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Untitled - Electre NG

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Academic year: 2023

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Préface

Le Centre de recherche sur les Conflits d’Interprétation (CERCI) a organisé du 3 au 5 décembre 2009 à l’Université de Nantes son premier colloque spécialement dédié aux jeunes chercheurs intitulé « Sens &

Représentation en Conflit ». En phase avec la notion de conflit d’interprétation, cette manifestation était centrée sur une thématique scientifique explorée dans plusieurs espaces afin de répondre aux exi- gences de la pluridisciplinarité. Cette démarche se situe au cœur des recherches de ce laboratoire depuis sa fondation en 1999. La publication qui en est issue se veut le reflet d’une politique renforcée du laboratoire envers les doctorants par une intégration aux métiers de la recherche et une aide à la publication et à l’organisation de colloques.

Le « Centre de Recherche sur les Conflits d’Interprétation » (CERCI) appartient à l’Ecole Doctorale « Sociétés Echanges Cultures » (SCE) de l’Université de Nantes et ses disciplines scientifiques princi- pales sont les Sciences du langage, la littérature, les arts et les civilisa- tions étrangères (allemand, anglais, arabe, espagnol italien et français).

Les enseignants-chercheurs du CERCI organisent leurs recherches autour de la problématique générale des conflits d’interprétation à l’interface de plusieurs disciplines et au sein de deux équipes : CoDiTe (Conflits d’Interprétation : Controverses et Différends Textuels) et CoDiRe (Conflits d’Interprétation dans la Construction Discursive des Représentations linguistiques et culturelles).

Des lieux de complémentarité des approches respectives des deux équipes ont été définis, tels que l’identification des mécanismes séman- tico – discursifs de production des représentations linguistiques et culturelles, dans et par les discours qui produisent ces textes ( CoDiRe) ; et l’identification des types de « conflits d’interprétation » – contro- verses et différends – à travers les textes littéraires, philosophiques, etc., leur analyse et l’étude de leur impact sur les pratiques humaines qui les produisent (CoDiTe). Les travaux des deux équipes ont fait apparaître l’intérêt de croiser différentes approches disciplinaires autour d’une même thématique – linguistique, littéraire, philosophique, historique, sémiotique, communicative, didactique etc. –, et par voie de consé- quence, l’intérêt d’une équipe pluridisciplinaire. Ont été identifiés également les lieux de complémentarité des points de vue observation- nels et des principes explicatifs spécifiques de ces approches : identifica- tion des « conflits d’interprétation » – controverses et différends – à

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travers les textes littéraires, philosophiques, etc, leur analyse et l’étude de leur impact sur les pratiques humaines qui les produisent (CoDiTe) ; identification des mécanismes sémantico – discursifs de production des représentations linguistiques et culturelles, dans et par les discours qui produisent ces textes (CoDiRe).

Les outils méthodologiques de l’analyse du discours, élaborés depuis 2005 par le programme SAD (Sémantique et Analyse du Discours) du CERCI sont investis non seulement dans le programme d’analyse des discours produits dans (ou portant sur) les espaces socio-culturels de la Francophonie, des Amériques ou de l’Union Européenne, mais égale- ment dans l’étude des textes dans les programmes du CoDiTe. D’autre part, les interfaces proposées par le programme « Littérature, Théâtre, Opéra » intéressent directement l’étude des mécanismes discursifs de l’argumentation étudiés par le CoDiRe. Définissant des objets d’étude difficilement dissociables sur le plan empirique (le discours et le texte comme produit du discours) et des objectifs de recherche complémen- taires (les conflits dans l’interprétation et la construction des représenta- tions culturelles et linguistiques), les deux équipes ont à l’heure actuelle, sur le plan théorique, une frange d’interférence importante autour des concepts de « conflit d’interprétation », de « potentiel argumentatif de la signification linguistique », « d’axiologisation discursive ».

