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Etude d’une machine à réluctance variable en régime sinusoïdal. Application à un prototype à disques imbriqués de 200 kW

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HAL Id: jpa-00245381

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Submitted on 1 Jan 1985

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Etude d’une machine à réluctance variable en régime sinusoïdal. Application à un prototype à disques

imbriqués de 200 kW

R. Goyet, R. Guillet, A. Leveque, J. Lucidarme, C. Rioux

To cite this version:

R. Goyet, R. Guillet, A. Leveque, J. Lucidarme, C. Rioux. Etude d’une machine à réluc- tance variable en régime sinusoïdal. Application à un prototype à disques imbriqués de 200 kW.

Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1985, 20 (9), pp.661-670.

�10.1051/rphysap:01985002009066100�. �jpa-00245381�

(2)

661-

Etude d’une machine à réluctance variable

en

régime sinusoïdal.

Application à

un

prototype à disques imbriqués de 200 kW

R.

Goyet,

R.

Guillet,

A.

Leveque,

J. Lucidarme et C. Rioux

Laboratoire

d’Electrotechnique,

Universités Paris VI et XI, Bâtiment 214, 91405 Orsay, France (Reçu le 6 juin 1984, révisé les 12 octobre 1984 et 30 mai 1985, accepté le 6 juin 1985)

Résumé. 2014 Cet article propose une méthode générale d’étude des machines à réluctance variable fondée sur des essais en régime sensiblement sinusoïdal, en génératrice ou en moteur. Il confronte ensuite les résultats

théoriques

attendus avec ceux de

l’expérience

à propos d’un prototype de

puissance

déjà

significative

(200 kW). Cette machine

possède

une structure particulière, dite à

disques imbriqués.

La méthode

reprend,

en la

développant,

une théorie

classiquement

utilisée pour les machines

synchrones

en insistant sur certains

points spécifiques

de l’effet de réluc- tance variable. C’est ainsi que sont

particulièrement

étudiés les

irrégularités

de

couple

et le facteur de

puissance.

Abstract. 2014 This paper

propounds

a general method for

studying

reluctance machines with is based on almost sine wave

working,

with tests as a generator or as a motor. Then it compares

expected

theoretical results with

experiment

in the case of a prototype

of significant

power (200 kW). This machine has a

special,

so called imbricated disk, structure. The method utilizes classical

theory of synchronous

machines. It

lays

stress on certain points more

specific

of reluctance effect, for example torque undulations and power factor.

Revue

Phys. Appl.

20 ( SEPTEMBRE 1985, PAGE 661

Classification Physics Abstracts

89 . 20A

1. Introduction.

1.1 DESCRIPTION DU PROTOTYPE. - Les machines à réluctance variable ont

quelques

avantages

spéci- fiques :

elles peuvent fournir leur

couple

nominal à

faible vitesse et ont des structures

particulièrement simples

liées à l’absence de

bobinages

au rotor. Elles

sont aussi très bien

adaptées

à une commande par convertisseur

statique

et les récents

progrès

de l’élec-

tronique

de

puissance expliquent

leur nouvel essor.

La machine

expérimentée

ici

possède

une structure

particulière qui

lui

donne,

en

plus

des avantages

précédents,

un

couple massique

relativement élevé

[1, 2].

D’autres structures sont par ailleurs

développées, présentant

chacune un intérêt

particulier;

la

plus répandue

utilise un effet vernier créé par une différence entre le nombre de dents du rotor et du stator

[3, 4].

Le prototype

présenté

ici est

triphasé,

il est formé

de trois machines

monophasées magnétiquement indépendantes, disposées

en

ligne.

Chacune de ces

machines a la structure

présentée

sur la

figure 1,

celle-ci comporte deux

disques

rotors et trois

disques

stators. Tous les

disques

ont 24

plots magnétiques,

la

fréquence

et la vitesse de rotation nominales sont 200 Hz et 500

tours/min.

Le prototype est associé à

un

système d’acquisition

de données

capable

de

mesurer le

couple

instantané à la sortie de l’arbre.

Un

prototype

semblable a

déjà

été construit et

expé-

rimenté en moteur, il y a environ une dizaine

d’années,

avec

plusieurs

sortes de convertisseurs

[5, 6].

