HAL Id: jpa-00234399
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00234399
Submitted on 1 Jan 1951
HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Nouvelle conception de l’état électronique des ferromagnétiques. Introduction d’une notion
d’activation intermittente
Robert Forrer
To cite this version:
Robert Forrer. Nouvelle conception de l’état électronique des ferromagnétiques. Introduction d’une
notion d’activation intermittente. J. Phys. Radium, 1951, 12 (3), pp.402-413. �10.1051/jphys-
rad:01951001203040200�. �jpa-00234399�
NOUVELLE CONCEPTION DE
L’ÉTAT ÉLECTRONIQUE
DESFERROMAGNÉTIQUES.
INTRODUCTION D’UNE NOTION D’ACTIVATION INTERMITTENTE Par ROBERT
FORRER,
Strasbourg.
Sommaire. - Le problème de l’état électronique dans les éléments et alliages du groupe du fer est repris; il comprend celui du moment absolu et du point de Curie. On précise d’abord la subdivision du moment total en moment de base, qui dépend du nombre atomique et d’une activation permanente de certains atomes vers l’état s2, et en moment supplémentaire qui contient, outre un terme constant,
un terme en relation avec le point de Curie 03B8.
Par l’introduction de l’hypothèse d’une activation intermittente (A. i.) qui se fait aux dépens des paires d’électrons à l’état 3d vers l’état 4s et 4p, on peut rendre compte à la fois du terme constant
(A. i. vers 4s) et du terme en relation avec 03B8 (A. i. vers 4p); les interactions donnant le ferromagnétisme
n’ont lieu qu’entre les électrons à cet état). Le coefficient 03B2 de la durée relative d’une A. i. élémentaire peut être déterminé par l’expérience.
Cette conception permet de distinguer: 1° les non-ferromagnétiques (Cr, Mn) dont le nombre restreint de paires d’électrons à l’état 3d ne permet qu’une A. i. vers 4s; 2° les ferromagnétiques spontanés (Fe, Co, Ni) où le nombre de paires à l’état 3d est suffisant pour une A. i. vers les états 4s et 4p;
3° les ferromagnétiques provoqués
(alliages
de Cr et Mn) où le fort entourage en atomes non-magné- tiques possédant des états s2 permet à l’atome porteur de moment l’A. i. directement vers 4p.Les moments de nombreux alliages ferromagnétiques peuvent être calculés; le fait que les constantes de Curie de Fe et Ni calculées sur cette base correspondent aux valeurs expérimentales peut être considéré comme confirmation des hypothèses de départ. Les différents modes d’A. i. rendent aussi
compte de la multiplicité des moments des paramagnétiques, en particulier du phénomène du coude
dans les droites de Weiss.
L’apparition du ferromagnétisme à partir d’un certain pourcentage dans les alliages (Fe-Ni 03B3, Fe-Co 03B3, Pt-Co, Pt-Cr, Pt-Mn par exemple) peut être comprise par une A. i. progressive; le ferromagnétisme (03B8 positif) apparaît dès que l’A, i. vers 4p devient possible par le remplissage préalable de l’état 4s
par A. i.
Les moments magnétiques des alliages Fe-Cr et Fe-V peuvent maintenant être interprêtés, en conser-
vant des moments normaux pour Cr et V, par l’hypothèse supplémentaire d’un antiparallélisme des
moments de Cr (ou V) et de Fe. On propose finalement un mécanisme d’interaction qui tient compte de la courte durée intermittente de l’état 4p (le cristal serait parcouru par une sorte d’ondes d’acti-
vation).
LE JOURNAL DE PHYSIQUE ET LE RADIUM. MARS
1931,
402.1. Travaux antérieurs et considérations
qui
ont
suggéré
la notion d’activation intermit- tente. - EnIg3g [1],
l’auteur avait montré que le momentmagnétique
absolu M d’unalliage
ferro-magnétique peut
être considéré commecomposé
d’un moment de base et d’un moment
supplé-
mentaire m dont seul ce dernier est en
rapport
avec le
point
de Curie 0. Donc M =Mf,
+ m.moment de base et l’activation
permanente.
-Le moment de base est donné par un nombre entier d’électrons solitaires du
sous-étage
3d,
à mesure de i
magnéton
de Bohr(;a, )
par électron(les expériences
et leurinterprétation
sembleimposer
une très
légère modification,
voirChap. II).
Parmiles éléments ce n’est que le fer
qui
reste dans sonétat fondamental
(d’) auquel correspondrait
unmoment de base de = 2 F-n. La déduction donnée
en
[1]
avaitsuggéré
pour lesalliages
deFe,
Co et Niqui
cristallisent dans le réseau du cube à faces centrées(y)
uneaugmentation
du moment de basede
o,5
;~~. Nous attribuons cetteaugmentation
à uneactivation d’un
quart
des atomes vers l’états2,
cet état
étant,
eneffet,
un étatspectroscopique parti-
culièrement
fréquent
pour les éléments de transi- tion(Sc-Ni).
