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Orbe & Amaurote: notes sur la notion de libre arbitre dans les villes imaginaires de Barthélemy Aneau et de Thomas More

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Academic year: 2023

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Yvone Greis

Universidade Estadual de Campinas (Brésil)

Résumé

Alector: histoire fabuleuse (1560) est publiée 44 ans après la première édition de l’Utopie de Thomas More. Des évidences ne manquent pas: la structure de l’œuvre moréenne semble bien avoir motivé Barthélemy Aneau dans son travail d’écriture d’Alector, surtout après avoir retouché, en 1559, la traduction d’Utopie donnée par Jean Leblond en 1550. Le but de cet article est de présenter quelques aspects qui rapprochent et éloignent la ville imaginaire d’Orbe, décrite dans le chapitre XXIV d’Alector, de la ville d’Amaurote évoquée dans l’île d’Utopie de Thomas More et d'examiner comment la notion de libre arbitre traverse les deux ouvrages.

Mots-clefs

Alector, Orbe, Amaurote, ville imaginaire, libre arbitre.

Yvone Greis prépare son doctorat à l’Universidade Estadual de Campinas - UNICAMP, dans le programme d’Histoire et Théorie Littéraire de l’Institut d’Études du Langage – IEL, sous la direction du prof. Carlos Eduardo Ornelas Berriel, en convention de cotutelle avec le Centre d’Études Supérieures de la Renaissance/Université François Rabelais, Tours, France, sous la direction du prof. Marie-Luce Demonet. Son travail de thèse consiste à traduire en portugais Alector: histoire fabuleuse (1560), de Barthélemy Aneau, suivi d’une étude critique sur le XXIVe chapitre de cette œuvre dans lequel est décrite la ville imaginaire d’Orbe.

notes sur la notion de libre arbitre dans les villes imaginaires

de Barthélemy Aneau et de Thomas More

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Yvone Greis

Universidade Estadual de Campinas (Brasil)

Resumo

Alector: histoire fabuleuse (1560) distancia-se em quarenta e quatro anos da primeira edição da Utopia de Thomas More. Algumas evidências permitem reconhecer que a estrutura da obra moreana parece ter servido de "modelo" a Barthélemy Aneau à redação de sua história fabulosa. O objetivo deste artigo é levantar os aspectos que aproximam e distanciam a cidade imaginária de Orbe, descrita no capítulo XXIV de Alector, da cidade de Amaurote na ilha de Utopia de Thomas More, e investigar como a noção de livre arbítrio permeia ambas as obras.

Palavras-chave

Alector, Orbe, Amaurote, cidade imaginária, livre arbítrio.

Yvone Greis prepara seu doutorado na Universidade Estadual de Campinas - UNICAMP, no programa de Teoria e História Literária do Instituto de Estudos da Linguagem - IEL, sob a orientação do professor Carlos Eduardo Ornelas Berriel, e em convenção de cotutela com o Centre d’Études Supérieures de la Renaissance/Université François Rabelais, Tours, France, sob orientação da professora Marie-Luce Demonet. Sua tese consiste na tradução para o português de Alector: histoire fabuleuse (1560), de Barthélemy Aneau, e no estudo crítico do capítulo XXIV desta obra, em que é descrita a cidade imaginária de Orbe.

considerações sobre a noção de livre arbítrio nas cidades

imaginárias de Barthélemy Aneau e de Thomas More

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P

ublié 44 ans après la première édition de l’Utopie de Thomas More,1 Alector: histoire fabuleuse (1560)2 ne représente certes pas un calque exact de l’œuvre moréene mais nombre d’évidences montrent bien qu’elle est à la base de ce travail de fiction de Barthélemy Aneau. Repérables d’emblée, quelques éléments de la description d’Amaurote et de la ville d’Orbe peuvent fournir un exemple de ce rapprochement. Dépourvues de grands maux qui affectent la plupart des sociétés, les terres utopiennes de Thomas More sont encore confrontées à la possibilité des "mauvais choix"

de leurs habitants et aux conséquences qui pourraient en découler. La cité orbitaine, apparemment bien réussie quant aux aspects matériels, se trouve toujours dans l’embarras aux moments où on sollicite son arbitrage. Le but de cette communication est donc d’indiquer quelques notes sur la notion de libre arbitre traversant ces deux ouvrages.

Dans un premier moment, je procéderai par quelques notes générales, alternant les deux textes et, ensuite, j’aborderai trois situations spécifiques dont la question du libre arbitre pourrait être dégagée: celles de Desalethès, d’Alector et de Franc-Gal, sans prétendre pour autant les traiter de façon exhaustive.

