HAL Id: jpa-00235905
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Submitted on 1 Jan 1958
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Calcul des valeurs propres de l’opérateur de collision élastique d’un gaz de lorentz. Etude de quelques cas
usuels
A. Arsac, L. Basquin, J.F. Denisse, J.L. Delcroix, J. Salmon
To cite this version:
A. Arsac, L. Basquin, J.F. Denisse, J.L. Delcroix, J. Salmon. Calcul des valeurs propres de l’opérateur
de collision élastique d’un gaz de lorentz. Etude de quelques cas usuels. J. Phys. Radium, 1958, 19
(7), pp.624-629. �10.1051/jphysrad:01958001907062400�. �jpa-00235905�
CALCUL DES VALEURS
PROPRES
DEL’OPÉRATEUR
DE COLLISIONÉLASTIQUE
D’UN GAZ DE LORENTZ.
ÉTUDE
DEQUELQUES
CAS USUELSPar A.
ARSAC,
L.BASQUIN,
J. F.DENISSE,
J. L. DELCROIX et J.SALMON,
Commissariat à
l’Énergie
Atomique.Résumé. 2014 Cet article contient le calcul des premières valeurs propres de
l’opérateur
de collision élastique d’un gaz de Lorentz pour différents types d’interaction.On développe, en particulier, les procédés
numériques
qui ont permis d’obtenir ces valeurs propres.Abstract. 2014 This study includes the calculation of the first eigenvalues of the elastic collision
operator in a Lorentzian gas for different types of interaction.
Particularly,
they expand the numerical processes whichpermitted
these eigenvalues to beobtained.
1958,
I. Introduction. - Le calcul des valeurs propres de
l’opérateur
de collisionélastique
électron-molé- cule revêt unegrande- importance
en théorie ciné-tique
desplasmas.
Dansl’approximation
du gaz deLorentz, Bayet,
Delcroix et Denisse[1]
ont en effetmontré que la détermination de la fonction de distribution des vitesses des électrons était étroi- tement liée à la connaissance de ces valeurs propres.
Celles-ci se divisent en deux classes. D’une
part
lesvaleurs propres Vc relatives aux
anisotropies ;
leurcalcul est relativement aisé. D’autre
part
les valeurspropres %
relatives aux écarts non-maxwellienscaractéristiques
pour lapartie isotrope
de la fonc-tion de distribution. Leur recherche conduit à des calculs
numériques
assezcomplexes.
Nous avonseffectué ceux-ci pour
quelques types
d’interaction.Nous avons choisi le cas d’un
potentiel répulsif
en
2 /r4, celui
dupotentiel répulsif
en1 /r5
ainsi que le cas des molécules considérées comme dessphères rigides. (Potentiel
en1/roo).
Seul ce dernier
exemple correspond
à une inter-action
ayant
un sensphysique.
Il était alors extrê- mement intéressant de comparer les résultats obtenus à ceuxprovenant
de l’étude d’unpoten-
tiel
1 /r4
pourlequel
il s’introduit dessimplifi-
cations
mathématiques
considérables conduisant à desexpressions
trèssimples
des valeurs propres.Enfin le
potentiel
en1 /r5
assurait une manière due continuité entre ces deux cas extrêmes.Désignant
ces valeurs propres par lessymboles
--
Xo,
-Xi,
... -X,,
nousrappelons qu’elles
nedépendent
que durapport m/M
des masses del’électron et de la molécule et de la fonction
repré-
sentant la variation de la
fréquence
de collisionavec la vitesse. Le
type
d’interaction choisi déter- minecomplètement
cette fonction.Désignant
par T latempérature
desmolécules,
par K la constante deBoltzmann,
par v la vitesse des électrons etpar vi la
fréquence
decollision,
nousposerons :
L’équation (3) signifie
que vl est mis sous la forme duproduit
d’unefréquence
de collision constante vo par une fonction sans dimensionsf (u)
de la vitesse réduite.
Nous
rappellerons
maintenant que les valeurs propres sont données par uneéquation
de Sturm-Liouville dont
l’expression
s’écrit :et à
laquelle
sont associées des conditions auxlimites
homogènes
pour les valeurs nulle et infinie de utPosant :
il vient :
a est maintenant une
quantité
sansdimensions ;
d’autre
part,
letype
d’interaction non seulement déterminef (u) mais,
deplus, impose
des conditionsaux limites
homogènes
àl’équation (8),
conditionshomogènes
àpartir desquelles,
onpeut
calculernumériquement
les valeurs propres ao, al’ ... ai de(8).
II. Cas d’un
potentiel
d’interaction eni/r4.