Nous supposons dans la suite que les atomes individuels ne se trouvent que dans ces deux états : état fondamental ou état d’activation vers
s2,
activation que nous allonsappeler
activation perma- nente(A. p.),
pour ladistinguer
de l’activation inter- mittente(A. i.)
que nous allons introduire etqui
sesuperpose
régulièrement
dans lesferromagnétiques.
Nous
désignons
par A le taux des atomes activésvers s2. Nous admettons que ce taux est donné par une fraction rationnelle
simple. (A
= o pourFe;
A = 0,25 pour
Co,
Ni et ungrand
nombred’alliages;
A = o,5o pour
Mn,Sb
parexemple.)
Avec A = 0,25, les atomes activés vers s2pourraient
être distribuésen surstructure du
type AuCu,
dans le cube à facescentrées et du
type Fe,Al
dans le cube centré.La transition entre le fer
(A
=o)
et lesalliages
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01951001203040200
activés
(A
=o,25)
se fait suivant cetterègle
que l’étude des momentsexpérimentaux
desFe-Co, Fe-Rh, Fe-Ir,
Fe-Prpermet
d’énoncer : pourchaque
électron
dépassant
l’étatdl,
introduit par des atomes à l’état d’ oud’ °,
un atome est activé à l’états2;
cette activation croissante cesse, dès que le taux A = o, z 5 est atteint.
En résumé : le moments de base ne
dépend
que du nombre moyen des électrons solitaires en permanence à l’étatd;
ildépend
du nombre Z et du taux d’acti-vation A vers s2.
2~ Le moment
supplémentaire
m. -- Il est donnépar la différence entre le moment total
expérimental
et le moment de base défini
auparavant.
C’est luiqui
est en relation avec lepoint
de Curie d’où sonimportance
pour leferromagnétisme.
Nous avons mis
[2]
lepoint
de Curie en relationavec le nombre
No
d’interactions (Pqu’un
atomefait avec ses voisins. La relation
empirique
estN0 = 02
(1)
F2
où F est une
température
de l’ordre de 3ooo pour lesferromagnétiques.
Si nousportons
pour les Fe-Ni y et les Co-Ni y le nombreNe
en fonction du momentsupplémentaire
m( fig. 1 ),
nous voyons que troisFig, i.
séries se
placent
à peuprès
sur une seule droitequi
coupe l’abscisse en
B,
délimitant ainsi un moment additionnel constant ml. Le moment m se compose donc de deuxparties :
un moment constant ml et un moment mo, variable avecl’Vo,
donc aussi avec 0. La valeur de m1 est 0,06 -!- o,oo5 Lecoefficient P
dela
pente
de la droiteN0
est[3 ==
0,010 + 0,0005.m0
Autrement dit : pour
chaque
interaction (D le momentaugmente
deRécemment,
M.Taglang (voir [3]
et son rap-port)
adéterminé,
par l’étude deplusieurs
sériesd’alliages isoélectroniques
pourchaque série,
lemoment
indépendant
dupoint
deCurie;
on s’affranchit ainsi du moment variable avec 0.
La
pente
des moments en fonction de Z esten effet de 1 pi ; il faut remarquer ici que ce n’est que le moment
ferromagnétique virtuel,
sanschamp moléculaire, qui
suit cettepente
enrapport simple
avec le nombre
atomique
Z. Parextrapolation,
on obtient = o pour Z = 28,56; la fraction o,56
exprime
la limite inférieure d’activationqu’il
fautdépasser
pour obtenir unferromagnétique.
En retran-chant le
moment
de o,5 pr,correspondant
à l’acti-vation
permanente
vers s2(A
=0,25),
il reste lemême moment additionnel constant
0,06
[J-n que nous avionsdéjà
déterminé d’une autrefaçon.
Pour connaître la nature du moment
supplémen- taire,
A.Meyer (voir [4]
et sonrapport)
a bien voulumesurer avec haute
précision
le facteur deLandé,
g, pour desalliages isoélectroniques
où le momentsupplémentaire
variebeaucoup (exemple
FeCoet
Fe3Ni).
Il atrouvé g
= 2, facteurcaractéristique
pour le
spin
de l’électron. Le momentsupplémen-
taire m est
donc,
luiaussi,
attribuable auspin
seul.Le moment m ne
peut
donc être obtenu que par uneactivation
supplémentaire.