1. Notes générales

Présentée sous forme de digression3 par rapport aux événements déjà en cours dans le récit qui commence in medias res, la république d’Orbe, décrite au chapitre XXIV d’Alector correspond à une ville imaginaire aux allures utopiques.

Orbe se présente également comme le point de confluence de deux trames, celles de Franc-Gal et d’Alector, père et fils respectivement, témoignant des deux grands moments de la Bible, soit l’Ancien et le Nouveau Testament, ainsi que de deux aspects de la Trinité. Sillonnant Thomas More et utilisant des échos de Lucien,4 le travail d’Aneau va suivre la même voie ironique visant à accomplir probablement un dessein parrhésiatique5 dont l’exercice semble empêché surtout par les tensions religieuses de son temps.

À bien des égards, Alector représenterait une sorte de "placard", un message au lecteur (A-lector) déguisé sous forme de livre dont l’inscription en grec FRADHN ANAIREI LOGOS6 auprès de la marque de son éditeur semblerait indiquer le défi et le danger à la fois. Ceci nous incite à imaginer qu’Aneau aurait dirigé Alector à un "Lecteur Modèle"7 capable de rendre compte de la complexité de son texte et d’interpréter son dynamisme. T. de Bèze l’a refusé.8

Si le Livre Second d’Utopie expose le rêve politique de T. More,

"l’excellente forme de gouvernement pour conjurer les maux et les malheurs"9 ne peut pas se passer d’une discussion qui sollicite une prise de conscience d’un temps et d’un locus réels, l’Angleterre du temps d’Henry VIII, présentés dans le Livre Premier.

À son tour, Aneau crée chez Alector une ligne de partage topographique horizontale qui traverse tout le texte, faisant dialoguer le cadre de circonstances jugé imparfait (le complot des frères Gratians,

1 Voir reproduction en fac- simile de l’édition de Bâle, Fröbel, 1518, organisée par A.

Prévost, 1978; la traduction de Jean Leblond, de 1550, disponible sur web: http://

gallica.bnf.fr; la traduction revisitée par B. Aneau, publiée chez Saugrain, en 1559;

l’édition proposée par GF Flammarion, 1987 (cette même édition se trouve numérisée par classiques.uqac.ca, Université du Québec à Chicoutimi) et aussi la version sur http://www.

livres-et-ebooks.fr/ebooks/

L'Utopie-2830/.

2 Texte disponible sur web:

http://www2.lib.virginia.

edu, University of Virginia Library; http://gallica.bnf.fr;

et l’édition critique donnée par Marie-Madeleine Fontaine, 1996 (désormais MMF), tome I et II.

3 "... qui a este icy mise par forme de digression...", Alector: histoire fabuleuse, fin du chapitre XXIV, folio 136r et 136v. Les extraits d’Alector dans le corps de cet article proviennent du document "XUVA Gordon"

appartenant aux Bibliothèques Virtuelles Humanistes, CESR/

Université de Tours.

4 Aneau "semble mettre à distance le vicieux mensonge et notamment les mensonges des romans de chevalerie pour privilégier une fiction porteuse de vérité.". Le Cadet, 2010, p. 282.

5 Certes, ce n’est pas un terme d’usage commun en français mais je l’adopte pour le considérer plus convenable à mes propos. Je ne l’ai retrouvé que dans un article de José Luis Moreno Pestaña, 2011.

6 FRADHN ANAIREI LOGOS:

La raison sollicite la Prudence;

La raison enlève la Prudence ou encore La raison enlève la sagesse. À bien noter qu’outre le sens d’"enlever", anaipei signifie faire périr, emporter, enlever pour soi et sur soi, prendre dans le bras. Cette inscription sur la page de titre d’Alector, porteuse

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l’assassinat de leur sœur Noemie, l’existence d’un serpent anthropophage et les passions humaines) avec celui de deux institutions tenues comme parfaites, soit la justice et la religion: les deux piliers sur lesquels s’appuie l’Utopie de Thomas More. Le locus réel du temps d’Aneau se partageant entre les villes de Bourges et de Lyon, déterminer à quels éléments concrets il fait référence n’est pas chose moins complexe qu’Alector. Difficile donc d’établir une correspondance absolument biunivoque entre cette œuvre et le contexte de son auteur, même si la topographie de ces deux villes,10 outre la référence à des personnages historiques réels,11 semblent constituer la base de départ à la création d’Orbe. Comme l’a observé N. Le Cadet pour la fiction rabelaisienne, Alector ne me semble pas une histoire mensongère, mais recouvre également une dimension morale, religieuse et politique: une fiction porteuse de vérité ou encore l’éviction du véritable mensonge au profit du mensonge véritable.12

