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Niveaux d’étude du cerveau, et sagesse physique Gérard Toulouse

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Submitted on 1 Jan 1993

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Gérard Toulouse

To cite this version:

Gérard Toulouse. Niveaux d’étude du cerveau, et sagesse physique. Journal de Physique I, EDP

Sciences, 1993, 3 (2), pp.229-238. �10.1051/jp1:1993126�. �jpa-00246716�

(2)

J.

Phys.

I France 3

(1993)

229-238 FEBRUARY1993, PAGE 229

Classification

Physics

Abstracts

01.70-64.90-87.30

Niveaux d'4tude du cerveau, et sagesse physique

G6rard Toulouse

Laboratoire de

Physique

de

I'ENS,

24 rue

Lhomond,

75231

Paris,

France

(Received

13

May

1992, accepted 3

July1992)

R4sumd. Le cerveau est

une aflaire

spatio-temporelle complexe.

Plusieurs thdories du

cerveau proposent de ddfinir trois niveaux d'dtudes

superposds.

Mars la

physique,

h travers

l'exp4rience

de la

physique

de la matibre condens4e,

suggbre qu'il

n'est pas sage

d'imposer

sur

les thdories du cerveau

un sch4ma

h14rarchique unifi4,

dont

l'inspiration

semble provenir du domaine de la

physique

sub-mo14culaire.

Abstract The brain is a

complex spatio-temporal

affair. Several brain theories propose the definition of three superposed levels of

study.

But

physics, though

the experience of condensed

matter

physics,

suggests that it is unwise to enforce onto brain theories a unified hierarchical

scheme,

the

inspiration

for which seems to come from the realm of sub-molecular

physics.

Je pense n'Atre pas infidAle I Rammal avec ce

texte, pourtant

si diffirent par le

style

de ses propres

publications.

Nonobstant sa

prifirence personnelle

pour (es thdories et faits

durs,

il arrivait I Rammal

d'expriiner

en

privi

une vive curiositd pour d'autres

investigations.

Et it trouvait bon que ses ainis

physiciens

ddfrichent des terres lointaines pour

en faciliter l'accAs I leurs cadets.

Au milieu des annies

quatre-vingts, aprAs

notre article de revue sur l'ultrarndtricitd

[I],

nos chemins ont

divergd.

En ces

temps-li, quelques

ddtachements de

physiciens

se sont orientds vers l'dtude des r6seaux de neurones. Ce

faisant,

certains d'entre nous,

physiciens

venus de la

physique

de la matiAre condensde et de la

physique statistique,

ant 6t4 amends I

confronter des auditoires inhabituels de

biologistes, psychologues, linguistes,

etc. Les abimes

d'incompr6hension,

sur ce dent on

parfait,

et sun la nature des

explications recherch6es,

n'ont

pas dtd rates lots de telles rencontres.

Peu I peu,

j'en

suis venu I

coinprendre

que

beaucoup

de

non-physiciens transportent

un

moule de

pens4e

sun ce que doit Atre la structure des niveaux d'dtude

scientifique,

et que ce

inoule est en provenance de la

physique

ou

plut6t

d'une

conception (trap) simplifi4e

de la

physique,

vue comme une

superposition

de niveaux bier

rangis (stratifi4s verticalement,

pour

ainsi

dire)

I la

fagon

de niveau

nucldaire,

niveau

atomique,

niveau

moldculaire,

et ainsi de suite.
(3)

S'il y a bien 16 cause

persistante

de

mdprises

et de

confusions,

alors c'est

peut-Atre

le devoir d'un

physicien d'expliquer

que la

physique

de la matiAre condensde nous met

ddji

en

prdsence

d'une structure autrement

plus complexe,

formde de niveaux d'dtude

"repl14s", parfois

mAme enchevAtrds. Et

qu'il

est dAs tars

permis

de douter que la th60rie du cerveau humain

puisse

Atre

jamais bien-addquatenient

congue comme formde de trois niveaux

d'dtude, qui

seraient comme

les trois derniers barreaux I

griinper

pour

parvenir

en haut de l'dchelle du savoir.

Cet

exposd,

un peu sun ton de

confidence,

est en

frangais.

Son ambition est modeste au demeurant

je

ne

puis garantir

que ces propos aient

dgale pertinence

dans d'autres cultures.

Le terme de

"sagesse physique",

dans le

titre,

a pu

paraitre naturel,

voire

anodin,

au lecteur

physicien,

mais il est bon de savoir

qu'il

aura un caractAre nettement

provocateur

pour des chercheurs

appartenant

I certaines autres

disciplines.

En fait [es

biologistes,

par

exemple,

ant de bans motifs

historiques

de mettre en avant des cm

flagrants

de manque de sagesse chez les

physiciens.

