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Langues et interculturalité dans la littérature d’Afrique francophone

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Academic year: 2017

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© Université de Mostaganem, Algérie 2006

Langues et interculturalité dans la littérature

d’ Afrique francophone

Dr Yves-Abel Feze Universit é de Dschang, Cameroun

Résumé :

Les t ext es d'Af rique f rancophone cont emporaine donnent à voir dans des t ext es hybrides. Ce qui dès lors s'inaugure dans les t ext es post coloniaux, c'est une poét ique globale annonçant la "world f ict ion". Not re propos est dès lors de mont rer que l'hybridit é linguist ique n'est pas à voir comme une t ension ent re dif f érent s idiomes mais plut ôt comme une créolisat ion de la langue de l'Aut re rendant possible la "République mondiale des let t res". Peut -êt re se rendra-t -on alors compt e, au t erme de ce papier, qu'hybridit é linguist ique et "world f ict ion" ne sont aut re chose qu'une st rat égie t endant à sort ir les lit t érat ures f rancophones de "l'enf er des pet it es lit t érat ures".

Mots-clés :

hybridit é, langues, f rancophonie, Af rique, let t res.

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à vit esse f oudroyant e (. . . ) le t out -monde qui est t ot alisant n’ est pas (pour nous) t ot al(1).

Ce que la présent e rencont re me donne donc l’ occasion de mont rer est que l’ hybridit é l inguist ique qui est le principe d’ écrit ure de la f rancophonie lit t éraire n’ est pas ident it aire mais ouvert e sur l’ alt érit é. L’ hybridit é linguist ique dans l a post col onie f rancophone est de ce point de vue, une écrit ure du monde. Or donc, cet t e écrit ure du monde dans les t ext es cont emporains peut aussi êt re vue, t elle est du moins l’ hypot hèse qui voudrait se donner ici à part ager, comme une st rat égie visant l ’ accès à un bien symbolique qui est reconnaissance et consécrat ion "des pet it es lit t érat ures" dans la "République Mondiale des Let t res" dont parle Casanova(2).

1 - Texte hybride et World fiction :

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qu’ il s’ est de t out t emps maint enu des endroit s de créolisat ion (les mét issages cult urels), mais celle qui nous int éresse auj ourd’ hui, port e sur la t ot alit é-monde, une f ois réalisée cet t e t ot alit é (. . . ) un t el chat oiement de l’ ét ant éclabousse dans mon langage : not re commune condit ion est ici le mult ilinguisme. J’ écris désormais en présence de t out es les langues du monde, de la nost al gie poignant e de leur devenir menacé(4).

C’ est qu’ il y a chez nos écrivains un règne de l’ écrit qui n’ est en aucune f açon rédhibit oire à l’ expression de l ’ oral. Cet t e hybridat ion de la langue de la mét ropole mène l’ écrivain af ricain à une sort e d’ hét érolinguisme qui f ait de lui un "passeur de langues" et un "voyageur ent re les cult ures" qui s’ approprie l a langue de l’ aut re, la viole et condamne sa dimension impérat rice. Il y a donc là, on le voit , une cohabit at ion de l a langue de la périphérie avec celle du Cent re. C’ est le cas du Congolais Sony Labou Tansi dont la perversion linguist ique débouche sur un act e de dést abilisat ion de la langue. Sony draine, de f ait , avec l ui t out l ’ esprit séculaire de l’ oralit é auquel il plie l a langue écrit e. Il f aut cependant comprendre : Si la prose sonyenne manif est e une cert aine int ert ext ualit é avec la t radit ion orale, elle ne s’ en réclame pas ent ièrement .

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parler mat ernel à l’ ét ranger, et de l’ ét ranger en ét ranger en se mét amorphosant , Dieu sait par quelles ext ravagances(5).

Cet t e impossibilit é ident it aire que s’ est donné pour t âche de raccommoder l’ écrivain maghrébin suscit e des int errogat ions comme en t émoigne l a bi-langue, le héros d’ Amour Bilingue. Tout ce roman apparaît ainsi comme un mét a t ext e exprimant parf ait ement "l’ inconçu", la dual it é cult urelle ou ce que Derrida appelle ce "t rouble de l’ ident it é"(6) qui f ait de l’ écrivain f rancophone pour, précisément parodier le même Derrida, un écrivain monolingue chez l’ aut re. Pour Khat ibi, de f ait , l’ écrivain est un suj et nomade c’ est -à-dire un êt re périphérique qui enj ambe l es f ront ières. Il pose la quest ion suivant e : "Quelle est la pat rie d’ un écrivain ? Est -ce uniquement sa langue ? Est -ce l’ unit é idéelle êt re un t erroir, une langue et une ident it é cult urelle d’ esprit et de corps ? Est -ce la mosaïque d’ un exil et d’ une t ransposit ion universelle ?"(7). L’ écrivain, de la sort e, n’ est pas arrimé à un t errit oire déf ini ou à une cult ure homogène. A f orce d’ écrire ent re deux langues, l’ écrivain est comme le not e Bensmaïa.

