HAL Id: jpa-00240502
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Les tourbillons cellulaires dans une nappe liquide. - Méthodes optiques d’observation et d’enregistrement
Henri Bénard
To cite this version:
Henri Bénard. Les tourbillons cellulaires dans une nappe liquide. - Méthodes optiques d’observation et d’enregistrement. J. Phys. Theor. Appl., 1901, 10 (1), pp.254-266.
�10.1051/jphystap:0190100100025400�. �jpa-00240502�
254
LES TOURBILLONS CELLULAIRES DANS UNE NAPPE LIQUIDE. - MÉTHODES OPTIQUES D’OBSERVATION ET D’ENREGISTREMENT ;
Par M. HENRI BÉNARD.
Dans une mappe mince de
liquide qui
est, enrégime permanent,
lesiège
de la circulation décrite dans unprécédent
article(1),
lesvitesses des courants sont assez considérables pour que les surfaces isobares ne
puissent plus
êtreregardées
comme desplans
hori-zontaux. En
particulier,
la surface libre n’est pasplane :
ellepré-
sente d’ailleurs exactement les mêmes éléments de
symétrie que
lacirculation interne. Le sens des
dépressions superficielles
est facile àprévoir, d’après
le sens des courants : il faut un excès depression
pour que l’afflux
centripète
des couchesinférieures,
auvoisinage
dela
paroi
dufond, puisse
avoirlieu, malgré
la viscosité duliquide :
aux centres de cellules
correspondront
donc des centres dedépres-
sion.
Des méthodes
optiques
trèsprécises
sont nécessaires pour mettreen évidence ces différences de
niveau, qui
restent extrêmement faibles(de
l’ordre de 1 p auplus
pour uneépaisseur
de 1 milli-mètre de
spermaceti
à10(~°).
Mais leurpetitesse
même rend inté-ressante
l’application
à cette surfaceliquide
desprocédés optiques employés
pour étudier lespetites
déformations des surfaces solidespolies.
Les méthodes
principales qui
ont servi soit à l’observationdirecte,
soit à
l’enregistrement photographique,
vont êtrepassées rapi-
dement en revue, chacune d’elles
ayant
une valeur d’informationparticulière.
D’une
façon générale, l’appareil permet
de faire tomber sur la nappeliquide
un faisceau de lumièrerigoureusement parallèle
etvertical,
et d’étudier soit le faisceau réfléchi par la surfacelibre,
soit le faisceau transmis. Dans ce
but,
unegrande partie
du fondplan
de la cuve a étésimplement dépolie
et noircie : dans lapartie correspondante
duchamp,
la lumière estuniquement
réfléchie par la surface libre duliquide. Mais,
au centre de la cuve, un miroir circulaired’acier, optiquement plan,
a été encastré dans le bloc de(1) J. de Ph., 3e série, t. IX, p. 513-524; 1900.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:0190100100025400
255
fonte,
sonplan
coïncidantrigoureusement
avec celui du reste de la .cuve; ce miroir
réfléchit,
sous l’incidencenormale,
le faisceau transmis par la nappeliquide.
Dans laportion correspondante
duchamp,
on a doncsuperposition
du faisceausimplement
réfléchipar la surface
libre,
et du faisceau transmis par la nappe, réfléchisur le miroir d’acier et réfracté de nouveau à la
sortie ; mais,
ce der-nier étant de
beaucoup
leplus intense,
lasuperposition
des deuxfaisceaux n’offre aucun inconvénient
quand
on veut observer ouphotographier
le second. Dans une desméthodes,
on les utilise d’ailleurs tous les deux pour les faire interférer.On ne
peut
songer à décrire ici lesdispositifs particuliers
à cha-cune de ces méthodes. Toutes
comportent
lesparties
essentielles suivantes :11 Un
système convergent
à axeoptique horizontal, qui
concentrela lumière d’une source
intense, monochromatique
oublanche,
sui-vant les cas, sur un très
petit prisme
à réflexiontotale, isocèle,
rec-tangle, diaphragmé
par un écran dontl’ouverture, circulaire,
amoins de 1 millimètre de diamètre.
2° Une lentille
achromatique,
àlong foyer (601)
dont l’axeoptique
est
rigoureusement
vertical. Lepetit prisme a
sa face horizontalediaphragmée
située dans leplan
focal de cettelentille,
et le centre dupetit
trou est àoe, 10
de son axeoptique.
