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Organisation du service cantonal d’oncologie

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Dans le cadre de la réflexion sur l’établissement hospitalier multisite (EHM) des hôpitaux neuchâtelois, le service de la santé publique a sou- haité la mise en place d’un service cantonal d’oncologie. C’est pour- quoi, suite au décès du Dr Jean- Marie Haefliger en mai 2003, le poste de médecin-chef du service de radio- oncologie et d’oncologie de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds a été rem- placé par le poste de médecin-chef du service cantonal multisite d’on- cologie et de radio-oncologie.

Depuis avril 2004, j’ai la fonction d’organiser ce nouveau service.

Mes collaborateurs et moi-même sommes reconnaissants aux édi- teurs de la SNM-News de nous per- mettre de présenter notre service dans ce numéro spécial consacré à l’oncologie. Je remercie ici l’en- semble des équipes d’oncologie et de radio-oncologie des hôpitaux de La Chaux-de-Fonds et des Cadolles pour leur travail et leur esprit d’ou- verture. La mise en place d’un ser- vice commun a pu débuter dans de très bonnes conditions. Cet article est consacré à une présentation du service d’oncologie, de sa nouvelle organisation et de ces objectifs.

La qualité des soins en oncologie

L’objectif prioritaire est d’offrir à la population neuchâteloise des soins de qualité. Une revue récente d’on- cologie1a indiqué trois axes définis- sant la qualité des soins en oncolo- gie, soit le choix du bon traitement, l’organisation du service, et enfin, la considération du patient dans sa globalité.

Le choix du bon traitement Le choix du bon traitement se définit sur le concept maintenant bien éta-

DOSSIERS

Présentation du service cantonal d’oncologie neuchâtelois

bli de la médecine basée sur les preuves (evidence based medicine).

Le traitement choisi a donc toujours été évalué au moins dans une étude de phase trois ou dans une méta- analyse d’études prospectives. Ce traitement doit également être conforme aux recommandations des sociétés savantes d’oncologie, dont on trouve maintenant souvent un résumé sur Internet. De façon non exhaustive, le tableau 1 donne quelques liens où chacun peut consulter les différentes recomman- dations (guidelines).

L’organisation du service

L’organisation du service et son intégration avec les autres services hospitaliers doit permettre une prise en charge optimale des patients atteints d’un cancer. Les éléments ci-dessous sont importants et leur mise en place est décrite dans la suite de l’article.

La masse critique des cas Comme pour les pathologies chirur- gicales complexes ou le traitement du HIV, l’expérience de l’équipe médicale prenant en charge une pathologie spécifique a une valeur pronostique dans le devenir du patient. Ceci a également été démontré dans le domaine de l’on- cologie médicale pour des patholo- gies telles que le cancer du sein, le cancer de l’ovaire ou encore la mala- die de Hodgkin.

L’approche pluridisciplinaire systématique

Le traitement de la plupart des tumeurs solides demande une inter- vention chirurgicale, une chimiothé- rapie et/ou une hormonothérapie et une radiothérapie. Il est donc extrê-

mement important que chaque cas soit discuté par les différents inter- venants, soit le chirurgien de la pathologie concernée (chirurgien thoracique, chirurgien O.R.L., gyné- cologue, urologue...), l’oncologue médical et le radio-oncologue. La séquence des traitements peut varier en fonction des pathologies et il n’est plus exceptionnel de débuter un traitement par une chimiothéra- pie ou une radio-chimiothérapie néo-adjuvante, comme dans les cancers du rectum ou les cancers du sein localement avancés (voir l’ar- ticle du Dr Becciollini dans ce numéro). La prise en charge d’un patient cancéreux n’est plus une guerre entre spécialiste, mais un véritable travail d’équipe qui a fait ses preuves ces vingt dernières années, permettant une améliora- tion significative de la survie dans la plupart des pathologies oncolo- giques.

La collaboration avec un centre universitaire

La prise en charge des pathologies oncologiques rares, comme les leu- cémies aiguës ou les sarcomes, nécessite également une équipe experte. C’est pourquoi tout patient présentant une telle pathologie sera discuté, voire référé, à un centre uni- versitaire. En radio-oncologie, cette collaboration concerne aussi les pathologies nécessitant le recours à des équipements spéciaux tels que les irradiations corporelles totales ou stéréotaxiques (CHUV) et la radiothérapie par protons (Institut Paul Scherrer).