Fidèle au schéma choisi pour cet ouvrage qui se construit par des binômes et par des oppositions, la ville d’Orbe intègre aussi des contradictions:

justice et religion au fonctionnement idéal, parfaite chorographie offrant un cadre architectural et urbanistique harmonieux contre une vie associée en déséquilibre en raison d’un mal (ou d’un pêché) dont la ville ne réussit pas à se libérer et des possibles menaces externes dont la rivière Cloterre fait défense et qui réclament la surveillance de dix-neuf sentinelles.

Le passé de la ville d’Orbe livré par Chroniel, prince de presbytes de la ville, se concentre sur deux événements majeurs, ou deux fautes originelles:

a) la mort de son prédécesseur Calliste par lapidation suivie de l’apparition du serpent dans la ville, comme une espèce de malédiction ou de punition et b) les épisodes autour de la vie de Mammon: son acte de nécrophilie et les aventures de son fils Désalethès.

Différemment de la ville d’Amaurote, on ne connaît pas les circonstances qui ont permis à Orbe de parvenir à l’agencement de son territoire, à la bonne disposition esthétique et à la fonctionnalité de ses bâtiments, ni les étapes qui l’ont conduit à développer son système judiciaire et religieux. Apparemment, l’ordre ou l’équilibre qui régnait entre les humains, une espèce de temps adamique précédant le temps révolu décrit par Chroniel,13 est rompu. Sa structure hiérarchique (Seigneurs, magistratz, clergé) et sa répartition en quartiers ne constitue pas un problème à ses habitants car ce n’est pas la distribution sociale qui est remise en cause.

De la perfection des premiers temps, il ne subsiste que l’architecture de la ville et ses lignes de forces. Depuis, la gestion des conséquences semble vouée à l’échec, car rien ni personne ne réussit à éliminer ou à calmer le serpent dévorateur: chaque fois que la ville lui offre un de ces citoyens

"indésirables", on ne fait que nourrir la matrice de la faute originelle ou du pêché, traduisant ainsi la propre avidité humaine.

Car ainsi que le peuple en grande multitude estoit assemblé au spectacle d’vn Elephant dansant sur les cordes: Voicy que d’entre les pierres de la Cloaque, &

de l’autel sortit vn tresgrand, & tres horrible serpent: qui se iecta sur les gens, &

en tua de queüe & de gueulle vn tresgrand nobre. tout le reste en hideuse frayeur fuyant hors du Theatre: & de trois iours en trois iours continua de ainsi faire, sans d’ambigüité, illustre déjà au

départ, le choix polysémique de B. Aneau pour nombre des questions traitées dans son ouvrage. Pour le passage en grec, voir A. Bailly, 2000.

7 Umberto Eco, 1979.

8 Lettre de T. de Bèze à Bullinger (1559-61), 1963.

Voir document 175 et surtout la note 8.

9 En 1559, B. Aneau retouche la traduction qu’a donnée Jean Leblond en 1550 et ce titre devient: La Republique d’Utopie, par Thomas Maure, chancelier d’Angleterre, Œuvre grandement utile et profitable, demonstrant le parfait estat d’une bien ordonnee politique. Un travail critique sur cette proposition d’Aneau a été réalisé par Brenda Hosington, 1984, pp. 116-134.

10 Pour la reproduction des plans de la ville de Bourges et de Lyon, voir mon article A cidade de Orbe no romance fabuloso de Barthélemy Aneau, paru dans les Actes du II Congresso de Estudos Utópicos de la Revista Morus: Utopia e Renascimento, 2009.

11 D’après MMF, note 5 du chapitre VIII de son édition critique d’Alector, "Mammon ressemble donc beaucoup à un banquier étranger qui se serait installé à Lyon et paraît, pour son intelligence et ses capacités supérieures, pouvoir faire allusion à un personnage réel. Y-a-t-il un rapport avec le "marchand usurier lyonnais"

cité par Le Loyer (...) Ou bien est-ce quelque pique contre le banquier lyonnais Motin, qui accueillit Postel peu après (avril 1562) (...)."

12 Le Cadet, 2010. Voir plus spécifiquement, p. 86; le chapitre intitulé: une polyphonie agonistique; p. 426 et conclusions.