Un écrivain, qui parce qu’ il évolue ent re deux langages, deux f ront ières, et conséquemment plusieurs t ranches t emporelles, ne peut plus appart enir à une hist oire, un peuple, un pays, mais au cont raire à un nouvel espace - t emps lequel , bien qu’ ét ant le produit d’ une créat ion art ist ique, ne peut quand même pas êt re réduit à une "f ict ion" où un "myt he" purs(8).

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Birahima, l ’ enf ant sol dat d’ Ahamadou Kourouma qui s’ aide de cinq dict ionnaires pour écrire son "Blablabla" et t rouver les mot s idoines, mot s f ét iches pour dire son hist oire, produit , à

coup sûr, une int erlangue(10). L’ int erl angue de Kourouma

manif est e une relat ion au f rançais de l a part d’ un apprenant aut odidact e qui laisse s’ épanouir les j eux de mot s, l es créat ions lexicales et synt axiques t out en apprenant et en vérif iant dans les f ameux dict ionnaires l e sens des mot s, qu’ il veut j ust es dans une "écrit ure pas t out à f ait et int ermédiaire" selon l’ heureuse f ormule de Boehmer(11). Moura n’ a donc pas t ort lorsqu’ il écrit que : "l ’ aut eur post -colonial est un vérit able passeur de langue dont la créat ion maint ient la t ension ent re deux (ou plusieurs) idiomes et parf ois même, dans le cas de l’ int erlangue, rompt la norme linguist ique af in de se f orger un langage propre"(12).

Un t el hét érolinguisme nous f ait découvrir la variét é du monde. L’ écrivain hét erolinguist e, de la sort e, dit l e monde et son imaginaire car "le divers du monde a besoin de l’ encens du monde. L’ éclat des lit t érat ures orales est ainsi venu, non pas remplacer l’ écrit , mais en changer l’ ordre. Ecrire c’ est vraiment dire : s’ éprendre du monde sans se disperser, ni s’ y diluer"(13).

On le voit à part ir de la t héorie du "Tout -Monde" glissant ien, l’ oralit é et l’ int erlangue part icipent de poét iques diverses et mult iples qui t ranscrivent l’ imaginaire du monde dont il parle encore : "L’ idée du monde s’ aut orisera de l’ imaginaire du monde, des poét iques ent remêlées qui me permet t ent de deviner en quoi mon bien conj oint à d’ aut res, en quoi sans bouger il s’ avent ure ailleurs, et comment , il m’ emport e dans ce mouvement immobile"(14).

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2 - Politique linguistique et capital littéraire :

En ef f et , si les premiers écrivains nat ionaux en Af rique f rancophone se réf èrent à une idée polit ique du lit t éraire, les derniers venus vont se réf érer aux lois lit t éraires int ernat ionales et aut onomes pour f aire exist er un aut re t ype de lit t érat ure et de "capit al lit t éraire"(16). Je me propose donc en part ant du modèl e ét abli par Casanova, de mont rer qu’ il exist e des polit iques linguist iques et st ylist iques dans les t errit oires dominés qui agissent comme des st rat égies révolut ionnaires t endant à l es f aire admet t re au pat rimoine lit t éraire int ernat ional. Pour Casanova en ef f et , "Excent riques" au plein sens du mot , ces écrivains de seconde générat ion vont devenir les art isans des grandes révolut ions lit t éraires, Ils lut t ent avec des armes spécif iques pour changer l’ ordre lit t éraire ét abli. Ils innovent et bouleversent les codes lit t éraires les mieux admis au méridien de Greenwich lit t éraire, cont ribuant ainsi à changer en prof ondeur, à renouvel er et même à bouleverser les crit ères de la modernit é et , part ant , les prat iques de t out e la lit t érat ure mondiale(17).

