HAL Id: jpa-00209165
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Submitted on 1 Jan 1979
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La phase en acoustique musicale I. Analyse d’un signal quasi périodique
F. Wu, P. Pério
To cite this version:
F. Wu, P. Pério. La phase en acoustique musicale I. Analyse d’un signal quasi périodique. Journal de
Physique, 1979, 40 (8), pp.799-810. �10.1051/jphys:01979004008079900�. �jpa-00209165�
La phase
enacoustique musicale
I. Analyse d’un signal quasi périodique
F. Wu et P. Pério
Laboratoire de Cristallographie et Physique des Matériaux, Bât. 490, Université Paris-XI, 91405 Orsay Cedex, France
(Reçu le 13 novembre 1978, accepté le 5 avril 1979)
Résumé. 2014 Nous
présentons
l’étude de laphase
par analyse de Fourier tempérée sur dessignaux quasi périodiques
de
l’acoustique
musicale. Cet article porte sur la mise aupoint
de la méthode d’analyse, la mesure de laphase
relative, sa stabilité dans le temps et de sonemploi
commeparamètre physique descriptif
dusignal.
Dessignaux
d’instruments à vent ont servi
d’exemples d’application.
Abstract. 2014 In reference to musical acoustics, we analyse the
problem
of thephases
as determined from Fourier transforms. First results bear onphase
determinationallowing
forcomputational
bias, stability with respect to time and itspossible
use as aphysical
parameter in information transfer. Severalsteady
sounds of wind instru-ments are
analysed
as examples.Classification
Physics Abstracts
43.60 - 02.90
Deux des anciennes
propositions
del’acoustique
musicale : la
périodicité
desperturbations
liées àun son
musical,
et lanon-perception
de laphase
sontpassées
à l’état d’axiomes bien avant que les moyenstechniques
ne permettent leur vérification.Au sens de
l’analyse harmonique,
lapériodicité
stricte
implique
une extension dusignal
de - oo à + o0dans le temps et dans
l’espace.
Une définitionplus physique
est larépétitivité
dusignal qui implique
seulement stabilité dans un intervalle limité de temps
(d’espace)
desamplitudes
et desphases
del’analyse harmonique
instantanée(locale).
En
effet,
unsignal périodique peut
êtrereprésenté
dans
l’espace approprié (temps
oudistance)
parcomposition
d’unefonction
limitée et d’une distri-bution de Poisson infinie :
de spectre
où
Ti
etU1 représentent
lespériodes
etfréquences (longueur
d’onde oufréquence spatiale)
fondamen-tales.
est
toujours
défini et calculable au besoinnumérique-
ment.
Amplitude
etphase
obtenues par échantillon- nage au pascorrespondant
à lafréquence
derépétition
donnent le
spectre complexe G(nU 1)
où n est le numérod’ordre de
l’harmonique
détermine la
phase
del’harmonique.
Celle-ci est une
phase
absoluequi dépend
de l’ori-gine
choisie par lareprésentation def(t).
Toutchange-
ment
d’origine
entraîne unchangement
dephase
Dans un
signal périodique, élongation
etphases
relatives instantanées des
harmoniques reprennent
lesmêmes
valeurs pour deschangements d’origine
d’un nombre entier de
périodes (longueur d’onde)
fondamentales.
Cette
propriété
triviale de1’analyse harmonique
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01979004008079900
a été couramment
ignorée
enacoustique
d’où uneerreur fondamentale dans les raisonnements souvent utilisés pour
justifier
la loi d’Ohmacoustique (non- perception
de laphase)
etl’interprétation
dequelques
tentatives récentes
d’analyse
dephase.
Cet argument
faux,
utilisé àplusieurs reprises
par Bouasse[1]
est basé sur leglissement
desphases
relatives entre deux
signaux
sinusoïdaux defréquence
différente au cours de leur
propagation.