Celui

présenté

ici a un niveau de

puissance

et de

couple

sensiblement

plus

élevé

(200 kW,

4 000

Nm)

et

l’expé-

Fig. 1.

- Structure d’une phase du prototype.

[Structure of a

phase

of the

prototype.]

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01985002009066100

(3)

rience concerne surtout le fonctionnement en

géné-

rateur.

Dans une machine à réluctance

variable,

le fonc-

tionnement d’une

phase

est décrit par la courbe fermée parcourue à

chaque période électrique

dans

le

plan (flux)-(ampères-tours), (flux

à travers la surface

d’un

disque

et

ampères-tours

dans le

bobinage stator).

Cette

courbe, appelée cycle,

est

disposée

entre deux

autres courbes limites

qui correspondent

aux

positions

du rotor où l’inductance du

bobinage

est extrême.

Celles-ci

peuvent

être relevées à l’arrêt

lorsque

les

plots

du rotor et du stator sont en

conjonction (induc-

tance

maximale) puis

en

opposition (inductance minimale).

Les courbes obtenues sont

portées

sur la

figure

2a

avec, en

ordonnée,

le flux relevé entre les rayons intérieur et extérieur des

plots.

En

régime

linéaire

les

pentes

de ces courbes donnent les

perméances

relatives à la

région

des

plots : 13,6

et

4 03BCH.

Les

inductances mesurées aux bornes du

bobinage

sont

un peu

plus

élevées du fait des fuites

magnétiques.

On trouve L =

15,5

et 1 =

5,3 pH

pour une

spire

de

bobinage.

La surface

comprise

entre les deux courbes extrêmes et une droite à

ampères-tours

constants

donne le maximum

d’énergie disponible

par

cycle.

Avec 13 250 A on trouve 600

J,

ceci donne à 200 Hz

une

puissance théorique

de

(3

x 600 x 200 = 360

kW),

sensiblement

supérieure

à la

puissance

nominale

retenue

(200 kW).

Fig.

2a. - Courbes

(flux)-(ampères-tours)

en

conjonction

et en

opposition.

[(Flux)-(amperes-tours)

curves at

conjunction

and oppo-

sition.]

1. 2 FORMES DE RÉLUCTANCE. - L’étude

qui

est effec-

tuée dans cet article concerne

principalement

le

fonctionnement en

génératrice.

Celui-ci est

développé

dans les

paragraphes 2,

3 et

4 ;

on y trouve successi- vement :

- Une

première partie théorique,

entièrement

analytique,

valable seulement en

régime

non saturé.

Dans cette

partie

la réluctance A d’une

phase

est

exprimée

en fonction de la

position

0 du rotor et du

nombre de

plots

p d’un

disque ;

on utilise la forme

dans

laquelle

les réluctances R et r sont obtenues à

partir

des inductances extrêmes L et 1 par les rela- tions :

et

Cette forme

R(03B8)

conduit à un modèle donnant de

façon

correcte les

performances globales

de la

machine. Il est

développé

pour son intérêt

analytique

et est surtout utilisé dans la recherche du

régime

de

fonctionnement

optimal

conduisant au choix des composants de la

charge.

- Une seconde

partie expérimentale

sont

donnés les

composants

utilisés et les résultats obte-

nus, ceux-ci sont ensuite

comparés

avec les

pré-

cédents. Il

apparaît

alors un assez bon accord concer- nant les valeurs faisant intervenir une moyenne sur

une

période (puissance,

tensions et courants

efficaces).

Les

grandeurs

instantanées de

l’expérience

diffèrent

par contre sensiblement de celles fournies par le modèle.

- Une troisième

partie

est

développé

un

modèle

numérique plus complexe

réalisant l’accord cherché. Celui-ci utilise une forme de réluctance

R(03B8)

comportant des

harmoniques

en 0 et incluant l’effet

de la saturation du fer.

La

précision

d’un modèle

peut

être contrôlée à l’aide de

quelques

mesures

statiques

et en rotation

à vide. Par

exemple

les variations de 3t avec 0 déter- minent l’allure du

couple C(0)

obtenu à

l’arrêt,

en

différentes

positions

du rotor,

lorsque

le

bobinage

est parcouru par des

ampères-tours

inducteurs

le.

