• Nenhum resultado encontrado

INTRODUCTION : Etat actuel des

A. Organisation des cellules musculaires striées

A.2. La consommation d’ATP

A.2.1. Appareil contractile - cycle contractile

2.1.2. La contraction du muscle strié

Les têtes de myosine établissent des ponts union (ou croisés, crossbridges) qui interagissent avec l’actine pour générer la contraction. Lorsque la [Ca2+] cytoplasmique s’élève, les myofilaments sont activés de manière Ca2+ dépendante, traduisant de ce fait l’énergie chimique (ATP) en force mécanique de contraction.

tel-00011814, version 1 - 8 Mar 2006

Bien que les modes de régulation soient très diversifiés, le fonctionnement de tous les types de myosine est similaire. La fixation d’une molécule d’ATP entraîne le détachement entre l’actine et la myosine et l’hydrolyse de l’ATP provoque un mouvement au niveau de l’articulation de la tête de myosine. L’ADP et le Pi permettent une faible interaction de la tête de myosine avec une nouvelle molécule d’actine. En présence de calcium, la tête de myosine s’accroche fortement au filament d’actine. La libération du Pi entraîne la contraction en changeant la conformation de la tête de myosine qui peut alors glisser sur le filament d’actine.

A la fin du mouvement, la molécule de myosine a glissé le long du filament d’actine. Le sens d’accrochage du filament d’actine par rapport à la myosine est polarisé. Pour que le mouvement ait lieu, il est indispensable que les deux éléments actine et myosine soient orientés de manière correcte.

Un modèle physique de cette transduction est connu, il s’agit de la théorie des filaments glissants. Elle est apparue à partir des études de diffraction aux rayons X (Huxley, 1969) et de perturbation mécanique (Huxley et Simmons., 1971). Les étapes chimiques impliquant le cycle de crossbridges ont été intensivement caractérisées et corrélées avec les schémas physico-mécaniques (Goldman, 1987; Brenner, 1987). Bien que le cycle soit le même pour les muscles squelettiques et cardiaque, les constantes contrôlant les transitions intermédiaires des crossbridges sont différentes.

Fig. 11. Le mécanisme du cycle de crossbridge. (A): Il est composé de 8 étapes. Une liaison forte est désignée par"•" et une faible liaison par "~". A, actine; M, myosine; Pi, phosphate inorganique. Le cycle commence en haut, avec un crossbridge attaché fortement à l’actine (A•Mf, où f est la force du crossbridge) et son « cou » est en position étendue (voir B). (B): Le cycle de contraction et les changements structuraux associés. Il n’y a aucune interaction lorsque l’actine est en grise et la myosine en verte, un interaction faible quand A est en jaune et M en bleue et enfin une forte interaction est montrée par une A verte et une M rouge. (D’après Gordon et al., 2001)

tel-00011814, version 1 - 8 Mar 2006

Les crossbridges s’attachent et exercent une force constante pendant les étapes 6, 7, 8 et 1 (contraction isométrique) et la force diminue jusqu’à zéro quand les crossbridges se séparent à l’étape 2. Pendant les contractions isotoniques les filaments glissent les uns sur les autres, la contrainte sur le crossbridge est réduite et l’étape 7 arrive plus rapidement. Le mécanisme mécano-chimique de la Fig. 13 implique que durant la contraction isométrique, un crossbridge reste fortement attaché à l’actine pour un temps relativement long (>100 ms/cycle).

Le mouvement de la tête de myosine induit par l’ATP n’a pas été observé dans les filaments dont l’activité ATPase des têtes de myosine a été éliminée. L’addition d’ADP n’a pas produit un mouvement appréciable des têtes de myosine. Les résultats de Sugi et al. (Sugi et al., 1997) ont montré que le mouvement de la tête de myosine induit par l’ATP se produit en absence de filaments fins. L’étape limitante est le relargage des produits de l’hydrolyse de l’ATP. L’hydrolyse de l’ATP en ADP et Pi nécessite des ions Mg2+.

Depuis longtemps, il est connu que les différents types de muscles squelettiques ont des propriétés contractiles variées. Selon la théorie classique de Barany (Barany, 1967), la myosine des muscles rapides possède une activité ATPase plus élevée et catalyse donc une déplétion plus rapide en ATP. En revanche, la myosine des muscles lents, comme le cœur, a une activité ATPase plus faible donc une diminution de l’ATP plus lente.

