HAL Id: jpa-00236530
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00236530
Submitted on 1 Jan 1961
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Reactions du 20Ne de 200 Mev avec les constituants de l’émulsion ionographique
Raymond Pfohl, Christiane Gefauff, Jean-Pierre Lonchamp
To cite this version:
Raymond Pfohl, Christiane Gefauff, Jean-Pierre Lonchamp. Reactions du 20Ne de 200 Mev avec les constituants de l’émulsion ionographique. J. Phys. Radium, 1961, 22 (10), pp.644-647. �10.1051/jphys- rad:019610022010064401�. �jpa-00236530�
BIBLIOGRAPHIE
[1] CÜER
(P.) et MORAND (M.), C. R. Acad. Sc., 1948,226, 659.
CÜER (P.), MORAND (M.) et VAN ROSSUM, C. R. Acad.
Sc., 1949, 228, 481.
CÜER (P.), C. R. Acad. Sc., 1950, 231, 846.
CÜER (P.), J. Physique Rad., 1950, 80, 906.
CÜER (P.) et COMBE (J.), C. R. Acad. Sc., 1952, 234, 82.
CÜER (P.) et COMBE (J.), C. R. Acad. Sc., 1954, 239, 351
CÜER (P.), COMBE (J.) et SAMMAN (A.), C. R. Acad. Sc., 1955, 240, 75.
CÜER (P.) et COMBE (J.), J. Physique Rad., 1955, 3, 29 S.
CÜER (P.), SAMMAN (A.) et COMBE (J.), C. R. Acad. Sc., 1955, 235, 1527.
SAMMAN (A.) et CÜER (P.), J.
Physique
Rad., 1958, 19,13.
[2] BRAUN (H.), STEIN (R.) et CÜER (P.), Conférence Inter-
nationale, Aix-en-Provence, septembre 1961.
REACTIONS DU 20Ne DE 200 MeV AVEC LES CONSTITUANTS DE L’ÉMULSION
IONOGRAPHIQUE
par RAYMOND PFOHL CHRISTIANE GEGAUFF et JEAN-PIERRE LONCHAMP
C. R. N., Département de Physique Corpusculaire, Strasbourg.
Résumé. 2014 On a exposé des émulsions nucléaires à des ions 20Ne de 200 MeV au Hilac à Berkeley.
On a calculé à partir d’une statistique de 1 000 étoiles les sections efficaces de réaction en fonction du nombre de branches, on en déduit les courbes d’excitation. Le maximum du nombre de branches
se situe vers 4. Le rapport du nombre de traces 03B1 au nombre de traces de protons est environ de 1,6 pour les réactions avec des noyaux lourds. Ce rapport augmente de 2,5 à 6 en fonction du nombre de branches pour les réactions avec les noyaux légers. Cette discrimination 03B1, protons est
facilitée par l’emploi d’émulsions diluées.
Abstract. 2014 Nuclear plates have been exposed to 200 MeV 20Ne at the Hilac in Berkeley. The
reaction cross-section is calculated for each number of prongs from statistics of 1 000 stars. The excitation functions are given. The maximum of the prong distribution is around 4 prongs. The ratio of the number of 03B1 tracks to proton tracks is approximately equal to 1.6 for reactions with heavy nuclei and increases with the prong number from 2.5 to 6 for reactions with light nuclei.
The discrimination between 03B1 and protons is made with diluted Ilford C2 emulsions
LE JOURNAL DE_PHYSIQUE ET LE RADIUM TOME 22, OCTOBRE 1961, PAGE 644.
Introduction. - Les réactions nucléaires provo-
quées
par les ions lourds(Z
>2) multichargés,
ont fait
depuis
1950l’objet
de nombreux travaux.On
trouvera une vue d’ensemble de ces travaux dans des articles de mise aupoint
de Fremlin[1],
Lefort
[2]
et Zucker[3].
