sur l’autre cristal(fig. 13),
comme ils font desgouttes.
Cette diffusion
présente
un intérêtparticulier,
parce que non seu- lement la forceexpansive,
nomméepression osmotique,
entre enaction,
mais aussi la force moléculaire attractive etorientante,
quenéglige
la théorieordinaire,
sans doute sans erreursensible,
parce que le travaild’absorption
estcompensé
par le travail dedésagré- gation.
Lorsque
les forces d’orientation sont faibles, les cristauxliquides, suspendus
librement forment desgouttes sphériques,
comme lesliquides
ordinaires. Mais cesgouttes liquides
sont descristaux ;
elles sont
anisotropes,
et leurdéveloppement
se f’eraitinégalement
dans les différentes directions.
J’ai trouvé
(1890)
lepremier exemple
de tellesgouttes
cristal-lines
sphériques
avant la découverte des cristauxliquides
d’oléate726
d’ammonium dans les
liquides
troublesprovenant
de la fusion duparaazoxyanisol
et duparaazoxyphënétol.
M. avaitattiré mon attention sur ces matières à la suite de ma
publication
sur le trouble du benzoate de cholestérine de
Reinitzer, fondu,
ausujet duquel j’avais
énoncél’hypothèse,
que ce dernier devait êtreune masse cristalline
liquide,
comme l’iodured’argent régulier, quoiqu’il
ne fût paspossible
de reconnaître des cristauxisolés,
àcause de leur
petitesse.
Quand
onchauffe,
parexemple,
duparaazoxyanisol
solide à unecertaine
température,
il passe à l’étatliquide,
franchementliquide,
mais c’est un
liquide
trouble : c’est leliquide
cristallin. Si l’on con-tinuait à
chauffer,
à unetempérature plus élevée,
leliquide
s’éclair-cirait
brusquement,
les cristauxliquides
auraient fondu à leur tour.Ces
gouttes liquides
cristallinespossèdent
despropriétés
extrê-mement curieuses.
D’après
les recherchesquantitatives
deSchenck,
ces
liquides
ont une fluiditécomparable
à celle de l’eau ou de l’al- cool. Mais cesgouttes
sontanisotropes,
lesparticules
y sont orien- tées en cerclesconcentriques
autour d’axes desymétrie ~1 ~ a).
. Cette
disposition spéciale
donne lieu à des réfractionssingulières,
àune sorte de filandre.
Si on
regarde
à travers unegoutte
dans la direction de l’axe desymétrie,
elleparaît
contenir dans l’intérieur un noyau opaque,enveloppé
d’une auréolegrisâtre
circulaire 14b),
comme onle reconnaît dans la
photographie exposée.
i g..
-
r
Quand
lagoutte
est examinéeperpendiculairement
à l’axe desymétrie ~1~ a),
le noyau centralprend
la forme d’une lentillebiconvexe, dont les bords
s’appuient
sur lapériphérie
de lasphère,
En lumière
polarisée,
lagoutte apparaît
dans lapremière posi-
tion,
par suite dudichroïsme,
divisée enquadrants
alternativement727 blancs et
jaunes ~6~,
surtout avec leparaazoxyphénëtol, quand
on
ajoute,
en outre, duparaazophénétol
comme colorantjaune.
Entre les nicols croisés on voit une croix noire
séparant
les sec-teurs blancs et
jaunes (fig. 17).
16.
Tig, 1?,
Dans le cas où la
goutte
estépaisse,
iln’y
a pas de couleurs d’interférence. Celles-ciapparaissent,
surtout par l’addition d’une matièreétrangère, qui
diminue labiréfringence,
comme parexemple
de
l’azobenzol, quand
on diminue fortementl’épaisseur.
Mais lastructure des
gouttes
est alors modifiée(fi g. 18),
et enconséquence
aussi la forme des croix noires
(fig. 19).
13 24.
Les couleurs
correspondent
exactement àl’épaisseur ;
on lereconnaît
particulièrement bien,
enprenant
commecouvre-objet
unelentille
plan-convexe.