13 Le récit de Chroniel sur la ville d’Orbe s’étend entre les chapitres VIII et XI d’Alector.

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que par nul engin, ou force humaine on y peust mettre remede. voire alloit rauir les gens mesmes des leurs maisons, iusques à ce qu’il fut adui-sé de luy bailler toutes les sepmaines deux criminelz capitaux à deuorer: lesquelz incontinent il rauissoit en la cloaque, & ainsi se tenoit quoy. Adonc entendit le peuple, que la proprophetie de l’Archier Calliste estoit adue nue en partie, mais non du tout mise à fin. Par deux iours apres le proces d’Alector, estoit le iour de bailler la proie au serpent.14 À Amaurote, supprimées les prérogatives et les revendications de l’individu, désir et fierté éliminés15 par la maîtrise de la vie matérielle et affective, le gouvernement dans l’île d’Utopie n’a plus qu’à se soucier des hypothèses sur le dépassement des volontés individuelles: la gestion se situe au niveau politique. Les utopiens s’appliquent à la conservation de l’État idéal, issu d’une étape de confrontation d’intérêts notamment en ce qui concerne la propriété individuelle. La masse humaine est rassemblée autour des principes qui laissent peu de brèches à un possible bouleversement de l’ordre. Faute ou pêché en religion, dépassement de la volonté individuelle dans l’État, l’un et l’autre réclament la loi et la conséquence commune à eux est le châtiment ou la punition, respectivement. Dans les deux cas, le problème moral de la responsabilité est le même. Être libre pour choisir signifie clairement dans l’Utopie de More que le sujet est le maître et la cause de son acte.

Dans la république d’Orbe, malgré la prétendue harmonie existant dans chacun de ses quatre quartiers,16 et bien que les pouvoirs exécutif et législatif soient bien menés par le juste et équitable Potentat Dioclès, on remarque une foule d’habitants dispersée et hésitante dont la difficulté d’arbitrer sur l’événement dramatique du meurtre de Noemie sollicite outre l’action judiciaire, l’intervention du pouvoir religieux.17 Quatrième des Grâces, Noemie joue le rôle de la grâce qui cherche à intervenir en faveur d’Alector, sans succès. Quite à convaincre les assistants rassemblés dans la maison gratianne, au premier chapitre, de l’innocence de son ami face aux accusations de ses frères, elle est ensuite assassinée et Alector, après jugement, devra donner suite à l’accomplissement de son destin. Reprenant saint Thomas pour qui le libre arbitre consiste dans le pouvoir de préférer une chose à une autre,18 le discours de Noemie Gratianne fait office de "la raison" là où l’assemblée qui l’entoure se laisse aller à ses passions.

La liberté est réglée ou non réglée, suivant qu’on agit ou qu’on n’agit pas d’après la droite raison. Or ce qui est réglé est bon, ce qui est bon est vrai. Donc, la liberté vraie est celle qui choisit une chose conforme à la raison, et la liberté fausse celle qui choisit une chose contraire à la raison.19

Aneau intervient dans tous les moments où la question du choix pourrait se résoudre facilement par le simple fait de convaincre la masse orbitaine, à qui les critères d’un "bon" raisonnement fait défaut. Par ces interventions, l’auteur oblige le lecteur à l’exercice et soulève des problèmes d’ordre théologique d’envergure abrités par la fiction. Autrement dit, il ne s’agit pas tout simplement de préférer ceci ou cela mais de s’interroger sur ce qui précède ce choix ou ce qui conduit l’homme à le faire et ce qui en découle.

14 Alector, folio 9v.

15 Voir l’introduction et le résumé proposés par Marie Delcourt, dans l’édition GF Flammarion, 1987.

16 La répartition en quartiers du territoire orbitain est identique à celle de la ville d’Amaroute. Voir le Livre Second de l’Utopie de T. More, Ed. GF Flammarion, 1987, p.

146, et la chorographie de la ville d’Orbe au chapitre XXIV d’Alector, folio 124r à 136r.

17 Il s’agit de la "sentence comme divine" transmise à Dioclès par le diacre de Chroniel devant l’impasse d’une prise de décision à la fin du jugement d’Alector, voir chapitre IV, folio 8r à 9r.