Au 19e

siicle,

ce

~u'on appelle

"l'illusion

laplacienne"

a conduit

beaucup

de

physiciens

I iuener la vie dune

aux

biologistes,

et en

particulier

I

Darwin,

en

professant

que

le modAle de toute science bier constitute itait la

micanique classique (avec

ses

iquations,

sa

capacitd

de

prddiction quantitative, etc.).

Au 20e

siAcle,

l'enthousiasme pour certains

concepts

nouveaux de la

iudcanique quantique (coiuplinientariti, cohirence, incertitude,

etc.

a entraini noinbre de

physiciens

thioriciens vets des

extrapolations

indues I la thiorie du

cerveau

(retainment

I propos du

phinoinAne

de la

conscience).

ExcAs de didain

d'abord,

excAs d'ardeur ensuite.

La sagesse dent

je parle

est donc celle

qui

vient

aprAs l'expdrience

des erreurs

passies,

celle

qui

vient avec

l'hge

pour une science ancienne.

1. Bi~ef

rappel historique

stir les sciences de la

cognition.

Au tournant du siAcle

pricident, beaucoup

de

grands esprits pensaient

que la

physique

et

autres sciences de la nature avaient

accompli

le meilleur de leur

thche,

et que la

grande

science du XXe siicle serait la science de

l'esprit,

la

psychologie.

Cependant, malgrAs quelques

succis d'ordre

parfois

littiraire

(sun

la mimoire

notamment),

les

investigations

par

introspection

ichoueront I fonder une

science,

et susciteront en traction le behaviorisnie. Pour [es

I>ehavioristes,

le cerveau est une boite

moire,

avec des entries

(stimuli

~ensoriels)

et (le; sortie;

jcoiiiporteiuents inoteurs),

considiries coiunie seules "observables".

A l'icart des

introsPectionistes

et des

behavioristes,

se difiiiira la

psychologie

de la

Gestalt,

dent (es intuitions out ALA

profondes.

La Gestalt insiste notainnient sun la diffirence entre stimulus et

percept.

et voit celui-ci comme l'aboutissenient d'un processus

dynamique

interne diclenchd par celui-11

(c'est

une

prAfiguration

de la notion nioderne de "calcul par

attracteur")

12].

Darts les armies

cinquante,

l'dcole

cognitiviste prendra

acte des ichecs du behaviorisme

inipossible

d'aller loin darts

l'explication

des

comporteinents

si l'on

ignore

des micanisines

internes lets cjue

repriseiitation, disir,

croyance,

rive,

etc. De

plus,

l'avAnement des

premiers ordinateurs,

la thiorie de la calculabilitd

(lfuring),

la thdorie de l'inforiuation

(Shannon),

la

cyheriidti~ue (iviener), suggArent

la

possibiliti

d'une thiorie

coiuputationnelle

de

l'esprit.

Le

cerveau,

auparavant

brine-moire des

behavioristes,

est disoriuais reconnu comme

objet,

dent

l'analy.se

e~t I la fois iiicessaire et

possible.

Pendant cc romps, deux textes venus d'horizons divers ant

niarqui l'origine

de la thiorie des riseaux de neurones en

1943,

un article

co-ridigd

par un

biologiste

et un

logicien,

Mcculloch

et Pitts [3] en

1949,

le livre d'un

psy.chologue,

Hebb [4].

Au cours des ddceniiies

suivaiites,

on voit

apparaitre

au sein du

cognitivisiue

deux tendances
(4)

N°2 NIVEAUX D'ETUDE DU

CERVEAU,

ET SAGESSE

PHYSIQUE

231

qui

s'opposent

connexionisme et fonctionalisme. Grosso

mode, qui

dit connexionisme dit tentative de

comprendre

le cerveau en

s'appuyant

sun les thiories de riseaux de neurones

(assemblies

d'unitds-cellules relides par des

connexions-synapses) qui

dit fonctionalisme dit insistance

sun

l'analogie

entre cerveau et ordinateur

(sdriel, digital),

avec une coupure sAche entre niveau

logiciel (software, symbolique)

et niveau matiriel

(hardware, sub-symbolique).

