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Une nouvelle architecture de l’État-providence 7

3. L’avenir des MSE

3.2. Trois points de vue sur un nouveau MSE

3.2.3. Une nouvelle architecture de l’État-providence 7

Alors que les États-providence d’après-guerre visaient principa- lement l’égalisation des conditions de vie en soutenant par des garanties de maintien du revenu, les perdants du jeu du marché, le défi maintenant est de donner aux personnes les moyens d’être convenablement formés pour satisfaire leurs besoins de protection sociale à l’intérieur du marché. Ainsi, la politique sociale doit devenir une ressource productive, c’est-à-dire un instrument de la politique de l’offre pour permettre aux personnes d’être en mesure de réussir sur le marché.

La Stratégie de Lisbonne se fonde sur trois objectifs ambitieux : faire de l’Europe une zone de prospérité économique, avec un haut niveau de protection sociale et de responsabilité en matière d’environnement.

Si l’on considère que ces trois objectifs sont liés, et que la construction européenne doit viser à une unification progressive des sociétés européennes, la construction européenne devrait viser à faire converger les modèles sociaux européens. Accroître l’efficacité économique en Europe, en facilitant les changements et en effectuant des investisse- ments importants pour l’avenir devrait être accompagnée d’une politique sociale déterminée. Le modèle continental manque de souplesse, le modèle libéral est trop coûteux en termes de cohésion sociale et d’inégalités, l’Europe devrait aller vers le modèle scandinave, sachant que la tâche sera difficile parce que les institutions et les tradi- tions qui ont permis la réussite de ce modèle n’existent pas, ou pas dans la même mesure, dans les autres pays.

Le système scandinave est universel et généreux, mais les presta- tions sociales sont en partie subordonnées aux efforts de l’individu.

Les transferts deviennent conditionnels à certaines obligations, les taux de remplacement sont plus faibles que par le passé en vue de fournir des incitations plus fortes au travail, mais restent élevés. Les pays scandinaves se sont révélés les plus performants en combinant un fort niveau d’égalité et de faibles taux de pauvreté avec des niveaux élevés d’emploi et une forte croissance économique (partie II). Ils sont les mieux préparés à affronter les nouveaux défis économiques et sociaux de demain.

Les éléments clés de l’architecture d’un nouvel État-providence nous semblent être :

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Unnee ssttrraattééggiiee dd’’iinnvveessttiisssseemmeenntt ssoocciiaall cceennttrrééee ssuurr lleess eennffaannttss eett ffaavvoorraabblleess aauuxx ffeemmmmeess, comme Esping-Andersen (2002) l’a proposé.

Cette stratégie peut être considérée comme l’épine dorsale d’une réforme qui prend en compte les nécessités d’une société hautement flexible, basée sur la connaissance, avec des taux élevés d’activité d’hommes et de femmes économiquement indépendants. Alors que les États-Providence d’après-guerre fournissaient un haut degré de sécurité du revenu et une protection importante au sein de la famille tradition- nelle, les jeunes familles d’aujourd’hui ont des perspectives de vie moins stables, tant du point de vue économique que familial. En même temps, les conditions préalables à une bonne qualité de vie et de carrière professionnelle sont en augmentation constante. Les chances dans la vie dépendent de plus en plus de l’investissement en capital humain offert par les deux parents et la société dans la petite enfance. De bonnes

capacités cognitives développées dans la petite enfance sont des néces- sités absolues pour atteindre un haut niveau d’éducation et augmenter ses connaissances tout au long de sa carrière.

Pour des raisons démographiques, ainsi que du fait des exigences en capacités cognitives d’une « économie du savoir », nous ne pouvons nous permettre de laisser aucun enfant à la traîne. En conséquence, la réforme doit rréédduuiirree lleess iinéggaalliittééss dd’’hérriittaaggee ssoocciiaall eett dd’’aamélliioorreerr llee p

pootteennttiieell ccooggnniittiiff ddee cchhaaqquuee eennffaanntt, indépendamment de son origine sociale. Aussi, les politiques visant à améliorer la disponibilité de gardes d’enfants de haute qualité à prix abordable dans la petite enfance, ainsi que les politiques visant à réduire la pauvreté chez les enfants et à améliorer leurs conditions d’existence sont des investissements sociaux essentiels.

L’État-providence de demain devra ffoouurrnniirr pplluuss ddee sseerrvviicceess ssoocciiaauuxx pour répondre aux exigences de sociétés de services, de plus en plus individualistes. Parallèlement à une augmentation de la flexibilité du temps de travail et des possibilités d’emploi à temps partiel, llaa ddiissppoo-- n

niibbiilliittéé dd’’ééttaabblliisssseemmeennttss ddee ssooiinnss eett ddee ggaarrddee,, ddee hhaauuttee qquuaalliittéé eett àà ddeess p

prriixx aabboorrddaabblleess,, ppoouurr lleess eennffaannttss,, lleess ppeerrssoonnnneess ââggééeess oouu hhaannddiiccaapéeess est aussi une condition importante pour les parents et en particulier pour les femmes, pour trouver leur équilibre vie-travail en combinant les obligations familiales avec les choix individuels de carrière. Le vieillis- sement démographique impose à la fois d’accroître les taux de fécondité et les taux d’emploi des femmes. L’amélioration du revenu relatif des familles avec enfants devrait aussi contribuer à rapprocher les taux de fécondité d’un niveau satisfaisant.

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D’’iimmppoorrttaannttss iinnvveessttiisssseemmeennttss eenn ccaappiittaall hhuummaaiinn sont nécessaires pour accroître le niveau de d’instruction chez les jeunes cohortes et pour institutionnaliser la formation tout au long de la vie afin d’amé- liorer les capacités de reconversion, réduisant ainsi l’un des obstacles à la participation au marché du travail des travailleurs âgés.

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Unnee ssttrraattééggiiee ddee fflleexxssééccuurriittéé cc’’eesstt--àà--ddiirree ddee fflleexxiibbiilliittéé ccoonnttrrôôllééee eett é

éqquuiilliibbrrééee ssuurr llee mmaarrcché dduu ttrraavvaaiill est rendue nécessaire par l’accrois- sement de la concurrence sur les marchés des biens et du travail tant en raison de la mondialisation que des rapides changements technolo- giques et structurels. Pour réduire les risques de pauvreté, de hauts niveaux de protection sociale sont nécessaires. La flexsécurité des pays nordiques, et en particulier du Danemark, constitue un exemple de bonnes pratiques en associant la déréglementation sur le marché du travail avec une politique active du marché du travail , une protection généreuse des revenus en cas de chômage de pair avec de fortes incita- tions à reprendre un emploi rapidement.

Le gouvernement et les institutions publiques ont à jouer uunn rrôôllee aaccttiiff ddaannss llaa pprroommoottiioonn ddee llaa ccoommpéttiittiioonn,, ll’’iinnnnoovvaattiioonn,, ll’’eeffffiiccaacciittéé eett lleess cchhaannggeemmeennttss ssttrruuccttuurreellss. La politique technologique et l’impulsion pour l’adoption de nouvelles technologies favorisent la croissance et le bien-être social. Ceci est en contradiction avec l’approche selon laquelle les gouvernements doivent se contenter de déréglementer les marchés et attendre que l’innovation et le rebond de croissance suivent automatiquement.