18 Somme Théologique, I, q.83, a.1, 1997.

19 Lacoste, 1998, p. 662.

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La Révélation n’étant connue ni des Utopiens, ni des Orbitains, on n’attend pas non plus de sauveur. Toutefois, si le Roi Utopus, le Moise des Utopies comme l’affirme A. Prévost,20 ne semble pas jouer ou avoir joué ce rôle, ni même de façon voilée, dans l’Utopie de T. More, il ne va pas de même pour Alector. Ce personnage s’associe directement à l’image du Christ dans deux moments clés du travail d’Aneau. D’abord, dans le chapitre XV, au moment de l’institution de la Monarchie en Tartarie, où le peuple acclame Priscaraxe, l’Annonciation faite à la Vierge Marie est ainsi indiquée:

"Vive la Royne, vive la Royne, vive la Royne Priscaraxe, et à bien vienne le Fruict de son corps."21

Ensuite, au chapitre XVII, par le message livré à Franc-Gal par la gueule de son cheval Durat:

"Ce n’est pas ce que tu penses, Franc-Gal; car ceste tranquilité et paix aux Vens et aux mers est ordonnée en grace et prefiguration de l’enfant de la paix, filz du Souverain, qui en tel temps de paix universelle et ès jours de ce mois viendra au monde apporter la paix eternelle à ceux qui voudront la recevoir (...)" 22

Certes, les Orbitains cherchent à ménager leur existence avec le danger monstrueux. Mais, dès que l’occasion se présente, ils n’hésitent pas à livrer un étranger à son appétit pour épargner un de leurs hommes et misent sur lui au moment du "spectacle" du grand combat aux Arènes, espérant pouvoir se débarrasser du grand mal, non sans scepticisme.

Celle sentence comme diuine fut bien receüe & approuuee de tous les plus rigoureux, estimans que iamais il ne pourroit eschapper, la force, les dens, & le venin du serpent:

& si donneroit passe-temps au peuple, & espargneroit vn de leurs homes. Les plus equitables, esperas que luy qui auoit defaict le biforme Centaure, viendroit bien à bout du serpent: & si deliureroit le Theatre & la ville d’vne cruelle beste...23 Sortant vainqueur de son combat contre le serpent de la ville d’Orbe au chapitre XXV, c’est l’image du Christ victorieux qui libère l’humanité du péché qui ressort. Ainsi, il n’y a pas d’autre choix possible que d’aller jusqu’au bout des conséquences, respectant le jugement de la ville d’Orbe et celui de l’Écriture.

La charte des Utopiens est, entre autres, une charte clairement conditionnelle: l’agir humain ne peut se faire que dans la direction de ce que la collectivité conçoit comme bien. L’homme a le droit de choisir, mais la gestion des conséquences découlant de ce droit ne peut pas se traduire en malaise pour la communauté. Autrement dit, la possibilité de choisir ne peut pas aller à l’encontre de l’équilibre de l’État idéal. Les extraits suivant en donnent une illustration plus précise:

- Ils délibèrent au sujet des affaires publiques et expédient rapidement les controverses entre les particuliers, s'il s'en produit, ce qui arrive rarement.24 - Discuter des intérêts publics en dehors du sénat et des assemblées constituées est passible de la peine capitale. Il en a été ainsi décidé pour rendre difficile toute entente du prince et des tranibores en vue de soumettre le peuple à une tyrannie et de modifier la forme de l'État.25

20 Op. cit., voir p. 398, 462 et p. 718.

21 Alector, chapitre XV, folio 64v. C’est moi qui souligne.

22 Alector, chapitre XVII, folio 76r et 76v.

23 Alector, chapitre IV, folio 8v.

24 T. More, L’Utopie, p. 146 de l’édition GF Flammarion, 1987.

25 Idem, p. 146.

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- Le sénat a pour règle de ne jamais agiter séance tenante une question qui lui est proposée, mais de la remettre au lendemain. On veut éviter de la sorte de bavardes improvisations que leurs auteurs chercheraient ensuite à défendre à tout prix afin de faire prévaloir leur opinion plutôt que pour servir l'État (...).26

- Si quelqu'un préfère consacrer ces heures libres, de surcroît, à son métier, comme c'est le cas pour beaucoup d'hommes qui ne sont tentés par aucune science, par aucune spéculation, on ne l'en détourne pas.27

- Si l'un d'eux déçoit l'espérance qu'on a mise en lui, il est renvoyé parmi les ouvriers.28

- Mais si les indigènes refusent d'accepter leurs lois, les Utopiens les chassent du territoire qu'ils ont choisi et ils luttent à main armée contre ceux qui leur résistent.29

