HAL Id: jpa-00244222
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Submitted on 1 Jan 1977
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Caractérisation structurale et thermique d’amorphes à base d’alumine et d’oxydes de lanthanides (Ln = La, Ce,
Pr, Nd, Sm, Gd, Tb)
J.P. Coutures, G. Benezech, E. Antic-Fidancev, M. Lemaitre-Blaise
To cite this version:
J.P. Coutures, G. Benezech, E. Antic-Fidancev, M. Lemaitre-Blaise. Caractérisation structurale et thermique d’amorphes à base d’alumine et d’oxydes de lanthanides (Ln = La, Ce, Pr, Nd, Sm, Gd, Tb). Revue de Physique Appliquée, Société française de physique / EDP, 1977, 12 (5), pp.667-672.
�10.1051/rphysap:01977001205066700�. �jpa-00244222�
CARACTÉRISATION STRUCTURALE ET THERMIQUE D’AMORPHES
A BASE D’ALUMINE ET D’OXYDES DE LANTHANIDES
(Ln
=La, Ce, Pr, Nd, Sm, Gd, Tb)
J. P.
COUTURES,
G. BENEZECHLaboratoire des
Ultra-Réfractaires,
C. N. R.S.,
B. P.5,
66120Odeillo-Font-Romeu,
FranceE. ANTIC-FIDANCEV et M. LEMAITRE-BLAISE
Laboratoire des Terres
Rares,
C. N. R.S., 1,
Place A.Briand,
92190Meudon-Bellevue,
FranceRésumé. 2014 L’hypertrempe à l’air des binaires Al2O3-Ln2O3 permet d’obtenir des maté- riaux amorphes. Leur comportement thermique, ainsi que l’environnement local de l’ion
lanthanidique sont précisés.
Abstract. 2014 Spat cooling under air of binary Al2O3-Ln2O3 mixtures allowed us to obtained amorphous phases. Thermal behaviour of these materials and the coordination of the rare-earth ion are studied
L’hypertrempe
à l’air(vitesse
de refroidissement104°Cjs
à 105-C/s)
demélanges liquides (1 - x) A1203-x Ln203 (0,125
x0,350,
Ln élément lan-thanidique)
au moyen d’undispositif
du type marteau- enclume associé à un four solaire à axevertical,
permet d’obtenir des matériauxamorphes.
Dans ces matériaux la coordinence de la terre rare
est de
9,
l’aluminium étant essentiellement tétra- coordiné. La coordinence de la terre rare estindépen-
dante de la taille du lanthanide et de la
composition
du matériau dans le domaine d’obtention de ces
amorphes.
Les processus de recristallisation sontexothermiques,
lestempératures
de recristallisation desphases d’équilibre (j8 A1203-a A’203-Ln A’203)
sont pour un
système
donnéindépendante
de lacomposition
pourfl A’203
ou ceA’203,
et diminuentpour
LnA’03
en fonction de l’enrichissement enoxyde
de lanthanide.Les résultats obtenus permettent de
dégager
cer-taines informations concernant ces
liquides.
1. Mode d’obtention. - La trempe est effectuée à l’air au moyen d’un
dispositif
du type marteau-enclume associé à un four solaire de 2 kit à axe vertical. Le pro- duit àétudier, préalablement fondu,
estdisposé
sousforme de
globule
sur l’enclume en cuivre fortementréfrigérée (poids
de l’échantillon : 100 mgenviron).
Après
avoir été soumis auchoc,
le matériau traité sedivise en deux
parties.
L’une(échantillon 1),
corres-pond
auproduit
resté entre le marteau et l’enclume eta la forme d’une
pastille
de 2 à 3 mm de diamètreet de
0,5
à 1 mmd’épaisseur.
La seconde(échantillon 2) correspond
auliquide projeté
à trèsgrande
vitesseautour de la zone de
choc,
la vitesse de refroidissement étant estimée à105 OC/s
environ. Ces échantillons seprésentent
sous forme de très fines lamelles transpa-rentes
d’épaisseur
inférieur à 50 mu.L’échantillon 1
possède
un spectre de rayons X montrant engénéral
laprésence
des deuxphases d’équilibre (P A1203
etLnAI03
pourLn=La, Ce,
Prou ex
A’203
etLnAI03
pourLn = Sm, Eu, Gd,
oua
A’203
etTb3A15012)
relativement malcristallisées, accompagnées
d’unephase amorphe (bosse
de diffrac-tion pour 60 2 0
24°).
