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Submitted on 1 Jan 1957
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L’électromagnétisme non linéaire et les photons en théorie fonctionnelle des corpuscules
Florence Aeschlimann, Jean-Louis Destouches
To cite this version:
Florence Aeschlimann, Jean-Louis Destouches. L’électromagnétisme non linéaire et les photons en
théorie fonctionnelle des corpuscules. J. Phys. Radium, 1957, 18 (11), pp.632-637. �10.1051/jphys-
rad:019570018011063200�. �jpa-00235721�
L’ÉLECTROMAGNÉTISME
NON LINÉAIRE ET LES PHOTONS EN THÉORIE FONCTIONNELLE DES CORPUSCULESPar
Florence AESCHLIMANN et Jean-LouisDESTOUCHES,
Institut Henri-Poincaré, Paris.
LE JOURNAL PHYSIQUR 18, 195i,
1. Introduction. - Mie
[1] puis
Born etInfeld
[2]
ont défini unélectromagnétisme
nonlinéaire ;
nous nous proposons de montrerqu’on
retrouve les
équations
fondamentales de cet élec-tromagnétisme
àpartir
de la théorie non linéairedu
photon
définie par l’un de nous[3].
Leséqua-
tions de Mie sont les
équations
de Maxwell écritesen
distinguant
leschamps
desinductions,
la liaisonentre ceux-ci étant non linéaire :
Il est commode de poser avec
Heisenberg
etBorn
MI est la densité de moment
magnétique
et T ladensité de moment
électrique.
S’iln’y
a pas de~ ~
charges présentes,
JTt et e sont lesPolarisations
du
vide, j
et s sont la densité du courant, et la densité de lacharge
liées à lapolarisation.
2. Théorie non linéaire du
photon.
- Leséqua-
tions fondamentales sont
Q-4
etQB désignant
lestermes
nonlinéaires,
leséquations
duphoton
de M. Louis deBroglie
étant :Certaines combinaisons linéaires des
équa-
tions
(12)
nous donneront deséquations
électro-magnétiques
et celles-ci seront non linéaires par suite de laprésence
des termes non linéairesQA
et
QB.
Ceci fournira une base pour l’unification de la théorie desphotons
avecl’électromagnétisme
non linéaire.
Pour
abréger
nous définirons unopérateur
linéaire Q par la condition suivante : si F est un
opérateur
et u la fonction d’ondephysique
d’unphoton
nous poseronsoù .K est la constante de M. Louis de
Broglie [4]
Nous poserons aussi
Les
quantités 03A6ik
FOz
de M. Louis deBroglie apparaissent
comme des éléments de matrice de transition et03A6ik
=dik
est considéréecomme
unefonction d’onde du
photon correspondant
à l’étatd’annihilation. Avec les ondes
physiques
u, une telleinterprétation
nepeut plus
être donnée etl’opérateur sa
a pour effet de définir certaines combinaisons linéaires de fonctions d’ondes uik.Considérons les
équations
fondamentales(12).
Si
Ai
etBi
sont lesopérateurs
déduits des a de Dirac parfusion,
enmultipliant
àgauche
par de telsopérateurs (12),
onobtiendra
des combinaisons linéaires de ceséquations soit :
A ces
équations
nous pouvorsappliquèr répa-
rateur n et nous
obtiendrors
deséquations
déri-vées des
équations (12) :
Nous pouvons
prendre
aussi des demi-sommesArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:019570018011063200
633 et des demi-différences de ces
équations,
soit :le même
signe
+ ou - étantpris
dans les deuxmembres.
. Le
signe
+ fournira leséquations maxwelliennes,
tandis que le
signe
- fournira leséquations
nonmaxwelliennes
correspondant
à l’état despin
nulque nous laisserons de côté ici.
3. Les identités de M. Louis de
Broglie.
-M. Louis de
Broglie [5]
a obtenu dans sa théoriedu
photon
6 identitésqui
résultent de la forme descpérateurs Ai
etBi.
Comme ces identités sont indé-pendantes
du fait que les fonctions (Dik obéissentou non à des
équations d’ondes,
elles seront encorevalables ici.
Ai
et Bidésignant
desopérateurs
for.damer.taux duphoton,
posonsLes 6 identités de M. Louis de
Broglie
sont :4. Obtention des
équations microscopiques
del’électromagnétisme
non linéaire. - Partons deséquations
fondamentales(12)
etmultiplions-les respectivement
parAi
et parBl. Appliquons l’opérateur 62
à la demi-somme deséquations
obtenues. Posons comme dans la théorie du
photon
de M. Lcuis de
Broglie
et
De la définition de Q on a
En vertu des
définitions
et despropriétés pré- cédentes,
on obtientl’équation
à condition de poser
Si nous
multiplions
leséquations (12)
parA2
ouA.,
nous obtiendrons deséquations
de même formeen y et z. Posons :
nous obtenons
l’équation
Inéquation (5)
del’éjectromagnétisme peut
être~
prise
comme définition duchamp électrique E ;
nous poserons donc :
il reste alcrs
l’équation
~
Si les termes non linéaires
QE étaient nuls,
nousobtiendrions pour cetté
équation
la seconde défi-~
nition due de M. Louis de
Broglie [6].