- C'est la hantise de la pénurie qui rend avide et rapace, ainsi qu'on le constate chez tous les êtres vivants; l'homme y ajoute l'orgueil, qui lui est propre et qui lui donne l'illusion que l'on dépasse les autres par un étalage de superfluités. Les principes des Utopiens ne laissent aucune place à ces mauvais sentiments.30 - Si quelqu'un a envie d'aller visiter un de ses amis dans une autre ville, ou encore de visiter l'endroit lui-même, il obtient aisément l'autorisation des syphograntes et des tranibores, à moins qu'une nécessité n'y fasse obstacle.31

- Si, de son propre chef, quelqu'un conduit ses pérégrinations au-delà de sa province et qu'il y soit pris sans autorisation du préfet, il est honteusement ramené, considéré comme un déserteur et durement châtié. S'ils récidive (sic), il sera condamné aux travaux forcés.32

- S'il prend fantaisie à un citoyen d'aller se promener dans les campagnes de son propre district, il peut le faire, à condition d'avoir l'accord de son père et de son épouse.33

Dans la ville orbitaine, la vie associée semble également être régie par une charte publiquement affichée et renforcée par un apparat d’emblèmes moralisants disséminés dans le temple de Jove, présenté au chapitre XXII. Toutefois, si la possibilité de transmigration entre les quatre différentes fractions du territoire orbitain traduirait une certaine image de l’homme autarcique par sa capacité d’arbitrer sur la nature fixe des choses, les saisons en occurrence, il est important de considérer que la gestion des déplacements ne se fait pas de façon aléatoire, ni basée sur la simple volonté ou au gré des décisions individuelles. Bien au contraire, la transmigration ou les déplacements sont soumis à un supérieur hiérarchique: les seigneurs à Orbe,34 le phylarque (ou le syphogrante) à Amaurote.35

Plusieurs exemples peuvent être puisés dans le travail de More et d’Aneau. Ce qui émerge lorsqu’on fait l’intersection des deux textes est que la possibilité d’arbitrer existe, mais cet exercice subit soit la lourdeur des conséquences chez les Utopiens, soit il se perd dans l’impasse par une insuffisance d’usage de la raison chez les Orbitains: d’où l’appel à l’institution judiciaire ou religieuse.

2. Desalethès, Alector et Franc-Gal: coincés par leurs destins?

On pourrait procéder encore par d’autres alternances, mais nous allons retenir trois moments dans l’œuvre où la question de la prédestination s’impose, renforçant la réflexion sur le choix ou l’arbitre dans l’histoire

26 Idem, p. 146.

27 Idem, p. 149.

28 Idem, p. 152.

29 Idem, p. 155.

30 Idem, p. 157.

31 Idem, p. 162.

32 Idem, p. 162.

33 Idem, p. 162.

34 Alector, folio 126r, "Telles estoient les quatre portes et les quatre finages de la Cité d’Orbe, où les habitants par ordonnance des Seigneurs de la ville passoient tous les ans et faisoient transmigration d’une porte et d’une region en l’autre.".

35 T. More, op. cit., p. 145.

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fabuleuse d’Aneau: les circonstances de la naissance de Desalethès, voué à mentir, celles d’Alector, destiné à libérer Orbe et, finalement, la destinée de Franc-Gal.

À la naissance de Desalethès, voici un extrait de l’épisode:

Mammon (...) apperceut un enfant nouvellement né, couché aux piedz du corps de Thanaise, sur le pan du suaire, entre deux femmes de terrible aspect et de diverse figure. Car l’une avait le visage plaisant et riant, mais pustulé de diverses couleurs comme un ouvrage de riche esmailleure, et neantmoins delectable au regard, et icelle (comme Faee qu’elle estoit) predestina l’enfant en telle sorte:

"Enfant Desalethès (ainsi auras tu nom, pour estre nourri sans laict, comme né sans terme), je te presage que tu seras le plus grand menteur du siecle, simulateur et dissimulateur en faictz et en dictz, et en touts faulses oeuvres et parolles, soubz apparence et couleur de vérité aimable et tout autre en pensée couverte que tu ne seras en parolle ouverte, comme tes membres exterieurs sont beaux, et les interieurs laidz et villains (...)

‘Puys que vous (ma soeur Calendre) avez jecté vostre sort sur cest enfant à vivre pour estre enfant de mensonge, je le destine à mourir pour dire la vérité, et non jamais plustost qu’il l’aura dicte(...)

