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La poesie, la musique et la radio dans les pratiques curriculaires en lettres: itineraires de l'affectivite

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Academic year: 2018

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LA POESIE, LA MUSIQUE ET LA RADIO DANS LES PRATIQUES

CURRICULAIRES EN LETTRES : ITINERAIRES DE L’AFFECTIVITE

Henrique Sérgio Beltrão de Castro Luiz Botelho Albuerque

Résumé : Ces lignes, inspirées par le parcours autobiographique de l’étude que je réalise au doctorat en Education à l’UFC, composent un article sur la place de l’affectivité et le rôle de la poésie, de la musique et de la radio dans les pratiques curriculaires en Lettres : Portugais-Français, tout en discutant la présence de la radio en éducation et de l’éducation à la radio, spécialement à la Radio Universitária FM 107,9. Mots-clés : poésie, radio, affectivité, curriculum, autobiographie.

Resumo: Estas linhas, inspiradas pelo percurso autobiográfico do estudo que realizo no doutorado em Educação da UFC, compõem um artigo sobre o lugar da afetividade e o papel da poesia, da música e do rádio nas práticas curriculares em Letras: Português-Francês, discutindo a presença do rádio em educação e da educação no rádio, especialmente na Rádio Universitária FM 107,9. Palavras-chave: poesia, rádio, afetividade, currículo, autobiografia.

Premiers mots, premiers pas...

Le langage vous surprendra peut-être, lectrice, lecteur, mais je ne peux laisser le poète hors du bureau où je compose mes textes, je ne peux exclure la poésie de ces lignes fréquentées par ma plume bien avant ce clavier – quand je ne soupçonnais pas encore que je deviendrais professeur, animateur de radio, formateur de professeurs et enfin chercheur. Je contemple toujours l’albatroz baudelairien qui essaie de marcher pendant que mes mots s’envolent d’une étagère à une autre, brouillant les divisions de différents secteurs de ma bibliothèque.

L’inquiétude et l’enthousiasme d’étudier la poésie, la musique, la radio et l’affectivité dans la formation des professeurs de français langue étrangère (FLE) en Lettres sont nés de mes études au master et de la pratique professionnelle quotidienne dans laquelle j’ai toujours utilisé la poésie, le théâtre, la musique et la radio1 avec l’intention de nous motiver, les élèves et moi, de favoriser l’interaction en salle de cours et de créer une ambiance accueillante pour la manifestation des émotions et des sentiments vécus dans cette situation. D’autre part, comme réalisateur et animateur à la

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Radio Universitária FM 107,9, je fais deux émissions hebdomadaires qui me plongent dans l’univers artistique et éducatif, toutes les deux étant composées par une conversation-interview avec l’invité(e) ou les invité(e)s et par des poèmes et chansons :

Sem Fronteiras : Plural pela Paz et Todos os Sentidos2 – la première consacrée à la diversité de langues, peuples, religions, âges ; la deuxième dédiée aux personnes ayant une déficience.

Ces lignes composent un article, le geste de quelqu’un qui recommence encore une fois sa quête de Poésie dans l’aventure humaine de construire des connaissances. Ces pages sont issues des réflexions faites et des sentiments et émotions vécus pendant les rencontres avec le directeur de recherche, les autres professeurs et les étudiants, partenaires de voyage, au port plaisant et inquiétant du Doctorat en Éducation Brésilienne à l’Université Fédérale du Ceará – UFC. Nous avons été invités à plonger dans l’univers changeant de l’apprentissage humain, dans mon cas tout en considérant le domaine du curriculum : ce mot lui-même nous rappelle d’ores et déjà qu’il s’agit donc de cheminer. Alors, je tisse ici les fils de la toile de mes premières impressions et intuitions à propos de ce sujet et de mes études de doctorat ; j’esquisse les premiers pas de ce nouveau parcours curriculaire où je m’interroge sur mon itinéraire précédent et l’avenir ; je me demande comment les réflexions entreprises pendant nos débats dialoguent avec mon projet d’études et ma vie professionnelle et personnelle.