Dans laposition d’éclairage,
le centre noir estalors entouré par des zones circulaires des
gouttes colorées,
enrelation avec les anneaux colorés de Newton.
Souvent l’addition d’une matière
étrangère,
parexemple
de la co-lophane, produit
unarrangement
hélicoïdal desmolécules, qui
semontre aussi bien en lumière ordinaire par torsion en
spirale
desfilandres
(fig. ~0), qu’en
lumièrepolarisée
par une rotation extrême- ment forte duplan
depolarisation,
de sortequ’au
lieu d’avoir des croix noires entre les nicolscroisés,
on a seulement des croix colorées ou728
grises (ou
des croix noires entre les nicols noncroisés~.
Lesystème
des anneaux colorés
(obtenus,
enappliquant
une lentille commecouvre-objet), apparaît
entouré par des zones sombres et claires alternantesrégulièrement.
Cela tient naturellement à ce que lagrandeur
de la rotation duplan
depolarisation dépend
aussi del’épaisseur
de lapréparation.
De telles
gouttes
torduesprennent
un mouvement de rotation ra-pide
de sensopposé
à celui desaiguilles
d’une montre,quand
on leséchauffe en bas et les refroidit en méme
temps
en haut. La causeest due
probablement
à ce que non seulement lacroissance,
maisencore la solution de ces
gouttes
s’effectuentanisotropiquement.
Comme la tension
superficielle
rétablit aussitô t la formesphérique,
des courants
superficiels
doiventnaître, qui,
à cause de latorsion,
ont la forme de
spirales
etproduisent
ainsi la rotation.Si deux ou
plusieurs gouttes
setouchent,
elles sefusionnent,
comme deux
gouttes d’huile,
et lagoutte résultante,
naturellementplus grande, prend
la structure normale :aussitôt, quand
elle estsuspendue librement,
lenternent ou pas du tout,quand
elle est encontact avec le verre. Dans ce dernier cas, ces
gouttes
montrent deuxou
plusieurs
noyauxsombres,
entourés d’une auréolecirculaire,
maisen outre il se
produit
d’autres noyaux sombres avec auréole carréedont le nombre est
égal
à celui despremiers
moins un etqui correspondent
auxpoints
où lesgouttes
se sont d’abord touclléeset
fusionnées,
parcequ’en
ces endroits il seproduit
un trouble de la structure moléculaire ~1l~) .
Fieg
~.~.Naturellement
il y
a aussi d’autres modes dejonction ;
et lesfigures projetées (4)
en montrent desexemples;
et aussi des masses étendues(1) Voir : O. >w. Leipzig, W. Engelnîann, I90I ; - Die sclzeinbccr lebenden a. N. I. I’. Sehreiber, 19U i ; - Fliissige
und die Tlzeooiezz des Lebens, Leipzig, 1. Alnhr. Barth., 9, Aufl. 1908.
729
fluides cristallines en lumière
naturelle,
en lumièrepolarisée
etentre les nicols croisés.
Les nombreuses
photographies
et lespositifs
sur verreexposés 1’ )
montrent les mêmes
phénomènes.
La tendance des
gouttes
à la rotationpeut produire
unehétérogé-
néité de structure, de sorte que les auréoles carrées
apparaissent
comme lieux de croisement des
lignes
deséparation
des individus22).
’Par des
mélanges convenables,
la force moléculaire orientante desgouttes
cristallinespeut
être réduite de telle sorte quel’absorp-
tion du verre
l’emporte
et que lesgouttes cristallines, qui
yadhèrent, apparaissent pseudo-isotropes, excepté
sur le bord et leslignes
deséparation (fig. 23).
F;g,
zz-fig.
¿3.Par échauffement continu d’un
mélange
de dibenzalbenzidine etd’éthoxybenzalazine
enparties égales
avec de lacolophane,
on obtientdes
exemplaires géants
d’individuspseudo-isotropes, qui
appa-raissent noirs entre les nicols
croisés, séparés
par des stries hui- leuses claires.En chauffant seulement peu de
temps,
ces individus s’étendent en lamelles extrêmement minces. De tellesgouttes
lamellaires(fi£/. 24)
mont,rent même à la lumière ordinaire une hachure extrêmement
fine, qui peut produire
des couleurs de diffraction.Des
gouttes
semblables hachées se forment enmélangeant
lecaprinate
de cholestérine avec leparaazoxyphénétol.