Et cela dict, se baillarent les mains droicte et senestre l’une à l’autre, et conjoinctes les posarent sur la teste de l’enfant qui de celle heure se leva, en estant comme eagé de quatorze ans, en cryant furialement: ‘Mammon, homme de bien, tu me lairras icy ensevely plustost que né.’"36

Pour la naissance d’Alector,

"Lequel, après estre mondifié, fut porté et rendu à sa mère, qui le receut à tresgrande joie, et se souvenant du nom que luy avoit ordonné son père, ainsi premièrement l’appella:

‘ALECTOR, Bel enfant, le Souverain te accroisce en vertu, honneur, franchise, hardiesse et proesse! Car à beauté tu n’as pas failli’.

Et à ces mots, le baisa tendrement.’"37

Enfin, concernant Franc-Gal, au moment où le peuple tartare veut l’élire comme roi:

"Et puys Franc-Gal ne peut contrevenir aux immuables ordonnances de l’ancienne Dame Anange de la tour universelle, qui l’a destiné à visiter les autres gens et regions du monde; parquoy il ne peut estre avec vous plus que le jour et l’heure presente."38

Les deux premiers passages, qui ne font que renforcer le fonctionnement de l’œuvre par binômes qui s’intervertissent, outre celui de la destinée de Franc-Gal, introduisent la théorie de la prédestination du temps de Calvin qui consiste à considérer deux types, l’une à la vie et l’autre à la mort: "Les uns sont prédestinés à salut, les autres à damnation."39

Dans le développement de ces deux passages, on remarque la position qu’assument les Faes, Calendre et Clarence, et la mère d’Alector, Priscaraxe:

leurs actions prennent une place antérieure à toute possibilité d’intervention ou d’arbitrage soit de Desalethès, soit d’Alector. Il s’agit d’une espèce de pouvoir "divin" qu’elles exercent ou du "divin" lui-même déguisé sous forme

36 Alector, chapitre IX, folio 33r.

37 Alector, chapitre XVI, folio 72r.

38 Alector, chapitre XV, folio 62r.

39 J. Calvin, Institution, 2008, chap. VIII. Texte également disponible sur le site : http://

www.archive.org/stream

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féminine pour faire glisser les propos d’Aneau. Lorsqu’on ajoute l’extrait sur Franc-Gal, on voit associée à la question ci-dessus que pose Calvin, la vision luthérienne, selon laquelle "en face de la toute-puissance de Dieu

"(...), la liberté de l’homme est limitée aux choses terrestres; là il peut raisonner, connaître, se déterminer et vouloir librement. Mais à l’égard de Dieu, de sa propre destinée et de son salut, l’homme est privé de connaissance et de libre arbitre."40

La nuance est bien fine dans ce passage, mais le problème qui se pose est celui de la volonté de Dieu et il faudrait qu’il soit traité plus profondément à la lumière d’une base théologique plus solide. Je m’aventure dans l’interprétation, l’associant à la discussion bien connue dans ce domaine qui est celle de la volonté antécédente ou conséquente41 où la première prend l’objet "antérieurement aux circonstances qui peuvent en empêcher la réalisation parfaite (...)" et la deuxième considère le même objet, mais "avec toutes les circonstances et particularités qui en assureront la complète exécution: le salut à raison des mérites."42

L’action qui s’ensuit pour les deux premiers personnages correspond à la mise en place de la prédiction. Ainsi, pour Desalethès, qui est d’emblée

"condamné", il s’agit plutôt de la mise en place de la réprobation:

(...) Mammon (...) demanda à Desalethès s’il n’avoit pas veu les deux Faes Calendre et Clarence, et entendu leurs presages sur luy. Desalethès respondit fort simplement que non. Mais desjà mentoit, selon son propre naturel, car il avoit aussi veu les deux soeurs, aussi bien entendu et noté leurs propos, voire mieux que Mammon, comme celluy qui avoit esté entre deux. (...)

"Le pere, voyant ce jeune enfant respondre tant simplement (...) et estimant qu’il dist verité (ce que rien moins), luy compta tous les presages faictz sur luy, et qu’il ne mourroit que pour dire verité, d’ond le contraire est mensonge; et pource, pour la conservation de sa durable vie, l’enhortoit (comme tresmechant qu’il estoit) à mettre du tout foy et vérité en arrière, et se proposer de parler et faire eternellement mensonge, fraude et desloyalle infidelité. A quoy respondit le simple enfant qu’il ne savoit que c’estoit de mentir et qu’il ne le pourroit faire."43

Et pour Alector:

"L’enfant, comme s’il eust bien entendu sa parolle, se print à luy rire tresgracieusement et par un doux ris commença de recognoistre sa mère."44

Les trois personnages prennent leurs destins en main visant à les accomplir sans indiquer de regret ou tout sentiment contraire à ce qui leur a été attribué. Desalethès et Alector semblent même fiers de leurs présages.