On sait que le filtre de la civilisation élit ce qui est choisi pour intégrer le Curriculum. On pince ce qui résiste aux frontières du temps. On y trouve les luttes entreprises dans le domaine de l’idéologie et de la culture. On y lit les fruits et les vermines du pouvoir et des relations de pouvoir (MOREIRA et SILVA, 2002). C’est dans ce contexte que je me pose la question sur la place de l’affectivité et le rôle de la poésie, de la musique et de la radio dans les pratiques curriculaires en Lettres : Portugais-Français, tout en discutant la présence de la radio en éducation et de l’éducation à la radio, spécialement à la Radio Universitária FM 107,9

Tous les choix étant motivés et non pas neutres, j’explicite que mes études sont issues de ma pratique et de ma réflexion quotidiennes comme poète, chanteur, réalisateur-animateur de radio et professeur universitaire, responsable à la fois de deux

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émissions de radio citées – espaces de formation de futurs journalistes et projets d’extension universitaire consacrés aux radio-auditeurs – et de la formation des étudiant(e)s qui seront mes collègues comme professeurs de français. En plus de (et à cause de) mon rapport avec la Poésie et la Musique en tant qu’artiste, j’entreprends régulièrement l’utilisation de la Poésie et de la Musique dans les émissions que je fais et dans les cours que je donne, ce qui rime avec l’un des poèmes de Vermelho

(BELTRÃO, 2007, p.24): A Poesia é a minha companhia. / A Poesia é meu modo de ser.

Au-delà de la possibilité d’éprouver du plaisir, de créer et de recréer, la Poésie et la Musique éveillent et accueillent nos sentiments et nos émotions, elles nous amènent à une découverte et redécouverte de soi et d’autrui ; elle nous invitent et conduisent donc à une autre dimension d’apprentissage et de formation, qui dépasse les limites cognitives.

Je suis bien conscient que je tatônne encore cette question, mais la présence constante de la Poésie et de la Musique dans ma vie quotidienne veut que je me la pose. En salle de cours, sur l’antenne ou sur scène, ce sont la Poésie et la Musique qui m’illuminent et me séduisent, qui me troublent et me conduisent. Je ne pourrais pas faire autrement pendant cet itinéraire comme chercheur.

L’affectivité n’est pas considérée dans le curriculum et la formation des futurs professeurs de langue étrangère (LE) aux Cours de Lettres à l’UFC et à l’Université de l’Etat du Ceará – UECE, où j’ai fait ma recherche pendant le master. La dimension cognitive est priorisée : la maîtrise de la LE, les connaissances sur les théories d’apprentissage et les méthodologies d’enseignement. Tout ceci est indispensable mais ne touche point la dimension subjective et affective des étudiants ni de leurs formateurs.

Quelle est la place de l’affectivité dans les pratique curriculaires en Lettres ? Comment les stratégies artistiques influencent-elles la manifestation de l’affectivité pendant la formation en Lettres : Français-Portugais? Quel rôle jouent les radios francophones et la Radio Universitária FM tout au long de cet apprentissage ? Quelle est la place de l’éducation à la radio ?

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Josso (1991, 2004) me semble un parcours possible pour réaliser l’étude dont je fais les tout premiers pas. La proposition de Josso, à la fois scientifique et artiste, rime avec l’intention d’alleur plus loin dans ma formation, de prononcer ma contribution.

