Qu ’e st - ce qu i fa it Scie n ce da n s Scie n ce de
l’I n for m a t ion ?
Yv e s- Fr a n çois Le Coa dic
CNAM - Par is
Re su m o
O aut or com eça por definir o que consider a ser em as dim ensões básicas que definem a ciência. Seguidam ent e, discut e a for m a com o a ciência da infor m ação cor r esponde a esses cr it ér ios delim it ador es, t er m inando com um a r eflexão sobr e a sua inser ção num cam po m ais vast o das ciências da com unicação.
Pa la vr a s- ch a ve :
Ciência da I nfor m ação; Ciências da Com unicação; Delim it ação da Ciência.
I - Com m e n çon s pa r don n e r u n e dé fin it ion de la scie n ce .
C’est une act ivit é sociale dét er m inée par des condit ions
hist or iques et socio- économ iques. Ainsi en a- t - il ét é de la science de
la nat ur e, la phy sique, et du développem ent de la sociét é indust r ielle.
La physique est née avec l'avènem ent de cet t e sociét é. Cer t aines de
ses br anches ont for m é au cour s des t em ps des sciences
indépendant es com m e la chim ie, la biologie. Cet t e sociét é indust r ielle
avait besoin d'un syst èm e de product ion qui lui per m et t e une
exploit at ion t ouj our s cr oissant e de la nat ur e. Et le développem ent de
cet t e pr oduct ion indust r ielle r endait nécessair e " une science qui
ét udiât les pr opr iét és physiques des obj et s nat ur els et les m odes
d'act ion des for ces de la nat ur e " ( ENGELS) .
De la m êm e façon, la sociét é de l'infor m at ion a besoin d'une
science qui ét udie les pr opr iét és de l'infor m at ion et les pr ocessus de
sa const r uct ion, de sa com m unicat ion et de son usage1.
1 ) La scie n ce e st u n e con n a issa n ce
De ce point de vue, la connaissance scient ifique est sem blable à
la connaissance em pir ique, com m une, i.e. la connaissance fondée sur
l’expér ience im m édiat e, donnée im m édiat em ent aux sens et par fois
er r onée. Elle est sem blable à la connaissance t echnologique2.
2 ) M a is, c’e st u n e con n a issa n ce obj e ct iv e
Ensem ble d’énoncés ou de syst èm es d‘énoncés, la connaissance
scient ifique r épond à des cr it èr es de validit é et des cr it èr es de vér it é.
Ces deux t ypes de cr it èr es sont ou t endent à êt r e indépendant s de
t out e appr éciat ion subj ect ive.
C’est à ces deux condit ions que la science peut pr ét endr e à
l’obj ect ivit é et obt enir l’accor d, le consensus de la com m unaut é
scient ifique puis, au fur et à m esur e que la science im pr ègne le cor ps
social, de la sociét é t out e ent ièr e.
Un aut r e t r ait car act ér ist ique qui oppose la connaissance
scient ifique à la connaissance com m une est qu’elle m et en œuvr e des
concept s scient ifiques univoques qui font de la connaissance
scient ifique une connaissance obj ect ive.
3 ) La scie n ce é t u die de s ph é n om è n e s
Ce t er m e ne désigne pas les choses ou les fait s t els qu’un
pr ofane peut les obser ver aut our de lui m ais des choses ou des fait s
définis, t r iés, classés par le cher cheur scient ifique.
2
4 ) La scie n ce é t a blit de s r e la t ion s u n iv e r se lle s e t n é ce ssa ir e s
La science ignor e les cas par t iculier s et ne s’int ér esse qu’aux
phénom ènes qui se pr oduisent t ouj our s dans des condit ions
dét er m inées. Les r elat ions ét ablies ent r e l’appar it ion du phénom ène
et les condit ions qui le font appar aît r e sont nécessair es en ce sens
que le phénom ène ne peut pas ne pas appar aît r e lor sque les
condit ions de son appar it ion sont r éunies. La r elat ion ainsi dégagée
por t e le nom de loi scient ifique.
5 ) M a is, ATTEN TI ON , la scie n ce doit s’a ffir m e r con t r e de u x
r é a lit é s
Pour im poser sa spécificit é, la science doit s’affir m er cont r e
deux r éalit és: la connaissance com m une, l’opinion et la connaissance
fausse, la fausse science.
