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OBSERVATIONS SUR LA HIÉRARCHIE SOCIALE CHEZ LES BOVINS DOMESTIQUES
Marie-France Bouissou, Y. Vaslet, Non Renseigné
To cite this version:
Marie-France Bouissou, Y. Vaslet, Non Renseigné. OBSERVATIONS SUR LA HIÉRARCHIE SO-
CIALE CHEZ LES BOVINS DOMESTIQUES. Annales de biologie animale, biochimie, biophysique,
1965, 5 (3), pp.327-339. �hal-00896294�
OBSERVATIONS SUR LA HIÉRARCHIE SOCIALE
CHEZ LES BOVINS DOMESTIQUES
Marie-France BOUISSOU
Y. VASLET FONTAUBERT
Laboratoire de
Physiologie de
laReproduction
Centre national de Recherches
zootechniques Jouy-en-Josas (Seine-et-Oise)
SOMMAIRE
L’observation d’une centaine de Bovins
domestiques,
entreterus en stabulation libre par groupes d’une dizaine d’individus de même sexe et sensiblement de mêmeâge,
apermis
de décriredifférents types
d’organisation
sociale : il existe des hiérarchiessimples,
linéaires, mais aussi des formescomplexes ;
lepremier
type estcependant
leplus fréquent.
L’établissement de la hiérarchie, lors de la formation du groupe, a lieu presque instantanément,
les luttes véritables sont rares. D’autre part, lors de l’introduction d’un
étranger
dans un groupeorganisé,
le nouveau venuprend
dès lespremiers
instants uneplace quelconque
dans la hiérarchie,le
plus
souvent sans combats.Il semble
qu’un
animal reconnaisse, immédiatement et à distance, la valeurhiérarchique
deson adversaire ; une mise à
l’épreuve
des forcesrespectives
despartenaires
n’intervientqu’excep-
tionnellement.
L’organisation
que nous avons mise en évidence est restée stablependant
la durée des obser- vations, soit environ 3 mois.Dans les
troupes permanentes
deMammifères,
les occasions de conflit sontfréquentes ;
elles naissent enparticulier
d’unecompétition
pour lareproduction, l’alimentation,
ou laposition
sociale. Unéquilibre
nepeut
exister que si lasupé-
riorité de certains animaux est reconnue et admise par les autres ;
l’agressivité
setrouve ainsi détournée vers des manifestations inoffensives
ayant
une valeur orga- nisatrice.De nombreuses études ont mis en évidence l’existence d’une véritable hiérar- chie sociale chez les
mammifères, depuis
les rongeurs(G R A V T
etCHANCE, 195 8 ;
G RAN
T et
MACKINTOSH, 19 6 3 ) jusqu’aux primates (CA RP E N TE R ,
Ig34Ig42YE RK ES,
1940;
u ZUCK!RMANN, 1932).
En cequi
concerne lesOngulés,
divers travaux ontprouvé
l’existence d’uneorganisation hiérarchique
destroupeaux,
aussi bien chez lesespèces
sauvages : zèbre(A N T ONIUS , ig3!-z938 ; B A C KHAUS , io6o),
mouflon(KA
TZ
,
rg4g ;H AAS , 1959 ),
bison(M AC
HuGH,195 8),
que chez lesespèces
domes-tiques :
cheval(G RZ1M E K , 1949 ),
mouton et chèvre(ScoTT, 1945-1958).
Chez les bovins
domestiques,
l’existence d’un animal dominant a été reconnuepar les
praticiens.
Dans certainesrégions
desAlpes,
le Val d’Anniviers enparticulier,
les combats de
vaches,
à la suitedesquels
s’établit unehiérarchie,
constituent unspectacle populaire (G YR , 194 6).
Plusieurs auteurs ont décrit les manifestations de dominance et de subordination dans cetteespèce,
et ont abordé l’étude du rôle des facteurs enjeu
dans l’établissement des relationshiérarchiques
entre les ani-maux :
poids corporel, taille, âge,
ancienneté dans le groupe, cornage, sexe etc.(WOODBURY,
1941 ; SCHEIN etI!’OHRMAN,
Ig55 ; GuHI. etATKESON,
Ig5g ;SCHI,O!TH, 1056-1961 ;
B!II,HARZ et MYI,REA,Ig63 ; SCHOLZ,
HIMMEL, LIPS,1964).
Mais engénéral
les conclusions ont été établies àpartir
de l’observation detroupeaux
im-portants,
dans des conditions où les relations des animauxpris
deux à deux ne pou-vaient être connues.