L’intérêt de ces recherches est
multiple :
étudede l’excitation
coulombienne, production
de noyaux déficients en neutrons et d’éléments transura-niens, production
de noyauxcomposés
àspin
trèsélevé et à
grande énergie d’excitation,
etc... Parmiles méthodes
d’investigations utilisées,
l’émulsionphotographique
tient uneplace intéressante ;
lavisualisation des interactions a
permis
des obser-vations,
difficiles à faire par d’autresméthodes,
etqui
ont pu mettre en évidence destypes
nouveauxd’interaction. Parmi les auteurs
ayant
utilisé cetteméthode,
mentionnons : Miller àBerkeley (1952)
études des réactions
produites
par le carbone(120 MeV) [4] ;
Chackett et Fremlin en 1954 àBirmingham [5]
études des réactionsproduites
par l’azote de 60 à 140
MeV ;
Parfanovich en 1956 à Moscou[6] études des réactions produites par
l’azote et
l’oxygène à.
160 MeV.Conditions
expérimentales.
- Dans cetravail,
nous
disposons
d’un faisceau d’ions 2°Ne accéléréau Hilac de
Berkeley (*)
à uneénergie
de10
MeV/nucléon.
Le faisceau est recueilli dans des émulsionsionographiques
detype
Ilford G5,
C2,
normales et diluées en
gélatine,
de 50 à400 y d’épaisseur, développées
normalement. Les inte- ractions entre les ions Ne et les constituants de l’émulsionionographique : Ag, Br, C, N, 0,
H ontlieu dans un domaine
d’énergie compris pratique-
ment entre 30 et 200 MeV. La connaissance de la relation
parcours-énergie
des ions Ne dans l’émusion(Barkas) [7] permet
d’évaluerl’énergie
de l’ion inci- dent au moment du choc. La collision se traduit finalement par une « étoilé » dont les branches sont les traces desparticules chargées qui prennent
naissance au cours de
l’interaction.
Il est intéres-sant de
souligner
les conditionsénergétiques
danslesquelles
se font ces réactions. Dans le tableau(1)
nous donnons les barrières de
potentiel
coulombiendes éléments de l’émulsion vis-à-vis du Ne incident
dans
lesystème
du laboratoire.(*) Grâce à l’amabilité du Pr Barkas et de ses collabo- rateurs, que nous tenons à remercier.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019610022010064401
TABLEAU 1
L’énergie disponible
est donc suffisante pour surmontertoutes
ces barrières depotentiel.
Lalongueur
d’onde associée à l’ion Ne enpleine
vitesseest î = 7 X 10-15 cm. Dans une
interaction
avecAg
de rayon nucléaire R =6,5 X
10-13 cm lalongueur
d’onde dans lesystème
du centre de masseest de Aom =
8,5
X 10-15 cm, elle est doncpetite
par
rapport
aux dimensions du noyaucible,
il enest en
général
ainsi. Leproblème
d’interactionpeut
donc être traité d’unefaçon classique.
Trèssouvent l’ion incident introduit dans le
noyau
cibleune
grande énergie d’excitation
sans utiliser degrande vitesse,
cequi
exclut presque entièrement les effets detransparence.
On
peut
s’attendre à des déformations du noyauavec abaissement des barrières de
potentiel.
Uneautre
caractéristique
de ces réactions est l’inter-vention de moments orbitaux
élevés ;
parexemple
dans le cas d’une interaction d’ions Ne de 200 MeV
avec un noyau
Ag,
le momentangulaire
orbitalest de 90 ? environ. L’existence d’un tel moment
peut
modifier sensiblement les conditions de désin-tégrations
ultérieuresdu noyau composé.
Résultats
expérimentaux.
-ÉTUDE
GLOBALEDES RÉACTIONS. - La
répartition
defréquence
desétoiles en fonction du nombre de branches est donnée par la
figure
1. Ils’agit
d’unhistogramme portant
sur 906 étoiles.L’énergie
au moment duchoc va de 30 à 200 MeV. Nous constatons un maximum d’étoiles à 4 branches. La valeur moyenne du nombre de branches se situe à
3,2.