Le mouvement des

iddes,

au cours des trois derniAres

ddcennies,

peut Atre alors trAs

schimatiquement

retract comme suit

annies 60 vogue des

perceptrons (Rosenblatt), qui

sent des riseaux de neurones en

couches,

sans ritroaction les

espoirs

soulevis par cette

approche

s'effondrent sous la

critique

du livre de

Minsky-Papert

[5]

annies 70 passage par les catacombes pour la thiorie des riseaux de

neurones

triomphe

du

fonctionalisme, appeli

disormais

"cognitivisme classique"

formulation par Marr [6] de son schdma des trois niveaux de

comprihension

du cerveau :

computation, algorithme,

implimentation (de

haut en

bas)

annies 80

regain

d'intdrAt pour la thdorie des rdseaux de neurones

(on parle parfois

de ndo-connexionisme pour

distinguer

ces

approches

nouvelles de celles des anndes

60)

sous

deux influences

inddpendantes

les travaux du groupe PDP

(parallel

distributed

processing)

qui

montrent comment les

objections

de

Minsky-Papert peuvent

Atre contoumdes par la

considiration de riseaux multicouches

[7],

et l'itude par

Hopfield

[8] de rdseaux en

boucles,

suscitant la mise en ceuvre

originale

de mdthodes issues de la

physique statistique

des

systAme

ddsordonn4s.

Il convient de

se mdfier des riots

en -isme. Mais derriAre ces vocables trop

chargis,

ii y a bien en effet ici une controverse, ou du moins une

"tension",

intdressante.

a)

Le connexioniste

invoque

les thiorAmes

d'incomplitude

et

d'incalculabiliti,

les ichecs de

l'intelligence

artificielle

traditionnelle,

pour

critiquer

la

mitaphore

du cerveau comme

ordinateur

siriel,

et du fonctionnement de

l'esprit

comme

manipulation

de

symboles physiques.

Ses

fonctions,

le

systAme

nerveux doit [es

accomplir

avec des contraintes

biologiques

sivAres

(composants

aux

capacitis limities,

contraintes

stiriques,

etc.

ignorer

ces

contraintes,

c'est

se

privet

d'une cli essentielle pour

comprendre l'organisation

du cerveau, et ses

performances.

b)

Le fonctionaliste affiriue que les modAles de rdseaux de neurones sent condamnds I rester irrdvocablement confinis au niveau

sub-symbolique (niveau d'impldmentation),

nettement en-dessous des niveaux

proprement dignes

de

l'dpithAte "cognitif", qui

sent les niveaux

symboliques (computationnel

et

algorithmique,

selon

Marr). Rdcemment,

la

critique

s'est faite

plus incisive,

en

prddisant,

que la thdorie des rdseaux de neurones ne pourra pas

expliquer

les

problAmes

de

compositionaliti,

I savoir l'articulation de

symboles plus petits

en

symboles plus grands,

telle

qu'elle

s'observe dans le

langage (syllabes,

mats,

phrases, etc.) [9].

Comme on

voit,

la difinition de niveaux d'itude est au centre de ce

d4bat,

car elle

prifigure

la forme des

explications

attendues. Une

phrase

enfin pour situer ces thAmes de recherche anciens dans le cadre actuel des sciences de la

cognition

les sciences de la

cognition

visent I l'itude de

l'intelligence,

naturelle et

artificielle,

I savoir

a)

la

comprdhension

du fonctionnement

des cerveaux, animal et

humain, b)

la

conception

de nouveaux

dispositifs computationnels,

capables

d'aider ou d'dmuler [es

capacitds

mentales des Atres vivants.

2. Neurones et rdseaux.

Le

lecteur, je

suppose, a

dAji quelques

notions sun les neurones. Il existe de bonnes introductions I la thdorie des rdseaux de neurones, ou

computation

neurale

[10].

Dans sa version la

plus riduite,

le neurone formel est un iliiuent binaire

(actif

ou

inactif)

dont la

dynamique

(5)

est celle d'un automate I seuil

probabiliste

sommation

algibrique

des entries

(influx

causds

par les neurones

affdrents) ponddrdes

par les eflicacitds

synaptiques, comparaison

I un

seuil,

probabilitd

de ddclenchement du

potentiel

d'action en forme de

sigmoide [11, 12].

On

notera,

dans cette

description

sommaire du neurone, la

prisence dijh

manifeste

d'aspects antinomiques

aspects liniaire

(dans

la sommation des

entries)

et non-liniaire

(dans

la fonction de

sortie),

aspects digital,

Boolien

(dans

le caractAre tout ou rien du

potentiel d'action)

et

analogue

continu

(si

l'on raisonne en terme de

friquence

moyenne de

dicharge),

aspects stochastique (pour

le diclenchement d'une

dicharge individuelle)

et ddterministe

(pour

la

friquence

moyenne de

dicharge).,

aspects

feedforward

(la propagation

des

ddcharges

dans l'axone est

unidirectionnelle)

et

feedback,

rdtroaction

(ii

est d'observation courante

qu'i

un faisceau de fibres nerveuses entre deux aires

corresponde

un faisceau

rdciproque,

en sens

inverse).