L’échantillon2, présente uniquement
la bosse de diffraction et peut donc àpriori,
être considéré comme unephase amorphe
ouvitreuse.
Bien que l’élaboration de ces matériaux soit effec- tuée à
l’air,
on observe sur les échantillons obtenus des effets de réductionmarqués
pour des matériaux àbase de
cérium,
depraséodyme,
de terbium et d’euro-pium.
C’est ainsi que les échantillons à base de cérium sont verts foncés(couleur caractéristique
deCe3 +),
ceux à base de
praséodyme
sont verts clairs(Pr3 +)
etceux à base de terbium sont blancs
(Tb3+).
Les échan-tillons à base
d’europium
sontjaunes
couleur caracté-ristiques
deEu2+.
Les
trempes
ont été effectuées pour lessystèmes
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/rphysap:01977001205066700
668
TABLEAU 1
A12O3-Ln2O3 (Ln = La, Ce, Pr, Nd, Sm, Eu, Gd, Tb)
pour différentes
compositions,
lesrapports
molairesAlZO3 jLn2O3
variant de 19 à0,052 (0,95 A1203- 0,05 Ln203 ; 0,05 A’203-0,95 Ln203).
Elles font
apparaître
que dans un domaine de compo- sitioncompris
entre0,875 A’203-0,125 Ln203
et0,65 A1203-0,35 Ln203 (1,857Al2O3/Ln2O37,000)
onobtient des
amorphes.
Le domaine decomposition
leplus
facilementhypertrempable
entourel’eutectique fl A’203-LnAI03 (Ln = La, Ce, Pr, Nd)
ou exA1203- LnAI03 (Ln
=Sm, Eu, Gd) :
3A1203 jLn203
5.667(0,85 Al2O3-0,15 Ln203 ; 0,75 A1203-0,25 Ln203).
La nature de la terre rare et surtout la taille du rayon
ionique
ne semblent pas, du moins enpremière
ana-lyse,
avoir une influence sur l’étendue du domaine d’obtention de laphase amorphe. Néanmoins,
la trempe est d’autantplus
aisée que rLn3 +
estpetit,
ceci étant du à une
légère augmentation
de la viscosité de cesproduits (tableau I) [1].
2. Etude structurale. - Du
point
de vue structuralces matériaux sont essentiellement étudiés par radio-
cristallographie
de rayons X etspectroscopie UV,
visible. D’une manièregénérale
tous les matériaux ainsi obtenus(échantillon
de type2) présentent
unebosse de diffraction
qui exprimée
en 2 0 estcomprise
entre 6° et 240. Afin d’obtenir des informations sur la nature du site de la terre rare, nous avons utilisé le
néodyme
comme sonde structuraleponctuelle [2, 3].
Lors d’un travail
précédent [4], l’analyse
à latempé-
rature de l’hélium
liquide
de la banded’absorption
419/2
~2P1/2 d’amorphes
decomposition (1 - x) A1203-x Nd203 (0,15
x0,30)
nous avaitconduit à attribuer la coordinence 9 au site de l’ion
Nd3+.
Cette valeur est en bon accord avec les résultats de Brecher etRiseberg [5, 6, 7] qui
en examinant lesémissions
5D0 ~ 7p 1
et5D0 ~ 7F 2
de verres silicatésà base de
sodium, barium,
zincdopés
àEU3+
et lesémissions
4F 3/2
~4I9/2
et4F3/2 ~ 4I11/2
de cesverres
dopés
àNd3 + interprètent les résultats obte-
nus en attribuant la coordinence 9 à Nd3 + et
Eu3 +.
L’étude
optique précédente (examen
à 4 K de latransition
4I9/2 ~ 2P1/2) a
été étendue à l’examen desamorphes 0,80 A1203-0,15 Ln203-0,05 Nd203 (Ln = La, Nd, Gd,
Y, Tm,Yb, Lu),
les résultats étantrassemblés tableau II.
Il est
également
intéressant d’examiner l’évolution de la banded’absorption 2p112
en fonction de laconcentration en terre rare. La
figure
1 traduit l’évo- lution du minimum de la banded’absorption 2pl/2
deNd3 + en fonction de la concentration en
Nd203
desamorphes (1 - x) A1203-x Nd20:,.