Une différence de marche rentraîne,
pour une onde sinusoïdaleprogressive,
undéphasage
2nrIÂ proportionnel
à lafréquence
dans un milieu nondispersif.
Pour deuxfréquences quelconques,
la différence dephase prend
alors dans
l’espace n’importe quelle valeur,
cequi
revient à dire que le
signal
n’est paspériodique
dansl’espace
- pasplus
que dans le temps d’ailleurs.Mais pour une onde
progressive harmonique,
ces
déphasages
relatifsreprennent
dansl’espace
lamême
valeur,
modulo 2 n,tous
lesnÀ.1 ;
et en unpoint fixe, après chaque
intervalle nT. Ceci veutsimplement
dire que la
perturbation
dansl’espace
serépète
sans déformation à des instants
qui
nedépendent
que du retard de
propagation
d’unpoint
à un autre.La
périodicité
dans le temps entraîne - dans un milieu nondispersif
et pour une ondeplane
pro-gressive
-périodicité
dansl’espace
Pour vérifier la nature
harmonique
d’un son musicalet déterminer les
phases relatives,
il faut connaîtreg(t),
évolution de la variablephysique
leplus
souventassimilée à une
surpression
locale instantanée.(Dans
une onde
progressive,
d’ailleurssurpression (conden- sation)
et vitesse dedéplacement
sont enphase.) L’enregistrement
obtenu sur une bandemagnétique
à
partir
d’un micro n’estpeut-être
pas totalement exempt de distorsions mais il conserveapparemment
suffisamment d’information pour restituer à traversamplificateurs
ethaut-parleurs
dessignaux
sonoresacceptés
comme fidèles.-
Toutefois,
lalecture numérique
d’une bande néces- site un convertisseuranalogue-digital
trèsrapide :
pour avoir au moins 4
points d’échantillonnage
surle 15e
harmonique
d’unsignal
autour de 400 Hz(Sol3
oula3)
il fautécliantillonner
à 25khertz,
avecune
capacité
destockage
d’au moins 500kbit/s.
Avant que ces
techniques
ne soientaccessibles,
il fallait avoir recours à la
stroboscopie,
avec lesinconvénients que nous
analyserons plus
loin.Beauchamp [2],
Risset[3]
et Charbonneau[4]
ont
envisagé
la détermination de laphase.
Lepremier
auteur donne la conclusion - aberrante - que pour
un
signal
sonorepériodique
laphase
déterminéevarierait de
façon
aléatoire au cours dutemps.
En fait laprocédure proposée et/ou
utilisée par ces auteurs contient deux erreurs graves.1) L’analyse,
faite àl’ordinateur,
porte sur desprélèvements
à temps constant(40
ms parexemple) qui
ne sont pas desmultiples
entiers de lapériode
du fondamental et contiennent donc des fractions
parfaitement
aléatoires despériodes
desharmoniques plus
élevés : laphase mathématique
attribuée àchacun est définie pour un échantillon
donné,
mais fluctue d’unefaçon quelconque
d’un échantillon à l’autre.2) L’analyse, qui
n’est pas faite entemps réel,
suppose
également
que la vitesse de déroulement des bandesmagnétiques
est strictement uniforme.En
fait,
il y atoujours
delégères
variationsqui
setraduisent par des
glissements apparents
énormes desphases
cumulées. Lesphases
n’étant définies que modulo 2 n, lesdéphasages
ainsi introduits nesont pas
proportionnels
au rang del’harmonique
et
prennent
des valeursapparemment
aléatoires.La
stroboscopie
entraîne évidemment cesmêmes
inconvénients.
Pour les
pallier,
nous avons faitl’analyse
harmo-nique
instantanée sur une seulepériode
de récurrence.Le
signal enregistré
est échantillonné à 25kHz,
ce
qui
donne environ 60pts
parpériode.
Onpourrait donc,
au maximum définir 30harmoniques complexes.
En
fait,
nous nous en tenons aux 15premiers.