On a en effet :

De

même, lorsque

la machine tourne à vide à une

vitesse constante

d03B8 d03C4 i

est le

temps)

la tension aux

bornes du

bobinage

parcouru par les

ampères-tours le

est :

Elle est donc

de

même forme que la courbe

précé-

dente. Dans cet essai à vide on

peut

aussi relever

l’intégrale

de la

tension,

on obtient ainsi l’inductance
(4)

663

£

= 1

en fonction de 0. Ces différentes courbes sont Ji

données sur les

figures

2b et 2c. On trouve à côté des

mesures

expérimentales

les courbes

correspondant

à

deux modèles

possibles

de type sinusoïdal :

- Celui retenu dans l’article où la réluctance 9t est du

type,%

= R + r cos

p6.

- Celui où c’est l’inductance

qui

est donnée par

une forme du

type C

= A - a cos

p03B8

Fig.

2b. - Couple d’une phase en fonction de la

position

du rotor.

[Single

phase torque

according

to rotor

position.]

Fig.

2c. - Inductance d’une phase fonction de la

position

du rotor.

[Single

phase inductance

according

to rotor

position.]

avec

Ces deux

premières expressions, qui

donnent les

mêmes inductances

extrêmes,

sont à peu

près équi-

valentes du

point

de vue

précision.

Nous avons

préféré

la

première qui

donne une meilleure

description

des

variations d’inductance

(Fig. 2c).

Notons que les courbes de la

figure

2b laissent

prévoir

une

imprécision

du modèle concernant le

couple instantané,

surtout

en

régime

saturé. Les 9 300

ampères-tours indiqués qui

donnent un fonctionnement

déjà

un peu saturé sont en effet nettement

dépassés

au

régime

nominal

(Fig. 2a).

- Le dernier

paragraphe

5

complète

les

points

de

vue

précédents

en abordant le fonctionnement en moteur alimenté par le secteur.

2.

Représentation analytique

du fonctionnement en

génératrice.

2.1 MODÈLE SINUSOÏDAL

ÉQUIVALENT.

COURBES DE

PUISSANCE. - Le modèle

simplifié

de réluctance est utilisé tout d’abord en fonctionnement en

génératrice.

Le

développement

est orienté vers la détermination de la

puissance

recueillie dans la

charge

en fonction

de la nature,

résistance

et

capacité,

de celle-ci.

Chaque phase

est

supposée

caractérisée par le

système :

0

= 1 (03C903C4

+

~) (co : pulsation électrique,

T :

temps)

p

(tension

par

spire).

On a

Uo

=

cooo - (4)

Les

ampères-tours

continus inducteurs

7g

et alter-

natifs induits

I(r)

sont alors tels que :

Ici dans le fonctionnement en

génératrice,

la tension

n’est pas

exactement sinusoïdale,

les relations

(3)

et

(4)

sont donc

approchées.

Plus

loin,

en fonctionnement en moteur, on retrouvera les mêmes

équations,

mais

exactes cette fois

puisque

l’alimentation par le réseau est sinusoïdale. Dans les deux cas, la résolution de

l’équation (5)

est

compliquée

par la

présence

d’harmo-

niques.

Nous allons la

simplifier

en limitant le déve-

loppement

au fondamental de la composante alter- native de

I(r).

Le modèle

correspondant

est

appelé

modèle sinusoïdal

équivalent.

On trouve à

partir

de

(5) :

(5)

Le circuit induit

possède n spires

et il est

chargé

par

un ensemble

comportant

sur

chaque phase

une résis-

tance S’ et un condensateur C’

placés

en

parallèle.

Sur la

figure 3,

ces composants, ramenés à une

spire,

deviennent :

Fig.

3. - Diagramme de Fresnel du fonctionnement en

génératrice.

[Fresnel diagram of generator

working.]

L’expression (7)

conduit au

diagramme

de Fresnel

de la

figure

3 où sont

également

données les conven-

tions de

signe ; I0

y

désigne l’amplitude

de

I(r).

L’étude du

système

est

simplifiée

par l’introduction R

du

paramètre t

=

tg

ç = S

Cco - - .