L’ int erlangue qui a le plus cours auj ourd’ hui et concerne un aj out de t ermes ou d’ expressions de la langue "ét rangère" - ou considérée comme t elle selon l e point de vue du dest inat aire - dans la langue f rançaise peut aussi êt re lue comme un néo-exot isme t endant à briser les f ront ières lit t éraires, à at t irer le lect eur f rançais par l’ usage d’ une l angue "colorée" mais demeurée lisible pour ce dernier. La langue mét issée de Beyala f ournit à cet ef f et de mult iples exemples. Une langue "bât onmaniquée" que l’ aut eur "a mis à la page au son du t am-t am, aux ricanemenam-t s du balaf on, aux cris des grioam-t s"(18).

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glissement des posit ions énonciat rices du dest inat eur vers le dest inat aire où le Moi product eur de l’ énoncé se t ient pour ét ranger par rapport à lui-même et se déplace vers l’ Aut re censé le recevoir. L’ Aut re, dest inat aire du discours est sans aucun dout e f rançais, mais bien également désormais le moi dest inat eur. Il s’ agit ici d’ un néo-exot isme au sens de Laronde : Le néo-exot isme est un f aisceau de prat iques qui appart iennent au monde orient al (donc, ét rangères au monde occident al mais sont le f ait de l ’ orient al en posit ion int erne au monde occident al). Dans les deux cas on voit que quelque chose ne

change pas ; c’ est la place de l’ occident comme base

réf érent ielle du discours, ce que conf irme le maint ien de l’ orient al dans la posit ion de l’ ét ranger au discours orient al(19).

Il est à cet égard manif est e que ce glissement se not e dans le t it re du deuxième essai de l'écrivain camerounaise, Let t re d’ une af ro - f rançaise à ses compat riot es (1999) par rapport au premier, Let t re d’ une af ricaine à ses sœurs occident ales, signe que le lect orat a changé et que le dest inat eur du discours s’ assimile désormais au dest inat aire. L’ int erlangue t elle que prat iquée par Beyala a donc pour f onct ion d’ élargir son lect orat , de briser les f ront ières et de redéf inir subrept icement l es f ront ières géographiques et cult urelles du champ lit t éraire. L’ écrivain signe, par là même, des t ext es cosmopolit es ref lét ant son ident it é af ro-f rançaise. C’ est encore ce que l’ on const at e dans le procédé d’ arabisat ion t ext uelle auxquelles a recours le roman maghrébin par l’ inclusion de cert ains mot s arabes ou de cert aines expressions f rançaises arabisées.

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modernit é occident al e ; ce dont t émoigne L’ enf ant de sable de Tahar Ben Jelloun(21). Ici, le cont eur f ait réf érence aux verset s coraniques et parf ois les cit e t out simplement pour exhiber sa connaissance de son milieu cult urel. Dans un cas beaucoup plus récent , Lat if a Ben Mansour agrément e son t ext e, La Prière de la peur(22), de l’ hist oire arabe d’ ant an, de verset s coraniques, de poésie, de légendes, et réussit à mét isser la langue f rançaise. Ce que donnent donc à voir ces t ext es, c’ est un bilinguisme, signe d’ une dualit é cult urell e et de lect orat .

On peut cependant lire dans cet t e af f irmat ion dif f érent ial ist e une solut ion f ormelle t rouvée à l’ inégalit é lit t éraire dans le f ait d’ aller chercher au Cent re "la richesse et les possibles lit t éraires"(23), pour les import er sur leur t erre. Cet t e int erlangue f rancophone ent re enracinement linguist ique et néo-exot isme permet , de ce point de vue, à l a lit t érat ure f rancophone d’ exist er. C’ est ce que souligne Halen : Le discours crit ique peut f aire êt re ces domaines et , par voie, obt enir (. . . ), plus de droit à l’ exist ence que par la voie de la concurrence normale avec les product eurs du Cent re. Senghor eût -il choisit d’ êt re un poèt e f rançais, non "nègre", serait oublié. De même, pour Chamoiseau et Conf iant , Makine et Alexakis, Dj ebar et Maalouf(24).

Tout se passe désormais comme si l'on demandait , insidieusement , aux t ext es f rancophones d'exprimer un dif f érent ial isme linguist ique et cult urel pour pouvoir êt re reconnus. Et nos aut eurs l'ont bien compris qui, par le biais d'un néo-exot isme, mont rent le dynamisme de la langue f rançaise et sa capacit é d'absorpt ion d'aut res langues ; langue f rançaise à laquelle ils doivent , du rest e, se sent ir ét rangers. La reconnaissance et l'appart enance des lit t érat ures dominées à l'univers lit t éraire int ernat ional semble êt re à ce prix.