Lesupport
def(t)
est déterminé à mieux que1 /4
pasd’échantillonnage,
au besoin en l’étendant sur deuxpériodes.
La fonctionF(U)
est la transforméecommune de toutes les fonctions
f qui prendraient
les mêmes valeurs aux
points d’échantillonnage.
Lecas
échéant,
on peut tenircompte
d’unléger
écartentre le
support
et lapériode
réelle en modifiantlégèrement
le pas de calculE ô(U - nUo) (cf.
annexen
pour le formalisme de
calcul).
Le théorème de conservation de la norme
(Parse- val) :
i /
permet d’apprécier
laquantité
d’information extraite dusignal :
les écarts relatifs sont de l’ordre de0,5 à0j%.
La
répétition
del’analyse
surdes périodes
successives dusignal correspondant
à un son tenu, donne l’évo- lution enphase
etamplitude
desharmoniques.
Laphase
du fondamentalrepère
les variationsd’origine
des différentes tranches par rapport à une échelle de temps absolue. Une
légère
différence entre lapériode
vraie et l’intervallecorrespondant
au nombreentier le
plus proche
de pasd’échantillonnage,
setraduit par un
glissement
continu de çi . Lespetites
fluctuations subsistantes peuvent
s’expliquer
par depetites
fluctuations de vitesse àl’enregistrement et/ou
à la lecture de la bande.
Pour
corriger
ceseffets,
laphase
du 1 erharmonique
est ensuite ramenée à une valeur fixe : dans notre
cas nous avons
pris
une détermination sinus pur«p , = 90°).
La
phase
dechaque
autreharmonique
est alorscorrigée de nâ(pl.
Les
figures 1, 2,
3 illustrentl’analyse
des sonsFig. 1. - Analyse de 8 périodes consécutives du son d’un tuyau d’orgue n° 2.
Diagrammes polaires des harmoniques 2, 3, 6 et 15.
x harmonique 2, échelle ( x 1) ; @ moyenne ; + harmonique 3, échelle (x 1/2) ; -(;9 moyenne ; A harmonique 6, échelle ( x 2) ;
moyenne ;
p harmonique 15, échelle ( x 10) ;
moyenne .
On a porté autour de chaque moyenne les valeurs de y et de n Aç correspondantes. n : rang de l’harmonique. Aç = 1/4 du pas d’échan-
tillonnage.
[Fourier analysis of 8 consecutive periods of the note given by an organ pipe n° 2.]
Fig. 2. - Analyse de 8 périodes consécutives du son d’un tuyau d’orgue de type « trompette ».
Diagrammes polaires des harmoniques 3, 6, 8 et 13.
A harmonique 3, échelle ( x 1) ;
@ moyenne ;
+ harmonique 6, échelle ( x 1) ; fl3 moyenne ;
x harmonique 8, échelle ( x 2) ; (8) moyenne ; 0 harmonique 13, échelle ( x 2) ;
@
moyenne .[Fourier analysis of 8 consecutive periods of the note given by a « trumpet » organ pipe.] ]
tenus émis par 2
tuyaux type d’orgue
et une flûte àbec.
Les résultats
numériques
détaillés sont donnésdans les tableaux
I, II,
III.( Õ.cp; > 1/2
a étédéterminé,
directement sur les
phases corrigées
desharmoniques n
de
l’analyse lorsque
les modules restaient raison- nables ou àpartir
de la relationquand
les modules étaient très faibles.La
dispersion
estcomparée
àqui correspond
à1/4
de l’intervalle d’échantillon- nage(- 60).
1)
Lesdispersions
dephase (suivies
continûment et non pas mod. 2n)
étantplus
faibles que nâqJl’
le critère de stabilité de
phase
dusignal harmonique
est bien
respecté.
Onpeut
donc dire que les sonsanalysés
sont bienharmoniques.