La participation à des essais cliniques

Les traitements en oncologie médi- cale, tout comme en radio-oncologie,

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sont constamment remodelés. La participation à des essais cliniques permet d’administrer au patient les traitements les plus récents, et offre à l’équipe médicale un contrôle externe de son activité. Ces proto- coles sont, bien sûr, toujours approuvés par la commission d’éthique médicale du canton avant leur activation. Le développement des nouveaux traitements est expo- nentiel. L’article du Dr Delouche dans ce numéro illustre très bien ce développement dans les cancers colo-rectaux.

La considération du patient dans sa globalité

Réduire une activité médicale à l’ap- plication d’un traitement standard serait une erreur grave. D’autres aspects médicaux comme le contrôle de la douleur sont un souci quotidien. Les anesthésistes propo- sent maintenant la mise en place d’analgésie par voie péridurale dans les cas douloureux réfractaires aux morphiniques par exemple. Le dia- gnostic d’un cancer chez un patient est toujours un événement existen- tiel majeur avec des conséquences psychologiques et sociales impor- tantes. C’est pourquoi, un service d’oncologie se doit d’apporter à chaque patient un soutien psycholo- gique professionnel, assuré par un

psycho-oncologue. De même, les répercussions sociales du diagnostic de cancer, comme l’arrêt de travail de longue durée, doivent être éva- luées par les assistantes sociales et un soutien doit être offert, par exemple par l’intervention de la ligue neuchâteloise contre le cancer.

La place de l’omnipraticien ne doit pas être négligé dans ce contexte, car c’est lui qui connaît le mieux le contexte psychosocial de son patient.

Organisation du service cantonal d’oncologie

Dans l’attente de la mise en place de l’EHM, l’activité du service cantonal d’oncologie se limite aux hôpitaux de la Chaux-de-Fonds et des Cadolles. Le service de la Chaux-de- Fonds comprend un secteur pour l’oncologie médicale ambulatoire et un secteur pour la radio-oncologie.

Les traitements hospitaliers sont réalisés dans le service de médecine.

Il s’agit en particulier des traite- ments de radio-chimiothérapie à base de cisplatine. Le service des Cadolles se compose d’un secteur pour l’oncologie médicale ambula- toire. Les traitements hospitaliers sont également administrés dans le service de médecine. Ce dernier dis- pose de chambres d’isolement où

sont administrés les traitements des leucémies aiguës.

Le personnel du service cantonal comprend 49 personnes pour les deux sites, représentant 32, 65 emplois à plein temps. Le personnel médical est composé de neuf méde- cins. L’organigramme médical du service est représenté dans la figure 1.

L’oncologie médicale

L’activité d’un oncologue médical comprend surtout une consultation ambulatoire et un rôle de consultant ou de supervision dans les services hospitaliers. La tâche essentielle reste l’administration des traite- ments de chimiothérapie, soit en situation adjuvante ou néo-adju- vante, comme pour les cancers du sein, du côlon ou encore du poumon pour ne citer que les pathologies les plus fréquentes. En vingt ans, ces traitements adjuvants ont permis d’augmenter la survie à 5 ans des patients de l’ordre de 15 % à 20 %. En situation métastatique, il faut aussi noter une augmentation très sen- sible de la durée, mais aussi de la qualité de vie. Ainsi, la survie médiane d’une patiente avec un cancer du sein métastatique approche les trois ans, celle d’un patient avec un cancer colique métastatique approche les deux ans.

Radiothérapie Dr Notter, médecin-chef PD Dr Germond, physicien

Dr Yanes, méd.-adj.

Médecin-assistant

Oncologie HCF Dr Monnerat, médecin-chef Dr Delouche, méd.-adj.

Médecin-assistant

Oncologie NHP Dr Monnerat, médecin-chef Dr Bressoud, méd.-adj.

Dresse Zimmerli, méd.-adj.

60-80 % chef de clin./

méd.-adj.-vacant

Hématologie Dr Voegeli, consultant Dr Bressoud, hospital.