I l faut donner à l’opinion le sens d’idée r eçue. La science doit
donc t ouj our s com bat t r e l’idéologie. Et elle ne peut exist er qu’au pr ix
d’une r upt ur e épist ém ologique avec l’opinion ( BACHELARD) . Mais
dans la r éalit é, l’opinion t ent e de r econquér ir le t er r ain qu’elle a perdu
au pr ofit de la science.
Quant à la fausse science, c’est une idéologie à base r eligieuse
ou m yst ique; c’est aussi une idéologie à base par a- scient ifique,
m yt hique. Alor s que le pr em ier t ype de ces fausses sciences se r éduit
à une exploit at ion de la cr édibilit é publique ( ast r ologie, ext r
a-t er r esa-t r es, …) , le second pose un pr oblèm e épisa-t ém ologique gr ave:
celui du défaut de m ét hode scient ifique conj ugué à un em pir ism e
naïf.
C’est une act ivit é sociale dét er m inée par des condit ions
hist or iques et socio- économ iques. Com m e nous l’avons déj à dit , la
sociét é de l'infor m at ion a besoin d'une science qui ét udie les
pr opr iét és de l'infor m at ion et les processus de sa const r uct ion, de sa
com m unicat ion et de son usage.
1 ) La scie n ce de l’in for m a t ion con st r u it de s con n a issa n ce s
scie n t ifiqu e s.
La science de l’infor m at ion véhicule encor e beaucoup des
connaissances em pir iques hér it ées de la bibliot héconom ie et de la
docum ent at ion, de la m uséconom ie, de l’ar chivist ique et du
j our nalism e, connaissances qui se définissent par les besoins
im m édiat s auxquels elles r épondent :
Le liv r e se r a n ge da n s de s r a y on s
Mais elle a accum ulé des connaissances scient ifiques qui n’ont
pas d’applicat ions im m édiat es. Nom br euses sont auj our d’hui les
opér at ions pur em ent int ellect uelles qui sont la fier t é de la
com m unaut é m ondiale des cher cheur s et des enseignant s de science
de l’infor m at ion.
2 ) La scie n ce de l’in for m a t ion con st r u it de s con n a issa n ce s
scie n t ifiqu e s ob j e ct iv e s
La science de l’infor m at ion m et en œuvr e des concept s
scient ifiques univoques qui font de la connaissance pr oduit e une
connaissance obj ect ive. Pr enons l’exem ple du concept de
com m unicat ion.
com m unicat ion est un concept qui désigne un pr ocessus social qui
s’ét end à t ous les êt r es hum ains, seulem ent à eux m ais à t ous, selon
lequel l’échange d’infor m at ion sur un suj et donné conduisant à un
par t age de sens se fait en m et t ant les per sonnes en cont act , en
int er act ion.
Dans le langage cour ant et dans les sciences de la
com m unicat ion, la com m unicat ion s’applique aux cor ps aussi bien
qu’aux espr it s et est com pr ise com m e t r anspor t , diffusion,
t r ansm ission. C'est un t erm e ir r it ant , invr aisem blable four r e- t out ,
fat r as sém ant ique où l'on t r ouve des t r ains, des t élégr aphes, des
chaînes de t élévision, des pet it s gr oupe de r encont r e, et c... Où l'on
va des r elat ions publiques aux r elat ions hum aines en passant par les
r elat ions t echniques ( ent r epr ises de com m unicat ion, com m ission
nat ionale de la com m unicat ion, WARNER com m unicat ions, et c. ...) .
Com m e le dit de façon encor e plus abr upt e, Jean- Claude MI LNER: " En
son nom , t out est inclus dans t out , lit t ér at ur e, philosophie, ar t s, non
sans quelques t ouches de sciences posit ives. Discour s ét ale,
visqueux, r ecouvr ant t ous les savoirs et br ouillant leur s cont our s: la
vase com m unicant e" .
