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Autoritarisme portugais et autoritarismes européens Autor(es): Payne, Stanley G.

Publicado por: Imprensa da Universidade de Coimbra URL

persistente: URI:http://hdl.handle.net/10316.2/41973 DOI: DOI:https://doi.org/10.14195/2183-8925_16_1 Accessed : 29-Oct-2022 02:25:09

impactum.uc.pt

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STANLEY G. PAYNE5 Revista de Historia das Ideias

Vol. 16 (1994)

AUTORITARISME PORTUGAIS ET AUTORITARISMES EUROPEENS

Il est normal dans l'analyse de l'histoire politique portugaise de la première moitié du vingtième siècle d'utiliser certains termes, adjectifs ou concepts qui sont plus ou moins les mêmes dans toutes langues, qu'il s'agisse du français, de l'anglais, de l'allemand, de l'espagnol ou même du portugais. Ces termes, qui sont presque des clichés, sont ceux de "conservateur", "droitiste", "rural",

"traditionnel", "pré-moderne" où au moins "pré-contemporains", et souvent ils ne sont pas d'ailleurs inexacts. Mais je voudrais approcher l'histoire politique portugaise et le phénomène de l'autoritarisme au Portugal à travers, premièrement, certaines considérations assez différentes qui sont celles de "précocité" et de

"diversité". La justification réside dans le fait qu'il me parait douteux d'analyser tout phénomène en termes d'une réduction économique ou par l'exagération d'un seul facteur idéologique.

Ainsi l'historien oublie souvent que — en comparaison avec la plupart des pays européens non-industrialisés — l'histoire politique portugaise a été distinctive dans sa propension à introduire des formes et des systèmes politiques nouveaux à un niveau de développement plus précoce que dans les cas de presque tous les pays du centre, du sud, ou de l'est de l'Europe. On pourrait dire que cela est une caractéristique des pays de la péninsule ibérique, mais en certaines situations elle est plus typique du Por-

* Universidade de Wisconsin (E.U.A.)

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tugal que de l'Espagne. Ici je ne me réfère pas aux gloires prétérites de l'exploration ou de la thalassocratie mais à des expériences beaucoup plus contemporaines telles que l'introduction d'une monarchie constitutionelle peu après la France et l'Espagne, et en surpassant l'Espagne et tous les autre pays du sud, du centre ou de l'est par la défaite totale du défi contrerévolutionnaire de l'Ancien Régime dès bonne heure, suivi un peu plus tard par le succès relatif de la stabilisation du libéralisme (dit "élitiste" ou "censitaire") bien avant que l'Espagne ou d'autres pays, et finalement suivi par la nouveauté relative de l'introduction du troisième régime républicain en Europe et le premier en un pays non-industrialisé ou économiquement sous-développé. Il ne serait pas possible de capter le drame, la problématique ou l'intensité des problèmes publiques au Portugal en insistant seulement ou simplement sur les effets économiques conjoncturels. Les forces politiques portugaises ont été souvent poussées par des facteurs culturels, idéologiques et idiosyncratiques beaucoup plus sophistiqués et précoces qu'on l'a normalement admis.

Cette même précocité se retrouve dans la phénoménologie de l'autoritarisme — et du proto-autoritarisme — qui est, d'ailleurs, marquée au Portugal par une diversité considérable. Le nombre des appels ou des projets pour une alternative autoritaire était si considérable pour un pays des dimensions du Portugal qu'une brève taxonomie de ces projets serait peut-être utile avant d'initier la discussion. Une telle taxonomie devrait au moins comprendre dix exemples — et probablement plus encore que j'ai méconnu—

avant le commencement de l'Estado Novo: 1 2 3

1) Une série d'appels pour une dictature ou dictateur dits

"modernes" ou progressifs, commençant avec certaines figures de la "Geração de 1870".

2) L'inclination, jusqu'à un certain point, au libéralisme autoritaire ou peut-être réactionnaire depuis 1890, un phénomène plus persistant au Portugal qu'en Espagne ou en Italie.