MaisQE
estnon nul et il traduit l’influence de l’extérieur sur les
caractéristiques
internes dusystème [7] ;
ici le sys- tème est unphoton isolé,
l’extérieur est le vide.~
Le terme
Qe
est donc lapolarisation
du vide. Le second membre doit alors être défini comme l’induc-~ ~
tion
électrique u’"J, qui
pourQg
= 0 se réduit bienà (5. La seconde définition de M. Louis de
Broglie
du
champ électrique
est ici celle de l’inductionélectrique.
On est donc conduit à poser :Ainsi
l’équation
obtenue estl’équation (9)
del’électromagnétisme
nonlinéaire :
THÉORÈME 1. -- Si on
multiplie par Ai
etB;
pour j
=1, 2,
3 leséquations fondamentales
duphoton (12)
et si onapplique
à leur demi-sommel’opérateur
03A9 on obtient leséquations (5)
et(9)
del’électromagnétisme
non linéaire.5.
Champ
et inductionmagnétique.
- Multi-plions
maintenant parA2. A3
etB2.B3
leséqua-
tions
(12). Appliquons l’opérateur 1/2 2,
nous obte-nons
En
multipliant
parA3 Ai
etB3 B1
ouAi A2
etBi B2
on obtiendrait un résultat semblable d’cù la formule vectorielle :Posons alors
Définissons l’induction
magnétique
parl’équa-
t ion
(6)
soitA
partir
deséquations (12)
en les transformantccmme
indiqué
ci-dessus nous obtenons :. Le second terme du
premier
membre de cetteéquation
estjustement
ausigne près l’expression
que M. Louis de
Broglie [8]
aprise
comme défi-nition du
champ magnétique.
Il convient de conserver cette définition soit
Alors en se
reportant
àl’équation (8)
de l’électro-magnétisme
non linéaire on voit que 1’00 a~
Qb
est donc lapolarisation magnétique
du vide.Nous
prendrons
la relationprécédente
comme défi-~
nition de JR alors
l’équation
dédnite deséquations
fondamentales
(12)
n’est autre quel’équation (8)
soit
d’où
THÉORÈME 2. Si on
multiplie par’Ai
etBi.
pour j :=ï 23, 31, 12,
leséquations fondamentales
duphoton (12)
et si onapplique
à leur demi-sommel’opérateur
n on obtient leséquations (6)
et(8)
del’ électromagnftigyze
non linéaire.6.
Équations
d’évolution de l’induction élec-trique.
-Multiplions
maintenant leséquations
fondamentales
(12)
parA, A4
etBI B4.
Posons.Nous obtenons alors comme
équation
dérivéede
(12)
En
multipliant
parA2 A4
etBz B4
ouA. A4
etB3 B4les équations
fondamentales(12)
on obtiendradEs
équations analogues,
d’où finalementl’équa-
tion vectorielle
(3)
del’électromagnétisme
nonlinéaire
à condition de poser
-
QD apparaît
ainsi comme le terme de courantproduit
par laprésence
des termes nonlinéaires,
d’où ce théorème.
THÉORÈME 3. - Si on
multiplie
parAi
etBi pour j =14, 24,
34 leséquations fondamentales
duphoton (12)
et si onapplique
à leur demi-sommel’opérateur
03A9 on obtient leséquations (3)
de l’électro-magnétisme
non linéaire.De
l’équation (3)
on tire uneéquation
pour J’évolution duchamp électrique :
ou encore
en
posant
7.
Équation
endivergence
de l’induction élec-trique.
-Multiplions
leséquations (12)
parA4
etB4 ;
prenons leurdemi-somme
etappliquons Pope"
rateur 03A9. Posons d’autre
part
Des
équations (12)
nous obtenons alorsLe terme en ’0 est celui de M. Louis de
Broglie
dû au fait que l’on
prend
une masse finie (l.o pour lephoton.
Le termeQ,,
est lacharge apparente
créée par l’onde u, c’est
l’auto-charge.
De cette
équation
nous pouvons obtenir uneéquation
endivergence
pour lechamp électrique
635 en nous
reportant
à(9").
Posons avec Born[9]
a
apparaît
comme lacharge
due à lapolarisation
du vide. Nous obtenons alors
8. Relation entre
QA
etQB.
