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Submitted on 1 Jan 1887
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Recherches expérimentales sur la diffraction
M. Gouy
To cite this version:
M. Gouy. Recherches expérimentales sur la diffraction. J. Phys. Theor. Appl., 1887, 6 (1), pp.32-38.
�10.1051/jphystap:01887006003200�. �jpa-00238739�
RECHERCHES EXPÉRIMENTALES SUR LA DIFFRACTION;
PAR M. GOUY (1).
§ I. - Obj et du Mémoire et méthode expérimentale.
La diffraction de la lumière n’avait été étudiée
jusqu’ici
quedans le cas limite où les rayons difl’ractés sont déviés d’un très
petit angle
et nes’éloignent
que très peu de la direction des rayons incidents(’ ~.
Si l’on écarte cetterestriction,
en examinant des rayons déviés d’ungrand angle
par ladiffracuion,
on se trouve enprésence
dephénomènes
nouveaux,qui
fontl’objet
du travail quenous allons résumer.
Méthode
expérilnentale. -
Onprojette l’image
d’une sourceFig. 1.
lumineuse intense
(Soleil,
arcélectrique),
sur le bord d’un écran(1) Le Mémoire complet a paru dans les Annales de C7zin2~e et de Physique,
6e série, t. VIII, juin 1886.
{’- ) Sauf pourtant avec les réseaux qui donnent, comme on sait, des résultats variables et très complexes, au point de vue de la polarisation des rayons dif- fractés.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01887006003200
opaque
( ~ ).
On observe les rayons diffractés au moyen d’un mi- croscope àlong foyer
mis aupoint
sur ce bord lui-même. On voit; ,dans le
champ
dumicroscope
uneligne
lumineuse trèsbrillante, qui
dessine le bord del’écran,
etqui
est formée par la lumière diifractée. Lafige
i montrel’appareil
enprojection horizontale,
le bord de l’écran étant vertical
(A,
lentille deprojection,
achro-matique ; S, image
de la source ;SC,
écran;B, objectif
du micro-scope ; m, déviation des rayons reçus dans
l’instrument).
§ II. - Diffraction intérieure à l’ombre géométrique.
Dans la
position
de la~~r.
1, les rayonsdiffractés,
pour arriver àl’observateur,
contournent le bord de l’écran etpénètrent
dansl’ombre
géométrique,
sansmélange possible
de lumière réfléchie.Leur intensité diminue
quand
la déviation w augmente, d’abordrapidemen t, puis
de moins en moinsvite;
on peut encore observeraisément,
avec presque tous lesmétaux,
des rayons déviés de x 50°à
160°,
etpossédant, malgré
cettegrande déviation,
une intensitéassez notable. Aucune
particularité
nedistingue
la direction oùles rayons diffractés sont
perpendiculaires
aux rayons incidents.L’intensité est
indépendante
de la nature del’écran, lorsque
ladéviation est très
petite; mais, quand
celle-ci estnotable,
l’inten-sité est d’autant moindre que le bord est
plus
arrondi. Elledépend
aussi de la nature du
métal;
ainsil’argent
donne environ quatre foisplus
de lumière quel’acier,
pour une déviation de450.
.
Colorations des rayons
diffractés.
- La lumière incidente étantblanche,
les rayons diffractésprésentent
des colorationssouvent très
vives, quand
la déviation n’est pas trèspetite,
etvariables suivant le métal
qui
forme l’écran. Avec l’acier et laplupart
des corps peu colorés et d’un médiocrepouvoir
réflec-teur, la lumière diffractée est
blanche,
ou un peujaunâtre quand
(1) Les écrans, en général métalliques, doivent avoir un bord bien régulier, ou tranchant, ou légèrement arrondi, ce qui modifie les phénomènes. L’épaisseur du
bord doit toujours être très petite; une épaisseur de I I00 est déjà trop considé-
100
rable pour de très grandes déviations.
J. de Phys., 2e série, t. VI. (Janvier 1887.)
34
la déviation est très
grande
et le bord arrondi.L’argent
donne dela lumière blanche ou peu colorée avec un bord
tranchant;
avecun bord
arrondi,
on a des alternances de teintes assezvives,
variables avec la
déviation,
allant dujaune
vert au rouge; ces teintes sont d’autantplus
vivesqu’elles
sont moinsréfrangibles.
Quand
le bord estplus arrondi,
elles passent àl’orangé
et aurouge et prennent une
grande
intensité. Plusieurs métaux sensi- blement blancs se comportent à peuprès
commel’argent.
Lesmétaux rouges
(cuivre, or)
ne donnent que des tein tesorangé
ourouge,
qui
deviennent très puresquand
le bord est un peuarrondi;
ces teintes
rappellent
la couleursuperficielle
dumétal, exagérée
comme elle le serait
après plusieurs réflexions ; analysées
au spec- Lroscope, ellesparaissent
presquemonochromatiques.