-La
fréquence
de collision est alorsindépendante
dela vitesse et on
peut
écrire :Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01958001907062400
625 On montre
[1],
deplus,
que les conditions auxlimites s’écrivent pour un tel
p otentiel
L’équation (10) s’intègre analytiquement
et pos- sède les valeurs propres et fonctions propres :H2i+l (u) représentant
lepolynôme
deHermite,
dedegré
2i + 1. Sur lesfigures
1 et 1 bis se trouventà un facteur constant
près,
les courbesreprésen-
tatives des fonctions propres
y(u) et’y(u)
correspon- dant à ces 4 valeurs propres(1).
III. Cas des molécules considérées comme des
sphères rigides.
- Le libre parcours moyen d’un électron est alors constant et lafréquence
de col-lision devient
proportionnelle
à la vitesse. Onpeut
donc écrire :
L’équation
de Sturm-Liouvilleprend
la forme :D’autre
part,
un teltype
d’interaction conduit[1]
aux conditions aux limites :
K
désignant
une constantequi
sera déterminéeplus
loin.
Il n’est
plus possible
de traiter leproblème
demanière
analytique
dans son ensemble.Aussi,
avons-nous mis au
point
une méthodequi
utiliseà la fois un
développement analytique près
del’origine,
unprocédé classique d’intégration
numé-rique
et une méthode variationnelle.Écrivons (19)
sous la forme :et,
cherchonsuri développement
dutype
(1)
Le facteur constant a été choisi, de manière à rendre çégale
à l’unité pour uégal
à zéro.FIG. 1. - Potentiel répulsif en
1/r4.
Fonctions propres
cp(u).
FiG. 1 bis. - Potentiel répulsif en 1/r4.
Fonctions propres y(u) = e-"’
cp(u),
valable au
voisinage
del’origine. L’équation
carac-téristique
a pour racine :Le
développement correspondant
à r = - 2 nepeut
convenir car il conduirait à une valeur infinie de q; àl’origine,
cequi
estphysiquement impos-
sible.
Il subsiste le
développement
relatif à r = 0. Enle
portant
dansl’équation (22)
onpeut l’expliciter
sous la forme :
On
peut
lui associer la condition aux limiteshomogène à l’origine.
et la constante Il de
l’équation (20)
est liée à lavaleur propres cherchée.
Quant
à la condition(21),
elle résulte du fait que lafréquence
de collision croissantindéfiniment
avec u, les électrons tendent à se mettre en
équi-
libre de vitesse avec les molécules. y doit donc tendre vers
e-u3 et l’on a bien
Pour obtenir une valeur propre, nous choisirons
une valeur arbitraire de â et nous
intégrerons
parun
procédé numérique l’équation (22).
Partant de
l’origine
avec la condition(26),
nousintégrerons
pas à pas et nous examinerons le com-portement
dedyldu lorsque u
tend vers l’infini.La valeur propre cherchée est la valeur de a pour
laquelle
la condition(27)
est satisfaite.En
pratique,
laprésence
d’unpôle
àl’origine
dans
l’équation (22)
soulève unepremière
difficultépour
l’intégration numérique ;
une autreprovient
du fait
qu’on
nepeut
allerjusqu’à
l’infini.Nous
obtiendrons, cependant,
les valeurs propresen utilisant l’artifice suivant.
Dans un intervalle faible 0 - rzo
(uo "-1 0,01),
nous utiliserons le
développement (25)
et obtien-drons les
quantités
po etç§
A
partir
de uo, nousintégrerons
pas à pas à l’aide de la méthode deRunge-Kutta (intervalle
élémentaire
0,005)
et celajusqu’à
la valeur maxi-mum um = 5. En
effet,
la fonction propre initia- lement cherchée est 2’ avec :et,
au delà de5, y
estpratiquement égal
à 0. Il estdonc sans
intérêt
depoursuivre l’intégration.
En
procédant
de cettemanière,
nous constatonsqu’eifectivement,
il existe desplages
de valeurs de a pourlesquelles dyidu
devientpositivement
très
grand
auvoisinage
de 5 et desplages
de valeurspour
lesquelles dyidu
devientnégativement
trèsgrand.
Il existe donc une suite decoupures qui
définissent les valeurs propres ao, al ... ai
(voir
fig. 2).
’Fic. 2. -
Équation
de Sturm-Liouville.Recherches de la 1 re valeur propre.
Cas des sphères rigides f ( u) = u.
Variation de p en fonction de u pour 3 valeurs de a.
1. a = 1,1685163.
II. a = 1,16851497*. cp
(0)
=1III. a = 1,168.
Les calculs sont effectués à l’aide d’une machine
électronique
Gamma A. E.1‘. Bull.Première valeur propre :
Deuxième valeur propre :
11,.oÍsièlrte valeur propre :
Quatrième
valeur propre :627
FIG. 3. - Cas des sphères rigides.
Fonctions propres
p( u).
(I) a, = 1,168515.