Laphase
est locale-ment
parfaitement
définiependant
la durée du son tenu.2)
Lesprocédures d’analyse
et de calculpeuvent
être étendues par continuité aux états transitoires.3)
Lesphases
étantstables,
àlongs intervalles,
leurs fluctuations instantanées
permettent
de remonter àl’analyse
dubruit,
définie commecomposante
nonpériodique.
Il suffit de faire la moyenne desamplitudes complexes
dechaque harmonique
sur unnombre
relativement élevé de
périodes fondamentales,
le bruitest obtenu par différence entre moyenne et valeurs instantanées.
1
Fig. 3. - Analyse de 8 périodes consécutives du son d’une flûte à bec Aura.
Diagrammes polaires des harmoniques 2, 3, 8 et 12.
o harmonique 2, échelle ( x 2) ;
(D moyenne ;
x harmonique 3, échelle ( x 1) ; 0 moyenne ; + harmonique 8, échelle ( x 10) ; (B moyenne ; A harmonique 12, échelle (x 10) ;
@moyenne .
[Fourier analysis of 8 consebutive periods of the note given by an Aura flute.]
Dans les 4 cas étudiés 7 à 8 termes suffisent pour donner des valeurs moyennes convenables : l’addition de termes
supplémentaires
ne modifiepratiquement plus
la valeur moyenne du module desG(n)
et ladistribution autour du
point
moyen donne bien unerépartition anharmonique caractéristique
d’un bruit.On peut noter que
l’analyse
du son de flûte - véri-table instrument de
musique
- paropposition
auxtuyaux
d’orgue,
réalisations assezsommaires,
montreun bruit
beaucoup plus
faible.Conclusion. - Nous n’oublions pas que le
signal analysé
est la lecture par un convertisseuranalogue- digital
d’unenregistrement magnétique
du soncapté
par un micro.
Ce n’est
peut-être
pas laphase
réelle dusignal,
mais on
peut
certainement en inférer que celle-cia un sens et est stable
pendant
le son tenu.En
fait, l’acoustique
musicale confond souventl’analyse
de l’instrument demusique
avec celle duson. L’instrument est
analysé
selon ses modes propresTableau 1. -
Analyse
de Fourier sur 8périodes
consécutives du tuyaud’orgue
« N° 2 »,f
= 417 Hz.[Fourier analysis
of 8 consecutiveperiods
for the organpipe
n°2, f
= 417Hz.]
(ondes
stationnaires sans transfertd’énergie)
alorsque le son est une onde
progressive (avec transfert d’énergie).
Certains instruments(cordes
et percus-sions)
vibrent réellement selon leurs modes(ou quasi- modes)
propres. Dans les instruments à vent c’estune colonne d’air délimitée par l’enceinte
(tuyau) qui
est lieu de vibrationspermanentes.
La définition de cette colonnedépendant
des conditions d’exci-tation,
on nepeut plus parler
de modes et lespartiels
successifs ne
correspondent
pas au mêmesystème :
non seulement ils n’ont aucune raison d’être har-
moniques ;
mais ilparaît
illusoire de lesinvoquer
pour
justifier
la teneur enharmoniques
des sons émispar l’instrument.
Le
problème
del’importance
de laphase
relativedans le timbre d’un son musical
(ou
d’unevoix)
ne
peut
pas êtreréglé
defaçon
directe. Il reste que c’est unparamètre physique
accessible et utilisable dansl’analyse
dessignaux pseudo périodiques.
Nous
envisageons
leprotocole
suivant :a)
Laphase
est-elle unecaractéristique
du sontenu émis par un instrument
particulier ?
Laphase n’ayant
de sens strict que pour une ondeprogressive,
elle n’est définie avec certitude
qu’en
un mêmepoint.
La stabilité
temporelle
de laphase
est établie. Actuelle- ment lesexpériences
faites montrent que l’émission d’un instrument à vent mêmesimple
comme une flûteà bec ou un
tuyau d’orgue
n’estqu’exceptionnelle-
ment une onde
progressive.