~D’après
une étude[1]
sur le mécanisme d’inter- action dans le corps solidequi
ainspiré
directement le travailprésent,
l’interaction O est unphénomène périodique
de très courte durée(de
l’ordre devoir le détail dans
[ 1 ]}.
Si les électrons en interaction doiventêtre,
pourpouvoir
laréaliser,
dans un certainétat
(état
p parexemple),
il suffitqu’ils
soientpério- diquement pendant
untemps
très court à cetétat,
d’où l’idée d’une activation intermittente.Une étude sur les
points
de fusion[5]
avaitmontré que le facteur F dans la relation
(1) qui s’applique
aussi aupoint
de fusion des corps solides est à peuprès proportionnel
au nombrequantique
azimutal 1 de l’électron en interaction et
qu’un.
facteur de l’ordre de 3ooD est
caractéristique
pour 1 = 1, donc pour l’électron à l’état p. Dans les
ferromagnétiques
où F déduit dupoint
deCurie est
précisément
de l’ordre de3ooo,
les élec-trons en interaction doivent donc être à l’état p.
Cette étude n’a été
possible
quegrâce
à de nom-breux travaux de
précision
dus à : Alder[6] : Ni-Cu;
Peschard
[7] : Fe-Ni;
Weiss et Forrer[8] : Fe, Ni, Co, Fe-Co, Co-Ni,
etc.; Sadron[9]
:Ni-Me;
Marian
[10] : Ni-Me;
Fallot[11] :
:Fe-Me;
Guil- laud[12] :
Mn-Me.2.
Hypothèse
de l’activation intermittente et le momentmagnétique correspondant.
- Notonsd’abord
qu’une
activationquelconque
atoujours
deux
conséquences :
elle se fait auxdépens
desélectrons d’un
étage,
en modifiant le momentmagné-
tique,
si c’estl’étage d
et elle faitapparaître
lesélectrons activés dans un
étage
extérieur où nouspouvons
peut-être
déceler leurprésence.
L’ensemble des faits et considérations
rappelés
aupremier Chapitre
nous asuggéré [13] l’hypothèse
suivante :
I ~ Mode de I’activation intermittente
(A. i.).
- UneA. i. élémentaire soit caractérisée par le fait
qu’un
électron d’une
paire
à l’état 3 d estpériodiquement (avec
lapériode T)
activépendant
letemps
1 versl’état
4 s
ou4
p en laissant des lacunes correspon-pantes
à l’état 3d;
sa durée relative soitdonc t,
j7(voir f g. 2).
Pendant ceslacunes,
l’électronparte-
~’ ’ ’
Fig. 2.
naire,
resté à l’état3 d,
montrera son moment despin
devaleur t
T "J-B. Admettons encorequ’une
série a de telles A. i. élémentaires
puissent
se pro- duirependant
lapériode
T et àpartir
deplusieurs paires
d’électrons à l’état 3d,
nous aurons ainsiune A. i.
globale qui produira
le momentmagné- tique
T Nous attribuons tout momentsupplé-
mentaire m à une telle A. i.
globale.
Fig. 3.
Si l’A. i.
globale s’opère
simultanément sur toutes lespaires (en
nombreA)
d’électrons à l’état 3d,
elle doitremplir
par intermittence autant d’étatssupérieurs (voir fig. 3).
Pour Mn d" 7 parexemple
où à = 2, l’A. i.
peut
se fairevers 4
s2 ; pour Fe d8 par contre, où à = 3, elle doit se faire vers4
s2pi.
Pour
distinguer
d’un étatpermanent
un étatoccupé
seulement par
intermittence,
nous ledésignons par is
ou!p.
Or,
nousadmettons, d’après
cequi
a été dit aupremier Chapitre
que ce n’estqu’à
l’état p que les électronspeuvent
faire des interactions dutype (D
avec un facteur F de l’ordre de 3ooo et créer ainsi du
ferromagnétisme
avec unpoint
de Curie 0dépendant
suivant(1)
du nombreNo
des interactions(si
la distanceatomique s’y prête).
Nousprécisons
donc notre
conception
de l’étatélectronique
desferromagnétiques : le ferromagnétisme
est causé par les interactions entre les électronsqui
ne sont à l’étatf~p
que par activation intermittente à
partir
despaires
d’électrons à l’état 3 d.
Nous donnons au Tableau I une vue
schématique :
V,
Cr et Mn nepermettent,
avec leurpetit
nombre Ade
paires
à l’étatd, qu’une
A. i. versis;
ils nepeuvent
êtreferromagnétiques.
DansFe,
Co et Nioù à > 2, l’A. i.
peut
se faire aussi vers l’état!p
avec la
possibilité
d’interactions4),
depoint
de Curiepositif,
deferromagnétisme.