3) La tactique paramilitaire des républicains, devenue plus ou moins normale, comme practiquée par la "Carbonaria", les divers battaillons de volontaires et les "formigas".

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Autoritarisme Portugais

4) La menace du prétorianisme militaire — beaucoup moins fréquent dans le XIX siècle qu'en Espagne, mais plus insistant après 1910, commençant avec les efforts de Paiva Couceiro et alors le "Movimento das Espadas" en 1915.

5) Le nouveau mouvement et doctrine de l'Integralismo Lusitano, copié en grande partie du maurrasisme français.

6) Le courant du catholicisme corporatiste.

7) Le premier essai de la "Republica Nova" de Sidónio Pais.

8) Le fascisme plus ou moins générique, initié par des groupuscules en 1923.

9) La formation d'une nouvelle droite radicale en "Liga Nacional 28 de Maio", en 1928.

Je reconnais bien, en présentant cette petite taxonomie, que l'on pourrait objecter que certains de ces exemples ne sont pas complètement autoritaires, que dans le cas du paramilitarisme républicain le but était toujours un libéralisme semi-démocratique, ou que même avec les révoltes de Paiva Couceiro ou la "Monarquia do Norte" le but était la monarchie constitutionnelle et pas une dictature nouvelle — mais néanmois avec beaucoup de qualifications, c'est important de reconnaître la diversité de practiques et doctrines autoritaires au Portugal. D'ailleurs la liste n'est pas complète.

On pourrait demander néanmoins s'il y avait quelque chose ou quelques traits plus communs ou caractéristiques — quelque chose typiquement portugaise — capables d'unifier au moins un certain nombre de ces manifestations. S'il y avait une telle caractéristique, je dirais qu'elle se trouve probablement dans la tendance à rejeter les manifestations plus extrêmes ou radicales de l'autoritarisme en faveur des expressions plus modérées.

Les appels pour un dictateur "progressif" et "modernisant"

dans les dernières années du XIX siècle n'étaient pas limitées au Portugal, mais on les écoutait avec une insistance égale en peu d'autres pays. Comme l'a écrit Vasco Pulido Valente:

"Tanto D. Luís como D. Carlos foram constantemente assediados por vários candidatos a ditadores. Na década de 1880, pelo grupo de Oliveira Martins, que se dizia portador de uma 'Vida Nova'. Na década de 1890, pelos 'endireitas' de Franco e Lopo

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d'Ávila, assim chamados porque, evidentemente, se propunham 'endireitar' as coisas. Mais tarde, pelo pretenso 'herói de Chaimite' e da oficialidade 'africanista', Mouzinho de Albuquerque. E até o chefe do Partido Republicano, José Falcão, a certa altura incitou D.

Carlos a fazer uma revolução 'de cima' para 'salvar' a Pátria'^1).

Ces projets étaient bien similaires aux appels occasionnels faits par Joaquín Costa et certains "Régénérateurs" en Espagne pour un "cirujano de hierro", le chirurgien de fer que pourrait remédier les défets du pays. Tout ça, on peut le dire, était relativement typique de certains courants de fin-de-siècle, mais cependant ces appels ont paru plus persistants au Portugal qu'en autre part. À Lisbonne, le gré de désespoir et de frustration était probablement plus élevé.

Un aspect de l'histoire de libéralisme relativement négligé est l'histoire des projets de ce qu'on pourrait terminer le "libéralisme autoritaire" ou "réactionnaire". Je me réfère non à la normale résistance à des nouveautés qu'on encontre normalement entre les libéraux du type conservateur, mais aux projets d'introduire des limitations nouvelles de type plus autoritaire dans un libéralisme existant, ou de retourner à une forme historique beaucoup plus restrictive du libéralisme. Les exemples en Europe du XIX siècle sont innombrables, dès le gouvernment de Bravo Murillo en Espagne en 1853 jusqu'au projet de Bismarck, en sa dernière année au pouvoir, de restreindre la constitution allemande. Entre les cas les plus nets, la crise italienne de 1898-1900 et le fameux projet de Sidney Sonnino dans son article "Torniamo alio Statuto".

