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Réduction du modèle

4.1 Réduction de la taille du problème

4.1.3 Décomposition orthogonale aux valeurs propres

par cette méthode. Le couplage de la méthode PGD avec la BEM (Boundary Element Method) permet de résoudre l’équation de la chaleur non-linéaire avec la méthode des éléments de frontière en utilisant uniquement le noyau de Green de l’équation de Poisson.

La méthode résultante, nommée PGD-BEM, est appliquée à la résolution de l’équation de la chaleur non-linéaire pour laquelle le coefficient de conductivité thermique dépend de la température. Des travaux en cours portent d’une part sur l’optimisation de cet al- gorithme, d’autre part sur une nouvelle version intégrant les avantages de la transformée de Kirchhoff [Joyot, 2011]. Cependant, ces travaux sont pour l’instant limités au cas des conditions aux limites homogènes.

Videcoq et Petit [Videcoq, 2001] précisent que beaucoup de méthodes de réduction reposent sur un problème aux valeurs propres de grandes dimensions et donc très coû- teux en temps de calcul. La Décomposition Orthogonale aux valeurs Propres ou Proper Orthogonal Decomposition, notée POD, permet de contourner cette difficulté car elle permet de réduire la taille de ce problème aux valeurs propres. Nous allons donc présen- ter cette méthode puis l’appliquer à notre problème dans les sections suivantes.

4.1 Réduction de la taille du problème ConsidéronsX(x, t) un ensemble de réalisations, aussi appelées snapshots, d’un proces- sus physique, obtenues en nt instants différents sur le domaine étudié Ω. Ces réalisa- tions peuvent être issues de données expérimentales ou numériques correspondant à des champs de vitesse, de vorticité, de température etc. Dans notre cas, la réalisationX peut représenter la température du fluide Tf, celle du lit d’adsorbant T, ou la pression dans le lit d’adsorbant p. Elle est assimilée à la variable spatiale x= (r, z) définie sur tout le domaine Ω et à la variable temporelle t définie sur une période de temps suffisamment longue sur laquelle les réalisations X(x, t) sont connues.

Nous cherchons une fonctionV qui possède, au sens des moindres carrés, la plus grande projection sur les réalisations, c’est-à-dire :

< X, V >=maxU∈L2(Ω) < X, U >

< V, V >= 1 (4.1.1)

avec :

– L2(Ω), l’espace de Hilbert des fonctions de carré intégrable à valeurs complexes dans le domaine Ω,

– •, l’opérateur statistique de moyenne,

<,>, le produit scalaire de L2(Ω) défini par < V, U >

V(x)tU(x)dΩ.

Il a été démontré que cela revient à résoudre un problème aux valeurs propres défini par une matrice de corrélation à laquelle on applique une décomposition aux valeurs singulières ou Singular Value Decomposition, notée SVD (méthode détaillée dans [Allery, 2002]).

Les deux approches de la POD les plus répandues sont l’approche classique et celle des snapshots. La figure 4.1.2 présente une représentation schématique de ces deux ap- proches.

Figure 4.1.2: Représentation schématique des approches de la POD : (a) approche clas- sique et (b) approche des snapshots

Elles sont équivalentes [Sirovich 1987] mais diffèrent par le choix des produits scalaires et de l’opérateur moyenne.

Dans l’approche classique, l’opérateur de moyenne correspond à la moyenne tempo- relle. Les modes propres orthonormaux dépendent de la variableX, assimilée à la variable spatialexdéfinie sur tout le domaine Ω. La matrice de corrélation dans ce cas s’exprime : R(x, x) =X(x, t), X(x, t)t (4.1.2) La résolution du problème aux valeurs propres permet d’obtenir les solutions VmX(x) associées à la réalisation X(x, t). Elles sont communément appelées fonctions propres empiriques, modes propres ou modes principaux. Ces derniers forment une famille or- thonormale et satisfont à l’équation suivante :

hVmX(x), VkX(x)i ≡ ˆ

VmX(x)VtkX(x)dΩ = δmk (4.1.3)

avec δ, le symbole de Kronecker et Ω, le domaine étudié.