Le faisceauparallèle
incident forme donc avec la verticale un
angle
dequelques
minutesseulement : si la réflexion avait lieu sur un miroir
plan horizontal,
l’autocollimationdonnerait
uneimage conjuguée
située dans lemême
plan focal,
à0~,30
seulement dupetit
trou lui-même.3° Le faisceau
réfléchi,
soit par la surface libre duliquide,
soitpar le miroir
d’acier,
repasse par la lentille collimatrice. Suivant laposition
d’un secondprisme
à réflexiontotale, placé
au-dessus duplan
focal et mobile entreglissières,
onpeut
le recevoir soit dansune lunette à axe
optique horizontal,
dont l’oculaire a une trèsgrande
course, soit dans une chambrephotographique
dont l’ob-jectif
a son axeoptique
vertical.Enfin un troisième
système optique récepteur,
dont l’axe est hori-zontal, permet
l’étude du faisceauréfléchi,
sans le faire repasser par la lentille collimatrice : c’est alors une lame à facesparallèles,
inclinée à 451,
placée
au-dessous de cettelentille, qui
renvoie hori-zontalement le faisceau à étudier sur l’axe d’un banc
d’optique ;
mais la
glace
a l’inconvénient de doubler lesimages.
256
Première Utéthode. --
Franges d’i~zte~~fe~ne~2ce
éigrande ditf(/rence
de nlarche clans l’ai;’ entre la
surface
libre dulic~ui~le
et unesurfccee plane
horizontale. - Cetteméthode, qui
n’L1t11Ise que la lumière réfléchies par la surfacelibre,
donne directement les courbes de niveau de cette surface. Enemployant
une des sources intensesmonochromatiques
de l’arcélectrique jaillissant
dans le vide entredeux électrodes de mercure
(longueur
d’onde:OP,,4358),
tel que l’em-ploient
M~I. Pérot etFabry ~~),
on a pu arriver à concilier les condi- tions d’intensité lumineuse et de bonne visibilité desfranges,
defaçon
à les
photographier, malgré
leur mobilité que toutes lesprécautions
ne
peuvent supprimer complètement,
et cela avec une durée depose de
Os,2
environ.F.(i. !. .
La
/~y.
1 donne les courbes de niveau dessinées dans le cas où lerégime permanent
limite(hexagonal régulier)
estsupposé
établi. Ladescription
des formes queprésente
cette surfacepeut
se résumer à l’aide desexpressions
usitées entopographie :
Le centre de
chaque hexagone
cellulaire est un orrfbilic concave, centr’e dedépression. Chaque
sommet ternaire commun à troispolygones
est un so»1»eeltopographique (presque
untrièdre).
Le~réseau
polygonal
est constitué delignes
defc~2t,e, séparant
les unsdes autres les différents
bassins J.
la surface libre dechaque
celluleforme chacun de ces bassins
hexagonaux.
Unel£gne
clethalweg joint
deux à deux lesombilics
concavescontigus;
cethalweg
estd’ailleurs très peu dessiné et s’évanouit
complètement
aux ombilics.(1) C. R., t. CXXVIII, p. 11~6 ; 1899; - et J. cle Phys., 3e série, t. IX, p. 369;
1900.
257
Lignes
dethalweg
etlignes
de faite secoupent
àangle
droit auxcols, qui
sont les milieux des côtés del’lm~agone :
en cespoints,
lacourbe de niveau
présente
unpoint
double. Leslignes
de faite sont,-
relativement,
- de véritablescrêtes, séparant
deux versantspresque
plans
auvoisinage
imnédiat de la crête(’) .
Tous les
points homologues
étant sur la même courbe deniveau,
on voit que la seule définition de cette
surface,
même si l’on nesavait rien de la circulation
interne, conduirait,
dans lerégime
per-manent
limite,
à définir les mêmes éléments desymétrie
et la mêmespériodicité
sur trois directions derangées
à 60° l’une de l’autre.~Jeuxiè~~ae méthode. -
Foyer.s
etlignes focales 9-e)îzarqilables.
