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Cette Section propose diverses perspectives en regard des points que nous avons abordés et développés pendant ce travail de thèse.

5.2.1 Améliorations de l’algorithme Marching Line

L’algorithme Marching Line qui a été développé pour l’analyse de réponses impulsionnelles à plusieurs pentes (Section 2.2) demande plusieurs paramètres en entrée dont certains doivent être réglés finement afin d’obtenir les valeurs optimales des indices acoustiques. Une amélioration est possible et consisterait à définir automatiquement un seuil d’écart toléré entre une partie droite de la décroissance et la régression linéaire correspondante, représentées sur la Figure 1 de l’article [Luizard and Katz, 2011] reproduit dans la Section 2.2. Ce seuil peut être défini de manière itérative en observant les taux de variation de l’écart et en repérant l’augmentation brutale qui correspond au point de courbure. En effet la valeur absolue de cet écart dépend du degré d’irrégularité de la décroissance à analyser : une décroissance très lisse comme celles issues de modèles analytiques produira un écart absolu faible entre sa portion droite et la régression linéaire associée, alors que les décroissances issues des mesures sont beaucoup moins lisses et produisent rapidement des écarts plus importants. Ainsi le seuil de cet écart correspondant à la limite de la partie droite de la décroissance dépend de la variation de l’écart et non de sa valeur absolue. D’autre part, il pourrait être intéressant d’introduire un critère venant de la perception pour déterminer si deux temps de décroissance consécutifs (ou temps de réverbération équivalent pour chaque pente) sont suffisamment différents pour être audibles. Pour cela, il faudrait prolonger les investigations perceptives liées aux réverbérations à plusieurs pentes.

5.2.2 Éléments de comparaison du modèle de diffusion

Plusieurs comparaisons ont été menées afin de valider le second modèle analytique décrit dans la Section 3.3 telles que la position de la surface de couplage, celles des sources et ré- cepteurs ainsi que la taille de la surface de couplage. Cependant il pourrait être intéressant de faire varier l’absorption dans chaque salle afin d’observer le comportement des décroissances cor- respondantes, notamment les niveau et temps du point de courbure. Par ailleurs, la surface de couplage était alignée avec la source et les récepteurs lors de ces comparaisons. On peut imaginer placer la surface de couplage sur une paroi latérale comme c’est souvent le cas dans les salles existantes, afin de vérifier la robustesse du modèle pour différentes configurations spatiales.

5.2.3 Développement du modèle de diffusion

La version du modèle de diffusion a été codée pour être comparée à la maquette qui ne possède qu’une ouverture donnant sur une chambre de réverbération unique. Il serait possible de coder une version comprenant plusieurs chambres de réverbération ainsi que plusieurs ouvertures transmettant l’énergie sonore d’un volume à l’autre, ce qui permettrait de généraliser le modèle et de l’adapter à davantage de cas réels. D’autre part, la version actuelle du codage pour les

volumes couplés basé sur la solution proposée de l’équation de diffusion fonctionne dans un plan. Il est possible de réaliser une version qui superpose ces plans afin d’obtenir la prévision de champs acoustiques dans l’espace. Puisque l’estimation du niveau sonore initial dépend de la distance du récepteur considéré à la source et à la surface de couplage, cette modification serait relativement facile à réaliser. Cela pose la question de la modélisation de la surface de couplage qui est actuellement vue comme une source ponctuelle et la distance au récepteur est calculée à partir de son centre. En effet, si une modélisation en trois dimensions est envisagée, il semble important de répartir l’énergie transmise par l’ouverture comme les contributions de plusieurs éléments de surface.

5.2.4 Élargissement de l’investigation perceptive

Les tests d’écoute pratiqués lors de ce travail de thèse, rapportés dans le Chapitre 4, ont mis en jeu un nombre relativement restreint d’extraits musicaux. Il serait intéressant d’effectuer des tests équivalents avec d’autres types de formations musicales ou même de la voix parlée. Le tout est d’avoir accès à des enregistrements anéchoïques de qualité, avec un niveau de bruit de fond suffisamment bas pour obtenir un stimulus réaliste. Enfin, les stimuli proposés lors de ces tests étant des sons monophoniques du fait du processus de synthèse des réponses impulsionnelles employé, l’immersion engendrée pourrait être fortement augmentée en utilisant un rendu sonore spatialisé. Cela permettrait éventuellement à l’auditeur d’avoir une impression plus réaliste de se trouver dans une salle, ce qui pourrait influencer son jugement. En effet, si le participant a l’impression que les stimuli sont trop artificiels, ce qui n’a été relevé que rarement au cours des tests d’écoute présentés dans ce travail mais reste envisageable, il est possible que le participant se focalise sur la qualité du rendu sonore au détriment de la tâche demandée. Une sensation d’immersion plus importante le mettrait plus facilement en situation de spectateur dans une salle, ce qui contribuerait à sa concentration sur l’écoute.

5.2.5 Mesures réalisées, pas encore exploitées

Durant l’été 2012, nous avons réalisé des séries de mesures dans la salle de concert à volumes couplées Sibeliustalo à Lahti en Finlande. L’objectif principal de ces mesures était de confronter les modèles physiques et numériques à la réalité d’une salle à pleine échelle. Malheureusement, les chambres de réverbération de cette salle, une de chaque côté de la salle principale, n’ont pas un temps de réverbération suffisamment élevé et l’effet attendu, à savoir la présence de plusieurs taux de décroissance dans les réponses impulsionnelles, n’a pas été observé. Ainsi ces mesures seront exploitées plus tard, notamment parce qu’elles présentent la particularité d’avoir été réalisées avec un microphone ambisonique d’ordre 1, une tête artificielle et plusieurs microphones omnidirectionnels. Un nombre important de configurations d’ouvertures des portes réparties sur trois niveaux entre la salle principale et les chambres de réverbération ont été testées, faisant varier de différentes manières l’absorption globale du lieu ainsi que les flux d’énergie acoustique.

Enfin, de nombreuses séries de mesures dans la maquette du LIMSI ainsi que des simulations numériques par lancer de rayons dans les mêmes configurations ont été effectuées à l’occasion

Perspectives 143 d’un stage réalisé au début de l’année 2013 par Renaud Leblanc-Guindon. Une partie des confi- gurations testées consistaient en une même surface de couplage égale à 1% de la surface de la salle principale, distribuée différemment : une seule ouverture carrée, 4 puis 16 ouvertures car- rées, une ouverture étroite et longue positionnée en partie basse de la paroi séparant les salles, la même ouverture en position haute. Ces mesures et simulations numériques ont pour objectif d’évaluer l’influence de la géométrie de la surface de couplage sur le comportement du champ acoustique. Cela peut être utile pour obtenir une précision supplémentaire par rapport à certains modèles statistiques comme celui de Cremer et al. [Cremer et al., 1982] qui ne considèrent que la surface totale de couplage sans considérer sa distribution spatiale. De plus, il serait intéres- sant d’observer un filtrage éventuel dû à la taille des unités de surface de couplage distribuées.

D’autres comparaisons ont été effectuées, impliquant une ouverture pivotante faisant un angle avec la paroi et une ouverture coulissante restant parallèle à la paroi. L’idée de ces comparai- sons était de trouver une série de points d’équivalence entre des ouvertures en rotation et en translation. Ces mesures et simulations numériques ont été partiellement analysées et montrent des résultats prometteurs qui nécessitent cependant des analyses plus approfondies avant d’être publiées.