L’Art Radiophonique : sans frontières dans tous les sens

Sur l’antenne, je vis l’aventure et le défi de révérer la diversité de la vie et de partager la parole avec les gens ayant un handicap dans les deux émissions qui sont des actions d’extension universitaire : Sem Fronteiras : Plural pela Paz et Todos os

Sentidos. Je retrouve dans les paroles de Boaventura de Sousa Santos (2005) l’écho des

activités ou propositions pareilles aux miennes. J’y ai trouvé l’allusion à la diversité culturelle et aux gens discriminés (parmi lesquels se trouvent les gens ayant un handicap). Quand il discute l’Université au XXIe siècle, dans l’extrait consacré à

l’extension universitaire, il affirme qu’elle aura bientôt une valeur très spéciale. Tandis que le capitalisme veut rendre l’Université fonctionnelle, rentable, mercantile, à service du secteur privé ou privatisée elle-même, en la transformant en agence d’extension sous son contrôle,

a reforma da universidade deve conferir uma nova centralidade às actividades de extensão (com implicações no curriculum e nas carreiras docentes) e concebê-las de modo alternativo ao capitalismo global, atribuindo às universidades uma participação activa na construção da coesão social, no aprofundamento da democracia, na luta contra a exclusão social e a degradação ambiental, na defesa da diversidade cultural (SANTOS, 2005, p. 73).

L’auteur dit qu’en plus de répondre aux besoins de destinataires précis, tels que les mouvements sociaux, les communautés régionales, les gouvernements locaux, l’extension universitaire doit oeuvrer ayant la société en général comme destinataire – il cite l’exemple des activités culturelles dans le domaine des Arts et de la Littérature. Et il nous avertit sur les risques d’orienter l’extension en employant la boussole du marché.

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de extensão das fundações das universidades). Nesse caso, estaremos perante uma privatização discreta (ou não tão discreta) da universidade pública. Para

evitar isso, as actividades de extensão devem ter como objectivo prioritário, sufragado democraticamente no interior da universidade, o apoio solidário na resolução dos problemas da exclusão e da discriminação sociais e de tal modo que nele se dê voz aos grupos excluídos e discriminados (SANTOS, 2005, p.74).

Tout en réfléchissant sur le rôle de la radio francophone dans la formation des professeurs de français et sur la place réservée à la diversité et aux gens ayant un handicap aux émissions que j’ai citées, je considère le rôle et la place de la radio elle-même actuellement.

De nos jours, on peut avoir accès à des informations et à la culture de presque partout sur la planète. Nous, les passionnés de radio, connaissions ces voyages sans frontières dans tous les sens bien avant l’internet. Les ondes hertziennes de l’art radiophonique ont toujours été répandues selon leur longueur dans les limites d’une ville ou au-delà des limites des pays, les grandes ondes et les ondes moyennes étant plus modestes dans leurs itinéraires. Les émissions sur ondes courtes ont souvent permis aux étudiants des langues étrangères – et même aux locuteurs natifs vivant loin de leur patrie – de prendre contact (comme auditeurs, bien entendu) avec d’autres pays. Le doigt glissait et glisse encore sur le bouton de la radio toujours aussi doucement dans la quête d’une voix compréhensible, qui parle ou qui chante... On a maintenant le choix de chercher les radios préférées ou d’en découvrir d’autres à travers les chemins tissus par nos micro-ordinateurs branchés avec le monde.

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(1969, p.56) : "Elle résonne en nous, quand nous parlons, tout autrement que si nous l’écoutions ‘au dehors’".

Dans le chapitre Poésie et Radio, de son oeuvre Grandeurs et faiblesses de la

radio, Tardieu commente :

La voix humaine ! Quelle puissance et, encore aujourd’jui, quel mystère ! Du point de vue des grands mythes de l’humanité, elle est porteuse du verbe, manifestation souveraine de l’esprit créateur. Du point de vue psychologique et sociologique, elle est l’instrument du langage, l’expression de la personnalité et de la communication entre les hommes. Elle commence par le cri, qui nous relie à l’animalité, elle se termine par le poème et par le chant, qui nous élèvent au-dessus de nous-mêmes (TARDIEU, 1969, p. 54-55).