tel-00011814, version 1 - 8 Mar 2006

La longueur du sarcomère affecte la force maximum et la sensibilité de la force au Ca2+ dans les muscles cardiaque et squelettiques. Le Ca2+ intracellulaire se fixe sur le site spécifique de la troponine C (TN-C). Cette fixation modifie la conformation de la molécule de tropomyosine, libérant ainsi les sites de fixation spécifiques de la myosine présents sur la molécule d'actine. Dans le même temps, la fixation du Ca2+ sur la TN-C permet la levée de l'inhibition exercée par la troponine I (TN-I) sur l'activité ATPasique de la tête de myosine. La dépendance de la tension maximum tétanique dans le muscle squelettique, en particulier sa diminution pour des sarcomères de grande taille, a été utilisé pour appuyer le modèle de crossbridge de la contraction musculaire (Gordon et al., 1966), tandis que sa diminution pour des sarcomères de courte taille a été moins précisément expliqué. La relation force-longueur est d’une importance capitale dans le muscle cardiaque car le cœur fonctionne normalement dans la gamme de longueur du sarcomère, donnant ainsi naissance à la relation de Frank- Starling.

L’hypothèse fondamentale est que la force maximale est déterminée, quelle que soit la longueur du sarcomère, par le degré de superposition des filaments fins et épais (le nombre de crossbridges). Dans les myofibrilles, composées de plusieurs unités sarcomériques, les filaments de titine forment un réseau filamenteux contigu. Il y a trois à six molécules de titine associées avec chaque filament épais dans chaque moitié d’un sarcomère dans les muscles de vertébrés (Squire, 1997). La titine interagit directement avec plusieurs protéines associées aux filaments épais (la protéine C liant la myosine, la protéine H liant la myosine, la protéine M, la myomésine et la tige de la chaîne lourde de myosine). La titine interagit donc directement avec les filaments d’actine près des disques Z et avec des composants des disques Z : l’α- actinine et la « T-cap » (téléthonine). D’après Granzier et ses collègues, la titine est dirigée radialement plutôt qu’axialement afin d’augmenter la force au repos pour de grandes longueurs qui approcheraient en fait les filaments fins et épais plus près les uns des autres pour faciliter les ponts union, ou crossbridges, (Cazorla et al., 2001). Une autre possibilité est que la contrainte de la titine altère l’emballage de la myosine dans les filaments épais ou l’orientation des têtes de myosine le long de l’épine dorsale du filament épais. La diminution de la contrainte de la titine, réduit la sensibilité au calcium et la dépendance longueur- force du myocarde.

Fig. 12. Sarcomère et myofilaments myocardiques. (A) Schéma d’un sarcomère montrant les relations spatiales des filaments fins et épais et les interactions putatives de la titine avec les filaments,

tel-00011814, version 1 - 8 Mar 2006

qui donneraient naissance aux forces radiales et axiales quand le sarcomère est étiré. (B) Schéma des filaments fins et épais illustrant la diminution de la séparation latérale pour des grandes longueurs. La probabilité d’interaction en pont union (ou crossbridge) augmente pour des grandes longueurs due à la plus grande proximité vis-à-vis de l’actine (d’après Moss, 2002).

Par ailleurs, l’élévation de la sensibilité au Ca2+ augmente avec la longueur des sarcomères dans le muscle cardiaque et squelettique. Cet effet est meilleur dans le muscle cardiaque et contribue à une meilleure activation dépendante de la longueur du sarcomère, augmentant la relation de Frank-Starling.

Fig. 13. La relation de Frank-Starling et plus généralement la relation force-longueur.

Relation force-longueur décrite dans le muscle squelettique de grenouille par Gordon et al. (1966).

Celle pour le cœur de chat (Allen et al., 1974) est illustrée dans la gamme des longueurs physiologiques des sarcomères (tracé épais). (D’après Bers, 2002).

Sarcomère court Sarcomère long

tel-00011814, version 1 - 8 Mar 2006

La diminution de la sensibilité au Ca2+ parallèlement à la diminution de la longueur du sarcomère peut être plus facilement expliquée par l’augmentation de la distance entre les filaments fins et épais.

Le mécanisme par lequel le Ca2+ active la contraction est bien établi (Solaro et Rarick., 1998, Zot et Potter., 1987). Des mesures directes de la [Ca2+] libre dans les cellules cardiaques sont nécessaires pour la compréhension de la régulation de la contractilité. Les variations cycliques des ions Ca2+ cytosoliques sont aussi appelées flux de Ca2+. Dans le ventricule quiescent, les mesures de viabilité cellulaire ont donné une concentration moyenne en Ca2+

libre de 0.26 µM, pendant les contractions les flux de Ca2+ atteignent 10 µM (Marban et al., 1980). Des améliorations dans les techniques pour la mesure du Ca2+ intracellulaire suggèrent une concentration diastolique aux environs de 10-7 M, et un pic systolique jusqu’à 10-5 M dépendant de l’état contractile du myocarde (Opie, 1998). En présence d’une [Ca2+] suffisante la myosine peut interagir avec l’actine ce qui augmente la capacité d’hydrolyse de l’ATP par la myosine ATPase.