Il nous a donc semblé intéressant de
reprendre
cetteétude,
en observant des bovinsplacés
dans des conditions telles que l’ensemble des relations entre individuspuisse
êtreélucidé,
etqu’un
travailexpérimental,
et nonplus
seulementdescriptif, puisse
être ultérieuremententrepris.
MATÉRIEL
ETMÉTHODES
Les observations ont été faites sur une centaine d’animaux entretenus en stabulation libre,
et
répartis
en r5 lots d’une dizaine d’individus au maximum(le
détail dechaque
lot est donné par le tableaui).
Le nombre d’animaux dans un groupe doit être, en effet, relativement faible pourqu’il
soit
possible
d’observer les relations existant entre tous les individus.La surface dont
disposait chaque
animal était peuimportante, puisque
les lots étaientplacés
dans des parcs de 65m2
(fig i) ;
la nourriture était distribuée dans un râtelier decinq
mètres delong,
deux fois par
jour (fig
3). Les conditions danslesquelles
se trouvaient nos animauxs’éloignent
beau-coup de celles naturelles ou semi-naturelles décrites par SCIILOETH, ou même de celles dans
lesquelles
vivaient les troupeaux observés par SCHEIN et FOHRMAN ou GUfIL et ATKESON. Néanmoins, de
telles conditions sont favorables à l’étude que nous nous proposons, car la réduction de la surface
disponible
augmente les occasions de contact entre les individus ; la distribution d’aliments loca- lisée sur une faible longueur, créeégalement
une situationcompétitive qui
favorise l’étude des réac- tionsagressives.
On note ainsi un accroissement considérable du nombre de coups
échangés
par rapport à ce que l’on observe dans un troupeau aupâturage ;
la hiérarchieapparaît
doncplus
nettement etplus rapidement
à l’observateur. L’étude d’un groupe d’animaux d’abord au pâturage,puis
dansles parcs que nous venons de décrire, permet d’affirmer que les modifications
apportées
aux mani-festations du comportement social par nos conditions
expérimentales,
ne sont quequantitatives.
Les observations furent faites entre
8 h 3 o
et r8 h d’une cabine vitréesurplombant
les parcs et permettant de voir les animaux enquelqu’endroit qu’ils
se trouvent(fig
i etfig 2 ).
Les animaux étaient individuellement identifiés, soit par desparticularités
de leur robe, soit par des numérospeints
de part et d’autre de la croupe(fig 3 ).
RESULTATS
r.
Manifestations d’ag y essivité
Bien que dans les parcs, les animaux se cotoient sans cesse, il
n’y
a pas obli-gatoirement
àchaque
rencontre de manifestations visibles de la nature de leurs relations sociales.Cependant,
on voit assez souvent unegénisse
sediriger
vers une autre d’unemanière
qui
laisseprévoir
l’établissement d’un contact entre ces deux animaux.Nous avons à peu
près
retrouvé chez nos bovins laséquence
définie par ScxW rr et FORHMAN
( 1955 )
pour les mouvementsqualifiés d’agressifs : l’approche,
la menace(ou
mouvement avec intentionagressive,
T1NBERGEX1952 )
et le contactphysique
ou lutte
proprement dite ; cependant,
nous n’avons pas fait la distinction entre«
approche
n et « menace » dès le début del’approche,
c’est-à-dire dudéplacement
vers
l’autre,
l’animalagressif prenait
laposition menaçante :
la têtebaissée,
le cou faisant avec l’horizontale unangle
d’environ45 0 ,
le frontperpendiculaire
au sol(fig.
4
b et5 ).
Ceci est sans doute dîi àl’espace
relativement restreint dontdispo-
saient les
animaux,
et parconséquent
à la distancetoujours
faibleséparant
les in-dividus.
RECTIFICATIF
Article de
F LANzY , R!RaT, RxArrçois,
page 237-247.Figure
2, page 240.Explication
des chiffresportés
en abscisse.Pages
239. 243, 244, 245, lire : lot I, II-III, au lieu de I, II, III.Ce mouvement
peut
êtrerapide,
amenant la fuite de l’animalmenacé,
ouplus
lent
provoquant
chez luil’adoption
d’uneposture
desoumission ;
elle se manifestepar une
position
très basse de latête, plus
ou moins dans leprolongement
du cou(fig. 5) ;
ilpeut
mêmen’y
avoirqu’un simple
détournement de têtequi,
comme laposture
de soumission ou lafuite,
suffit souvent à arrêterl’agresseur.