avec amX(t), les coefficients temporels non corrélés entre eux, s’exprimant

amX(t) =hX(x, t), VmX(x)i (4.1.4)

4.1 Réduction de la taille du problème Les coefficients temporels associés à la réalisation X(x, t) , notésamX(t), forment une famille orthogonale :

amX(t)akX(t)t=δmkσm (4.1.5) Toutes les valeurs propres σm sont réelles et non négatives. Elles peuvent donc être ordonnées de la manière suivante :σ1σ2. . .σnt ≥0.

L’énergie totale du système est donnée par : E =Xnt

i=1

σi (4.1.6)

Dans l’approche des snapshots, l’opérateur de moyenne correspond quant à lui, à une moyenne spatiale évaluée sur tout le domaine Ω et la variableXest assimilée à la variable temporelle t. La matrice de corrélation dans ce cas s’exprime :

C(t, t) = 1 tf inaltinitial

ˆ

X(x, t)tX(x, t)dΩ (4.1.7) La résolution du problème aux valeurs propres permet d’obtenir les solutions amX(t) associées à la réalisation X.

Les modes VmX(x) peuvent donc s’écrire comme combinaison linéaire des réalisations X(x, t) :

VmX(x) = Xnt

mX=1

X(x, t)amX(t) (4.1.8)

Toutes les valeurs propres σm sont également réelles et non négatives. Elles peuvent donc être ordonnées de la manière suivante :σ1σ2. . .σN ≥0.

L’énergie totale du système est donnée par : E =XN

i=1

σi (4.1.9)

Du fait de l’orthonormalité de la base ainsi constituée, toute réalisation X(x, t) peut s’écrire dans le cas des deux approches :

∀(x, t) X(x, t) =

NX

X

mX=1

VmX(x)amX(t) (4.1.10) avec NX =ntou NX =N selon l’approche considérée.

La POD semble adaptée aux problèmes fortement non-linéaires dont les équations sont fortement couplées. Nous allons donc l’appliquer aux résultats de notre modèle d’ordre élevé. L’approche des snapshots permet de réduire de manière considérable le coût numérique associé à la résolution du problème POD, lorsqueN, le nombre de mailles

est plus grand que nt, le nombre d’échantillons temporels. Dans notre cas, N << nt (nt= 18023 et N = 400), nous choisissons donc de ne pas utiliser cette approche.

Après troncature de la base, l’expression 4.1.10 devient :

∀(x, t) XP ODk (x, t)≃

k

X

mX=1

VmX(x)amX(t) (4.1.11) avec XP ODk , la variable reconstruite avec k modes. Si tous les modes sont conservés, k=N, avecN, le nombre total de mailles défini au chapitre précédent (3.2.4) et l’erreur de troncature est nulle. Le premier mode de la décomposition 4.1.11 est proche du champ moyen de la réalisationX(x, t). Toute réalisationX(x, t) peut également se décomposer sur son champ fluctuant, obtenu par soustraction du champ moyen au champ total.

∀(x, t) XP ODk (x, t) = Xmoy(x) + Xk

mX=1

VmX(x)amX(t) (4.1.12) avec Xmoy(x) =X(x, t).

L’écart entre le premier mode et les autres est alors plus faible. Van Dorel et al. [Van Dorel, 2006] estiment que cette étape améliore la qualité du modèle réduit issu de la projection des équations du modèle d’ordre élevé sur cette base, en particulier dans le cas de snapshots proches, ce qui est notre cas. Nous choisissons donc d’appliquer cette dernière démarche.

La figure 4.1.3 synthétise la démarche utilisée dans le cas des deux approches.

Figure 4.1.3: Synthèse pour les deux approches de la POD étudiées