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L'art paléolithique dans la vallée du Côa (Portugal): La symbolique dans l'organisation d'un sanctuaire de plein air

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Academic year: 2021

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L'ART PALEOLITHIQUE

DANS LA VALLEE DU COA (PORTUGAL)

LA SYMBOLIQUE

DANS L'ORGANISATION

D'UN SANCTUAIRE

DE PLEIN AIR

António Martinho BAPTISTA * et Marcos GARCÍA DÍEZ*

base d'un modele d'analyse spatiale, Ia position topogra-phique des stations dans l'espace régional, l'implantation des panneaux au sein de chaque station et Ia position des figures à l'intérieur de chaque panneau. Nous envi-sagerons les associations des divers themes animaliers, dans un essai d'interprétation symbolique de l'organisa-tion du sanctuaire. A titre d'exemple et compte tenu de l'évident "air de famille" qui lie cet ensemble avec celui du site voisin de Siega Verde, particulierementau niveau des motifs incisés, on observe que, dans Ia région du Côa, les concentrations de gravures se distribuent en petits secteurs, hormis les quelques panneaux marginaux déjà signalés, alors qu'à Siega Verde toutes les gravures se répartissent régulierement le long de Ia riviere Águeda.

Résumé

26sites d'art rupestre paléolithique de pleinair ont été identifiés à ce jour dans Ia région du Haut Douro (Portugal).lls constituent des ensemblesessentiellement gravés, mais Ia peinture y est également présente, loca-lisés en plusieurs secteurs des rivesdu Côa et également dans de petites vallées proches de son embouchure. Un autre petit groupe se localise aux abords du Douro. Dans Ia même région natureIle on connait trais autres sites. L'un dans Ia vallée de Ribeira da Sardinha, petitaftluent du Sabor, le second, Mazouco, dans Ia valléec9u Douro, le troisieme, Fraga de Gato (Ribeira de Alpajares), contient des peintures.

Tous ces sites, à I'exception des peintures de Fraga do Gato, de chronologie incertaine, possedent des carac-tériques três similaires, encadrés par le Gravettien final d'une pari et le Magdalénien d'autre parto Les motifs, essentiellement zoomorphes, représentent en majorité des caprinés, bovinés, équidés et cervidés. Plus de 90% des graxures se concentrent dans Ia vallée du Côa. Les autres sites, "isolés", contiennent três peu de motifs. 11

s'agit de panneaux monothématiques ne comportant qu'une (Ribeira da Sardinha) ou quelques figures (Mazou-co). À Fraga do Gato, on releve l'association de deux ou trais especes animales. Nous suggérons, comme hypo-these de travail, que ces trais sites auxquels il faut ajou-ter La Faia, le site le plus en amont du Côa, puissent être considérés comme les marqueurs des limites d'un terri-toire en quelque sorte sacralisé par Ia présence massive de cel ar1 Iupeslre. En tenant compte de Ia longue durée allribuéc à ccs manifestations, naus étud~rions, sur Ia

Mots-clés : Vallée du Côa, art paléolíthíque de pleín aír, Gravettíen, Solutréen, analyse spatíale, archéologíe du paysage, Farizeu

Abstract

26 sites with palaeolithic open-air rock art .have been identified up to the present in the region of the Upper Douro (Portugal). They comprise mostly engra-ved assemblages, but paintingis also present, jnseveral sectors of the banks of the Côa and also in small valleys close toits mouth.Another small group is located close to the Douro. In the same natural region three other sites are known. One, in the valley of Ribe~~'daSardinha. a small tributary of lhe Sabor,the se~ot1J::""Mazouco. in the Douro valley, and lhe lhird, Fra,l,'a de Gato (Ribeira de

Centre National d'Art Rupestre Av. Gago Coutinho, 19-f05.f50, Vila Nova de Foz Côa, Portugal.

Noús devQns Ia traduction française de ce'texte à Daly Batschelet Oliveira et adressons nos remerciements à D. Sacchi pour sa révision.

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188 ART PAL~OUTHIQL À L'AIR LIBRE

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Alpajares), conlains painting. Ali these sites, except for lhe paintings af Fraga do Gato, which are of uncer-tain chronology, have very similar characterislics, wilhin lhe framework of lhe final Gravettian on lhe one hano, ano lhe Magdal~nian on lhe olher. The molifs are mostly zoomorphic, and lhe majorily of lhem depicl caprines, bovines, equids and cervids. More lhan 90%of lhe engravings are concentraled in the Côa valley. The other "isolated" sites contain very few motifs. They are monothematic panels which only contain one (Ribeira da Sardinha) or a few figures (Mazouco). At Fraga do Gato, one finds an association of two or three animal species. We suggest, as a working hypothesis, that these three sites -together with that of La Faia, the site that is farthest upstream on the Côa -can be considered as the marker~ of a territory that was in a way made sacred by the massive presence of this rock art. Bearing in mind the long duration attributed to these images, we shall study -on the basis of a spatial analytical model -the topographic location of the sites in this regional space, the positioning of the panels within each site, and lhe position of t~e figures inside each panel. We shall take a look at the associations of the different animal themes, in an attempt at/~ symbolic interpretation of the sanc-tuary's organizarion. For example, and taking into account lhe obvious similarity that links this assembla-ge with that of the neighbouring site of Siega Verde., especially in lerms ofthe incised motifs, one observes that, in lhe Côa region, the concentrations of engravings are distributed in small sectors, apart from lhe few mar-ginaJ panels mentioned abové, whereas at Siega Verde alI the engravings are spread out regularly along lhe River Agueda.

Galo (Urros, Torre de Moncorvo), Ia rache de Mazouco (Freixo de Espada-à-Cinta) (Jorge el ai.

1981) et Ies 22 stations de Ia région du Côa (pl. h.-t. 1), ces demieres d'une três grande variété tech-nique, thématique et formelIe. 11 est probable que dans un avenir proche, de nouvelles prospections completent cette distribution.

Le faibIe nombre de sites rupestres paléoli-thiques peut être da à des questions de tradition historiquel de Ia recherche, vu le manque de pros-pections systématiques orientées vers Ia détection de motifs artistiques de Ia période gIaciaire, Ia dis-persion des genres de gisements extérieurs et intérieurs étant en partie conditionnée parIa géomor-phologie2. La partie Ia plus septentrionale du Portu-gal est gIobalement caractériséepar un substrat de granites ou de schistes peu propices à Ia formation de grottes. En contrepartie, au Sud, des puissantes couches calcaires ont permis Ia formation de cavi-lés souterraines, dont certaines de grandes dimen-sions. Cependant, on n'y a trouvé qu'une seule grotte ornée, alors que quantité d'autres grottes sont connues, avec ou sans vestiges du Paléolithique supérieur.

Cette liaison entre l'ambiance géologique et Ie type de station conditionne égaIement Ia conserva-tion des manifestaconserva-tions artistiques et, en consé-quence, Ia perception que naus en avons actueIlement. A ciel ouvert, Ies processus de décaIcification des calcaires sont plus intenses qu'à l'intérieur des grottes. C' est une des raisons pour lesquelles les témoignages gravés ont pu disparaitre et ne jamais être retrouvés. En revanche, ils apparaissent et sont plus facilement identifiables sur les supports de schiste et de granit présents au Nord. En ce qui conceme les peintures, l'ambiance extérieure est moins favorabIe à leur conservation, qui reste cependant possible lorsqu'elles sont protégées par des petites comiches, des abris-sous-roche ou autre genre de plates-formes de pierre les abritant des divers agents érosifs, com me à Faia, dans Ia vallée

du Côa.

Keywords : Côa Valley, open air palaeolithic rock art, Gravettian, Solutrean, spatial an3.lysis, landscape archaeology, Farizeu

Introduction ",'"

Sur Ie territoire portugais on ne conÍiait que cinq sites comportant des reuvres graphiques de sty1e paIéoIithique qui, en Iien avec Ia configura-tion hydroIogique, sont concentrés sur deux secteurs, au Sud et au Nord du pays : un site d"'ambiance inté-rieure", Ia grotte d'Escoural (Santiago do Escoural, Montemor-o-Novo) avec ses représentations peintes et gravées (Santos et ai. 1981, Lejeune 1996) ; quatre sites à cieI ouvert dans Ia région du Haut Douro, Ia rache gravée monothématique de Ribeira da Sardin-ha (un petit affluent dúSabor -FeIgar, Torre de Mon-corvo), I'ensemb1e prob1ématique peint de Fraga do

Objectifs, problématique et

considéra-tions méthodologiques

L'objectif de cette étude est d'évaIuer Ie rôIe du contexte paysager dans Ie traitement graphique paIéoIithique de Ia région du Côa (pI. h.-t. I). On

I Jusqu'à Ia découverte des gravures du Côa,. Ia tradition de I'étude de I'art rupestre paléolithique n'existait pas au Portugal, en rai-son d'une part du nombre réduit soit de sites connus (Escoural à partir de 1963 et Mazouco en 1980), d'autre part de chercheurs

orientés vers ce theme d'étude. , /~;!