-La surface libre formant
miroir,
onpeut
obtenir enparticulier,
enmettant convenablement au
point,
danschaque
cas, lesystème optique récepteur :
’l° Les
foyers
enquinconce
des miroirs concaves que forment lesombilics
92° Le réseau
polygonal
delignes focales,
que donnent les crêtes fonctionnant comme miroirscylindriques
convexes.,Si l’on utilise la lumière transmise
par la
nappeliquide
et réfléchiepar le I1211’’Olr
d’acier,
on obtient :3° Les
foyers
enquinconce
des lentilles concaves que forment les ombilics(lentilles plan-concaves,
doublées par le miroird’acier) ;
4~ Le réseau
polygonal
donné par les crêtes fonctionnant commelentilles
cylindriques
convexes.On
peut
calculer les rayons de courburecorrespondants d’après
lamise au
point
de la lunetteréceptrice,
lnais ces mesuresmanquent
deprécision,
car la mise aupoint optimum
est mal définie : les aber- rations sontinévitables, claque
bassia cellulaire secomportant
à peuprès,
dans sapartie centrale,
comme un miroirhyperbolique;
onne
peut songer à diaphragmer
toutes lescellules,
pour n’utiliser que les miroirssphériques
osculateurs aux ombilics concaves.Les
foyers ponctuels (i 0
et3°)
donnent un moded’enregistrement purement optique
duquinconce
formé par les centres de cellules. - Leslignes
focales(~°
et4°) enregistrent
le réseau depolygones.
-Le
quatrième procédé
estparticulièrement avantageux
pour lapho-
(1) Dans la région du champ occupée par le miroir d’acier, ces crêtes forment donc de véritables biprismes : on obtient en effet les franges correspondantes, parallèles à la crête,
258
tographie :
on obtient le réseau dessiné par un trait lumineux intense.régulier
etfin,
comme tracé autire-ligne.
- C’est leprocédé qui
aFic,. 2. -- Grandeur naturelle (calqué
sur une photographie).
Tenipérature : 60°.
Épaisseur:
61.0,tL.FIL.. ,. -- ’JrUJ1I!c ur Jlülurelle.
Température : 88°.
Épaisseur :
755!J..été seul utilisé ponr les mesures définitives des dimensions transver- sales des cellules
( fiJ. ~
et 3reproduites
ennégatif) ..
Tro£siè1ne mét7zode. -
Relief e~xc~~é~~~
de lasurface
iibre(Lumiére réfle’chie,
ou lu»îièj-et1’1ansmz’se).
- On connait la méthode admirable de Foucault pour rendrevisibles,
en lesexagérant
des milliers defois,
les moindres défauts des miroirs detélescopes.
Unprocédé analogue permet
d’observer lesplus petites inégalités
d’une surfacepresque
plane,
parrapport
auplan parfait.
Ilsuffit,
dans ledispositif décrit,
dedéplacer
unpetit
écran dans leplan
focal de la lentilleFIG. 4. - Grandeur naturelle.
Température: 90°.
Épaisseur :
450,u.collimatrice,
defaçon
hll7tel’Cepter,
dans laportion
laplus
rétréciedu faisceau de retour, les rayons les
pIns
inclinés dans une certaine direction. La lunette ou la chambrephotographique qui reçoit
le259 reste du faisceau est mise au
point
sur la surface libre elle-même :on obtient un relief énormément
exagéré
de cettesurface, qui parait
éclairée en lumière
parallèle oblique.
Ceprocédé
convient surtouten lumière transmise. La
flg. 4
montre le résultat obtenu : comme tous lesreliefs,
il faut savoir dansquel
sensl’interpréter :
avec l’exa-gération qu’il donne,
les crêtesparaissent
des arêtesvives,
bien que le rayon de courbure minimum réel soit encore de 15 centimètres. La sensibilité de ceprocédé
apermis
de déceler des différences de niveau inférieures àOu,01 correspondant
à despentes due 500 1000
~00.000parrapport
auplan
horizontal.Quatrième méthode. -
Franges d’interférence
entre les deux faces de la lameliquide
elle-même. - Ledispositif général
est le même :on utilise la
région
duchamp occupée
par le miroird’acier ;
mais lasource
employée
est l’arc au mercure dans le vide. On a, en lumièremonochromatique,
lesfranges
d’interférence entre le faisceau réfléchi par la surface libre et le faisceau réfléchi par le miroir d’acier. Elles donnent les courbesd’égale
différence demarche,
et leurs formes tiennent à la fois à larépartition
desépaisseurs
et à larépartition
destempératures
internes de la nappeliquide,
c’est-à-dire des indices de réfraction. Comme onconnaît,
par les méthodesprécédentes,
lescourbes de niveau de la surface
libre,
la méthode actuellerenseigne
donc sur la distribution des isothermes moyens, la moyenne étant faite sur
chaque
verticale. L’axe dechaque
cellule est d’ailleurs la droite verticale laplus chaude ;
le résultat de lacomparaison
donnedonc l’ordre de
grandeur
des écarts extrêmes destempératures
desdivers
points
de la nappeliquide.