La distributionspatiale
des
phases
permettra de déterminer lechamp
sonoreet de
préciser
les sources d’émissions de l’instrument étudié.Tableau II. -
Analyse
sur 8périodes
consécutives du son d’un tuyaud’orgue
de type « trompette »,f
= 386Hz.
[Fourier analysis
of 8 consecutiveperiods
for the «trumpet
» organpipe, f
= 386Hz.]
NB : Sur la trompette les écarts
entre Y _
f2et! L
p2 sont de l’ordre de 8 % car le calculY
F2n’a été fait que sur les 15 premiers harmoniques. Une analyse sur quelques périodes a montré que les harmoniques plus élevés existaient et étaient non négligeables. Lafré-
quence de digitalisation de 25 kHz n’est pas suffisante dans ce cas.
b) Parallèlement,
lasynthèse numérique
ou analo-gique
sur bandemagnétique
àpartir
dusignal analysé,
permettra de
reproduire
un sonqui
seraré-enregistré
dans les mêmes conditions
géométriques
que lesignal
’ initial. Une nouvelle
analyse
permettra de vérifier si lesphases
ont été conservées dans lecycle
et sinonune sur-correction devra être
appliquée jusqu’à
ceque les deux
analyses
coïncident à laprécision
de laphase caractéristique
de l’instrument.Alors l’audition
jugera
si l’information nécessaire à la reconnaissance dusignal
a été conservée.Il existe actuellement des chaînes
de reproductions
Tableau III. -
Analyse
sur 8périodes
du sond’une flûte
à bec Aura.La3, f
= 443 Hz.[Fourier analysis
of 8 consecutiveperiods
of the notegiven by an
Auraflute, La3, f
= 443Hz.]
Tableaux
I,
II et III. -Analyse
de Fourier sur 8périodes
consécutives._
Modules p.,
phase
qJn,phases corrigées
qJncor dequelques harmoniques.
Dans la colonne X on aporté
le moduleet la
phase
de la valeur moyenne et non pas le module moyen et laphase
moyenne.La
comparaison
entre Un et nAç i
ne doitse faire
que sur lesphases corrigées.
Lesphases
noncorrigées
étant per- turbées par les variations de laphase
dupremier harmonique. Aç i
=1/4 du pas d’échantillonnage.
[Fourier analysis
of 8 consecutiveperiods.] ]
musicales
et/ou
sonores de très hautequalité :
lareproduction
del’impression physiologique
des sonspeut être
pratiquement parfaite,
alors que les sonssynthétiques (musique d’ordinateur)
sonttoujours distinguables
des sons naturelsqu’ils
essaient dereproduire.
Or,
dans lespremiers
essais desynthèse
que nousavons pu réaliser
jusqu’ici
avec les convertisseursdigital-analogique
existantactuellement,
nous avons constaté queceux-ci,
s’ilsrespectaient
raisonnable- ment lesamplitudes,
ne conservaient pas lesphases.
On doit donc continuer à poser le
problème
de saperception physiologique.
Alternativement,
si cetteprocédure échouait,
onpourrait envisager
de distordreprogressivement
l’enre-gistrement : l’analyse
du dernierenregistrement
acceptable permettrait
alorspeut-être
de voir sousquelle
forme est transmise l’information nécessaire à la reconnaissance dusignal.
Pour
terminer,
nous voudrions insister sur le fait quel’analyse harmonique
n’a de sens que dans dessystèmes
linéaires. Dans tout autresystème
la tra-duction de
périodicité
en terme decomportement
sinusoïdaux n’aplus
aucun sens. Si c’était le caspour la chaîne
auditive,
il faudraitpeut-être envisager
l’information comme contenue dans les passages du
signal
à despositions particulières
du détecteur.Dans le cas la sensation auditive
risquerait
d’êtrebeaucoup plus
liée au traitement par lesystème
central
(cérébral) programmé
à reconnaître les sons,comme il reconnaît
déjà
les mots d’unlangage
connu- même fortement altérés - alors
qu’il
identifiedifficilement les
phonèmes
d’unlangage ignoré.