2 La définition de "sanctuaire" extérieur ou intérieur se rapporte au degré d'incidence de Ia lumiere solaire. Ainsi, ort entend par exté-rieur "un conjunto de cuevas o abrigos con grabados [ou peintures, ainsi que le défend I'auteur] lineales o zoomorfos en paredes sflbre Ias que incide directamente Ia luz, o estan bien iluminadas en Ias zonas de antecueva hasta Ia penumbra" (Fortea 1994 : 203-204). Bien que Breuil (1952: 23-24) ait relevé ce phénomene, ce fUi Laming-Emperaire (1962: 187) qui Ia premiere insista sur le besoin de distinguer un art de ta lumiere et un art des ténebres non seulement par Ia localisationet I'ambiancegéographique, mais également paria thématique (Clottes 1997 : 203). '

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L'ART PALtOLlTHIQUE OANS LA VALLtE OU COA (PORTUGAL) 189

logie des graphies paléolithiques4. La conjugaison de l'information artistique et celle de l'ambiance dévoilera les modeles possibles de l'action anthro-pique pendant le Paléolithique supérieur.

Outre le fait que Ia prospection intensive et systématique de toute Ia région n'a pas encare été achevée, un grand nombre de coches gravées n'étant assurément pas identifié, Uh des principaux obstacles à une étude de ce genre réside dans le niveau des eaux du Côa et du Douro, aujourd'hui passablement modifié. La morphologie hydrolo-gique actuelle de Ia région en question, affectée d'une façon particuliere par le barrage de Pocinho, differe beaucoup de Ia situation primitive. Bon nombre de coches décorées, com me à Canada do Inferno, Rego da Vide et Vale da Casa, ce dernier ensemble ayant été étudié au début des années 80, se trouve entre 12 à 15 m au-dessous du niveau actuel des eaux.

Ce fait s'avérera doublement limitatif lors-qu'on abordera Ia problématique de l'analyse de l'espace, car elle limite Ia connaissance intégrale de Ia réalité graphique aussi bien que sa distribution dans l'aménagement spatial. D'une part, Ia mécon-naissance de l'existence possible de coches déco-rées se trouvant à des endroits ou jusqu'ici aucune évidence artistique n'a été identifiée, ainsi que l'existence, toujours possible, de nouveaux sup-ports gravés à des endroits ou d'autres existent et sont déjà connuss. D'autre part, il a été confirmé que Ia dynamique sédimentaire fluviale, augmen-tée par les effets du barrage, a provoqué l'enseve-lissement partiel de certains panneaux décorés, ce qui naus permet de penser que d'autres coches, non encare identifiées, pourraient être enterrées sous d'épaisses couches de sédiments6.

cherchera à aborder Ia question de I'aménagement de l'espace artistique de tous et de chacun des 23 sites connus en fonction du contexte régionaI dans IequeliIs s'insêrent, tout en essayant d'esquisser un premier modele des constantes et d'arriver à une compréhension de Ia Iogique de I'aménagement de l'espace investi par Ies artistes de I'époque gIaciai-Te. 11 est évident qu'une approche de ce genTe sup-poserait une connaissance approfondie de toute Ia graphie paléolithique régionale -que nous sommes encore Ioin de posséder -mais I'important corpus de données dont I'inventaire a déjà été fait3 permet dês Iors ce premier essai.

En accord avec Ies propositions de Clarke (1977 : 11-15) et de Butzer (1989 : 36), I'étiJde de l'aménagement- de l'espace, en archéologie, peut être structurée sur trois niveaux complémentaires dont l'ensemble Confie Ia réalité ambiante : Ia macro-ambiance, Ia méso-ambiance et Ia micro-ambiance. La premiêre concerne Ia région, Ia seconde Ia confi-guration spécifique de chaque site, et Ia

micro-ambiance, qui ne gera pas développée ici,

l'emplacement et Ia caractérisation de chacun des panneaux historiés à I'intérieur de Ia méso-ambian-ce. Présentement, Ia micro-ambiance correspond à chaque unité ou ensemble de roches.

La méso-ambiance reflete plus particuliêre-ment Ie milieu dans lequeI s'insêrent les sites, en intégrant notamment les concepts de géomorpholo-gie, physiographie, géologéomorpholo-gie, hydrologéomorpholo-gie, climatoI~ie et écologie. On observera les reliefs topographiques et Ies accidents géographiques propres à chacun des sites en cherchant à individualiser Ies variables qui ont trait au relief, à I'altitude, au profil de Ia vallée, à I'inclinaison, à Ia longueur et à I'orientation des versants. Selon les types de variables du paysag'ê, on conjuguera Ia thématique, Ia technique et Ia

chrono-3 Aprês Ia rédaction de ce texte, quatre nouvelles roches avec des gravures paléolithique.s ont été découvertes à Farizeu et une à Vale de João Esquerdo. ElJes n'ont pas été considérées ici.

4 En ce qui conceme .Ja chronologie plus précise de I'art du Côa, il n'existe évidernrnent aucune certitude absolue permettant I'ap-proche analytiquetelle qu'elle serait souhaitable, car il s'agit de gravures pour lesquelles aucune datation directe n' a été possible jus-qu'ici. Ainsi que naus I'avons défendu ailleurs, nous pensons que I'Art du Côa se prolonge du Gravettien au Magdalénien (ailcien?). Une des difficultés rencontrées ici estde savoir jusqu'à que I point les données archéologiques permettront de démontrersi ce cycle s'étend réellement sur 10000 ans ou plus, ou s'il doit être raccourci à deux périodes : une phase initiale plus créative, totalement gra-vettienne en accord avec les datations par thermoluminescence obtenues par T. Aubry et ses collaborateurs, et une seconde phase, également fiche, en pleine période solutréenne, I'art Magdalénien étant moins développé. La propositíon chronologique que nous avons défendue (Baptista I 999a, 1999b) pourrait ainsi être vieillie et réduite dans le temps. De fait, cette difficulté nous conduit à ne pas attribuer, dans ce travail, trop d'importance à Ia chronologie des différents sites. Ceux-ci seront considérés à I'intérieur d'un cycle artistique ou toutes les créations seront traitées comme d'égale importance. Ce traitement est supporté par le fait que les super-positions successives de motifs sur les panneaux, caractéristique importante de I' Art du Côa, laissent supposer des réappropriations

et revalorisations intentionnelles des héritages graphiques du passé prenant Ia forme d'un cycle. D'autre part, de nombreux panneaux et siles reslentà éludier, ce qui rend impossible toute approche synthétique. Toutefois, nousutiliserons. dans Ia mes':1rç ?u possible, une chronologie générale, en accord avec I'évolution stylistique mieux identifiée jusqu'á présent dans )a vallée dJ.J C~'

5 C'est le casde ClInada do Inferno el Rego da Videou depuis le début des recherches archéologiques dans Ia valléedu Côa ona d'abord idenlifié un dispositif iconographique réduil, substantiellement augmenté apres Ia baisse des eaux d.Oclobre 191}5

(Baplis-la et Gomes 1997 : 217 et 255).

6 Pourquelques r9ches des siles de PCllaS('O,la. Ctlllllda do h!!Í'rI/o. Re.{,'o da \'ide et Ribeiro de Pi~("os. il a élé nécessaire de procé-dcr à des tl)uilles polir élimincr des sédimcnt~ cachant cerlalnes gravures. ,Une grande partie dcs gravures de Ia roche 24 de Càna-da do Injerl/o. de 2. 90 m de hauteur, était COllverte par environ 2 m de sédimenls modernes. La possibililé selon faquelle certaines raches seraient COllverles de sédiments a déjà été signalée (Baptista et Gomes [995 : 357).

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190 ART PALf.bLlTHIQL

A L'AIR URRE

Macro-ambiance : caractéristiques de J'écosysteme de Ia région du Côa

Le cycle d'art quaternaire de Ia vallée du Côa s'inscrit dails Ia structure hydrologique du Douro, plus concretement du Haut-Douro portugais, un des principaux fleuves de Ia géographie ibérique qui parcourt une grande partie de Ia Péninsule en transversale, depuis sa source à Ségovie (Espagne) jusqu' à son embouchure à Porto (Portugal). Tout le

long de son parcours, il reçoit les eaux d'affluents mineurs, le Côa et I' Águeda se distinguant par leur importance artistique (Balbín et ai. 1991, 1995).

