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Arq. NeuroPsiquiatr. vol.10 número3

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CONTRIBUTION A L'ETUDE DES A T R O P H I E S NUCLEAIRES

PROGRESSIVES

R A Y M O N D G A R C I N I V A N B E R T R A X D J E A N G H U N E U

Le développement progressif chez un sujet jeune de paralysies

mul-tiples des nerfs moteurs crâniens frappant surtout les nerfs bulbaires et

d'une paralysie atrophique des muscles du cou, l'abolition des reflexes

tendineux des membres supérieurs, l'existence de fibrillations musculaires

dans les territoires interesses, l'absence de tout signe d'atteinte des voies

pyramidales, 1'intégrité absolue des divers modes de sensibilité, réalisaient

chez le malade dont nous apportons ici l'observation un tableau de

polio-encéphalite inférieure et de poliomyélite antérieure progressive.

L'evolu-tion fut fatale au bout de deux années.

L'examen anatomique montra une dégénérescence nucléaire

progres-sive frappant essentiellement, mais sans électivité absolue, les noyaux

d'ori-gine des nerfs moteurs crâniens et des cornes antérieures de la moèlle.

Cette dégénérescence s'accompagne de télangiectasies dans les territoires

atteints, de lesions des nerfs crâniens et des ganglions rachidiens mais sans

reaction inflammatoire ni gliale.

Si, par certains points, cette observation est à classer dans le grand

cadre des atrophies nucléaires progressives, la coexistence de lesions

cellu-laires et d'un processus télangiectasique développé dans un territoire

con-nexe lui confere, croyons-nous, un caractère particulier et soulève un

cer-tain nombre de problèmes de pathologie générale.

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IJexamen à son entrée rnontre un s u j e t três amaigri. O n note d'emblee une

p a r a l y s i e faciale gauche, une langue atrophique à droitfc, une aphonie, des fibril-lations du peaueier du cou, une atrophie du sterno-cleido-mastoi'dien gauche, du trapeze g a u c h e , une parésie a m y o t r o p h i q u e des muscles postérieurs du cou. U n e analyse détaillée des paires crâniennes allait nous m o n t r e r : Parésie avec atrophie

de 1'hémilangue gauche; tirée hors de la bouche, la langue est déviée vers la

gauche, rentrée dans le plancher buccal la l a n g u e est déviée à droite. Voix três

assourdie. Parésie de 1'hémivoile droit: lors de la phonation ou à 1'attouchement

le voile est nettement attiré en haut et à gauche. P a s de tachycardie. U n e gene à la deglutition des solides sans signe du rideau. A u d i t i o n n o r m a l e ; n y s t a g m u s horizontal spontané dans le r e g a r d à droite c o m m e à gauche, dès que l'oeil f r a n -chit la ligne médiane. P a s de deviation spontané des index tendus. À 1'épreuve calorique, avec 10 cc d'eau à 25V

C, on obtient un n y s t a g m u s horizontal net tant

à droite qu'a gauche mais ne devenant pas rotatoire en Pr Cette absence de n y s -t a g m u s provoque de f o r m e ro-ta-toire -t é m o i g n e de -troubles ves-tibulaires Cen-tronix.

Une paralysie faciale périphérique gauche p r e d o m i n a n t sur le facial inférieur ( i m

-possibilite de s o u f f l e r , de s i f f l e r ) , 1'occlusion de l'orbiculaire gauche est moins forte à gauche. II existe des secousses fibrillaires dans les rjeauciers du cou et dans l'orbiculaire droit. L e m o t e u r oculaire externe est n o r m a l des deux côtés.

Le trijumeau moteur est atteint à gauche: bouche oblique ovalaire, atrophie du

masséter gauche. A u c u n trouble sensitif dans le doniaine du t r i j u m e a u cutané ou m u q u e u x , l'abolition du réflexe cornéen gauche est i m p u t a b l e à la paralysie f a -ciale. A u niveau des muscles oculaires, il h'existe aucune paralysie extrinseque. L a pupille droite, irrégulière, est en m y o s i s léger. L e s reflexes p h o t o m o t e u r s sont faibles et le réflexe à la convergence des pupilles est égalernent faible. L ' e x a m e n du f o n d d'oeil m o n t r e à droite une papille hyperêmiée à bords nasal et supérieur

flous; le flou est p l u s accentué dans les inêmes secteurs à gauche mais le bord

t e m p o r a l des deux p a p u l e s est net. L ' o d o r a t n'est pas perturbe.