Une contribution

importante

des

physiciens

a dtd de

ddgager

la notion de

calcul-par-

attracteur, dons les rdseaux bouclds

(dotds

de

rdtroaction).

Le mode de fonctionnement de

ces rdseaux

peut

Atre ddcrit comme suit on suppose que les entries fixent l'dtat d'activitd initial du

rdseau, qui

dvolue ensuite librement sous l'effet de sa

dynamique

propre et converge

vers un attracteur

(en

toute

gdndralitd,

ce

peut

Atre un dtat

persistant,

ou bien

oscillant,

ou

plus complexe encore).

Cet attracteur contient le rdsultat du

calcul,

du traitement de

l'information,

effectud par le rdseau. Il est I la fois

ldgitime

et dclairant de vain dans la notion d'attracteur

une

reprise,

sous une forme

plus pricise,

du

concept

de Gestalt

[2],

et aussi des iddes d'dtats

"riverbdrants",

et d"'assembldes de

cellules",

anciennes dans la littdrature

neuropsychologique

141.

L'hypothAse parait

maintenant naturelle

(elle s'impose

presque, sur le mode du : what else could it be

?) qu'un

processus de

remdmoration,

rdactivation d'une mdmoire latente

pendant

une durie de temps

variable, correspond

I un tel processus de convergence, oh l'activiti d'une certaine

population

de neurones se maintient dans un itat

(reproductible

d'une fois I

l'autre), qui peut

Atre difini comme la

reprisentation

d'un contenu de mimoire. La stabiliti d'un tel

attracteur est assurie par un micanisme

d'apprentissage prialable

on

admet, depuis Hebb,

que la trace

mnisique

se situe dans les synapses autrement

dir, l'apprentissage

modifie [es

efficacitis des

couplages synaptiques

entre neurones.

Man propos ici n'est pas de dicrire la contribution de la

physique statistique

I la thdorie des r6seaux de neurones au cours des derniAres annies

[13, 14],

mais

plut6t

de faire un

exposd

de deuxiAme

gindration

pour tenter de

replacer

ces travaux dans une

perspective plus

vaste.

3.

Aperqu

sur la

complexitd

du cerveau.

Le

neurobiologiste

Valentino

Braitenberg

a donni cette difinition concise

[15]

: "Un cerveau est une affaire

spatio-temporelle complexe peut-Atre descriptible

comme l'occurrence de

10~°

potentiels

d'action dans

10~°

neurones au cours d'une vie humaine." Cette

phrase

mirite une

explication

de texte.

3. I

BIOLOGIE,

COMPUTATION, ET CERVEAU. Ii est

permis

de

prdtendre

que

"biologie

=

computation",

pour deux raisons

a)

les structures vivantes

(et

aussi certains artefacts

humains)

contiennent une information codde

un Atre vivant doit dicoder l'information contenue dans son materiel

g6n6tique

b)

dAs

qu'il

y a

vie,

it y a

problAme

de survie dans un univers dot> de corrilations

spatio-

temporelles,

ii est

avantageux

de faire des

prddictions

afin d'amdliorer ses chances de

survie,

et
(6)

N°2 NIVEAUX D'ETUDE DU CERVEAU, ET SAGESSE

PHYSIQUE

233

celles de ses descendants.

Cependant

tout Atre vivant n'est pas dots d'un cerveau. Les

animaux, mobiles,

en ont

un les

v6g6taux

n'en ont pas. Un cm interm6diaire est instructif il

s'agit

d'un

mollusque

marin

qui

est mobile dans sa

jeunesse,

et

posslde

alors

un

systAme

nerveux pour

guider

ses

mouvements

lorsqu'il

est

adulte,

it se

fixe,

et se met I

dig6ier

son cerveau devenu inutile.

3. 2 DES CHIFFRES GRANDS, MAIS PAS IMMENSES.

a) 10~°

+~

10~~ neurones, c'est

beaucoup.

C'est l'ordre de

grandeur

du nombre d'humains

sur

terre,

du nombre de

paires

de base dans le

g6nome

humain.

b)

10~~

+~

10~~ synapses, c'est

davantage

encore.

Ce chiffre est

plus significatif

que le

pr6cident, puisqu'il

gouverne la

capaciti

de

mimoire,

les synapses itant les iliments modifiables.

Cependant,

si ce chiffre est

grand quant

I la ressource

de

mimoire,

il ne l'est pas

en tant que mesure des communications entre cellules. Un neurone

cortical est en contact direct avec environ dix mille autres, ce

qui

est une trAs faible fraction de l'ensemble total

(mime

si cette

connectiviti,

fort

supirieure

I celle

qui

existe entre

composants d'ordinateurs,

est en soi un

prodige stdrique).