Psycho-oncologie Dresse Giger Dresse Sennwald

Oncogénétique Dr Monnerat Service cantonal multisite

d’oncologie Dr Monnerat, chef de service

Hospitalisation service de médecine interne Dr Genné, chef de service Les oncologues sont médecins-consultants

Hospitalisation service de médecine interne

Dr Malinverni chef de service Co-supervision des cas

avec l’oncologie Figure 1

Organigramme du service cantonal d’oncologie

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Il n’est quasiment plus une patholo- gie oncologique métastatique qui ne bénéficie pas d’un traitement, voire souvent de plusieurs lignes de chi- miothérapie efficace. Pas loin de cin- quante agents cytostatiques diffé- rents sont maintenant disponibles et les combinaisons thérapeutiques sont devenues innombrables. Les traitements de soutien, comme de puissants anti-nauséeux, ont trans- formé le quotidien de nos patients.

La chimiothérapie n’est plus ce spectre synonyme de souffrance et de mort, mais un traitement relative- ment bien toléré, ambulatoire, per- mettant au patient la gestion de sa vie quotidienne. Depuis cinq ans, de nouvelles molécules, comme les anticorps monoclonaux ou les inhi- biteurs des tyrosine-kinases consti- tuent une révolution thérapeutique, avec des médicaments ciblés, par- fois remarquablement efficaces, et avec très peu d’effets secondaires, en particulier l’absence de toxicité hématologique ou d’alopécie si redoutée.

Afin de faire face à la complexité croissante des connaissances, une sous-spécialisation des médecins- cadres a été mise en place (par exemple : un médecin-cadre devient l’expert pour le cancer du sein ou les cancers digestifs...). Ce dernier concentre sa formation continue dans quelques pathologies précises, afin de développer une expertise dans son domaine, par des lectures plus ciblées et la participation aux congrès spécifiques. Il est également responsable de la mise à jour des

« guidelines » internes dans son domaine (type de chimiothérapie, surveillance...). Chaque médecin- cadre continue de prendre en charge l’éventail de toutes les tumeurs, mais tous les nouveaux cas et tous les cas difficiles sont discutés dans un colloque interne hebdomadaire.

Cette mise en commun des diverses expertises et expériences de chacun est un garant de qualité. Une statis- tique détaillée de tous les nouveaux cas sera établi dès 2005, dans le but

European Society for Medical Oncology (ESMO) : http://www.esmo.org

American Society of Clinical Oncology (ASCO) : http://www.asco.org/ac/1,1003,_12-002138,00.asp

Fédération Nationale des Centres de Lutte Contre le Cancer (FNCLCC) : http://www.fnclcc.fr/

Institut Suisse pour la Recherche Appliquée sur le Cancer (SIAK) : http://www.siak.ch/

The NCCN Clinical Practice Guidelines in Oncology :

http://www.nccn.org/professionals/physician_gls/default.asp The American Society for Therapeutic Radiology And Oncology (ASTRO) : http://www.astro.org/

The European Society for Therapeutic Radiology And Oncology (ESTRO) : http://www.estro.be/estro/Index.html

Société Suisse de Radiobiologie et Physique Médicale : http://www.ssrpm.ch/

Tableau 1

Adresses des sites internet de sociétés savantes d’oncologie pour consulta- tion des recommandations (guidelines).

Tableau 2

Nombre de cas de cancer dans le canton de Neuchâtel et nombre de cas trai- tés dans le service d’oncologie et de radio-oncologie en 2003