Un autre
type
de menacepeut
avoir lieulorsqu’un
animal passe auvoisinage
d’un individu
qui
lui esthiérarchiquement supérieur :
un détournementrapide
dela tête de ce dernier vers l’animal en mouvement
suffit,
selon les cas, soit à arrêtersa
progression,
soit à le fairechanger
de direction ; ceci s’observe trèsfréquemment
au cours des
perpétuelles
rencontres des animauxvaquant
dans les travées et lorsde
l’alimentation,
certainsévinçant
ainsi les autres du ratelier d’unsimple
mou-vement de tête. KATZ
( 1949 )
aremarqué
la même chose chez le Mouflon.Dans d’autres cas un contact effectif fait suite au mouvement
agressif ;
leplus
souvent l’animal menacé
reçoit
un coup dans le flanc et fuit. Eneffet,
il neriposte
presque
jamais.
Dans le cascontraire,
il y a lutteproprement
dite(fig.
6 et7 )
dontles modalités ont été décrites par ScHW rr et F’oRHMnrr
( 1955 ).
De telles luttes sontrares et nous ne les avons observées que lors de l’introduction d’un nouvel individu dans un groupe ;
cependant,
même dans ce cas, elles ne sont pas larègle.
On remarque que si l’on
prend
des animaux réunisdepuis
un certaintemps,
deux àdeux,
les manifestations de dominance sonttoujours
le fait du même : nousdirons donc que A domine B s’il lui donne des coups et n’en
reçoit
pas.Il faut
cependant distinguer
rang social etagressivité ;
l’animaldominant,
ou animal a, n’est pas forcément celui
qui
donne leplus
de coups, mais celuiqui
endonne à tous sans en recevoir d’aucun. Nous avons vu dans nos groupes certains animaux se
placer
en tête de lahiérarchie,
bienqu’étant
très peuagressifs.
2
.
Différents types de
hiérarchieL,orsque
considérant les coupséchangés
entre lesanimaux,
on essaye de maté- Tialiser les relations observées en lesreprésentant
sur un schéma par des flèchesindiquant
le sens de ladominance,
on aboutit àplusieurs figures correspondant
àdifférents
types
de hiérarchie :a)
Hiérarchies strictement linéaires.Un individu oc domine tous les autres,
puis
unindividu domine
tous les autressauf oc, et ainsi de suite
jusqu’à
l’animal wqui
est dominé par tous(fig.
8a).
b)
Hiérarchies à tendance linéaire.L’animal
IX y estremplacé
par un «triangle
« » ; un animal A domine unanimal
B, qui
domine un animalC, qui
a son tour domineA,
l’ensemble de cesanimaux se trouvant au sommet d’une hiérarchie linéaire
classique.
Au lieu d’un« triangle
oc», onpeut
avoir un« triangle
w », ou untriangle
enposition
intermédiaire(fig.
8b-c-d).
L’existence de cestriangles
interdit toutehypothèse
sur les relations de deux animaux et, enparticulier,
nepermet
pas de conclure à lasupériorité
de A_
sur C si l’on sait par ailleurs que A est
supérieur
à B et Bsupérieur
à C.c)
Hiérarchiescomplexes.
Dans d’autres cas, on a des hiérarchies
plus complexes
telles que cellerepré-
sentée par la
figure
8 e, linéairecependant
pour les troispremiers
animaux.A la
limite,
et surtoutlorsque
le nombre des animaux estimportant,
les relationsdominance-subordination sont tellement
complexes qu’il
n’estplus possible
de lesreprésenter
par un schémasimple ;
dans ce cas, on est amené à classer les animauxuniquement
par le nombre d’individus dominés.Les hiérarchies
simples,
linéaires ou à un seultriangle,
sontcependant
lesplus fréquentes.
Sur 15lotsobservés,
8présentaient
une hiérarchielinéaire,
3présentaient
une hiérarchie à un seul
triangle, et 4
une hiérarchieplus complexe (tabl. i).
On
pourrait
penser que lasimplicité
ou lacomplexité
de la hiérarchiedépendent
de
l’hétérogénéité
ou del’homogénéité
du groupe en cequi
concerne la race, lepoids, l’âge, l’ancienneté,
le cornage etc.Cependant plusieurs
observations ont montré que l’onpeut
trouver une hiérarchiesimple
et nette dans un lot trèshomogène (lot 6)
ou au contraire une hiérarchie
complexe
dans un lothétérogène (lot il).
3
. Constitution de la hiévavchie
a)
Lovs de Laformation
dugroupe.