D'oh une amorce

d'explication

pour la

compartimentation

du cerveau en aires celle-ci

permet

de regrouper, et de mettre en

relations,

autant que

possible,

les neurones

qui

ant besoin

d'ichanger

des informations pour effectuer un calcul commun.

Le

dicoupage

en aires est souvent utilisi pour difinir les niveaux d'itude du cerveau. On

parle

d'aires

primaires, secondaires, supirieures (de

bas en

haut)

ou encore de niveaux

perceptif-moteur, gnosique,

associatif. Le critAre utilisi est alors un critAre de distance I la

piriphirie (en

gros, nombre de synapses

depuis

les

capteurs sensoriels,

ou

jusqu'aux muscles).

C'est un critAre de

position (I distinguer

des critAres de taille et de

digniti,

difinis

ci-dessous).

cl 10~° dicharges,

c'est peu.

Sachant

qu'il

y a

quelques

milliards de secondes dans une vie

humaine,

cela veut dire en

moyenne

quelques dicharges

par seconde dans un neurone. II n'est pas

ddplaci

de ressentir

ici un double itonnement que l'extraordinaire diversitd et richesse de nos

sensations,

de

nos

sentiments,

de notre vie mentale

douleur, plaisir, humour, souvenirs,

etc.

puisse

Atre

exprimie

avec une telle uniforrniti de moyens

(le potentiel d'action),

et avec une telle 6conomie

(si

peu de

ddcharges).

Une

cons6quence

imm6diate de cette

paucit6

de

d6charges

est que le

cerveau n'a pas les moyens de risoudre les

iquations

de la

m6canique.

3.3

DIVERSIT(

DES

TiCHES

ET CONTRAINTES ANTAGONISTES. le vais passer en revue

rapidement

une dizaine de

couples d'oppositions, portant

sun [es structures et les fonctions du

cerveau. Cette

liste, qui

n'a aucune

prdtention

I

l'exhaustiviti, permet

de donner un peu de

relief I

l'adjectif "complexe",

ce mot

peut-Atre

le

plus important

dans la

phrase

de

Braitenberg.

On sera mieux I

mime, aprAs cela,

de situer (es difsirentes

approches

en thiorie du cerveau, selon le choix

qui

est fait par telle ou telle

approche

d'insister sun tel ou tel des termes

opposds

dans

chaque couple.

a) arithmitique

vs.

"logique".

Un neurone pose une

question

incisive est-ce que la somme de ses entries est

supirieure

I son seuil ? Une

riponse fruste,

mais

rapide

et

largement diffus6e,

est donn6e h une telle

question qui

peut Atre trAs

subtile,

en raison de la

multiplicit6

des entries. C'est en ce sens que van

Neumann,

I la fin de son dewier livre

[16], parlait

de la

grande capacitd "logique"

du

cerveau,

qui

contraste avec son

incapacit6 flagrante

de mener des calculs

arithm6tiques.

Ceci mine au

point

suivant
(7)

b) computation

vs. m6moire.

Si

l'impr6cision

dans l'activiti des neurones exclut toute

possibiliti

de mener des calculs

algibriques

de

quelque ampleur,

il reste I faire

appel

aux ressources de m6moire. La solution des

problbmes

semble s'obtenir par

apprentissage

et

interpolation

:

apprentissage d'exemples

de

correspondances entr6e-sortie,

d'une maniAre

qui permet

le traitement par

interpolation

de nouvelles entries. Noter que dans le cerveau, I la diff6rence des

ordinateurs,

un contenu de m6moire n'est ni

effagable

I

volont6,

ni

transportable

par une units centrale

[17].

c) stochastique

vs. d6terministe.

La stochasticiti diminue la

pricision cependant,

il y a

beaucoup

de

spiculations

sur son role et ses

avantages possible (ex

une

optimisation,

en

prisence

de

bruit, permettrait

d'atteindre

un mode de fonctionnement

plus robuste,

aux coups du sort et de

I'£ge,

que ne le ferait une

optimisation

en l'absence de

bruit,

raflinie mais

fragile).

Tandis

qu'un

mode de traitement

diterministe,

liable et

rapide,

est dvidemment ddsirable pour

l'accomplissement

de tiches telles

que la coordination des mouvements.

Questions apparentdes

Parmi toutes les

ddcharges

neuronales, quelle

est la

proportion

de celles

qui

sont

significatives,

porteuses d'information ?