La pluviothermie de Ia région crée un micro-climat spécifique, de dynamique tempérée conti-nentale à caractéristiques méditerranéennes. La température moyenne y est de 11°C, famplitude ther-mique moyenne de 17°C, cettedemiere plus accen-tuée au fond des vallées. La précipitation annuelle moyenne y est de 700 fim.

Le Côa prend sa source dans le massif des

schistes de Serra da Malcata, à environ 1200 m d'a1titude et se jette dans le Douro, sur sa rive gauche, à Ia cote 108. Son cours sud-nord, condi-tionné par Ia tectonique régionale, s'insere dans une zone de fractures d'orientation nord-sud. L'action des eaux, modelant et creusant lentement le sub-strat rocheux du lit, a créée Ia configuration actuelle du bassin du Côa : un réseau fluvial enserré for-mant une profonde dépression qui marque le relief général. Le relief régional est donc accidenté, domi-né pardes vallées profondément creusées et par des formations montagneuses hautes et escarpées.

La variabilité du débil du Côa dépend du drai-nage superficiel de petites vallées ou ruisseaux 7, créés pour Ia plupart par des fractures et accentués par les caractéristiques géomorphologiques locaIes. Le débitsoumis au régime pluvial méditerranéen est réglé par Ia circulation des aquiferes. li est donc

pérenne, à crues accentuées et brusques pendant

I'hiver, pouvant également survenir en dehors de cette saison, selon les indices spécifiques de plu-viosité. La configuration de Ia vallée, três enserrée et peu perméable, favorise les crues rapides et

bru-tales.

grauvaquique d'âge cambrien lradilionnellemenl divi-sé en trais formations, se développc dans Ia direction nord-sud :

'- Ia formation de Desejosa, qui occupe Ia plus grande surface du complexe dans lequel elle s'inscrit et se situe le plus au Nord (Ferreira et Ribeiro 1991 : 14) ;

-Ia formation de Pinhão, qui forme une bordure étroite développée entre Ia formation de Dese-josa, d'ou elle transite graduellement, et celle de Rio Pinhão (Ferreira et Ribeiro 1991 :

16-17) ;

-Ia forrnation de Rio Pinhão, unité cambrienne Ia plus méridionale du secteur étudié (Ferreira et Ribeiro 1991 : 14-16).

En terrnes génériques, Ia morphologie de cette zone du Bas Côa est caractérisée par sa sinuosité, à méandres et rétrécissements, à profil majoritairement en V, aux versants par endroits três accentués (dans certains cas supérieursà 25% de dénivellation). Les caractéristiques des vallées creusées par les affluents grossi~sant le Côa latéralement sont três semblables. Toutefois, il existe des vallées s'élargissant douce-ment, aux profils à tendance en U plus ouverts ce qui entraine une diminution de I'inclinaison des versants (Meireles 1997 : 42).

Au Sud apparaissent des formations hercy-niennes de Ia fio de Ia période cambrienne et du début du Permien~ 11 s'agit de matériaux granitiques s'intercalant parfois avec des éIéments du substrat de Rio Pinhão et dont les noms diffêrent selon Ia taille du grairi et des composants secondaires. Dans les ZQnes attenantes de Ia riviêre on en trouvedeux types : Ie granite de Meda qui occupe Ia plupart de Ia surface et qui est caractérisé par son grain moyen, deux rnicas et Ia présence de biotite, et le granite de Massueime, contenu dans le précédent auquel iI est três semblabIes bien que Ia biotite y sair plus abon-dante et lesphénocristaux de feldspath présents (Fer-feira et Ribeiro 1991 : 22.-31).

La moiphologie de ce secteur méridional chan-ge par rapport à Ia zone septentrionale. Le tracé devient manifestement Iinéaire, se rétrécie, et les versants s' accentuent. Dans cerre zone Ia vallée se creuse profondément (MeireIes 1997 : 43). Des matériaux quaternaires ont été déposés dans le lit et sur les rives du Côa, formant des poches peu denses8. Leur genêse est liée aux processus de for-mation des alluvions (matériaux détritiques) et aux dépôts des versants (blocs et gravier se dégageant de Ia zone granitique). Au niveau de Ia pédoIogie,~ La région de Ia vallée du Côa (pI. h.-t. I), ou

se concentrent Ies manifestations artistiques, s'arti-cuIe autour de de~x grande_s structures géoIogiques dont I'âge et les caractéristiques diffêrent : le sous-groupe Dúrico-Beirão au Nord et des .formations hercyniennes au Sud (Ferreira et Ribeiro 1991).

Le sous-groupe Dúrico-Beirão, compIexe

schiste-, " ','.t;!

7 Dans Ia zone ou se répand I'art quatemaire. les principaux aftlue

~ tSdU Côa sont les ruisseaux riscos et Massuéime sur Ia Tive gauche. ainsi que les ruisselets Ribeirinha et Picão sur Ia rive droite Au niveau hydrographique. ces cours d'eaux sont-en général

intermittents dans leur partie haute et saisonniers dans leurs parties oyenne et basse.

8 Le barrage de Pocinho a créé une dynamique hydrologique artifici Ile du Côa. Le contrôle des lâchages d'eau implique un chan-gement de son débito généralement plus calme. Ainsi. les processus érosifs sont sensiblement réduits alors que les dépôts sédimen-taires augmentent. ce qui a pour conséquence une accumulation três importante de matieres limoneuses et argileuses.

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L'ART PALÉOLITHIQUEDANS LA VALLÉE DU CÓA (PORTUGAL)

191

du second âge du Fer (Baptista 1983). Les gravures réparties sur un ensemb1e de 23 raches décorées se situent sur 1es affleurements schisteux occupant une ample terrasse formée par le Douro. Les pan-neaux gravés étaient paul' Ia plupart en position horizontale, contrairement à l'art du Haut-Douro ou Ia plupart des motifs sont gravés sur des surfaces verticales. Bien que l'ensemble principal de ce site se trouve à environ 15 m de profondeur, les pros-pections entreprises ces demiêres années dans le secteur amont du ruisseau naus ont permis de découvrir un petit groupe de raches décorées dont une est datable du Pa1éolithique supérieur. Elle se trouve sur Ia rive droite du cours moyen de Ia val-lée, orientée à l'Est. Le dispositif iconographique réduit montre au maios deu x figures de cervidés à contours multiples et intérieurs striés. La

concep-tion stylistique correspond aux débuts du

Magda1é-nien.

Ia région du Côa, faibIement agricoIe et forestiêre, est caractérisée pardes sais généralement peu épais etpeu fertiles, aux affleurements rocheux três nom~ breux.

La faune terrestre est représentée, entre autres, par les mammifêres suivants : sanglier, renard, Iapin, liêvre, loutre et genette. Les oiseaux forment des communautés typiquement riveraines (héron, martin-pêcheur) et d'habitats rocheux (aigle royal et vautour d'Egypte). Les espêces piscicoles les pIus caractéristiques sont le barbeau et l'anguille.

En ce qui conceme lá flore, Ia variété des arbres est réduite. Sur les versants, on remarque le comouiller, Ia yeuse ou chêne vert, l'olivier et l'amandier. Les espêces arbustives Ies plus com-munes sont le genévrier, Ie romarin et Ie "thym. La ripisyIve est composée de frênes, d'aulnes, de saules, de peupliers, de roseaux et d'aubépines.

Méso-ambiance : configuration des

dif-férents ensembles graphiques

Description sommaire des sites

En progressant du Nord au Sud, Ia description des différents sites (fig. 1) cherchera à conjuguer les éléments significatifs ayant trait à Ia géologie, Ia géomorphologie (figs. 2 et 3), I'emplacement (figs. 4-8) et I'orientation (fig. 9), avec leurs carac-téristiques thématiques, techniques (fig. 10) et chronologiques9.

Vale de Cabrões (fig. 1, n° 2)

Ce ruisselet qui a creusé une large vallée sinueuse caule sur un substrat schisteux. 11 prend sa source à environ 320 m d'altitude et débouche, sur Ia Tive gauche du Douro, à Ia cote 120. 50n tracé, d'axe sud-ouest/nord-est à ses débuts, s'oriente presque parallêlement au Douro, pour enfio rejoindre celui-ci aprês avoir redressé son cours dans Ia direc-tion ouest-est. 11 suit un parcours três encaissé, à profil en V et à versants três accentués ou aftleu-rent verticalement des schistes. La coupe longitudi-nale présente une inclinaison marquée.