La

puissance

P fournie à la

charge

par une

phase

est alors :

Les courbes

correspondantes

sont données sur la

figure

4 avec C’ comme variable et S’ comme para- mètre. Elles sont tracées pour une

fréquence f=

200 Hz

et un nombre de

spires n

= 8. Ces courbes

pourraient

être

graduées

de

façon plus générale

en fonction des

courants et des composants ramenés à une

spire

de

bobinage.

La

présentation adoptée

ici facilite la com-

paraison

avec les résultats

d’expérience

fournis par la

suite.

Sur ces

courbes,

on note deux valeurs

remarquables

de t : .

* (t

=

0) :

la

capacité

C est accordée avec l’induc-

tance L

= 1 R.

La

p uissance

est très

proche

de son

maximum, on

réalise ainsi une

adaptation

entre la

génératrice

et sa

charge.

Au

voisinage

de t =

0,

la relation

(6)

se

simplifie

en

le

=

ROr.

Le

système

Fig. 4. -

Adaptation

de la

charge.

[Load adaptation.]

(6)-(7) indique

que la machine se comporte comme un transformateur

statique parfait qui

aurait

2022 un rapport de nombres de

spires 1 = R

9 r

2022 une alimentation

primaire

en courant

d’amplitude I.

et de

pulsation

w,

e une

charge

secondaire du

type

circuit oscillant arallèle :

S,

L =

1 R,

C.

parallèle : S, L = R

Le

point

C’ = 1000

pF

et S’ =

1,45 Q,

noté sur la

figure 4, correspond

aux conditions retenues pour

l’expérience.

Avec

le

= 5 124 A celle-ci a donné P = 205

kW,

alors que le modèle sinusoïdal

équivalent

conduit à P = 3 x

2,8

x

10-3

x

(5 124)’

= 220 kW.

L’écart donne une idée de la

précision

des calculs.

Celle-ci est surtout limitée par les non-linéarités du

système (saturation,

courbes de

conjonction

et

d’oppo- sition, ...).

Elles

expliquent

par

exemple pourquoi

à la

résonance la

puissance n’augumente

pas indéfini- ment avec S’.

*

t = - B SR w

est une valeur

correspondante

à

l’absence de condensateur. Ici contrairement au cas t =

0,

il existe une valeur de S’ donnant P maximum.

2.2 COURBES DE RÉGULATION. - Dans une machine

synchrone

il est

d’usage

de

présenter

les résultats

précédents

sous forme de courbes donnant la

puissance

en fonction des courants inducteurs et induits. Ce sont les courbes de

régulation

ou de «

Mordey »

de la

machine. Elles concernent le cas

général

la

charge

est de nature

capacitive

ou inductive. Si l’on

ajoute

une inductance en

parallèle

avec S et C sur la

figure 3,

la

puissance

P est

toujours

donnée par la relation

(9)

mais avec cette fois :
(6)

665

Les courbes de

régulation

s’obtiennent à

partir

des

relations

(11)

et

(12)

suivantes déduites de

(7)

et

(9) :

Io : Ampères-tours

induits

(11)

Ie : Ampères-tours

inducteurs

(12) Io

et

sont dans ces formules les

amplitudes

des

grandeurs

concernées.

Les courbes sont tracées

figure

5 pour deux valeurs

particulières

des

paramètres Uo

et w.

Chaque

courbe

correspond

à une valeur donnée P que l’on a

rapportée

à l’ensemble des 3

phases

du

dispositif.

On fixe d’abord le courant

109

la relation

(11)

donne alors deux valeurs

possibles

pour t.

Celles-ci, reportées

dans la relation

(12),

conduisent à deux courants d’excitation

le,

l’un

faible,

l’autre fort. Sur la

figure

5 en ordonnée est

porté

le courant efficace

Im

dans l’induit

lorsque

celui-ci

possède n

= 8

spires

ce cas étant celui de

l’expérience présentée

au

paragraphe

3 suivant. On a

IM

=

jo

.

