HAL Id: jpa-00244296
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Submitted on 1 Jan 1977
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Mesure des profils de la température électronique par diffusion thomson avec un seul tir laser : application au
tokamak T. F. R.
J. Lasalle, P. Platz
To cite this version:
J. Lasalle, P. Platz. Mesure des profils de la température électronique par diffusion thomson avec un
seul tir laser : application au tokamak T. F. R.. Revue de Physique Appliquée, Société française de
physique / EDP, 1977, 12 (8), pp.1181-1185. �10.1051/rphysap:019770012080118100�. �jpa-00244296�
MESURE DES PROFILS DE LA TEMPÉRATURE ÉLECTRONIQUE
PAR DIFFUSION THOMSON AVEC UN SEUL TIR LASER :
APPLICATION AU TOKAMAK T. F. R. (*)
J. LASALLE et P. PLATZ
Département
dephysique
duplasma
et de la fusion contrôléeAssociation EURATOM-CEA sur la fusion
Centre d’Etudes
Nucléaires,
Boîte Postale n°6,
92260Fontenay-aux-Roses,
France(Reçu
le 30 décembre1976, accepté
le 6 mai1977)
Résumé. - La méthode utilisée jusqu’à maintenant pour mesurer un profil de température élec- tronique Te(r) dans un Tokamak nécessitait l’emploi d’un spectromètre multicanal, ne permettant d’acquérir Te qu’en une seule position radiale à chaque tir. On a développé un nouveau type de spectromètre à deux canaux seulement, compact, peu coûteux, de conception simple et d’utilisation
souple.
Il est possible de ce fait, en utilisant une dizaine d’appareils, de mesurer un profil Te(r) endix points du plasma pour un même tir laser, au cours d’une même décharge.
Abstract. 2014 The most straightforward and widely used way, up to now, to measure an electron temperature profile Te(r) in a Tokamak was a shot by shot method using a multichannel spectro- meter giving a single point of the Te(r) profile per shot. We have developed a two-channel, compact and inexpensive spectrometer.
The simplicity of its design and operation allows the simultaneous use of many instruments for the measurement of the full Te(r) profile with a single laser and Tokamak shot.
Classification Physics Abstracts
0.644 - 6.570
1. Introduction. - Le faisceau d’un laser à rubis
(600 MW,
15 ns àmi-hauteur, longueur
d’onde=
694,3 nm)
est diffusé par les électrons duplasma
à la
température Te,
de l’ordre dequelques
keV dansles Tokamaks
(1
keV =10’ degrés Kelvin).
Onanalyse
le spectre des
photons
diffusés à 900(fraction lO-14
des
photons incidents),
en provenance du laser(Fig. 1).
Fm. 1. - Diffusion Thomson. La lumière du faisceau laser diffusée par les électrons du plasma donne une image de l’inter- section faisceau-plasma sur les entrées des guides de lumière
reliés aux spectromètres.
[Thomson scattering. The scattered light is focused on the fiber-
optic bundles. ]
(*) Communication présentée au Congrès National de Phy- sique des Plasmas, Paris, 6-10 décembre 1976.
Le spectre diffusé est
élargi par
effetDoppler,
salargeur
est
proportionnelle à .J Te. L’image
du faisceau estdécoupée
en segments élémentaires(2
cm delongueur
dans le
plasma)
reliés aux fentes d’entrée des spectro- mètres par desguides
de lumière à fibresoptiques.
Le
système classique
de détectioncomprend
un seulspectromètre
à réseauplan couplé
directement àl’image
du faisceau laser sansguide
de lumière(dis-
tance focale de
l’appareil
de 30 à 100cm).
La tête delecture est constituée d’un ensemble de fibres
optiques
distribuées en dix canaux,
répartissant
le spectre sur dixphotomultiplicateurs.
Ceux-ci sont connectés à unsystème d’acquisition
des donnéescouplé
à un ordina-teur. Ce
dispositif
fournit l’information désirée en unseul
point
del’espace
et du temps àchaque décharge
du Tokamak. Pour tirer un meilleur
parti
de cesdécharges,
il faudrait obtenir simultanément toutes les informations relatives à une dizaine depoints
duplasma
convenablementrépartis
dansl’espace.
Nousavons donc tout d’abord
simplifié
la méthode demesure et
l’appareil
mesurantTe
localement. On utilise ensuite simultanémentplusieurs appareils
de ce type pour obtenir desprofils Te(r)
en un seul tir du laser(Fig. 1).
