HAL Id: jpa-00245151
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Submitted on 1 Jan 1984
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Comportement à deux modes de Ga(x)In(1 - x)P ? Diffusion Raman résonnante par les modes rendus actifs
par le désordre
Eléna Bedel-Pereira, Robert Carles, Georges Landa, J.B. Renucci
To cite this version:
Eléna Bedel-Pereira, Robert Carles, Georges Landa, J.B. Renucci. Comportement à deux modes de Ga(x)In(1 - x)P ? Diffusion Raman résonnante par les modes rendus actifs par le désordre.
Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1984, 19 (1), pp.17-20.
�10.1051/rphysap:0198400190101700�. �jpa-00245151�
Comportement à deux modes de Ga(x)In(1 - x)P ?
Diffusion Raman résonnante par les modes rendus actifs par le désordre
E.
Bedel,
R.Carles,
G. Landa et J. B. RenucciLaboratoire de
Physique
des Solides, Associé au CNRS, Université Paul Sabatier, 118, route de Narbonne, 31062 Toulouse Cedex, FranceClassification
Physics
Abstracts71.38 - 78.30
(Reçu le 25 juillet 1983, accepté le 22 septembre 1983)
Résumé. 2014 Une analyse
critique
des résultatsdéjà
obtenus sur lespropriétés
vibratoires des alliagesGa(x)In(1-x)P jointe
à une étudeexpérimentale
dessymétries
et des résonances des structures Raman, au voisi-nage de
E(0393),
conduisent à la remise en cause du comportement à un mode des modes degrandes longueurs
d’ondedans ce système.
Abstract. 2014 A critical analysis of previous data on vibrational
properties joined
with our experimental studiesof the symmetry and the resonance behaviour of Raman structures near the direct band gap lead to question
the one-mode behaviour of the
longwavelength
optical modes.1. Introduction.
L’étude,
par réflectivitéinfrarouge
etspectrométrie Raman,
des modes degrandes longueurs
d’onde dans lesalliages
ternaires de semiconducteurs III-V amontré que la
plupart
d’entre-euxprésentaient
uncomportement
à deux modes[1].
Seulparmi
tous lesalliages
III-V étudiés à cejour, Ga(x)In(1 - x)P
aurait un
comportement
à un mode.Nous montrons, dans cette
communication,
que l’ensemble des résultatsexpérimentaux publiés
surGa(x)In(1 - x)P
nepeuvent s’interpréter qu’en
consi-dérant que cet
alliage
a lui aussi uncomportement
à deux modes. L’étude dessymétries
et des résonances que nousprésentons
confirme cecomportement
2. Résultats et discussion.Les modes de
grandes longueurs
d’onde ont ététrès étudiés dans
Ga(x)In(1 - x)P [2-5].
L’ensembledes résultats à 300 K est
reporté
sur lafigure
1.Toutes les courbes de réflectivité
infrarouge
fontapparaître,
enplus
de la bandeprincipale
unpic,
ouun
épaulement, supplémentaire
dans tout le domainede concentration.
L’analyse
deKramers-Kronig
deces résultats
[2]
conduit à la détermination des fré- quences de deux modes transverses notésTO(I)
et
TO(II)
sur lafigure 1,
et celle de deux modeslongi-
tudinaux notés
LO(1)
etLO(2).
La force d’oscillateur du modeTO(II)
étant d’un ordre degrandeur plus
faible que celle du mode
TO(I) Lucovsky et
al.[2]
Fig. 1. - Comportement des modes
optiques
degrandes
longueurs d’onde dansGa(x)In(1 - x)P.
Leslignes
continuesne sont qu’une
interpolation
entre les pointsexpérimentaux.
[Behaviour
of theoptical longwavelength
modes inGa(x)In(1 - x)P.
Full lines are only guides for theeyes.]
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:0198400190101700
18
négligèrent
ce mode et conclurent à uncomportement
à un mode en associantLO(1 )
àTO(I).
Quoique
révélant une bandesupplémentaire
com-plexe,
intermédiaire entre les structuresLO(1)
etTO(I)
et notéeX,
lesspectres
Raman ont été eux aussiinterprétés
en terme decomportement
à un mode.L’origine
de la bande X a étéexpliquée
par l’activation par le désordre de processus dupremier
ordre[2].
La mise en
évidence, récemment,
d’un mode localde Ga dans InP
[5]
remet en cause cetype
de compor- tement.Après
avoir montré que l’évolutionexpéri-
mentale des
fréquences
des modes observés en infra- rouge et Ramans’interprètent
bien en terme de com-portement
à deuxmodes,
nous discutons un certainnombre de résultats
qui étayent
cettehypothèse.