Type de cancer RNT Cadolles

Sein 122 30

La Chaux-de-Fonds*

Oncologie Radio-oncologie

47 87

Ovaires 15 4 6 3

Utérus, gynéco autres 29 2 5 13

Côlon-rectum 105 22 22 15

Pancréas et foie 18 5 4 0

Oeso-gastrique ; grêle 24 5 1 6

ORL 27 5 7 21

Poumons Prostate

88 89

29 9

29 21

23 47

Reins 21 2 3 0

Testicules 8 2 3 4

Vessie 28 0 15 6

Leucémies 17 9 0 0

LMNH, Hodgkin* 21 11 4 6

Myélomes 6 2 0 1

Os ; tissus mous 3 5 1 1

Mélanomes 50 4 4 5

Peau, autres 378 0 0 5

Tableau 3

Activité de l’oncologie médicale et de la radio-oncologie en 2003 Activité 2003

Nombre de nouveaux cas

Cadolles Oncologie

173

La Chaux-de-Fonds*

Oncologie 162

Radiothérapie 414 Nombre de consultations

Nombre de chimiothérapies

5’459 2’037

3’814 1’829

2’336 –

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cale au sein d’un seul service est unique en Suisse. Une très bonne synergie peut ainsi continuer à se développer dans les traitements de radio-chimiothérapie. Le Dr Khanfir présente dans ce numéro le principe et les indications de la radio-chimio- thérapie, qui s’est imposé ces dix dernières années comme le traite- ment de choix pour une partie des cancers ORL, digestifs ou encore gynécologiques.

L’onco-hématologie

Les hémopathies malignes sont des pathologies oncologiques plutôt rares, mais nécessitant une approche diagnostique et thérapeu- tique de plus en plus complexe.

L’équipe d’oncologie médicale est renforcée par l’expertise du Dr Voe- geli, spécialiste FMH en hématolo- gie, pour les aspects diagnostiques comme la lecture des moëlles et les aspects thérapeutiques des diverses leucoses et lymphomes. Le traite- ment des leucémies aiguës est un exemple d’approche pluridiscipli- naire entre l’oncologue médical pour l’administration des cytosta- tiques, l’hématologue pour la partie diagnostique et l’infectiologue pour la gestion des complications infec- tieuses. Ce traitement nécessite aussi une collaboration au niveau romand, notamment en ce qui concerne les aspects de transplanta- tion de moëlle. Les Dr Bressoud et Dr Voegeli développent plus en détail ce sujet dans ce numéro de la SNM- News.

La psycho-oncologie

Le service d’oncologie a la chance de bénéficier de l’expertise de deux psy- cho-oncologues, le Dr Brigitte Senn- wald à La Chaux-de-Fonds et le Dr Nelly Giger à l’hôpital des Cadolles.

La nécessité de leur présence auprès des patients est reflétée par le nombre important de consultations, près de 1500 en 2003. Leur présence est également indispensable auprès des équipes soignantes, permettant une supervision qui aide à maîtriser les situations difficiles rencontrées

quotidiennement. Le Dr Nelly Giger présente son activité dans ce numéro.

L’oncogénétique

Depuis août 2004, le Dr Monnerat a ouvert une consultation d’oncogé- nétique. Cette discipline nouvelle s’occupe du diagnostic des syn- dromes de prédisposition au cancer, en particulier les syndromes « can- cers du sein et cancers de l’ovaire » et les syndromes de Lynch (HNPCC).

Elle permet par analyse génétique d’identifier les personnes à haut risque de développer un cancer et de leur conseiller un dépistage adéquat.

L’approche diagnostique des syn- dromes de Lynch sera détaillée dans le prochain numéro.

Les collaborations intra- et extra-hospitalières

Il est périlleux de répertorier toutes les collaborations qui s’articulent dans la prise en charge d’un patient cancéreux, sous peine d’omettre l’une ou l’autre spécialité médicale.

L’oncologue joue souvent un rôle de

« médiateur » entre les différents intervenants, et la qualité des soins d’un patient cancéreux est le résul- tat de cette collaboration.

La chirurgie oncologique consiste souvent en des interventions chirur- gicales radicales, complexes, de longue durée, sur des patients dont l’état général est souvent diminué.

Le canton dispose des divers ser- vices chirurgicaux permettant de réaliser presque toutes les interven- tions oncologiques, à l’exception de la neurochirurgie. L’ensemble des traitements oncologiques (acte chi- rurgical complexe, radiothérapie, chimiothérapie) peut donc être réa- lisé dans le canton, ce qui facilite grandement la coordination des dif- férents intervenants et la rapidité de la prise en charge.

Chaque diagnostic repose sur l’exa- men anatomo-pathologique. Ce der- nier est parfois difficile, sur du maté- riel de biopsie de petite taille. La pré- cision du diagnostic, comme le d’évaluer à moyen terme, l’efficacité

des traitements administrés. Ce col- loque est également l’occasion d’une interaction avec la radio- oncologie, afin de définir les prises en charges communes de radio-chi- miothérapie par exemple.

