• Nenhum resultado encontrado

PARTIE 1. MATERIEL ET METHODES

1.1. Critères de choix

Les critères de choix sont basés sur des variables environnementales et sur la présence de cultures ostréicoles connues pour modifier localement leur environnement.

Les sites ont été choisis en fonction de variables environnementales connues pour influencer la répartition de la macrofaune et des foraminifères, à savoir la salinité (e.g. Hily, 1976 ; Alve, 1995a ; de Rijk, 1995 ; van der Zwaan et al., 1999), la nature du sédiment (e.g.

Hily, 1976 ; Sauriau et al., 1989 ; Alve & Murray, 1999) (Fig. 1) et la teneur en matière organique (e.g. Pearson & Rosenberg, 1978 ; van der Zwaan et al., 1999). L’effet de la bathymétrie sur les assemblages de faune vivante est aussi connu (e.g. Hily, 1976 ; Debenay et al., 2000 ; Mendes et al., 2004) et a été testé sur une partie des sites. Dans les pertuis charentais, les huîtres sont cultivées selon deux modes de culture, soit sur table à 70 cm au- dessus du sédiment dans des poches en plastique posées sur des tables en fer, soit directement posées sur le sédiment (Soletchnik et al., 1999 ; Goulletquer & Le Moine, 2002). A priori, la méthode de culture des huîtres sur table a des effets sur l’écosystème benthique plus importants que la culture à plat, l’accumulation locale des biodépôts étant plus forte sous les tables à huîtres (Sornin et al., 1983 ; Kaiser, 2001). Ces deux méthodes de culture ont été suivies en tenant compte de l’hydrodynamisme local (Fig. 2), qui joue un rôle important dans la dispersion des biodépôts riches en matières organiques (pseudofécès et fécès) (Chamberlain

Figure 1 : Types sédimentaires observés dans les pertuis charentais (d’après Hily, 1976 corrigé par Sauriau, 1992)

Figure 2 : Modélisation des courants de marées dans les pertuis charentais lors des marées de vives-eau (coefficient de 95) à basse mer (BM) -6 heures (A), BM -2h (B), BM

+2h (C), BM +6h (D) (BM au Chapus prés de Marennes) (source : CREOCEAN)

Pour évaluer les effets de l’ostréiculture dans les pertuis charentais, il fallait disposer de sites avec des conditions différentes pour mesurer les effets des variables environnementales sur les assemblages de foraminifères et de la macrofaune. Au total, 8 sites (Esnandes, Rivedoux, Fouras-Charente, Fouras-Yves, Bellevue, Les Traires, Daire et Ronce- Perquis) ont été choisis dans les pertuis charentais (Fig. 3).

A B

C D

Figure 3 : Sites d’études choisis dans les pertuis charentais

• Le site d’Esnandes (E) dans l’Anse de l’Aiguillon est une zone de sédiments fins sans culture conchylicole. Bien que ce site soit situé dans une zone de sédimentation intense, l’hydrodynamisme local peut provoquer en hiver des épisodes marqués d’instabilité du sédiment (Verger, 2005).

• Le site de Rivedoux (R) (Fig. 4), en forme de croissant de lune orienté sud est - nord ouest, se situe dans la partie est de l’île de Ré. C’est un site ostréicole en activité avec des tables à huîtres utilisées ou à l’abandon. L’action combinée des courants, des houles et des tables à huîtres permet de distinguer deux zones à Rivedoux. Au sud est, une zone où les courants sont plus forts avec des sédiments plus grossiers indique un vannage des sédiments par le courant et les houles. Au nord ouest, une zone avec des courants plus faibles où s’accumule les sédiments fins (Faure, 1969). La présence des tables à huîtres réduit l’hydrodynamisme dans la partie nord ouest de la plage et favorise la rétention des sédiments fins (< 50 µm) (Faure, 1969). Un herbier de Zostera noltii Hornemann s’étend sur les sables vaseux du médio-littoral moyen depuis la zone de résurgence jusqu’aux parcs ostréicoles.

• Le site de Fouras-Yves (FY) est situé sur la partie nord de la pointe de la Fumée (Fig.

5). Il est de fait proche de la baie d’Yves soumise à la culture de moules sur bouchots.

Les deux types de cultures d’huîtres, sur table et à plat, sont présents sur ce site.

• Le site de Fouras-Charente (FC) est situé sur la partie sud de la pointe rocheuse de la Fumée à Fouras (Fig. 5). Il est soumis au panache de dessalure et de turbidité de la Charente. Les apports du fleuve contribuent à 90 % à l’apport de nutriment dans les eaux côtières. Les irrigations des cultures agricoles dans le bassin versant ont sensiblement augmenté pendant les vingt dernières années passant de 1000 à 3000 m3 par hectare alors que le débit du fleuve a diminué significativement pendant les périodes estivales, passant de 16 m3 pendant les années 1980 à 6 m3 pendant les années 1990, et même jusqu'à un débit nul durant les années de sécheresse, réduisant les apports en nutriment vers les eaux côtières (Goulletquer & Le Moine, 2002). Les huîtres du site de « Fouras-Charente » sont cultivées sur tables.

Figure 5 : Photo satellite du site ostréicole de Fouras

Fouras-Yves

Fouras-Charente

• Le site de Bellevue (B) se situe sur la côte est de l’île d’Oléron dans la baie de Marennes-Oléron (Fig. 6). C’est celui qui est le plus soumis à l’influence océanique avec des eaux plus salées et moins riches en matières organiques, et à des remaniements sédimentaires par les houles du large. La culture des huîtres s’y fait sur tables. Une zone de culture de moules sur bouchots est présente à l’aval des tables ostréicoles.

Figure 6 : Photo satellite du site ostréicole de Bellevue

• Le site de Les Traires (LT) est situé dans une zone d’élevage à plat, sur la côte est de l’île d’Oléron dans la baie de Marennes-Oléron (Fig. 7). Il est situé au centre de la baie et bénéficie aussi des apports océaniques en provenance du pertuis d’Antioche.

Figure 7 : Photo satellite du site ostréicole de Les Traires

• Le site de Daire (D) est le plus à l’est dans la baie de Marennes-Oléron (Fig. 8). Il est situé à proximité des vasières continentales et subit un apport conséquent de vases enrichies en matière organique. La présence proche de l’estuaire de la Seudre n’a pas d’effet sur la salinité des eaux car le débit de ce fleuve est très faible. Les huîtres y sont élevées sur tables.

Figure 8 : Photo satellite du site ostréicole de Daire

• Le site de « Ronce-Perquis » (RP) a été choisi en collaboration avec le Laboratoire Environnement Ressource des Pertuis Charentais (LERPC) qui y dispose d’une concession dont l'accès est facile et rapide par bateau. L’ostréiculture sur table y est pratiquée intensément (Soletchnik et al., 1999). C’est le site qui est situé le plus au sud de la baie de Marennes-Oléron.