Les cristauxmixtes
représentent
des formes de passage entre les cristaux li-quides polyédriques
de lapremière
substance et lesgouttes
cristal-lines de la
dernière ;
ils ont une formeellipsoïdale
oucylindrique
(1) Voir 0. LEHMAXN, loc. cil., et plus haut, p. 113, note (1 .
J. de Ph!js., 4e série, t. Ylll. (Octobre 1909.) 50
730
25)
ou forment desmacles,
comme le montrent lesfigures f J. 26).
Probablement par des
mélanges
convenables on pourraproduire
des passages continus entre les cristaux les
plus
durs et lesgouttes
de cristaux
sphériques.
ii g.
2 S.fi g, Z6.
Par contact avec les faces des cristaux solides on
peut produire
des cristaux facilement
coulants, étendus,
avec extinctionunique,
c’est-à-dire d’une structure
homogène
ou avec moléculesparallèles,
dont les
propriétés optiques
sont suffisantes pour les ranger dansun des
systèmes
cristallins.Dans le
caprinate
de cholestérine et dans d’autresmatières, pré- parées
par M.Jaeger, j’ai
trouvé deux modifications fluides-cristal-lines,
parconséquent
trois étatsliquides
en tout. Les deuxpremiers peuvent
existermélangés ensemble,
et être enéquilibre,
commedans le cas de dissociation. Ils
produisent
à la lumière réfléchie desapparitions
de couleursmagnifiques, passant
par toutes les teintes duspectre, depuis
leviolet jusqu’au
rouge, d’un éclat semblable auchatoiement des ailes de
papillon;
surtout si onajoute
du para-azoxyphénétol
et si on rend d’abord la masse parpression
pseu-doisotrope.
Les mêmes couleurs seprésentent
entre les nicols croisés.Si un cristal
liquide
d’oléate d’ammonium vient en contact avec une bulled’air,
il serépand
sur cette dernière etl’enveloppe ((lg. 27)
finalement d’une couche uniformément
épaisse.
Il se forme alorsune sorte de
sphérocristal
creux, danslequel
l’axeoptique
dechaque
molécule est orienté
perpendiculairement
à la surface.Une
gouttelette
d’unliquide étranger joue
souvent le même rôleque la bulle
d’air,
et ilpeut
aussiarriver,
dans ce cas, que, au lieu deconserverune forme
sphérique,
lagoutte
cristallines’allonge
en descormes très
déliées,
vermiculaires(flg. 28]. ,
dontl’équilibre n’est jamais
atteint,
parcequ’ils
croissentirrégulièrement çà
et là. De telles for-731 mations
cylindriques
sont les formesmyéliniques déjà
mentionnées.~F; ~. Z ~ . Tig. 2 3.
J’ai trouvé dans l’éther
éthylique
de l’acideparaazoxycinnamique préparé
par Vorléincleî- cristallisant d’une solution saturée à chaud dans iine trèspetite quantité
denaphtaline monobromée,
des formesparticulièrement surprenantes.
De ce que les cristaux sont hémi-morplies,
il résulte que lesgouttes
cristallines montrent unaplatis-
i sement unilatéral
(fis.
29ct).
Dessphères
avecplusieurs aplatissements peuvent
naître par réunion deplusieurs gouttes n’ayant
pas la même orientation(flg. 29 b).
Deuxsphères, aplaties
en se rencontrant, forment desespèces
demacles,
dessphères
doubles(fig.
29c), qui
se
partagent
facilement de nouveau,s’allongent
en un bâtonnetvermiculaire
qui prend
la forme d’unserpent 30).
3~ .
De telles formations se
déplacent
dans leliquide,
y vont etviennent comme en
rampant, s’y éten