Remerciements. - Les différents
enregistrements
sonores nous ont été aimablement fournis par Made- moiselle Michèle
Castellengo
du Laboratoire d’Acous-tique
de l’Université Paris VI. Les conversionsanalogue-digital
ont été réalisées par l’ETCA d’Arcueil. Lessynthèses
par conversiondigital-ana- logue
ont été effectuées au CNETd’Issy-les-Mouli-
neaux et au
département Diagonal
de l’IRCAM.Les
analyses
ont été faites sur calculateurs program- mables HP65,
97 et 9815. Les programmes sont dis-ponibles
et communicables sur demande. Les résultats de l’étude del’évolution
de laphase
desharmoniques
au cours d’une
période
ainsi que ceux de l’étude duchamp
sonore émis par des instruments à vent ferontl’objet
d’un articlequi
doit suivre incessamment.Appendice
I. -Application
à unsignal
réel. - Unsignal
réel ne s’étend pas de - oo à + oo et il n’est quepseudo périodique (pseudo répétitif)
sur son inter-valle d’existence.
L’application
brutale de la trans- formée de Fourier à la fonctionf(t) représentant
lesignal
sur son intervalle d’existence et nulle en dehors de cet intervalle entraîne unélargissement
des raiesdu spectre de Fourier. Il n’est alors
plus possible
dedéfinir une relation de
phase
entre les différentesfréquences quasi harmoniques.
Au lieu de cela on
prend
unepériode
T(ou pseudo période)
dusignal
àanalyser
et on considère la fonctionpériodique f (t)
constituée par larépétition
de cettepériode (ou pseudo période).
Le calcul des
harmoniques
successifs se fait par corrélation def (t)
avec des fonctionspériodiques
t
exprimé
en unité depériode, n
entier E[- N,
+N],
et
or
d’où
1)
INFLUENCE DE L’ÉCART ENTRE L’INTERVALLE D’ANALYSE[0, U]
ET LA PÉRIODE VRAIE T. - Soitune fonction
périodique qui
a été échantillonnéesur un intervalle U = KT + e. La corrélation de
f(t)
avec des fonctionspériodiques exp(ico’ t)
ouwn
= wn +Awn,
nous donne lesharmoniques
succes-sifs de
f(t).
- si
wn
#kwn,
kentier,
lepremier
terme estpratiquement nul ;
- si
wn
#kWm k
entier =1= 1 le second terme est lui aussipratiquement nul ;
- si
wn
# Wm on a alors :d’où
et
Nous remarquons que :
a) pn
est maximum et stationnaire auvoisinage
deCo’ n = Co n.
b) p’
estpratiquement
nul auvoisinage
dewn
=kwn (k
entier ~1)
c’est-à-dire quel’harmonique n n’ap-
porte
pratiquement
aucune contributionparasite
aux
harmoniques supérieurs
de mêmequ’il
n’estpas
perturbé
par lesharmoniques
inférieurs.c) çq§
varie linéairement avecAco.
= nAcol
et U.Lors du calcul des
composantes F(n)
du spectre de Fourier def(t),
on a intérêt àprendre w1
leplus
voisin
possible
de col, c’est-à-dire U leplus
voisinTableau IV.
possible
deKT1
pour minimiser l’erreur sur Pm et K leplus petit possible,
c’est-à-dire K =1,
pour obtenir lesphases
qJn lesplus proches
des valeurs exactes.Ces conditions sont rarement
remplies
lors desanalyses automatiques
en temps réel ou différé oùl’égalité
entre l’intervalled’analyse
et un nombreentier de
périodes
dusignal analysé
est loin d’être réalisée. Ceci peut introduire des erreurs sur les modules desharmoniques
élevés et introduit entredeux
prélèvements
successifs des écarts dephase
relatifs
qui peuvent dépasser
2 n pour lesharmoniques élevés,
donnant dans ce cas,l’impression
d’unephase
aléatoire.