Dans les élémentsactivés d’une
façon permanente
vers s2(Fe
d6s2;
et Ni d8
S2),
l’état S2 étantdéjà occupé,
l’A. i. se fait immédiatement vers
’p.
Ellepeut
êtreidentique
à celle dans les atomes non activés. Dans des corps comme Ni parexemple,
où unquart
desatomes sont activés vers
s2,
l’A. i. versip
est homo-gène, malgré
lagrande
différence des moments de baseatomiques
individuels(Mb
= 2 pour Ni d8 s2 etMb
= o pour Nidl0).
TABI,EAU I.
Remarque.
- Le fait que dans le ferNe
= I2,nombre d’interactions
qu’on peut
attribuer à trois électrons dont chacun faitquatre
interactions dansun des trois
plans
ducube, suggère
la modification suivante : le nombre à depaires
à l’état 3 dpermet
une A. i. vers un nombre
égal
d’état d’activationsupérieure,
donné par les différents états d’orientation desspins;
d’où les états parintermittence, indiqués
dans la dernière colonne du Tableau I. Le
point
de Curie si élevé de Co
proviendrait
du fait que Co estl’élément,
tout enayant
un momentmagnétique,
405
qui possède
leplus grand
nombre depaires
d’élec-trons
(A - 4).
Certains éléments non
ferromagnétiques (exemple
Mn et
Cr) peuvent
êtreferromagnétiques
en combi-naison avec des métaux non
magnétiques (MnSb,
CrTe,
etc.).
Dans ces corps, les atomesporteurs
demoment
(Mn
ouCr)
sont fortement entourés d’atomespourvus d’électrons à l’état s
(Sb s2p3;
Tes2p4).
L’action de ces électrons sur les atomes
porteurs
demoment
(peut-être
par unepénétration)
est telleque ces derniers semblent être
dispensés
d’une A. i.vers is2 et l’A. i.
peut
se faire directement vers~p,
avec la
possibilité
d’interactions4~,
0 etferromagné-
tisme. Nous pouvons
appeler
ces corpsferromagné- fiques provoqués,
en contraste avec les éléments etalliages
deFe, Co,
Niqui
sont desferromagnétiques spontanés.
2°
Coefficient
et taux d’activation intermittente. - Si la duréerelative t
-il d’une A. i. élémentaire versip
est nécessaire et suffrsante pour créer une interaction du
type (D, l’apparition
du momentsupplémentaire correspondant permet
de mesurer cette durée. Lecoefficient p
de cette durée sera(voir Chap. 1.2°).
Dans le cas normal d’un
ferromagnétique,
une A. i.partielle
se fait vers is, une autre vers!p.
Si nousdésignons
le nombre des A. i. élémentaires vers is par as, cette A. i. faitapparaître
le momentms = si nous
désignons
d’unefaçon analogue
le nombre des A. i. élémentaires vers
ip
par ap, le momentcorrespondant
sera mr = Si toutes les A. i. élémentaires vers p servent à faire des’*interactions 4J,
nous aurons ap =No,
oùNo peut
être déterminé par le
point
de Curie. Le taux d’A. i.globale
sera doncet, d’une
façon analogue,
le momentsupplémentaire :
30 L’activation intermittente dans le
ter,
le nickelet le cobalt. - Nous allons maintenant
appliquer
noshypothèses
au fer et aunickel,
en utilisant le coeffi-cient B,
déterminé par l’étudepréliminaire
desalliages
Fe-Co-Ni 1~. Pour lacomparaison
du momentcalculé suivant notre
conception
et du momentexpérimental,
nous utiliserons comme unité du momentmagnétique
par électron lequintuple (5528
u. e.m.)
dumagnéton
de Weiss que nousdésignerons
par ,u",,qui
diffère dumagnéton
deBohr
(5585
u. e.m.)
de o,~ pour i oo. La raison en sera donnée à la fin de cechapitre.
a. Fe. - Le
point
de Curie du fer à7700C donne,
par
(1),
= 12. Le moment mo est doncAvec le moment
expérimental
M = 2,20 et lemoment de base Mv = 2 F-n’ du fer à l’état fonda- mental Fe
dl,
le moment ms sera donné parLe taux
d’A.
i. vers is est donc a, = 8. Enajoutant
les taux d’A. i. aux
symboles,
nous pouvonsexprimer
l’état
électronique
du fer par Fe d8-20i cequ’on peut
lire de lafaçon
suivante : le taux d’A. i.globale
est a = 20, cequi augmente
le moment debase,
donné par l’étatd8,
dego P
== 0,20 Le«
remplissage
» de l’état s2 est terminé par as = 8,répartis
sur les deux électrons de l’étatis2,
d’où 4is2.Le nombre
4
estpeut-être
à mettre enrapport
avenle nombre de voisins dans un
plan (100),
comme sichaque
atome voisinprovoquait
une A. i. élémen- taire parspin
donné. Le reste de l’A. i.(ao = ~ ~}
se fait vers créant
quatre
interactions 4) dans chacun des troisplans (100),
d’oùNe
= I2 et0 ==
770°
C avec F = 3on.Le moment
magnétique
et lepoint
de Curie sontainsi
exprimés
par lesymbole proposé
de l’étatdu fer.