2. Mesure de
température
par la méthode des deuxcanaux
[1].
- SoitS(Te, 03BB)
le spectre desphotons
diffusés à 900 tenant compte des corrections relativistes
(Fig. 2)
pour différentes valeurs deTe [2].
On détermineArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:019770012080118100
1182
FIG. 2. - Le spectre diffusé. Répartition spectrale des photons
diffusés en fonction de la température : choix des bandes spec- trales. a) Basses températures. b) Hautes températures.
[The
scattered spectrum. Spectra of scattered light for different values of the temperature Te : selection of spectral channels.a) Low temperature range. b) High temperature
range.]
deux bandes
spectrales
notées 1 et II telles que le rapport R des intensités détectées dans 1 et II soit unefonction sensible de la
température Te.
Le choix desdeux bandes
spectrales
dérive des considérations sui- vantes :La
partie
du spectre étudié a été choisie dans l’aile 03BB 03BB laser car la sensibilitéspectrale
desphoto-
cathodes diminue
rapidement
auxlongueurs
d’ondes03BB > 03BB laser.
Soit h
etI2
les intensités détectées dans 1 etII,
leur rapportR(T,,
sera une fonction sensible deTe
si :
Par
conséquent
la bandespectrale séparant
les deuxcanaux
correspond
au domaine d’intersection des courbesS(Te, 03BB)
pour une gamme detempératures
donnée
(Fig. 2a, 2b).
L’appareil
devra en outrerejeter
les deuxprincipales
sources de rayonnement
parasite :
la raieHa (656,3 nm)
émise par le
plasma
et la raie laser(694,3 nm)
diffuséepar les fenêtres et les
parois
de la chambre à vide. Pourles
températures
mesurées(Te > 0,3 keV),
on remar-quera que la raie
Ha
peut se situer entre les deux canaux(Fig.
2a,2b).
Aux basses
températures,
le spectre diffusé se resserre(Fig. 2a),
lalongueur
d’onde de coupure basse du canal 1 doit être choisie pour éviter un niveau tropimportant
de lumière émise par leplasma.
Compte
tenu de cesconsidérations,
nous avonsdéfini deux choix de bandes
spectrales
I et II corres-pondant
à deux gammes detempératures :
10 Basses
températures :
0,3 keVTe 1,4
keV.Canal 1 600 Â
(nm)
650Canal II 662 A
(nm)
680(Fig. 2a) .
20 Hautes
températures : 1,4
keVTe
6 keV.Canal 1 530 Â
(nm)
620Canal II 662 Â
(nm)
680(Fig. 2b) .
3.
Caractéristiques
duspectromètre
à deux canaux :(Fig. 3).
-L’image
du faisceau laser est formée surGuide optique à fibres
FiG. 3. - Principe du spectromètre. L’extrémité du guide de lumière tient lieu de fente d’entrée. Le spectre est formé sur le masque sélecteur. Les lentilles de champ forment l’image du
réseau sur les photomultiplicateurs.
[The
spectrum analyzer. The entrance slit is at the end of thefiber-optic bundle. The spectrum is focused on the light mask.
Field lenses image the grating on the photocathodes of the photomultipliers.] ]
l’extrémité d’un
guide
de lumière à fibresoptiques
desection 10 x 2
mm2,
l’autre extrémité constitue la fente d’entrée d’unspectromètre.
Lalongueur
duguide
est
1,50
m, sa transmission est de l’ordre de50 %
dansle visible. Le
guide
de lumière éclaire par l’intermédiaire d’un miroirplan
un réseauholographique
concave(Jobin-Yvon)
de 4 x 4cm2,
de 1 200 traits par milli-mètre,
de 20 cm de rayon de courbure(Fig. 3).
Leréseau forme le spectre sur un masque
interchangeable
à deux ouvertures,
séparant
les bandes 1 et II. Des lentilles dechamp placées
derrière ces ouvertures for- mentl’image
du réseau sur les détecteurs. Ceux-ci sontdes
photomultiplicateurs
56 TVP(Radiotechnique Compelec)
àréponse spectrale
o S 20 » sélectionnés pour un rendementquantique
élevé : p >3,5 %
à 700 nm. Leur choix est motivé par la valeur élevée du
gain :
G = 108 à 2 100 V, une bonne stabilité au cours du temps et unegrande
surface utile desphoto-
cathodes
(15 cm2).