-Multiplior s
main-tenant les
équations (12)
parA, A2 A3
etB, B2 B3.
On voit
alors, d’après
les identités de M. Louis deBroglie qu’il
nous restel’équation
Cette relation n’est pas une
identité,
mais uneéquation qui
est uneconséquence
deséquations
fondamentales
(12) :
elle estautomatiquement
vérifiée pour toute solution u des
équations (12) ;
en effet comme
QA
---LA
u etQB
=LB u
en rem-plaçant Q.A.
etQB
par ces valeurs on obtient uneidentité de M. Louis de
Broglie.
On n’aura donc pas à faire intervenir(13)
dansdes
considérations surl’électromagnétisme.
11.
Équations
despotentiels.
-Appliquons
maintenant
l’opérateur 1 2
03A9 àLA
+LB,
c’est-à-diremultiplions
par 1- leséquations (12).
Posonsalors des
équations (12)
nous tironsC’est la relation entre les
potentiels.
Nous auronsla relation habituelle entre les
potentiels posée
par Lorentz si nousimposons
la conditionsupplié-
mentaire
C’est là une condition sur les termes non linéaires
QA
etQB qui s’explicite,
en remontant à la défi- nition(14)
deQv,
parc’est-à-dire
Une condition de ce genre sur la trace a une forme
qu’on
rencontre assez souvent. Commeaucune condition
spéciale
n’a étéimposée
auxtermes
pd
etQB
on est libre de poser la condi- tion(17) quiconstitué
une condition effective surQ A
et
QB
de forme invariante.12. Ëquatîon
êndivergence
pour lechamp magnétique.
wMultiplions
maintenant leséqua.
tions par
A1234.et B1234.
PosonsDe
(12)
nous obtenons alorsCette
équation peut
être transformée enéqua-
~
tion de
divergence
pour à3 en tenantcompte
de(8),
~ ~ ~
d’c ù Je = à3 -
M ;
on obtient ainsiSi l’on veut obtenir
l’équation
habituelle~
div d3 = 0
qui exprime qu’il n’y
a pas decharges magnétiques libres,
il fautimposer
la conditionsupplémentaire
On a le droit de poser cette
condition,
car celarevient à
imposer
une condition surQ.4
et.QB,
c’est-à-dire une relation entre les
composantes Q.A.iy
et
Q.B.ii, qui
sont au nombre de16,
cequi
esttoujours possible.
On aurait là une conditionsupplémentaire
sur les termes non linéaires. Seule une discussion fondée sur des considérations
physiques lorsque
lathéorie sera
plus développée permettra
de déciders’il faut ou non poser cett-e condition
supplémen-
taire. ’
13.
Équation
d’évolution duchamp magnétique.
-
Multiplions
leséquations
fondamentaleâ(12)
par
A124
etB124.
Posonsalors des
équations (12)
nous tironsOn obtiendrait des relations semblables en multi-
pliant
parA234
etB234
ou parA314
etB.314 ;
onarrivera ainsi à la relation vectorielle : :
On
peut
donner d’autres formes à cetteéquation, -
d’abord en
remplaçant
0"J par sonexpression tirée
~ ~ ~ ~ ~
de
(9)
en ire ete,
soit ffl = L +(5,
cequi
donne1
On peut aussi en tirer une
équation
d’evolution~ ~ ~ ~
pour B
en tenantcompte
de(8)
soit ae ==*cf3 -m,
. d’où
Enfin on obtiendra
l’équation (1)
avec des termes~ ~
supplémentaires
enremplaçant (JJ par &
commeplus
haut dansl’équation précédente, d’où ;
On obtiendra
l’équation
habituelle de l’électro-magnétisme
si l’onimpose
la conditionsupplé-
mentaire
qui exprime qu’il n’y
a pas de courantmagnétique.
Ici,
comme pourl’équation (2"),
il faudradiscuter,
en
s’appuyant
sur des considérationsphysiques,
s’il est
adéquat
ou non de poser cette conditionsupplémentaire.
Avec la condition sur les
potentiels
et celle sur~
div 03 cela fait en tout 5 conditions scalaires à
imposer
auxQÂ,ii
etQB.ij,
cequi
esttoujours
pos- sible.On ne trouve pas la relation de conservation de la
charge puisque
nous supposons être dans levide,
il
n’y
a pas decharges ;
en cequi
concerne lescharges
créées par l’onde u au moyen des termesnon
linéaires,
onpeut
la poser aussi comme une sixième conditionsupplémentaire :
ou encore comme
14.