Nous pouvons encore
exprimer
le moment total d’unferromagnétique
enindiquant
le taux A d’acti-vation
permanente
vers s2 àpartir
de l’état fonda- mental et les momentssupplémentaires partiels
avec indication de leur provenance. Pour le
fer,
parexemple :
A = o;IVIb
= 2; ms= 0,08;
mo==o,i2; d’où M =2,20, à comparer avec le moment
expérimental
lVlv = 2,20 pB,. C’est sous cette formesimplifiée
que le calcul pour le fer estporté
à la tête du Tableau II.b. Ni. - C’est le cas
typiques
pour les corps où le taux d’activationpermanente
vers s2 est A =0,25;
pour 3 atomes l’A. i. se fait à
partir
de l’état Nidl0,
pour i atome àpartir
de l’étatNi d8 s2;
le momentmoyen de base est donc
Mb
= o,5.En admettant pour les 3 Ni d1° une A. i. vers is2
identique
à celle duter (as
=8)
et en observant que dans Ni d8 s2l’étage s2
esfdéjà rempli
de sortequ’une
A. i. vers is devient
impossible,
nous obtenons pour le moment moyen dû à l’A. i. vers isc’est exactement la valeur du moment
supplémen-
taire constant mi,
général
dans lesalliages
Fe-Co-Ni y.Ce terme additionnel constant M,
qui
necontribue pas à la création du
ferromagnétisme
pro- vient donc de l’A. i. vers ts2.En
ajoutant
le terme me ---o,o4,
calculé àpartir
du
point
de Curie(0
~ 3580C; Ne
=4;
ae =4,
d’où mo = =o,o4 nous
obtenons le momenttotal
L’expérience [8]
donne0,6006
TABLEAU II.
L’état de Ni
peut
donc être décrit par lesymbole symbole
4
c. Co. - Le
point
de Curie du cobalthexagonal
étant
inobservable,
nous nous adressons au cobalt y(6
=u3oo C; No = 24
avec F= 287)
dont lemoment
magnétique peut
facilement êtreextrapolé
à
partir
desFe-Co y (Co y :
=1,742
Avec A = o, 2 5 et la même A. i. vers "s2 comme
pour le
nickel,
on obtient M =i,5;
ms = 0,06;Mo =
0,24,
d’où M = 1,80 momentqu’on
trouveexpérimentalement
parl’extrapolation
des Ni-Co(o
à 60 pour 100at.).
Dans Co y,extrapolé
desFe-Coy,
il y a donc un
déficit
de moment. Nous l’attribuons à l’absence d’une A. i. versis2;
le moment calculésera alors
simplement
M = r , 5 +=1, 7 ~ 2
en bon accord avec
Me
=1,74
Nous pouvons doncexprimer
l’étatélectronique
du cobalt par leNous trouverons cette absence d’une A. i. vers is2
encore souvent dans des
alliages (voir
TableauIII).
Elle n’est d’ailleurs pas nécessaire pour le ferro-
magnétisme,
comme l’A. i. versip qui engendre
lesinteractions ~.
d. Nous soupçonnons que les
électrons,
transi- toirement à l’étatiS2, puissent
faire des interactionscaractéristiques
de leur état et créer ainsi une anomalie à de très bassestempératures,
de l’ordrede
grandeur
de latempérature
de transition dessupraconducteurs.
4~
Nouveau calcul ducoefficient g et
de l’unité du momentmagnétique
par électron. -- La valeur de la durée relative d’une A. i. élémentaire(p
=o,oIo)
provient
d’uneextrapolation
assez incertaine(voir
407
TABLEAU III.
Chap. 1.2°).
Lesymbole
pour l’état deCoy (A = 0,25;
moo,2,4)
donne une nouvelle valeur~ = 2013201320132013L.
confirmant bien l’an-cienne valeur. Ces déterminations
supposent
toute- fois l’exactitude de la valeur absolue des mesuresmagnétiques [8]
et de l’unité choisie du momentmagnétique
par électron(F’B1
= 5Or,
onpeut déterminer g indépendamment
de cesdeux causes
aléatoires,
par lacomparaison
dumoment du fer et du
nickel,
en admettant commeexact pour Fe : A = o et a = 8 + 12 = 20 et pour le nickel : A = o, 2 5 et a =
6 + 4
= 10? en suppo- sant doncqu’il n’y
a aucune autre provenance du momentmagnétique.