Pratiquement
nous utilisons le nombre d’échan- tillons p leplus proche
d’unepériode
du fonda-mental. L’incertitude sur la
phase peut
être estiméeau
1/4
du pasd’échantillonnage,
c’est-à-dire2)
DÉTERMINATION DE LA PÉRIODE VRAIE. - L’écartavec la
période
vraie entraîne unglissement d’origine qui
se traduit par une rotation dephase proportion-
nelle au rang de
l’harmonique.
On détermine leglissement
moyen àpartir
de tous lesharmoniques
par
analyse
sur deux intervallesconsécutifs,
cequi
donne :
Alternativement on peut mesurer le
glissement
de
phase
d’unharmonique
déterminé(le premier
par
exemple)
surplusieurs
intervallesconsécutifs,
ce
qui
donne :La
comparaison
des deux valeurs donne une esti- mation de la stabilité defréquence (ou
laprécision
de sa
mesure).
Un contrôle
supplémentaire
est obtenu en refaisantl’analyse
par corrélation avec des fonctionspério- diques
expiWn t,
Wncorrespondant
cette fois-ci à lafréquence corrigée.
L’écart dephase
entre les deuxdéterminations est :
Le tableau IV donne l’évolution des
phases
decertains
harmoniques
pour le tuyaud’orgue
n° 2analysé
avec U = 60puis
avec U =59,6.
- La moyenne sur 4
périodes
consécutives desnous permet de calculer
- La
figure
4qui
montre l’évolution de laphase
du
premier harmonique
sur 11périodes
consécutivesnous permet de calculer
Tvrai :
Fig. 4. - Tuyau d’orgue n° 2 ; évolution de la phase (pl du premier harmonique sur 11 périodes consécutives en fonction de n rang de la période.
[Organ pipe n° 2 : variation of the phase çi t of the first harmonic
during 11 consecutive periods versus n, the order of the period.]
Nous pouvons constater la concordance entre les deux valeurs obtenues.
- Les
analyses
faites avec U = 60 et U =59,6
nous donnent :
1 Agn
=1,08 (pour
ro = 2n/59,6
et cv’ =2 n/60)
n /
valeur que nous pouvons comparer à la valeur cal- culée :
Nous pouvons
aussi,
dans ce cas, constater la bonne concordance entre les deux valeurs.Ces résultats montrent
qu’il
suffit dequelques périodes (4
dans notre cas, ou 11 pour le suivi deCPt)
pour obtenir une bonne détermination de la
période
vraie du
signal analysé.
3)
L’écartentre L /2 et ! L
pF2
que nous avonsobtenu est en
général
inférieur à 1% lorsque
nouscalculons les 15
premiers harmoniques.
Nous pouvons dire que nous avons tiré laquasi-totalité
des infor-mations contenues dans le
signal analysé.
Appendice
II. - Réflexions sur laterminologie
del’acoustique
musicale. -HARMONIQUES. -
Eléments de ladécomposition
en série de Fourier d’unsignal répétitif (périodique).
Par définition lesharmoniques
sont associés à des
fréquences
toutesmultiples
decelle du fondamental
qui
définit lerythme
de larépé-
tition.
Physiquement,
lesharmoniques
sont liés aux modespropres du résonateur musical : colonne
(ou volume)
d’air pour les instruments à vent, ou structure maté- rielle de l’instrument
lui-même
dans les cas des instru-ments à cordes ou à
percussion.
MODES. - L’existence de modes propres perma- nents ou
semi-permanents
est un caractère dessystèmes
matériels
élastiques
linéaires(au
sens de ladynamique).
Ils sont caractérisés par une
fréquence
propre, unepolarisation (liée
au nombre de dimensionsphy- sique) (1)
associée à chacund’eux,
etl’orthogonalité, expression
de leurindépendance
mutuellegéométrique
et
énergétique.