Au Portugal il y eut de nombreux exemples dans les vingt dernières années de la monarchie, commençant avec la réponse à

"l'Ultimatum" et le gouvernement du Gral. João Crisóstomo, passant en suite par les brèves "dictatures" — comme on disait à l'époque — de Hintze Ribeiro, terminant avec l'expérience du premier des trois dictateurs luso-hispaniques de ce siècle portant le nom Franco en 1907-08. Nous pouvons dire que les tentations du

"libéralisme autoritaire" étaient typiques des problèmes associés à l'évolution du libéralisme historique et la transition à un système plus démocratique, mais les exemples sont proportionnellement

0) Vasco Pulido Valente, O poder e o povo, Lisboa, 1982, p. 20. Entre les républicains, peut-être le plus insistant fut Bazilio Teles, comme dans son Do Ultimatum ao 31 de Janeiro, Porto, 1905.

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Autoritarisme Portugais

plus fréquents au Portugal, de l'Ultimatum à l'Estado Novo. Ils sont plus fréquents parce que cette transition était inévitablement plus lente au Portugal à cause des conséquences des problèmes fondamentaux de structures et de transformations économiques.

Le quatrième exemple mentioné — le républicanisme protomilitaire — n’est pas um exemple de l'autoritarisme pur, et peut-être aussi compris comme une phase du développement politique pendant la transition vers un système semi-démocratique.

D'un côté, il y avait un parallèle entre les milices libérales du Por­

tugal et de l'Espagne du siècle passé, et de l'autre un parallèle pos­

sible avec les autres pays du sud de l'Europe pendant la première partie de notre siècle, surtout le républicanisme grecque de Venizelos et peut-être — dans une ambiance rurale (mais distincte du Portugal) — avec la paysannerie démocratique de Stamboliski en Bulgarie.

Mais la première manifestation à peu près originale de l'autoritarisme portugais fut sans doute la República Nova. La révolte dirigée par Sidónio Pais était assez compliquée et comprenait des éléments divers et même traditionnels dans une sorte de "pronunciamiento" militaire. Néanmoins, la structure incomplète du governement essayée par Pais révéla des éléments nouveaux assez suggestifs, aussi divers que les résidus du républicanisme libéral, la tentative d'un populisme multi-classiste, une direction présidentialiste et charismatique, de la propagande anti-plutocratique, des projets corporatistes pour les elections et certains aspects de l'économie, et d'autres facteurs encore plus directement autoritaires. On pourrait dire que tout cela avait des racines boulangistes, et présentait une analogie à toute une série d'initiatives charismatiques jusqu'à l'époque de De Gaulle. C'est encore un exemple de précocité en initiatives politiques, parce que

— sauf pour les semi-précédents français — presque toutes les analogies avec d’autres pays datent d’après la guerre mondiale.

Pour l'histoire politique comparée, il vaut aussi la peine de mentionner que c'est la República Nova — pas le mouvement du 28 de Maio — qui forme l'analogie portugaise au regime de Primo de Rivera en Espagne. Dans les deux cas, ils furent les premiers essais d'une espèce de dictature directe. Ces essais furent néanmoins très imparfaits et incomplets, occupant une position plus ou moins intermédiaire entre le parlamentarisme et l'autoritarisme développé, et furent caractérisés par les premiers pas directs dans

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la formation de structures organisationnelles et de concepts idéologiques capables de mobiliser des secteurs centraux de la société. D'autres analogies se présenteraient pendant les années vingts, surtout avec la Grèce et la Pologne.

Il est vrai qu’il y aurait d'autres projets idéologiques plus clairs, proposant des ruptures plus nettes et complètes, avec les formes libérales, comme, par exemple, l'Intégralisme, le corporatisme catholique ou, plus tard, l'autoritarisme ouvert de la

"Liga Nacional 28 de Maio", mais aucun de ces exemples aurait l'occasion d'occuper le pouvoir aussi directement.