Ces différences sont trèsfaibles,
de l’ordre de I" an
plus (1).
Les
franges
données par la lameliquide
ont tout à fait les formesdessinées
figé i ;
si le miroir d’acier est bienplan
etrigoureusement horizontal,
leurrégularité
estparfaite :
le méme motif serépète indéfiniment ;
mais leur mobilité et le peud’opposition
entre les(1) Une expérience d’un tout autre genre renseigne sur les isothermes superficiels.
On laisse refroidir très lentement le liquide jusqu’à sa température de solidifica- tion : les isochrones de solidification sont identiques à ce que seraient les isothermes
superficiels, en régime rigoureusement permanent : la solidification commence aux sommets et les courbes en question ont des formes analogues aux courbes de niveau de la fiq. 1. L’hétérogénéité des températures de la nappe a donc suffi dans ce cas à créer des cloisons inter-cellulaires solides.
260
maxima et les
minima,
dîi à lagrande inégalité
des faisceaux inter-férents,
les rend bien difficiles àphotographier.
ÉTUDE QUANTITATIVE DU RÉGIME PERMANENT.
Les mesures effectuées ont été d’ordre
géométrique, cinématique, thermométrique
etdynamique. J’indiquerai
d’abord leprincipe
desméthodes et la
précision
dechaque espèce
de mesures.1° Mesu~~es d’ord~~e
géo1nétrique.
- Lesépaisseurs
de la nappeliquide
sont mesurées avec une errerprobable
de2p. environ,
soit1. d i , 1 l’d’ . ,
une erreur relative
due 1 a 300.
250 500 Leprocédé
consiste il amener unepointe fine,
visée par unmicroscope
àlong foyer,
en contact avec sonimage
donnée par réflexion sur la surfaceliquide ;
ledéplacement
vertical de la
pointe
estamplifié
par un levierportant
une croisée deréticule que l’on vise à l’aide d’un cathétomètre.
Les différences de cotes des divers
points
de la surface libre sont mesurées àOu~,02 près,
sur les clichés defranges.
Les dimensions latérales des cellules s’obtiennent en
comptant,
surles
photographies du
réseaupolygonal,
le nombred’hexagones qui
couvrent une surface
donnée,
celle du miroir d’acier circulaire. Ce dénombrement a étéeffectué,
enprojection,
sur une centaine de clichésanalogues
à ceux quereproduisent
lesfig. 2
et 3 : il estnécessaire,
cela va sansdire,
d’évaluer la valeur des fractions de cellulesqui
se trouventcoupées
par le cercle limitant lechamp.
Lesvaleurs
qu’on
en déduit pour la distance entre les centres des cellulescontiguës,
distancequ’on désignera
désormais par),,
ont unepréci-
sion relative très
grande,
du même ordre que celle des mesuresd’épaisseur
1 à 1d’épaisseur ~0~ 1)
2° l~lesnr~es d’ordre
cinématique.
- Ce sont des mesures depériodes.
A l’aide de la lunette horizontale
décrite,
onsuit,
enprojection
hori-zontale,
les oscillations isochrones d’uneparticule
solideincorporée, qui
se détache en noir sur le fond lumineux brillam1ent éclairé que limite ledisque d’acier;
on mesure la durée des oscillations à l’aide d’un chronomètre àpointeur.
Pour rendre visibles les contours descellules,
il suffit de provoquer en mêmetemps,
par la troisième méthodeoptique,
le relief de la surface libre : onpeut
donc évaluer lalongueur
des filetsprojetés
horizontalement.261 3° l’Vlean~~es c~l’o~olt~e
therJ1lique (flux
de chaleur etieinpé1-atures].