La manièredont se comporte
chaque
métal estcaractéristique,
presque indé-pendante
de la manière dont le bord a ététravaillé, quoique
lesbords bien
réguliers
donnent seuls des teintes très pures.Polarisation des rayons
diffractés.
- La lumière incidente étantnaturelle,
les rayons diffractés à l’intérieur de l’ombre pos- sèdent unepolarisation rectiligne partielle, parallèlement
au bordde
l’écran,
c’est-à-direperpendiculairement
auplan
dediffrac- tion, qui
contient les rayons incidents et les rayons dinractés.Cette
polarisation,
insensible pour depetites déviations,
s’accroîttrès
rapidement quand
la déviation augmen te, devient bientôt presquecomplète,
et se maintientainsi jusqu’à
la limite desexpé-
riences. Avec tous les métaux
qui
peuvent do.nner un bord bienrégulier,
on obtient unepolarisation complète à quelques
dix-millièn1es
près,
dès que la .déviation atteint 80° ou90°.
Il
importait
de rechercher si cette actionpolarisatrice
de ladiffraction
intérieure,
d’uneénergie
siremarquable,
nedépendait
pas de
quelque particularité
due au travail du bord del’écran;
pour cela on a examiné des écrans dont les arêtes étaient formées par des moyens très
divers,
soit paraiguisage, soit,
pour les métaux mous, au moyen d’une lametranchante,
soit par rupture ou cli- vage. On a aussi utilisé les arêtes naturelles de cristaux opaques.Le
phénomène
atoujours
été de même sens, trèsmarqué,
et lesdifférences d’intensité de la
polarisation paraissent
duesprincipa-
lement au
plus
ou moins derégularité
de l’arête. Le noir de fuméefait seul
exception
et ne donnequ’une polarisation insensible, lorsqu’il
est bicn mat.Ces
expériences présentent
uneparticularité
trèsdigne
d’atten.tion.
Lorsqu’on
étudie la lumière diffractée au moyen d’un ana-lyseur biréfringent,
dont la sectionprincipale
estperpendiculaire
au bord de
l’écran,
on constate que les deuximages présentent
des teintes fort différentes. La
plus intense, polarisée parallèle-
ment au bord de
l’écran, présente
les mêmes teintes vives que la lumièrediffractée, prise
dans sonensemhle;
l’autrein2aye
esttouj’ours palfaitement blanche,
avec tous lesmétaux,
pourvu que le bord soit bienrégulier.
Avec lecuivre,
parexemple, l’image
intense est d’un rouge pur, et
l’image
faible estblanche,
ouparaît
un peu verdâtre par un effet de contraste
physiologique.
Ainsi lacause,
quelle qu’elle soit, qui
colore si vivement la lumière dif-fractée, n’agit
pas sur sa composanteperpendiculaire
au bord del’écran.
Lumière
incidente polarisée. - Lorsque
la lumière incidenteest
polarisée parallèlement
ouperpendiculairement
au bord del’écran,
il en est de même de la lumièrediffractée;
dans lepremier
cas, cette lumière est vive et
présente
les colorations variées quenous avons décrites
précédemment;
dans le second cas, elle estparfai tement blanche,
et d’une intensi té très faiblequand
la dé-viation est un peu
grande.
Pour les autres azimuts de
polarisation
des rayonsincidents,
ladiffraction
produit
une rotation duplan
depolarisation, qui a
pour effet de le rendre presqueparallèle
au bord de l’écran. Mais deplus, quand
le bord n’est pas trèstranchant,
la diffraction donne de la lumièrepolarisée elliptiquement,
enproduisant
une diffé-rence de marche entre les deux
composantes
de la lumière inci- dentepolarisées parallèlement
etperpendiculairement
au bord del’écran;
la seconde de ces composantesprend
l’avance. Cettedifférence de marche est croissante avec la
déviation ;
elleapproche beaucoup
de - et mêmedépasse
un peu cette valeur avec certains4
métaux. Il y a donc une
polat-isation elliptique
pardiffraction,
qui peut
devenir sensiblement circulaire.Milieux autres que l’azr. - Dans des
liquides plus
ou moinsréfringents,
lesphénoménes généraux
sont les mêmes que dans1’air.
Mais,
pour un écrandéterminé,
les effetsvarient;
l’immersion dans un milieuréfringent
les modifie commesi,
dansl’air,
onrendait le bord
plus
arrondi. Ainsi un écrand’argent
à bord trèsfin
donne,
dansl’air,
de la lumière presqueblanche;
dansl’eau,
on aura la teinte
jaune orangé;
dans lechloroforme, plus
réfrin-gent, on aura un
orangé
rouge trèsvif; enfin,
dans le sulfure decarbone,
encoreplus réfringent,
la lumière sera d’un rouge presque pur.§ III. - Diffraction extérieure à l’ombre géométrique.