Et comment cette information est-elle codde ? Une

hypothAse

est que la

frdquence

de

dicharge

d'un neurone code pour la

probabiliti

p

q'une

certaine assertion soit vraie

(p

=

probabiliti

de

prisence

d'un certain

objet

dans le monde

extirieur,

d'un certain stimulus dans le

champ r6cepteur

dudit neurone,

etc.). Cependant

Barlow a

plaidi qu'un

neurone cortical 6tait un ditecteur de coincidences

suspectes,

dont la

fr6quence

de

dicharge

code pour le caractAre

inattendu, surprenant,

bref pour la rareti d'un certain ivinement

(rareti

que l'on

exprimera

alors comme

-lnP,

oh P est la

probabiliti

de l'iv6nement

ditecti).

d)

liniaire vs. nonliniaire.

Cette distinction a

diji

iti

ivoquie

en section 2. La liniariti est

avantageuse

pour la transmission fidAle de l'information. La notion de

champ ricepteur

d'un neurone

(dans

les aires

perceptives),

de

champ

effecteur

(dons

[es aires

motrices),

n'a

guAre

de valeur sans une

hypothAse

de

composition

liniaire. En

revanche,

la nonliniariti est nicessaire pour la

prise

de ddcision.

e)

discret vs. continu.

Autrement

dit, digital

vs.

analogue,

voir section 2.

f) synchronie

vs.

asynchronie.

A la difldrence des

ordinateurs,

[es cerveaux n'ont pas

d'horloge globale. Cependant,

on

observe des

phinomAnes d'oscillations,

et ii y a

beaucoup

de

spiculations

ricentes sur la

possibiliti,

ou la

ndcessiti,

d'effets de

synchronie.

g) parallAle

vs. siriel.

Une

capaciti

de traitement

parallAle

est

indispensable

pour

l'accomplissement rapide

de tiches du

type

reconnaissance des formes. L'industrie

informatique

est bien consciente des limitations de l'ordinateur

siriel,

et

s'emploie

I

divelopper

des architectures de

plus

en

plus parallAles. Cependant,

il existe aussi

beaucoup

de processus siriels dans le fonctionnement du

cerveau

attention, diplacement

du

regard, langage,

etc.

h)

distribud vs. localisd.

Pour un

percept,

un contenu de

mdmoire, etc.,

une

reprisentation

distribute est robuste

au

bruit,

et risiste mieux aux

digradations

neuronales. Tandis

qu'une

mimoire localisie

(obtenue

par

codage dilui, 'sparse coding') penmen

une utile riduction de redondance

[18].

I)

feedforward vs feedback.

La

proaction permet

un calcul

rapide.

La ritroaction offre la

possibiliti

d'atteindre une

plus grande profondeur logique,

I nombre de neurones donni. C'est

justice

un riseau de taille

jimitie ne

peut

faire un calcul trAs

"intelligent"

en un

temps

trAs court.
(8)

N°2 NIVEAUX D'ETUDE DU

CERVEAU,

ET SAGESSE

PHYSIQUE

235

j)

facilitation

(sensibilisation),

conflation vs. habituation

(disensibilisation),

dicorr61ation.

Dans une mimoire

associative,

diffirents iliments d'un

objet,

d'un

ipisode,

sont corrilis entre eux, de maniAre que l'ivocation de l'un suscite le

rappel

des autres. A l'ichelle

cellulaire,

la

rAgle

d'apprentissage

de Hebb-renforcement des synapses entre neurones simultaniment actifs-est

un moyen eflicace de favoriser (es corrilations.

Cependant,

dans

beaucoup

de ses

tiches,

le

cerveau doit effectuer au contraire une ddcorrdlation

(par

besoin d'dconomie dans le traitement

des informations

sensorielles,

et dans le

stockage

de la

mimoire).

C'est un micanisme de

signe opposi,

dir

anti-Hebb, qui parait

alors nicessaire. Mars comment le matiriel

disponible peut-il conjuguer

l'un et l'autre micanisme ?

La vague ricente des

physiciens

venus de

physique statistique

a eu tendance I mettre initialement l'accent sur (es

aspects c) stochastique, d) nonliniaire, f) asynchronie, g) parallAle, h) distribui, j)

conflation. Ces choix

s'expliquent

en bonne

partie

par

l'exploitation

de

l'analogie

avec les

sytAmes magndtiques

disordonnis

(du type

verres de

spin).

et par le souci d'insister sun (es diffirences entre cerveau et ordinateur

classique.

Mais l'heure est maintenant I une vision moins

itroite,

et

plus comprihensive,

de la diversiti des riches et des

contraintes,

ce

qui

facilite un

dialogue plus

fructueux avec [es autres

disciplines

intiress6es. Dix

couples d'oppositions,

cela fait

2~°,

soit iuille choix

possibles d'approches

C'est encore une

fagon

de faire sentir la

complexiti

du cerveau.

Toute la discussion

pricidente

est nestle

(volontairement,

en

partie

du

moms)

fort alive.