La présence d’une équipe infirmière formée en oncologie, experte dans le maniement des cytostatiques est incontournable. Tant les services ambulatoires qu’une partie des ser- vices de médecine disposent ainsi d’équipes infirmières expérimentées et motivées. L’article du Dr Zimmerli sur les port-à-cath démontre à quel point l’expérience compte dans un domaine d’apparence banale, comme les accès veineux.

La radio-oncologie

La radiothérapie a été développée bien avant les premières chimiothé- rapies, et reste une des principales modalité de traitement à visée cura- tive. Bien que traitant les mêmes pathologies, la radio-oncologie est une discipline médicale tout à fait distincte de l’oncologie médicale.

C’est pourquoi un poste de médecin- chef de la radio-oncologie a été créé et sera occupé dès février 2005 par le Dr Marcus Notter. Bien qu’intégré au service cantonal d’oncologie, le service de radio-oncologie a une autonomie importante en terme de fonctionnement. Elle nécessite une équipe hautement spécialisée com- posée, en plus des médecins radio- oncologues, de physiciens médicaux certifiés et de techniciens en radio- oncologie (TRM). A l’instar de l’équipe infirmière, l’expérience et l’engagement des TRM est un atout majeur dans la qualité des soins.

Dans ce numéro, le Dr Germond, physicien responsable de la radio- physique, et le Dr Yanes, médecin- adjoint spécialiste en radio-oncolo- gie, présentent le service de radio- oncologie, sa structure technique, son activité et ses perspectives de développement.

La réunion des deux disciplines, la radio-oncologie et l’oncologie médi-

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grade histologique ou la description d’invasion vasculaire fournit des informations pronostiques qui vont dicter toute la suite de la prise en charge, comme par exemple l’indi- cation à un traitement adjuvant. Plus récemment, la détermination de marqueurs biologiques permet d’orienter le choix d’un médicament anti-cancéreux (voir l’article du Dr Christen, directeur de l’INAP, dans le numéro 45).

L’oncologie moderne n’aurait pas pu se développer sans la révolution de l’imagerie médicale. Le diagnostic, le bilan d’extension, l’évaluation des traitements et le suivi sont autant d’étapes qui requièrent toutes les possibilités de la radiologie moderne comme la radiographie standard, la mammographie, le CT, l’IRM, la scin- tigraphie ou encore le PET.

Les « spécialistes d’organe », en par- ticulier les pneumologues et les gas- tro-entérologues, ont également élargi le champ de leur activité en oncologie, et proposent maintenant, outre les interventions endosco- piques diagnostiques, la mise en place de stents, offrant ainsi des pal- liations efficaces et rapides.

Les services de médecine interne, à force d’assurer le quotidien, risquent d’être oubliés. Ils sont là à chaque étape, le diagnostic, l’administration des chimiothérapies lourdes, la ges- tion des urgences et des complica- tions infectieuses, et cette liste est loin d’être exhaustive.

La suite des soins en médecine pal- liative reste encore souvent la der- nière étape pour le patient et son entourage. Outre le travail des équipes de médecine, des soins à domicile et des praticiens, la Chry- salide, unité de soins palliatifs de 14 lits à La Chaux-de-Fonds, complète la prise en charge des patients, quand la maladie n’est plus la pré- occupation principale. Cette unité assure non seulement la prise en charge des patients en fin de vie de façon remarquable, mais également le soutien des familles.

N’oublions pas la tâche si difficile du médecin de famille, tout d’abord au premier plan dans le dépistage et le diagnostic, puis en travail de fond, pour le soutien du quotidien comme le traitement des comorbidités. La participation du médecin généraliste est certainement à redéfinir, et son rôle devrait être élargi, particulière- ment dans le cadre du suivi.