Ces concepts sont mobilisés dans l’interprétation et la production discursive du sens, à travers des textes dans l’une des langues représen- tées par les disciplines des chercheurs et doctorants du CERCI (alle- mand, anglais, arabe, chinois, espagnol, français, italien, vietnamien) ; dans le processus de traduction et de création artistique ; dans l’acquisition des compétences sémantique et culturelle en situation de contact des langues et cultures.

Afin d’enrichir et d’approfondir ces perspectives, le colloque « Sens

& Représentation en Conflit » s’est donné pour objectif d’interroger le rapport étroit entre le sens et la représentation, et d’identifier les conflits qui en découlent. La dualité sens/représentation a été envisagée dans les domaines littéraire, artistique, théâtral et cinématographique, linguis- tique, civilisationniste, sociologique, aussi bien que dans celui des sciences de l’information et de la communication. C’est pourquoi ce présent volume des actes du colloque aborde la problématique de la manifestationdupointdevuelittéraire,philosophiqueetcivilisationniste.

Lesauteurssefocalisentdansleurscontributionssurlespossibles repré- sentationsculturellesd’Autruiqui seconstruisentet sereconstruisent à travers toutessortes d’activités artistiques oucréatives, aussi bien que dans lesrites et mythes du quotidien.Leurs travaux font surgirdivers conflits représentationnels qui peuvent apparaître lors des créa- tions/interprétationsdestextes,imagesoud’autresproductionsculturelles.

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Déclinée de façons différentes, la sous-thématique Espaces d’interprétation dans les arts et les lettres constitue le fil conducteur de la première partie de cette publication. La contribution de VANGELIS

ATHANASSOPOULOS ouvre la ronde. Ce dernier s’interroge à partir du tableau Les Ménines de Vélasquezsur le rapport entre la discursivité et la performativité de la représentation au sein du discours esthétique. Sa réflexion gravite autour de l’allégorie comme figure qui permet de penser la contradiction entre le dire et le faire mais qui demeure tradi- tionnellement marginalisée au profit d’une théorie expressive du sym- bole. ISABELLE DAVY se demandede son côté « ce que l’art et la littéra- ture font à l’interprétation ». Elle revient dans un premier temps sur l’analyse sémiologique que Louis Marin effectue des Salons de Diderot afin de montrer le potentiel d’un paradigme autre que celui, hérité du parallèle des arts, de la séparation du visible et du dicible. Et elle pour- suit, dans un deuxième temps, par une réflexion sur la notion même du conflit d’interprétation. CHRISTIAN DRIESEN, en revanche, s’intéresse dans son article à l’absence de signification dans l’œuvre de Gert Neu- mann, écrivain ressortissant de la RDA. Il décrit la mise en scène du silence par Neumann pour qui ce dernier représente une « manière anarchique d’entrer en contact avec la poésie qui toute seule crée le langage » et qui, par conséquent, s’oppose à la fureur interprétative de la dictature socialiste. L’autrichien Werner Schwab compte également parmi les partisans de la subversion. Tandis que Neumann met en scène l’espace vide entre les mots et les lettres, Schwab déclenche par sa langue particulière un bruit de sens qui trouble ses interprètes. KARSTEN

FORBRIG dégage de la pièce Escalade ordinaire (ESKALATION ordi- när), un exemplaire sortant de la déchetterie littéraire schwabienne, une réflexion sur les marques sacrées, le marquage victimaire et la violence du dispositif théâtral. L’image en tant que souvenir, l’image littéraire comme nouvelle mesure temporelle est au centre du questionnement que LUCIE GUILLARD entame à propos du roman Ada or Ardor de Vladimir Nabokov. Elle s’interroge sur la mise en abîme du récit au sein du roman sous forme d’une nouvelle philosophie du temps inventée par Van, l’un des protagonistes de cette histoire d’amour incestueuse.

D’après elle, les images ou plus précisément les métaphores employées offrent la possibilité d’examiner l’essence du discours poétique, car c’est la métaphore qui donne au verbe être une toute nouvelle dimension.

