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Femmes d'avenirs - Electre NG

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Academic year: 2023

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Texto

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@ Éditions Messidor, 1985.

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FEMMES D'AVENIRS

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MONIQUE HOUSSIN

en collaboration avec

ELYANE BRESSOL, ANNICK DAVISSE, SYLVIE JAN

Entretiens réalisés par :

Françoise Amossé, Colette Ellen, Dominique Lacan, Thierry Marck, Muriel Santas, Jackie Viruega

EDITIONS MESSIDOR

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LE SIÈCLE DES FEMMES

I M A G E S DE N O T R E T E M P S 12

La mémoire à trois regards Q U A N D L E S F E M M E S

B O U S C U L E N T LE T R A V A I L 22

Le sens de l'égalité Des nouvelles femmes

LE T O U R N A N T 42

Soudain les mutations Secret et information

C H A N C E S A S A I S I R 56

VISAGE DE L'INDÉPENDANCE

L'ART ET L ' U R G E N C E

DE VIVRE 86

Femme et technique

deux mots en porte à faux 88

Agent de train

en jeans et baskets 90

Une femme accomplie 93

La bonneterie de mère en fille 98

De la couture

aux dessous de l'électronique - . . . 101

Des clés pour l'avenir 104

LE F U T U R À C O N Q U É R I R . . . 110

Chasseuse d'images médicales 112

Aujourd'hui, demain

le nucléaire et l'EDF 116

Propos de haut vol 122

Les robots c 'est beau 126

Itinéraire syndical 130

Trois mille cinq cents

agents sur les bras 133

Ma vie me plaît comme elle est 138

LA P A S S I O N DE C R É E R . . . 144 Avant d'être artiste

il f a u t être citoyenne 146

J ' a i des Lybinka chez moi . . . 150 Chanter pour témoigner . . . 154

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I M A G E S

D E

N O T R E T E M P S

Ce qui vient au monde pour ne rien troubler

ne mérite ni égards ni patience.

René Char

A droite : Marianne, sculpture d J Amaury Dubos en tôle cuivrée réalisée pour

la ville de Saint-Étienne-du-Rouvray.

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A

u hasard des rencontres de la vie, d e s souvenirs, parfois d'éphémères visions dorment et s'entassent au fond de chacun d'entre nous. Quand la journée finie, l'esprit vagabonde enfin à son gré, alors la mémoire débusque certaines d'entre elles. Il en est que l'on garde soigneu- sement pour soi : un jardin secret dans lequel nul n'a le droit d'entrer à moins qu'on ne l'en prie. Certaines images ainsi formées resteront lot intime et personnel irréductible à l'être humain. Il est aussi, des expériences, des témoignages, qui, s'ils trouvent le moyen d'éclore, deviennent bien commun. Ces faits du quotidien pren- nent une densité, soudain, qui éclaire un moment de l'histoire des hommes et des femmes.

Parler de son temps pour parler d'ave- nirs procède d'une démarche réaliste et encombrante. Témoigner du che- min, modeste, que représentent une ou plusieurs expériences, n'est jamais que laisser une trace, chercher à crier, à bâtir la continuité.

Qu'y a-t-il de si nouveau, de si différent depuis les années soixante pour dépo- ser par écrit quelques réflexions limi- tées regroupées sous le titre : « Fem- mes d'avenirs » ? Beaucoup et peu de choses.

Beaucoup. Depuis vingt ans, le statut public et privé de la femme a considé- rablement changé.

Peu, car si l'on est à l'écoute des t é m o i g n a g e s r e c u e i l l i s ici, on s'apercevra du parcours restant. L'ave- nir au pluriel ? Ce n'est pas une simple formule. Pourquoi ne serait-il qu'au singulier? Unique, global, se présen- tant comme un tout, une forme ou une perspective inaccessible.

L'avenir peut être sombre si l'on pro- jette éternellement l'ombre de la crise ; mais les destins humains sont beau- coup plus colorés. L'avenir peut être angoissant si l'on imagine une guerre nucléaire. Mais les facultés d'exis- tence et de refus du pire résolvent souvent les questions les plus graves.

Comme le travail quotidien amoncelle le futur, l'avenir de chacun se cons- truit.

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Ce temps-là marqua l'ouverture d'une époque de présence des femmes.

Statue de la Victoire. Juillet 1919.

Le lien entre ce que la collectivité permet et le parti qu'on en tire, nour- rit un futur que l'on perçoit mieux.

L'avenir rêvé, les contours d'une société idéale ayant réglé les injusti- ces les plus douloureuses, ouvrant sur les plus grands espoirs, ne se fait-il pas dans l'expérience indivi- duelle et collective, dans l'apprentis- sage des transformations, simples ou complexes ? Dans son activité, l'individu, qu'il le veuille ou non, se trouve au centre des grands problè- mes politiques, sociaux, culturels qui déterminent le profil d'une Républi- que, dont on a confié le symbole à M a r i a n n e , u n e s i m p l e f e m m e . Étrange société qui vit d'un buste féminin statuaire, mais c h e r c h e

depuis l'aube des temps à maintenir les femmes de chair dans une demi- citoyenneté !

Dans une démarche qui lie leur itiné- raire personnel à l'évolution de la vie actuelle Femmes d'avenirs, par cette parole féminine écho des années quatre-vingt, tente de déduire du pré- sent ce que seront les nouvelles femmes. C'est pourquoi le propos se devait de mettre l'accent sur le travail.