Cependant

ces considirations

peuvent

servir I favoriser une riflexion

plus

instruite par

exemple,

il devient assez intiressant de concevoir le

filtrage

de l'information assuri par (es micanismes

attentionnels,

et (es processus de la mimoire I court terme, comme des moyens de risoudre

quelques-unes

des contradictions

ivoquies

ci-dessus

[19, 20, 21].

4. Niveaux d'dtude du cerveau.

Passons sun la

conception

de l'hoiuunculus

(le petit

hoiume darts le

crhne,

derriAre ses tableaux de

bond)

niive

certes,

mais dont il est diflicile de se dibarrasser tout I fait. Descartes s'itonnait

que

l'image

formie sun la ritine soit

inversie,

et

qu'on

voit droit. On dit couramment que le Greco

peignait

des personnages

allongis

I cause d'un difaut de sa

vision,

comme s'il ne

voyait

pas ses

peintures

avec les inAiues yeux. En

fait,

la

conception

de l'homunculus suppose une

rigression

I

l'infini,

et donc une infiniti de

niveaux, puisque

le

sujet

observateur est

toujours repoussi plus

loin.

Un seul

niveau,

en

revanche,

c'est tout ce I

quoi

se riduit le cerveau, pour les behavioristes

adeptes

de la boite noire.

Mis I

part

ces cas

extrAmes,

la

plupart

des auteurs s'accordent pour difinir trois niveaux.

Alais que penser de cet accord sun le

nombre,

tan< [es difinitions diffArent ?

On observe en eflet que (es critAres de ddfinition des niveaux son< fort

hitirogAnes.

En section

I,

a ALA

ivoquie

la classification

hiirarchique

de

Marr, qui

repose sun ce

qu'on appellera

un critAre de

digiiitd l'implimentation

matirielle est

bas-niveau,

le but

computationnel

est haul-niveau. En section

3,

le critAre de

position

a ALA mentionni les niveaux son< alors des aires

ciribrales,

et le flux de l'information difinit bas et haut la

piriphirie

est en

bas,

les aires

cognitives

centrales sont en haut. Un autre

critAre, plus

conforme I la tradition

physique,

est celui de la taille

on pane alors de

circuits, assemblies, super-asseinbldes.

Selon

ce critAre de

taille,

le niveau infirieur est inclus dans le niveau

supdrieur,

coinme c'est en eflet le cas

pour la difinitioii

physique

des iiiveaux

nucldaire, atomique,

moldculaire

: le noyau est une

partie

de

l'atoine, qui

est une

partie

de la inolicule. De

mime,

le niveau

macroscopique

de la

thermodynainique

est situi au-dessus du niveau

microscopique

de la

inicanique statistique.

(9)

Pour ce

qui

conceme le cerveau, on voit que ce critAre de

taille,

ou d'inclusion

(le

has-niveau

inclus dans le

haul-niveau),

diflAre nettement d'un critAre de

position

dans le flux d'inforination

(oh

le bas-niveau c6toie le

haul-niveau).

Cependant, aprAs

avoir mis en ividence ces incohirences de

difinition,

notre message ne sera pas de dire

qu'il

taut

prifirer

un critAre I un

autre,

mais au contraire de

suggirer

que

la nature ne se

pliant

pas I une stratification verticale

simple,

mieux vaut renoncer I une hiirarchie unifiie. Passer par ce

renoncement,

c'est

peut-Atre

se mettre en meilleure

position

pour

percevoir

la

complexiti

du cerveau.

En

fait,

l'ibauche de telles

complications apparait diji

en

physique

de la matibre condensie.

Avec des molicules on

peut

faire un

solide,

ou un verre, ou du

caoutchouc,

ou une cellule

biologique

Le

diagramme

de

phase

d'un matiriau

peut

Atre

compliqui,

avec des

lignes

de transition

correspondant

I des

symdtries

brisies de natures trAs

diverses,

dont

l'interprdtation

(era

appel

k des formalismes

thioriques

hitdroclites. Les

systAmes magndtiques

disordonnis fournisssent

un

exemple

iclairant I cet

igard.

Le

problAme

d'une

impureti magnitique

isolie

dans un

mital, appeli

aussi eflet

Kondo,

avait 6td 6tud16 dans

l'espoir qu'il

servirait de socle I l'6tude des matdriaux

ferromagnitiques.

Mais

lorsque

la concentration

d'impuretis

magnitiques augmente,

un

phinomAne

tout autre

apparait,

la

phase

verre de

spin,

dont le formalisme

thiorique approprii (brisure

de la

symitrie

des

rdpliques)

est irrdductible I celui de l'eflet

Kondo,

comme I celui du

ferromagndtisme.