Cinq roches órientées sud-est, situées au bas de larive gauche, présentent des motifs duPaléoli-thique supérieur. La thématique est principalement composée de caprinés et de cervidés, de quelques bovinéset signes géométriques. Les figures, fine-ment gravées, sont à contoursimple, quelquefois à contours multiples et surfaces intérieures striées. D'un point de vue stylistique, Ia plupart d'entre fIles pourraient être attribuées au Magdalénien anClen.

Vermelhosa (fig. 1, n° 3)

Ce dispositif graphique se situe dans une val-lée étroite et légerement sinueuse ou serpente un maigre cours d'eau qui se jette dans le Douro sur sa rive gauche. L'axe de Ia vàllée, d'orientation nord-ouest/-sud-est, est globalement perpendiculaire au cours du Douro, d'axe sud-norddans ce secteur. La sourcejaillit à environ 350 m d'altitude,;(f't,I'embou-chure est à Ia cote 120. Cette déniv~rr.j~n d'envi-ron 230 m et Ia petite distance que parçourt ce ruisselet forment une section longitudinale à incli-naison accentuée. Le profi I transversal présente Vale da Casa amont ou Vale de Canivães (fig. 1,

n° 1)

li s' agit du site d'art rupestre le plus s~eten-trionaI de Ia région du Côa. L'ensemble; sur sçhistes, culmine à une altitude d'environ 200 m. Il se situe au bord d'un petit ruisseau qui court dans une ample vallée d'orientation nord-est/sud-ouest, à proximité de Ia rive gauche du Douro, à un endroit ou celui-ci se déploie dans une Iarge cour-be en maintenànt le sens sud-nord. Avant de se jeter dans les eaux du Douro, le ruisseau suit une par-cours sinueux. Dans ce secteur, le Douro présente une succession de profils en V ouverts et asymé-triques, Ia rive gauche présentant une pente douce, et Ia rive droite une pente légerement plus accen-tuée. La vallée latérale au Douro ou setrouvent les motifs est un espace ample et ouvert, à profil en V et pentes douces. Le fond de vallée s'incline modé-rément.

Cette station, que les eaux du bassin artificiel de Pocinho submergent actuellement, est connue depuis le début des années 1980, arfeS I'étude des

gravures post-paléolithiques datant pour Ia plupart

9( note 3 ell3aplisla el Gomes (1995}, Zilhão (1995), Baplisl:! el Gomes (1997)

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192 ART PAIF,OI"THIQUF A I:AIR UBRE

situe à environ 300 m d'altitude.

Cinq roches à motifs paléolithiques y ont jusqu'à présent été identifiée~. Comme à Vermelhosa, eUes se trouvent dans Ia partie basse de Ia vaUée, à I'en-droit ou eUe s'élargit légêrement sur Ia

Tive gauche. Les roches décorées sont

orientées au. Sud et au Sud-Est. Equidés, cervidés, caprinés et bovinés composent le bestiaire. La technique de gravure uti-lisée est l'incision à contour simple (spé-cialement pour les équidés) et à contours multiples et intérieurs striés (spéciale-meDi pour les trois autres groupes). Leur attribution chrono-cultureUe semble iden-tique à ceUe de Vermelhosa.

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Alto da Bulha (fig. 1, n° 5)

Ce site ne se distingue de Vale de Cabrões que sur un critêre toponymique. 11 s'insêre donc dans Ia même ambiance

paysagêre.

Une seule roche à motifs paléoIi-thiques affleure dans Ia zone haute de Ia rive gauche, orientée au Sud-Est. La thé-matique se réduit à trois petites figures de cervidés ou caprinés à contours muItipIes incisés et stries intérieures. Une grande quantité de Iignes sont également asso-ciées à ces motifs pouvant éventueIIement représenter d'autres figures ou signes. L'absence d'une étude de cette roche ne nous permet pas d'en faire une meiIIeure expertise.

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-7 ..'-u Ribeira de Urros (fig. 1, n° 6)

Le petit cours d'eau qui prend sa Figure 1. Foz Côa, Portugal: localisation des sites d' art rupestre. source sur le plateau, à environ 350 m d'altitude, et se verse dans le Douro sur sa Tive droite, à Ia cote 120, emprunte une vallée sinueuse à profil en "V" et versants três accentués, creusée dans l~s schistes selon une orientation est-ouest. Son profil longitudinal suit une inclinaison marquée à tendance moins prononcée dans Ia par-tie basse.

Sur Ia Tive droite de Ia zone inférieure de Ia vallée (>n a identifié une roche à motifs paléoli-thiques orientée au Sud. Apparemment, elle ne pré-sente que des dessins incisés, linéaires géométriques. Des gravures de l'âge du Fer les recouvrent. Les caractéristiques techniques des différeJ)ts dessins permettent d'attribuer les premiers ~~ Paléoli-thique. En l'absence d'une étude, on ne peut en faire une meilleure détermination chronologique.

une coupe en V fenné, à versants três accentués. Huit coches orientées au Est ou au Sud-Ouest présentent des motifs du Paléolithique supé-rieur. Elles sont toutes situées au bas de Ia rive gauche de Ia vallée. Caprinés et cervidés à contours multiples et à surfaces intérieures striées dominent. Bien que ces coches n'aient pas encare été étudiées, Ia plupart de ces figures sont stylistiquement attri-buables à Ia période correspondant au Solutréen

récent et au Magdalénien ancien, certaines étant toutefois plus récentes.

Vai. de JosiEsteves (fig. 1, n° 4)

Les caractéristiques géologiques et géomor-phologiques sont presque identiques à celles de Vermelhosa. Cependant, les aspects suivants méritent d'être précisés : un cours d'eau plus long, une orientation ouest-est de raxe de Ia va11ée per-pendiculaire au Douro. Le début de Ia valIée se

Vale de João Esquerdo

11 s'agit d'une v~llée sur schistes .située rive droite du Douro. Elle se développe entre les cotes

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L'ART PAL~OLITH[QUE OANS LA VALLtE OU COA (PORTUGAL) 193

sion collatérale, au trajei rectiligne orienté sud-ouest/nord-est. 11 prend sa source à 420 m d'altitu-de environ et se jette dans le Picão à Ia cote 220 m, ce dernier rejoignant le Douro sur sa Tive g~uche. Son profil transversal est en V à versants accentués et son profillongitudinal s' incline ires fortement.

Les deux roches comportant des motifs paléo-lithiques se situent en haut de Ia rive gauche de Ia dépression.. Elles sont orientées au Sud-Est. Des cervidés à contours simples et multiples composent un bestiaire qui reste à étudier.

460 et 120 m selon un tracé légêrement sinueux et três encaissé, orienté est-nord-est/ouest-sud-ouest. Son profil longitudinal présente une inclinaison

accentuée.

Une roche à gravures paléolithiques a été iden-tifiée dans Ia partie Ia plus basse et três étroite de Ia vallée. Les motifs, orientés est/sud-est, représen-tent des cervidés et des caprinés, à contours mul-ti pIes et intérieurs striés.

Meijapão (fig. 1, n° 11)

li s'agit d'une petite dépression légêrement sinueuse, orientée Nord-EstlSud-Ouest et encais-sée superflciellement dans les schistes, sur Ia rive droite du Côa. Elle s'amorce à environ 350 m d'al-ti tu de et s'achêve à l'embouchure du Côa, à Ia cote 120. Son profil longitudinal est três prononcé et particuliêrement accentué dans le secteur des coches décorées et son profil transversal en forme de V três évasé.

Les deux coches décorées identifiées, orien-tées au Sud et Sud-Ouest, se situent à mi-pente de Ia rive droite. En l'absence d'une étude approfon-die, un seul cervidé à contours multiples et stries intérieures ainsi que différentes lignes pouvant for-mer des motifs plus complexes y ont été identifiés. Quinta das Tulhas (fig. 1, n° 7)

Cet ensemble, situé três prês du Douro, à envi-ron 120 m d'altitude, se com pose de grandes parois de schistes, sur Ia rive droite du Côa, à environ 50 m de son embouchure. Dans ce secteur orienté Sud-Nord, le Côa a creusé des affleurements à versants accentués formant un profil en V.