Le choix du réseauholographique
est dû en
partie
au faible taux de lumièreparasite qu’il
induit
(très
inférieur à celui observé avec les réseauxgravés),
cequi
permet un taux deréjection
de la lumièreparasite
à Â Lasersupérieur
à 2 000.Enfin,
les masques sélecteurs sontinterchangeables
parglissement
dansl’appareil,
cequi
rend lechangement
de gamme detempérature simple
etrapide.
Le
spectromètre
a une étendue de0,7
x 10 - 2cm2
sravec une transmission de 5
% (incluant
lesguides optiques).
Son intérêt réside dans sasimplicité,
sonencombrement réduit
(Fig. 3),
sasouplesse
d’utilisa-tion. Ces raisons nous ont amenés à la réalisation d’une dizaine
d’appareils
dans le but de mesurer simultané-ment la
température
en dixpoints
différents duprofil
de
température électronique.
4.
Etalonnage
et contrôle duspectromètre.
- Onéclaire l’entrée du
guide
de lumière avec une sourcemonochromatique (Fig. 4).
On formel’image
de laFIG. 4. - Etalonnage des spectromètres. Une source mono-
chromatique éclaire l’entrée du guide de lumière relié au spectro- mètre. On mesure le courant détecté sur les photomultiplicateurs
par unité de puissance incidente (diode) en fonction de la longueur d’onde (voir Fig. 5).
[Calibration of the spectrum analyzer. The fiber-optic bundle is illuminated by monochromatic light. The detected intensity
per unit of incident power is measured as a function of the wavelength.] ]
fente de sortie du monochromateur sur une extrémité du
guide
de lumièleaprès
réflexion sur une lame deverre. La
partie
transmise est détectée par une diodequi
mesure lapuissance
lumineuse incidente(référence).
On fait varier la
longueur
d’onde À de la source et onmesure le courant
anodique
desphotomultiplica-
teurs
A(03BB)
par unité depuissance
incidente sur leguide.
La sensibilité
spectrale
del’appareil A(03BB)
est donnée enfigure
5. On calcule l’intensité détectée danschaque
canal en faisant le
produit
de convolution du spectre diffuséS(Te, 03BB) (Fig. 2)
par la sensibilitéspectrale A(03BB) (Fig. 5) :
FIG. 5. - Sensibilité A(03BB) des spectromètres. 100 uni-
tés = 500 pA/pW. Courant anodique du photomultiplicateur
par unité de puissance lumineuse monochromatique à l’entrée
du guide de lumière. a) Basses températures ; b) Hautes tem- pératures.
[Spectrum
analyzer sensitivity A(À). Full scale : 500 03BCA/03BCW.Ratio of detected intensity on incident monochromatic power
(03BCA/03BCW). a) Low temperature range. b) High temperature
range.]
Le rapport
R(Te)
=I1(Te)/I2(Te)
permet la détermi- nation deTe (Fig. 6).
La sensibilité de la mesure est donnée par la valeur dedR/dTe.
FIG. 6. - Rapport des intensités détectées : 11112. La sensibilité dR/dTe détermine l’étendue de la gamme des températures
mesurées.
[Ratio of detected intensities 11/12. The range of temperatures is roughly determined from the value of the sensitivity dR/dTe.]
1184
D’une manière
analogue,
on calcule le rapportRo correspondant
auspectre
connuE0(03BB)
d’unelampe
éta-lon à ruban de
tungstène.
La valeurexpérimentale Ro (exp)
relevée avantchaque
série de mesures surTokamak permet de
corriger
ces dernières pour d’éven- tuelles dérives dugain
desphotomultiplicateurs
ou desamplificateurs.
5.
Chronologie
etacquisition
des données(Fig. 7).
-Ce
sujet
a été traité en détail par ailleurs :[3, 4]. L’acqui- Acquisition pour 4 spectromètres
FIG. 7. - Acquisition des données.
[Data acquisition system.]
sition utilisée est la même que celle
qui
a été conçue pourl’appareil classique
à dix canaux. Nous n’endonnerons
qu’un simple
schéma deprincipe (Fig. 7).