3 ) La scie n ce de l’in for m a t ion é t u die le s ph é n om è n e s
in for m a t ion n e ls
La science de l’infor m at ion ét udie des choses ou des fait s
définis, t r iés, classés par le cher cheur scient ifique:
On n’ét udie pas les lect eur s de la Bibliot hèque Nat ionale ou les
audit eur s de la Radio Diffusion Por t ugaise m ais l’usager, le lect eur ,
4 ) La scie n ce de l’in for m a t ion é t a blit de s r e la t ion s u n iv e r se lle s
e t n é ce ssa ir e s, de s lois scie n t ifiqu e s.
Com m e t out es les disciplines nom ot hét iques ( pour suivant
l'ét ablissem ent de lois) et à la différ ence des disciplines hist or iques,
j ur idiques et philosophiques, la science de l'infor m at ion a cher ché à
dégager des lois, au sens de r elat ions quant it at ives r elat ivem ent
const ant es et expr im ables sous la for m e de fonct ions m at hém at iques
qui ét ablissent des r elat ions univer selles et nécessair es ent r e
l'appar it ion d'un phénom ène et les condit ions qui le font appar aît r e,
per m et t ant de faire des pr évisions ; m ais égalem ent au sens de
r elat ions or dinales, d'analyses st r uct ur ales, et c. se t r aduisant au
m oy en du langage cour ant ou d'un langage plus ou m oins for m alisé
( la logique booléenne par ex) .
Dur es lois que les lois de la const r uct ion et de l’usage de
l’infor m at ion qui st ipulent que “ plus t u écr is, plus t u écr ir as” et
“ m oins t u écr is, m oins t u écr ir as ou “ plus t u lis, plus t u lir as” et
m oins t u lis, m oins t u lir as” !
On r et r ouve dans t ous les cas des dist r ibut ions st at ist iques en
" J" inver sé, dist r ibut ions hyper boliques que l'on r encont r e
fr équem m ent en sciences hum aines et sociales. En effet , ce qui
car act ér ise un cer t ain nom br e de phénom ènes infor m at ionnels, ce
sont des com por t em ent s de nat ur e hy per bolique, c'est à dir e que le
pr oduit de puissances fixes des var iables est const ant :
F( x ) . xn = con st a n t e
Dans leur s m anifest at ions discr èt es ( non- aléat oir es) , cela se
t r aduit par le fait qu'à une cause ( input ) cr oissant de façon
géom ét r ique cor r espond un effet ( out put ) cr oissant de façon
5 ) La scie n ce de l’in for m a t ion doit s’a ffir m e r con t r e d e u x
r é a lit é s: la con n a issa n ce com m u n e , l’opin ion e t la
con n a issa n ce fa u sse , la fa u sse scie n ce de l’in for m a t ion .
La science de l’infor m at ion doit t ouj our s com bat t r e l’idéologie,
les idées r eçues. Pr enons l’exem ple de l‘enseignem ent de
l’infor m at ion. I l pèse sur cet enseignem ent une doct r ine officieuse qui
im pr ègne et or ient e de fait la profession. Elle est officieuse par ce
qu’elle ne figur e com m e t elle dans aucune inst r uct ion officielle ni
aucun t ext e de pr ogr am m e. Mais c’est une doct r ine par ce qu’elle est
explicit e et cohér ent e ; elle a ét é expr essém ent for m ulée lor s de
colloques, de confér ences et dans diver s ar t icles ; elle est en
per m anence r appelée en filigr ane dans les r appor t s des j ur ys de
concour s de r ecr ut em ent des pr ofesseur s « docum ent alist es » ( et non
de docum ent at ion) .
Cet t e doct r ine par t du pr incipe que la docum ent at ion n'est pas
une discipline et n'a pas vocat ion à êt r e enseignée. Et donc que
l'infor m at ion n'en ser ait pas une non plus. I l n'y aur ait concer nant
l'infor m at ion ni exigences scient ifiques, ni exigences pédagogiques et
didact iques: il n'y aur ait donc aucun savoir enseignable. Or on sait
que cela est faux car il exist e une discipline de plein dr oit qui est la
science de l'infor m at ion enseignée com m e chacun sait à l'Univer sit é.
On ent r et ient ainsi le m yt he d’une discipline « ascolair e ».