Une forme d'autoritarisme dans laquelle il n'y avait nulle précocité au Portugal fut le cas du fascisme générique. Si nous disons que concevablement la première manifestation du fascisme générique au Portugal fut le groupuscule du Nacionalismo Lusitano très brièvement en 1923, un mouvement développé émergerait seulement neuf ans plus tard. Par ce temps, néanmoins, l'Estado Novo serait déjà en procès de formation, tant que, comme a dit Antonio Costa Pinto(2), la cristallisation d'un mouvement fasciste générique et sérieux se trouverait beaucoup plus à la fin qu'aux origines de l'autoritarisme nationaliste au Portugal. Et par conséquent, le fascisme générique au Portugal serait reprimé et contrôllé plus complètement par l'autoritarisme conservateur qu'en les autres cas du sud et l'est de l'Europe.

La débilité du fascisme portugais — comparée pas avec l'Allemagne ou l'Italie mais beaucoup plus avec la Hongrie, la Roumanie ou même l'Espagne — sera peut-être difficile à expliquer ou surprenante. Les écrivains et historiens ont déjà remarqué l'existence antérieure de multiples "pré-conditions": courants forts de nationalisme, l'existence aussi du modernisme culturel et d'un futurisme sympathisant avec le nationalisme, les traumas de la première guerre mondiale, une offensive de la gauche ouvrière (telle qu'elle était), un sens militant de l'anti-communisme, des jeunes officiers militaires politisés par la droite extremiste, le "pré­

fascisme" putatif de Sidonio Pais, la mobilisation politique croissante avant 1926, la crise de légitimité du libéralisme, et finalement l'existence d'un certain nombre de fascistes authentiques.

(2) Antonio Costa Pinto, Os camisas Azuis, Lisboa, 1994.

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Autoritarisme Portugais

Mais cependant tout cela n'a pas suffit, et le Portugal constitue un des cas — comme d'ailleurs les cas de la Grèce et de la Bulgarie

— dans lesquels plusieurs des pré-conditions pour le fascisme existaient, mais dans lesquels il n'y avait pas de fascisme générique important. Car c'est un fait que le système fasciste générique ne joua pas un rôle important en la destruction du système libéral, et les raisons probablement ne sont pas difficiles à expliquer. La clef possiblement était le niveau toujours relativement bas de mobilisation politique et par conséquent l'absence d'une vraie massification de la vie politique, la Première Republique ainsi représentant plutôt la dernière phase du radicalisme petit-bourgeois du XIX siècle que le commencement d'un système de masses du XX siècle. La menace de gauche était bien modeste comparée avec

— par exemple — les pays du centre de l'Europe ou, plus tard, l'Espagne, et les traumas principaux de la guerre s'etaient déjà dissipés. Le Portugal avait émergé de la guerre comme un état vainqueur et content, un pouvoir et empire essentiellement défensif en orientation, peu motivé par les formes plus agressives du nationalisme. Et ici il faut aussi invoquer la structure fondamentale de la société, toujours rurale et principalement pré-industrielle, moins mobilisé ou bouleversée que même dans les cas des pays de l'est comme la Hongrie ou la Roumanie. Et en conséquence l'initiative dans le nationalisme autoritaire avait été assumée par les militaires, comme en Espagne et dans les pays de l'est.

Naturellement, quand l'on se réfère au fascisme et à l'autoritarisme au Portugal en termes généraux, on ne veut pas dire le fascisme générique mais le Salazarisme, et le Salazarisme représentait la victoire d'un autoritarisme modéré et Catholique sur celui d'une droite plus radicale ou militariste, ou génériquement fasciste. Et ainsi la plupart des analystes non-portugais, par exemple, a comparé le Salazarisme pas avec l'Italie ou l'Allemagne, ou même l'Espagne voisine, mais avec les dictatures plus conservatrices et moins fascistes des pays de l'est. Mais si la majorité a raison, la question reste: avec quels régimes de l'est? Si l'on accèpte, par exemple, la définition de Marcello Caetano, selon laquelle le Salazarisme était "liberal-autoritàrio"(3), l'analogie plus proche pourrait etre celle de la Hongrie sous Horthy, qui maintenait