Moi qui fais ce parcours de redécouverte de moi et d’autrui, je ne peux m’empêcher de faire résonner la voix humaine qui concerne notre corps et notre esprit à la fois. Voilà pourquoi j’invite mes élèves à écouter la radio, les radios ! Voilà pourquoi j’invite mes auditeurs à découvrir leur langue et les langues, la poésie de la vie, la musique qui fait danser nos corps et nos esprits...

Je suis persuadé que l’intimité que la radio nous ouvre est unique. Quel étudiant de français, quel auditeur francophone ne s’est pas ému, n’a pas appris, n’est pas allé plus loin en écoutant la Radio Québecoise, la Radio Suisse Romande, la Radio France Internationale, la Radio de la Mer, parmi tant d’autres ? Qui n’a pas été charmé et transporté par les émissions musicales si riches, par les émissions thématiques aussi diversifiées qu’éthiques ou par le journalisme indépendant et critique de la seule radio publique au Ceará : la Radio Universitária FM 107,9 ?

En passant, je ne ferai que quelques brièves considérations sur ces détails capricieux et séduisants de la radio : le public et le rôle du metteur en ondes (ou réalisateur).

"Tous ensemble et chacun pour soi" – voilà comment Jean Tardieu caractérise le public de la radio, "un public dont la particularité (...) est de former une multitude, mais une multitude composée d’unités dispersées" (TARDIEU, 1969, p. 63). L’art radiophonique, surtout l’art du metteur en ondes est, pour lui, un jeu entre présence et

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des lecteurs, les appeler à intervenir par téléphone, présenter des témoignages devant le micro visent à "persuader ceux qui sont à l’écoute que chacun en particulier constitue un interlocuteur valable, potentiellement permanent et réel" (TARDIEU, 1969, p.130). Ce caractère tout particulier de l’interaction dans le domaine radiophonique a évidemment des conséquences très importantes pour une étude sur l’affectivité.

Il me reste à remettre en question le rôle et le pouvoir du réalisateur ou metteur en ondes. Dans mon cas, à la Radio Universitária FM, je travaille avec un ingénieur de son, Lima ou Assis, et je compte sur deux étudiantes en Journalisme comme assistantes de prodution : Lorena Alves et Iara Moura (en 2009). Pourtant, je joue encore trois rôles : celui de coordinateur des projets d’extension qui sont les émissions que je fais, celui de produteur et celui de présentateur (ou animateur). Il faut tenir compte de l’affectivité de celui qui se trouve devant le micro, l’endroit où cette voix traduit ce que cette personne est pendant qu’elle fait son métier. Il faut rappeler que toute information naît de ce que Morin (apud TARDIEU, 1969, p.120) appelle "le processus psycho-affectif lié à la communication" : "Le vécu de chacun déborde à chaque instant le répertoire de termes objectifs" dans lesquels on essaye de traduire son expérience subjective :

(...) l’homme qui parle [à la radio] participe à la vie des hommes. Sa parole s’inscrit dans le présent : son temps coïncide avec le temps même de son élaboration. Elle n’est pas le résultat fini d’une praxis, mais praxis elle-même. Mieux ! Celui qui parle révèle – intentionnellement ou non – son effort, tout son travail et, par là même, une partie non négligeable de sa personnalité (TARDIEU, 1969, p. 129).

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ce qui n’est pas habituel et qui surprend les étudiants en Journalisme qui travaillent avec moi : les interviewés peuvent supprimer, modifier ou ajouter des questions.

L’art radiophonique continue à m’inspirer dans mon chemin d’apprentissage, quand je chante la diversité humaine ou les personnes ayant une déficience ; à chaque rencontre tissue avec un auditeur, un collaborateur, un iterviewé, un collègue de radio ; à chaque fois que l’on passe une chanson ou que je dis un poème qui flottent librement jusque je-ne-sais-pas-où grâce aux ondes hertziennes...