82

La tension

Uo

choisie est celle donnant aux bornes de ces 8

spires

une tension efficace V

= 8 U0 2 =

294 V.

La

pulsation

03C9

correspond

à la

fréquence f = 03C9 2 03C0 =

200 Hz.

D’un

point

de vue

géométrique

les deux solutions

correspondent

à deux vecteurs

10 symétriques

par rapport à

Uo.

Dans un cas la

charge

est de

type

capa- citif

(faible

valeur de

Ie),

dans l’autre elle est de type inductif

(forte

valeur de

Ie).

A côté des courbes à

puissance

constante on trouve

sur la

figure

5 des courbes à facteur de

puissance

X

constant. Celles-ci sont obtenues à

partir

de

(13)

et

(12), (13)

étant déduit de

(11)

par l’introduction du para- mètre X =

2 . 00

On fixe d’abord

I.

et

X, (13)

donne alors deux valeurs de t

qui, portées

dans

(12),

conduisent à deux valeurs des

ampères-tours

d’excitation

le.

Le double réseau de courbes à P et X constants

dégage

tout d’abord la

possibilité d’augmenter

le

courant d’excitation pour obtenir une

puissance

donnée avec un meilleur facteur de

puissance.

Cette

tendance, classique

pour les machines

synchrones

est

limitée,

avec les machines à

réluctance,

par des consi- dérations de

couple

instantané. Celui-ci ne doit pas en

effet

présenter trop d’irrégularités.

Nous allons voir

que c’est le cas avec un courant d’excitation trop élevé.

Fig.

5. - Courbes de

régulation

à 200 Hz et 294

Veff

aux bornes de l’induit monté avec 8

spires.

Modèle sinusoïdal.

[Regulation

curves at 200 Hz and 294

VRMS at

the ends of armature coil with 8 turns. Sine wave model.]
(7)

2. 3 IRRÉGULARITÉS DE COUPLE. - Le

couple

instan-

tané est donné par

l’expression :

celle-ci,

limitée au

fondamental,

s’écrit :

On peut alors

exprimer simplement Cc

et

Co

en fonc-

tion de deux courants K et J

respectivement

en

phase

et en

quadrature

de

phase

avec

vo

sur la

figure

3 :

On trouve :

et

avec

On peut ainsi connaître en

chaque point

de fonc-

tionnement le

rapport

Y =

C0/Cc.

Ce

rapport

carac- térise les

irrégularités

de

couple.

Des valeurs trop élevées de Y

risquent

de solliciter

exagérément

la

ligne

d’arbre ou

d’y engendrer

des vibrations de torsion.

Dans un moteur à

explosion

Y est habituellement voisin de 3. Pour notre

machine,

les valeurs de Y sont

portées

sur la

figure

5 à l’intersection des courbes à

puissance

constante et des courbes à facteur de

puissance

constant. Il

apparaît

alors que le fonction- nement à facteur de

puissance

unité est trop contrai- gnant pour la machine

(Y

= 6 à 200

kW).

On est ainsi

conduit à réduire le courant d’excitation

jusqu’à

la

valeur minimale permettant d’obtenir une

puissance

P donnée. C’est ainsi en effet que Y est minimum. Dans

ces

conditions,

pour obtenir 200 kW il faut se

placer

au

point projeté

sur les axes à la

figure

5. Celui-ci

correspond

aux valeurs

numériques

données en pre- mière colonne sur le tableau de la

figure

6.

Fig. 6. - Circuits et résultats des essais en fonctionnement

en génératrice.

[Circuit and results for generator

working.]

3. Essais en

génératrice.

L’expérience

a été menée avec une

charge S’,

C’

légèrement

différente de celle utilisée avec le modèle.

Les valeurs

adoptées

pour S’et C’ ainsi que les résul- tats obtenus sont

portés

dans la deuxième colonne du tableau de la

figure

6. Ceux-ci s’écartent au maximum de 10

%

des

prévisions

du modèle. Ce dernier est donc très intéressant pour avoir les

performances globales

de la machine. Pour les valeurs

instantanées,

il est

par contre

insuffisant,

ceci est illustré par les courbes de courant et de

couple

de la

figure

7. Le courant est celui dans une

phase

de

l’induit,

il s’écarte sensiblement

Fig.

7. - Courant induit et

couple

à la sortie du prototype.