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quest ion de la dialect ique du Même et de l’ Aut re. Le Même s’ adresse désormais à l’ Aut re, de qui il at t end reconnaissance, et lui f ait comprendre dans sa langue qu’ ils sont semblables mais dif f érent s. Une t elle hét érogénéit é lui permet d’ abolir les f ront ières, de f aire vaciller son ident it é et de ne pl us appart enir à un monde mais au monde. Mais ceci repose également l e problème de la pert inence du modèle t héorique dif f érent ialist e de la f rancophonie qui suppose des f ront ières dans l’ usage de l a langue et un f ranchissement de celles-là avec t out ce que cela sous-ent end comme écart , déviance, irrégularit é. Ce modèle cont raint la lit t érat ure f rancophone à un dif f érent ialisme linguist ique et cult urel en vue d’ exist er. De la sort e, une t ell e répart it ion implicit e ent re Cent re et Périphérie a des relent s d’ empire et appelle à la réf l exion un comparat isme int ra-f rancophone - a lit t érat ure ra-f rançaise ét ant nécessairement réint égrée dans ce champ d’ ét udes qui la comprend. Al ors, la lit t érat ure f rancophone serait appréciée non pl us pour son alt érit é (qui pose le problème du Moi auquel on est ét ranger) mais pour elle-même, c'est à dire, t out simplement , un f ait lit t éraire.

Notes :

1 - E. Glissant : Trait é du t out -monde, poét ique IV, éd. Gallimard, Paris 1997, p. 22.

2 - Cf . P. Casonava : La République Mondiale des Let t res, éd. Seuil, Paris 1999, 2e P. , pp. 241 - 281.

3 - E. Boehmer: Colonial and Post -colonial Lit erat ure, Oxf ord - New-York, Oxf ord universit y Press 1996, p. 233.

4 - E. Glissant : op. cit . , p. 236.

5 - A. Amour : Bilingue, Mont pelli er, Fat a Mongana, 1983, p. 27. 6 - J. Derrida : Le Monolinguisme de l’ Aut re, Galilée, Paris 1996, p. 32.

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8 - R. Bensmoïa : op. cit . , p. 295.

9 - K. Vogel : L’ int erlangue, la langue de l’ apprenant , Ed. Nat han, Paris 1995, p. 19.

10 - A. Kourouma : Allah n’ est pas obligé, Paris, Seuil, 2000. 11 - E. Boehmer : op. cit . , p. 232.

12 - J. - M. Moura : Crit ique post -col oniale et lit t érat ures f rancophones af ricaines, in S. Diop éd. , Fict ions af ricaines et post -colonialisme, Ed. , L’ Harmat t an, Paris 2002, p. 80.

13 - E. Glissant : op. cit . , p. 121. 14 - Ibid. , p. 120.

15 - Ce sont , selon Deleuze et Guat t ari, les lit t érat ures qu’ "une minorit é f ait dans une langue maj eure", in Kaf ka, pour une lit t érat ure mineure, Paris, Minuit , 1983, p. 75.

16 - P. Casanova : op. cit . , p. 440. 17 - Ibid. , p. 441.

18 - C. Beyala : Assèze l’ af ricaine, Albin Michel, Paris 1994, pp. 68 et 93. 19 - M. Laronde : Aut our du roman beur, Ed. , L’ Harmat t an, Paris 1993, p. 213. 20 - K. Yacine : Nedj ma, Seuil, Paris 1956, p. 75.

21 - T. Ben Jelloun : L'enf ant de sable, Seuil, Paris 1985.

22 - L. Ben Mansour : La Prière de la peur, Ed. De la Dif f érence, Paris 1997. 23 - P. Casanova : op. cit . , p. 442.

24 - P. Halen : Les st rat égies f rancophones du st yle, l’ exemple de quelques sauvages du Nord, in P. S. Diop éd. , Lit t érat ures f rancophones, langues et st yles, Ed. , L’ Harmat t an, Paris 2001, p. 226.

Pour citer l'article :

 Dr Yves-Abel Feze : Langues et int ercult uralit é dans la lit t érat ure d’ Af rique f rancophone, Revue Annales du pat rimoine, Universit é de Most aganem, N° 06, 2006, pp. 17 - 26.

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