Il est
exceptionnel
que les modes propres d’une structureélastique
soientharmoniques.
Cecipourrait
être une des
caractéristiques importantes
d’un instru-ment de
musique.
Cettepropriété
est assurée dans lessystèmes
matériels nondispersifs
uni-dimension-nelsÀCe
caractèretopologique
est àprendre
en considé-ration dans le classement et la modélisation mathé-
matique
des instruments demusique.
PARTIELS. - Terme utilisé en
acoustique
musicale.Définissent des états vibratoires différents caracté-
ristiques
d’un instrument. Enfait,
dans les instrumentsclassiques
lespartiels
sont des suites de séries harmo-niques indépendantes,
dont les fondamentaux sont voisins desharmoniques
de la série laplus
bassequi joue
vis-à-vis d’eux le rôleapparent
d’un fonda- mental.Les
partiels doivent
être considérés comme desséries harmoniques
d’états différents de l’instrument(ou résonateur).
Pour clarifier cetteproposition
nousdirions que dans un instrument à vent les différents
(1) La dimension physique définit un nombre de conditions de
quantifications indépendantes applicables au système.
partiels
necorrespondent
pas nécessairement à la même colonne d’air excitée. Leursfréquences
n’ontalors aucune raison d’être
multiples
de la fonda- mentale. Onpourrait interpréter
ce fait en disant que,l’énergie emmagasinée
étantproportionnelle
au carréde
l’amplitude
desdéplacements
et desfréquences, chaque
instrument a une limitesupérieure d’ampli-
tude dans la
perturbation physique. Quand
celle-ciest
atteinte,
on sort du domaine linéaire - d’où instabilitéstemporelles
etspatiales.
Celles-ci entraî-nent, une redistribution de
l’énergie
du fondamentalvers le second
harmonique :
àénergie égale, l’ampli-
tude des oscillations est alors sensiblement 4 fois
plus
faible. Dans ce nouvelétat, l’adaptation d’impé-
dance avec le milieu extérieur est modifiée et en consé- quence la colonne d’air : le résonateur
change quand
on passe d’un
partiel
au suivant.Le passage de l’un à l’autre constitue les
change-
ments de
régime
de l’instrument à vent.Ce modèle
mathématique
de l’instrument demusique
entraîne :a) Que
le fonctionnement parrégime
discontinuest
spécifique
des instruments dont lepartiel
inférieurest dominé par un
harmonique prépondérant.
b) Que
deuxpartiels
nepeuvent
pas être émis simultanément - mais à larigueur
en alternancerapide
dans le domaine d’instabilité entre deuxrégimes.
c) Que
seuls les instruments où le résonateur est multidimensionnel(ou
onpeut
définirplusieurs
conditions
indépendantes
dequantifications) peuvent
émettre des sons non consonants. C’est le cas évident des instruments àpercussions
où le son estengendré
par la structure matérielle de l’instrument
(à l’excep-
tion des
cordes).
Pour les instruments à vent, il faut que la colonne d’air définie par l’enceinte soittopo-
logiquement
de dimensionplus grande
que 1.d) Enfin,
dans unpartiel
d’ordresupérieur
onpourra trouver un souvenir du fondamental - par
exemple
passage(approximatif)
des sériesY 2
3 4à 2
3 4ou 12 3,
le traitsupérieur indiquant
un har-monique dominant,
le trait inférieur unharmonique
à l’état de trace.
Bibliographie
[1] BOUASSE, H., Acoustique générale. Ondes aériennes (Delagrave), 1926, chap. 111.
[2] BEAUCHAMP, J. W., Time variant spectra of violin tones ; J.
Acoust. Soc. Am. (USA) 56 (1974) 995-1004.
[3] RISSET, J. C., Thèse d’état, Orsay (1967).
[4] CHARBONNEAU, G., Thèse d’état, Orsay (1976).