Jusqu'à présent, une seule rache à gravures paléolithiques y a été identifiée. Orientée à l'Ouest, elle est partiellement recouverte parles eaux de Ia ri viere en période de crue. Ses dessins non encare étudiés, essentiellement des cervidés, sont à contours simples ou multiples et intérieurs striés. Moinhos de Cima (fig. 1, n° 8)

Il s'agit d'un ensemble de grandes surfaces verticales en schistes localisé prêsde Ia rive gauche du Côa. Dans cette zone, Ia riviêre suit une orien-tation sud~nord, et ses versants, três accentués, pré-sentent un profil en V.

Les cinq raches gravées se situent à une altitu-de d'environ 120 m. Elles contiennént altitu-des motifs paléolithiques, essentiellement des caprinés et des cervidés incisés à contours simples et multiples. pans ce demier cas, elles présentent des surfaces intérieures striées. Aucune de ces cinq roc~s n'a encare été étudiée.

Canada do Amendoal (fig. 1, n° 12)

Cette dépression sinueuse, orientée préféren-tiellement au Sud-Est/Nord-Ouest, se situe sur Ia rive droite du Côa. Son profillongitudinal accentué prend naissance à environ 350 m d'altitude et rejoint le Côa aprês un court trajet de 100 m envi-rODo Son profil transversal revêt Ia forme d'un V

resséré.

Une seule rache décorée a été identifiée jus-qu'à présent à mi-pente de Ia rive gauche. Orientés

au Sud-Est, les motifs se résument à quatre ou cinq cervidés de petites dimensions, à contours muI-tiple~ et intérieurs striés. L'étude du site reste à accomplir.

Broeira (fig. 1, n° 9)

O'un parcours rectiligne d'orientation est-ouest, cette petite vallée ouverte dans les schistes se situe sur Ia rive droite du Côa. 5a pente se développe approx.i-mativement entre 350 et 120 m. 50n profil transversal est en U à versants peu accentués et son profillongi-tudinal três prononcé (du point de vue altimétrique, sa forme et son dénivellement sont semblables à celles de Vale de Moinhos; figo 1, n° 13).

Oeux raches à motifs paléolithiques y ont été identifiées, une sur chaque rive, dans Ia zone moyenne à basse de Ia vallée, à proximité du Côa, ou les affleurements sont plus importants. Une des raches est orientée au 5ud et I'autre au Nord-Est. À part des lignes cervico-dorsales simples d'animaux indéterminés, on peut identifier des équidés. Le lout esl exécuté au moyen d'incisions à contours simples. Ces raches n'ont pas encare été étudiées.

Vale de Moinhos (fig. 1, n° 13)

Orientée Nord-Ouest/Sud-Est, cette vallée sinueuse três encaissée dans les schistes de Ia Tive gauche du Côa montre un profil transversal en V

aux versants três accentués et au profillongitudinal .r°rtement incliné, notamment dans Ia parti e haute de Ia vallée. EIle culmine à environ 350 m d'altitu-de et s'acheve à Ia cote 120. ' , !~i

Les deux raches gravées se situent sur chacu-ne de ses rives, pres de l'embouchure, à en~iron 20 m du Côa. Elles sont respespectivement orientées au Nord ct au Suc!o Bovinés, ccrvidés et équidés à contours multiples et intérieurs striés composent le bestiaire qui reste à étudier.

Canada da Moreira (fig. 1, n° 10)

(13)

Côa, cette vallée s'amorce à environ 440 m d'aIti-tudeet descend jusqu'à Ia cote 120. Orientée préfé-rentielle Ouest-Est selon un lracé sinueux, elle présente des rives aux versants três ~ccentués et au profil transversal en V. Le profillongitudinal s'in-cline selon une accentuation progressive.

On ne compte qu'une seule rache à motif paléolithique. Elle occupe Ia rive droite, à I'embou-chure et au contact des eaux du Côa qui de nosjours

Ia submergent. On y voit un boviné obtenu d'abord par piquetage puis par abrasion. La rache n'a pas encare été étudiée.

Rego do Vide(fig. I, n° 14)

Géomorphologiquement, il s'agit d'une dépres-sion de tracé rectiligne orienté nord-ouest/sud-est, qui commence à environ 400 m d'altitude, sur Ia rive gauche du Côa. Elle présente un profil trans-versal en V à versants três accentués et un profil longitudinal à forte inclinaison.

Quatre raches, toutes submergées, présentent des motifs paléolithiques (Baptista et Gomes

1997 : 255-260, 298-305). Elles occupent les deux rives, prês de I'embouchure du ruisselet, certaines à p!oximité immédiate du Côa. Elles sont orientées à l'Est etcomporte des gravures de bovinés, caprinés

et équidés obtenues par piquetage et abrasion. Vale de Figueira (fig.l, n° 17)

Elle s'ouvre dans les schistes, sur Ia rive gauche du Côa. Sonparcours, légêrement sinueux, orienté préférentiellement vers l'Ouest-Est, débute à environ 420 m d'altitude et descend jusqu'à Ia cote 120. Son profil transversal est en forme de V

aux versants três accentués. Son profillongitudinal suit une inclinaison progressive et marquée.

Trois raches à motifs paléolithiques se situent sur Ia rive gauche de l'embouchure du ruisselet. L'une d'elles, en contact avec les eaux du Côa, se trouve aujourd'hui partiellement subm~rgée. Les panneaux sont orientés au Sud-:Est et au Sud. Les gravures offrent un ample répertoire iconogra-phique d'ou ressortent les bovinés. suivis par les équidés. Les dessins ont été obtenus par piquetage, abrasion et incision. Cette demiêre technique est préférentiellement associée à des contours simples. Dans certains cas, on observe une combinaison des trais techniques sur une seule figure.

Canada do Inferno (fig. 1, n° 15)

lI. s'agit d'un des plus importants ensembles.de gravures de Ia région, distribué sur les aftleure-ments de Ia rive gauche du Côa, orientés Sud-Nord, à l'endroit ou Ia vallée, aux versants três accentués, est plus profonde et abrupte. Avant Ia montée des eaux de Ia retenue de Pocinho, les gravures s'ob-servàient sur les deu x rives, à l'embouchure du ruisseau éponyme formant une vaste crique. Oans ce secteur, le profil transversal de Ia vallée est en V. Les gravures se situent à une altitude variant entre 225 et 100 m. Une grande partie d'entre elles est actuellement submergée.

Sur les rives, on trouve des affleurements de schiste offrant de grandes surfaces verticales gra-vées, préférentiellement orientées au Sud-Est et au Sud. La plupart des gravures occupent les affleure-ments inférieurs, à proximité de l'ancien cours du Côa. La concentration Ia plus importante se situe dans Ia petite crique, à l'embouchure du ruisselet qui descend de Ia zone actuellement occu~e par les carriêres de Paio ayant éventuellement causé Ia destruction d'ensembles en amont.

36 raches décorées ont été recensées (Baptista et Gomes 1995, 1997 : 217-254, 261-297). Elles renferment 146 motifs paléolithiques identifiés à ce jour. O'un pointde vue technique, un peu plus de Ia moi ti é d'entre eux sont obtenus par incisions, le plus souvent multiples et striées, le reste, par piquetage et parfois par abrasion. Ou point de vue thématique, les bovinés, généralement piquetés mais également abrasés, prédominent. Viennent ensuite les équidés,' les cervidés (principalement

incisés) et, dans une proportion semblable, les caprinés (incisés pour les deu x tiers) (Baptista et. Gomes 1995 : 374-376, 1997: 254). On peut affir-roer qu'à cet endroit toutes les périodes de l'art gla-ciaire du Côa sont représentées, depuis le Gravettienjusqu'au Magdalénien (Baptista 1999a).

Farizeu (fig. 1, n° 18)

Ce site occupe une courbe prononcée de Ia rive gauche duCôa. Les affleurements s'associent à une petite dépression presque droite, creusée dans Ies schistes et orientée préféreritiellement Ouest-Est. Cette dépression se déveIoppe entre environ 380 et 120 m, altitude à laquelle elle se jette dans lé Côa. Le profil transversal est en V abrupt ; le profillon-gitudinal suit une inclinaison accentuée.