[Induced

current and output torque of the prototype.]
(8)

667

d’une sinusoïde. On observe le même

type

de

phénol

mène sur les courbes de tension ou sur le

cycle

flux-

ampères-tours

obtenu. Ce dernier est

porté

sur la

figure

2a entre les courbes limites de

conjonction

et

d’opposition

il

apparaît

relativement

éloigné

de

l’ellipse

donnée par le modèle sinusoïdal.

Sur la

figure

7 on trouve aussi le

couple

mesuré à la

sortie du prototype ;

il est obtenu à l’aide d’une

jauge

de contrainte collée sur l’arbre et associée à un

système

de télémesure antérieurement décrit

[7].

On constate

que ce

couple

est

légèrement

ondulé. Il est donc diffé- rent de la somme des trois

couples électromagnétiques monophasés

donnés par le calcul. Ces derniers sont obtenus à

partir

de la forme

(15)

par

décalages

succes-

sifs de 2

03C0/3

et leur somme est alors forcément cons-

tante. L’écart entre le

couple

mesuré et la somme des

3

couples monophasés

résulte

conjointement

de :

- La

présence d’harmoniques

dans les courbes de courant, de flux et de réluctance. Celles-ci

compliquent

la forme de

couple

obtenue à la relation

(14).

- La

présence

d’inerties et de raideurs le

long

du

rotor. Celles-ci exercent un effet de filtre sur les com-

posantes

harmoniques

du

couple.

Le

paragraphe

suivant apporte un élément de

réponse

relativement au

premier point :

il donne les résultats de calculs sur ordinateur incluant la

présence

de

plusieurs harmoniques.

Le second

point

concernant

les vibrations de torsion de la

ligne

d’arbre n’est pas abordé dans cet article. C’est un

problème

de méca-

nique classique déjà largement

étudié dans le cas des moteurs à

explosion polycylindriques.

Signalons

enfin que la mesure du

couple

a

permis

d’atteindre le

rendement q

de la

machine;

dans les

conditions de l’essai de la

figure

6 on a

trouvé q

=

0,96.

4. Simulation

numérique

des essais en

génératrice.

Pour obtenir l’influence des différentes

harmoniques

il

faut résoudre directement les

équations

différentielles du

système

en y introduisant les formes exactes de réluctance. Le modèle mis au

point

utilise une réluc-

tance 3t fonction à la fois de la

position

0 du rotor

et du flux 0 embrassé par le

bobinage.

Nous avons

cherché une

expression R(03B8, 03A6) qui

redonne les mêmes résultats que ceux de

l’expérience

dans le

type

d’essais décrits au

paragraphe

1.2. On arrive alors aux résul- tats suivants : pour un flux 0

donné, l’expression R(03B8, 03A6)

est une série de Fourier

comportant quatre harmoniques

en 0. Pour une

position

donnée

0, l’expression J1

est un

polynôme

du

quatrième degré

en 0. On a :

L’identification des 25 coefficients

Rmn

est effectuée à l’aide d’essais indirects où l’on mesure le flux et le courant ; ce sont des essais à l’arrêt ou en rotation à

vide. Dans les essais à

l’arrêt,

on

décharge brusquement

un condensateur dans une

phase

de la

machine;

dans les essais en

rotation,

on utilise des

ampères-tours

d’excitation continus constants

le.

Dans les deux cas on relève le flux (P par

intégration

de la tension aux

bornes du

bobinage.

La connaissance simultanée de ce flux 03A6 et des

ampères-tours Ie,

à

chaque position 0,

donne les mesures

expérimentales

de la fonction

R(03B8, 03A6) = Ie 03A6(5).

Les mesures

expérimentales

sont

comparées

avec

celles données par la forme

(19)

à l’aide de la méthode des moindres carrés. Ceci conduit à la détermination des coefficients

R",n. L’expression (19)

est alors

portée

dans les

équations générales

du

paragraphe 2. 1,

la résolution du

système

étant réalisée par une méthode pas à pas du type

Runge-Kutta.

Les résultats obtenus concernant les courbes de courant et de tension se

correspondent

à

quelques

pour cent

près (5 %).