(3) Marcello Caetano, Lições de Direito Constitucional e de Ciência Política 1951-1952, Coimbra, 1952, pp. 176-80, 296. La meilleure analyse brève

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un système pluraliste et electoral assez compliqué. Mais l'état hongrois de Trianon n'était pas du tout un vrai "état nouveau" mais fondamentalment la restoration de la monarchie constitutionnelle et élitiste d'avant guerre sous la forme d'une régence. Le Horthy portugais ainsi ne serait pas Salazar, mais beaucoup plus, Paiva Couceiro et la "Monarquia do Norte".

Egalement il parait qu'il y avait seulement des analogies limitées avec les systèmes autoritaires des monarchies balkaniques comme la Roumanie, la Yugoslavie ou la Grèce. Les dictatures royalistes de Alexandre et Carol présumaient d'utiliser la légitimité royale mais faillirent complètement en effort de construir des systèmes nouveaux et stables, et on pourrait dire la même chose du gouvernement un peu plus réussi du général Metaxas en Grèce.

Plus intéressants sont les cas de la Pologne et de l'Autriche, et peut-être même la première Slovaquie. Le cas polonais sera le sujet d'une autre étude en notre colloque, et ici je voudrais seulement souligner le synchronisme chronologique des deux re­

gimes introduit en 1926, tous les deux initialement avec des buts quelque peu confus, éclectiques et peut-être même limités. Mais le coup d'état de Pilsudski fut un coup direct et aussi sanglant, en ce sens plus similaire au coup portugais de 1917 qu'a l'action presque incontestée qui prit le pouvoir sans lutte dramatique à Lisbonne en 1926.

Le régime polonais qui en résultait était devenu essentiellement un réformisme autoritaire ou une rectification du système établi plutôt qu'une dictature militaire comme au Portu­

gal, un régime qui procédait alors par étapes à des modifications plus sévères et formelles, mais même plus tard avec une nouvelle constitution il n'était pas devenu un état complètement nouveau au sens portugais. Le système polonais demeurait d'un côté plus dominé par les militaires, mais aussi de l'autre plus pluraliste en permettant plus d'une opposition organisée. Et à la fin l'usage politique du régime fut essentiellement reversé par une série de changements démocratiques nouveaux. Le gouvernement de Pilsudski et des "Colonels" était aussi, et ceci en divergence

reflétant ce point de vue est de Manuel Braga da Cruz, "Notas para uma caracterização política do Salazarismo", Análise Social, 18, 72-74,1982, pp.

773-794.

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Autoritarisme Portugais

marquée avec l'Estado Novo, caractérisé par un nationalisme assez dynamique, et un programme de modernisation et de développement industriel très accéléré, caractérisé par la création d'un capitalisme d'état qui donna à l'état polonais dans ses dernières années d'existence la possession d'un pourcentage plus éléve de l'industrie, des finances, et des ressources économiques qu'en tout autre régime capitaliste sauf peut-être en Italie.

Aujourd'hui nous savons que la politique de Salazar n'était pas si complètement immobiliste que l'on avait pensé au temps de la révolution, mais néanmois la différence avec le cas polonais est très marquée. Ainsi les similarités, après celles de la chronologie, se rencontrent dans la direction initialement militaire — presque toujours militaire en Pologne — et surtout par la décision fondamentale d'essayer de combiner un autoritarisme limité avec une continuation partielle d'un système électoral semi ou pseudo­

libéral.

Les spécialistes ont plus fréquemment invoqué l'exemple du régime autrichien de Dollfuss et Schuschnigg, certainement une des comparaisons les plus préférées, car le système autrichien exhibait une doctrine peut-être plus ancrée dans le corporatisme social- catholique et même plus opposée aux aspects définissants du fascisme générique (et cela malgré le fait, comme le régime portugais à l'époque de la guerre civile espagnole, il incorporait nombre de particularités formelles d'un regime fasciste).