(II) a2 = 2,51955.
(III) a3
= 4,08929.Au voisinage de u = 0 on a la fonction
Courbes l’, Il’, IIl’.
Sur la
figure
3 on areprésenté
les fonctions proprescorrespondant
à cesquatre
valeurs propres ainsi que leurdéveloppement
en série autour del’origine (25).
On aégalement
faitfigurer
les fonc-tions propres
y(u) ( fig.
3bis).
IV. Contrôle par la méthode variationnelle. -.
D’après
lespropriétés
bien connues del’équation
Sturm-Liouville
(4),
xest
extremum duquotient
d’intégrales.
,Rappelant
que :FIG. 3 bis. - Cas des sphères rigides.
Fonctions propres Yeu) = e-u’ y(u) 1) ai = 1,168515.
2) a2 = 2,51955.
3), a3 = 4,0891.
z
il vient
également :
,Il est donc extrêmement intéressant de calculer
l’expression (33)
au fur et à mesure del’intégration numérique
del’équation
différentielle.On choisira donc
toujours
une valeur arbitrairede a mais on calculera simultanément
p(u)
et(d cp jdu)
parl’intégration numérique
etl’expres-
sion
(33).
Celle-ci aura pour valeur a’O. Les valeurs propres seront les valeurs de a pourlesquelles a
seconfond bien avec av.
Bien
entendu,
le caractèreapproché
desméthodes de calcul ne
permet
pas d’avoir un accord.
exact,
mais il est intéressant de constaterqu’en
utilisant une
méthode
deSimpson
pour(33)
ladifférence
relative
entre a et av est de l’ordre de2/1000
à4/1 000.
On obtient finalement le tableau suivant :
Première valeur propre : ’
Deuxième valeur propre :
Troisième valeur propre :
Quatrième
valeur propre :Finalement,
nous proposerons les valeurs :Il
est,
bienentendu, possible
d’obtenir unepréci-
sion
supérieure
à3/1000
mais lestemps
de calcul deviennentprohibitifs.
V. Cas d’un
potentiel
d’interactionen 1 Ire.
-Il est bien connu
qu’une
loi de force en1 /r*
conduità une
fréquence
de collision variant selon une loi en vl’ avec-
Dans le cas
présent,
on aura, parconséquent :
et
l’équation
de Sturm-Liouvilleprendra
la forme :Nous chercherons encore un
développement
limité au
voisinage
del’origine.
Pour ce, nous poserons :d’où
et de
là,
lesexpressions :
FIG. 4. - Potentiel répulsif en
1/r5.
Fonctions propres y(u).
1. al = 1,066802.
z
Il. a2 = 2,21474.
III. a3 = 3,41545
Au
voisinage
de u = 0 on a la fonction :Nous
adopterons,
parconséquent,
les conditionsaux limites
homogènes
.629
FIG. 4 bis. - Potentiel
répulsif en 1 Jr5.
Fonctions propres 2/(M) =
e-"’, ç(u).
1 ) al = 1,066802.
2) a2 = 2,21474.
3) a3 = 3,41545.
z
Nous utiliserons les mêmes
procédés’qu’aux
para-graphes
III et IV et obtiendrons le tableau suivant:Finalement,
nous proposerons les valeursSur la
figure
4 on areprésenté
les fonctionspropres
correspondant
à cesquatre
valeurs propres ainsi que leursdéveloppement
en série auvoisinage
de
l’origine
selon la formule(38).
On aégalement
.
fait
figurer
les fonctions propresy( u) ( fig.
4bis).
VI.
Comparaison
des résultats. - Le tableausuivant
résume l’ensemble des résultats obtenuspour des
potentiels
d’interaction en1/rs avec s > 5, c’est-à-dire,
pour desfréquences
de collision variant selon une loi en ull avec0 n
1.Il est extrêmement intéressant de constater que les valeurs propres varient somme toute assez peu
avec le
type d’interaction,
tout au moins pour lespremières
valeurs propres, car il semble que l’écarts’accentue
1 peu à peu.Il serait enfin extrêmement intéressant de
reprendre
ces calculs pour uneloi
defréquence
decollision
correspondant
à une forme d’interactionplus réaliste,
liée à des considérationsphysiques précises,
la fonctionvl(u)
ne seprésenterait plus
sous une forme
analytique,
mais il est sans doutepossible
degénéraliser
la méthode à de tels cas.Nous remercions vivement M. Cheneau pour la
programmation
et l’exécution des calculs.Manuscrit reçu le 12 février 1958.
BIBLIOGRAPHIE
[1] Théorie cinétique des
plasmas
homogènes faiblementionisés. BAYET, DELCROIX, DENISSE, Journal de
Physique
et le Radium, 1954, 15, 795 ; 1955, 16, 274.1956, 17, 223.