Dans un groupe constitué
depuis
un certaintemps,
les manifestations de lahiérarchie,
bien que nettes, sont relativement discrètes. Desimples
mouvementsde
tête, pouvant
passerinaperçus
d’un observateur nonaverti,
suffisent souventà maintenir à distance ou à
éloigner
un subordonné et, si les coups sontquand
même
fréquents,
iln’y
ajamais
de luttes véritables. D’autrepart,
les relations entre deux animaux sonttoujours
à sensunique,
c’est-à-dire que l’animal menacé oufrappé
ne
riposte
pas. Cette situation stable évite les tensions à l’intérieur du groupe etpermet
une vie normale aux individus. Pour arriver à cerésultat,
cequi
se passe lors despremières
rencontres est déterminant.Nous avons donc voulu observer l’établissement de la hiérarchie lors de la for- mation d’un groupe. Nous avons réuni dans un lieu
étranger
à tous, des animauxn’ayant jamais
été enrapport auparavant ;
d’autrepart,
les remaniements de cer-tains lots
permirent
le mêmetype
d’observations sur des nouveaux groupes, danslesquels
une vache rencontrait pour lapremière
fois lamajorité
des autres.Dans aucun cas lors de la mise en
présence
desanimaux,
iln’y
eut de luttesproprement
dites. Lefait
leplus remarquable
est larapidité
aveclaquelle
s’établit la hiévavchie : on observe d’emblée une série de coups de tête de certainesgénisses
vers cer-taines autres,
parfois
même desimples
menaces. Iln’y
a pas, comme on aurait pus’y attendre,
de mise àl’épreuve
de la force del’adversaire ;
les animaux admettent souvent dès lepremier
coup ou lapremière
menace, celuiqui
en est l’auteur commeleur
supérieur.
On
peut rapprocher
ces résultats de ceux de B!xrrsTW rr et Mnsorr( 19 63) qui
ont étudié la formation du groupe chez les
singes
M. vhesus. Les auteurs ont observé les interactions socialespendant
l’heurequi
suivit la réunion desanimaux, puis chaque jour pendant
75jours.
Bien que les animaux soient réunis pour lapremière fois,
une hiérarchie nette fut immédiatementapparente.
Dans un seul cas uneattaque
fut suivie deriposte.
Il est
possible qu’un
animalpuisse
reconnaître immédiatement la valeur hiérar-chique
de son adversairecomparée
à la sienne propre. Chez despoulets
sélectionnés pour leur faible ou forteagressivité,
on aremarqué
quelorsque
l’on met enprésence
deux individus
de’
mêmelignée,
il y aplus
de luttes que si l’on met enprésence
deux animaux de
lignées différentes ; dans ce dernier cas, il semble que le poulet
issu de la
lignée
« faible» perçoive
immédiatement ledegré d’agressivité
de son adver-saire
(G UH L, 1963).
b)
Lors de l’introduction d’unétranger.
La formation d’un groupe, où tous les animaux se trouvent simultanément dans des conditions
nouvelles,
est une situationcomplètement
différente de l’introductiond’un
étranger
dans un lotdéjà organisé.
Dans cesconditions,
nous pouvons observerson
intégration
dans la hiérarchie existante. Nous avons donc successivement intro- duit divers animaux dans des groupes connus.Lorsqu’une
vache doit êtrechangée
de parc, elle est conduite dans un couloir de communication(fig. i),
et entre d’elle-même dans l’autre parc dont on apréalablement
ouvert laporte ;
tous les animaux sont donc dans les mêmes conditionslorsqu’ils pénètrent
dans un nouveaulot ;
si l’on désire que tous les animaux du lot enquestion
aient la mêmeposition
lors de l’arrivée du nouveauvenu,
l’intro- duction a lieupendant l’alimentation,
toutes les vaches étant la tête dansl’auge
dans une direction
opposée
à celle de laporte.
Nous avons co!2staté que l’a!aimal !2ouvellement intvodzzit
peut
seplacer
à un niveauquelconque
de lahiéravchie,
sansrapport
d’ailleurs avec le vangqu’il occupait
dans sonpropre
lot. Comme dans le cas de la formation d’un groupe, cequi frappe
c’est larapidité
aveclaquelle
le nouveau venu seclasse,
très souvent sans combats.Cepen- dant,
il y aparfois
de violentes luttes avec un ouplusieurs
animaux dulot ;
ce sont d’ailleurs très souvent les mêmesqui réagissent
de cettefaçon
à l’introduction d’unétranger, jouant
enquelque
sorte le rôle de « soldats ».Ces résultats
suggèrent
que la hiérarchie sociale est déterminéeprincipalement
par des moyens
visuels,
laperception
d’attributsphysiques,
depostures, plutôt
que par une mise à
l’épreuve
de la force del’adversaire, puisqu’il
semble que d’emblée et àdistance,
un animal reconnaisse dans un autre sonsupérieur
ou soninférieur.