La Poésie d’apprendre ensemble

Si le métier à la radio concerne l’art radiophonique, à mon avis le métier enseignant aussi exige l’art d’apprendre ensemble : la poésie de partager les savoirs et l’affectivité. Je fais chaque cours, chaque émission comme si je créais un poème collectif – avec les étudiants ou les auditeurs et les invités. Cette attitude de cultiver les liens entre les mots, les rapports entre les gens, les découvertes des mystères séduisants de la langue me fait remettre en question quotidiennement ma pratique.

Travaillant au cours de Lettres, la littérature est évidemment une partie importante de la formation y réalisée. Les étudiants lisent des romans, des pièces de théâtre, des poèmes. On discute leur compréhension. On y découvre les questions linguistiques. On les lit à haute voix, pour les goûter au bout de la langue. Comme le disait de la radio Tristan Tzara, "ici, la parole se fait dans la bouche". Les émissions radiophoniques, les chansons écoutées ou interprétées ensemble à l’aide de ma guitare et bien entendu les paroles de ces chansons constituent d’autres textes qui nourrissent l’itinéraire de nos découvertes et apprentissages.

Je suis bien conscient que la place de l’art dans les processus formatifs ne se réduit pas à l’utilisation que je fais, je crois d’autre part que, même sans l’utilisation des stratégies artistiques, la dimension affective – quoique souvent reniée – est inaliénable, inséparable de toute expérience vitale humaine.

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interactions, tout en facilitant l’apprentissage. Ces résultats et ma pratique comme formateur de professeurs m’ont fait indiquer depuis le master que l’adoption des stratégies artistiques peut être systématique pour que les étudiants et les professeurs puissent vivrent plus consciemment leurs expériences affectives.

Je partage l’opinion d’Izaíra Silvino Moraes (1993, p. 34) : "Creio que a arte tem função clara na escola e através dela a escola assumirá a responsabilidade prioritária e única de superação do cognitivo pela formação da sensibilidade.". A mon avis, il ne suffit pas d’étudier l’affectivité : il faut s’opposer à ou plutôt dépasser la dichotomie raison/affectivité. Dans ce domaine, il faut donc considérer la contribution de l’art dans le curriculum adopté pour la formation des professeurs, comme l’a dit le Maestro Elvis Matos (2002, p.59): "as atividades artísticas podem desencadear um processo de auto-conhecimento: auto-mineração do precioso ouro dos sentimentos: diamantes emotivos".

L’Affectivité : le coeur du parcours de recherche-formation

Selon Damásio (2004) et Sawaia (2000), l’affectivité, ce sont tous les sentiments et toutes les émotions. Pour Damásio (2004), inspiré par le philosophe Spinoza, l’affectivité est un aspect essentiel de l’humanité et il n’y a pas de dichotomie entre la raison et l’affectivité. D’après Sawaia (2000, p.2), l’affectivité est "la tonalité, la couleur émotionnelle qui imprégne l’existence de l’être humain et elle est vécue comme émotions ou sentiments". Pour cette étude, l’affectivité est définie donc comme tous les sentiments et les émotions qui constituent un aspect essentiel de la condition humaine et qui marquent notre vie.

Paulo Freire disait qu’il faut abandonner la séparation entre le métier enseignant et l’affectivité : "Ensinar exige querer bem aos educandos (...) Significa esta abertura ao querer bem a maneira que tenho de autenticamente selar o meu compromisso com os educandos (...) A afetividade não se acha excluída da cognoscibilidade" (FREIRE, 2007, p.141).

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abafada pelo triunfo da razão iluminista, mas a exploração da emoção e sua subordinação aos interesses, exclusivamente, econômicos. O que não é novidade (SAWAIA, 2000, p.08).”

Sawaia approfondit cette réflexion, ce qui peut m’inspirer dans la recherche critique du rôle de l’affectivité dans la formation des étudiants et dans l’art radiophonique.