Pour le calcul du

couple instantané,

la forme sim-

plifiée (14)

est

remplacée

par une

expression plus complexe

valable en

régime

saturé :

On peut ainsi accéder au

couple monophasé

inac-

cessible à la mesure sur notre

prototype.

Les courbes de la

figure

8 donnent

quelques

allures de

couple

et de

cycle flux-ampères-tours

obtenus avec différentes

Fig. 8. - Couples et cycles pour différentes charges.

[Torques and cycles at différent loads.]

(9)

charges S’, C’,

les résultats sont donnés à titre

quali-

tatif pour

juger

de

l’importance

des

couples négatifs.

Les courbes et

cycles

ne sont pas tous à la même échelle. Le

premier

cas

(S’

=

1,2 03A9,

C’ = 1100

03BCF) correspond

à des valeurs très

proches

de

l’optimum

du

point

de vue de l’absence de

couple négatif.

Dans les

trois

premiers

cas la machine est peu excitée et le

régime

est linéaire. Le dernier cas est en

régime légère-

ment saturé

correspondant

à un nombre

d’ampères-

tours d’excitation

plus important.

Le

couple

et le

cycle

diffèrent

quelque

peu de ceux obtenus en

régime

linéaire

(comparaison

des cas 3 et

4).

Sur les

cycles flux-ampères-tours

sont

indiqués

en abscisse les

ampères-tours

d’excitation. Sur les courbes de

couple monophasé

sont données les valeurs maximales.

Les tracés de la

figure

9 donnent

enfin,

dans le cas

précis

de

l’expérience (S’

=

1,45 Q,

C’ = 1000

pF),

les formes des trois

couples monophasés

et de leur

somme. Celle-ci

possède

une

harmonique

de rang 3

prédominante.

C’est ce

qu’on

retrouve sur la courbe

expérimentale (Fig. 7)

avec

cependant

une

amplitude

des ondulations

beaucoup plus faible ;

la différence est due aux inerties des

disques qui

filtrent les ondulations du

couple

au-delà des

premières séquences critiques.

Fig.

9. - Calcul des

couples

de

chaque phase

et de leur

somme.

[Single-phase

and total calculated

torques.]

5. Fonctionnement en moteur alimenté par le secteur.

5.1 CHOIX DU COURANT D’EXCITATION. -

Lorsque

la

machine fonctionne en moteur alimenté par le secteur les

équations (1)

à

(7)

sont

conservées,

seul

l’angle

ç

de la

figure

3

prend

une valeur inférieure à

03C0/2.

On a

alors le nouveau

diagramme

de Fresnel de la

figure

10

où ç est fixé par le courant d’excitation et le

couple

résistant.

Fig.

10. - Diagramme de Fresnel du fonctionnement en moteur.

[Fresnel diagram

of motor

working.]

Les courbes de «

Mordey

» de la

figure

5 sont

égale-

ment conservées. Celles-ci

indiquent

que pour une

puissance

P donnée il existe une excitation donnant un courant d’induit minimum. Dans un moteur

synchrone classique

on

place

le

point

de fonctionnement

légère-

ment au-delà de cette excitation. On a ainsi un facteur de

puissance

voisin de l’unité et ce,

quelle

que soit la

charge.

Dans le cas d’une machine à réluctance

variable

ce

point

de fonctionnement

engendre trop d’irrégula-

rités de

couple

et il est

plus prudent

de travailler avec un facteur de

puissance

inférieur à l’unité. On ne

peut cependant

réduire de trop les

irrégularités

de

couple

car le fonctionnement

risque

d’être instable. Le para-

graphe

suivant traite de ce

point qui

se traduit par l’existence d’une courbe limite sur le réseau des courbes de

régulation.

5.2 STABILITÉ DU POINT DE FONCTIONNEMENT. - Le raisonnement est

toujours

effectué sur une machine

monophasée

isolée.

L’angle

0 de rotation du rotor, d’inertie

J,

est lié aux

couples

moteur moyen

C.

et résistant

Cr

par

l’équation :

avec 0

= 1 (03C903C4 + ~); p

nombre de

plots.

Les relations

(16), (K

=

r03A6c

cos

lp)

et

(6)

donnent :

En

régime

établi le

décalage

interne cp

prend

une

valeur ~0 telle que :

Cm(~0)

=

C,.