On note une atrophie des muscles postérieurs du cou et de la paroi thoracique

postérieure, les épaules sont décollées, les sus-épineux atrophies. II existe des fi-brillations musculaires au niveau des bras. O u t r e les fifi-brillations des peauciers

d é j à signalées on note des fasciculations musculaires au niveau du trapeze et du

sterno-cleido-mastoidien gaúches. L e trapeze gauche est p a r m o m e n t s le siege d'une

c r a m p e tonique de courte durée.

L a force musculaire est normale au niveau des m e m b r e s , tant supérieurs qu'in-férieurs. Les reflexes des membres supérieurs sont abolis souf le tricipital gauche;

le stylo-radial droit est ébauché mais três faible. Les reflexes rotuliens sont três

faibles, alors que les achilléens sont n o r m a u x . L e réflexe cutané-plantaire se fait

en flexion des deux côtés. L e s reflexes c u t a n é s - a b d o m i n a u x et crémastériens sont normaux.

II n'existe aucun trouble sensitif ou de la série cérébelleuse. L e s sphincters sont n o r m a u x .

L ' e x a m e n visceral le plus attentif ne m o n t r e rien d'anormal. L a tension a r -térielle est à 115-70 m m H g . L ' u r e e sanguine est à 0,40 g r . / 1 0 0 0 , la glycémie à 0,87 g r . / 1 0 0 0 . L a reaction de B o r d e t - W a s s e r m a n n est negative dans le sang. L a formule sanguine sans particularités. L e s radiographics du crane et du rachis cervical sont normales. L e 3 Juin 1948, on decide, m a l g r é le flou des bords p a -pillaires, de pratiquer une prudente ponction lombaire. Celle-ei en position cou-chée m o n t r e , au tube de S t r a u s s , une tension à 50 cm d'eau. L e liquide est clair, contenant 2,4 e l e m e n t s ; albumine 0,20 g r . / 1 0 0 0 ; reaction de P a n d y n e g a t i v e ; B o r d e t - W a s s e r m a n n négatif.

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mais s'accompagne d'une anxiété manifeste. T r a n s f u s i o n de 2 5 0 cc. L a thérapeu-tique mercurielle est alors abandonnée et la colite h é m o r r a g i q u e retrocede rapi-dement.

À un examen pratique dans la deuxième quinzaine de Juin, les constatations sont les mênies; toutefois, on constate l'existence d'une parésie du droit supérieur

droit et, au niveau de la p a r o i postérieure du p h a r y n x , d'une signe du rideau avec

attraction vers la droite. II seinble exister d'autre p a r t une h y p e r m é t r i e légère dans les épreuves classiques du doigt s u r le nez, du talon s u r les g e n o u x , qui disparaitra p a r la suite. II existe t o u j o u r s un oedème papillaire bilateral p r e d o -minant à gauche. L e m a l a d e est soumis à un traitement radiothérapique qui ne modifie en rien la situation d'ensemble, p a s plus qu'un t r a i t e m e n t anti-infectieux p a r le salicylate dc soude et le bismuth.

L e 21 Juillet, son é t a t s'aggrave brusquement. II ressent u n e angoisse in-tense, a c c o m p a g n é e d'une douleur rétro-sternale qui n'irradie p a s et ne s'accom-p a g n e s'accom-p a s de sensation de striction thoracique. L e visage est cyanosé, couvert d e sueurs, le pouls bat à 1 6 0 ; il n'y a p a s de troubles d u r y t h m e respiratoire. C e t accès dure une heure, laissant un f o n d d'angoisse, puis, se renouvelle. II est v u p a r le D r . J . J. W e l t i , qui c o m p a r e son é t a t à celui d'une embolie p u l m o n a i r e g r a v e , mais conclut à la vraisemblance d e troubles d'origine bulbaire. L e lende-main, après une courte accalmie, le tableau redevient aussi d r a m a t i q u e et pour la premiere fois s'installe une dyspnée sine materia. L a m a l a d e m e u r t dans la matinée, m a l g r é la thérapeutique, analeptiques cardiaques e t . oxygène.

L'evolution s'est montrée apyrétique sauf lors de la poussée de colite m e r -curielle, et la j o u r n é e qui preceda la m o r t , ou la t e m p e r a t u r e m o n t a à 38,2^0.