L’acquisition
est ouverte durant 130 nspendant lesquelles
onintègre
la lumière laser diffusée(pulsée)
et la lumière
parasite
émise par leplasma (continue) : figure 7, position
a. Dix microsecondesplus tard,
onintègre
seulement la lumièreparasite
duplasma
dansune nouvelle porte de 130 ns pour la soustraire :
figure
7,position
b. Achaque
tirlaser,
on utilise doncdeux mémoires par détecteur soit
quatre
par spectro- mètre.Après multiplexage,
ces informations sont converties en mots de 12 bits(conversion
analo-gique/digitale)
et mémorisées pour êtreprises
en compte par l’ordinateurqui
calculeTe(r).
Unopérateur
peutégalement
lire directement les valeurs mesurées(affichage digital
etimprimante)
pour contrôler le bon fonctionnement de la chaîne. Les mesures deTe(r)
sont obtenues immédiatement
après chaque décharge.
6. Profils de
Te(r),
résultats obtenus sur T. F. R.(Fig. 8).
- A titred’exemple
on donne unprofil
encinq points
réalisé avecquatre spectromètres
à deuxcanaux mesurant
Te
aux rayons : 4 cm, 7 cm, 10 cmet 13 cm, et le
spectromètre
multicanalclassique
aurayon : 0 cm. Les deux
premiers appareils (r
= 4et 7
cm)
sontéquipés
du masque : Hautestempératures,
les deux autres
(r
= 10 et 13cm)
du masque : Bassestempératures.
Les barres d’erreurs sont calculées àpartir
de lastatistique
desphotons
détectés(typique-
ment 70 à 400
photoélectrons), qui
est la causeprinci-
FIG. 8. - Un profil Te(r) type en un seul tir laser.
[Typical
Te(r) profile from a single lasershot.]
pale
de l’incertitude de mesure. L’erreurtypique
obtenue est de l’ordre de 10
%,
comme pourl’appareil
multicanal
classique.
Cette erreur a été
comparée
à ladispersion
despoints expérimentaux
obtenus par accumulation des résultats d’une soixantaine dedécharges
Tokamak(Fig. 9).
Ladispersion
despoints,
outre l’erreur due à lastatistique
FIG. 9. - Accumulation des résultats pour une série de décharges
à 200 kA. La dispersion des points inclut : l’erreur statistique
des photons détectés (barres d’erreurs) ; les défauts de repro- ductibilité du plasma.
[Compilation
of about sixty Te profiles for a succession of 200 kA Tokamak shots. The observed dispersion includes : Photon statistics (error bars), plasma parameter variations from shotto
shot.]
des
photons (barres d’erreurs),
fait intervenir des défauts dereproductibilité
duplasma
d’unedécharge
à l’autre.
7. Conclusion. - Les
spectromètres
à deux canaux utilisés sur T. F. R. ont fait preuve d’une bonne fiabilitéet permettent une mesure de
Te
aussiprécise
que lesystème
multicanalclassique.
Onprévoit
d’en mdlti-plier
le nombre(de
4 à8)
et d’en améliorer l’étendue etla transmission
(nouveau réseau)
dans le butd’explorer
des
régions
de densitéplus
faible(à précision égale)
ou d’améliorer la
précision
des mesures(précision dépendant
essentiellement de lastatistique
desphotons détectés).
D’autre part, unappareil
de ce type pour lamesure des
températures plus
basses : 20 à 300 eV est à l’étude(étude
de laphase
d’initialisation de ladécharge,
et
Te
au bord duplasma).
Les
profils
deTe
obtenus à l’aide deplusieurs
tirs(ancienne méthode)
sont différents de ceux obtenusen un seul tir. En
effet,
des études récentes ont montré que lesgrandeurs macroscopiques
stationnairesqui
caractérisent le
plasma
sont soumises à desphéno-
mènes de
relaxation,
or lesprofils
obtenus à raison d’unpoint
par tir(ancienne méthode)
ne peuvent rendre compte de cesphénomènes.
Lesprofils
deTe
en un seultir par contre permettent une
analyse
fine desphéno-
mènes de relaxation
qui
doivent désormais êtrepris
en compte dans le calcul des bilansénergétiques.
Bibliographie
[1] LASALLE, J. et PLATZ, P., Opt. Commun. 17 (1976) 3, 325.
[2] MATTIOLI, M., PAPOULAR, R., Plasma Phys. 17 (1974) 165.
[3] CHARET, M., DUMAY, L., DE MICHELIS, C., PLATZ, P., EUR- CEA FC 759 (1975).
[4] BOURON, A., CHARET, M., MIOT, J. P., TOSOLINI, Y., DPh.
PFC/Note Technique n° 1148.