A gestão pós-moderna descobriu a chamada inteligência emocional. Peritos em afetividade criam conhecimentos, receituários e tecnologias de rápida aplicação para manipular e regular sentimentos. Cursos para empresários sensíveis e estressados surgem com velocidade espantosa, ensinando que o chefe emocionalmente inteligente evita atritos pessoais e passa aos trabalhadores a sensação de que são amados e reconhecidos, ao que se pode completar, embora mal remunerados. Nesses cursos, emoções ditas femininas e, portanto, circunscritas à esfera privada são carreadas para fins capitalistas e transformadas em fórmula de sucesso como as expressões, atualmente, corriqueiras nos setores de recursos humanos “dedicação afetiva”, “trabalho amoroso”, “sensibilidade feminina” (SAWAIA, 2000, p.09).

Comptant sur la contribution de Sawaia, je pense qu’il est nécessaire que les chercheurs qui étudient l’affectivité s’opposent aux formules toutes faites du type "l’important est être heureux", "tout par amour", posant des questions contre-hégémoniques, c’est-à-dire que “não podemos nos iludir com a ênfase no sujeito autônomo e feliz” (SAWAIA, 2000, p.10). En accord avec cet auteur, je pense que les études sur l’affectivité doivent se faire “na contra-mão da ênfase em seu caráter de negatividade, de anomia inquietante que perturba a razão e, portanto, de variável a ser controlada” (SAWAIA, 2000, p.13). Les recherches déjà réalisées sur l’affectivité réaffirment son importance dans la vie humaine, mais je pense qu’elles doivent contredire ces deux visions : celle qui suggère qu’elle trouble la raison, mais aussi celle qui la présente comme une solution extraordinaire pour la quête humaine, comme un paliatif ou une panacée dans cette société qui exclue les uns et déshumanise les autres. Il ne suffit pas d’étudier les émotions et les sentiments : il faut dépasser la dichotomie raison/affectivité.

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"Ir em busca de si visa a descoberta e a compreensão de que viagem e viajante são apenas um" – voici l’un des passages tissus par la plume de Josso (2004, p.58) qui inspire ma quête de redécouverte de la réalité où je vis plongé et à laquelle j’invite les étudiants avec lesquels je partage la formation des professeurs de français langue étrangère au cours de Lettres à l’UFC et les auditeurs de la Radio Universitária FM 107,9. J’ai été étudiant où je travaille comme formateur de professeur ; j’ai été (et je suis toujours) auditeur de la Radio Universitária FM. Éternel passage : le voyage et le voyageur composent un seul paysage. Le voyageur est son voyage.

Je m’interroge d’ores et déjà sur mon histoire de vie en formation... Le rôle du chercheur dans l’abordage Histoires de vie est de savoir comment et quelles questions poser et aussi cultiver le terrain pour la prise de conscience: "O essencial do trabalho do formador nesta pesquisa-formação reside na formulação das questões que permitem a cada participante colocar em movimento o seu próprio questionamento. Trata-se pois de facilitar o processo de elaboração de uma narrativa, a reflexão sobre a sua própria narrativa e a dos outros, e no fim das contas, criar um clima, um terreno propício à tomada de consciência" (JOSSO, 2004, p.132).

Selon Josso (2004, p.80), il faut être “consciemment attentif” à son propre processus. A mon avis, se regarder et regarder l’autre, s’écouter et écouter l’autre, considérer les émotions et les sentiments vécus dans la formation et dans l’exercice de son métier conduisent à une conscience plus éveillée de son parcours. Pour Josso (2004, p.58-59), “transformar a vida sócio-culturalmente programada numa obra inédita a construir, guiada por um aumento de lucidez, tal é o objetivo central que oferece a transformação da abordagem Histórias de Vida”.