Le régime autrichien était certainement un "état nouveau", avec une constitution théoriquement plus corporative que celle de Salazar, mais sa durée comme régime était très brève, et ses institutions étaient même moins développées comme de vraies corporations que dans le cas portugais. Contrairement au système portugais — ultra-catholique dans la substance des choses mais pas officiellement — le régime autrichien dans sa constitution officielle se déclarait plus catholique qu'aucun autre, avec une définition presque théocratique, bien différente de la définition prudente et plus ambigüe de Salazar. L'autre analogie catholique était présentée par la première république slovaque de 1939-44, dirigée par le Parti Populaire Slovaque, un parti populiste de droite, catholique, de tendances autoritaires, qui essayait de développer des structures corporatives pour l'économie et la vie sociale, tant en conservant un système électoral libéral modifié. On peut conclure que

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l'ambigüité formelle du système slovaque était plus grande même que celle du salazarisme.

Après le Parti Chrétien Social d'Autriche et le Parti Populaire Slovaque, le grand parti catholique européen d'avant guerre qui présentait l'analogie la plus étroite avec le catholicisme social et le cléricalisme de Salazar était la CEDA espagnole. Avant l'installation de la démocratie espagnole de nos jours, la CEDA avait été le plus grand parti politique de toute l'histoire espagnole, si l'on mesure soit en fonction du nombre d'adhérents soit en fonction du pourcentage des voix lors des élections. Sous la vie politique de la Deuxième République en Espagne, il y avait deux grands partis de masses fondamentalement ambigus et ambivalents, semi-loyal et semi-subversifs; les Socialistes et les catholiques. La CEDA — parti modéré des classes moyennes, légaliste et non-violent — précisément par ses valeurs et qualités refusait de confesser publiquement que son but était un système corporatif et catholique qui assimilerait les politiques et les institutions de l'Autriche et du Portugal. La CEDA aurait naturellement reétabli l'union de l'église et l'état, au contraire du Portugal, et bien que proposant toujours une évaluation très positive de l'Estado Novo, c'est cependant toujours difficile qu'un mouvement espagnol accèpte un précédent portugais comme normatif et modèle.

Néanmois la solution salazariste était si utile et propre pour la doite espagnole modérée que ses traits et dessins étaient toujours proches dans les plans et programmes avant la guerre civile et même au commencement du conflit. Cette similarité provenait non du désir à imiter les institutions portugaises mais de l'incontestable utilité d'une structure plus on moins parallèle pour la droite modérée espagnole. Cela est evident, pas seulement dans le cas de la CEDA, mais dans la révolte de 1936. Celle-ci était presque exclusivement un mouvement militaire comme sa prédécesseure portugaise dix ans plus tôt, et également était principalement

"républicaine" d'inspiration, bien que généralment éclectique. Le Gen. Emilio Mola, organisateur du plan de la révolte, était un conservatif libéral non-monarchiste et non-clérical qui souhaitait une République plus conservative et autoritaire que maintiendrait la séparation de l'Eglise et l'état, tout en ressemblant à la structure salazariste. Les documents de Mola que j'ai vus n'invoquent jamais aucun modèle étranger, mais c'est toujours le parallèle empirique qui est notable.

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Autoritarisme Portugais

La grande différence en Espagne était la guerre civile elle- même, qui entrainait la révolution dans la zone républicaine et une radicalisation de droite très prononcée dans la zone nationaliste, produisant une structure franquiste pour l’état nouveau espagnol qui était au moins "semi-fasciste" dans le sens générique et beaucoup plus extrême que le régime portugais. Malgré ses différences internes et structurelles, c'est évident que les deux dictatures ibériques ont reconnu sa communauté d'intérêts dès la première heure et qu'elles ont coopéré dans tous les secteurs. Et la guerre espagnole ouvrait une période de création de nouvelles formations plus fascistisées au Portugal — comme chacun sait ici

— comme à la fin de la guerre mondiale tant l'un régime que l'autre étaient forcés à entreprendre une defascistisation — dans le cas espagnol — et une "desautoritarisation" dans le cas portugais, toutes les deux essentiellement cosmétiques.