Dans ce cas, l’opinion t ent e de conser ver le t er r ain alor s qu’elle ne l’a
pas encor e per du. Dans les nom br euses act ions dit es de
sensibilisat ion, les connaissances acquises r est ent ét r oit em ent
ut ilit air es. Par ignor ance de la science de l’infor m at ion, on r em place
l’explicat ion des phénom ènes par l’acquisit ion d’un savoir - fair e.
base par a- scient ifique, m yt hique qui pose un pr oblèm e
épist ém ologique grav e conj uguant un défaut de m ét hode scient ifique
à un em pir ism e naïf.
Ainsi, le m yt he naïf de la t ranspar ence sociale, du par t age des
connaissances qui est à la base du Know ledge Managem ent ( KM) fait
de cet t e discipline une fausse science. Au m ieux, pouvons- nous par ler
de t r anslucence sociale. I l y aur a t ouj our s une for t e t ension vit ale
ent r e le pr ivé et le public, ent r e le caché et le visible. Ce que nous
faisons avec ou disons à une aut re per sonne dépend de qui nous
r egar dent , nous écout ent et de com m ent ils nous r egar dent , nous
écout ent . Et puis, dans le discour s des pr édicat eur s de cet t e idéologie
m yt hique, le social avec son cor t ège d’exploit at ions est t ot alem ent
absent . Alor s le par t age des connaissances n’est pas pour dem ain.
I I I – Et t e r m in on s pa r l’e spa ce de con n a issa n ce de la scie n ce
de l’in for m a t ion .
Apr ès avoir exam iné la science de l’infor m at ion dans son unit é
de science, int ér essons- nous à son espace de connaissance.
La discipline “ science de l’infor m at ion” , science conj uguée au
singulier a const r uit une ar m at ur e t héor ique et concept uelle qui,
m algr é les cont est at ions et les r upt ur es, dem eur e sa colonne
ver t ébr ale. A la différ ence des sciences de la com m unicat ion, science
conj uguée au plur iel com m e nous le j ust ifier ons ci- dessous, une
pr ésent at ion syst ém at ique en est ainsi possible, à par t ir de t r ois
ent it és: les infons ( m ot s, im ages, sons) , les gens et le t em ps. Ces
ent it és sont définies par des pr opr iét és et des r elat ions per m et t ant
leur inscr ipt ion r igour euse dans des m odèles for m els. Par l’applicat ion
du r aisonnem ent m at hém at ique, la science de l’infor m at ion a
développé une ar m at ur e logique for t e et des m ét hodes infom ét r iques.
de la phy sique. La science de l’infor m at ion “ endosse de ce fait
l’épist ém ologie vér ificat ionnist e ou r éfut at ionnist e, t out en s’ouvr ant à
cer t aines pr éoccupat ions const r uct ivist es”3 .
Par opposit ion, la discipline “ sciences de la com m unicat ion” ,
conj uguée au plur iel cet t e fois, est m ult iple et plur ielle. Diver ses
m odalit és de r econst it uer leur r égim e de connaissance est possible.
Les sciences de la com m unicat ion cult ivent la polysém ie des
concept s. Ainsi, la r elat ion ent r e infor m at ion et com m unicat ion fait
l’obj et en sciences de la com m unicat ion d’une ét our dissant e
vénér at ion qui a pr oduit et pr oduit encor e des gloses nom br euses et
obscur es. N’ayant t ouj our s pas su fair e la différ ence ent r e un obj et et
un pr ocessus, on cont inue à leur donner le m êm e st at ut
épist ém ologique!
Der nièr e m ésavent ur e concept uelle r écent e: il y aur ait une
différ ence concept uelle ent re l’infor m at ion–com m unicat ion ( t ir et ) et
l’infor m at ion- com m unicat ion ( t r ait d’union) . L’obj ect if r echer ché est
de penser l’ar t iculat ion ent r e l’une et l’aut r e et d’envisager , m oins ce
qui les r é- unit et les oppose, que ce qui les r elie: d’où l’usage d’un
t ir et et non d’un t r ait d’union ent r e infor m at ion et com m unicat ion4.
Les sciences de la com m unicat ion ont une plur alit é de cadr es de
pensée, de pr ogr am m es, de par adigm es, de t héor ies et de m odèles.
Pas m oins d’une quar ant aine de m odélisat ions de la
com m unicat ion m ass- m édiat ique sont décr it es par MAC QUAI L et
WI NDAHL!