- SECTIONS EFFICACES. - Nous avons calculé la section efficace
globale
d’interaction pour toutes lesénergies
E inférieures ouégales
à un seuil Ei enfonction de ce seuil. 1
n = nombre
d’événements ;
N = nombre de
particules
incidentes.pa = nombre d’atomes cibles par unité de volume.
R(Ei)
= parcours résiduel de l’ion incident pourl’énergie
Ei.Le calcul a été fait pour tous les
types
d’étoiles(6 total) puis
pour les étoiles à2, 3, 4, 5,
6 branchesprises séparément (fig. 2).
- FONCTIONS D’EXCITATION
(fig. 3).
- On acalculé a en fonction de
l’énergie
instantanée E pour l’ensemble desétoiles, puis séparément
pour les étoiles à2, 3, 4, 5,
6 branches.Les barres d’erreur
portées
sur lafigure
3 sontles erreurs calculées à
partir
des incertitudes sur les différents facteurs intervenant dans le calcul de a.On observe que les seuils
d’apparition
d’étoilesFIG. - 1. - Réactions produites
par des ions de 2°Ne dans l’émulsion.
FIG. 2. - Sections efficaces en millibarns dans l’émulsion pour réactions produites par 20Ne.
à
4, 5,
6 branches se situentrespectivement
vers40, 80,
120 MeV. Les fonctions d’excitation semblent toutesprésenter
un même caractère :augmentation
àpartir
d’unseuil, puis
maximumassez
plat
pour uneénergie
croissante en fonction du nombre de branches. La courbe d’excitationdes étoiles à 4 branches
présente
uneaugmentation rapide
pour lesénergies supérieures
à laplus
haute des barrières de
potentiel,
80 MeV.- On a
comparé
lesvaleurs
obtenues avec la sec-tion efficace de
pénétrabilité
ap définie par Heid-mann et Bethe
[8] qui
fait intervenir un termed’énergie potentielle centrifuge
enplus
del’énergie
FIG. 3. - Sections efficaces différentielles.
[E, E + dE]. 20Ne.
de Coulomb. L’ordre de
grandeur
obtenu est enaccord avec les résultats
expérimentaux
du côtédes faibles
énergies,
l’écart devientplus important
vers les
grandes énergies, ainsi
à 180 MeV OEp = 1 bcontre 500
mb,
valeurexpérimentale.
Le fait que ci, soitsupérieur
’à sexpérimental provient
enpartie
du fait que a,, inclut toutes les
réactions,
ycompris
celles donnant lieu avec les éléments lourds à l’émis- sion de seuls neutrons. Ces
désintégrations
ne sontévidemment pas
enregistrées
dans Fémulsion.-- DISCRIMINATION ENTRE LES CIBLES. - La diversité des constituants de l’émulsion nous incite à rechercher l’élément
qui
aprovoqué
la réaction.Nous utilisons un critère
indiqué
par PARFANO-VICH
[6].
Une étude de la
répartition
deslongueurs
desparcours des noyaux de recul nous montre une
discontinuité entre 9 et 12 u. En
conséquence,
nous avons attribué les reculs de
longueur
infé-rieure à 9 11 à des réactions sur les noyaux lourds
(Ag
-Br)
notation(H),
et les reculs à parcourssupérieur
à12 y
à des réactions sur les noyauxlégers C, N, 0,
notation(L).
Sur 437
étoiles,
96 ont ainsi pu être attribuéesau Br et à
l’Ag
et 341 à C N 0. Parmielles,
il y aen 54
présentant
deux ionslourds, 6 provenant
dugroupe H et 48 du groupe L.
- RAPPORT
ce/PROTONS.