Les raches décorées, partiellement submer-gées, se situent au fond du talweg. Le dispositif iconographique se compose de six raches à décor zoomorphe obtenu par piquetage. li es~ difficile d'iden-tifier les especes vu le mauvais état de conservation des figures; Ces raches n'ont pas encare été étudiées. Ribeira de Piscos (fig. 1, n° 19)

Ce site regroupe différentes raches dispersées prês de I'embouchure du ruisseau ~"fsur Ia rive gauche du Côa. La vallée de Ribeira de Piscas est três profonde et son ruisseau s'aIimente d'autres cours d'eaux mineurs. Le profiI transversal en V ouvert montre des versants pIus abrupts prês de I'embouchure ou se situent Ies parois de schiste Vale de Videira (fig. I, n° 16)

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orientées à l'Ouest et au Nord-Ouest (Baptista et Gomes 1997: 327-406). Jusqu'à présent, treize coches ont été étudiées. 11 s'agit donc de données archéolo-giques préliminaires. Le piquetage dépasse de pres-que 50% l'incision. Les caprinés, suivis des équidés, obtenus presque exclusivement au moyen du pique-tage, sont les themes les plus représentatifs. Viennent ensuite les cervidés, majoritairement incisés, et les bovinés, ces derniers presque exclusivement pique-lés. En ce qui concerne Ia distribution spatiale, on distingue deux groupes : l'ensemble aval, aux cervi-dés dominant, majoritairement incisé (filiformes, abrasion et grattage) ; l'ensemble amont, ou le pique-tage est prépondérant et ou le bestiaire est représen-té, par ordre d'importance décroissante, par les caprinés, les équidés, les bovinés et les cervidés (Baptista et Gomes 1997: 364-365). La chronologie proposée pour ce site s'étend du Gravettien au Mag-dalénien (Baptista 1999a, 1999b).

gravées, à une altitude variant entre 130 et 170 m. Dans ce secteur, les eaux du ruisseau suivent un profiI doux. La vallée est ires sinueuse et orientée préférentielIement au Sud-Ouest/Nord-Est.

Les raches décorées, situéessur Ia rive du Côa, se trouvent entre 130 et 180 m. Le Côa qui, à cet endroit, dessine une large courbe, a creusé une ample valIée aux versants peu accentués. De toute Ia région étudiée, ce secteur peut être considéré comme Ie moins encaissé et Ie plus ouvert sur Ia plate-forme supérieure.

23 raches à motifs paléoIithiques réparties en trais ensembles y ont été découvertes (Baptista et Gomes 1997 : 307-326)1°. EIIes se situent toutes sur les rives gauches des vallées de Piscas et du Côa. Les premieres sont orientées au Sud-Est, Ies secondes au Sud. Les themes sont tres variés : caprinés, équi-dés, bovinés, cervidés et différentes figures humaines mascuIines. Plusieurs techniques ont été utiIisées : piquetage, abrasion (cette derniere pour accentuer Ies motifs préalablement piquetés), fiIiformes à contour sim pIe et intérieurs striés. 11 est possibIe que Ia chronologie de cet ensembIe, comme à Canada do bzferno, embrasse une grande partie du cycle paléolithique du Côa.

Faia (fig. 1, n° 22)

C'est le site le plus méridional du Côa et le seul sur granito L'ensemble se situe le longdes deu x rives du Côa qui, dans cette partie, sont linéaires et orien-tées sud-nord. La vallée devient ici beaucoup plus étroite et encaissée, aux versants três accentués et par endroits verticaux. Le profil transversal répond à une morphologie en V. Le lit, presque sec en été, suit un profillongitudinal horizontal, passablement acci-denté et chaotique à cause des grands blocs qui l'en-combrent et dont un grand nombre a été poli par l'érosion fluviale. Les panneaux paléolithiques se situent à environ 200 m d'altitude.

À cet endroit, on observe un abri gravé et un panneau à gravures et peintures (roches 6 et 7). Les

peintures ont été conservées grâce à une cavité

rocheuse qui les a préservées de l'érosion. La gra-vure répond à Ia technique de l'abrasion à sillon large et profond. La peinture, partiellement super-posée aux gravures, est de couleur rouge. L'en-semble est composé de six bovins, un cheval et un caprin de taille quasiment naturelle. L 'attribution chronologique que naus proposons pour ces figures absolument exceptionnelles dans le contexte de l'art du Côa -parce que gravées et peintes -cor-respond au Gravettien ou au Solutréen si naus éta-blissons un parallêle entre les superpositions de Ia grotte de Llonín et les remarques de Fortea Pérez (1994: 212-214).

Quinta da Barca (fig. I, n° 20)

Les caractéristiques géologiques et géomor-phologiques de Ia vallée du Côa sont ici presque identiques à celles que I'on observe en face, à Penas-cosa (pl. h.-t. I), à ceci pres que les raches se situent ici sur Ia rive gauche du Côa et sont orientées à l'Est et au Sud-Est, et qu'elles se situent plus en retrait du Côa, le long de Ia rive gauche du ruisselet Quinta da Barca, presque toujours tari.

25 raches à motifs paléolithiques y ont été identifiées. Techniquement, thématiquement, sty-listiquement et chronologiquement, les caractéris-tiques de cet ensemble sont similaires à celles de Penascosa (Baptista 1999a, 1999b).

Penascosa (fig. 1, n° 21)

Le dispositif iconographique se distribue sur les schistes de Ia rive droite du Côa, entre les cotes 220 et 140, pres d'une courbe ou verte de Ia riviere, dans le sens Nord-Ouest/Sud-Est (pl. h.-t. I). L'érosion et les sédiments ont formé ici une. ample plage fIuviale. Les raches gravées, dispersées, se situent dans Ia ione Ia plus large et ou verte de Ia vallée, face à Ia plage tluviale et avant que Ia vallée ne commence à se rétrécir. Le profil de cette demiere oftre une mor-phologie en U ouvert, aux versants marqués, quoique légerement moins accentué sur Ia rive gauche.

On compte 22 raches gravées paléolithiques

Breve analyse des données

.:~

Un total de 22 sites d'art paléolithiqye a été trouvé jusqu'ici dans Ia région du Côa (fig. I). La

10 Un pr.:mjcr groupc. I.: plus abondant. se situe prcs d.: I'.:mnl'uchur.:. au nas dc Ia rive gauche d.: Ia vallée de Piscos et avant Ia dernicrc cournc ; un second groupc se situe sur Ia rivc gauchc du Côa. li proximité de I'embouchure ; un dernier groupe,

(15)

196 'AR'r I'ALtoLlTHIQUE A CAIR LlBRE

quantité des roches gravées, ainsi que les motifs représentés sur chacune d' elles, varie beaucoupll. La totalité des roches identifiées jusqu'en 1999 est de 154, dis-tribuées ainsi : Vale da Casa = 1 roche ; Vale de Cabrões = 5 roches ; Vermelhosa = 8 roches ; Vale de José Esteves = 5 roches ; Alto dtl Bulha = I roche ; Ribeiro de Urros = I roche ; Vale de João Esquer-do = I roche ; Quinta das Tulhas = I roche ; Moinhos de Cima = 5 roches ; Broeira = 2 roches ; Vale de Moinhos = 2 roches ; Canada da Moreira = 2 roches ; Meijapão = 2 roches ; Rego da Vide = 4 roches ; Canada do Amendoal = I roche ; Canada do Inferno = 36 roches ; Vale de Videira = I roche ; Vale de Figueira = 3 roches ; Farizeu = 6 roches ; Ribeira de Piscos = 23 roches ; Penascosa = 22 roches; Quinta da Barca = 25 roches ; Faia = 2 roches.

Tous les sites, à I'exception du pJus méridional, se trouvent dans les schistes 'si caractéristiques de Ia région. Faia, le seul site présentant simultanément des gravures et des peintures paléolithiques, se localise dans une zone granitique. La configuration géomorphologique des dif-férentes implantations répond à un même type d'action fluviale. Ainsi les différents sites artistiques peuvent être regroupés selon leur degré d'érosion et leur paysage d'inscription : vallée ou simple sion (figs. 2 et 3). Le groupe des

dépres-sions se compose de six sites : Broeira, Canada da Moreira; Meijapão, Rego da Vide, Canada do Amendoal et Farizeu. CeIui des vaIIées IatéraIes du Côa et du Douro comprend dix sites : Vale de Cabrões, Vermelhosa, Vale de José Esteves, Alto da Bulha, Ribeira de Urros, Vale de Moinhos, Vale de Videiro, Vale de Figueira, Ribeira de Piscos et Vale da Casa amont. Quant au groupe des rives du Côa, iI comporte huit sites : Quin-ta das Tulhas, Rego da Vide, Moinhos de Cima, Ribeira de Pis-cos, Penascosa, Quinta da Barca, Faia et Canada do Inferno.

D'autre part, nous nous sommes intéressés à Ia position des sites vis-à-vis de l'unité hydroIogique à IaqueIIe iIne rattachent (Côa ou Douro; figs. 4-6). On dénombre cinq sites sur Ia rive droite du Côa (Quinta das Tulhas, Broeira, Meijapão, Canada 10-9."..,.

