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Etudes d'esthétique médiévale (vol.1)

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Academic year: 2023

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CHAPITRE I

L E DÉVELOPPEMENT DES THÉORIES LITTÉRAIRES

I . APERÇU GÉNÉRAL

Le XI^ siècle continue la tradition earolingienne et contient en germe la Renaissance du siècle suivant. Les auteùrs de cette époque tiennent le milieu entre des hommes comme Jean Scot et Remi d’Auxerre et des humanistes tels Marbode ou Jean de Salisbury. Sans doute le XI^ siècle est-il beaucoup plus pauvre en efforts créateurs que le X I I ~ ; en beaucoup de domaines il continue passivement la tradition; il se contente généralement des manuels ou des traités techniques de l’antiquité et ne fait avancer ni les mathématiques et la musique ni la rhétorique et la dialectique. Mais sa production surtout littéraire, soit en prose soit en vers, prouve sans aucun doute possible que l’admiration et l’enseignement du beau style. restaient aussi vivaces que le culte des formes architecturales ou des œuvres de la peinture et des arts mineurs. Les centres géographiques les plus importants du mouvement humaniste sont l’Allemagne ottonienne, l’Italie, la France du centre et des bords de la Loire.

Dans le Saint Empire de la Nation Germanique, il faut citer surtout les abbayes méridionales : Saint Gall avec Notker le Bègue

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912), Ekkehard I, Salomon de Constance

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920), Notker le Lippu, le grand traducteur

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1022) et ses cousins Ekkehard I I et Ekkehard III, puis Ekkehard IV, le remanieur du Wultharircs

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1060); Saint Emméran avec Otioh,

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1070)~ Tegernsee où naquit le Ruodlieb, Reichenau avec Bernon

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ro48), ancien élève d’Abbon de Fleury et le mathématicien Hermann le Paralytique

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1054) ; les centres de l’Allemagne occidentale et rhénane (Spire et Maxence), quelques couvents saxons et

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374 (TOME II) III. L’ÉPOQUE ROMANE

septentrionaux. En Italie il y a, d’une part, la région du Sud qui reste en rapports avec les Byzantins et les Arabes : c’est par là, aussi bien que par l’Espagne que, dès le début du

XI^ siècle et même au cours du siècle précédent, se transmettent des œuvres scientifiques arabes; c’est là, surtout en Espagne, que Gerbert et Abbon font chercher des manuscrits des savants musulmans. Plus haut que Salerne et Naples, !e Mont Cassin prend un essor inouï sous l’abbé Didier : sa bibliothèque s’enrichit, des artistes byzantins y fondent une école indigène de peintres et d‘orfèvres, la belle latinité y revit sous l’impulsion du moine Albéric. Dans l’Italie du Nord se réfugient les légistes, notaires, scribes, rhéteurs : Ravenne, Pavie, Bologne connaissent Papias, Anselme de Besate (milieu XI^ s . ) , Guy d’Arezzo

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1050 ?), Pierre Damien

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1072), ami de Didier du Mont Cassin. E n France deux hommes donnent une impulsion vigoureuse aux sciences et aux lettres : ce sont Abbon de Fleury

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1004)

et Gerbert d’Aurillac

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roog), qui illustre l’école de Reims.

Le disciple le plus célèbre de ce dernier se nomme Fulbert

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1029) : c’est lui qui imprime à l’école de Chartres ce rayonnement universel qui en fera le centre le plus connu de l’Occident au X I I ~ siècle.

Les noms que nous venons de citer sont les plus significatifs au point de vue de l’évolution des idées et du goût esthétiques.

La doctrine des proportions et du nombre se retrouve évidem- ment chez les mathématiciens très peu nombreux et, somme toute, peu originaux, aussi bien que chez les musiciens qui transmettent la conception musicale du monde. Gerbert i( lut I)

et expliqua l’Arithmétique et la Musique de Boèce; Notker de Liége fit de même et aussi Hermann le Paralytique, qui comme Gerbert se consacra à l’étude et à la construction de l’astrolabe et cita Vitruve (I). Fulbert imprima probablement à l’école de Chartres son caractère mathématique et musical qui devait au X I I ~ siècle enchanter un Adélard de Bath, un Thierry, un Silvestre et leurs nombreux disciples.

L’esthétique de la peinture attira elle aussi l’attention de quelques auteurs : Ekkehard IV composa des Versus ad picturas

( I ) Cf. vol. I . p. 245.

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LE DÉVELOPPEMENT DES M O R I E S LITTÉRAIRES 375

il proposait un choix de sujets religieux et bibliques à peindre, cependant qu’un moine du sud de i’Allemagne, Rogkerus de Helmershausen ramassa sous le nom du prêtre Théophile dans la Schedulu Artium les règles essentielles de la technique picturale et y traça le portrait idéai de l’artiste chrétien.

La musique fut évidemment pratiquée, disions-nous, comme science mathématique et comme philosophie esthétique par les mathématiciens, c’est-à-dire par un Gerbert d’Aurillac (I), un Hermann le Paralytique, un Fulbert de Chartres et ses élèves, par exemple Adelbold d’Utrecht, Adelmann, Wazon, Lambert, Bérengaire, Olbert de Gembloux, Angelmann de S. Ricquier.

Presque tous les N savants 1) de l’époque y font allusion : Salomon de Constance et Gunzo de Novare en donnent u n résumé

(( étymologique 1) en s’inspirant d’Isidore ( z ) , Notker le Lippu l’enseigne avec maîtrise et la vulgarise en allemand. Bernon de Reichenau, Aribon le Scolastique de Freising insistent beaucoup sur le symbolisme des nombres et des instruments musicaux et se rattachent à cet énorme courant allégoriste dont Otloh de S. Emmeran trace les principes dans son petit traité Quomodo legendum sit in rebus visibilibus. Guy d’Arezzo se consacra davantage aux problèmes pratiques de l’enseignement mais il continua en même temps les doctrines de i’lrnchiriudis relatives à la musique diaphonique ou polyphonique. Puis à la fin du siècle et au début du X I I ~ ce seront Jean Cotton qui dans le de musicu résumera toute la tradition en y ajoutant des remarques personnelles sur la subjectivité du goût et la valeur expressive des tons ecclésiastiques, Adelard de Bath, qui dans le de eodem et diverso (vers 1104-1109) jettera les bases d’une philosophie générale du nombre, Guillaume de Conches

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I 145) qui par ses commentaires sur le Tim& introduira l’esthé- tique platonicienne dans l’école de Chartres (3).

(I) GERBERT legte dem Unterricht die Insfifufio M u s h des Boethius zugrunde. Das war für seine Zeit etwas unerhort neues. PIETZSCH, Erziehung, p. 106. Cf. MANITIUS 11, 731. 739.

(2) Texte ap. PIETZSCH, Erziehung, p. 89, n. 3 .

(3) Quelques notes sur ces auteurs : HERMANN : Murica. Gerberf I I , 125-149, ed. W. BRAMBACH, Leipzig, 1884. - BERNON : Gerberf I I , 62 et P . L. 142.- ARIRON : Gerbert I l . 197 - Sur Notker le Lippu cf. Gerbert I , 96-100 et

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