2.1 COMPORTEMENT À DEUX MODES. - La
présence
dumode
local,
noté1(Ga : InP)
sur lafigure
1 et situéà une
fréquence
de 350cm -1
à 300 K[5],
soit 5cm-1
au-dessus de la
fréquence
maximale des modes devibration de
InP, suggère
une évolutioncontinue,
dans tout le domaine de
concentration,
du modelongitudinal LO(1)
de lafréquence
du modeLO(r)
de
GaP,
situé à 405cm -1
pour x =1,
vers celle de ce mode localquand
x =0,
A l’autre extrémité du domaine de concentration
(x
=1)
ilapparaît
dansGa(x)In(1 - x)P
unmode
de bande de In dans
GaP,
notéb(In : GaP)
sur lafigure
1 et situé à 393cm-1.
On constate sur lafigure
1que la
composante
bassefréquence
de la bandeX,
dont le caractère Ion tudinal est déd it des es es
de réflectivité
infrarouge [2],
évolue elle aussi conti-nuement entre le mode
LO(r)
de InP et le mode de labande
b(In : GaP).
On voit donc que dans
l’alliage Ga(x)In(1 - x)P
les modes
longitudinaux
secomportent
comme dansun
alliage typique
à deuxmodes,
le mode de bande sesubstituant au mode de « gap »
généralement
observépour l’ensemble des
alliages III-V [1].
Si l’on veut, de manière
analogue,
rendrecompte
de l’évolution desfréquences
des modes transversesoptiques
en termed’alliage
à deux modes(courbes
en
pointillés
sur laFig. 1),
ilapparaît
un croisementde deux branches de même
symétrie.
Ce dernier conduit naturellement à unerépulsion
et deux bran-ches de caractère mixte
TO(I)
etTO(II) prennent
naissance(Fig. 1).
Une interaction nondiagonale,
de l’ordre de 10
%
parrapport
aux termesdiagonaux
de la matrice
dynamique, permet
de rendrecompte
des courbesexpérimentales
et cecouplage mélange
les modes 1 et 2.
2.2 FORCES D’OSCILLATEURS. - L’évolution des fré- quences des modes
optiques
degrande longueur
d’onde donne des informations sur l’ionicité et les forces d’oscillateurs associées. Tout d’abord souli- gnons que le
couplage
ci-dessusévoqué
nepermet
pasd’envisager
l’existence d’un oscillateurindépen-
dant
LO(2), TO(II),
l’ordre desfréquences (Fig. 1)
conduisant à une force d’oscillateur
négative.
Dans
l’hypothèse
d’uncomportement
à un mode laprise
encompte
des seuls modesLO(1)
etTO(I)
conduirait à un «
splitting
» LO-TO maximal pour descompositions
intermédiaires(Fig. 1).
On auraitdonc,
pour ces valeurs de x, une force d’oscillateur maximale en désaccord avec l’amortissement attendu de l’oscillateur dans ce domaine de concentration caractérisé par uneaugmentation
du désordre.La contradiction
précédente
est levée si l’on nenéglige
aucun des 4 modesLO(1), TO(I), LO(2), TO(II).
Dans ce cas, en effet la relation deLyddane-
Sachs-Teller
généralisée :
se traduit par une variation monotone de
03B50/03B5~
entreles valeurs extrêmes
correspondant
à InP et GaP(Fig. 2).
De
plus, l’augmentation
aux faibles concentrations de(03C92LO1 - 03C92TOI) (Figs.
1 et2)
conduirait à une forteaugmentation
de lacharge dynamique
transversee*(T)
alors que dansl’alliage
leparamètre
de réseaudiminue de InP à GaP. Ceci est peu vraisemblable
car pour l’ensemble des semiconducteurs
III-V, e*(T)
décroît avec la
pression
comme le montrent en par-ticulier les
expériences
souspression hydrostatique
sur InP
[6].
Fig.
2. - Relation deLyddane-Sachs-Teller
dans lesalliages Ga(x)In(1-x)P.
[Lyddane-Sachs-Teller
relation forGa(x)In(1-x)P alloys.]
2.3 DÉSORDRE. - Comme nous l’avons vu la struc- ture X a été
interprétée
en terme de diffusion induite seulement par le désordre. Cettehypothèse
n’est pasjustifiée.
Pour laréfuter,
au moinspartiellement,
nous comparons
(Fig. 3b)
la diffusion dupremier
ordre hors résonance d’un échantillon
présentant
unfaible taux de substitution
(1
- x =0,16)
avec celled’un
polycristal
de GaP(Fig 3c)
pourlequel
ledésordre est d’ordre strictement
géométrique.