-Le bloc
cylindrique
de fonteprécédemment décrit, qui sépare
lanappe
liquide
de l’étuve à1:00(B
estparfaitement protégé
contretoute
déperdition
latérale : de cettefaçon,
les isothermes sont desplans horizontaux,
et le flm de chaleur vertical est uniforme dans tout leplan.
On s’en assure à l’aide decouples thermo-électriques
très 5ensible-s
(fer-constant an),
et l’on calcule ce flux vertical enmesurant la différence des
températures
en deuxpoints
de l’axedu
cylindre
situés à 5 centimètres de distance verticale. Pour. , ..
1. 1 1
1 d fl .1
avoir une
précision
relative de20
9-0 sur les mesuresde flux,
il afallu
étudier,
pour lescouples
et legalvanomètre,
lesdispositifs
lesplus sensibles,
donnant la différence des deuxtempératures
à0°,005 près.
A défaut de
procédé tllermométrique
direct pour déterminer latempérature
moyenne de la nappeliquide,
on apris
latempérature
du fond de la cuve, déduite des mesures
thermo-électriques
effectuéesen différents
points
sur l’axe du bloc. La(Iuatrième
méthodeoptique (franges
formées par la laineliquide elle-même) a justifié
cetteassimilation, puisque
la coucheliquide
n’a certainement pas, entreses divers
points,
de différences detempérature dépassant
11.Pour étudier l’influence de la
température
sur les dimensionstransversales,
on aprovoqué
1111C variationcontinue,
mais trèsrégulière
et extrêmement lente des conditionsthermiques;
pourcela,
lebloc, préalablement
chauffé à100°,
est abandonné àlui-même, protégé
contre toutedéperdition
latérale ou inférieure. La chaleuremmagasinée
nepeut
s’écouler que par convection à travers la nappeliquide.
Avec cedispusitif,
la variations des conditionsthermiques
est assez lente pour offrir tonte sécurité aupoint
de vuedes lois du
régime permanent.
La vitesse de refroidissement estd’abord,
auvoisinage
de100°,
det)°,00(i
parseconde ;
elle n’estplus
que de
01,001
parseconde,
auvoisinage
cle 50°. Le refroidissement de ’~ 0~° à 501 durequatre
heures. Onobtient,
enprenant
des clichésà intervalles
égaux
et effectuant des lectiires simultanées augalva- nomètre,
autant de donnéesnumériques qu on
le désire. Aucuneétuve à
température
fixe ne donnerait une constance pi ~sparfaite.
Des
expériences
effectuées avec des vitesses de refroidissement tout à fait différentes ontdonné,
pour la loi des dimensions en fonction de latempérature,
des courbes exactementsuperposé es,
cequi
262
justifie
la méthode, enprouvant
que les dimensions des celluless’accommodent,
sans retardappréciable,
aux conditionsthern1iqnes
lentement variables
(~ ).
LOIS
NUMERIQUES.
I. -- Lois des dimercsions transversales.
’1°
Influence
del’épaisseur.
- La loigrossièrement approchée, qu’ont
révélée lespremières
mesures, est laproportionnalité
desdimensions transversales à
l’épaisseur.
Autrementdit,
lesprismes
cellulaires restent semblables
quand l’épaisseur croît (2).
Lesmesures
précises
ont montré l’existence d’écartssystématiques
etnotables. Les nombres suivants sont extraits d’une série effectuée
avec du
spermaceti
à 100° par la méthode desdépôts pulvérulents (troisième
méthodemécanique,
p.208) :
On trouvera
plus
loin les résultats définitifs à diversestempé-
ratures.
2°
Influence
duflux
de chaleur. - A l’ordre deprécision
desmesures, le flux de chaleur
variant,
la distance stable ~ entre deux centres d’ascensioncontigus
ne varie pas, latempérature
restantla
même; toutefois,
il faut fairequelques
réserves : les variations du flux étaient peu considérables.3°
Influence de
latempérature.
- Lafig. 5
résume les résultats :on a
porté
en abscisses lestempératures
duliquide,
de 100° à501,
(1) Cet article se rapportant exclusivement au ré,gime pennanent, on ne décrira pas ici le mécanisme de multiplication des cellules et de leur résorption.