Incidence des cancers dans le canton de Neuchâtel et activité des services d’oncolo- gie et de radio-

oncologie en 2003

Le canton de Neuchâtel a le privilège de bénéficier d’un registre des tumeurs, soit le Registre Neuchâte- lois des Tumeurs (RNT) dirigé par le professeur Fabio Lévi. Ce registre constitue un outil exceptionnel. En effet aucune discipline médicale ne peut connaître l’incidence exacte de ces cas, ni leur évolution sur le long terme. Je remercie le professeur Lévy d’avoir fourni pour cette présenta- tion, l’incidence des cas de cancer pour l’année 2003. Le tableau 2 pré- sente le nombre de nouveaux cas de cancer diagnostiqués dans le canton de Neuchâtel en 2003 et le nombre de nouveaux cas vus dans les ser- vices d’oncologie du canton. Bien entendu, tout patient atteint d’un cancer ne nécessite pas une prise en charge par un service d’oncologie et, d’autre part, une partie des cas est traitée dans le secteur extra-hospi- talier. Ces chiffres cependant per- mettent de donner un ordre de gran- deur de l’activité du service et de l’augmentation potentielle des cas à prendre en charge en fonction de l’incidence des différents cancers.

L’activité du service est le mieux représentée par le nombre de nou- veaux cas. Le tableau 3 montre éga- lement le nombre de consultations ainsi que le nombre de traitements par chimiothérapie administrés en 2003. Depuis avril 2004, tous les

nouveaux cas sont discutés dans un colloque réunissant les équipes de La Chaux-de-Fonds et des Cadolles, pour une décision thérapeutique consensuelle, soit 248 cas pour les six premiers mois de l’année.

Colloques pluridiscipli- naires en 2004

Les colloques pluridisciplinaires ont été mis en place par mes prédéces- seurs et par les médecins-adjoints actuels. L’habitude d’une approche pluridisciplinaire est déjà bien ancrée et fonctionne de façon satis- faisante dans la plupart des services.

Ainsi, pour l’hôpital de la Chaux-de- Fonds, ont lieu toutes les semaines la visite du service de médecine, le colloque de chirurgie générale, le colloque de sénologie et le colloque de gynécologie oncologique, et pour l’hôpital des Cadolles, la visite du service de médecine, le colloque de chirurgie générale. Chaque mois ont lieu aussi le colloque de sénologie du Nouvel Hôpital de Pourtalès orga- nisé par la radiologie et le colloque de confrontation anatomo-clinique organisé par la pathologie. Le ser- vice d’oncologie collabore égale- ment régulièrement avec les ser- vices de chirurgie et de médecine de l’hôpital de la Providence.

L’approche pluridisciplinaire pourra se développer davantage, avec notamment le renforcement de l’équipe médicale de radio-oncolo- gie dès février 2005. Le déménage- ment de l’hôpital des Cadolles au NHP facilitera également la collabo- ration, puisque les différents ser- vices de chirurgie (générale, gyné- cologique, ORL, urologiques...) seront dans le même établissement que la médecine et l’oncologie.

Perspectives 2005 – 2006

Deux étapes importantes seront franchies en 2005. Pour la radio- oncologie, il s’agit du remplacement de l’ancien Cobalt par un nouvel accélérateur linéaire qui permettra

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d’augmenter le nombre de patients traités et réduire les délais d’attente.

Des développements technolo- giques comme la nouvelle technique d’irradiation IMRT (Intensity Modu- lated RadioTherapy), permettront d’intensifier les doses d’irradiation au niveau de la tumeur tout en rédui- sant les effets secondaires sur les tis- sus environnants (voir l’article sur la radio-oncologie). Pour l’oncologie médicale, 2005 verra la mise en place de la fabrication centralisée des cytostatiques par la pharmacie.

Les Dr Gloor et Dr Guyot, pharma- ciens des hôpitaux de La Chaux-de- Fonds et des Cadolles/NHP expli- quent dans ce numéro les nouvelles exigences légales qui ont conduit à cette modification dans la prépara- tion des cytostatiques et les investis- sements nécessaires à cette prépa- ration centralisée. En 2005, les équipes d’oncologie et de radio- oncologie vont davantage travailler en commun, avec notamment l’adoption de standards thérapeu- tiques communs et l’informatisation de la prescription des traitements de chimiothérapie.