Le moment de base et d’A. i. se trouvent, en
effet,
dans Fe et Ni dans desproportions
différentes desorte que la détermination de ces deux moments, faite sous des conditions
identiques, donne,
pour~,
une valeur
indépendante
de la valeur absolue et unevaleur
p’
pour l’unité du momentmagnétique
par électronqui
contient évidemment l’erreur de la détermination absolue.Suivant
l’extrapolation rectiligne
en T2courante,
les moments sont
[8]
pour Fe : = 12 382 et pour Ni : -3380,8.
On endéduite
= 0,01015 et03BC’ = 5620,4.
_3
Suivant
l’extrapolation rectiligne
enT2 [11],
on obtient pour Fe :
4o3
et pour Ni :3388,,.
On endéduite
o,oio2 4et
=5625,1.
Nous
adoptons,
pour~3,
la valeur moyennep
= 0,0102. Nous utiliseronsnéanmoins,
dans les tableauxsuivants,
la valeurcommode
= 0,0100.L’erreur
provoquée,
de l’ordre du millième pour le momenttotal,
necompte guère.
La valeur moyenne de
p’
= 5623qu’on
devraitadopter
pour la mesure des momentsferromagné- tiques dépasse
la valeurthéorique
dumagnéton
deBohr
( 03BCB
B =5585,
déduite de laformule 03BCB
=eh)
4,-. ine /d’environ 0,7 pour 100, excès que nous ne croyons
guère pouvoir
attribuer à une erreur de la déter- mination absolue. Laquestion
reste donc ouverte.Toutefois,
la valeur dumagnéton
de Bohr(5585) multipliée
par{
i +oc)
où « est le facteur de Sommer- feld donne5625171
trèsproche
de notre valeur~’
= 5628. Nous soupçonnons donc que l’unitéqui
convient à la mesure du moment
magnétique
parélectron soit
(i
+a).
Nous ladésignerons
par Sa valeurprobable
est 5526 u. e. m. En conservantcomme unité po, = 5 ~w avec
5528,
on ne commetqu’une
erreurnégligeable.
5° Interactions entre atomes
magnétiques
et atomesnon
magnétiques.
- Leparadoxe
de la constancedu
point
de Curie dans desalliages
où le fer est dilué par des métaux sans momentmagnétique,
comme dans les
Fe-Sn, Fe-Ce, s’explique
maintenantaisément : les électrons du
fer,
activés àpartir
de 3 dvers par intermittence font des interactions
avec les électrons extérieurs à l’état
permanent p3 (en partie
par activation s -~p)
des métaux nonmagnétiques (voir
TableauxII,
III etIV).
Le mécanisme de
l’apparition
duferromagnétisme
dans les
alliages
de Heussler(lVInAICu2
parexemple) peut
maintenant être conçu de la manière suivante : JB1n est directement entouré par 8Cu,
situés sur lesdiagonales
du cube. Les électrons à l’état s des 8 Cudispensent
l’atome Mn d’une A. i. vers .s2. L’A. i.peut
se faire directement versip, permettant
lesinteractions avec
l’unique
électron à l’état perma- nentde 4 Al (état 2S2 pl) qui
se trouve à bonnedistance
(~,g5 A)
dans unplan
du cube. Lepoint
de Curie à 33oO C donne en effet
No
=il
avecF = La
question
duparallélisme
des momentsde Mn reste ouverte.
3. Calcul du moment dans
quelques alliages.
- Nous réunissons dans les Tableaux II à V les résultats des calculs du moment et les bases sur
lesquelles
ilsreposent.
Lapremière
colonne contientles limites en
pourcentage
de lapente qui
a servi àla détermination du moment
expérimental
moyenMexp qui peut
êtrecomparé
au momentVI,
résultatdu calcul. Le reste se
comprend d’après
le texteprécédent.
Partout où l’état s2 n’est pas
occupé,
nous avonsadmis un moment m = 0,08 par suite de l’A. i.
vers Dans le cas
fréquent
où unquart
desatomes est activé vers s2 le moment
supplémen-
taire moyen m, est 0,06
Dans les
alliages composés
d’atomesporteurs
etnon
porteurs
de moment(exemple Fe,Al
etMnSb)
le moment moyen M et
Mexp
estrapporté
auxatomes
porteurs
de moment(Fe
etMn).
Le Tableau II contient les
alliages ferromagné- tiques
normaux, c’est-à-dire avec A. i. vers is etip.