Dans les deux cas, les faibles variations observées 5
cm-’
entre0,80 A’203-0115 La203-0,05 Nd2O3
et
0,80 A1203-0,15 LU203-0,05 Nd203
et 28cm-1
entre
0,85 Al2O3-0,15 Nd20,
et0,70 Al2O3-0,30 Nd203
montrent que dans ces milieux la coordinence de la terre rare n’est pas affectée ni par sa
taille,
ni par sa concentration.Il est
également
intéressant d’examiner leslargeurs
àmi-hauteur soit en fonction de la concentration en
Ln203
soit en fonction de rLn 31
car elles donnent des informations sur le désordre au niveau du sitelanthanidique.
C’est ainsi que sur le tableauIII,
nous avons
porté
l’évolution de lalargeur
à mi-hauteur(bande 2p 1i2) d’amorphes (1 - x) A1203-x Nd203
en fonction de la
composition.
Il semble que contrai- rement à ce que l’on observe pour les matériaux iden-TABLEAU II
TABLEAU III
tiques
à based’oxyde
degallium [3] l’augmentation
de la concentration en terre rare ne
s’accompagne
pas d’uneaugmentation
du désordre.La
figure
1 traduit ledéplacement
vers le rouge de laFiG. 1. - Evolution du minimum de la bande d’absorption 4Ig/2 - 2pl/2 d’amorphes (1- x) A1203-x Nd203 en fonction
de la concentration en oxyde de néodyme.
FIG. 2. - Evolution de la densité d’amorphes (1- x) A1203-
x Sm203 en fonction de la concentration en oxyde de samarium.
bande
d’absorption
etindique
que les distancesmoyennes Ln-0 diminuent en fonction de la concen-
tration en terre rare. Le raccourcissement des distances Ln-0
implique
uneaugmentation
de la densitéexpé-
rimentalement
vérifiée,
comme le montre lesfigures
2et 3. C’est ainsi que la
figure
2, montre l’évolution de la densité desamorphes (1 - x) A1203-x Sm203
pour
0,15
x0,30,
et lafigure
3 est relative auxamorphes 0,80 Al203-0,20 Ln203
pour Ln = La,Ce, Pr, Nd, Sm, Eu, Gd,
Tb.FIG. 3. - Evolution de la densité des amorphes 0,80 A1203- 0,20 Ln203 en fonction de rLn3+
En ce
qui
concerne A13+ une démarchecomparable
n’a pas été effectuée néanmoins si l’on considère la facilité de la substitution de
Al3+
parSi4+,
l’on peut raisonnablement penser que dans ces matériaux lamajorité
de Al3+ est tétracoordinée.3.
Propriétés thermochimiques.
- L’étude du retour àl’équilibre
a été menée essentiellement par micro-analyse thermique
différentielle(poids
de l’échantillon 8 à 10mg - vitesse
de montée entempérature
600OC/h)
et
analyse calorimétrique
différentielle(poids
de l’échan-tillon 400 mg - vitesse de montée en
température 100 °C/h).
Ces examens ontpermis d’appréhender
lestempératures
de recristallisation et d’estimer les effetsthermiques
liés à laprécipitation
desphases d’équilibre fil A1203-LnAI03
pourLn=La, Ce, Pr,
Nd et ceAl203- LnAI03
pourLn=Eu, Sm, Gd,
et aA’203-Tb3AI.5012-
On ne note pas sur les divers
thermogrammes
laprésence
d’un effetendothermique
assimilable au7g
des verres.
670
TABLEAU IV
Dans les
systèmes explorés
lesphases d’équilibre
sont, soit
la p
alumine et lapérovskite (Ln = La, Ce, Pr, Nd),
soit le corindon a et lapérovskite (Ln=Sm, Eu, Gd)
et elles recristallisent dans cet ordre.On constate
qu’à
laprécision
des mesuresprès (± 5,DC)
latempérature
de recristallisation dela fil
alumine ou du corindon a est
indépendante
de lanature et de la concentration de la terre rare
(Tableau IV).
En ce
qui
concerne latempérature
de recristallisa- tion de lapérovskite
pour une terre raredonnée,
elle décroîtlorsque
la concentration en terre rare croît :A1203 82,5 Nd203 17,5 :
978-C-A’203 77,5 Nd203 22,5 :
920OC-A’203 72,5 Nd203 27,5 :
912 OC(Figu-
res
4,
5 et6).
