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CHAPITRE IV DES OUTILS POUR GERER LE RISQUE DANS UNE VISION ANALYTIQUE 66

IV.3 Evaluation et hiérarchisation des risques : un modèle multicritère

(collectif de PME caractérisé par des cultures hétérogènes), à l’objet du projet et aux modes de pilotage du projet.

Une extension de cette méthode est prévue afin de prendre en compte d’autres décompositions du projet (par les ressources, par les coûts).

IV.3 Evaluation et hiérarchisation des risques : un modèle multicritère

IV.3.2 Proposition d’une approche multi critère pour l’évaluation

L'outillage que nous proposons ici est particulièrement destiné à aider les risk managers qu'ils soient interne à la structure ou externe comme peuvent l'être des consultants en assistance à maîtrise d'ouvrage.

B. Ravalison propose dans sa thèse de travailler sur une décomposition arborescente des risques allant d’un risque agrégé, au niveau global du projet représentant le but, vers l’ensemble des risques élémentaires au niveau le plus bas. Des critères de regroupement permettent de construire les niveaux intermédiaires de l’arborescence, ces critères sont calqués sur ceux utilisés dans la marguerite. Au vu de l’aspect multi dimensionnel du risque, évoqué précédemment, B. Ravalison a proposé d’utiliser la méthode multi critère AHP [Saaty, 1981] en continuité de travaux précédemment réalisés par M. Fumey [Fumey, 2001] au sein du laboratoire concernant l’évaluation des risques liés aux installations de distribution de gaz. De nombreux travaux utilisant la méthode AHP pour évaluer le niveau de risque ont été proposés dans différents secteurs,comme par exemple dans les projets de construction [Mustafa et al., 1991]. D'autres travaux [Bougaret et al., 2005] ont proposé une approche d’agrégation des risques désignée par méthode de la "criticité dynamique" en incorporant un paramètre de détection dynamique. Ce paramètre permet de minorer ou de majorer le niveau de risque en fonction de l’avancement du projet et de la fenêtre d’apparition du risque de manière à pondérer l’information sur les risques.

Figure 45. Structure hiérarchique

Ainsi, pour une décomposition hiérarchique comportant k+1 niveaux :

 le niveau 0 est composé du critère unique de synthèse g = V(g1, g2, …, gn), obtenu par agrégation des familles de critères de niveaux inférieurs. Il correspond au risque agrégé ou risque global ;

 les niveaux 1, 2, … k-2 constituent les niveaux intermédiaires. Ces niveaux sont calqués sur les critères de regroupement de la phase d’identification (voir IV.2). Chaque critère est affecté d’un

niveau 0

niveau k-1 g

r1,r2,..., rn

niveau k

m1,m2,..., mi

niveau k+1

d1,d2,..., dl

poids qui établit une pondération de l’importance de ce critère relativement aux autres critères de même niveau appartenant à la même famille (la même sous arborescence) ;

 le niveau k-1 décrit les risques identifiés sur lesquels porte l’évaluation ;

 le niveau k définit les dimensions utilisées pour évaluer chaque risque. Pour notre part, nous en avons retenu deux qui sont la probabilité d’occurrence et l’impact ;

 enfin, le niveau k+1 est composé des données descriptives des éléments terminaux de la hiérarchie.

Les critères gi du niveau k+1 sont caractérisés par ces descripteurs. Ce niveau propose les modalités qui permettent d’évaluer respectivement les dimensions probabilité et impact.

Un exemple d’application de cette modélisation, issu de l’étude menée par B. Ravalison, est présenté Figure 46. Il présente notamment les modalités retenues pour évaluer les chances d’occurrence du risque, au nombre de 4 (faible, important, très important, quasi-certain), et son impact s’il survient, au nombre de 3 (négligeable, déstabilisant, critique).

Figure 46. Exemple d’une décomposition hiérarchique

Sur la base de la quantification de chaque risque par l’expert au regard des dimensions proposées (ici probabilité et impact) et des poids associés à chaque critère de regroupement intermédiaire, le processus de détermination par AHP permet d’obtenir une valeur pour chaque critère de regroupement. Dans notre cas ce sont des classes de risques (ou thèmes de la marguerite).

L’importance de cette valeur est représentative du niveau de risque. Le processus s’appuie sur des relations linéaires pondérées appliquées niveau par niveau.

Le modèle proposé permet de déterminer une mesure du risque répondant à un besoin de visibilité :

 instantanée, c’est-à-dire donnant une photographie du projet à un instant particulier, validation d’une phase, jalon décisionnel, réunion du comité de pilotage ;

 mais également dans le temps, par le biais d’un suivi du niveau de risque permettant de relativiser la mesure établie ci-dessus et d’identifier les dérives positives et négatives du niveau de risque du projet.

La restitution d’une mesure du risque pour différents niveaux de regroupement permet de :

 donner des indications sur l’importance relative de chaque catégorie de risque ;

 donner une visibilité différente à chaque niveau de décision sur le projet (comité de pilotage, chef de projet, responsable de sous-ensemble) suivant la granularité et les points de vue adoptés. Un niveau de décision dans le projet peut être associé à un niveau de regroupement des risques dans l’arborescence.

r i s q u e _ 1 r i s q u e _ 2 r i s q u e _ 3 t h è m e _ 1

r i s q u e _ 4 r i s q u e _ 5 t h è m e _ 2

r i s q u e _ 6 t h è m e _ 3 N o n r é a li s a t io n d u S I

P r o b a b ilité I m p a c t R is q u e _ i

N é g l i g e a b le D é s t a b i l i s a n t C r i t i q u e I m p a c t

F a i b le I m p o r t a n t T r è s i m p o r t a n t Q u a s i - c e r t a in P r o b a b i l i t é

A rb o re s c e n c e

C a ra c té ris tiq u e s d u ris q u e

M o d a lité s

Figure 47. Exemples de tableaux de bord pour le pilotage des risques

De plus, l’utilisation d’une arborescence des risques, conforme à la marguerite d’identification dans le cas des travaux de B. Ravalison, permet de déterminer une note de risque pour chaque thème identifié (chaque niveau de l’arborescence), de les comparer et d’établir une hiérarchisation des types de risque (Figure 47).

Le choix de la méthode AHP, comme support du calcul, autorise la variation du nombre de risques évalués dans l’arbre. Cette capacité est fondamentale pour permettre la comparaison des niveaux de risques lors du suivi en assurant une cohérence des valeurs entre les différentes évaluations. En effet, le portefeuille des risques est à géométrie variable en fonction du stade d’avancement du projet. En outre, grâce à la méthode AHP, il est possible de donner une importance différente à chacun des risques ou niveaux de risques par le mécanisme de pondération. L’intérêt est grand lorsque l’on veut distinguer les risques par leur sensibilité sur le projet, mais doit être manipulé avec précaution pour ne pas surévaluer ou sous-évaluer certains risques, ne pas s’inscrire dans une double évaluation du risque : une évaluation suivant les critères probabilité-impacts et une évaluation sur la pondération relative aux autres risques de la même classe. En outre, il faut noter que ce mécanisme, malgré son intérêt, entraîne un surcroît de paramétrage afin de calibrer l’arbre par le choix des pondérations appropriées.

Ce modèle, établi dans le cadre de la thèse de B. Ravalison sur la base de plusieurs études avec des partenaires industriels, est en cours de validation par une expérience sur le terrain dans le cadre d’un projet de déploiement d’un portail collaboratif dans le secteur de la santé.

IV.4 Prise en compte des risques : un modèle pour l’intégration des risques