Il est bien évident que l’opposition entre ces deux personnages introduit la réflexion autant classique que problématique du "bien" (Alector) et du

"mal" (Desalethès). Bien que le fils de Mammon ait la tête tranchée à la fin du chapitre X, en conséquence des ses "mauvais actes", dans la perspective de la réprobation, la question qui se pose est de savoir s’il est vraiment damné ou non. Le thème s’inscrit donc dans la problématique de la "prescience et de la permission qui sont en Dieu, de la défection d’un certain nombre dans l’œuvre du salut eternel": Cum ad divinam providentiam, pertineat aliquos

40 Francis Ferrier, 1990, p. 90.

41 Il s’agit d’une question très récurrente dans les études de théologie, soit la volonté antécédente est aussi connue comme conditionnelle et la volonté conséquente apparaît comme absolue. Voir Dictionnaire critique de théologie, 1998, p. 673.

42 Idem.

43 Alector, chapitre X, folio 34v à 35r.

44 Alector, folio 72r.

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consequenter reprobare.45 Prédestination et réprobation sont placées côte-à- côte. Liberté, choix, libre arbitre, prédestination et réprobation sont donc des thèmes incontournables mais qui n’ont pas encore suscités grand intérêt chez les critiques de l’histoire fabuleuse d’Aneau. Franc-Gal qui accomplit sa mission civilisatrice du monde, incarnant l’image de Noé, est le seul qui livre au lecteur l’impossibilité d’un autre choix, se voyant coincé dans sa capacité d’arbitrer, comme s’il subissait une condamnation: il ne peut pas contrevenir aux immuables ordonnances, il ne peut pas renoncer à ce qui a été prévu lorsqu’il a reçu son cierge de vie et il s’y plie.46 Ratio ordinis rerum in finem, in mente divina praexistens.47 D’ailleurs, de manière plus diffuse, cette remarque réapparaît dans le dialogue qu’il établit avec Chroniel tout au long du chemin parcouru pour atteindre la ville d’Orbe, entre les chapitres VI et XXIII.48

Pour conclure, l’intersection de ces deux textes montre que l’arbitre ou la capacité de choix demeure une question qui glisse entre la dimension individuelle et son rapport avec le collectif en raison des conséquences qu’entraînent les actes de chacun par sa vie en société. Si les pouvoirs juridique et religieux sont traités de manière bien distincte dans l’Utopie de More, Aneau les rapproche ou les mêle dans Alector avec des buts précis.

Chez les Utopiens, tout est mérite: dévier de l’intérêt collectif suppose correction ou punition, entraînant la question de la responsabilité morale, puisque la capacité autarcique de l’individu se base sur la primauté de la raison dans tout choix.

Dans la ville imaginaire d’Orbe, la raison ne semble gouverner que dans les limites des cadres institutionnels définis comme parfaits: c’est elle la dame de la maison chez Chroniel49 et qui gouverne la capacité de jugement de Dioclès (chapitres II à IV). La couronne civique50 n’est pas le "prix" qui fait le désir de tous. Le stade de la "raison totale" n’a pas encore atteint l’ensemble des Orbitains, toujours dominés par leurs passions et les allures utopiques de la ville d’Orbe ne prendront des contours plus définis qu’à la fin de tout le récit.51 Soulevant donc le voile de la fiction,52 des analyses orientées vers des questions théologiques, à visée catholique ou protestante, pourraient contribuer à élargir le champ d’interprétation d’Alector et révéler davantage sur son auteur.

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45 Somme Théologique, Ia, q.XXIII, a.3, 1997.

46 Voir Alector, chapitre XIII, folio 47v à 50r.

47 Somme Théologique, Ia, q.XXII, a.1, 1997: sur la prédestination divine.

48 De façon un peu plus explicite, voir le chapitre XIII d’Alector, folio 48v à 50r, fin du chapitre, pour le passage portant sur le cierge et la lignée de Franc-Gal.

49 "La dame de la maison, respondit l’Archier, n’est autre que la raison et Sapience du souverain donnée par qui toute ceste maison est regie et gouvernée (...)", chapitre XXI, folio 110v.

50 Voir Alector, chapitre XXVI, folio 146v à 152r.

51 Conclusion partagée avec Claire Pierrot, 2002.

52 Emprunt de l’expression souvent utilisée par J. Céard, 1994, dans son article "La Fortune de l’Utopie de Thomas More en France au XVIe siècle".

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