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La Figure 0.7 montre l’extension des bassins versants du Sorpt et du Blagour de Chasteaux.

Le système du Blagour est un système karstique binaire d’environ 45 km² dont l’exutoire principal est le gouffre du Blagour (Muet, 1985). A coté de la source proprement dite, il existe un ensemble de griffons appelés Cressonnières du Blagour.

Les sources du Blagour et des Cressonnières naissent dans la vallée d’Entrecors. L’extrême amont de cette vallée se développe sur le grès du Bassin de Brive. La Couze collecte les eaux du ruissellement superficiel. En arrivant au contact des calcaires, elle se perd et son parcours devient souterrain jusqu’au gouffre du Blagour. La vallée d’Entrecors est sèche à partir de la perte de la Couze jusqu’à 1 km environ du Blagour. Ensuite, la source de Fontille et le trop- plein de l’Event d’Entrecors alimentent un petit ruisseau. Cet écoulement superficiel s’infiltre progressivement dans les prairies de la vallée, puis, à environ 500 m du Blagour, le ruisseau se perdait. Un aménagement lui permet de continuer son tracé sur une centaine de mètres avant de se perdre à nouveau. En hautes eaux, les débordements du ruisseau sont fréquents.

Le réseau de drainage souterrain est assez bien développé et fonctionnel, en particulier le gouffre du Blagour dont les explorations spéléologiques remontent sur plus d’une dizaine de kilomètres. Ces explorations, complétées par des traçages artificiels ont montré que l’Event d’Entrecors et la source de Fontille peuvent être alimentés en période de très hautes eaux par l’amont du système et plus particulièrement par les eaux s’engouffrant à la perte de la Couze.

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Figure 0.7 : Cadre géologique des bassins d’alimentation du Sorpt et du Blagour. 1) Gouffre du Blagour.

2) Petites sources temporaires des Cressonnières du Blagour + captage. 3) Ruisseau de Fontille. 4) Event d’Entrecors. 5) Perte de la Couze. Figure modifiée provenant de la thèse de Muet (1985)

CHAPITRE 3 : Suivi temporel des variations de saturation

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Les Cressonnières et le Blagour ont des caractéristiques hydrodynamiques et hydrochimiques très différentes qui semblent montrer l’indépendance de ces deux exutoires (Muet, 1985). De plus, aucun des traçages réalisés (en hautes ou en basses eaux) n’a atteint les Cressonnières.

La ressource du karst noyé mis en évidence par Muet (1985), différente de celle du Blagour, permet de s’affranchir des problèmes de vulnérabilité (pollution...) du parcours aérien de la Couze. En effet, la qualité des eaux de la Couze peut varier plus facilement que celle du karst noyé. Les Cressonnières du Blagour sont principalement alimentées par ce karst noyé.

Les exutoires du Blagour et des Cressonnières se situent à proximité d’un carrefour de deux failles importantes (failles de Chasteaux et de Meyssac). Il y a également un certain nombre de failles secondaires qui doivent avoir un impact non négligeable sur les écoulements. On peut voir sur la Figure 0.8 que celles-ci peuvent faire varier le pendage des couches aquifères.

Par ailleurs, à l’aval de la vallée d’Entrecors, les marnes du Lias constituent le mur de l’aquifère, qui se développe dans les calcaires du Bajocien.

Figure 0.8 : Coupe géologique du Nord-est du Causse de Martel (Muet, 1985)

Des campagnes géophysiques, géotechniques, et hydrogéologiques ont été réalisées dans les années 90 pour avoir accès à cette réserve noyée. La zone prospectée se situe à 200 m en amont du gouffre du Blagour (cf. supra III.B.4. pour l’emplacement des forages).

143 Les sondages de reconnaissance et les forages (Figure 0.9) montrent que le réservoir aquifère se développe surtout entre 6 et 25 m de profondeur dans un ensemble de cavités plus ou moins colmatées par du sable.

Les trois sondages de reconnaissance ont recoupé des niveaux très aquifères jusqu’à plus de 200 m en amont du captage.

D’après les essais de pompage (Muet et Landry, 1994), la nappe captée est infinie à l’échelle de l’essai (débits et temps) et il n’apparait ni limite étanche, ni limite d’alimentation. La nappe captée est hétérogène : en début du pompage, l’eau captée provient d’un milieu infiniment transmissif mais de capacité limitée (cavités bien connectées ?). Ensuite le puits est alimenté par un milieu très capacitif mais de transmissivité limitée (3.5 104 m2/s ; cavités ou fractures mal connectées ?).

Figure 0.9 : Coupe géologique du forage d’Entrecors (Muet et Landry, 1994)

Il y a d’autres aspects importants qu’il faut retenir de ces essais de pompage :

- les Cressonnières du Blagour sont alimentées par ce réservoir car le pompage affecte très rapidement leurs débits et provoque même leur tarissement,

- un piézomètre distant de 210 m vers l’amont de la vallée n’a réagi que faiblement au pompage (rabattement inférieur à 50 cm contre 3.5 m au puits de pompage).

Le débit du Blagour n’a pas varié pendant le pompage, mais le réservoir n’est pas indépendant du système du Blagour. En effet, en très hautes eaux, la mise en charge du Blagour provoque l’inondation de la vallée avec apparition de nombreuses sources temporaires. Il y a donc au moins une transmission de charge entre le collecteur principal et ce sous-système capacitif.

Avant le pompage, en hautes eaux, la totalité de la "nappe" est en charge et le niveau statique est bien souvent supérieur à celui du sol, interdisant toute infiltration.

CHAPITRE 3 : Suivi temporel des variations de saturation

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