D’une manière
similaire,
on note quel’enthalpie
derecristallisation du corindon a est
indépendante
de laterre rare
(¡).HrxAI203
= -5,8
kcalmole-1)
alors que celle de lapérovskite
décroîtlorsque
le numéro ato-mique
de la terre rare augmente(Tableau V).
Cettediminution est à relier à la baisse de réfractairité des aluminates de terre rare
lorsque
le numéroatomique
croît. La constance de
l’enthalpie
de recristallisation du corindon conforte les résultats de micro ATD(indépendance
de latempérature
de recristallisationen fonction de la terre rare associée ou de sa concen-
tration),
elle traduit laquasi-insolubilité
deLn3 +
dans
A1203
et confirme ainsi les résultats desdiagram-
mes de
phase.
Lors du retour àl’équilibre (recuit
dans
l’air) l’atmosphère oxydante
n’affecte pas lesFIG. 4. - Courbes d’analyse calorimétrique différentielle pour les amorphes A1203-Sm203 de diverses compositions. (1er pic
cristallisation a Al 20 3, 2° pic cristallisation SmA103.)
FIG. 5. - Courbes d’analyse calorimétrique différentielle pour les amorphes A1203-Eu203 de diverses compositions (1 er pic
aA120 3, 2 e pic EuAlO 3).
FIG. 6. - Courbes d’analyse calorimétrique différentielle pour les amorphes A1203-Tb203 de diverses compositions (1er pic
cristallisation aA1203, 2" pic cristallisation Tb3AI5012)-
verres à base de
praséodyme
et deterbium,
cequi
estconfirmé par
microthermogravimétrie.
On ne notepas de
gain
depoids significatifs
traduisant uneoxyda-
tion en Pr4 + et
Tb4 + .
Nous avons
signalé plus
haut que dans les matériauxhypertrempés
à base desesquioxyde d’europium
etd’alumine,
une certainepartie
del’europium
passe à l’état divalent. Le traitementthermique réoxyde
ceteuropium
en totalité.L’analyse thermogravimétrique
permet
d’appréhender
le rapportEu2+/Eu3+
= Xqui
diminue
lorsque
la concentration eneuropium
aug- mente(Tableau VI).
La
présence
d’ions EU2 + dans les matériaux obte-nus traduit l’existence en
phase liquide
d’une réactiond’oxydo-réduction
du type.et
implique
laprésence
d’anions02-.
L’obtention de verres
justifie
dans leliquide
laprésence
de tétraèdres[AI04]5-,
dans ces conditionsles ions
0’-
peuvent être obtenus par des réactions de dimérisation du typeEn ce
qui
concerne lesproduits
recristallisés desTABLEAU V
Enthalpie
de recristallisation de aA1203
etLnAI03 (kcal mole-1)
TABLEAU VI
Evolution du rapport
Eu2 +/Eu3 +
dans les
amorphes (1 - x) A1203-x EU203
examens par
microscopie électronique
haute résolu-tion ont montré que la taille des microcristallites est de l’ordre de 30
Á,
cequi explique
laqualité
médiocredes
diffractogrammes
obtenus àpartir
de ces échan-tillons.
REVUE DB PHYSIQUE APPLIQUÉE. - T. 12, N° S, MAI 1977
4. Conclusion. - Du
point
de vue structural les informations obtenues dans cette étude permettentd’envisager
uneapproche
structuralemacroscopique
des binaires
liquides A’203-Ln2O3.
En
effet,
en cequi
concerne l’ionlanthanidique,
il estvraisemblable
qu’à l’image
desproduits
obtenus parhypertrempe,
la terre rare dans cesliquides
existesous une seule coordinence
égale
à 9.Néanmoins,
lalargeur
des bandesd’absorption
observées à 4 Kimplique
des fluctuationsimportantes
des distancesLn-0. Cette coordinence est à
rapprocher
des résultatsobtenus sur des verres
dopés
aunéodyme
et à l’euro-pium.
En ce
qui
concernel’aluminium,
on peut penser raisonnablement que dans cesliquides,
il est engrande partie tétraédrique.
L’absence d’effetendothermique
observé lors du recuit
implique
que ces matériauxne peuvent pas être strictement assimilés à des verres.
Du
point
de vuethermochimique, l’enthalpie
derecristallisation du corindon est
indépendante
durayon
ionique
de la terre rare alors que celle de lapérovskite
diminuelorsque
le rayonionique
de laterre rare diminue.
47
672
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