- 1-.
Stcabilité
de la hiérarchieSi l’établissement d’un ordre
hiérarchique
ne semble reposer, dans laplupart
des cas, sur aucune
épreuve
deforce,
nous pouvons nous demander si des luttes n’interviendront pas par la suite pour modifier des relationspeut-être
dues à desattitudes d’intimidation.
Huit lots ont été observés
pendant
au moins 3 moisaprès
leur constitution.Il
n’y
eut au cours de cettepériode
que deuxchangements (lots
5 et4 ) :
dans lepremier,
lesrapports
de dominance s’inversèrent entre lesgénisses
rg et 93 dutriangle
M et de ce fait la hiérarchie devint strictementlinéaire ;
dans le secondau
contraire,
il y eut création d’untriangle
dans une hiérarchieprécédemment
linéaire. Pour aucun de ces deux cas nous ne pouvons trouver
d’explication
satis-faisante.
Étant
donné le nombre de relationspossibles
entre les 5o animaux des huitlots,
les deux modifications intervenues constituent uneexception,
et nous pouvons considérer que la hiérarchiequi
s’établit dans un groupe de Bovins est stable.B
ERNSTEIN et MASON
qui
ont observé leur groupeexpérimental
desinges
Ll. RheSltS
pendant
75jours après
saconstitution,
n’ontremarqué
aucunchange-
ment dans l’ordre
hiérarchique
observé durant lapremière
heure.Si pour une raison ou pour une autre, il survient certains
changements,
il estcurieux de remarquer
qu’ils
seproduisent
non pasprogressivement,
mais tout aussibrusquement
que s’étaient établies lespremières
relations :d’après
ce que nous avonsobservé,
dès lepremier
coup reçu, l’animalprécédemment
dominant admet l’autrecomme son
supérieur.
CONCLUSIONS
Une hiérarchie nette et relativement stable a donc été mise en évidence dans tous les groupes de bovins
domestiques
étudiés. Cette hiérarchie s’établitrapidement
et le
plus
souvent sans combats.Chaque
animal semble doncposséder
un ensemblede
caractéristiques qui permet
à ses adversaires deprendre
immédiatement et souvent à distance la mesure de ce que nous nommerons sa valeurhiérarchique;
mais nous nepouvons considérer cette valeur comme
absolue,
car il n’existerait alors que des hiérarchiessimples, linéaires ;
elle est donc essentiellementrelative,
cequi
nousoblige
à considérer les relationsparticulières
d’un animal avec chacun des autres.On
peut
définir cette « valeurhiérarchique
relative » par l’ensemble des carac-téristiques physiques
et decomportement
tellesqu’elles
sont perçues par un autre animal de mêmeespèce.
C’est la
répétition
des observations etl’expérimentation
sur ungrand
nombrede groupes, différant
quant
à leurcomposition,
ainsi que l’étudestatistique
desrésultats fournis
qui permettra peut-être
dedégager
laplus grande importance
detel ou tel élément et de
comprendre
la «physiologie
» de la hiérarchie chez les bovins.Reçu
pourpublicalion
en avril i965.SUMMARY
OBSERVATIONS ABOUT SOCIAL IIIERARCIIY IN BOVINE
Ninety-eight
animals of the same sex andapproximately
the same age wereassigned
to 15 dif ferent groups. Each group waskept
in a small pen (65sq. meters).The social patterns of dominant behaviour have been observed in each case.
In
eight
groups there was astraight-line
rank-order ; in theothers,
the hierarchical patternswere more
complex.
The establishment of the social
hierarchy
was observed when animalsgathered
for the first time : dominance-submissionrelationships
wereimmediately
apparent,generally
without actualfighting.
Strange
animals have been introduced insocially pre-organized
groups ;they
took theirplace
in the
hierarchy
veryquickly ;
thenew-comer assigned
itself to ahigh,
a middle or a low rankwithout respect to its rank in its
previous
group.These results suggest that the social
hierarchy
is determinedby
distantperception
ofphysique
rather than
by
actualphysical challenge.
The observed social hierarchies remained
unchanged throughout
the observationperiod (e.g.
3 months).
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