L’assi-gnement
des différentes bandesapparaissant
sur cesspectres
est basé surl’interprétation
desspectres
Raman du second ordre de GaP monocristallin(Fig. 3a)
et sur la connaissance de la densité d’états desphonons
dans GaP(Fig. 3d).
Dans le
spectre
dupolycristal l’asymétrie
duLO,
côté basse
énergie,
reflète essentiellement l’activation des modeslongitudinaux optiques (DALO).
Parcontre, on constate que dans
l’alliage
leLO(1)
estparfaitement symétrique
et que la bande Xprésente
un maximum net
Des
expériences
similaires sur d’autresalliages
III-V
[9]
ont montré d’autrepart
que horsfésonance,
l’activation Raman des différentes bandes induites par le désordre était peudispersive
enfréquence.
La forte variation du
rapport
des intensitésI(X)/
Fig.
3. -Comparaison
des spectres Raman dans : (a) GaP monocristallin à 300 K, (b)Ga(0,84)In(0,16)P
à 300 K, (c) GaPpolycristallin [7],
avec (d) la densité d’états de GaP [8].[Comparison
of Raman spectra in :(a)
GaPsingle crystal
at 300 K, (b)
Ga(0.84)In(0.16)P
at 300 K, (c) GaPpoly- crystal
[7], with(d)
thedensity
of states of GaP[8].]
I(DATA)
contredit ces observations et confirme donc que l’activité Raman de la bande X nepeut
être duequ’au
seul désordre. Notons deplus
que dans lesystème GaAs(1 - x)P(x),
pour des taux de substi-tution
similaires,
ledécalage
enfréquence LO(GaP)-
DALO est
beaucoup plus important [10].
2.4 SYMÉTRIES ET RÉSONANCES. - Pour confirmer les conclusions
précédentes,
nous avonsanalysé
desspectres
de diffusionRaman,
dans les deuxconfigu-
rations
principales
desymétrie 039315
et03931
+4039312 (r 12
estnégligeable
pour l’ensemble descomposés III-V)
d’un échantillon monocristallin de concen-tration x =
0,85 (Fig. 4).
L’utilisation de la raie excitatrice 4 880A
à 300K, permet
de révéler pour lapremière
fois le DALA[11].
On constate sur lafigure
4 que le DATAet
le DALA sont desymétrie T1
ainsi que le 2 TA
composé d’harmoniques.
Parcontre, toute la bande
optique
dupremier ordre,
X
inclus, apparaît
surtout dans039315 qui
est lasymétrie
des modes de
grandes longueurs
d’onde des maté-riaux à structure zinc-blende. On
peut
donc assimiler la structure X au modeLO(2).
Cetteinterprétation
est aussi
étayée
par la similitude ducomportement
résonnant des trois bandesLO(1), TO(I)
etLO(2)
au
voisinage
de la transition directeE(r) opposé
àcelui de la bande DALA
(Fig. 5).
De même laprésence
de
répliques
àLO(2) (Fig.
4 entre 740 et 800cm-1)
et la similitude des résonances au
photon
diffusé des structures 2LO(1 )
etLO(1 )
+LO(2) soulignent
l’identité des modes
LO(1)
etLO(2).
3. Conclusion
En
conclusion, l’originalité
ducomportement
des solutions solidesGa(x)In(1 - x)P provient
de lalocalisation
particulière
du moded’impureté
de Indans GaP. Elle nous a conduit à remettre en cause
l’interprétation
ducomportement
des modesoptiques.
Fig.
4. -Symétries
des modes Raman dans l’alliageGa(o,85)In(o,15)P.
[Symmetries
of the Ramanlongwavelength
modes inGa(o.85)In(o.15)P alloys.]
20
Fig.
5. - Comportement résonnant des structures Raman dupremier
et deuxième ordre dans Ga(0,85)In(0,15)Pau
voisinage
de la transition directe E(r).[Resonant
behaviour of some first and second Raman lines inGa(o.85)In(o.15)P
near the direct gapE(T).]
En
effet,
letype
de comportement ne saurait être déduituniquement
àpartir
des modes dominants.La faible activité de certains modes dans d’autres
alliages
III-V à deux modes adéjà
été observée[12].
La forte activation du mode
TO(I)
parrapport
à celle du modeTO(II)
résulte de sa localisation réson-nante dans le
spectre
commun des modes transversesoptiques
descomposés
extrêmes. L’existence d’uncouplage
de ce mode avec un continuumd’états,
ici du
premier
ordrepeut
êtrerapproché
de celuiinvoqué
pour rendrecompte
de la forme du modeTO(r)
dans GaP[13].
De mêmel’origine
du bascule-ment de
l’asymétrie
du modeTO(I) [3]
est aisémentinterprétable
par l’existence d’un telcouplage.
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