Enfin, pour Josso (2004, p.88), les recherches qui orientent nos itinéraires et nos choix au long de la vie sont les recherches de soi et de nous, de bonheur, de connaissance et de sens. La recherche de soi est donc l’invitation du chemin de celui qui aprend à apprendre avec soi et avec autrui. L’abordage Histoires de vie est l’occasion de se faire connaître “um sujeito empenhado com lucidez na procura de uma arte de viver, a que nós chamamos busca de sabedoria de vida” (JOSSO, 2004, p.103).

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Il est tôt pour lancer une proposition pédagogique, mais j’avoue que je serais content de provoquer une réflexion sur la présence plus systématique de la radio en éducation et de l’éducation à la radio ; que j’aimerais bien pouvoir coopérer encore que simplement au perfectionnement du curriculum et de la formation des professeurs ; j’oserais y cultiver l’amitié comme Épicure avec ses disciples ; je voudrais chanter dans la chorale de la sensibilité ; je serais ravi de pouvoir assaisonner l’alchimie de l’apprentissage avec des chansons et des poèmes !

Les meilleures idées appartenant à tous, selon Sénèque, je viens boire à la source des auteurs que j’ai cités et je recommence chaque jour mon chemin, dans l’espoir de contribuer quoique humblement dans la construction d’un monde plus beau et plus sensible à la beauté. Ce qui m’inspire, c’est l’amour, la parole, la rencontre avec les étudiants et les auditeurs, partenaires au long du voyage, comme le disent les vers du poème A Última Aula (BELTRÃO, 2007, p. 88-89) :

A minha vida é toda pautada na palavra e na interação com o outro. Quantos cursos, quantas aulas assim começaram ou se encerraram! Tantas citações e provérbios e poemas copiei na lousa,

coloquei nas provas e exercícios! Tantas lições!

O tempo todo eu quis aprender o que estive ensinando... (...) Muitos mestres e mensagens voltam à baila

em meu peito de poeta e professor. Vejo a sala de aula a me acolher amiga.

Olho minhas alunas e meus alunos com ternura e serenidade. (...) Tenho aprendido com eles a ser aprendiz para sempre.

Références bibliographiques

BELTRÃO, Henrique. Vermelho. 2 ed. Fortaleza: Expressão Gráfica e Editora, 2007.

DAMÁSIO, Antonio. Em busca de Espinosa: prazer e dor na ciência dos sentimentos.

São Paulo: Companhia das Letras, 2004.

FREIRE, Paulo. Pedagogia da autonomia: saberes necessários à prática educativa. São

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JOSSO, Marie-Christine. Cheminer vers soi. Lausanne : Ed. l’Age d’Homme, 1991.

JOSSO, Marie-Christine. Experiências de vida e formação. São Paulo: Cortez, 2004.

MATOS, Elvis de Azevedo. O artista, o educador, a arte e a educação: um mergulho

nas águas da Pedagogia Waldorf em busca de um sentido poético para a formação docente, ou artifícios às artimanhas. Dissertação de mestrado (186 p.). FACED, Programa de Pós-Graduação em Educação Brasileira da Universidade Federal do Ceará, Fortaleza, 2002.

MORAES, Maria Izaíra Silvino. Arte no processo de formação do educador:

estratégias de aquisição e experiência compartilhada da sensibilidade artística e de linguagem musical ou um passeio coletivo. Dissertação de mestrado (156 p.). FACED, Programa de Pós-Graduação em Educação Brasileira da Universidade Federal do Ceará, Fortaleza, 1993.

MOREIRA, Antonio Flávio e SILVA, Tomaz Tadeu (org.). Currículo, cultura e sociedade. São Paulo: Cortez, 2002.

SANTOS, Boaventura de Sousa. A Universidade no século XXI: para uma reforma

democrática e emancipatória da Universidade. São Paulo: Cortez, 2005.

SAWAIA, Bader B. Por que investigo afetividade? São Paulo: texto apresentado para

concurso de promoção na carreira para a categoria de Professor Titular do Departamento de Sociologia da PUC-SP, março de 2000.

Referências

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