Étude macroscopique — E n c é p h a l e de volume n o r m a l , sans d e f o r m a t i o n ni

eng a eng e m e n t . Conengestion veineuse méninengée. A p p a r e i l ventriculaire normal. H y p e r é -mie généralisée mais p r e d o m i n a n t dans la substance grise du p o n t et du bulbe, oil les n o y a u x des nerfs crâniens sont m a l discernables. Mcelle plutôt atrophiée, cornes antérieures p e t i t e s ; g r o s s e h y p e r é m i e de la substance grise.

Excumen histologique — L e tronc cerebral est coupe en série; de n o m b r e u x

f r a g m e n t s de 1'axe encéphalo-médullaire, des racines et ganglions sont inclus ou coupés à congelation p o u r une étude systématique ( N i s s l , M a l l o r y , H o l z e r , h é m a -téine, trichrome de M a s s o n , Bielschowsky, G r o s et P e r d r a u ) .

1) Tronc cerebral — L e tableau histologique e s t caractérisé p a r u n e d é g é n é -rescence neuro-ganglionnaire f r a p p a n t un g r a n d n o m b r e de n o y a u x des nerfs crâ-niens, sans reaction gliale notable, sans signe i n f l a m m a t o i r e , mais avec f o r m a t i o n de télangiectasies dans les territoires atteints.

Lesions celhílaires: E l l e s revêtent un t y p e d'atrophie p r o g r e s s i v e voisine de

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2 6 0 ARQUIVOS DE NEURO-PS1QUIATRIA

Étude topographique: L a dégénérescence f r a p p e essentiellement les n o y a u x

des nerfs crâniens, m a i s à des degrés variables. L e noyau de la I I I paire est peu touché, plus du côté gauche oü cellules à g r a n d s éléments sont le plus a t -taints; quelques cellules binucléées dans la zone à petites cellules. L e I V est p r a t i q u e m e n t indemne. L e V I presente à gauche quelques cellules en dégénéres-cence debutante. L e V m o t e u r est três atteint, le n o m b r e des cellules considé¬ rablement réduit, presque a u t a n t à droite qu'à g a u c h e ; de ce côté la racine des¬ cendante est partiellement lésée. L e n o y a u du V I I a p r a t i q u e m e n t d i s p a m à g a u c h e ; à droite on ne retrouve que quelques cellules éparses, rarement normales dans le noyau ventral. L e V I I I est bien moins touché: dans le tubercule acous¬ tique, quelques cellules en voie de sclerose; dans le n o y a u de D e i t e r s , une dimi-nution légère d u n o m b r e de cellules sans grosse modification structurelle. L e s n o y a u x a m b i g u et d o r s a l du vague sont m o d é r é m e n t lésés; on les reconnait fa¬ cilement, m a i s n o m b r e de cellules sont d é j à atteintes. L e n o y a u ventral d u v a g u e est presque indiscernable. L e s n o y a u x du X I I sont de tous les plus a t t e i n t s ; il ne reste p r a t i q u e m e n t plus une cellule n o r m a l e L e n o y a u du funiculus teres indemne à droite, est en voie de d i s p a r a i t r e à gauche ( f i g s . 1 et 2 ) .

F i g . 1 — B u l b e m o y e n : region d u plancher d u 4e ventricule m o n t r a n t l'atrophie des d i f f é r e n t s n o y a u x et le développernent m a r q u e de la

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ETUDE DES ATROPHIES NUCLEAIRES PROGRESSIVES 2 6 1

F i g . 2 —• N o y a u de l'aile grise à un f o r t grossissement m c n t r a n t les caracteres des lesions dégénératives neuroganglionnaires ( a t r o -phic et h y p e r c h r o m i e ) et la multiplication d u réseau vascuJaire.

L e s autres n o y a u x du tronc cérébral sont moins touchés. Certains sont in¬

d e m n e s : n o y a u r o u g e , locus niger, locus ceruleus, n o y a u x du p o n t, a r c u a t u m , n o y a u latéral d u bulbe. D ' a u t r e s présentent des signes d e sclérose cellulaire: substance réticulée, olive supérieure, n o y a u du corps trapézoide, n o y a u central inférieur et noyau du raphé s u r t o u t ; ces deux derniers étant indiscernables sur certaines coupes. L e s olives bulbaires, m a l g r é leur fragilité classique, sont peu modifiées, quelques cellules en voie d e sclérose et, f a i t p a r a d o x a l , essentiellement dans la fame ventrale. L e s n o y a u x de G o l l et d e B u r d a c h d e m ê m e sont aisément re¬ connaissables et les cellules en vraie dégénérescence peu nombreuses.