Mais les différences de base et de structure fondamentale continuaient. Salazar pouvait exercer une influence — quoique bien limitée — pour contenir l'enthousiasme de Franco pour l'Axe pendant la guerre mondiale, mais la progressive defascisation du regime espagnol n'était jamais complète, même dans le sens plus puriste du terme fasciste. Même le dernier gouvernement réformiste de Franco en 1974 n'obtint pas le degré de semi-pluralisme nominal du salazarisme.

L'autre pays ou Salazar et son regime attiraient beaucoup d'attention favorable était la France, avec la différence naturellement que les commentaires et louanges espagnoles venaient du monde officiel et en forme journalistique, tandis que ces contreparties françaises procédaient des secteurs politiques et idéologiques plus proches et fréquemment prenaient la forme de livres entiers. En effect, la plupart des livres favorables à Salazar non écrits en portugais furent écrits en français, comme nous explique João Medina dans son Salazar em França. Et tout cela on comprend facilement, la plupart des idées de Salazar ayant été probablement extraites des sources françaises.

La proximité française n'est pas seulement une question de l'enthousiasme des intellectuels et écrivains de droite, mais aussi des parallèles politiques. Quoiqu'il est sans doute correct que le processus politique français normal n'aurait jamais terminé dans une dictature similaire, les désastres de la guerre provoquèrent un résultat remarquablement semblable, car, si nous cherchons le

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parallèle européen plus exact, nous le trouvons probablement dans le régime de Vichy. L'état pétainiste était certainement un état nouveau, mais fondé sur des idées déjà assez vieilles et déjà essayées dans d'autres pays. Un des meilleurs "fascistologues" français, Pierre Milza, a écrit de l'Estado Novo que

"Une chose en tout cas est certaine, c'est que cette alliance des conservateurs et de la contre-révolution se fait en partie contre le fascisme, contre sa conception d'un Etat totalitaire, contre sa volonté de mobiliser les masses et de remodeler le corps social. Il y a à cet égard une parenté étroite entre les objectifs du premier Vi­

chy et ceux du régime paternaliste instauré par Salazar. Dans les deux cas le refus de la civilisation industrielle... englobe le fascisme qui en est l'un des produits idéologiques. La différence réside dans le fait qui si l'Estado Novo parvient sans difficulté à absorber les tendances fascistes qui se sont développées en dehors de lui,... en France le poids des circonstances extérieures, c'est-à-dire la présence de l'occupant, étendue à la fin de 1942 à l'ensemble du territoire, joue en sens inverse".

Cette analyse est juste. A l'égard du régime pétainiste originel, on observe un impérialisme purement défensif, des buts et des structures corporatives, des valeurs religieuses et traditionnelles, un non-fascisme relatif — tout assez semblable aux caractéristiques salazaristes. Mais naturellement le gouvernement de Vichy était un régime de crise qui n'a pas duré plus de deux ans dans sa forme originnelle et qui n'a jamais constitué une structure complète et définitive. Néanmoins, les similarités suffisent pour nous rappeler, comme je l'ai souligné au début de ma communication, que les doctrines et les structures du salazarisme — comme celles de tous les autres régimes portugais contemporains — ne peuvent pas être expliquées d'une manière satisfaisante et adéquate seulement selon les normes du structuralisme puriste ou du sous-développement.

Il faut aussi étudier la structure entière des luttes idéologiques et philosophiques et de la création des nouvelles formes de la culture contemporaine, soient elles progressives ou réactionnaires. Et si cette approche est exacte, elle indique que l'analyse de l'histoire portugaise contemporaine est peut-être plus compliquée qu'on a pu le croire.

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