8-

7-

65

-

4-

32 -

1'-0--

--dépression vallées latérales vallée du Côa Figure 3. Foz Côa. Portugal,' distribution des sites d'art rupestre dans leur contexte géomorphologique,

-11 À l'heure actuelle, il est difficile de comptabiliser le nombre total de motifs paléolithiques existant dans chaque site étant donné qu'il reste un assez grand nombre de roches à relever et à étudier.

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L'ART PAL~OLlTHIQUE OANS LA VALÚE OU CÓA (PORTUGAL) 197

do Amendoal et Penascosa), un sur Ia Tive droite du Douro (Ribeira de Urros), un sur lesdeux rives du Côa (Faia), neuf sur Ia Tive gauche du Côa (Moinhos de Cima, Vale de Moinhos, Rego da \lide, Canada do Inferno, Vale de Vzdeiro; Vale de Figueira, Farizeu, Ribeira de Fiscos et Quinta da Barca) et six sur Ia Tive gauche du Douro (Vale da Casa amont, Vale de Cabrães, Vermelhosa, Vale de José Esteves, Alto da Bulha et Canada da

Moreira). '

Treize des quinze cours d'eaux sont sinueux. Les dépressions de Broei-ra, Canada da Moreira et Rego da Vide sont rectilignes.

Les profils des vallées tendent à une grande homogénéité. Les profils transversaux sont préférentiellement en V, à I'exception de Broeira, Penascosa et Quinta da Barca qui sont en U. Cette morphologie s'associe à des versants três accentués, Vale da Casa, à versants modérés, se démarquant légêrement.

Les altitudes des panneaux décorés varient de 400 m environ (Canada da Moreira) à 100-150 m environ pour Ia majorité des autres sites (fig.7). Treize sites se localisent entre 100 et 150 m (Quinta das Tulhas, Rego da Vide, Moinhos de Cima, Vale de Videiro, Ribeiro de Urros, Broeira, Vale de Figueira, Farizeu, Vermelhosa, Vale de José Esteves, Ribeira de Fiscos, Vale de Moinhos et Canada do Inferno) ; sept varient entre 151 et 200 m (Penascosa, Quinta da Barca, Vale de Cabrães, Vale da Casa, Meijapão, Canada do Amen-doal et Faia) ; un seul se positionne à 250 m (Alto da Bulha) et un autre à 400 m (Canada da Moreira).

Figure 4 -Foz Côa, Portugal: localisation des sites d'art rupestre. Triangle = rive droite ..cercle = rive gauche ..carré = les deux rives.

9~

8~

7~

.rive droite .rive gauche o les deux rives

7 ':"'--: ' ~'" '" c~;"'~ "~ 5 .' .c,o,;;c"c C:é c' 4 ~

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6 5 4 o o Côa Douro

rive gauche Ics dcux rivcs rive droite

Fi,{,'llr(' -'). Foz C()a, P()rtll.{,'(ú : di.vtribll-tiO1/ d('.1 ,ite.v d'art nlpe.\1re dll Côa et dll D()lIro.

Fi,l,'ure 6. Foz Côa. P()rtuRal d'art rupe.\"tre.

(17)

198 12 10 8 6 4 o bas. haut moyen

Figure 8. Foz Côa, Portugal: distribution des sites d'art rupestre en fonction de leur position sur le versant.

;j

Figure 9. Foz Côa, Portugal: orientation des sites d'art

rupestre.

La position relative des sites sur les versants a également été considérée. Dans deux cas, ils se trouvent dans Ia partie haute (Alto da Bulha et Canada da Moreira) ; dans trais autres ils se trou-vent à mi-pente (Canada do Amendoal, Meijapão et Vale da Casa amont) ; dans onze cas au bas du versant (Vale de Cabrões, Vermelhosa, Vale de José Esteves, Ribeira de Urros, Broeira, Vale de Moin-hos, Rego da Vide, Vale de Videiro, Vale de Figuei-ra, Farizeu et Ribeira de Piscos) (fig. 8).

Quatre panneaux se situent sur Ia Tive droite (Vale da Casa, Ribeira de Urros, Meijapão et Vale de Videiro), sept sur Ia Tive gauche (Vale de Cabrões, Vermelhosa, Vale de José Esteves,-4.Jto da Bulha, Canada da Moreira, Canada do Amendoal et Vale de Figueira) et quatre sur les deux rives (Broeira, Vale de Moinhos, Rego da Vide et Ribei-ra de Piscos).

L'orientation des panileaux constitue le der-nier facteur considéré (fig. 9). Dans Ia moitié des sites étudiés, les motifs s'orientent dans une double direction : quatre à l'Est (Vale da Casa amont, Moinhos de Cima, Rego da Vide et Quinta da Barca) ; dix au Sud-Est (Quinta da Barca, Vale de José Esteves, Canada do Inferno, Vale de Figueira, Ribeira de Piscos, Vale de Cabrões, Alto da Bulha, Canada da Moreira, Canada do Amen-doal et Faia) ; un au Nord (Vale de Moinhos) ; neuf au Sud (Vale de Moinhos, Ribeira de Urros, Broeira, Vale de José Esteves, Canada do Inferno, Vale dé Figueira, Ribeira de Piscos, Vermelhosa et Meijapão) ; un au Nord-Est (Broeira) ; deux au Sud-Est (Vermelhosa et Meijapão) ; deu x à l'Ouest (Quinta das Tulhas et Penascosa) .et un au Nord-Ouest (Penascosa).

Eléments pour une analyse spatiale de

l'art du Côa

Ainsi que I' affinnent Ies tenants de Ia "percep-tion ambiante" ou de Ia "percep"percep-tion du paysage", I'anaIyse spatiaIe peut être évaIuée en fonction des éIéments visueIs qui Ia composent, notamment Ia fonne, Ia couIeur, Ia dimension et Ia co.nstitution. Dans Ie cas de Ia région du Côa, on p:êut dire que, maIgré I'homogénéité d'un paysage monotone, Ia fonne des vaIIées et dépressions produites par I'éro-sion hydrique est I'éIément Ie pIus variabIe. Cette variabiIité est due à I'âge des reIiefs ainsi qu'à I 'existence de fractures tectoniques à I' origine du

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L'ART PALP.OUTHIQUE OANS LA VALlÉE OU COA (PORTUGAL) 199

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riviere Picão qui, à son tour, se jette dans le Douro, est le seul qui échappe à cette regle. À cette exception pres, Ia totalité des ensembles graphiques ne s'éloigne guereplus de 300 m, soit du Côa, soit du

Douro.

La distribution des sites rupestres est discontinue le long des plus impor-tants COufS d'eau. Selon les données dont nous disposons, une plus grande concen-tration (19) est à signaler sur Ia partie Ia plus septentrionale, alors que dans Ia moitié méridionale, le nombre est consi-dérablement inférieur (3). La dispersion des sites dans Ia partie nord est linéaire et lâche, sans concentration spéciale.

L'absence manifeste de sites dans Ia zone méridionale est une donnée impor-tante. L'homogénéité morphologique du paysage a déjà été signalée. La seule variation observée réside dans Ia nature des supports géologiques qui

condition-nent des comportements graphiques dif-férents. Ainsi, le nombre des sites et des motifs varie considérablement entre Ia zone des schistes et ceife des granites : Ia plus grande dureté et irrégularité de ces dern.iers diminue les possibilités d'exécu-tion graphique des motifs paléolithiques par rapport aux schistes. Pour Ia zone des schistes, I'existence de trois types de for-mations introduit une diversité. L'associa-tion des schistes avec des minéraux siliceux (quartz et micas principalement) augmente considérablement du Nord au ,". Sud. Cette augmentation implique une dureté et irrégularité supérieures des Suf-faces, caractéristiques bien visibles dans Ia zone de Ia formation de Rio Pinhão. Il estévident que cela diminue l'aptitude de ces coches à supporter des graphies paléo-lithiques.