Lésions associées: C e t t e dégénérescence cellulaire ne s'accompagne d'aucun signe i n f l a m m a t o i r e ; ni périvascularite, ni corps granuleux, ni nodules microgli¬ ques, ni neuronophagie. L a microglie a légèrement proliféré dans les territoires dégénérés, Ia m a c r o g l i e présente un p r o t o p l a s m e un p e u plus coloré qu'il n'est de règle. L e s gliofibrilles p a r contre, d'allure cicatricielle, m a r q u e n t au M a l l o r y e t au H o l z e r l'emplacement des n o y a u x détruits.

L e s g r a n d e s voies sont n o r m a l e m e n t myélinisées, faisceau p y r a m i d a l , pédon¬ cules cérébelleux, bandelette longitudinale postérieure et faisceau c e n t r a l ; à

signa-ler seulement en quelques points u n e dégénérescence m é t a c h r o m a t i q u e de l'oligo¬ glie, irrégulière et m o d é r é e . P a r contre, sur aucune des coupes myéliniques ne peut être reconnu le t r a j e t intra-cérébral des nerfs crâniens.

Vaisseaux: L e s télangiectasies constituent le second aspect d u tableau ana¬

tomique. D a n s tout le territoire atteint les capillaires sont distendus d e telle sorte

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262 ARQUIVOS DE NEUR0-PSIQUIATR1A

ractérisent, d'une p a r t , p a r l'augmentation d u calibre des capillaires dont le dia-mètre est de 2 0 , 3 0 t'ois ou plus, plus l a r g e que la n o r m a l e ; d'autre p a r t par eur allongement, qui se t r a d u i t d'abord p a r des coudures des capillaires, puis par un déhanchement en baïonnette, enfin p a r la f o r m a t i o n de glomérules dont a continuité ne sera visible que selon certaines incidences et qui sur d'autres coupes a p p a r a î t r o n t c o m m e la multiplication de capillaires m o n s t r u e u x enchevêtrés ou parallèles ( f i g . 3 ) . Ces télangiectasies, sur la nature et la pathogénie des¬ quels nous reviendrons, s'accompagnent de petites hémorragies diapédètiques en manchons avec p i g m e n t a t i o n des cellules nerveuses avoisinantes. L e peloton vas-culaire le plus volumineux, de la taille d'une lentille, siège dans la p r o t u b é r a n c e ,

à hauteur du noyau du facial gauche. D e plus petits sont disséminés dans le

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O u t r e ces télangiectasies, ¡I f a u t noter un état de vasodilatation et de stase p o r t a n t également sur capillaires et veinules et beaucoup moins localisé; cet as-pect semble en liaison avec les phénomènes asphyxiques terminaux. E n f i n , dans le p o n t , il f a u t signaler que 2 ou 3 petits vaisseaux prennent une allure angio¬ m a t e u s e débutante.

2 ) Moëlle — L e s lésions sont plus étendues qu'on ne le p o u v a i t attendre, et très analogues à celles du tronc cérébral.

L e s lésions cellulaires sont intenses; elles f r a p p e n t essentiellement les cellules des cornes antérieures, qui dégénèrent de façon identique à ce qui a été plus haut décrit. L e s zones de dégénérescence sont étendues, m a i s irrégulières et sur les coupes étagées tantôt elles p r é d o m i n e n t d'un côté, t a n t ô t de l'autre sans qu'un s e g m e n t cervical, dorsal ou lombaire paraisse plus spécialement touché et sans qu'un g r o u p e soit plus éléctivement atteint qu'un autre. L e s cellules de la co-lonne de Clarke, indemnes p a r place, ont d i s p a r u unilatéralement en d'autres; les lésions de m ê m e t y p e y sont irrégulières. L e s cellules de la corne postérieure, indiscutablement moins atteintes, ne sont pas indemnes. I l est exceptionnel de ne p a s t r o u v e r dans chaque g r o u p e des éléments en dégénérescence atrophique plus ou moins accentuée. L a glie a réagi plus nettement que dans l'encéphale: prolifération m a c r o g l i a l e qui p r e n d un t y p e p r o g r e s s i f ; nodules microgliaux.