Équations
sous forme tensorielle._- Commenous l’avons
indiqué
audébut,
leséquations
del’électromagnétisme peuvent
être mises sous forme tensorielle relatviste.On a donc deux tenseurs
5i;;
etCeij
avec :er suite alors
Oil obtient avec ces notations à la
place
de(1")
et
(2’’)
De même en
posant
on obtient à la
place
de(3")
et(4") :
Les
équations (5)
et(6)
étantprises
comme desdéfinitions,
leséquations
usuelles pour lespotentiels
ont lieu
Les relations de définition des
polarisations
s’écrivent
La relation sur les
potentiels
s’écritLes conditions
supplémentaires
pour retrouver les formules usuelles s’écrivent :et elles ont bien une forme invariante. En outre la condition de Lorentz sur les
potentiels
consiste àannuler un invariant :
La condition de conservation de
charge
s’écrit, Les
équations
obtenues àpartir
deséquations
du
photon prennent
donc bien la forme tensorielle usuelle.De ces
équations
pour leschamps complexes
microphysiques
on passe à deséquations
de mêmeforme pour
champs
réels enposant
pour toutequantité
FOn les obtient en
ajoutant
auxéquations précé-
dentes les
équations imaginaires conjuguées.
Deséquations
pourchamp
réelmicroscopique
on passeaux
équations
deschamps macroscopiques
dansle
vide par un processus de moyenne sur un
grand
nombre de
photons.
Ainsi on retrouve l’électro-magnétisme
non linéaireclassique
àpartir
de lathéorie du
photon.
15.
Équations
depropagation.
- Apartir
deséquations (1)
à(6)
on obtient deséquations
depropagation
enappliquant 2013
aux deux membresd’une
équation d’évolution, puis
en commutant au637 second membre un
opérateur spatial avec 2013
~tet enremplaçant
laquantité
ainsi dérivée par son expres- sion tirée d’une autreéquation
d’évolution.Posons
n
on obtient comme il vient d’être
indiqué :
Au
premier
membre sont les termes linéaires etau second membre les termes non linéaires. Les termes entre accolades sont ceux
qui disparaissent
si l’on
impose
les conditionssupplémentaires.
Si l’on annule les termes non linéaires on retombe
sur les formules de la théorie du
photon
de M. Louisde
Broglie.
Si au contraire ongarde
les termes nonlinéaires et si on annule M.0 on
retombe, après
avoirrendu réelles les
quantités
considérées etpris
desmoyennes, sur les formules de
l’électromagnétisme
non linéaire
classique (Mie
etBorn).
Enfin si onannule M0 et les termes non
linéaires,
on retombesur les formules
classiques
de Maxwell.Les termes non
linéaires Q
se trouvent déter-minés si on
impose la
loi d’extrémum de Born et Infeld ou[9]
une loianalogue
issue d’une fonctionlagrangienne.
Ainsi on a les bases d’une théorie réalisant une
synthèse
entre lamécanique
ondulatoire duphoton
de M. Louis de
Broglie
etl’électromagnétisme
nonlinéaire de Mie et de Born. ’
Manuscrit reçu le 8 juin 1957.
BIBLIOGRAPHIE
[1] MIE (G.), Ann. Physik, 4e série, 1912, 37, 511 ; 1912,
39, 1 ; 1913, 40, 1.
[2] BORN (M.), 1) Nature, 1933, 132, 282 ;
2)
Proc. Roy.Soc., A., 1934, 143, 410 ; 3) Annales Institut Poincaré, 1937, vol. VII, fasc. IV, 155-265.
BORN (M.) et INFELD (L.), 1) Nature, 133, 970,1004 ; 2) Proc. Roy. Soc. A., 1934, 144, 425.
INFELD (L.), Proc. Cambridge Phil. Soc., 1936, 32, 127 ; 1937, 33, 70.
BROGLIE (Louis DE), Cours oral, Institut Henri- Poincaré, 1956-1957.
[3] AESCHLIMANN (F.), Thèse Doctorat ès Sciences, Paris,
13 juin 1957 ; J. Physique Rad., 1957, 18, 562.
[4] BROGLIE (Louis DE), 1) Comptes Rendus, 1934, 199, 813;
2) Une nouvelle conception de la lumière (Hermann, Paris, 1934) ; 3) Une nouvelle théorie de la lumière
(Hermann, Paris, 1940), notamment pp. 144 et sui- vantes.
[5] Ibid., p.154.
[6] Ibid., p.155.
[7] AESCHLIMANN (F.), Thèse complémentaire pour le
Doctorat ès Sciences, Paris, 13 juin 1957, C. R. Acad.
Sc. 1957, 244, 3034.
DESTOUCHES (J. L.), La quantification en théorie
fonctionnelle des corpuscules (Gauthier-Villars, Paris, 1956).
[8] BROGLIE (Louis DE), Ibid., p.155.
[9] BORN (M.), Annales Institut Henri Poincaré, p.193.