La m é m o i r e à trois r e g a r d s

Les conteurs de jadis savaient bien partir de la vie pour faire partager leurs préoccupations, leurs visions. Ils

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puisaient dans leurs rencontres et leur histoire les images dont ils faisaient un livre, pas forcément écrit.

C'est d'un conteur, un homme très âgé, aux cheveux blancs, que je tiens ma première image. Elle naît en pays lointain. Dans cette Afrique de la colo- nisation où le conteur participait à l'édification de l'empire français.

Une jeune femme blanche est là, dans un village aux cases en boue séchée comme il en existe encore tant ; elle parle avec d'autres femmes. Noires.

Elle est belle, séduisante à la façon dont les femmes séduisaient à la "belle époque". Le charme aussi est daté.

Près d'elle, un jeune enfant de quatre ou cinq ans. Son fils, tout blond et tout frisé. Le village sort de la meurtris- sure du soleil, le soir tombant donne enfin à l'air cette respiration de fraî- cheur qui rend la vie et l'atmosphère moins lourdes à supporter. Le village sue et fait le compte, avec épargne, des pluies qui remplissent difficile- ment le puits. Sécheresse et famine vont souvent main dans la main.

La jeune femme discute avec les Afri- caines, distribue des boîtes de lait, pose la main sur les enfants, sourit.

S'élève comme de la sérénité dans ces échanges amicaux. Et soudain une Africaine se détache du groupe.

Elle porte un enfant dont les longues jambes disent la malnutrition, le rachi- tisme ; de son ventre ballonné jaillit un nombril démesuré. La maigreur traverse ses yeux, plonge dans la nuit de l'enfance. La femme pousse ses amies et se dresse devant la Fran- çaise. Intriguée par ce manège, celle- ci interroge. Qu'y a-t-il ? Et la mère dit en montrant l'enfant blanc debout :

«Pourquoi, mon petit n'est-il pas comme le tien ? »

Oui, pourquoi, encore aujourd'hui ? Le troisième millénaire répondra-t-il à sa question ?

L'autre rencontre tombée dans mon panier de ménagère a lieu dans l'ate- lier d'une grande usine d'automobiles.

On en lira une autre réalité que celle- ci un peu plus loin, dans le témoi- gnage de Françoise. L'atelier est immense. Imaginez un entrepôt, l'un de ces hangars où l'on pourrait entas-

ser avec aisance des wagons, des locomotives, un TGV peut-être. Le pla- fond est si haut que l'espace devient inaccessible. Et pourtant, on se sent écrasé, dominé par la hauteur de l'ate- lier. Le ciel paraît plus proche lorsqu'on se trouve au dehors. Ce qui surprend, au premier coup d'œil, ce sont ces dizaines de machines à cou- dre installées en file indienne. Tout juste si l'on arrive, ensuite, à accro- cher le regard sur celles qui les font tourner.

Penchées sur la pièce de tissu, des femmes glissent avec adresse la housse sous le pied-de-biche et l'ai- guille. Puis récupèrent de l'autre côté le matériau assemblé, le lourd vête- ment qui demain habillera les sièges des voitures.

Des dizaines et des dizaines de fem- mes occupées à la même tâche. Tour- nant, poussant inlassablement les mètres de coupons prédécoupés. Un tapis roulant, tout proche, conduit vers son destin d'objet la housse à demi montée.

L'atelier porte un nom où la douceur des « 1 » et la dureté des « que » son- nent étrangement : sellerie-couture.

On produit coussins et garnitures d'automobiles comme on produisait jadis harnais et selles pour le transport.

Les machines et les femmes une fois identifiées, un autre élément jaillit : le bruit. Il entre par tous les pores de la peau. Le bruit de la machine qui dévore, perce, couture la pièce ; le bruit des résonances sur les tables, le bruit permanent, continu, grossi de toutes les manipulations. Le bruit accumulé. Qui s'installe comme un bourdonnement aux sons très bas, assourdissant, finissant par imprégner la tête, le corps, les mains, la peau.

L'immersion est totale ; même la respi- ration est gênée.

On sort difficilement du bruit et la plupart des ouvrières disent : « On marche au valium. » Comme on mar- che à la baguette. On entre ici jeune, on en sort vieillie, quand la vie profes- sionnelle n'a pas été interrompue par la maladie ou le chômage. On marche au valium mais dans d'autres ateliers,

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En vingt ans, développement du travail féminin et maîtrise de la fécondité ont bouleversé profondément la vie des femmes, celle des familles, celle de la communauté nationale.

De nouveaux terrains sont mis à nu : il est désormais impossible d'aborder la question féminine sans la situer comme l'une des grandes questions de société ; tout simplement parce que l'égalité en est l'axe fondamental. Mais l'exigence d'égalité se pose au moment où la crise compromet certaines évolutions positives. Sans cette volonté dont elles ont fait preuve dans le passé, les femmes peuvent voir leur statut neuf remis en question. Et pourtant, le vingtième siècle ouvre des portes étonnantes sur le futur : de la conquête de l'espace aux technologies nouvelles, tout est possible. Aux femmes comme aux hommes.

Quels regards les « nouvelles femmes », ces travailleuses qui ont aujourd'hui comme histoire, celle d'une libération inachevée, portent-elles sur leur avenir ? Ouvrière, ingénieur, technicienne, chirurgienne, artiste, écrivain, confient leur façon de voir le monde, de construire leur vie et leur pays.

Referências

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