L'atteinte vasculaire est très m a r q u é e ; outre une é n o r m e vaso-stase, dans la substance grise, les aspects télangiectasiques sont développés. D e s coupes longi-tudinales de la moelle m e t t e n t spécialement bien en évidence l'allongement et les coudures des capillaires ( f i g . 4 ) .

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L a myéline n'est p a s absolument n o r m a l e ; on note une pâleur m a r g i n a l e p é -ripherique avec, p a r place, début de s p o n g i o s e ; les cordons postérieurs prennent mieux 1'hématoxyline que les cordons antérieurs et latéraux. L e s meninges sont légèrement épaissies: les chromatophores y sont abondants.

3 ) Cervelet — II est b e a u c o u p moins touché. D a n s les lamelles vermiennes et j u x t a v e r m i e n n e s , il f a u t signaler la dégénérescence granuleuse des cellules de P u r k i n j e avec quelques deserts cellulaires; quelques cellules de P u r k i n j e binucléées, N o y a u x dentelés, grains et couche moléculaire sont indemnes, sans modifications vasculaires i m p o r t a n t e s . D a n s le p é d o n c u l e cérébelleux m o y e n , quelques s u f f u -sions hémorragiques p r o b a b l e m e n t agoniques. L a myélinisation est n o r m a l e .

4 ) Diencéphale — L e s cellules sont p e u m o d i f i é e s ; dans le p u l v i n a r et le globe pâle, quelques cellules isolées en dégénérescence. V a s o - d i l a t a t i o n ; quelques petits f o y e r s hémorragiques microscopiques d a n s le t h a l a m u s et 1'hypothalamus. D a n s le chiasma optique, grosse congestion, télangiectasie capillaire; petite h é -m o r r a g i e dans la partie droite du chias-ma.

5 ) Hemispheres — L a dilatation veineuse et capillaire est surtout m a r a u é e dans ies meninges et les couches p r o f o n d e s du cortex. L e cortex m o n t r e quel-ques figures de sclerose cellulaire dans les 2 e et 3e couches; dans la region centrale les couches p r o f o n d e s sont é g a l e m e n t légèrement touchées. D a n s la s u b s t a n -ce blanche il f a u t signaler un g o n f l e m e n t de l'oligoglie, m é t a c h r o m a t i q u e p a r places, et une l é g è r e p â l e u r d i f f u s e des fibres radiées.

6 ) Appareil ventriculaire — L e s cellules é p e n d y m a i r e s se colorent m a l , clles sont chargées d e grains pigmentaires. Q u e l q u e s minimes hémorragies sous-épen-dymaires et des globules rouges dans la cavite ventriculaire, les plexus choroides sont

gorges

de s a n g ; leurs cellules sont pigmentées.

7 ) Ratines et nerfs crâniens — L a p l u p a r t des n e r f s crâniens et les racines antérieures sont n e t t e m e n t lésées. L a m y é l i n e , f r a g m e n t é e , p o u d i e u s e en certains points, n'apparait en d'autres que sous f o r m e d e boules ou de tubes m o n i l i f o r m e s ; l'atteinte est d'ailleurs irrégulière s u r l'axe d'un m ê m e nerf. L e s cylindraxes sont três irrégulièrement atteints sur les racines e x a m i n e e s ; certains présentent de rares i m a g e s de f r a g m e n t a t i o n , d'amincissement, d'irregularite de c a l i b r e ; d'autres ne contiennent plus que quelques contingents é p a r s d e fibres nerveuses.

E n raison de l'inclusion en bloc d u t r o n e

cerebral

à la celloidine on n'a p u obtenir de bonne i m p r e g n a t i o n argentique des nerfs crâniens. L e périnèvre est légèrement h y p e r t r o p h i é : les dilatations vasculaires entrainent de rares h é m o r r a -gies intra-nerveuses; les p i - g r a n u l a sont t r o p développés p o u r un s u j e t de cet âge. S o n t à m e t t r e à p a r t les n e r f s des 3 e et 4e paires, n e t t e m e n t m o i n s touches,

les i m p r e g n a t i o n s desquels m o n t r e n t p e u de diminution d u n o m b r e des cylindraxes.

L e s racines postérieures sont lésées également, m a i s à u n d e g r é m o i n d r e que les antérieures; en particulier la myéline y e s t m i e u x conservée.