Les trois
premiers alliages
du Tableau III sont caractériséspar la présence (alliages extrapolés)
oupar l’absence de l’A. i. vers is. L’A. i. vers is semble être assez
systématiquement
absente dans desalliages
à surstructure ou àcomposition
définiesimple (voir
les huitalliages
restants du TableauIII).
Un certain nombre
d’alliages (voix
TableauIV)
ont un moment excédant le moment normal calculé.
Nous avons
essayé
de lesinterpréter
par un moment TABLEAU IV.supplémentaire
m,~,provenant
d’une activationsupplémentaire, provoquée peut-être
par les huit voisins du fer à courte distance. Cetteaugmentation
ne semble avoir
lieu,
comme M. Fallot l’adéjà remarqué,
quequand
le nombreatomique
desvoisins environnants
(Co, Zn, Sn,
Pt,Au)
estsupé-
rieur à celui du fer. Nous n’avons aucune indication
sur l’état vers
lequel
se fait cette A. i.4.
Quelques
casd’antiferromagnétisme
dansles
alliages
du fer. - Les moments des Fe-Cr etFe-V,
étudiés par M. Fallot[ 11 ], peuvent
êtreinterprétés,
en conservant pour Cr et V le momenten accord avec leur état
électronique
en admettantFig. 4.
que les interactions n’ont lieu que suivant les
rangées [100]
et que la distance d = 2,86 Á devientune distance
d’antiferromagnétisme
pour lesrangées
contenant Fe-Cr ou Fe-V
[14].
DansFe,Cr
ouFe,V
on
peut distinguer
le cubesimple
1qui
contient 2Fe et le cube II contenant FeCr en surstructure. DansFig. 5.
ce
dernier,
le moment de Cr ou de V estplus grand
que celui de Fe et,
puisque
la résultante des moments estparallèle
auchamp,
c’est le moment de Cr ou Vqui
seraparallèle
et celui de Fequi
seraantiparallèle
au
champ (fig. 4).
Remarquons
encore que dans les faibles pourcen-tages (o
à 6,25 pouri oo)
les atomes de Cr ou Vs’adaptent
dans unelarge
mesure à l’état de Fe(absence
d’une activationpermanente
etégalité
d’A. i. vers
ip
d’où la constance dupoint
deCurie).
Si nous admettons par contre pour
Fe3Cr
etFe3V
une activation
permanente
vers s2 pour Cr ouV,
le moment de base de Cr restera constant(Cr
d6et Cr d4s2 donnent lVl v
== 4),
celui de V par contre diminuera(V
d~ : 5; V d3s2 : Mb =3).
Remar-quons encore que dans Cr
d4s2,
V d5 et Vd3s2,
iln’y
a que des électrons
solitaires;
le moment doit donc diminuer par l’A.i.,
de sorte que dans FeCr parexemple
le moment total moyen(Ô,94
estplus petit
que le moment de base moyen(i
1. Fig. 6.
Le Tableau V donne le détail des calculs et les
figures
5 et 6 lareprésentation graphique
desmoments. Le bon accord entre les
points
calculés¿
et les valeurs
expérimentales justifie
à la foisl’hypo-
thèse de
l’antiferromagnétisme
dans cesalliages
etla
conception
de l’A. i.Nous
ajoutons
au Tableau V le calcul du moment deIVIn2Sb,
étudié etinterprété
comme antiferro-magnétique
par M. Guillaud[12].
Ici aussi le moment total estplus petit
que le moment de base parce que l’atome Mn dIS2avec
songrand
moment debase a un moment
supplémentaire négatif
etpour Mn d’ tout le moment, y
compris
le momentsupplémentaire positif,
est orientéantiparallèlement.
5. Activation intermittente
progressive
dansles
alliages.
- 1° Enportant
le nombreNo
des interactions dans lesalliages
Fe-Ni y(les
Fe-Co yet Pt-Co y se
comportent
d’unefaçon analogue)
enfonction du titre de
Ni,
lespoints
entre 27 et 5o pour i oo Ni seplacent
sur une droite(fig. 7) qui
passe par l’abscisseN~, =
o pour 23 pour 10o Niet
s’extrapole
pour Fe vers 6. Le nombreNo
est
égal
aunombre ap
d’A. i. élémentaires versip;
l’A. i. varie donc aussi d’une
façon
linéaire. La varia-tion entre o et 23 pour I oo
correspond
donc à a = 6.Si nous admettons que l’A. i. commence au
Fe y,
elle doit se faire d’abord vers un état
qui
ne contribueTABLEAU V.
pas à la création du
ferromagnétisme
et pourlequel
nous avions admis l’état is. Le taux a =
6,
trouvé]Fi g.
par la variation du
point
deCurie, correspond
eneffet exactement au taux nécessaire pour «
remplir »
l’état 4"s2 dans les
alliages
y avec A =o,25,
déduitdu moment ml = ms =
8 4
3 Ce n’estqu’en
dépassant
ce stade que l’A. i.peut
se faire versip
et créer par les interactions l’état
ferromagnétique.