La dispersion des productions graphiques selon leur méthode d'exécution technique atteste de comportements différenciés. La localisation ponc-tueIle des peintures, ainsi que les problem~s inhé-rents à sa conseryation, nous amenent à ne pas valoriser ceIle-ci, en I'état actuel de nos recherches, du moins avant que des études spécifiques permet-tant de déterminer l'éventueIle présence de dépôts colorants microscopiques conservés à l'intérieur des sillons ne soient entreprises. ., '~f

L'analyse des différentes techniques de gravu-re permet de signaler des similitudes et"des diffé-rences dans leur distribution spatiale (fig. 10). En premier lieu, on observe une distribution semblable du piquctagc ct de I'abrasion à sillons profonds et l~rges : le premier se limite à I'ensemble des sites

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tracé des cours d'eaux. C'est donc un paysage carac-térisé par des formes verticales et escarpées mar-quant les transitions entre des plateaux au modelé dou x et les fonds des vallées. Au contraire, Ia cou-leur, Ia constitution et Ia dimension propres de ce paysage sont monotones et régulieres. La variabili-té de Ia forme est donc le seul élément qui introduit une certaine différenciation dans le paysage,

L'existence de deux grandes vaies d'eau, le Côa et te Douro, conditionnent l'emplacement des sites rupestres, tousleurétant étroitement liés (fig. I). Certains te sont d'une façon directe, en se situant sur un des versants ou sur une des rives ; d'autres de maniere indirecte, dans des vallées latérales ou dépressions qui y débouchent. Le site de Canacla da More;ra, situé dans une dépression qui côtoie Ia

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Figure 11. Foz Côa, Portugal: localisationdes sites d'art rupestre en fonction de Ia densité des figures. Carré = forte densité ..triangle =

densité moyenne ..cercle = faible densité.

compris entre Rego da Vide, Penascosa et Quinta da Barca; le second étend son territoire jusqu' à Faia, à l'exception de Farizeu. En revanche, Ia gra-vure filiforme se rencontre sur tout le territoire, depuis Vale da Casa amont jusqu'à Piscas et Penascosa, à l'exceptiop de Faia, pour des raisons évidentes. Les contours multiples associés à Ia gra-vure striée s'étendent sur tout le teiritoire signalé, à quelques exceptions ponctuelles prês concemant quelques sites rnineurs. Les figures obtenues au moyen d'incisions filiformes à contour simplepré-sentent une répartition plus réduite, cette technique n' étant pas observée dans les sites localisés aux extrémités du territoires (Vale da Casa amont, Penascosa et Quinta da Barca).

D'une façon générale, l'importance quantitati-ve des ensembles artistiques (nombre de motifs et

densité des panneaux gravés) semble détermlnée par l'unité paysagere ou struc-ture géomorphologique (dépression, val-lée latérale et valval-lée d'un cours d'eau plus importaQt -le Côa) (fig. 11). Les ensembles exprimant Ia plus forte

identi-té sont Penascosa, Quinta da Barca,

Ribeira de Piscos et Canada do Inferno. Trois de ces sites se trouvent sur les rives du Côa, quant à celui de Ribeira de Pis-cos, ses panneaux sont davantage situés sur les rives du Côa que sur le ruisseau j' proprement dito Comme cela a déjà été signalé (Zilhão 1997 : 27), Penascosa, Quinta da Barca et Canada do Inferno sont associés à des plages fIuviatiles. En ce qui concerne les ensembles de Piscos, (i) leur proximité par rapport aux dépôts sableux de l'embouchure, (ii) le profil longitudinal horizontal du fond de Ia val-lée, et (iii) Ia largeur du Côa à sajonction avec le Piscos, sont des éléments consti-tutifs d'un paysage semblable à celui des trois autres sites, quoique doué d'une identité moins forte.

Les ensembles les plus fiches en

représentations se rencontrent aux abords du Côa (fig. 11). Parmi les plus pauvres en représentations (Vale da Casa amont, Alto da Bulha, Ribeiro de Urros, Quinta das Tulhas, Broeira, Canada da Morei-ra, Maijapão, Canada do Amendoal, Rego da Vide, Vale de Videiro et Fari-leu), six s'inscrivent dans des dépres-sions, quatre dans des vallées latérales et un seul est en rapport direct avec le Côa (Rego da Vide, que l'on peut presque considérer comme un prolongemeilt aval de Canada do Inferno). Entre ces deux extrêmes, six sites, dont cinq dans des vallées la~érales et un sur Ia Tive du Côa, se caractérisent par une richesse moyenne (Vale de Cabrões, Vermelhosa, Vale de José Esteves, Moin-hos de Cima, Vale de MoinMoin-hos et Vale de Figueira). Une autre observation montre que les sites pauvres en représentations ont tendance à se loca-liser sur les rives droites du Côa ou du Douro. Des sept sitesconcernés, six sont peu caractérisés et un seulement (Penascosa) contredit cette observation. En revanche, Ia Tive gauche présente une plus gran-de variabilité.

En ce qui concerne l'emplacemen~ dr-s motifs, il existe un lien entre Ia technique li' e~ution et Ia localisation des sites dans les deux unités hydrolo-giques majeures. La fréquence du piquetage et de l'abrasion est plus grande sur Ia rive gauche, Penas-cosa étant une fois deplus l'exception (fig. 10).

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L'ART PAL~OUTHIQUE OANS LA VAlÚE OU COA (PORTUGAL) 201

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Figure

12. Foz Côa, Portugal: localisatión des sites comportant desfigures de cervidés à contours multiples et intérieurs striés.

Art ropestre et aménagement do paysage

La forte anthropisation graphique paléoli-thique du paysage de Ia région Ia plus septentrio-nale du Côa et de Ia zone de confluence du Douro, nous amêne à penser que l'idée de l'aménagement paléolithique du paysage doit être considéré et entenduc dans le sens modeme du concept. Déjà à I'époque le paysage a été compris comme pour-voyeur de ressourcel3, aménagé graphiquement et três probablement étroitement liéc aux activités cynégétiques ct halieutiques. Cette f~é

anthropi-basse altitude (principalement entre 100 et 200 m, figs. 7 et 8), signale une fois de plus, et d'une façon directe, le lien entre les manifestations graphiques (quelle que soit leur taille) et les cours d'eau. Si l'on ajoute à cela Ia localisation préféren-tielle des graphismes aux bas des versants, notarnrnent dans le cas des dépressions et des vallées latérales, soit dans les zones plus proches d'un cours d'eau pérenne comme le Côa et le Douro, Ia tendance signalée gagne en consistance.

À titre d'exemple, afio de pouvoir observer d'éventuels modeles de distri-bution, Ia distribution spatiale du theme des biches striées à tracés multiples a été analysée (Qg. 12). D'un point de vue géomorphologique, on les observe, soit dans des stations situées sur le Côa (Quinta das Tulhas, Canada do Inferno, Penascosa et Quinta da Barca), soit dans les vallées latérales du Douro (Vale de Casa amont, Vale de Cabrões, Vale de José Esteves et Vermelhosa) ou du Côa

(Vale de Moinhos et Ribeira de Piscos) et dansdes dépressions (Canada do Amen-doal). Cette variabilité se retrouve égale-ment dans Ia concentration des motifs par station. Si l'on considere leur empla-cement par rapport aux cours d' eau, elles se distribuent autant sur Ia rive droite (7) que sur Ia rive gauche (3). L'association avec les techniques de piquetage et d'abra-sion est occad'abra-sionnelle (Ribeira de Piscos~ Penascosa et Quinta da Barca). En conclu-sion, aucun modele de distribution n'émer-ge : l'association des biches striées avec les formes de paysages et les différentes varié-tés graphiques et techniques présente un j degré considérable de variabilité.

L'orientation des' panneaux et de leurs motifs est également variable. L'étude a démontré une prédominance des directlons sud et sud-est (fig. 9). Elle ne peut être rnise en relation avec aucun autre facteur, qu'il soit paysager ou graph~queI2.

L'orientation des cours d'eaux et Ia morpholo-gie des profils transversaux et longitudinaux ne révele pas davantage de liens particuliers avec lés représentations graphiques. On a pas non plus pu observer un rapport évident entre Ia rive de l'unité géomorphologique ou se trouvent les manifesta-tions el d'autres éléments paysagers ou graphiques.

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12 Le conditionnement possible des orientations prédominantes des failles tectoniques {Nord-Nord-E~t/Sud-Sud-Ouest, Nord-Sud, Nord-Nord-Ouest/Sud-Sud-Est et Nord-Ouest/Sud-Est) a été exploité afin de valoriser le rôle de celles-ci dans I'orientatión des motifs. Ll:s résultais ont été négatifs.

13 Le fait Jl: traiter le paysage l:omme une ressource peut également contribuer à en faire quelque chose Je monumental, notam-ment par I'art rupestre.

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Figure 3.  Foz Côa. Portugal,'  distribution des sites d'art  rupestre dans leur  contexte géomorphologique,
Figure  4  -Foz  Côa, Portugal:  localisation  des sites d'art  rupestre.
Figure 9. Foz Côa, Portugal: orientation des sites d'art rupestre.
Figure 11. Foz Côa, Portugal:  localisationdes sites d'art  rupestre en fonction de Ia densité des figures

Referências

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