8 ) Ganglions rachidiens — L e s lesions y sont intenses: dégénérescence de nombreuses cellules ganglionnaires, atrophie ou h y p e r t r o p h i c avec vacuolisation, coalescence des neurofibrilles, h y p e r p i g m e n t a t i o n , pycnose des n o y a u x , sclerose c a -pillaire; le v o l u m e des ganglions est três petit et le n o m b r e des cellules réduit.

En resume: II s'agit d'une dégénérescence nucléaire progressive frappant

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crãniens et des cornes antérieures de la mobile. Cette dégénérescence s'accompagne

de télangiectasies dans les territoires alteints, avec lesions des nerfs et des

gan-glions rachídieus mais sans reaction inflammatoire ni gliale.

DISCUSSION ET COMMENT AIRES

Rapports anatomo-cliniques — La correspondance est satisfaisante

en-tre tableau clinique et lesions anatomiques. Sans doute les

dégénérescen-ces sont-elles plus étendues, touchent-elles plus de noyaux qu'on aurait pu

l'atteridre; en particulier la predominance unilatérale est plus marquee

cli-niquement qu'histologiquement. Ici est soulevé le problème difficile du

rapport entre nombre de cellules en état de fonctionncment et troubles

cliniquement décelables. Néanmoins les noyaux les plus touches ont

en-trainé les signes les plus nets et les plus precoces. L'extension à la moelle,

aux racines, explique aisément l'abolition quasi généralisée des reflexes.

L'absence de troubles sensitifs est probablement en liaison avec la lenteur

du processus dégénératif. Les troubles vestibulaires centraux peuvent être

en correlation avec l'atteinte du système reticule de la calotte pontique.

Les troubles bulbaires terminaux, analogues à ceux de la maladie de

Char-cot, s'expliquent aisément par l'atteinte nucléaire et ont aux-mêmes

entrai-né la vaso-stase terminale.

L'hypertension du liquide céphalo-rachidien, le fiou du fond d'ceil

qui avait oriente vers un diagnostic de tumeur, sont d'interpretation plus

delicate; sans doute sont-ils düs aux troubles vasculaires avec

telangiecta-sia et aux hémorragies péri-capillaires.

Les rapides accidents hémorragiques intestinaux après traitement par

le cyanure de mercure doivent faire penser à une fragilitc capillaire

vis-cérale du même ordre que celle remarquée dans le tronc cerebral.

Place nosographique — II est certain que notre cas est, par certains

points., à classer dans le grand cadre des atrophies nucléaires progressives

oü ophtalmoplégies progressives, maladie de Duchenne, poliomyélite

anté-rieure chronique ne traduisent que des predominances régionales et ne

sont en fait que des asymptotes cliniques. II n'est que de reprendre les

articles originaux de Duchenne ou les revues générales les plus recentes

tel que Particle de van Bogaert dans l'edition de 1949 du "Nouveau Traité

de Médecine", pour remarquer que les formes localisées sont l'exception

et les formes étendues à plusieurs étages la regie.

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moin-dre degré touches noyaux sensitifs, substance réticulée et noyau du raphe,

alors que le système cérébello-dento-olivaire est pratiquement indemne, De

même 1'atteinte des nerfs et ganglions a été aussi bien signalée dans la

maladie de Charcot que dans les poliomyélites chroniques.

Cependant, il ne s'agit évidemment pas d'une sclerose latérale

amyo-trophique et les atrophies nucléaires progressives sont encore trop mal

con-nues en leur étiologie pour qu'on puisse decider si un cas atypique en

fait partie ou non. Tout ce que Ton peut affirmer c'est que les

syndro-mes sont topographiquement de même classe, et que les problèsyndro-mes

étio-logiques soulevés sont de même ordre; celui en particulier de la

predo-minance lésionnelle du système moteur.

Certains caracteres donnent à notre cas un type particulier. Déjà

l'âge du malade, sa cachexie assez rapide, revolution progressive à début et

predominance latérale. Mais le fait essentiel qui distingue notre cas est

la coexistence des lesions cellulaires et des télangiectasies, développées

dans un territoire connexe. Nous avons vérifié cinquante deux cas de

sclerose latérale, poliomyélites chroniques et maladie de Duchenne sans

trouver d'aspect superposable: Ia stase est plus ou moins marquee dans

les cas oú la mort survient par asphyxie mais elle porte autant sur les

veinules que sur les capillaires. Des pelotons capillaires, de type

involu-tif, dans le sens de Cerletti, sont notes dans une dizaine de cas dans les

zones atrophiées mais ils restent de três petit volume. Enfin dans 4 cas

la proliferation capillaire est nette et localisée aux noyaux en voie de

dégénérescence; elle s'associe à des lesions cellulaires de type sclerose

hy-perchromatique mais n'entrainent pas l'allongement et les coudures

para-d o x a l s que l'on peut voir para-dans le cas present.