On trouvera tous les renseignements relatifs à l’état variable des courants dans deux articles parus dans la Revue générale des Sciences (~.o et 3t~ décembre 1900).
(2) ~1. GU~sH~RO avait trouvé la même loi pour son tachetage des plaques
voilées abandonnées sous une couche mince de bain développateur (Séances de
la Soc. de Ph,., 1897, p. 110).
263
et en ordonnées les valeurs du
rapport e~
On voit l’o1-died’approxi-
A
mation de la
loi f
À _-_constante,
aux diversesépaisseurs.
FiG. 5.
cz)
De 100° à501,
lerapport e1
pour uneépaisseur
déterminéecroît,
passe par unmaximum, puis
décroîtjusqu’à disparition
descourbures
superficielles (Surf. pl.
sur lescourbes). Il y
adonc,
entre 100" et
501,
unetempérature
pourlaquelle
les cellulespassent
par une dimension minimum. La
température
de ce minimum est,d’ailleurs, plus
élevée aux faiblesépaisseurs qu’aux grandes.
Ila lieu :
Vers 89° pour e ^ Omm ,50 Vers 60, pour e 1 m-,00.
b)
D’unefaçon générale,
les variations relatives durapport
sont d’autant
plus faibles,
àtempérature variable,
quel’épaisseur
est
plus
faible.264
c) Quelle
que soitl’épaisseur,
tous les maximade - e
sontégaux,
, 1 , ,
, ~ , , , ~ _ ,
a ~00 pres, c’est-à-dire à l’ordre même de
précision
desexpériences, l’épaisseur
variant dusimple
audoubler).
Entre 1000 et
500,
la surface clupolygone
eelL2~lcrire despern1aceti
passe ~roc~r un Juin inl1on. ¡Jour ce
:ni~azm~~~n, quand Z’épaisseur
val-iedu
sim~~le
audouble,
la si~nili~z~cle des~ris~~2es hexagonaux
estrigoureuse.
cl) Les courbes montrent que la même
similitude,
avec une autrevaleur du
rapport ~l
h alieu,
pour toutes lesépaisseurs étudiées, quand
la surface libre devientplane
audegré
deprécision
del’appareil.
e) Enfin,
relativement à la durée durégime
variableinitial,
onpeut
remarquer que,plus l’épaisseur
estfaible, plus
lerégime
permanent
limite(hexagonal régulier)
s’établit vite et facilement. Ace
point
de vue., il y a une différence énorme entre lesépaisseurs
de
0""1‘,~~ et ~
millimètre.lI. - ~~ész~ltc~ts
~~elcztifJ
auxdifférences
de cotes de lasuj~face
libre.c~)
Pendant le refroidissement de 1000 à50°,
lesdépressions
diminuent d’abord très
vite, puis
deplus
enplus lentement;
leursvariations sont de même sens que celles du
flux
dechaleur,
maisplus rapides ;
ù)
Aépaisseur croissante,
lesdépressions
relatives vont en crois-sant
notablement;
e)
Auxépaisseurs faibles,
la surface libre estplane
bienplus
tôtqu’aux épaissenrs plus
considérables. Les courbes de lafige
5 confirment tout à fait t cerésultat ;
.~1)
l,es. mesures absolues lesplus précises
donnent :Spermaceti: éhaisseur,
1 1I1illilnètre.État
permanent il 100° lavec flux de chaleur Inaxilnu1l1).Différence de cote entre un ombilic concave et un sommet. UN,~6
I~iff’orcnce entre un ombilic concave et un col ... oP,,î5 (~ ‘ En réalité, une correction négligée réforme très légèretiient les courbes et
icnd l’égalité des maxima moins rigoureuse; elle subsiste
é1 ~~ , près
seulement : tons les maxirna sont compris entre 0,299 et 0,306.265
III. - Lois des
pér.z.odes
et des 1:1lesses.f 0 Dislribution des
~~ce~iocleo
danschaque
a.~ i~nut. -- Les filets infiniment courtsqui
entourent lepoint
immobile ont lapériode minimum,
et lapériode
croît d’abord très peu,puis plus rapidement, quand
on passe sur des filetsplus longs.