Peu for m elles, elles ont une appr oche fr ileuse de la
for m alisat ion. L’espace épist ém ologique const r uit est pr oche de celui
des “ sciences hist or iques” : Com m e elles, les sciences de la
com m unicat ion épousent une plét hor e d’épist ém ologies:
fonct ionnalist e, em pir ist e, behavor ist e, st r uct ur alist e, syst ém ist e,
3
sit uat ionnalist e, cognit ivist e, const ruct ivist e, const r uct ionnist e, et c.
Mais, m algr é ces différ ences, cet t e diver sit é qui opposent science de
l’infor m at ion et sciences de la com m unicat ion, des liens de par ent é
exist ent . I ls se sont noués dans un cer t ain nom br e de pr ogr am m es
de r echer che, au niveau de cer t aines unit és d’enseignem ent . Mais
l’unit é fact ice appor t ée en Fr ance par l’assise inst it ut ionnelle d’un
sect eur d’enseignem ent et de r echer che labellisé « Sciences de
l’infor m at ion et de la com m unicat ion » n’est qu’un leur r e qui ne
pr ofit e à per sonne.
Con clu sion
La science de l'infor m at ion est science, pr oduct ion conscient e
de l'espèce hum aine avec des or igines bien pr écises, un obj et et un
cont enu bien définis, des pr at iciens facilem ent ident ifiables5.
Ses or igines sont r écent es: 1968, dat e de naissance de la
pr em ièr e gr ande sociét é savant e aux USA, l'Am er ican Societ y for
I nfor m at ion Science ( ASI S)6. Mais elle est dev enue une science adult e, com pr enant une définit ion de ce qu'elle ét udie, des m ét hodes,
un cer t ain nom br e de concept s de base, des lois fondam ent ales, et c.
Enfin, elle se réfère de plus en plus à sa propre hist oire, ce qui est la
m ar que de sa m at ur it é.
Son obj et est une m at ièr e, l'infor m at ion, qui envahit l'espace
public et l’espace pr ofessionnel. C'est une r essour ce vit ale dont on ne
m esur e pas encor e assez l'ét endue des usages et des non- usages,
par m anque d'at t ent ion pour ses usager s.
Son cont enu, m ar qué par le sceau de l'int er disciplinar it é, est un
savant dosage de sciences m at hém at iques et physiques et de
sciences sociales et hum aines.
5
LE COADI C Y.F. – op.cit é 6
Des t echniques audacieuses et les im pér at ifs de sa t echnologie
déchaînée la t ir ent inéluct ablem ent et la font dér iver d'un univer s
papier v er s un univ er s élect r onique. Aussi, quelque dist inct s que
soient les st ades de m at urit é t echnico- économ ique des différ ent es
com posant es véhiculées ( voix, t ext e, im age) , le cent re de gravit é des
pr at iques infor m at ionnelles se déplace- t - il inexor ablem ent d'un pôle
const it ué par le papier ver s un pôle élect r onique où l'or al et le visuel
r epr ennent une place que le t ext uel leur avait r avi, laissant ent revoir
la naissance d'une nouvelle cult ure infor m at ionnelle. Les génér at ions
fut ur es ser ont plus dem andeuses de ces m édias, en par t iculier des
m édias audio- visuels m oins for m els que les m édias t ext uels; elles
aur ont probablem ent m oins de t em ps et ser ont m oins int ér essées à
r ecueillir de l'infor m at ion par une lect ur e sout enue, le t ext e pouvant
êt r e délivr é vocalem ent .
La science de l’infor m at ion est à la sour ce d'une indust r ie, d'un
m ar ché et d'un com m er ce d’une infor m at ion de plus en plus
élect r onique. L'indust r ie de l'infor m at ion cr oît vit e. Le m ar ché de
l'infor m at ion se diver sifie, les populat ions des usager s changeant
r apidem ent . De ce fait , les pr at iciens de la science de l'infor m at ion et
les pr ofessionnels du sect eur , édit eur s, librair es, docum ent alist es,
bibliot hécair es, ar chivist es, conser vat eur s, infor m at iciens concer nés
par la cr éat ion, le st ockage, la com m unicat ion et l'usage de
l'infor m at ion, ont à exam iner leurs r ôles fut ur s, plus pr oches de
l'infor m at ion, plus éloignés du docum ent , de l'obj et1.
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