Même si ces télangiectasies ne représentaient que 1'exagération de ces

phénomènes, elles méritent discussion car elles dépassent les reactions

vas-culaires des modifications retrogrades ou transynaptiques. Quelle est leur

nature? Peut-on les classer dans le type "passif" de Cerletti? Nous ne

le pensons pas; la disproportion entre le degré de 1'atrophie et celui de

l'allongement capillaire est trop grande pour qu'une simple plicature

post-atrophique les explique; le facteur mécanique n'est done ici qu'accessoire.

Três probablement done un allongement actif des capillaires joue le role

principal dans la formation de ces télangiectasies, comme on en voit dans

les gliomes ou à leur marge, dans certaines affections frappant le

mesen-chyme (malaria, typhus) et dans certaines intoxications.

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capillaire à la zone limite des étais spongieux, et de la conception de

Konovalof sur la pathogénie du syndrome wilsonien.

Pathogénie —- Quelle est la nature de cette n o x e ? Três

probable-ment un trouble de la respiration cellulaire, un dysmétabolisme portant

sur un des synapses d'un système enzymatique. Três probablement

enco-re il ne s'agit ni du système Warburg ni du système cytochrome car les

points les plus fragiles aux troubles de ces modes respirat'nres sont ici

les moins touches. Aller plus loin serait aventureux.

La cause de ces troubles doit être discutée. L'origine infectieuse ne

peut être exclue, mais est peu probable; rien dans le tableau clinique,

revolution, les signes biologiques, les reactions histologiques ne plaide

pour elle. II s'agit d'un processus toxique oü facteurs dysgénétique,

exo-gène, endoexo-gène, doivent être examines et oú, três probablement, comme

dans l'ethylisme, dans les avitaminoses, dans les porphyries, ils sont

in-triques.

Un faisceau de signes est en faveur d'un trouble dysgénétique ou tout

au moins d'une predisposition morbide: age du malade, topographie

gros-sièrement systématisée des dégénérescences, type d'atrophie, presence de

quelques cellules binucléées, dissemination et predominance pontine des

té-langiectasies. Tous ont été décrits au cours d'affections familiales ou

hé-réditaires. aucun n'est pathognomonique, mais leur groupement est assez

troublant. On sait, d'ailleurs, qu'un facteur dysgénétique est hautement

probable dans la maladie de Charcot oü. sans admetlre pleinement la

théorie de Schaeffer, il est difficile de repousser au moins l'idee d'une

fragilité particulière de certains groupes cellulaires ou systèmes. On sait

d'autre part que les télangiectasies et angiomes peuvent prendre un type

dysgénétique, voire familial, avec des formes de passage vers la maladie

de Rendu ou les phacomatoses. On sait enfin que dans une même

fa-mille —• et van Bogaert en a rapporté des exemples — on peut voir

al-terner syndromes abiotrophiques et malformations vasculaires. Les

trou-bles du gene peuvent être separes ou associes. C'est pourquoi dans

no-tre cas nous sommes tentes de voir une viciation precoce d'un système

enzymatique et d'autant plus precoce que système nerveux et vasculaire

sont tous deux touches.

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concentra-tion; mais il serait hardi d'affirmer que carence ou intoxication dans

no-tre cas aient eu un role essentiel dans le trouble enzymatique comme ils

en jouent dans les observations de guerre.

L'important de ce trouble endogène est qu'il agit à la fois sur les

capillaires et sur la vitalité cellulaire. La topographie particulière des

le-sions permet de voir sous un nouveau jour la notion de pathoclise en

accord à la fois avec la conception de Vogt et avec celles basées sur

1'an-gioarchitectonie.

C'est pourquoi nous avons considere que la publication de cette

ob-servation pouvait avoir quelque intérêt non seulement en raison de son

tableau anatomo-clinique particulier mais aussi des problèmes de

patholo-gie générale qu'elle soulève.

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