A l’horizon 2006, la participation à différentes études cliniques pourra s’intensifier, au sein d’une équipe mieux rôdée. Ces études se feront par le biais d’une participation aux essais cliniques suisses et interna- tionaux du Groupe Suisse de Recherche Clinique en Cancérologie (SAKK) ou des protocoles de l’indus- trie pharmaceutique. Une telle parti- cipation permet d’avoir accès à de nouvelles molécules thérapeu- tiques, comme des anticorps mono- clonaux, et d’en faire bénéficier nos patients, souvent plusieurs années avant leur mise sur le marché.

Le cancer, une

importante question de santé publique

Un investissement conséquent est réalisé afin de développer les moyens techniques et humains de l’oncologie médicale et la radio-

oncologie en milieu hospitalier.

Cependant, il est bien évident que l’oncologie n’est pas du ressort des spécialistes hospitaliers seulement.

Sur ces vingt dernières années, une amélioration sensible des taux de survie à cinq ans des patients atteints d’un cancer a été observée, comme pour les cancers du sein, du col de l’utérus ou encore du côlon.

Cette amélioration de la survie, quantifiée par le registre neuchâte- lois des tumeurs pour le canton, est une mesure de l’efficacité du sys- tème de santé dans son ensemble.

Les nouveaux traitements, de plus en plus coûteux, ne pourront pas améliorer seuls, de façon significa- tive, les taux de guérison actuels. La prévention primaire et le dépistage sont deux éléments déterminants qui échappent au système hospita- lier. Le service de la santé publique, conscient des coûts humains et financiers que représente le cancer, doit encore développer son action dans ces deux domaines, et en prio- rité la lutte contre le tabagisme et la mise en place d’un programme can- tonal de dépistage du cancer du sein.

Remerciements

Je remercie le professeur Fabio Lévi pour la transmission des chiffres 2003, les secrétaires médicales res- ponsables de La Chaux-de-Fonds et des Cadolles, Mesdames Schleppy- Jaccoud Geneviève et Strahm Chris- tine pour leur aide dans la compila- tion de la statistique 2003. Je remer- cie enfin les Dr Didier Delouche, Dr Bashar Yanes, Dr Jean-François Ger- mond, Dr Albéric Bressoud, Dr Béa- trice Zimmerli-Schwaab, Dr Nelly Giger, Dr Gloor, Dr Guyot et Dr Jérôme Voegeli pour leur précieuse collaboration et pour leur relecture attentive de ce texte.

Dr Christian Monnerat

Médecin chef du service cantonal d’oncologie

Hôpital communal 2303 La Chaux-de-Fonds Tél +41 (0) 32 967 2151 Fax +41 (0) 32 967 2169

email : christian.monnerat@ne.ch

Références

1. Vardy J, Tannock IF. Quality of cancer care.

Ann Oncol. 2004 ; 15 : 1001-6.

PD Dr ès sciences J. –F. Germond, Dr B. Yanes

Introduction

En cancérologie, la radiothérapie est après la chirurgie la seconde arme à visée curative. La moitié des malades guéris de leur cancer le doi- vent, en totalité ou en partie, à la radiothérapie, associée le plus sou- vent avec la chirurgie et/ou la chi- miothérapie. De plus la radiothéra- pie garde toute son utilité en pallia- tion.

Dans le canton de Neuchâtel, la prise en charge des patients cancéreux fait depuis 1967 l’objet d’un soutien médical et politique constant. C’est ainsi que l’hôpital de La Chaux-de-

Le service de radio-oncologie de l’hôpital de La Chaux-de-Fonds

Fonds (HCF) a pu bénéficier très tôt pour son service de radio-oncologie d’un plateau technique de haute qualité analogue à bons nombres de centres universitaires. En fait Neu- châtel a été le premier canton romand sans CHU à s’être équipé en 1990 d’un accélérateur d’électrons, puis en 1999 le premier centre de radio-oncologie suisse à introduire la technique de simulation virtuelle.

Poursuivant dans cet esprit d’inno- vation et d’excellence, il dispose actuellement d’outils performants visant à offrir une prise en charge de qualité pour la quasi-totalité des pathologies cancéreuses adultes, aux habitants du canton et de ses environs. De rares cas très spéci- fiques sont exceptionnellement

Referências

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