En
disposant l’expérience
commel’indique la f g-.
~, on peutFig. 2. -
étudier la lumière diffractée à l’extérieur de l’ombre
géométrique.
On voit dans le
champ
dumicroscope
uneligne
lumineuse formée à la fois par la lumière diffractée et par cellequi
est réfléchie surle bord de l’écran. Des bords très tranchants donnent seuls des
phénomènes
notablement différents de ceux de la réflexion ordi- naire et montrent les effets de la diffraction.Avec une arête très tranchante et très
régulière,
l’intensité lumineuse est trèsgrande
pour une trèspetite
déviation et décroîtquand
la déviation augmente, d’abord trèsrapidement, puis
demoins en moins vite
jusqu’à
la limite desexpériences.
Pour unemême
déviation,
l’intensité lumineuse est la même que pour ladiffraction intérieure,
avec la lumière incidentenaturelle,
comme le montre la
comparaison
directe.Pola~°iscztion. -- La lumière incidente étant
naturelle,
la lumièrediffractée est
polarisée perpendiculairement
au bord del’écran,
c’est-à-dire
parallèlement
auplan
de diffraction. Cettepolarisation
augmente avec la déviation
jusque
vers 30° ou40°, puis
décroît unpeu. A son
maximum,
avec des arêtes trèstranchantes,
elle estpresque
complète,
à deux ou trois centièmesprès,
etquelquefois
moins. Cette
polarisation
est de même sens que celle que donnerait lasimple
réflexion sur le bord del’écran,
mais hors de toute pro-portion
aveccelle-ci, toujours
assezfaible;
on doit donc l’attribuer à la diffraction extérieure. Ainsi les deux genres dediffraction,
intérieure et
extérieure,
donnent despolarisations
trèsmarquées,
mais dans deux sens
j~ec~ann-ulai~°es.
Ces effetscomplémentaires
des deux genres de
diffraction,
tout à faitimprévus, expliquent jusqu’à
un certainpoint pourquoi
lesréseaux,
où ces deux genres de diffraction existentsimultanément,
donnent unepolarisation
peu
marquée
et de sens variable.’
Remarque. - Remarquons,
enterminant,
que les théories de ladiffraction,
données par Stokes et par d’autres auteurs, ne faisaientprévoir,
ni les effetscomplémentaires
des deux genres de diffrac-tion,
ni les colorationsdépendant
de la nature del’écran,
ni lapolarisation elliptique produite
par la diffraction intérieure. Il semble doncqu’un
élément essentiel duproblème
avait éténéglige ;
en
effet,
lesphénomènes dépendant
de la nature de l’écran montrentque celui-ci ne se borne pas à arrêter une
partie
de l’onde inci-dente,
et que le métal entre en relation avec le mouvement vibra- toirequi
se propage auvoisinage
immédiat de l’arête. La théoriede la diffraction doit tenir compte de cette relation et se trouve par là
rapprochée
de la théorie de la réflexionmétallique ;
les deuxgenres de
phénomènes présentent
d’ailleurs certainesanalogies,
pour
lesquelles
nous renverrons au Mémoiresoriginal.
MÉTHODE PRATIQUE POUR L’EXÉCUTION DES PRISMES DE NICOL ET DE FOUCAULT;
PAR M. LÉON LAURENT.
On sait que le
prisme
de Nicol est formé d’un cristal despath
d’Islande
~.BGD ~ f ~°. y.
On le scie en deux suivant!~.G ;
les par- ties sciées sontpolies
et collées au baume de Canada. Un rayonlumineux, qui
traverse un nicol bienexécuté,
ne doit pas en sortir dévi é .Fig. i. 1
Pour arriver a ce
but,
il fautremplir
les conditions suivantes : -.~les faces terminales
AB,
CD doivent êtreparallèles
aux cli-vages ; les surfaces intérieures AC doivent faire des
angles é~ czzz.~°
avec les
premières
et êtreégalement
inclinées sur les faces laté-rales ;
enfin les surfacespolies
doivent êtreplanes.
Dans les
ateliers,
onprend
pourguides
les faces terminaleAB, CD;
on les travaille en seréglant
sur lesclivages,
par à peuprès. L’angle
de ces faces avec les faces intérieures AC seprend
au
goniomètre d’application,
pourchaque pièce
et l’inclinaisonsur les faces latérales se fait à
l’oeil;
il y a nécessairement des dif- férencesplus
ou moinsgrandes
entre les demi-nicols et ilfaut,
avant de les coller à
demeure,
les collerprovisoirement
pour re- chercher par tâtonnements ceuxqui
se compensent le mieux.Depuis plusieurs années,
lespath
d’Islande est devenu trèsrare;
aujourd’hui
le beauspath
ne se trouve mêmeplus
en gros