- Lacomparaison
entre le nombre de
particules
decharge
1 et departicules oc
émises au cours d’une réaction est unFIG. 4. - 2°Ne. Émulsion C2 diluée deux fois.
Nombre total d’étoiles : 437.
paramètre
très intéressant. L’utilisation d’émul- sions Ilford C2 deux fois diluées engélatine
nouspermet
une bonne discrimination entreparticules
de
charge
1 et 2. Nous avons étudié lerapport ot/p
d’une
part
pour le groupe de réactions avec noyaux lourdsH,
d’autrepart,
pour le groupe de réactionsavec noyaux
légère
L. Lafigure
4 traduitgraphe quement
les résultats en fonction du nombre de branches.- Pour le groupe
H,
cerapport
est de1,6.
Il estvoisin de celui trouvé par Flerov
[9], x/p == 1,5,
dans le cas d’interactions de N et 0 avec les noyaux lourds de l’émulsion.
- Pour le groupe
L,
cerapport augmente
de2,
5à 6 avec le nombre de
branches,
c’est-à-dire fina- lement avecl’énergie.
En
séparant
le groupe L en deux sous-groupes : l’un Lav ne contenant que des branchesprovenant
de
réactions,
dont toutes les branches sontdirigées
vers
l’avant ;
l’autre Larr
provenant
d’étoiles contenant unebranche ou
plus dirigées
vers l’arrière dans le sys- tème dulaboratoire,
nous avons les résultats sui- vants :Pour
Larr x/p
est à peuprès constant,
toutefoisFIG. 5. - 2°Ne. Émulsion C2.
légerement supérieur
à la valeur trouvée pour le groupe H.Pour Lao
a/p augmente
fortement de3,5
à 7.Ce
rapport a/p qui
restepratiquement
constantpour les groupes H et Larr
paraît
montrer que nousavons affaire dans
chaque
groupe à un même com-portement, lorsque
le nombre debranches,
c’est-à-dire
l’énergie augmente.
Pour
Lav,
les élémentscaractéristiques
sont legrand
nombre departicules
oc émises etl’augmenta-
tion de
(x/p
en fonction du nombre debranches
des étoiles.En étudiant la
répartition
des branches a et p . dans lesystème
du laboratoire par secteur de60°,
nous constatons que les oc sont
plus
fortement colli- matés vers l’avant que lesprotons,
et ceci pour les deux groupes H et L.Les
figures (5)
et(6)
donnent uneimage
carac-téristique
des réactions du groupe H(fig. 5)
et dugroupe L
(fig. 6).
Ce travail a été effectué au
Département
dePhysique Corpusculaire
du C. R. N. deStrasbourg.
FIO. 6. - 2°Ne. Émulsion C2.
Nous remercions vivement M. le Professeur P.
Cüer,
pour l’intérêt
qu’il
a bien voulutémoigner
à cetravail et pour les facilités dont nous avons pu dis- poser.
BIBLIOGRAPHIE
[1] FREMLIN (J. H.), Nuclear reactions, vol. 1. North- Holland Publishing Compagny, Amsterdam, 1959,
p. 89.
[2] LEFORT (M.), J. Physique Rad., 1960, 21, 665.
[3] ZUCKER (A.), Ann. Rev. Nucl. Sc., 1960, 10, 27.
[4]
MILLER (J. F.), U. C. R. L., 1952, 1902.[5]
CHACKETT (K. F.), FREMLIN (J. H.) et WALKER (D.), Phil. Mag., 1954, 45, 173.[6] PARFANOVICH, RABIN et SEMCHINOVA, J.E. T. P., 1956, 31, 188.
[7] HECKMANN (H. H.), PERKINS (B. L.), SIMON (W. G.),
SMITH (F. M.) et BARKAS (W. H.), Phys. Rev., 1960, 117, 544.
[8] HEIDMANN (J.) et BETHE (A.), Phys. Rev., 1951, 84, 274.
[9] FLEROV (G. N.), 2e Conférence Inter.