L’A. i. est donc un
phénomène plus général
que leferromagnétisme,
c’est lephénomène primaire;
ilpeut
conduire au
ferromagnétisme,
si l’A. i. se fait versIp,
à condition que les distances dans le réseau seprêtent
pour les interactions.Fig. 8.
go Une conclusion concernant
champ
moléculairenégatif.
- Lafigure
9donne, d’après
Peschard[7],
les
points
de Curieparamagnétiques
des Fe-Ni.Elle montre une faible variation pour les
8~ positifs
et une forte variation pour les
0. négatifs.
Nousinterprétons
cette différence de l’allure de la manière suivante :Dans Fe y pur, il y a un fort
champ
moléculairenégatif qui provient
d’une action mutuelle directe des moments de base. L’A. i.progressive
vers is2 diminueFig. g.
l’influence mutuelle
négative
et l’éliminecomplè- tement,
au moment où l’A. i. vers iS2 estcomplète,
d’où le
point
de Curie situé au zéro absolu. Cepoint atteint,
l’A. i. se fera dorénavant versip
en créantle
ferromagnétisme
par suite des interactions 6b.6. Calcul de la constante de Curie. - I ~ La constante de Curie
dépend
du nombre 0 despaires
d’électrons à l’état 3 d entamées. Nous utiliserons ici pour le
coefficient
la valeur o,ol02 etdésignons
par
Ne
le nombre d’électrons solitaires à l’état 3 d et parCe
la constante de Curie[basée
sur la valeur(I
+ce)
comme unité = 5626 u. e.m.]
pour unétat,
caractérisé parNe. D’après
Avec
p2 = Q s (s
-~-1)
= N~(Ne + 2),
on aura, pourNe
= I, 2, 3, ..., les constantes de CurieCi
=o, 3 807, C2= 1,0152, C3= C~= 3,o~53 et C~=
Nous
désignons
encore par Cb la constante de Curiesans A.
i.,
par Ca la constante de Curiependant
l’A.
i.,
par aet p
le nombre et la durée relative des A. i.élémentaires,
par n== K
le nombre de foisque le nombre 1 de
paires
sont entamées parpériode T,
par iC Ca la constante de Curiepartielle, correspondant
autemps occupé
par l’A.i.,
parGb-i = (I
la constante de Curiepartielle, correspondant
au reste dutemps
et parCE
la somme des constantes de Curiepartielles :
a. Le calcul de la constante de Curie du
fer
estrelativement
simple,
parce que tous les atomes sont dans le même état de based8;
doncNe
= 2 et Cv =C,.
Nous étions conduit à admettre au Cha-pitre
II quependant la
durée de l’A. i. toutes lespaires
à l’état d sontentamées;
donc à == 3et Ca =
C5.
L’étatferromagnétique
avait donné a = 2 0 ; doncn à 3
La durée de l’A. i. est donnée parng.
La constante de Curiepartielle
iCest donc donnée par !C
= nfi ca = o,302.
Pour le reste dutemps (1-- n~3)
où Fe n’est pasactivé,
laconstante de Curie
partielle
estCE,
calculé est donc1,245,
valeur trèsproche (déficient
de i pour100)
de la constante de Curieexpérimentale 1,26,
trouvée parextrapolation
desFe-Sn et Fe-Si par Néel
[15],
des Fe-V par Suck- smith[16]
et des Fe-Al par Fallot[ 17].
b. La constante de Curie du nickel. - Dans
Ni,
dont l’état estsymbolisé
parla constante de Curie de l’ensemble se compose des constantes de Curie
partielles
dechaque espèce
d’atomes. En raccourci : pour les trois
quarts
desatomes
Cv = o ;
A= 3 ;
a == 12; doncn =
4 4. CI - 58
L’état dl04
restant est
dépourvu
de moment. Pour lequart
desatomes à l’état d8-41 s2
41p
Cb =C~;
A =1, Ca == C3;
a =
4; .
@ donc n =4.
D’où iC =4.
= 0,019 et pour le reste dutemps,
D’où
Cw
= o,3210. Aussi ici la constante calculées’approche
de trèsprès
de la valeurexpérimen-
tale o,323 bien connue.
Dans le
cobalt,
où un calculanalogue
donne=
1,087,
déficitaire de ici pour 100, intervientpeut-être,
comme dans les sels decobalt,
un moment orbital.Les concordances suffisantes entre les valeurs calculées et
expérimentales
des constantes de Curie pour le fer et le nickel montrent que leshypothèses
de l’A.