Avec ADRIANNA NARUK nous ferons le trajet entre l’espace de la page écrite vers la représentation sur les planches de la scène théâtrale. Com- ment les marqueurs d’oralité dans un texte théâtral peuvent-ils prétendre à recréer une conversation authentique ? L’objet de son travail est de faire part de ses observations sur le rapport entre le dit et l’écrit ainsi que sur les conflits qui en résultent à l’exemple des drames français. À partir des poèmes d’Alain Lance et d’Yves Bonnefoy ANGELA SANMANN

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arpente dans son article l’espace d’interprétation auquel doivent faire face les traducteurs littéraires ou poètes-traducteurs comme Volker Braun. Cette première partie se termine par la contribution de KATHRIN

SCHNEIDER qui suit l’écrivain « rationaliste » allemand Arno Schmidt sur l’île de La République des Savants (Die Gelehrtenrepublik) afin de découvrir « qu’est-ce que la littérature scientifique ».

La seconde partie de ce volume, Stéréotypes culturels & Conflits d’interprétations, s’intéressera aux questions que suscitent les repré- sentations culturelles dans divers domaines. Tout d’abord, MARION

BOUCHER se propose d’étudier les représentations sociales de la gouver- nante anglaise à partir de deux figures principales que sont Mary Pop- pins et Jane Eyre, en envisageant l’image de la nurse comme un mythe incluant des problématiques de classe et de genre, de sexualité et d’économie, de pouvoir et d’éducation. VALENTYNA DYMYTROVA

s’interroge sur le rôle des médias dans la formation des identités cultu- relles et politiques, pour élucider les rapports entres le sens et les repré- sentations dans la perspective des sciences de l’information et de la communication, à travers l’analyse des éditoriaux de la presse française dédiés à la « révolution orange ». Dans sa contribution, JULIETA GARCÍA

analyse les enjeux de la dimension socio-culturelle de la gestion interna- tionale de l’eau, et aborde le problème des conflits de représentations au niveau juridique. NEJLA HLIOUI s’intéresse aux conflits que posent les stéréotypes culturels lors de l’élaboration des instruments juridiques internationaux : la perception culturelle de l’objet des traités est particu- lièrement entourée de préjugés et de stéréotypes, rendant difficiles les accords entre les états. À partir des textes de deux fêtes allemandes, la

« Kinderzeche » et le « Meistertrunk », SEVERINE MALENFANT propose une étude sur la « textualisation » des représentations de la mémoire collective et de l’identité linguistique, pour rendre compte des références intégrées et masquées, et comprendre le rôle du cliché et du pastiche comme relais essentiels du texte. NANTA NOVELLO PAGLIANTI analyse la construction de la représentation de l’Autre dans l’ethnographie des années 1930, à travers les clichés photographiques de la mission Dakar- Djibouti, menée par Michel Leiris et Marcel Griaule. JEAN-BAPTISTE

POINTEL s’interroge sur le concept de modèle en droit : il analyse la remise en cause, depuis moins d’un siècle, du monopole des modèles juridiques traditionnels (ancien système communiste, système allemand, version anglo-saxonne, conception française), et étudie comment le système juridique des pays scandinaves ont réussi à s’imposer dans les esprits.De son côté, CHLOÉ TESSIER propose une interprétation de la valeur symbolique des textiles préhispaniques péruviens, notamment ceux de Chuquibamba, en construisant son étude à partir de l’analyse de la structure iconographique de ces textiles (répétitions et agencements des motifs, séquences et combinaisons de signes-images) et de la con-

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frontation des différents articles et théories dédiées au sujet. Enfin, dans l’article issu de sa conférence magistrale en clôture du colloque, le Professeur NÉSTOR PONCE de l’Université de Rennes 2 traite de la question de la mémoire dans l’historiographie et la littérature latino- américaines. Il s’intéresse en premier lieu à la question de la représenta- tion face à la critique et à la théorie en général, avant d’aborder les conflits qui surgissent lorsqu’on doit traiter du passé.Soulignons que cet ouvrage est aussi le résultat du travail remarquable et du dynamisme des doctorants du CERCI organisateurs de cet événement. Qu’ils en soient ici chaleureusement remerciés.

Jean-MarieLASSUS

Directeur du CERCI

Referências

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