Il itait donc en l'occurrence illusoire de concevoir l'existence de trois niveaux d'itude

superposis (une impureti, quelques impuretis, beaucoup d'impuretis).

5. Tkois niveaux d'dtude ?

C'est un passage d'un livre ricent

[22] qui

m'a fait

prendre

soudain conscience de la bizarre unanimiti sur ce nombre

3,

par oh (es divers schimas de classification des niveaux d'dtude du

cerveau semblent

s'accorder, quelle

que soil

l'ampleur

de leur

disaccord,

par

ailleurs, quart

I la maniAre

adiquate

de difinir ces niveaux.

George

Steiner

ivoque

"Le scinario freudien

tripartie

de la

psychi (qui

est lui-m@me

une

image

tellement

transparente

de la cave, des

piAces

de

sijour

et du

grenier chargi

de inimoire de la inaison

bourgeoise) [...]".

II

s'agit

de la trinitd

freudienne du ga, du moi et du surmoi.

Dans la fameuse classification du

neurobiologiste

McLean

[23],

la division du cerveau humain

en trois domaines

(reptilien, mainmiRre, primate)

fait intervenir un critAre de

position,

doubli d'un

argument

ivolutioniste

qui

confAre

supirioriti

aux structures tardives sur les structures

archiiques.

Au dibut des annies

80,

le

philosophe Jerry

Fodor

[24],

dans son livre sur la modulariti de

l'esprit, distingue systAmes

transducteurs

(capteurs sensoriels, muscles), systAmes

d'entrie

(pritraitement), systbmes cognitifs

centraux comme on

voit,

c'est une hiirarchie fondle sur

un critAre de

position

dans le flux d'information.

Rappelons qu'un philosophe antirieur, Kant, distinguait sensibiliti, entendement,

raison.

La trichotomie de David

Marr, ivoquie

en section

2, reprend

la coupure, faite par le

cognitivisme "classique",

en deux

catigories sub-symbolique (hardware)

et

symbolique (software),

la

catigorie symbolique

itant elle-mAme subdivisie en niveaux

algorithmique

et

computationnel.

En

linguistique,

la subdivision de la

catigorie symbolique

se fait en niveaux

syntactique

et

simantique.

Les diflicultis

d'appariement, lorsqu'on

tente de faire coincider des niveaux difinis selon des critAres aussi

disparates,

sent bien illustries dans une tentative ricente de

dialogue

entre un

biologiste

et un mathimaticien

[25].

(10)

N°2 NIVEAUX D'ETUDE DU

CERVEAU,

ET SAGESSE

PHYSIQUE

237

6. Discussion

La thdorie des rdseaux de neurones est-elle voude I rester confinde I l'dtude du niveau sub-

symbolique

de

l'impldmentation

? Ou bien

peut-elle

contribuer aussi I la

comprdhension

du

niveau

sdmantique,

le

plus dlevd,

dans l'dtude du

langage

?

Si l'on croit I l'existence de trois niveaux d'dtude bien

superposds (niveau

neuronal

d'impldmentation,

niveau

syntactique,

niveau

sdmantique),

on sera tentd de

rdpondre posi-

tivement I la

premiAre question,

et

ndgativement

I la seconde. Mais si l'on renonce I

imposer

un tel schdma unifid

a

priori,

ces

questions

restent ouvertes. De

fait,

it est vraisemblable que le caractbre distribud de leurs

reprdsentations joue

un role

important

dans les associations entre

concepts.

La

gdndrativitd

"infinie" de la

syntaxe (la capacitd

de

produire

inddfiniment des

phrases

nou-

velles,

bien form4es mais dventuellement

ddpourvues

de

sens)

est-elle une fonction

supdrieure

?

Ou bien cette

gdndrativitd s'apparente-t-elle

I la

mdcanique

motrice

capable d'engendrer gestes

et

acrobaties,

variis I l'infini ? La

riponse

I de telles

questions,

entre

autres,

sera influencie par la

conception, plus

ou mains

rigidement verticale, qu'on

se fait des niveaux d'itude du

cerveau.

Dans toute

investigation scientifique,

le chercheur

procAde

par

analyse

ou

synthAse,

et ii

est souvent commode de difinir des niveaux d'itude.

Mais,

en

bref,

ce

repAre

local n'est pas

nicessairement

global.

La

physique

de la matiAre condensie a

diji

montri que ce n'est pas sagesse de

projeter

une

image

de stratification

globale,

li oh la nature

s'y plie

mal.

Remerciements.

A la mimoire de

Rammal, qui

fut mon filleul

Cnrs, je

souhaite associer celle de man

pbre, qui

s'est iteint

sept

mois

plus

tard.

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Referências

Documentos relacionados