Par suite de la viscosité duliquide,
le mouvement est surtout ralenti dans laportion
inférieurede
chaque trajectoire,
par suite de l’adhérence à laparoi
dufond,
ce
qui
crée unedissymétrie
notable entre les deuxportions
dechaque trajectoire :
lafig.
1 duprécédent
article(p. ~04) indique
cette
dissymétrie.
Mais ce n’est que sur les filets tout à fait exté- rieurs que lapériode s’allonge
énormément(la longueur
inscriteest évaluée en
projection
horizontale enprenant
comme unité laplus longue).
...,.. Vitesse
On voit que, si la vitesse
angulaire
moyenne décroitlégèrement,
àpartir
dupoint immobile,
les vitesses linéaires continuent à croître très notablement.2°
Influence
detépa£s.,,’eur.
- Iln’y
aguère
que lespériodes
minimurn
qu’on puisse
comparer avecquelque précision.
On a trouvé la
période
minimum très sensiblementproportion
nelle à
l’épaisseur,
enrégime permanent
à 100°. On en concluraitcomme loi
approchée,
pour les filets lesplus
courts,l’égalité
desvitesses linéaires en des
points homologues,
si lefrottement,
conirela
paroi
dufond,
nes’opposait
à la similituderigoureuse
des formesdes filets et des
vitesses, quand l’épaisseur
varie.3°
Influence
duflux
cle chaleur. - Les mesures simultanées depériodes
minimum et de flux de chaleur à travers la nappe, effec- tuéespendant
lerefroidissement,
ont donné la loiapprochée
sui-vante; dans une étendue très considérable de variations :
La
période
minimumvarie,
àépaisseur égale,
en raison inverse du flux totaltransporté.
266
On en conclut que le
flux
estproportionnel
aux vitesses en unpoint
donné. Ici encore, ce résultat nepeut
êtrequ’approché :
on mesure les vitesses sur les filets
intérieurs,
tandis que leséchanges
de chaleurs’effectuent,
enréalité,
surtout sur les filetsextérieurs.
On
peut
d’ailleurs énoncer autrement les résultatsexpérimentaux :
la
quantité
de chaleurrayonnée
par lasur’face
libre est~~~~opo~~tLon-
nelle il la vitesse avec
laquelle
cettesurface
serenouvelle, grâce
auxcourayats.
4° Ordre de
grandeur
duflux
de chaleurtrans~orté~ar
convection.- A
100°,
dansl’appareil construit,
une cellule despermaceti
de1 millimètre
d’épaisseur, transporte
environ 10-2joules
parseconde,
sous forme de chaleur. Il y a environ huit de ces cellules par centi- mètre carré.
L’énergie cinétique
de lacellule,
enrégime permanent,
est ~109 fois
plus
faible. Aupoint
de vueénergétique,
un milliar-dième de seconde suffirait à la mise en marche des courants, en sup-
posant
que leliquide
aitdéjà
satempérature
moyenneidentique
àcelle
qu’il
aura enrégime permanent.
Lerapprochement
est artifi-ciel,
car l’état variable tient à de tout autres causes ; mais il montre l’énormité de la chaleurtransportée, grâce
aux courants de convec-tion,
renouvelant constamment les couchessuperficielles, qui rayonnent
versl’atmosphère
extérieure.APPAREIL DE MESURE DES COURBURES
ET DES ÉLÉMENTS D’UN SYSTÈME OPTIQUE QUELCONQUE;
Par R. DONGIER.
La fabrication des bons
objectifs photographiques exige,
en coursd’exécution,
la vérification des faces des lentillesqui
lescomposent.
Comme
appareil
decontrôle,
il y a lieu designaler
lesphé-
romètre à flèche du
professeur Abbe, qui,
muni d’unmicroscope
avec
micromètre,
fournit des lecturesprécises au 1 -
de millimètre 1000près. L’élégante
méthode dulevier optique
de M. Cornu(1)
mériteune mention
spéciale.
Il estpossible,
en utilisant lesphénomènes
d’interférences
(~), d’étudier,
avec uneprécision plus grande
encore,(i) J. de l’Iz~s., 11’e série, t. IV, p. î ; 1815.
(2) LAURENT, J. de Phys., 2e série, t. V, p. 268; 1886.