Ce

régime

établi

est en

général précédé

d’un

régime

transitoire

dépen-

dant des conditions initiales.

Lorsque

ce

régime

transi-
(10)

669

toire s’effectue avec de faibles variations

(oc

= ’P -

~0)

de

l’angle

(p on peut écrire :

Le mouvement est alors

régi

par

l’équation :

ce

qui

donne :

La solution

dépend

du

signe

de

l’expression

- avec z

0,

on a un

régime

instable

qui

se traduit

par un «

décrochage »

de la machine :

- avec z >

0,

le

régime

transitoire étudié est de nature

oscillatoire,

sa

période

est :

- l’ensemble des

points

tels que z = 0 donne dans le

plan

de

Mordey

une courbe limite. Le

point

de fonctionnement

(1., 10)

doit en rester suffisamment

éloigné.

On constate alors

qu’en

se

plaçant

à mi-chemin entre cette courbe et celle à facteur de

puissance

unité

on réalise un assez bon

compromis

entre

le point

de vue

des

irrégularités

de

couple (Y

#

3),

celui du facteur de

puissance (X

=

0,75)

et celui de la stabilité. Le

couple

résistant

Cr peut

en effet augmenter d’un facteur

1,4

environ sans

risque

de

décrochage.

La lecture se

fait sur le réseau de courbes : avec des

ampères-tours

d’excitation constants voisins de 7 000

A,

la

puissance

peut passer de 200 à 280 kW en restant en

deçà

de la

limite de stabilité.

5.3 EXPÉRIMENTATION. - La machine à réluctance variable directement alimentée par le secteur à 50

Hz,

entraîne une

génératrice

à courant continu

chargée

par une résistance fixe. Les courbes de

régulation

à

puissance

constante s’obtiennent alors très facilement :

on fixe le courant d’excitation de la

génératrice

et on

fait varier continûment celui de la machine à réluc- tance. La

correspondance

entre les courbes

expéri-

mentales et

théoriques

issues du modèle sinusoïdal est donnée sur la

figure

11. Les

bobinages

induits sont

montés ici avec n = 24

spires

au lieu des n = 8 utilisées

en

génératrice.

Une étude

plus complète

du fonctionne-

ment en moteur est fournie dans un

précédent

article

[8].

Fig.

11. - Courbes de

régulation

à 50 Hz et 100

Vcff

aux

bornes de l’induit monté avec 24

spires.

Modèle sinusoïdal

et

expérience

en fonctionnement en moteur.

[Regulation

curves at 50 Hz and 100

VRMS at

the ends of

armature coil with 8 turns. Sine wave model and

experiment

at motor

working.]

6. Conclusion.

Si la tendance actuelle est d’utiliser les machines à réluctance variable en moteur commandé par un

convertisseur

statique,

l’étude en

régime

sinusoïdal

reste

cependant

très

importante

pour connaître leurs

caractéristiques générales.

Elle conduit par

exemple

ici

à une méthode pour

répartir

les courants inducteurs

et induit de

façon

à obtenir une

puissance

donnée avec

un assez bon facteur de

puissance,

sans

engendrer

trop

d’irrégularités

de

couple.

La

comparaison

des résultats obtenus avec ceux de

l’expérience

prouve la validité du modèle. Par ailleurs la liaison entre l’allure des

cycles (flux)-(ampères-tours)

et l’existence de

couples négatifs

est mise en évidence par une résolution directe des

équations

du fonctionnement en

générateur.

Beaucoup

des

résultats, enfin,

peuvent être

qualitative-

ment étendus au fonctionnement en moteur commandé par un convertisseur.

Remerciements.

Ces travaux ont été conduits avec un financement

conjoint

du

CNRS,

de la

DRET,

de l’EDF et des Universités Paris VI et XI.

Nous remercions

particulièrement

Messieurs Amiet
(11)

(DRET),

Barret

(EDF)

et Pierrat

(EDF)

pour leur

participation

active aux nombreuses discussions tech-

niques

et

scientifiques qui

ont eu lieu tout au

long

de

cette

opération.

Bibliographie

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Referências

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